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Titre : Les misérables. 1 / Victor Hugo

Auteur : Hugo, Victor (1802-1885). Auteur du texte

Éditeur : E. Hugues (Paris)

Date d'édition : 1879-1882

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30625539f

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13516296h

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 5 vol. : ill. ; gr. in-8

Format : Nombre total de vues : 372

Description : [Les misérables (français)]

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5544091c

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-592 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/05/2009

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LES MISÉRABLES. — FANTINE.

revit, jamais il ne les rencontra, et, dans la suite de cette doulou^ reuse histoire, on ne les retrouvera plus.

Vers là fin de cette quatrième années le tour d'évasion de Jean Valjean arriva. Ses camarades l'aidèrent, comme cela se fait dans ce triste lieu. Il s'évada. Il erra deux jours en liberté dans les champs; si c'est être libre que d'être traqué; de tourner la tête à chaque instant; de tressaillir au moindre bruit; d'avoir peur de tout, du toit qui fume* de l'homme qui passe, du chien qui aboie, du cheval qui galope, de l'heure qui sbnne, du jour parce qu'on voit, de la nuit parce qu'on né voit pas, de la route, du Sentier, du buisson, du sommeil. Le soir du second jour il fut repris. II n'avait ni mangé ni dormi depuis trente-six heures. Le. tribunal maritime le condamna pour ce délit à une prolongation de trois ans* ce qui lui fit huit ans. La sixième année, ce fut encore son tour de s'évader; il en usa, mais il ne pût consommer sa fuite. 11 avait manqué à l'appel. On; tira le coup de canon, et à la nuit les gens de ronde le trouvèrent caché sous la quille d'un vaisseau en construction; il résista aux gardés-chiourme qui lé saisirent, Evasion et rébellion. Ce fait, prévu par lé code spécial, fut puni d'une aggravation de cinq ans, dont deux ans; de double chaîne; Treize ans. La dixième année, son tour revint, il en profita encoreï 11 ne réussit pas mieux. Trois ans pour cette nouvelle tentative. Seize ans. Enfin, ce fut, je crois, pendant la treizième année qu'il essaya une dernière fois et ne réussit qu'à se faire reprendre après quatre heures d'absence.T?rois: ans pour ces quatre, heures. Dix-neuf ans. En octobre 1815, il fut, libéré; il était entré là en 1796 pour avoir cassé un carreau et pris un pain.

Place pour une courte parenthèse. C'est la seconde fois que, dans ses études sur la question pénale et sur la damnation par la loi, l'auteur de ce livre rencontre le vol d'un pain, comme point de départ du désastre d'une destinée. Claude Gueux avait volé un pain ; Jean Valjean avait volé un pain; une statistique anglaise constate qu'à Londres quatre vols sur cinq ont pour cause immédiate la faim.

Jean Valjean était entré au bagne sanglotant et frémissant; il en sortit impassible. H y était entré désespéré; il en sortit sombre.

Que s'était-il passé dans cette âme?