Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 370 sur 370

Nombre de pages: 370

Notice complète:

Titre : Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher

Auteur : Société historique, littéraire, artistique et scientifique du département du Cher. Auteur du texte

Éditeur : J. David (Bourges)

Éditeur : Just-Bernard (Paris)

Éditeur : Dumoulin ()

Date d'édition : 1912

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328133672

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328133672/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : Nombre total de vues : 26464

Description : 1912

Description : 1912 (SER4,VOL26).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Centre-Val de Loire

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5530553w

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-902

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


MÉMOIRES

DE LA

SOCIÉTÉ HISTORIQUE

LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE DU CHER

(1912)


La Société laisse à chacun de ses Membres la responsabilité des travaux publiés avec signature


MÉMOIRES

DE LA

SOCIÉTÉ HISTORIQUE

LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE

DU CHER ( 1912)

4E SÉRIE— 26E VOLUME

BOURGES

RENAUD, LIBRAIRE

PARIS EMILE LECHEVALIER, LIBRAIRE, 16, RUE DE SAVOIE



LISJE GÉNÉRALE DES MEMBRES

DE LA

SOCIÉTÉ HISTORIQUE, LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE

DU CHER

Au 1er Juin 1912

Présidents d'honneur

MM. le PRÉFET DU CHER. le MAIRE DE BOURGES.

Anciens Présidents :

M. le PRÉFET DU CHER (pour l'ancienne Commission historique).

1866-1868 : M. Hippolyte BOYER (pour la nouvelle Société historique). — 1868-1875 : M. Jean-Félix LOURIOU. — 1876-1895 : M. Hippolyte BOYER. — 1896-1897 : M. Lucien JENY. — 1898-1899 : M. Antoine LE GRAND. — 1900-1901 : M. Lucien JENY. — 1902-1904 : M. Théodore LARCHEVÊQUE. —1905 : M. Antoine LE GRAND. — 1906-1908 : M. Théodore LARCHEVÊQUE. — 1909 : M. Emile TURPIN. — 1910-1912 : M. Théodore LARCHEVÊQUE.


VI LISTE GENERALE

Bureau de la Société :

MM. LARCHEVÊQUE (Th.), docteur en droit, avocat à la Cour d'appel, Président.

GANDILHON (# A.), archiviste du déparlement du Cher, Vice-Président.

TOURNOIS (|| 1.), professeur honoraire de l'Université, Vice-Président.

DUMONTEIL, avocat à la Cour d'appel, Secrétaire général.

MORNET (Marcel), avocat près la Cour d'appel, Secrétaire adjoint.

GAUCHERY (Robert), architecte, Secrétaire adjoint.

MORNET (Albert), banquier, Trésorier.

Comité de publication :

MM. le Dr SÉGUIN (#), médecin-major de 1re cl. au 37e

régiment d'artillerie. TURPIN (# 1. i>), chef de division honoraire de la

Préfecture du Cher. PONROY (H.), avocat, membre du Conseil Général

du Cher.

Membre honoraire :

M. DE LAUGARDIÈRE (Charles), ancien conseiller à la Cour d'appel de Bourges, correspondant du Ministère de l'Instruction publique, Président honoraire de la Société des Antiquaires du Centre, Bourges.


DES MEMBRES DE LA SOCIETE VII

Membres titulaires :

Date d'admission

MM. THOMAS, ancien avoué, rue de la Cage-Verte, 12,

à Bourges. 6 mars 1868.

MORNET (Albert), banquier, rue des Arènes, 38,

à Bourges. 4. déc. 1868.

MATER (Daniel) (# A,), avocat, Président de la Commission du Musée , rue Gambon, 14, à Bourges. 12 nov.l869.

GOSSET, avocat au Conseil d'Etat et à la Cour

de cassation, quai d'Orsay, 11, à Paris. 5 mars 1880.

MORNET (Marcel) (01.), pharmacien, rue Moyenne,

9, à Bourges. 4 mars 1881.

GAUCHERY (Paul) (|> A.), ingénieur-architecte, à

Vierzon. 13 avril 1883.

LELIÈVRE, notaire, rue des Arènes, 36, à Bourges. 3 juillet 1885.

TURPIN (Emile) (y* 1., ^), chef de division honoraire de la Préfecture du Cher, rue de Dun, 71, à Bourges. 11 déc. 1885,

LEPRINCE (Maurice) (O. efc, # 1.), docteur en médecine, rue de la Tour, 60, à Passy-Paris. 11 juin 1886.

SOUCHON (Augustin) (0 1.), architecte, rue de la

Bienfaisance, 7, à Bourges. 17 juin 1887.

NARCY (f|> A.), professeur d'École normale en

retraite, cité Paponot, à Cosne (Nièvre). 13 avril 1888.

BEAUBOIS (U> I., $î), agent voyer principal, à Mehunsur-Yèvre.

Mehunsur-Yèvre. mai 1890.

TAUSSERAT, propriétaire, au château de Chevilly,

Cne de Méreau (Cher). 1er mai 1891.

LARCHEVÊQUE (Th.), docteur en droit, avocat près

la Cour d'appel, rue Pavée, 2, à Bourges. 14 oct. 1892.

LOUIS (Achille), avocat, route de Bourges, 3 bis, à

Vierzon. 14 oct. 1892.


VIII LISTE GENERALE

MM. DUBOIS DE LA SABLONIÈRE (Pierre), docteur en droit,

Date d'admission

avocat, membre du Conseil Général du Cher, —

rue des Arènes, 61, à Bourges. 3 fév. 1893.

HERVET (#, Q A.), banquier, place de la Préfecture, 1, à Bourges. 3 fév. 1893.

TÉMOIN (#, f| A,), docteur en médecine, chirurgien en Chef de l'Hôtel-Dieu, place des Quatre-Piliers, 6, à Bourges. 3 fév. 1893.

DE VOGUÉ (Mis) (c. &), membre de l'Académie française, château du Pezeau, par Boulleret (Cher). 7 mai 1894.

HEMERY DE LAZENAY, au château de Lazenay-surArnon,

Lazenay-surArnon, Lury (Cher). 28 janv. 1895.

DE TOULGOET-TRÉANNA (Cte) (G. C. ff», c. tfi), propriétaire, au château de Bozay, par Thénioux (Cher). 28 janv. 1895.

TABOUET (E.), propriétaire, à Saint-Désiré(Allier). 10 juin 1895.

CHAZEREAU, inspecteur principal des Chemins de

fer économiques, rue Littré, 49, à Bourges. 28 oct. 1895.

FRANÇOIS, ingénieur, directeur de l'Usine à gaz, rue

de Marmagne, 43, à Bourges. 16 janv. 1896.

SIRE (M. H.) (Mme), imprimeur-éditeur, rue des

Armuriers, 6bis, à Bourges. 16 janv. 1896.

TOURNOIS (<|| 1.), professeur honoraire de l'Universilé,

l'Universilé, Porte-Jaune, 1, à Bourges. 23 juillet 1896.

SAUVAGET (Il 1.), agent voyer principal, à Vierzon. 20 janv. 1898.

Prince Auguste D'ARENBERG, membre de l'Institut, ancien député du Cher, rue de la Villel'Evèque, 20, à Paris. 17 mars 1898.

DUVERGIER DE HAURANNE (#), maire, au château

d'Herry (Cher). 17 mars 1898.

GOLM (Maison) ASHER et Cie, unter den Linden, 13,

à Berlin (Prusse.) 15 déc. 1898.


DES MEMBRES DE LA SOCIETE IX

Date d'admission

MM. DUMONTEIL (Alexis), avocat près la Cour d appel,

rue Littré, 32, à Bourges. 23 fév. 1899.

MAUPAS (Mis DE), au château de Maupas, par les

Aix-d'Angillon (Cher), et ave d'Antin, 14, Paris. 23 fév. 1899. DEVAUT (Lucien), avenue de la Gare, 53, à

Bourges. 29 juin 1899.

MARANSANGE (DE), membre du Conseil Général du

Cher, au Châtelet (Cher). 23 nov 1899

MORNET (Daniel), professeur de première-lettres

au Lycée Louis-le-Grand, à Paris. 14 juin 1900.

LEPRINCE (Albert) (# A.), docteur en médecine,

boulevard Gambetta, 21, à Bourges. 14 fév. 1901.

SÉGUIN (#), médecin-major de 1re classe au 37e rég.

d'Artillerie, avenue Lamartine, 6, à Bourges. 14 fév. 1901. MORNET (Marcel), docteur en droit, avocat près la

Cour d'appel, rue des Arènes, 38, à Bourges. 23 mai 1901. DESBOIS (Pierre) (|| A.), notaire, rue Coursarlon, 18,

à Bourges. 19 déc. 1901.

BEAUVOIS (Il 1.), docteur en médecine oculiste,

rue d'Orléans, 18, à Neuilly (Seine). 42 juin 1902.

PAILLAT (ff A.), notaire, place Jacques-Coeur, 5, à

Bourges. 15 janv. 1903.

BREU (Abel), avocat près la Cour d'appel, rue

Fernault, 14, à Bourges. 12 fév. 1903.

CHAPELARD (René), avocat près la Cour d'appel, rue

de l'Equerre, 4, à Bourges. 12 fév. 1903.

WARION, chirurgien-dentiste, avenue de la Gare, 7,

à Bourges. 12 fév. 1903.

GANDILHON (Il A.), paléographe, archiviste du département

département Cher, place du Château,l, à Bourges. 9 juin 1904. BAILLY (Paul), inspecteur du Service vicinal en

retraite, rue Emile-Deschamps, 14, à Bourges. 20 juill et 1905. MAYNIAL (Edouard), professeur agrégé au Lycée de

Rouen. 23 nov. 1905.


X LISTE GENERALE

Date d'admission

MM. BOURDIN (Il A.), sous-ingénieur des Ponts et

Chaussées, rue de Dun, 81, à Bourges. 13 juin 1907.

DÉRIBÉRÉ-DESGARDES (P.), docteur en médecine, rue Gay-Lussac 12, (Paris), et Le Haut-Cluzeau, par Saint-Marcel (Indre). 19 nov. 1908.

PONROY (Henry), avocat, membre du Conseil

Général du Cher, rue Coursarlon, 21, à Bourges. 17 déc. 1908.

BRODY DE LAMOTTE (Edouard), à Saint-AmandMontrond.

Saint-AmandMontrond. mai 1909.

JOUVELLIER, juge de paix, à Mehun-sur-Yèvre. 24 juin 1909.

GRAVET DE LA BUFFIÈRE (*), capitaine d'artillerie

en retraite, boulev. de l'Arsenal, 18 bis, Bourges. 28 oct. 1909.

Sélim BODIN, propriétaire, à Vierzon. 25 nov. 1909.

MAGDELÉNAT (Henri) (j|), ingénieur des Ponts et Chaussées, directeur des usines de Rosières, avenue Bourbonnoux, 13, à Bourges. 16 déc. 1909.

MAUNY (Jules), avoué près le Tribunal de 1re instance, rue Porte-Jaune, 30, à Bourges. 16 juin 1910.

GAUCHERY (Robert), architecte, à Vierzon. 26 janv. 1911.

ROGER (Octave) (^Sf), ancien magistrat, rue Moyenne,

14, à Bourges. 25 janv. 1912.

GOUIN, docteur en médecine, Saint-Amand-Montrond.

