MONSIEUR PINSON
CHAPITRE PREMIER
AUX BATIGNOLLES
« A ta santé, mon pauvre Boisjoli !
— A la tienne, mon brave Pinson !»
Les deux convives, assis dans la salle à manger d'un appartement de la rueNollet, burent avec lenteur; leurs verres, à demi vidés seulement, furent replacés sur la table. On était en avril ; une pluie fine tombait au dehors, trois bûches crépitaient et sifflaient dans la cheminée. M. Pinson, l'amphitryon, était un homme de moyenne taille, vigoureux, au regard vif, à la chevelure bouclée, aux traits intelligents, à la bouche souriante; son invité, Boisjoli, le dépassait de toute la tête, et ses traits, plus accentués, plus sévères que ceux de M. Pinson, étaient néanmoins empreints de la même franchise, de la même bonté. Les deux amis, à en
VOYAOK INVOLONTAIRE. I