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Titre : La muse des chansons, prologue dédié à Mademoiselle Delphine Fix : par Théodore de Banville

Auteur : Banville, Théodore de (1823-1891). Auteur du texte

Éditeur : impr. de N. Chaix (Paris)

Date d'édition : 1854

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30052295z

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 1 vol. (1 p.) ; In-fol. plano

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5534942q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, YE-528

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 02/06/2009

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LA MUSE DES CHANSONS,

PROLOGUE

^^DÏÉ A MADEMOISELLE DELPHINE FIX.

Vous pour qui chante l'Art dans un rhythme adoré Et qu'enivre à longs flots ma soeur la Poésie, Chère foule, et toi monde élégant et doré Qui vis par le loisir et par la fantaisie!

Recevez-moi ; je suis la Muse des Chansons.

Le vin pur de ma coupe endort toute souffrance;

J'y goûte en souriant, et j'ai pour éehansons

Tous ceux que charme encor le doux nom de la France.

Gloire.,- jeunesse, amour, son passé sans pareil

Est tout entier vivant dans la rime lyrique,

Et, génie aux yeux d'or, notre riant soleil

Comme nos vins sacris dore notre musique. •

Hugo/Musset, Gautier, ces inspirés du chant, L'ont tour à tour chérie et prise pour hôtesse, Ravis par sa jeunesse éternelle, et sachant Qu'elle à quand il lui plaît la joie et la tristesse.

Et plus d'un qu'après eux les jeunes gens ont lu Comme un maître nouveau, savant en l'art d'écrire, S'est épris de ma voix, si bien qu'il a voulu Voir à travers mes pleurs rayonner mon sourire.

Car je suis le Regret, ce doux cygne chanteur, Et je suis l'Espérance à la tête voilée, Et j'anime à la fois de mon souffle enchanteur Et la flûte légère et la lyre étoilée.

0 coeurs blessés, coeurs fiers qui pouvez contenir Toute une mer sauvage et ses folles écumes, 0 souffrances en deuil, qui du ressouvenir Goûtez avec bonheur les froides amertumes !

Et vous, belles enfants pareilles à des fleurs, Vous pour qui la Musique est une soeur divine A qui vous confiez vos secrets et vos pleurs, Qu'elle sait consoler puisqu'elle les devine !

Fronts d'oeillets et de lys par la grâce arrosés, Vous qui comptez votre âgé en comptant des aurores, Et dont les doigts mignons et les ongles rosés Éveillent mille voix dans les claviers sonores !

O célestes regards, blanches mains, tendres voix, Contez-moi longuement les plaintes de vos âmes, Comme vous les contez aux rossignols des bois Par les minuits de juin, sous les cieux tout en flammes.

Car souvent j'ai surpris, cachée au bord des eaux, Les strophes de leur chant par le flot applaudies, Et de ma lèvre rose, ainsi que dès oiseaux, S'envolent dès essaims de fraîches mélodies.

Je n'ai pas à la main de cahiers d'opéra ;

Ma courte symphonie, où la brise soupire,

C'est Ce que vous voudrez, ou Comme il vous plaira

Comme la comédie au temps du bon Shakspeare.

Pour ce prologue en vers, écrit par les chemins, 11 ne dit rien qui vaille, et la faute en est mienne; Pourtant si son babil vous plaît, battez des mains Pour fêter le poëte et la comédienne.

Quant au musicien, mes soeurs, je lui rendrai Ces applaudissements partis de vos mains blanches, Si quelqu'une de vous n'a pas encor pleuré Quand il vous aura dit IJC Ravin des Pervenches.

THÉODORE DE BANVILLE.

Album dcLeopold Amat, 1852, publié parCliabal, boulevart Montmartre, 15.

.:;., Paris, Imprimerie centrale de Napoléon Cliaix et O', rue Bergère, 20.