Saint-Amand-Montrond. janv. 1912.

SAINMONT (Charles), avoué près le Tribunal de 1 re

instance, rue Emile-Zola, 5, à Bourges. 21 mars 1912.

BAUDET (Eugène), négociant, rue du Commerce, 7,

à Bourges. 21 mars 1912.

CASSIER (Joseph), avocat près la Cour d'appel, rue

de Dun, 96, à Bourges. 25 Avril 1912.

DUPÉRON (Pierre) (ff ), docteur en droit, professeur

au Lycée, rue Littré, 10, à Bourges. 25 Avril 1912.

GRIMOIN (Abbé), curé de Saint-Germain-du-Puy

(Cher). 30 mai 1912.


DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ XI

Date d'admission

MARAS (Gabriel), expert-géometre, boulevard de la

Liberté, à Vierzon. 30 mai 1912.

Membres associés :

MM. LABUSSIÈRE (Guillaume), instituteur à Saint-Eloide-Gy

Saint-Eloide-Gy 15 janv. 1892.

BOULÉ, juge de paix en retraite, à Lignières (Cher). 6 mai 1892.

EVÊQUE (© 1.), professeur au Collège de Châtellerault

Châtellerault 1er juillet 1892.

GODON, instituteur en retraite, avenue Carnot,

Bourges. 1er juiller 1892.

BUCHET (Samuel), préparateur à la Faculté des

Sciences, rue Schoelcher, 4, à Paris. 14 oct. 1892.

DION (François-Eugène) (|| 1.), directeur d'école, à Aubigny-sur-Nère. 4 déc. 1893.

PELLE, instituteur, à Vasselay (Cher). 16 juillet 1894..

LAMBERT, instituteur, à Raymond (Cher). 12 nov. 1894,

LORAIN (Abbé), curé-archiprêtre de Saint-AmandMontrond

Saint-AmandMontrond 23 avril 1896.

BOREL, régisseur au château de Turly, commune

de Saint-Michel-de-Volangis (Cher). 23 juillet 1896.

DAULNY (Abbé), aumônier des soeurs de MarieImmaculée, rue de Dun, 29, à Bourges. 23 juillet 1896.

BOIN (Abbé), curé de Plaimpied (Cher). 29 juin 1899.

HERVELON (Louis) (# A., J§), instituteur, à SaintJeanvrin

SaintJeanvrin 10 mai 1900.

GAUTHIER (Patient-Alexandre) (|>), instituteur, à

Ivoy-le-Pré. 8 nov. 1900.

VILAIRE (Abbé), sous-directeur de la Maison de famille des étudiants de l'Institut catholique, rue Cassette, 24, Paris. 17 avril 1902.

BAILLY (Henri) (#), instituteur, à Annoix (Cher). 18 déc. 1902.


XII LISTE GENERALE

MM. MORTIER (Raoul) (#), professeur d'histoire à l'Ecole Date d'admission nationale professionnelle de Vierzon. 15 déc. 1904,

LELIÈVRE (Abbé), curé à Vailly (Cher). 14 juin 1906.

SUPPLISSON, ingénieur civil, rue Boursault, 25, à

Paris. 25 oct. 1906.

CAZAL (U.), professeur à l'Ecole professionnelle

9 avril 1908

d' Aire-sur-Adour (Landes).

HARDY (Georges), professeur agrégé au Lycée,

16 déc. 1909.

rue des Vaupulents, 8, a Orléans.

GALLETIER (Edouard), professeur agrégé au Lycée,

rue de Juranville, 5, à Bourges. 20 juillet 1911.

Membres correspondants dans le département du Cher :

MM. GARBAN (Maurice), licencié es lettres et en droit, à

Saint-Amand-Montrond. LENORMANT DU COUDRAY, ancien notaire, rue Coursarlon,

Coursarlon, à Bourges. MAYET, instituteur retraité, à Savigny-en-Septaine. RATIER (Emilie) (Mlle), impasse Saint-Louis, 4, à

Bourges. CARTIER DE SAINT-RENÉ, ancien magistrat, à SaintFlorent-sur-Cher.

SaintFlorent-sur-Cher. bibliothécaire de la Ville, à SaintAmand-Montrond.

SaintAmand-Montrond.

Membres correspondants hors du département du Cher :

MM. BERTRAND, conservateur du Musée départemental de l'Allier, 10, cours de Bercy, à Moulins.


DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ XIII

MM. BOYER (Henri) (# 1., j§, »£), rédacteur au Ministère de l'Instruction publique et des BeauxArts, 19, rue Clapeyron, à Paris.

DUCHAUSSOY (|| 1.), professeur de sciences physiques et naturelles au Lycée d'Amiens.

GAUTHIER (Gaston), instituteur, 2, rue Gambetta, Nevers.

HÉRAULT (H.), inspecteur principal des Chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée en retraite, à Oran.

HUBERT (|| A.), archiviste départemental, à Châteauroux.

JALOUSTRE (Élie), percepteur en retraite, ClermontFerrand.

MARCHÉ (|| I.), conseiller à la Cour d'appel d'Orléans.

MEUNIER, avocat, rue du Rempart, à Nevers.

PÉRATHON (Cyprien), ancien président de la Chambre des Arts et Manufactures, à Aubusson.

PÉROT (Francis) (# A.), 44, rue du Jeu-de-Paume, à Moulins (Allier).

POËTE, bibliothécaire à la bibliothèque historique de la ville de Paris.

RICHARD-DESAIX (Ulrich), aux Minimes, à Issoudun (Indre).

VERMEIL, docteur-médecin, rue Jouffroy, 84, à Paris.



LISTE

DES

Sociétés savantes et des Établissements scientifiques

AVEC LESQUELS

la Société historique du Cher est en relations d'échange de publications.

Paris. Bulletin archéologique du Comité

des travaux historiques et scientifiques.

Répertoire de bibliographie scientifique du Ministère de l'Instruction publique. (Enseignement supérieur, 5e bureau.)

Archives nationales.

Université.

Société des Antiquaires de France.

Musée Guimet, 30, avenue du Trocadéro, Paris.

Polybiblion, revue bibliographique, 5, rue Saint-Simon. Allier. Société scientifique du Bourbonnais

et du Centre de la France, à Moulins.

Société d'Emulation du Bourbonnais, à Moulins.


XVI LISTE DES SOCIETES SAVANTES

Aube. Société académique d'agriculture,

des sciences, arts et belles-lettres de l'Aube, à Troyes.

Aveyron. Société des lettres, sciences et arts

de l'Aveyron, à Rodez.

Bouch-du-Rhône. Revue horticole de la Société d'horticulture et de botanique des Bouches-du-Rhône, Marseille. Charente-Infre. Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, à Saintes.

Cher. Archives départementales.

Bibliothèque municipale de Bourges. Bibliothèque du Lycée de Bourges. Société des Antiquaires du Centre,

à Bourges. Société photographique du Centre, à Bourges. Côte-d'Or. Académie des sciences, arts et belleslettres de Dijon. Creuse. Société des sciences naturelles et

archéologiques de la Creuse, à Guéret. Eure-et-Loir. Société archéologique d'Eure-et-Loir, à Chartres.

Garonne (Haute-) Société archéologique de Toulouse.

Indre. Société académique du Centre, à

Châteauroux. Loir-et-Cher. Société des sciences et lettres de (Loir-et-Cher), à Blois. Loire (Haute-). Société agricole et scientifique de la

Haute-Loire, au Puy. Loire-Inférieure. Société académique de Nantes.


LISTE DES SOCIETES SAVANTES XVII

Loiret. Société archéologique de l'Orléanais,

à Orléans. Manche. Société nationale des sciences naturelles

naturelles mathématiques de Cherbourg. Marne (Haute-). Société historique et archéologique de Langres. Nièvre. Société nivernaise, à Nevers.

Pyrénées (Basses-). Société des sciences, lettres et arts

de Pau. Pyrénées-Orientles. Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, à Perpignan. Saône-et-Loire. Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône. Société éduenne, à Autun. Seine-et-Oise. Commission des antiquités et des arts du département de Seine-etOise, à Versailles. Seine-Inférieure. Commission des antiquités de la

Seine-Inférieure, à Rouen. Sèvres (Deux-). Société botanique, Niort.

Somme. Société des Antiquaires de Picardie,

à Amiens. Var. Académie du Var, à Toulon.

Vienne. Société des Antiquaires de l'Ouest,

à Poitiers. Yonne. Société des sciences historiques et

naturelles de l'Yonne, à Auxerre. Société archéologique de Sens. Algérie. Société archéologique de Constantine.

Constantine. Société d'histoire naturelle de Colmar.

Colmar.


XVIII LISTE DES SOCIÉTÉS SAVANTES

Etats-Unis Smithsonian institution, à Wad'Amérique. shington.

American philosophical Society, à Philadelphie.

Missouri Botanical Garden, à SaintLouis.


La Seigneurie et l'ancien Canton

de

Saint-Florent-Sr-Cher

DEUXIÈME PARTIE

MONOGRAPHIES LOCALES

1re SÉRIE

SAINT-FLORENT CIVRAY

(Avec un Plan)



La Seigneurie et l'ancien Canton

DE

SAINT-FLORENT-SR-CHER

DEUXIEME PARTIE Monographies Locales

(lre SÉRIE)

SAINT-FLORENT

Topographie. — Le territoire de la commune de Saint-Florent a une superficie de 2.186 hectares ; il est partagé en deux parties presque égales par le large val du Cher, auquel aboutissent quelques dépressions de terrain peu accentuées.

Ce que j'ai dit de la nature du sol (1), pour l'ancien canton de Saint-Florent, peut s'appliquer spécialement à cette commune, qui est, au surplus, couverte de trois côtés par 700 hectares de forêts compris dans ses limites.

Elle est bornée au nord par Villeneuve et Morthomiers, à l'est par Le Subdray, au sud par Saint-Caprais et Lunery, à l'ouest par Civray.

Altitudes. — 124 mètres au bord du Cher, 132 en ville, 148.20 à la gare et 166 sur le chemin du Châtellier (2).

(1) Page 224 du volume de 1911 des Mémoires de la Soc. Historique. (2) BOUKDALOUE. Nivellement général du Cher et repère de la gare. Celles ci-dessus sont les altitudes extrêmes.


4 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Population.— En 1793, 583 habitants ; 1821, 887; 1841, 1.751; 1861, 3.173; 1891, 3.545; 1911, 4.204(1).

En 1911, il y a dans l'agglomération urbaine 3.000 habitants occupant 613 maisons ; dans la banlieue et la campagne, 1.204 habitants et 273 maisons.

Division territoriale et revenu du sol. — En 1793, sur les 2.186 hectares de la commune, il n'y en avait que 600 en culture (2).

Terres ensemencées en l'an II : 400 arpents (environ 203 hectares), dont 200 en froment, 25 en méteil, 120 en avoine, 6 en vesce, 22 en foin, 8 en chanvre, 15 en vignes (L. 181).

De cette époque à 1843, on ne trouve aucun renseignement sur l'étendue des terres cultivées, sinon qu'en 1821 il y avait 271 hectares de terrains en céréales, dont 108 hectares de froment, 5 de méteil, 21 de seigle, 80 d'orge et 55 d'avoine (3).

