Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 7

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le bourg de Batz : monuments et paysage industrie et coutumes / [signé E. Maillard]

Auteur : Maillard, Émilien (1818-1900). Auteur du texte

Éditeur : [s.n.][s.n.]

Date d'édition : 18..

Sujet : Batz (France)

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb341125721

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 6 p. ; in-fol.

Format : Nombre total de vues : 7

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5543054s

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LK7-23919

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/05/2009

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97%.


1M BOURG I>E BATZ

MONUMENTS ET PAYSAGE, INDUSTRIE ET COUTUMES.

. La presqu'île du Croisic qui s'avance hardiment dans l'Atlantique, bordée d'un puissant massif de granit, a pour centre et point dominant le bourg de Batz. On dit -.toujours le bourg de Batz, peut-être pour le distinguer de f île de Batz, dans le Finistère, peut-être aussi parce que c'était le bourg, par excellence, de la presqu'île jusqu'à la Révolution. En effet, le pays qui apparteténaitauroi, avait pour chef-lieu Batz, pour subdélégation le Croisic, et ressortait au siège de Guérande, point d'attache à la terre ferme.

De nombreux châteaux et chapelles, qui ont aujourd'hui disparu, entouraient le bourg, et c'est peut-Être dans un de ces châteaux, qui portait son nom, que l'historien Bouchard a écrit ses Chroniques bretonnes.

Rien de plus pittoresque que le pays de Batz; le bourg se dresse sur une éminence dominée par une belle tour, entre la mer et les marais salants, séparés entre eux par une plaine de sable.

Batz signifie en langue bretonne lieu submergé, et la position abaissée de son territoire explique cette dénomination. La population, dont il faut retrancher celle du Pouliguen érigé depuis quelques années en commune, est de 3,200 âmes. On prétend que la race descend d'une colonie saxonne; il est incontestable qu'elle est belle et vigoureuse, et que le type blond y domine. Les habitants se marient entre eux, aussi les mêmes noms se retrouvent-ils toujours (1); autrefois, ils étaient tous paludiers et sauniers, c'est-à-dire cultivateurs de

(-1) On compte 600 Lehuédé dans la commune de Batz; le,s noms '1RS plus répandus ensui.'| sont ceux de Cavaliri^ Cailo, Mouiflleroj?^

marais ou marchands de sel, mais, depuis que l'industrie saline est en souffrance, ils se font marins. Les principaux villages de la commune sont ceux de Kermoisan, Kervallet, Trégaté et Roffiac; les petits se nomment Kerlan, Kerdrian, Beauregard et Kerbouchard. Le commerce de la saunerie avec la Basse-Bretagne a conservé dans ces villages l'usage de la langue bretonne.

L'air du pays est pur et sain, et les maladies y sont, rares; grâce aux courants d'eau chaude qui se déversent de l'Amérique sur notre continent, et au vent dominant de sud-ouest qui s'imprègne de la chaleur du tropique, la température y est toujours douce, même en hiver; le sel frais y dégage de tous côtés son parfum de violette.

Le bourg de Batz renferme les ruines de la chapelle de Notre-Dame da Mûrier, l'église de Saint-Guignolé et sa tour, enfin les restes d'un ancien prieuré.

La chapelle de Notre-Dame du Mûrier (1), édifice monoslyle de granit, aux proportions régulières et élégantes, est un délicieux débris du xvc siècle ; on sait, en effet, que le mouvement architectural part de ce siècle en Bretagne. Cette chapelle fut, suivant la tradition, bâtie par un puissant seigneur breton, nommé Yves, en reconnaissance de sa survivance à un naufrage sur la côte de Batz. La Révolution enleva à cet édifice sa destination, mais les murs, les piliers et les fenêtres sont conservés, la toiture et la décoration intérieure seules font défaut. A la fin du siècle dernier, — alors que Batz était chef-lieu de canton, — les habitants s'y réunissaient pour délibérer sur les affaires publiques; depuis, elle a été touL-à-fait abandonnée, et il est à déplorer que la main des hommes ait plus fait pour activer sa dégradation que les effroyables ouragants auxquels clic est exposée et qu'elle a si courageusement soutenus.

