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Titre : Les misérables. 1 / Victor Hugo

Auteur : Hugo, Victor (1802-1885). Auteur du texte

Éditeur : E. Hugues (Paris)

Date d'édition : 1879-1882

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30625539f

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13516296h

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 5 vol. : ill. ; gr. in-8

Format : Nombre total de vues : 372

Description : [Les misérables (français)]

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5544091c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-592 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/05/2009

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CONFIER, C'EST QUELQUEFOIS LIVRER.

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comme beaucoup de femmes de sa sorte, avait une somme de caresses et une somme de coups et d'injures à dépenser chaque jour. Si elle n'avait pas eu Gosétte, il est certain que ses filles, tout idolâtrées qu'elles étaient, auraient tout reçu ; mais l'étrangère leur rendit le service de détourner les coups sur elle. Ses filles n'eurent que les caresses. Gosétte ne faisait pas un mouvement qui ne fît pleuvoir sur sa tête une grêle de châtiments violents et immérités. Doux être fâiblë qui ne devait rien comprendre à ce monde ni à Dieu, sans cesse punie* grondée, rudoyée, battue, et voyant à côté d'elle deuk petites créatures comme elle* qui vivaient dans un rayon d'aurore! -,'-.-

La Thénardier était méchante pour Gosétte, Ëponine et Azehna furent méchantes. Les enfants* à cet âge* ne sont que dès exemplaires de la mère. Le format est plus petit* voilà tout. Une année s'écoula, puis une autre. On disait dans le village :

— Ces Thénardier sont de braves gens. Ils ne sont pas riches, et ils élèvent un pauvre enfant qu'on leur a abandonné chez eux! On croyait Gosétte oubliée par sa mère.

Cependant le Thénardier, ayant appris par on ne sait quelles voies obscures que l'enfant était probablement bâtard et que la mère ne pouvait l'avouer, exigea quinze francs par mois* disant que « là créature » grandissait et a mangeait », et menaçant de la renvoyer. « Qu'elle ne m'embête pas ! srécriait-il, je lui bombarde son mioche tout au milieu de ses cachoteries. 11 me faut de l'augmentation. » La mère paya les quinze francs.

D'année en année* Xenfant grandit, et sa misère aussi. Tant que Gosétte fut toute petite, elle fut le souffre-douleur des deux autres enfants; dès qu'elle se mit à se développer un peu, c'està-dire avant même qu'elle eût cinq ans, elle devint la servante de la maison.

Cinq ans, dira-t-on, c'est invraisemblable. Hélàs! c'est vrai. La souffrance sociale commence à tout âge. N'àvons-nous pas vu récemment le procès d'un nommé Dumollard, orphelin devenu bandit, qui, dès l'âge de cinq ans, disent les documents officiels, étant seul au monde, « travaillait pour vivre, et volait »?

On fit faire à Cosette les commissions, balayer les chambres, la cour, la rue, laver la vaisselle* porter même des fardeaux. Les Thénardier se crurent d'autant plus autorisés à agir ainsi que la mère.