En 1843, la statistique établie d'après le cadastre indiquait la composition suivante de la superficie :

Terres labourables 1.195 hectares

Prés 20 »

Vignes 18 »

Jardins 17 »

Bâtiments 9 »

Bois.... 824 »

Pâtures, bruyères 34 »

Terrains non imposables.. 69(4) »

2.186 hectares

(1) L. 173. Le Cher, par Frémont, Annuaires du Cher, par H. Sire, et Recensement de 1911. Ainsi la population de Saint-Florent a septuplé en un siècle.

(2) Recensement général. Arch. dép.

(3) Arch. mun.

(1) Rivières, chemins, édifices publics, etc.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 5

Ces chiffres sont extraits du Tableau-légende du département du Cher par Leudière de Longchamp et de l'Annuaire du Derry (1844), dont le relevé ne comprend pas la catégorie des terrains non imposables.

Dans celte publication, le revenu moyen à l'hectare était estimé à 13 fr. pour les terres labourables ; 60 » pour les prés ; 30 » pour les vignes ; 10 » pour les bois ; et cela faisait un total de 25.505 francs comme revenu territorial de la commune.

Pour 1908, ce revenu pouvait être évalué ainsi poulies mêmes natures de cultures, et avec la division du sol du tableau dressé à la mairie :

Terres labourables 1.166 hect. que j'estime à 35 fr. l'hect. Prés et pâturages.. 90 — 60 » —

Vignes 20 — 40 » —

Bois 700 — 16 » —

Terrains non cultivés. 210 — Mémoire.

2.186

Total pour ces 4 produits du sol seulement : 58.280 fr.

Cette somme ne donne pas un revenu exact : 1° parce que sur les 210 hectares de terrains non cultivés il y en a d'imposables ; 2° parce que ce tableau présente moins de terres cultivées en 1908 qu'en 1843, alors qu'il contient 124 hectares de bois défrichés au profit de l'agriculture.

Quoi qu'il en soit, les 1.166 hectares ci-dessus se décomposaient, d'après le même tableau en : 665 hectares de blé, seigle, orge et fourrages artificiels, 45 hectares de pommes de terre, 35 de bettraves fourragères, 3 de haricots et légumes (1).

Arch. mun.


6 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Recensement des bestiaux.

Espèces : Chevaline Bovine Ovine Porcine Caprine Asiue

1793... 69 253 783 44 23 13(1)

1872... 132 143 1.810 70 27 16

1908... 155 246 1.515 59 25 30(2)

L'ancien bourg. — On ne peut faire que des conjectures sur l'origine de Saint-Florent. En faveur de l'hypothèse de sa fondation, il est permis d'invoquer en cet endroit l'existence d'un gué dans le Cher, passage dont les abords étaient habituellement occupés et fortifiés par les Gaulois.

A Saint-Florent même, il y a un quartier qui se nomme le Crot et, non loin de là, un lieu appelé La Groutte ou Grotte, mots qui indiquent souvent des mardelles ou margelles (3).

On a aussi trouvé dans le Cher une pierre de fronde historiée et une urne cinéraire (4).

Dans tous les cas, au temps de l'occupation romaine, Saint-Florent était déjà un viens, viens Aurais, le bourg Doré (5).

En 1841, en creusant les fondations d'une maison à l'entrée du vieux pont, on a trouvé des cercueils en pierre de la 2e époque, c'est-à-dire, d'après M. de Caumont, du IIIe au IVe siècles (6).

En 1860, lors de la construction du chemin de fer de Bourges à Montluçon, d'autres cercueils ont été mis à

(1) L. 172, 180.

(2) Arch. m un.

(3) On verra à l'art. Le Subdray ce que c'était comme fortification.

(1) ( L. MARTINET. le Berry préhistorique.) Ces objets sont au Musée de Bourges.

(5) La Thaumassière dit Aurcus ou Aurius ; je préfère Aureus, Car à 1 kilom. il y a un vieux manoir appelé le Dreuil-Doré dans les anc. actes. (V. Le Breuil). (6) L'un d'eux est dans le jardin de M. Thouvenel.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 7

découvert le long de la voie romaine, près du Petit Breuil, même commune (1).

Le vicus Aureus a changé de nom lors de son érection en paroisse sous la dédicace de Saint Florent, évêque et martyr ; en 1222, il était sous le patronage de l'abbaye de la Charité-sur-Loire, qui possédait dans le voisinage le prieuré de Chanfrault (2). L'an 1793, Saint-Florent s'appela Marat-sur-Cher, mais ce nom ne figure que dans trois actes de l'état civil et dans le recensement général qui eut lieu à cette date (3).

En 1790, le bourg avait cinq rues appelées la Grand' Rue (4) et rues de la Chaussée, de la Poule-Blanche, de la Camuchon et de l'Eglise. En fait d'anciennes maisons, il n'en reste qu'une, rue de la Poule-Blanche, n°7, dont la porte et une fenêtre indiquent le XVIe siècle. Les fours banaux étaient en face de l'église, au nord de laquelle on trouve les vieux bâtiments de l'hôtellerie des Trois Maures ; mais on ignore où était situé l'Hôtel-Dieu dont parle le dénombrement de 1683 (E 577).

Il y avait trois hôtelleries : celle ci-dessus, celle du Soleil-d'Or devenue l'hôtel du Commerce, rue du Cher et l'hôtellerie du Cerf. Celle-ci, dont une partie des Constructions existe encore, était rue de la Chaussée (5) ; elle a disparu, quand l'hôtel du Pont du Cher a été

(1) En 1867, ils existaient encore, puisque le Conseil municipal refusa de les vendre (Rég. des délibérations) ; chose surprenante, on ignore aujourd'hui ce qu'ils sont devenus, ainsi que de la poterie de la même époque.

(2) Fonds de N.-D. de la Charité. V. Chanfrault.

(3) On sait que sous la Terreur, beaucoup de municipalités avaient fait changer le nom de leur commune comme preuve de patriotisme; c'était souvent pour pouvoir jouir d'une sécurité relative.

(4) Le 23 mai 1806, à 11 h. du soir, il y eut un grand incendie qui consuma plusieurs maisons ; un individu couché dans un grenier à foin fut brûlé vif. On suppose que cet infortuné, qui était monté avec sa pipe allumée, avait mis le feu par imprudence. (Etat civ.)

(5) Dans la partie nommée aujourd'hui rue du Marché, au n° 5.


8 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

construit en 1829, par les entrepreneurs de ce pont avec la maison Fradet.

A la même époque, on créa la rue Neuve et la rue de Villeneuve, quand on eut achevé la route nationale dans le bourg ; ces rues, la route et l'emplacement qui se trouve entre elles et la place du Marché ont été pris sur le parc du château,

C'est en 1837 (1) qu'on a amorcé à la route nationale, au point où on la voit actuellement, la route de Mehun, qui longeait auparavant les fossés du château. La rue de la Gare date de l'ouverture de la ligne de Bourges à Montluçon, et celle de l'Eglise a été élargie et exhaussée en 1852, quand on eut construit le nouvel édifice du culte.

Au quartier de Chantecaille, en face du presbytère, il existe un colombier carré du XVIIIe siècle, dont le toit pointu s'aperçoit de loin et qui, en 1759, appartenait à la famille du Peyroulx(2).

Le petit manoir des du Peyroulx est situé au bord du Cher, entre la rivière, l'ancien pont, la place du Marché et le chemin de l'Abreuvoir.. Il est resté dans la même famille depuis 1672. (Mes arch., 1. 1).

Quant au faubourg situé au bout du pont, il n'existait pas encore en 1815, puisqu'il n'y avait là qu'une tuilerie (la cour Bourset) et la maison qui porte le n° 22 de la route de Rosières : actuellement, il a près de 600 habitants.

En 1891, constatant que la population ne cessait d'augmenter, le docteur Ladevèze, maire de la ville, et l'un de ses adjoints, M. Dartier, prirent l'heureuse initiative d'intéresser le comte de Courcelles, propriétaire

(1) V. délibération du Conseil municipal du 21 mai.

(2) Mes arch., 1. 6.


oChâteau de St-Florent. — (1) Ancien état. — (2) Etat actuel

Echelle, de OTool. par metre



DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 9

du château, à la prospérité du pays, en le décidant à vendre à la commune et aux habitants la partie de son parc contiguë à la localité. Et M. de Courcelles en céda dans ce but environ sept hectares, sur lesquels la municipalité a créé six larges rues et une belle place.

Aujourd'hui, Saint-Florent est une petite ville bien percée, bien bâtie, parsemée de jardins et construite en pente douce du N.-E. au S.-O. jusqu'à la rivière : la rue principale ou rue du Cher, avenue droite de 1,200 mètres de long, a une largeur de 21 mètres et est plantée d'arbres ainsi que les quais.

Les grands bois qui environnent la ville, le cours rapide de la rivière sur un lit de sable et ses rives ombragées, ont fait de Saint-Florent un site recherché pour ses agréments et son air très pur (1).

Le Château. — C'était autrefois une petite forteresse qui commandait le gué du Cher et l'entrée des ponts ; ce qui en reste date du XVe siècle et a dû être construit par Jacques Leroy, IIIe du nom, seigneur de SaintFlorent. La rivière en baignait les remparts au S-O. et alimentait des trois autres côtés ses fossés creusés à fond de cuve.

Ce château présentait dans son ensemble la forme d'un rectangle orienté du N.-E. au S.-O., avec une grande cour au centre et une superficie de 17 ares ; les bâtiments d'habitation étaient disposés en équerre. Son entrée s'ouvrait au S.-E. vers le pont, quatre tours garnissaient les angles et une autre faisait saillie au milieu de l'enceinte N.-E. ; enfin, la courtine entre Chaque tour portait un chemin de ronde.

Le mur côtoyant la rivière et le grand corps de logis

(1) La mortalité n'y est que de 16 p. 1.000 habitants depuis longtemps, tandis qu'elle est de 19 et 20 p. 1.000 dans beaucoup de communes.


10 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTQN

du N.-E. ont été démolis; mais il reste le portail, flanqué d'une chapelle à gauche et d'une tour à droite ; puis le grand corps de bâtiment situé au N.-O. en face de l'entrée, et la grosse tour ou donjon sise à l'angle N.

Depuis 1625, date de l'acquisition du château par le prince de Condé, jusqu'à 1780, l'aile qui n'existe plus était réservée au seigneur quand il venait à Saint-Florent ; l'autre se composait d'environ dix pièces y compris celles des tours (1). Ce grand bâtiment n'était plus habité à la fin du règne de Louis XVI ; en 1825, d'après la tradition, l'intérieur n'offrait qu'une suite de grandes pièces sombres et délâbrées où les enfants de la localité ne se risquaient qu'en tremblant.

C'est ce corps de logis que M. Brunet, devenu propriétaire de Saint-Florent en 1845, transforma de fond en comble : d'un édifice assez simple, il fit un château du style Louis XII, avec une large terrasse à balustrade sculptée sur toute la longueur de la façade et, au centre, un bel escalier à double révolution (2).

En même temps, il ornait le pavillon d'entrée et la chapelle de balustres à jour, et surmontait de hautes girouettes la tour contiguë, ainsi que les échauguettes commandant l'ancien pont-levis (3).

Le rez-de-chaussée du château de M. Brunet se compose d'un grand hall, d'une salle à manger à cinq fenêtres, de deux salons dont l'un a douze fenêtres, et d'une salle dans le donjon. Les boiseries du petit salon et de

(1) En 1680, elle était habitée par les fermieis généraux. Inventaire au décès de dame Aupic, veuve d'un fermier général (L. 2513).