La chapelle a 28 mètres de longueur sur 15 mètres de largeur. Le plan de l'abside rappelle celui de l'église du Croisic et d'autres petits édifices religieux de la eontrée, ce qui tend à faire admettre la classification établie par Viollet-le-Duc, des monuments par zones ou écoles provinciales. Elle renferme deux rangs de colonnes, de six chacun, et quatre pilastres cylindriques, le tout supportant quinze arcades ogivales, enrichies de moulures. Les murs sont percés de fenêtres en ogive ' surmontées d'ornements-gothiques. La porte latérale du couchant est délicatenlèht sculptée et ornée de faisceaux de branches de vigne avec leurs feuilles et' leurs grappes; mais la grande porte mérite surtout d'être remarquée : elle a 9 mètres de hauteur et une largeur proportionnelle ; divisée en deux par un petit pilier dans lequel a été pratiquée une niche surmontée d'un dais, elle est entourée de festons de pierre, représentant branches, feuilles et fruits, et de détails gothi\\)

gothi\\) prétend que ce nom vient de ce qu'elle fut construite à côté d'un mûrier auquel était alors suspendue une image de la vierge.

ques. Le pignon couronné d'un clocher et la gracieuse tourelle d'escalier donnent à la façade un caractère pittoresque. Si un reproche pouvait être adressé à l'architecture de cette chapelle, ce serait celui d'une trop grande sobriété de lignes et d'ornementation dans les parties latérales.

L'église de Batz, placée sous le patronage de saint Guignolé et bâtie sur la partie la plus élevée du bourg, a été, comme presque toutes les églises, construite, remaniée et réparée à diverses époques. La construction première semble remonter au xivu siècle; cette date est caractérisée par les croisées simples sans meneaux et. à ogive au triangle équilatéral; les gargouilles et les animaux fantastiques du dehors; la grande porte double, couronnée d'un fronton triangulaire, terminé parla croix fleuronhée; les consoles de l'intérieur

ornées d'animaux, de plantes grasses et demascarons; les chapiteaux et même les frises, et par les piliers composés d'une grosse colonne centrale entourée de colonnettes. D'autres détails, notamment les festons à trèfles et les belles sculptures du balcon qui domine la porte septentrionale, se rattachent plus particulièrement à celte époque; enfin, les ogives en accolade des portes latérales appartiennent au siècle suivant.

Bâtie entièrement en granit, elle présente cette particularité qu'on rencontre dans la cathédrale de Quimper, dans la chapelle de Solesmes et dans quelques autres églises gothiques, c'est que l'axe du choeur n'est pas dans le prolongement de celui de la nef, mais s'incline sensiblement à gauche. L'église n'étant pas construite suivant un plan complet et régulier, l'intention de Yinclinato capile ou de la flexion de la tête de .Jésus-Christ expirant sur la croix ne paraît pas nettement accusée, et cette déviation de l'abside peut tenir à un accident de construction ou à la pression d'une exigence matérielle.

L'église a 50 mètres de longueur sur 19 mètres 50 centimètres de largeur; en y ajoutant les chapelles elle contient une superficie intérieure de 1208 mètres. Elle se compose de deux parties qui ne sont ni de même date, ni de même hauteur. La partie la plus occidentale de l'édifice est celle dont la construction est le plus soignée. En examinant attentivement cette partie, on voit qu'elle devait former la portion principale d'une église en croix ayant une nef flanquée de bascôtés; la nef et les bas-côtés existent ainsi qu'un bras de la croix, l'autre n'existe pas plus que le choeur. En dehors, l'abside se termine carrément. Il y a, à Tintérieur, deux rangs de colonnes ou piliers, sept de chaque côté; de plus, un autre pilier formant le seul bras de la croix, actuellement existant, et des pilastres cylindriques sous chaque bout d'arcade. Quatre piliers sont composés de faisceaux de colonnes, d'autres sont mono-cylindriques, un autre est plat sur trois faces avee