32 ALCIME.
Entre les vanités d'Alcime était celle-ci : d'être toujours brave, monté sur de beaux chevaux et bien suivi, de sorte que passant en piaffe par une rue, il en était tout l'ornement et il en attirait tous les regards sur lui.
Chacun sait qu'en Italie, c'est la coutume de la noblesse, principalement durant les chaleurs, de prendre tous les soirs le frais et de faire plusieurs tours et retours par les rues, sur ces gentils chevaux d'Italie ou sur ces grands coursiers de Regne qui se peuvent mettre entre les plus excellents animaux de la terre.
Voilà une des délices d'Alcime, mais délice qui lui coûtera cher. Ce n'était rien de le voir à pied ou dans une salle, au prix de le voir sur un cheval auquel, comme bon cavalier, il faisait faire toutes les gentillesses que l'art du manége apprend aux plus expérimentés ; car dans cette action il faisait des merveilles. Chacun se mettait aux fenêtres pour le voir passer, et il n'y avait personne qui ne lui don-