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Titre : Les chasseurs de femmes / par Jules Lermina

Auteur : Lermina, Jules (1839-1915). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1881

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30797345x

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (476 p.) : ill. ; gr. in-8

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Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5544975c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-661

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/05/2009

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PREMIÈRE PARTIE

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LA MORT DE FIFINE

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Les Amoureux

Les vieilles m6l.aph.ores sont toujours jeunes. Le premier poète qui compara les journées du printemps aux premiers sourires delà virginité lit merveille, et depuis cet homme de génie, dont le nom se perd dans les obscurités du passé, nul n'a trouvé meilleure ligure ni plus expressive. Mais,— ceci est capital,— le Parisien n'apprécie ledit sourire à toute sa valeur que lorsqu'il s'épanouit en un beau jour de dimanche. Alors seulement c'est, après les longs ennuis d'hiver, la promesse égayante de la course en plein air, du vagabondage permis, delà liberté sereine, en ciel large, en soleil vivant.

Combien, —parmi ceux qui croient, encore à ces enfantillages,— combien se lèvent furtivement aux premières lueurs de l'aube pour interroger le ciel. Fera-t-il beau dimanche? Grave question pour tout ce qui est jeune, alerte et vivace. N'en rions pas. Trop tôt nous disons : Que m'importe le jour qu'il est !

Or, en l'année 186..., le premier dimanche d'avril secouait comme un enfant mutin les lisières de brouillard et de nuages dont mars, — l'envieux! — l'avait trop longtemps opprimé. A bas l'hiver! La nature se sentait libre et s'émancipait. Large, le ciel bleu s'étendait, s'étirait en quelque sorte comme l'esclave subitement éveillé de la captivité; la ville s'éveillait, surprise, toute ensoleillée. H était à peine sept heures du matin.

On percevait, — je ne parle point pour ces Parisiens paresseux qui se lèvent à dix heures, — on percevait a travers l'espace, dans le murmure inconscient qui suit le réveil des cités, un gazouillement gai que piquait ça et là, par fusées, un éclat de rire ou un cri de bonheur. Or, ceci se passait rue Blanche, à peu près ami-montée. La laitière qui s'était installée dans l'angle de la porte cochère d'un petit hôtel bourgeois, recula vivement un de ses pois de fer-blanc qui se prélassait un peu trop paresseusement en plein trottoir et s'écria : — Comment! mam'zelle Thérèse ! déjà en course ! c'est vrai qu'il . fait un temps à courir la prétentaine !

Elle riait en disant cela, ce qui excluait toute idée malveillante. Celle à qui les paroles étaient jetées du ton le plus amical était une jeune'fille, petite, brune, alerte, tout élégante sous son manteau de drap gris serrant une taille charmante.