(2) Ces travaux ont coûté la vie à deux ouvriers, les sieurs Aussonnaire et Duret, qui étaient tombés d'un échafaudage. M. Renevey, propriétaire actuel, a continué cette terrasse au pignon S.-O. jusqu'en arrière du château.

(3) Je ne décris pas ce qui reste du château des Leroy, puisque M. de Kersers l'a fait.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 11

la salle à manger viennent de l'ancien prieuré de Chanfrault, et celles du grand salon, de l'église Saint-Pierre de Vierzon.

Le rempart qui longeait le Cher a été démoli par le même propriétaire, et plus de la moitié des fossés comblée à la même époque.

Quant à la tour du donjon, c'est le comte de Courcelles qui l'a restaurée et crénelée (1).

Prise de Saint-Florent en 1562. — Le château a été pris deux fois : la première le 15 octobre 1562, pendant les guerres de religion, et la seconde en 1590, au moment de la Ligue.

En 1562, au mois d'août, Bourges était au pouvoir des protestants, et Issoudun, qui en contenait un assez grand nombre, était aux mains des catholiques. Ceux-ci mettaient au pillage les maisons des huguenots, pendaient ceux qui se plaignaient et rançonnaient les habitants.

Le capitaine d'Ivoy voulut mettre un terme à ces persécutions et partit de Bourges pour Issoudun, le 4 août, avec cinq enseignes et deux cents chevaux. Il traversait Saint-Florent et allait s'engager sur le pont, lorsque des coups d'arquebuse sont tirés sur sa troupe. Alors il force le pont-levis du château, dont il s'empare. Un jeune homme surnommé « le bâtard de Saint-Florent » fut tué par les soldats ; Jacques Leroy, seigneur de Saint-Florent, ses frères et quelques autres personnes s'échappèrent sous un déguisement, et la tradition rapporte que les châtelaines se sauvèrent en traversant le Cher à la nage. Le château fut pillé et incendié (Raynal).

Prise de Saint-Florent en 1390. — C'est du vivant de Claude Leroy, petit-fils de Jacques ci-dessus, que

(1) V. plus loin les propriétaires anciens et modernes de Saint-Florent. Un malheureux ouvrier s'est aussi tué pendant ces travaux en tombant d'un échafaudage.


12 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Henri IV eut à lutter contre la Ligue pour monter sur le trône. Le château avait été mis en état de défense par M. de La Châtre, gouverneur du Berry, qui guerroyait pour la Ligue ; mais la garnison d'Issoudun, fidèle au roi, s'en empara par surprise le 8 septembre 1590, et fit prisonnier le frère du seigneur de céans, Gabriel Leroy, seigneur de Moulin-Neuf, qui le commandait. Averti de ces laits, le sire de Richemond, lieutenant de La Châtre à Bourges, fit aussitôt investir le château par une petite troupe de soldats et sommer ses défenseurs de se rendre. Sur leur refus, et ne pouvant s'en emparer, il se présenta quelques jours après avec quatre cents arquebusiers, deux cents chevaux et deux pièces de canon. Devant de pareilles forces, le château se rendit, mais à composition : ses défenseurs sortirent avec armes et équipages, restituèrent ce qu'ils avaient fait enlever du château, et le sieur de Moulin-Neuf fut remis en liberté (1).

La Fronde. — En 1649, pendant la Fronde, le château de Saint-Florent reçut une garnison du prince de Condé un peu avant le siège de Montrond. Il figure à l'art. IV du traité du 13 octobre 1650 avec Baugy, Le Châtelet, Culan et Bommiers, comme devant être remis à ceux qui en avaient la garde avant la révolte des princes (2).

Il n'eut pas le sort des châteaux de Chârost, Lignièrès, Culan et Le Châtelet. Après la prise de Montrond, le comte de Palluau (appelé depuis le maréchal de Clérambault) pensa qu'il importait à la sûreté du roi de mettre ces places hors d'état de défense et les fit démanteler.

(1) La Thaumassière.

(2) La Fronde a désolé le Berry pendant cinq ans et le souvenir s'en est conservé jusqu'à nous. Quand ils voient des ruines, les gens n'hésitent pas à dire, d'après la tradition, qu'elles datent de la guerre de Mourond, c'est-à-dire de Montrond. (Y. art. Saint-Caprais et mon Hist. de Mareuil.)


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHÈR 13

Anciennes familles seigneuriales et propriétaires modernes de St-Florent.

Jean des Barres. — Le plus ancien seigneur connu est Jean des Barres, seigneur de La Guerche, etc., petit-fils de ce Guillaume des Barres, qui avait vaincu dans un tournoi Richard Coeur de Lion en 1191 à Messine, et fils de Guillaume II, qui arracha aux ennemis Philippe-Auguste tombé de cheval à la bataille de Bouvines.

Famille Leroy (1278-1626). — En 1278, Jean des Barres vendit Saint-Florent et Villeneuve à Pierre Leroy, d'une famille originaire de Bourges, qui a possédé ces terres et celles de Bois-Sir-Amé et Bussières d'Aillac (1).

Guillaume, son fils, hérite de Saint-Florent et SaintCaprais, et Thierry, frère de Guillaume, a Villeneuve en partage. 1397, Jacques Leroy ; 1400, Martin, puis Jacques II ; Martin II, qui n'eut avec Saint-Florent que la moitié de Saint-Caprais (C. 236). Martin II, receveur des Finances « d'outre-Seine », a été inhumé dans l'église Notre-Dame du Fourchaud, de Bourges.

Jacques III, contrôleur général des Finances, mort en 1527. Jacques IV fait à la duchesse de Berry le dénombrement de Saint-Florent, Saint-Caprais en partie et Morthomiers en 1528 (C. 236). Claude Leroy, 1592-1624, mort sans postérité, laisse sa succession à Charlotte de Saint-Avit, sa soeur, à Jacques, abbé de Chaumont, Jean, prieur de Dame-Sainte, et Gabriel, ses frères, qui vendirent Saint-Florent à Henri II, prince de Condé, le 16 janvier 1625, pour 50.300 livres.

Famille de Bourbon-Condé (1626-1729). — Henri II, prince de Condé, gouverneur du Berry, y possédait


14 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

déjà le duché de Châteauroux, le comté de Sancerre, Montfaucon (qui devait en 1666 changer son nom pour celui de Villequiers), Bommiers, Le Châtelet, Baugy, Oryal et le château de Montrond. C'est à lui que SaintFlorent doit la réfection du vieux pont.

1646, Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand Condé, fils du précédent et gouverneur du Berry. Il avait été élevé au collège de Bourges.

1686. Henri III, fils de Louis II. Ce prince était atteint d'une folie singulière : il se croyait mort et n'acceptait de nourriture que parce que les médecins lui disaient que les morts mangeaient. Il est décédé en 1709 (2).

1709. Louise, sa fille, qui avait épousé Louis de Bourbon, comte de Vermandois et grand amiral de France. En 1729, ils vendirent Saint-Florent à François Thabaud de la Terrée pour cent quarante et un mille livres (3).

Familles Thabaud de la Terrée et de Lestang

(1729-1779). — M. Thabaud de la Terrée, seigneur de Belair, Le Breuil, Chantôme, etc., avait une fille, qu'il maria à Pierre de. Lestang, Conseiller du Roi, lieutenant au bailliage de Berry. Les Lestang sont originaires d'Issoudun et ont été seigneurs de Quincy, Condé, Bourdoiseau, et barons de Fins (4).

Pierre de Lestang ne laissa également qu'une fille, Anne-Marie-Catherine, qui épousa en 1770, le 30 dé(1)

dé(1) la chronologie détaillée des Leroy dans La Thaumassière.

(2) LAROUSSE (Grand Dictionnaire).

(3) On trouve à l'état civil de 1724 le baptême d'Antoine de Gamachés, fils de haut et puissant seigneur de Gamaches, seigneur de Lugny, etc. Cet acte, signé par dix personnes, ne semble avoir aucun rapport avec le seigneur de Saint-Florent, mais j'en fais néanmoins mention, car cet enfant a dû naître au château.

(4) En 1743, la Confirmation fut donnée dans l'église à 75 personnes de 11 à 26 ans par Mgr de Coetlosquet, évoque de Limoges, anc. vicaire général de Bourges. (Arch. mun.)


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 15

cembre, Antoine Joseph de Vissaguet, premier Président au bureau des Finances de la Généralité de Riom. Ce mariage eut lieu dans la chapelle du château (Etat civil).

Familles de BUSSY et de Folleville 1779-1825). — En 1779, Pierre de Lestang vendit Saint-Florent à Charles-Joseph Patissier, marquis de Bussy, Lieutenant général des armées du Roi, qui possédait déjà les terres de Castelnau et du Coudray.

Le marquis de Bussy s'est rendu célèbre dans les luttes entre Anglais et Français aux Indes. Avec une poignée de compatriotes et dix mille Hindous, il conquit une province et fit lever le siège de Pondichéry aux Anglais ; mais, plus tard, il fut fait prisonnier par eux. Il est mort dans cette ville en 1785 (1).

Sa nièce et héritière avait épousé le marquis de Folleville (Anne-Charles-Gabriel), né à Manancourt (Somme) en 1749, seigneur de Castelnau, Saint-Florent et Manancourt, député en 1789 et mort en 1835 (2). Il émigra en 1792 en Espagne, où il tomba dans la misère et se mit colporteur. Les biens de Mme de Folleville avaient été mis sous séquestre (3) et elle ne put rentrer en leur possession que par le divorce, comme beaucoup de femmes à cette époque.

Elle a laissé aussi une nièce qui a épousé le général Musnier, dont la fille s'est mariée au comte de Boissy, pair de France, devenu plus tard marquis et sénateur du second Empire. Le 14 septembre 1825, Mme de Folleville a vendu la terre de Saint-Florent à M. de Travanet et M. Longchampt, son beau-frère.

M. et Mme de Travanet (1825-1835). — Travanet (le

(1) Grand Dictionnaire de Larousse.

(2) Dictionnaire des parlementaires.

(3) Mon Hist. de Chârost, p. 213. Chaix, Paris.


16 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

marquis Bourquet de) et sa femme s'installèrent au château et furent des bienfaiteurs pour le pays (1).

Familles Carpentier et Brunet (1835-1888). — Le 27 janvier 1835, Mme de Travanet et M. Lonchampt ont vendu Saint-Florent à M. Carpentier, ancien négociant de La Charité-sur-Loire ; celui-ci est mort en 1845, laissant une fille unique qui avait épousé, en 1839, M. Brunet, fils d'un industriel d'Orléans.

M. Jules Brunet a été longtemps maire de SaintFlorent. On lui a reproché souvent, au Conseil municipal, d'avoir fait d'énormes remblais et beaucoup de plantations au détriment du lit de la rivière, pour l'éloigner de son habitation, que le Cher longeait encore en 1840 (2). Cependant il avait acheté à l'Etat une partie au moins des terrains qu'il a exhaussés, et ces travaux ont fait vivre soixante familles d'ouvriers pendant tout l'hiver de 1848, dans des moments critiques (3).

Familles de Courcelles et Renevey (1890-1911). — Le comte et la comtesse de Courcelles, née de Bouille, ont acheté la terre de Saint-Florent en 1890 des héritiers Brunet, et l'ont vendue en 1899 à M. Renevey, grand industriel, qui en est l'actuel propriétaire (4).

