LE TEMPLE D'ESCULAPE ET SES DÉPENDANCES 191
javelots. On s'étonne de rencontrer cette image guerrière dans un édifice appartenant au dieu pacifique de la médecine. Peutêtre avait-elle été placée en ex-voto sur le mur du sanctuaire par un fcrcnlariiis qui devait à Esculape la guérison de ses blessures. D'après Jordan, une peinture sépulcrale, trouvée à Rome en 1877, pourrait nous donner une idée de cette fresque; elle semble contemporaine de la guerre sociale; on y distingue une citadelle, des tours, des soldats combattant 1. Varron a écrit le de Lingua lalina avant l'année 711/43; la peinture des ferenlarii est donc antérieure à cette date. L'inscription des édiles a été composée pareillement à la fin de la République. Jordan rapproche ces deux faits et remarque que la construction du pont Fabricius fut entreprise vers le même temps, cn 692/62-. L'établissement du premier pont de pierre entre l'île et la ville aura coïncidé avec une restauration du temple. On a noté précédemment que les sculptures du revêtement en pierre de l'île tibérine paraissent devoir être attribuées aussi à celte époque' 1.
Pendant, les guerres civiles du dernier siècle de la République il n'est fait dans les textes qu'une seule allusion au temple d'Esculape. En 711/43, après l'entrée des triumvirs dans Rome, des prodiges menaçants se manifestèrent : les enseignes des troupes qui gardaient la ville se couvrirent de toiles d'araignées, on vit des armes s'élever de la terre au ciel et. on les entendit retentir bruyamment; pendant les fêtes appelées esculapionnes, des abeilles se réunirent cn grand nombre au sommet du temple du dieu médecin; des troupes épaisses de vautours se posèrent sur celui du Génie du peuple et sur celui delà Concorde 4. Les principales fêtes d'Esculape à Rome étaient célébrées dans l'île ; c'est donc en cet endroit que se réunirent les abeilles.
Le temple sous l'Empire. — Une nouvelle restauration eut
■1. JûiuiAX. de Aisculupii, Fauni, Vejovis Jovisque sacris urbanis, dans les Comment, in lion. Mommseni, p. 359. — Celle peinture est reproduite cl étudiée par E. CouiuiAui), op. cil., p. 204. — Cf. Yv. llr.i.mo, Fiihrer durcit die Samml. klass. Allherlhitin. im Rom, 2° éd., Leipzig, 1899, t. 1, p. 420.
2. JOIIDAX, loc. cil.
3. Cf. ci-dessus, p. 42.
4. GASS. l)io., XLVI1,2 : Kat àv TOÎÇ 'Nm/.r^itioit \Uï.ia<sxi ïç TT,V azoav îio7.).al T-j'itT:fi(frt'jaw, "pfïsç -s ÏTJ. TE TOO VEM TO-J TEVIO-J TGO ÔT|P.o-J y.al ÈTïi ~O\> TT,Ç 'Ojiovoiaç 7ra!J.iïÀrl0sCç iSp-jO^o-av.