(1) M. de Travanet, anc. chef d'escadron, a été Conseiller général du canton, Président du Comice agricole de Bourges, etc. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le principal est intitulé : Physiologie de la terre, études géologiques et agricoles. Bourges, 1844..

(2) Délibération du 15 juin 1877.

(3) M. et Mme Brunet ont rendu beaucoup de services. Ainsi, en dehors de la création d'une salle d'asile, de legs pour achever les travaux de l'église, etc., ils n'ont jamais défendu aux indigents le recépage du bois mort, le panage et le pacage des bestiaux dans leur forêt. lis sont morts sans enfants, elle le 25 octobre 1887, lui le 12 janvier 1888.

(4) Une partie de l'établissement de propriété de Saint-Florent est due à Me II. Habault, notaire.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 17

Eglises. — L'ancienne église a été démolie en 1850 pour faire place à celle d'aujourd'hui. L'abside datait du xie siècle et avait seule un peu de caractère; la nef, de même époque, avait dû être incendiée pendant les guerres de religion ou la guerre de la Fronde. Elle avait été remplacée par une modeste construction sans aucun style, avec une chapelle à droite du choeur. — Pendant la Révolution, son clocher fut, comme beaucoup d'autres, démoli (1) et la cloche placée dans le grenier de la nef pour sonner le tocsin. Il était très élevé relativement au reste de l'église. Cette église ne paraît pas avoir été favorisée de dons par les seigneurs du lieu, et il n'est resté d'ayant 1789 qu'un beau calice en vermeil ; encore ne provient-il pas de leurs libéralités, mais, à ce qu'on Croit, d'un chanoine de Bourges, l'abbé Aupic, oncle de Mlle Aupic du Breuil, qui en aurait fait don en 1712 à la paroisse, lors du mariage de sa nièce, avec M. Grazon d'Issoudun (2).

D'autre part, dans son testament par acte public du 22 mars 1689, M. Antoine Peyroux ou Peyroulx, curé de Saint-Florent, avait légué à son église « tous les vaisseaux sacrés et ornements à lui appartenant ». Il ajoutait, il est vrai, « à l'exception de mon calice et plateau d'argent que je laisse à celui de nies neveux qui voudrait recevoir les ordres, sinon j'entends que ce calice soit à demeure à l'église de Saint-Florent ». Et comme aucun de ses neveux ne s'est fait prêtre, ce vase sacré est resté la propriété de ses successeurs (3).

Voici la description que M. de Kersers a faite du calice de l'abbé Aupic.

(1) Séance du 12 mai 1824 : renseignements donnés par le maire au Consei municipal.

(2) V. arch. mun. Mariage de damoiselle Aupic du Breuil.

(3) E. 2994. Minutes de Robert Sagordet, notaire à Bourges.


18 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

« C'est un calice du XVIIe siècle en vermeil, dont le pied dentelé, le noeud sphérique et la coupe sont décorés de flammes rayonnantes et ondulées. Sur le pied, il y a deux médaillons finement émaillés, dont l'un représente la Vierge et saint Jean au pied de la croix, et l'autre, un écusson chargé d'un lion de gueules.

» Sur le noeud, il y a douze autres médaillons contenant le Christ et les onze apôtres. »

A l'état civil, j'ai pu relever les inhumations suivantes faites dans l'église par privilège spécial :

1688, août, 24, Jean Bestron, propriétaire (1).

1711, avril, 13, M. Pierre Mellier, curé (2).

1720, Jean Barreau. 1740, Jacques du Peyroulx, âgé de

19 ans, fils de Robert. 1744, Louis Bestron, marchand. 1761, Claude Bonneau, curé, mort à 32 ans (3). 1772, J.-B. Souchoix, marchand (4).

Pendant la Révolution, l'église a servi, comme beaucoup d'autres, de lieu de réunion, ensuite de fabrique de salpêtre (5) et enfin de grange ; aussi, au rétablissement du culte en 1802, était-elle dans un état déplorable : les fenêtres étaient ouvertes à tous les vents ; on célébrait

(1) Par testament fait à Bourges devant notaire, « il veult son corps mort être inhumé en l'église do Saint-Flourant, etc. » (L. E. 2251).

(2) Inhumé on présence do MM. Mérault, curé du Subriray, Lebloy, curé de Villeneuve, et Paul Auger, révérend carme, « pour lors desservant de la paroisse ».

(3) Inhumé en présence de MM. Pijat, curé de Morthomiers, Morin, curé du Subdray, Vicomte, maître de musique do la Collégiale d'Issoudun, et Macary, curé de Villeneuve.

Plus lard et jusqu'en 1792, les curés de Saint-Florent ont été inhumés dans le cimetière autour de l'abside.

(4) Inhumé en présence de MM. Gabard, curé de Villeneuve, Bouquin, curé de Morthomiers, et Fouquet, curé du Subdray.

(5) Le 28 floréal an 11, arrivée d'un entrepreneur de Bourges pour y construire le fourneau de la salpêtrière et l'escalier.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 19

les offices parmi des tas de fourrage, de tonneaux ou d'ustensiles appartenant à l'Etat.

Le compte rendu des délibérations du Conseil municipal ne remontant qu'à 1816, on ignore ce qui avait été fait après la Révolution pour restaurer l'église ; mais, en 1816, on voit le Conseil très préoccupé des réparations dont elle a le plus grand besoin, ainsi que le presbytère. En 1824, par la délibération du 12 mai citée plus haut, le Conseil de la commune voulant faire reconstruire le clocher et bâtir un porche qui augmentât un peu l'église, trop petite pour la réunion des habitants de la commune et des communes de Saint-Caprais et du Subdray, qui dépendaient alors de la paroisse de Saint-Florent, vota le principe d'une imposition extraordinaire. Il vota aussi la refonte de la cloche, qu'un sieur Matel, fondeur à Brevannes, se chargea de faire moyennant un franc le kilo. Ce fondeur devait fournir du métal en plus à raison de 4 francs le kilo,

Nouvelle église. — En 1841, l'abbé Gagnard, curé de Saint-Florent, avait demandé à la municipalité qu'elle s'occupât de la construction d'un nouvel édifice du culte, vu l'insuffisance et le délabrement de l'ancien. Le Conseil de fabrique offrait une contribution de 1.000 francs, les habitants souscrivaient pour 13.071 francs.

En 1842, le Conseil municipal s'associant à ces vues, chargea une commission de chercher un emplacement et, le 25 août, celle-ci lui donna à choisir entre : 1° le terrain occupé aujourd'hui par l'école maternelle et les jardins contigus; 2° le terrain situé entre la cure et la rue du Presbytère ; 3° l'emplacement de l'église ancienne. C'est ce dernier qui fut adopté en 1844. Après la présentationde divers plans et devis en 1844 et 1848, ceux de MM. Jullien et Bussièré, architectes à Bourges, furent définitivement acceptés.


20 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

La première pierre de l'église a été posée le 29 mars 1849, par M. Saint-Clivier, maire, et comme elle était plus grande que l'ancienne, on en construisit les murs extérieurs avant de démolir celle-ci, qui s'y trouva enclavée pendant quelque temps. Puis, le culte fut transféré provisoirement dans une ancienne tuilerie de la rue des Lavoirs, louée à un M. Tourangin.

En 1851, le gros de l'édifice était achevé et livré au culte, mais il restait à faire le dallage des nefs, les voûtes et le clocher, et ce n'est qu'en 1863 que tout fut terminé (1).

L'église est du style roman sans transept ; elle a la forme d'un rectangle divisé en trois nefs, qui sont séparées par deux rangées d'arcades au nombre de dix. A la partie antérieure, un peu en arrière du pignon, il y a une tour carrée surmontée d'un beau clocher en pierre de 33 mètres de hauteur, entouré de quatre clochetons et qui a été construit sur le modèle exact du clocher de Saint-Cloud.

Le rez-de-chaussée de la tour sert de porche, au-dessus duquel se trouve une tribune contenant les orgues (2), et le portail est précédé d'un parvis de six marches.

Tout l'édifice est orné intérieurement de bonnes peintures à fresques, dont les principales sont dues à M. Dumoutet, artiste de Bourges. Ces fresques n'ont été terminées qu'à la délivrance d'un legs de 12.000 francs fait par M. Brunet en 1888 pour cet objet et pour la construction d'une sacristie qui a été édifiée en 1894.

Les vitraux des nefs latérales figurent les stations du chemin de la croix; ils ont été payés par des souscrip(1)

souscrip(1) délibérations de 1863 et 1866. (Arch. mun.)

(2) Celles-ci datent de 1894.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 21

tions (1) et dessinés par M. Olivier Merson, aujourd'hui membre de l'Institut.

Cloches. — Ce n'est qu'en 1868 que l'église a été dotée de ses cloches : il y en a trois, qui ont été baptisées le 5 septembre par Mgr le Prince de la Tour-d'Auvergne, archevêque de Bourges. Deux ont été payées par des souscriptions avec le concours de la Fabrique et de M. Bourcart, ancien maire, l'autre par M. et Mme Brunet. Fondeur : M. Bollée, d'Orléans (2).

Cimetières. — Le plus ancien cimetière connu se trouvait dans la partie inférieure de la place actuelle du Marché, et les vieillards se rappellent qu'en 1850, en arrachant les ormes qui ombrageaient cette place, on a découvert beaucoup d'ossements; on en avait déjà trouvé dans les caves des maisons situées entre cette place et la rivière. De plus, dans l'acte de vente d'une maison avec jardin sise entre le Cher et la rue de l'Abreuvoir, on lit comme limite nord-est de cette propriété « le grand cimetière » (3).

Le cimetière a été transféré avant 1700 autour de l'ancienne église, et celui-ci fut à son tour supprimé lors de la construction de l'édifice actuel, sous lequel on a laissé beaucoup de tombes.

Quand on a nivelé l'emplacement de ce cimetière en 1851, on a trouvé au pied du mur du nord un long silo rempli de blé, qui a dû être enfoui à cet endroit pendant une des années de disette de la Révolution, où l'on per(1

per(1 Excepté celui de la chapelle de saint Joseph, donné par M. l'abbé Beauchard, curé actuel, deux donnés par M. Brunet et M. Camard de Puymory, ancien curé, et celui du sanctuaire qui est un don de M. Bourcart.

(2) Ces cloches pèsent respectivement ,990 kilos, 495 et 276 kilos, et donnent comme notes mi b, sol, et si b. Leurs parrains ont été M. Bourcart et sa bru, née de Villeneuve, M. et Mme Brunet, M. et Mlle Nouvellon.

(3) Acte reçu Etienne Mynbeau, « notaire royal, tabellion et garde-nottes héréditaire eu Berry, résidant à Bourges, 25 octobre 1665 ». (Mes arch., 1. 1.).


22 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

quisitionnait à domicile, ou en 1815, à l'arrivée à Saint-Florent de l'armée de la Loire (1).

En 1829, le cimetière était devenu insuffisant en raison de l'augmentation constante de la population, et le Conseil municipal décida qu'on achèterait un terrain à quelque distance du bourg. Mais ce n'est qu'en 1836 que cette acquisition fut faite, et les murs d'enceinte construits en 1837. Ce nouveau cimetière a été ouvert en 1838, et la première personne qui y a été inhumée s'appelait Marie Rolland (2).

En 1863 et en 1893, il a dû être agrandi de 4.000 mètres et il est question de lui en annexer autant (3).

On y voit plusieurs tombes dignes de retenir le visiteur, notamment celles du Dr Doubre, mort du choléra le 22 mars 1854, victime de son dévouement ; de MM. du Tronçay, Tourangin, Saint-Clivier, Bourcart et Brunet, anciens maires ; de l'abbé Camard de Puymory, ancien curé ; du savant Gustave Tourangin, et celle d'une jeune religieuse morte en 1871 de la fièvre typhoïde en soignant, à l'ambulance de Saint-Florent, les soldats atteints de celte maladie (4). Je mentionnerai également le monument élevé par souscription à la mémoire des quinze soldats morts en 1870 et 1871 à cette ambulance, et dont je parlerai aux Ephémérides de 1892.

Presbytère.— C'est une assez grande maison formant rez-de-chaussée élevé, et entourée d'un beau jardin qui comprenait,au début du siècle dernier, le terrain d'angle

(1) Témoignages oculaires. Ce blé était tout noir, mais sans altération essentielle. V. Ephémérides de 1815.

(2) 14 décembre 1838. (Etat civil.) De cette date au 31 décembre 1909, 4.600 habitants ont été fauchés par la mort et gisent autour de cette tombe en rangs pressés.

(3) Sa superficie est de 10.000 mètres.

(4) Elle s'appelait Aimée Châtelet, dite soeur Aurélien, et était de Gracay,


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 23

des rues du Presbytèr e et de la Poule-Blanche (1). En 1862, le Conseil de Fabrique ayant besoin d'argent pour réparer lé presbytère, y faire un logement destiné à recevoir un vicaire et renouveler le mobilier de l'église, recourut à un emprunt qui fut autorisé par décret impérial du 6 novembre, gagé et remboursé en six années sur la location des Chaises (2).

La maison curiale n'avait pas été comprise, en 1791, dans les ventes des biens nationaux, aussi fit-elle retour au service du culte d'après le Concordat de 1801, qui attribua aux curés les presbytères non aliénés lors de ces ventes. Pendant la Révolution, elle servit d'école et de mairie même jusqu'à l'an X, car à cette date, le Préfet du Cher refusa de l'affermer à M. Peyroulx « parce qu'elle était habitée par l'instituteur » (3). L'usufruit que comportait l'attribution concordataire a pris fin lors de la loi de Séparation de 1905, depuis laquelle la commune, ayant la pleine propriété de l'immeuble, le loue au curé de la paroisse.

Anciens biens de la cure et du clergé. — Avant 1791, la cure possédait les propriétés ci-après (Q. 133) :

41 boisselées de terre aux Plantes.

80 — — aux Rollandes.

24 — — aux Cormes.

300 — — aux Crias ou Crayas

de Belair.

19 — de bois aux Tailles à Morat.

20 — de pré.

Total.. 484 boisselées ou 37 hectares environ (4).

(1) En 1849, le Conseil de Fabrique avait voté la vente de ce terrain, qui est devenu communal depuis plus de trente ans. (2) Reg. de Fabrique.

(3) Mes arch., l. 12. Lettre du Préfet du Cher à M. J.-B. Peyroulx.

(4) Dans les adjudications des biens ecclésiastiques, on ne trouve pas la trace d'un champ ou pré appelé le Tureau de la fabrique en 1759. (Mes arch., 1. 6.)


24 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Le pré provenait d'un legs de Mme Aupic, veuve d'un ancien fermier général, à charge d'un service annuel pour elle et son mari (1).

En 1750, le revenu de la cure était de 700 livres et celui de la Fabrique de 59 livres sur une vigne et sur un champ ; en 1759, celle-ci avait en outre une rente de

25 livres sur les terres de Chantecaille (2). L'Hôtel-Dieu de Bourges, les Chapitres de SaintEtienne et de Saint-Ursin, la Commanderie de Blancafort, l'abbaye de Beauvoir et la Fabrique de Saint-Ursin possédaient dans la paroisse quelques propriétés qui furent vendues en même temps par l'Etat.

Curés de Saint-Florent. — 1638, Deguibud (Note de M. Camard, ancien curé). 1640, Mathieu Mellot (E. 2050). 1652, Gilbert Uzet (M. Camard). 1652-1657, François Richard (id.). 1658-1690, Antoine Peyroulx (Mes arch., 1. 1 et E. 4995). 1690-1710, Venimault. 1710-1711, Pierre Mellier. 1711, Paul Auger, carme intérimre 17111734, Antoine Ambrois. 1734-1756, Guillaume Bernard. 1756-1761, Claude Bonneau. 1761-1762, L. Grey, minime intérimre. 1762-1770, Gilbert Bertrand. 1770-1775, Antoine Vertamy. 1775-1782, J.-B. Rousseau, 1782-1791, François Johannet. 1791, 22 mai, à 1792, Trouay, curé assermenté. 1792, 22 juillet à 22 septembre, Lenseigne, intérimaire assermenté. 1792, 25 septembre, à 31 décembre 1793, François Joye, curé assermenté et officier municipal (3). 1802-1810, Claude Gouniet, desservant (4). 1810-1812, vacance. 1812-1821, Pierre Azambourg. 1821-1828, vacance. 1828-1836, Silvain Morin. 1836-1846, Alexandre

(1) Par son testament, elle donnait en outre deux setiers de moulure au sacristain et 50 boisseaux aux pauvres (E. 2513). (2) Mes arch., 1. 6. (3) Etat-civil de 1711 à 1793. (4) V. art. Saint-Caprais.


DE SAINT-FLORENT-SUR-ÇHER 25

Gagnard. 1846-1851, Jean Robin. 1851-1866, Jean Marty. 1866-1890, Camard de Puymory. 1890 à ce jour, M. S. Beauchard (1).

— M. l'abbé Johannet refusa le serment civique et quitta la cure le 10 mai 1791 pour se retirer à Mareuil, son pays natal, où il fut arrêté un peu plus tard. Incarcéré à Bourges en 1793, il fut déporté, mais on ignore où et ce qu'il est devenu. Quand un arrêté du 30 octobre 1793 réclama la liste des personnes absentes de la commune, les officiers municipaux répondirent « qu'il n'y avait de déporté que François Johannet, ci-devant curé de SaintFlorent, propriétaire de deux maisons et de 80 boisselées déterre » (2).

On a remarqué qu'il y eut une longue vacance de 1821 à 1828, après l'abbé Azambourg : il paraît, d'après la tradition, que ce curé eut avec ses paroissiens des difficultés graves, dont les motifs sont ignorés aujourd'hui.

En 1793, un M. Paris, ex-chanoine de Châtillon-surIndre, âgé de 35 ans, s'était retiré à Saint-Florent, dans sa famille; n'ayant pas prêté serment, il fut arrêté et incarcéré à Bourges le 2 septembre. Mais le 26 août 1794, au lieu d'être déporté à l'île d'Aix avec beaucoup d'autres prêtres du diocèse, il fut relâché à cause de ses infirmités (3).

Mairie et Maires de Saint-Florent. — L'Etat-civil de Saint-Florent remonte à 1712 et les délibérations du Conseil municipal seulement à 1816.

De 1791 à 1802, le presbytère servit, comme on l'a vu, de mairie et d'école, mais de l'an X à 1830, les archives

(1) Saint-Florent a été érigé en cure de 2e classe du vivant de M. C. de Puymory.

(2) Mon Hist. de Mareuil, 1889, pag. 565.

(3) DE BRIMONT. Le clergé de Bourges pendant la Révolution.


26 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

restèrent, faute d'un local spécial, déposées au domicile des maires. De 1832 à 1834, les élections se faisaient tantôt à l'hôtel du Pont-du-Cher, tantôt dans l'église, ainsi que cela se passait du reste dans d'autres communes. En effet, le 24 septembre 1831, une circulaire du préfet aux maires du déparlement contenait ce qui suit :

« Plusieurs maires m'ayant entretenu de la difficulté qu'ils éprouvaient pour trouver un local qui pût contenir les électeurs communaux, je vous préviens que j'ai obtenu de Mgr l'Archevêque la disposition des églises après la célébration de la messe du dimanche ». Signé : Comte de Lapparent (Arch. mun.).

En 1834, les élections eurent lieu à l'école primaire, dans une maison affermée par la municipalité; enfin, en 1836, la commune construisit au quartier de Belair un édifice assez grand pour loger la mairie, l'instituteur et les écoles de garçons.

Maires. — Les délibérations des Conseils municipaux de Saint-Florent n'ayant été conservées, comme on l'a vu, que depuis 1816, il est difficile de donner une liste complète des premiers maires. Les registres de l'état civil communalisés en 1792 ne peuvent, d'autre part, nous renseigner exactement, car jusqu'à la fin de l'an III, ils étaient tenus par des délégués des corps municipaux, dont les maires ne furent que les suppléants pour ce service. Il faut aussi se souvenir que de l'an III à l'an VIII, avec les municipalités de canton, le maire fit place à un agent municipal assisté d'un adjoint (1).

Le premier maire de Saint-Florent a dû être Jean Lacord, qui a assisté comme tel à l'adjudication du 6 mars

(1) Du 22 mai 1791 au 31 décembre 1792, ce sont les citoyens Trouay, Lenseigne et Joye, curés assermentés, qui ont tenu les registres, et le 10 janvier 1793, le citoyen Devaux, secrétaire du district de Bourges, donne décharge au citoyen Joye du double du registre de 1792.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 27

1791 des biens du clergé. Le 7 pluviôse an IV, il apparaît à l'état civil comme « adjoint municipal ».

Du 29 germinal an IV à l'an VI, S. Ravion et Jean Bestron signent comme officiers publics et Jean Lacord comme « adjoint municipal ».

En l'an VI, l'an VII et au commencement de l'an VIII, Jean Bestron signe à l'état civil avec la mention de viceprésident, et Jean Siguré de membre de « l'administration municipale du canton de Saint-Florent », Baujoin avec le qualificatif de président.

De l'an VIII à 1808, Jean Bestron, maire, Siguré puis Brançon, adjoints (1).

1808 à 1815. Nicolas Jacinthe, ancien juge de paix de Saint-Florent, Brançon et Touzelle, successivement adjoints.

Le 20 avril 1815, on trouve les noms de la municipalité : MM. Jacinthe, maire ; Touzelle adjoint ; Cartier de Saint-René, propriétaire; Jean-Baptiste Lacord, épicier; Jean Bestron, ancien maire, aubergiste ; Louis Laine et Gaspard Bestron, cultivateurs; Etienne Boursault du Tronçay, propriétaire; Sébastien Ravion, ancien maire. Joly, garde champêtre (Arch. mun.).

1816. Etienne Boursault du Tronçay, maire.

1817-1821. Nicolas Jacinthe (2).

1821-1830. Etienne Boursault du Tronçay, mort en 1837.

1830-1838. Georges Bonnet Tourangin (3), maire ; Hubert Saint-Clivier, adjoint.

(1) La loi du 28 pluviôse an VIII, qui abrogea celle du 20 septembre 1792, donna aux maires et à leurs adjoints la signature des actes de l'état civil.

Jean Bestron est mort en 1816, à 65 ans, aubergiste du Soleil d'Or.

(2) Décédé en 1825, à l'âge de 73 ans.

(3) M. Tourangin est décédé en 1838, à 52 ans.


28 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

1838 à 25 mars 1848. H. Saint-Clivier, maire ; Philippe Hervier, adjoint.

1848, 25 mars, à 30 juillet. Dr Mathieu, maire ; Chéreau, adjoint.

1848, 1er août, à 1854. H. Saint-Clivier (1), maire ; Chéreau puis Rouillon, adjoints.

1854, 14 novembre, à 1865. Jules Brunet, maire ; adjoints, Rouillon et Coudereau en 1855, puis Rouillon et Mauduit jusqu'en 1865.

1865, août, à 1870, octobre. Le Commandant Camille Bourcart, maire ; Cuinières et Dartier, adjoints.

1870, 30 octobre, à juin 1871. Théodore Boursault du Tronçay, maire ; Dartier et Degland, adjoints (2).

1871, 9 juin, à juillet 1873, Camille Bourcart, maire; Blin et J.-B. Labbé, adjoints.

1873, 13 juillet, à novembre 1874. Blin, maire; J.-B. Labbé et Degland, adjoints.

1874, novembre, à février 1875. Jules Brunet, maire ; Mauduit et Porcheur, adjoints.

1875, février, à octobre 1876. M. Dartier, premier conseiller municipal, fait fonctions de maire.

1876, 8 octobre. Le Dr Paul Ladevèze, maire ; MM. Dartier et Cazésus, adjoints.

1876 à 1911. M. Ladevèze continué maire depuis 35 ans. Adjoints : 1881, MM. Morin et Cazésus ; 1896, MM. Morin et Pichon ; 1905, MM. Morin et Jugand ; 1908, MM. Morin et Laroche.

Bienfaisance et mutualité. — Dans chaque paroisse, avant la Révolution, les secours aux indigents se composaient des souscriptions des principaux habitants et propriétaires, réunies à celles du seigneur et des reli(1)

reli(1) Hubert Saint-Clivier est mort en 1874.

(2) M. du Tronçay est mort en 1872.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 29

gieux qui avaient des biens dans la contrée. Chaque année, le bailli dressait par communauté la liste de ceux qui étaient en état de souscrire ou de donner des aumônes en nature.

A Chârost, la mendicité fut supprimée dès 1766 et un « bureau des pauvres » créé par le duc ladite année (1).

Je n'ai rien trouvé de particulier sur ce qui existait en faveur des indigents dans la seigneurie de Saint-Florent, sinon qu'il y avait un Hôtel-Dieu (E. 577). A partir de l'an II de la première République, il y eut une « Caisse de bienfaisance » dont M. Jacinthe, juge de paix, était le trésorier. Elle distribuait des secours en argent et en grains, sur présentation de bons signés par le maire et les officiers municipaux (2).

On ignore par quelles ressources cette Caisse était normalement alimentée; mais, en 1793, les grains trouvés dans les perquisitions et non déclarés, étaient mis à sa disposition ou vendus en partie pour lui procurer de l'argent.

De 1800 à 1855, aucune trace de Bureau de bienfaisance ; les pauvres étaient surtout soutenus par une vingtaine d'habitants qui leur donnaient notamment un secours en argent chaque semaine.

En 1855, conformément à une réglementation préfectorale, le Conseil municipal organisa « un Bureau de charité » : cette institution fonctionna jusqu'à la loi du 15 juillet 1893 sur l'assistance médicale gratuite, qui fit des Bureaux de charité des Bureaux d'assistance, et en détermina le fonctionnement.

Celui de Saint-Florent n'a comme revenu fixe que

(1) Mon Hist. de Chârost, pag. 31.

(2) Mes arch., 1. 6, n° 11 ; 1. 8, n° 15, et 1.12, n°s 4 et 5.


30 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

221 francs de rentes sur l'Etat provenant de legs particuliers, et 75 francs de la Compagnie d'Orléans. Le reste, c'est-à-dire environ 2.200 francs, est fourni par les impositions communales. En outre, depuis que la loi du 14 juillet 1905 a rendu obligatoire l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables, le Conseil municipal accorde à ce titre près de cent pensions annuelles dont il vote quote-part après avis du Bureau d'assistance, qui a voix consultative.

Sociétés de secours mutuels et de retraites. — SaintFlorent possède : 1° une Section des Vétérans des armées de terre et de mer ; 2° une autre de la Société de Dotation de la Jeunesse de France ; 3° une autre de la Société des Prévoyants de l'Avenir ; 4° la Société de secours mutuels l'Union commerciale, industrielle et agricole ; 5° la Société libre de secours mutuels et de retraites de la commune ; 6° celle des Etablissements Labbé ; 7° celle de secours mutuels de Saint-Florent, Rosières et environs, dont le siège est au village de Masseuvre; 8° et la Société la Solidarité de l'usine Massicot.

Instruction. — L'instruction a toujours fait l'objet de la sollicitude des municipalités de Saint-Florent, et le principe de la gratuité absolue de l'enseignement a été votée dès 1867, mais elle ne fut établie qu'en 1877, et la bibliothèque communale en 1887.

Aujourd'hui, avec le personnel important que comptent les écoles primaires, les indemnités de résidence, les frais de chauffage, etc. l'instruction coûte à la commune environ 15.000 francs sans les traitements, qui sont à la charge de l'Etat.

Ecole de garçons. — A Saint-Florent, il a toujours existé une école de garçons, au moins depuis 1790, et on


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 31

a vu que c'est M. Lassalle qui la dirigeait sous la première République. Mais après lui, il n'y a eu que des instituteurs libres jusqu'à la loi de 1833.

Le premier instituteur nommé sous le régime de cette loi fut M. Lacord (1833), pour lequel la commune louait un logement et une salle de classe.

Pendant longtemps, l'école n'eut que deux classes ; mais par suite de l'augmentation constante de la population, plusieurs autres furent successivement créées en 1880, 1887, 1903, 1904 et 1905. Elle en compte actuellement sept, dont, un cours dit complémentaire qui lui permet de préparer aux diverses Ecoles supérieures et au brevet élémentaire (1).

Ecoles de filles. — On sait qu'une école de filles existait déjà à Saint-Florent pendant la Révolution, avec Mme Grandjean comme directrice (2). La première école créée en vertu de la loi 1833 a été ouverte en 1835 par Mme Audebrand, qui touchait 150 francs de la municipalité, à charge de recevoir huit élèves gratuites désignées par la mairie (3).

De 1850 à 1877, l'école a été dirigée par les Soeurs de la Charité de Bourges, et elle a été laïcisée en 1877.

Actuellement, elle est divisée en deux sections : l'école primaire comprenant cinq classes et l'école maternelle qui en comprend trois.

A l'époque de la laïcisation du personnel de l'école communale, il s'est fondé une école libre de jeunes filles avec école maternelle, tenue de 1878 à 1905 par les Soeurs de la Charité, et depuis par des dames laïques.

(1) Ce cours est suivi par une trentaine d'élèves qui viennent de tout le canton de Chârost.

(2) Voir page 246, volume de 1911 de la Soc. histor.

(3) Arch. mun.


32 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Ecole de hameau. — Une école mixte a été créée au village de Masseuvre en 1897 et ouverte en 1899.

Impositions et budgets. — En fait d'impositions antérieures à 1790, voici tout ce qu'on trouve aux archives départementales :

Taille en : 1734 1.130 livres.

— 1746 1.000 —

— 1786 933 —

Vingtièmes en : 1786 1.279 —

— 1789 933 — (1).

Principal des quatre contributions :

En 1804 2.422 fr. (2).

1855.... 9.976

1860 10.961

1870 manque.

1880 14.632

1890 13.900

1900 15.225

1910 22.268

Dépenses ordinaires annuelles :

En 1815 239 fr.

1830 369

1840 2.572

1855 5.285

1860 10.511

1870 21.809

1900 28.849

1910 43.353 (3).

Il sera peut-être intéressant de comparer les patentes

(1) C. 359-385.

(2) Mes arch., 1. 8.

(3) Arch. mun.

L'année 1850 manque aux arch. mun. et le double des pièces de comptabilité des années 1850 et au delà déposé aux Arch. dép. a été brûlé dans l'incendie de 1859.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 33

payées il y a cent ans à Saint-Florent avec celles d'aujourd'hui. (1)

Patentes de l'an XII Patentes de 1910

Aubergiste 24 fr.15 291 fr. »

Boulanger 8 40 94 »

Boucher. 18 90 150 » (2)

Bourrelier 7 » 47 10

Cabaretier 8 40 71 »

Charpentier... 3 68 82 »

Charron 8 40 68 50

Epicier-mercier 14 40 81 »

Maréchal-ferrant 4 20 63 »

Médecin 14 70 211 »

Tuilier 14 50 198 » etc.

Foires, marchés et assemblées. — Il n'y a eu des

foires et un marché à Saint-Florent qu'à partir de la Révolution : les foires avaient lieu les 5 vendémiaire, 23 frimaire, 4 pluviôse et 24 floréal, c'est-à-dire les 26 septembre, 13 décembre, 23 janvier et 13 mai de chaque année. Le marché se tint d'abord le jeudi, puis fut fixé définitivement au vendredi. De 1791 à 1804, il y eut deux fêtes du pays ou assemblées, le 30 germinal et le 30 fructidor, c'est-à-dire 20 avril et 17 septembre ; puis une seule, le dimanche après la Saint-Pierre. Mais en 1900, on en a créé trois autres : deux au chef-lieu, le 2e dimanche après Pâques et fin septembre, et une au village de Masseuvre, le dimanche après la Saint-Jean.

Aujourd'hui, il n'y a pas plus de foires qu'en 1800, et elles ont lieu les 3e vendredi de février, le 2e de mai, le 1er de septembre et le 3e de novembre (3).

(1) Mes arch., 1. 6. Rôle des contributions de l'an XII. Ce sont des patentes maxima.

(2) N'expédiant pas à Paris.

(3) Almanach de l'an VIII et arch. mun.


34 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Villages et Châteaux.

Masseuvre. — Ce grand village de 360 habitants, qui s'est appelé Marseuvre jusqu'en 1800, était déjà, au XIIIe siècle, le chef-lieu d'une seigneurie dont dépendait le Coudray et qui fut englobée, 300 ans plus tard, dans celle de ce nom.

La Châtellenie de Masseuvre possédait un moulin avant l'an 1200 et un château avant 1270, comme le prouve l'acte de cession par Pierre II de Saint-Palais à sa mère, Alix de Méry, des terres de Mareuil, Lunery, « Marseuvre », Saint-Léger-des-Bois et moitié de SaintPalais (1). Le château de Masseuvre était sur le coteau, au-dessus du village, là où existe le domaine de ce nom.

Pour ne pas allonger cet article, je ne ferai pas la nomenclature de ses anciens seigneurs jusqu'en 1505, puisqu'elle est dans mon Histoire de Mareuil (2). C'est à cette date que Jean Le Groing et Marie de Saint-Palais, sa femme, vendirent Masseuvre et Lunery à Mre du Puy, seigneur du Coudray (3).

Aux Archives départementales, je ne trouve rien qui la concerne après 1505, mais je vois dans mes archives personnelles, de 1697 à 1821, comme propriétaires du logis seigneurial et du domaine :

1697-1720, Pierre et Abraham Trumeau de la Saisonnière. 1732-1749, Mme Lebrun, veuve d'Abraham. 1749, Pierre Trumeau de la Sablonnière. 1758, Etienne Trumeau, s. de Lierne. 1762, Louis-Jules Duvancel, écuyer, « seigneur de Marseuvre et Rosières », et après lui

(1) Castrum de Marolio terrant de Marceuvria cum Castro dicti loci. (V.

mon Hist. de Mareuil et Cbaumeau. )

(2) V.pag. 239, 318, 457 et 507 de la même monographie.

(3) V. art. Le Coudray, commune de Civray.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 35

Louis Martin. 1775, Jacques-Claude Souchois, marchand de Bourges, et Jeanne Vannier, sa femme. 1779, Robert du Peyroulx de Marseuvre, dans la famille duquel Masseuvre est resté jusqu'en 1821 (1).

Village de La Chaise. — Lors du partage de 1270 ci-dessus entre les Culan et les Saint-Palais, La Chaise n'était qu'une métairie de la seigneurie de Masseuvre ; on y construisit plus tard deux tuileries et un moulin. . Aujourd'hui il y a 266 habitants.

Village de Chanfrault. — Grand village mi-partie des communes de Saint-Florent et Saint-Caprais, où se trouvait un très ancien prieuré, et comme celui-ci est situé sur Saint-Caprais, on n'en parlera qu'à cet article. 115 habitants de ce village sont de la commune de SaintFlorent.

Bois-Vert. — Hameau situé, comme La Chaise et Masseuvre, sur la rive gauche du Cher et où il y avait une grande métairie et deux tuileries. Avant 1791, la métairie avait été vendue pour 21.000 livres à J.-B. Peyroulx, fils de Robert de Masseuvre, par Pierre Riffault, administrateur du district de Dun, et Jeanne Margot, sa femme. Elle a passé ensuite à M. Jacinthe, juge de paix, gendre de J.-B. Peyroulx, puis à Mme Salle, fille de ce magistrat (2).

La Petite-Boissière. — Village situé sur la même rive et qui possédait aussi des tuileries (70 habitants).

(1) En 1779, le fief de Marseuvre comprenait 175 arpents de bois appartenant à divers propriétaires, outre les 1.500 boisselées du domaine. (Mes arch., 1. 7, 8 et 11.)

A côté de cette propriété il y avait, avant 1771, une « locature » appartenant à Catherine Lemort de la Forest, femme de Mre Charles de Foucault, baron d'Alligny, seigneur d'Insèches et du Coupoy, qui la vendit, en 1771, à Henri Charité, contrôleur ambulant dès vingtièmes à Bourges; Mme Charité, devenue veuve dans l'année, l'a vendue en 1779 à Robert Peyroulx, s. de Masseuvre ci-dessus.

(2) Mes arch., 1. 8.


36 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Le Petit-Breuil. — Autre village formé d'une ancienne métairie du château, et où Antoine Leroy, seigneur de Villeneuve, avait également une propriété en 1473 (1) ; en 1660, les du Peyroulx en avaient une autre qui a passé en 1808 à M. Jacinthe par alliance.

Les Maisons Balle — Hameau de 44 habitants construit par une famille de ce nom (E. 577).

Le Fourneau. — Autre hameau qui doit son origine à l'usine dont on a parlé. Il s'y trouve une assez grande propriété achetée en 1882 par M. Bazenerye, ancien magistrat, décédé en 1908, et possédée depuis par M. Goupil de Bouille, son gendre.

Le Châtellier. — C'est un château qui a été transformé et agrandi par MM. Bourcart, ses derniers possesseurs (2). Voici la liste de ses propriétaires connus .

1473, Antoine Leroy, seigneur de Villeneuve, qui laissa le Châtelier et le Petit-Breuil à Catherine sa soeur, femme de Pierre Chevrier, seigneur de Chouday, ou, en cas de refus de leur part, à Martin Leroy, son cousin (La Thaumassière).

1550, Louis de Bridier, seigneur du Châtelier et du Solier, mort sans postérité (id.). 1621, Pierre Galland et Marie Riglet, sa femme (3). 1664 et 1674, Silvain et Claude Galland (E. 2237). 1683, Pierre Galland II (E. 577). 1725, Pierre III et Françoise de Loynes, sa femme : Pierre Galland est décédé en 1705 (4). 1775, M. Séguin (Etat civ.). 1787, Joseph Cartier de Saint-René, écuyer, seigneur de Fontissant, conseiller rapporteur au Tribu(1)

Tribu(1) 577

(2) Il est situé sur un des points culminants de' la commune (164m 20), et le puits a 55m de profondeur ; jolie forêt, ferme modèle.

(3) V. Biglet (La Thaumassière)

(4) Journal des Lelarge et état civil 1727-1731.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 37

nal des Maréchaux de France (1). 1823, M. Chapu. 1836, M. de Longchamp. 1837, M. Donon. 1842, M. Gravet. 1858, M. Guillot. 1859, le Commandant Bourcart ; et 1880 à ce jour, le Colonel Bourcart, son fils.

Le Breuil. — Cette propriété s'appelait le BreuilDoré quand Saint-Florent était le vicus Aureus. (Actes du XVIIe s. Mes arch.). Comme bâtiments, elle consiste notamment en une maison de maître composée d'un grand rez-de-chaussée, et en un beau colombier orné d'une large moulure concave que M. de Kersers a rarement vue ailleurs. Le puits a 50 mètres de profondeur, dont 10 mètres d'eau, comme, du reste, au village du Petit-Breuil.

En 1400, Le Breuil appartenait à Philippe Trousseau, issu des Trousseau, vicomtes de Bourges ; en 1440, à la famille Galland; en 1495, à Perrette Galland, femme de Bernard Villain ; en 1573, à Jean Devau ; en 1675, à Claude Chenu (2) ; en 1700, à la famille Aupic. Le 12 mai 1712, Silvain Aupic maria sa fille Françoise au sieur Grazon d'Issoudun.

1736-1788. Entre ces deux dates, Etienne Aupic de Planche, frère du précédent, et Etienne IIe du nom, fils d'Etienne Ier.

1788. Catherine, fille d'Etienne Aupic II, épouse Etienne Boursault du Tronçay, chevalier de Saint-Louis,

(1) Dans sa jeunesse, M. de Saint-René avait parcouru une partie de l'Europe avec son frère, Charles-Louis-André, et comme ils avaient beaucoup connu à Londres Jenner, l'inventeur de la vaccine, ils appliquèrent à leur retour sa méthode aux familles du voisinage. Il n'a laissé qu'une fille, Mme de Paumulle. Charles-Louis-André, conseiller du roi, contrôleur des Guerres, a été membre du directoire du département du Cher et député de la Législative en 1790 et 1791. Il a eu deux fils, dont l'un a été magistrat et conseiller général du Cher de 1835 à 1859, et l'autre chef du personnel des Domaines. (Etat civil, Arch. natles, Dictionnaire de la Révolution française par Décembre Allonier et Annuaire du Cher.)

(2) Passim. Buhot de Kersers.


38 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

son parent (1). Comme je l'ai dit, M. du Tronçay a été incarcéré comme suspect avec sa femme en 1793, et des garnisaires furent installés dans sa maison de Bourges. Ceux-ci y avaient fait toutes sortes de dégâts et bu leur vin.

1803. Philippe Etienne, fils aîné d'Etienne ci-dessus, décédé à cette date, épousa Victoire de Bony en 1810. Il avait un frère (Charles-Etienne), propriétaire du Tronçay, mort à Bourges en 1813.

Philippe Etienne du Tronçay est décédé en 1837, laissant un fils qui suit, et une fille, Caroline, qui avait épousé en 1832 M. Pâtureau-Miran, magistrat à Châteauroux.

1837. Théodore Boursault du Tronçay, né en 1815, maire en 1870-1871, mort en 1872, laissant deux filles, Mmes Desruol et Brice, qui ont vendu Le Breuil en 1881 (le 24 juin) à Me Legrand, avocat. Cette belle propriété appartient aujourd'hui à Me Desbois, notaire à Bourges, qui avait épousé Mlle Legrand.

La Forest. — C'est une propriété dont on trouve mention dès 1560 ; il ne reste de l'ancien manoir qu'un escalier en bois et un corps de logis dont la corniche en doucine est du XVIIe siècle. Il y a aussi un colombier carré de cette époque, à corniche de même (de Kersers).

La Forest se compose aujourd'hui d'une belle maison de campagne, d'une ferme et de grands bois très lréquentés par les promeneurs de la ville. En 1710, la métairie de la Bonnauderie, commune de Saint-Caprais, dépendait de cette propriété (E. 2373), ainsi qu'une locature à Masseuvre.

En 1560, La Forest appartenait à Bernard Pâtureau ;

(1) En effet, le grand-père de M. du Tronçay s'était marié avec une demoiselle Aupic, fille du fermier général de Saint-Florent, décédé en 1668.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 39

mais ensuite pendant près d'un siècle on ne trouve aucun de ses successeurs.

1644. Noble Nicolas Lemort, échevin de la ville de Bourges.

Nicolas Lemort avait épousé Catherine Galland, soeur du sr du Châtellier, et le 5 septembre 1644, il maria sa fille à Pierre Macé, sr de Battereau.

1674-1691. François Lemort, fils du précédent.

1711. Pierre Lemort, fils de Fançois, et sr de La Forest et La Bonnauderie, écuyer, conseiller du roi à l'Election de Bourges, épouse à Saint-Florent dame. Françoise Ruellé veuve de Nicolas Nothin, « vivant conseiller du roi au bailliage de Bourges » (1).

1760. Joseph Lemort, fils du précédent, lieutenant au régiment de Piémont infanterie, hérite de La Forest.

1780. Jean, son fils, lui succède ; il avait épousé Françoise Ragueau et il mourut sans enfants.

Le 8 mars 1808, Mme Vve Lemort a vendu La Forest à M. Selleron qui, le 14 août, la vendit à M. Hidien.

Mutations postérieures : 1813, M. Carcatrison ; 1821, M. Maës ; 1826, M. Georges Bonnet Tourangin, puis, à sa mort, en 1838, M Georges-René, son frère ; 1849, M. Aubertot, maître de forges, ensuite ses filles ; 1859, M. Amédée Tourangin ; 1884, M. Ernest Tourangin, son frère ; 1899, Me Marotte, notaire à Bourges, actuel propriétaire de La Forest (2).

(1) Etat civil, Journal des Lelarge et Masseuvre. (Mes arch.)

(2) Etat civil et renseignements de Me Marotte.


40 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Ephémérides de 1789 à 1910 (1)

1789. Année de la peur. Au début de la session de l'Assemblée Constituante, un vent d'angoisse indéfinissable passe sur la France entière. Vers la fin de juillet, tout le territoire est saisi d'une peur dont personne ne connaît la source ; le 31, alarme générale est donnée on ne sait par qui, et l'on s'attend à voir des brigands partout (2).

1790, octobre. On fait l'inventaire du mobilier de l'église.

1791. Vente des biens nationaux: le maire Lacord assiste les membres du district de Bourges à l'adjudication de ceux de la cure et des congrégations religieuses, propriétaires dans la commune (3).

1792, juin. Plantation d'un arbre de la liberté sur la place publique (dite de l'Egalité) devant le Conseil Général de la commune et la garde nationale.

1792, août. On ne peut plus voyager sans passeport ; dans chaque commune que l'on traverse, il faut l'exhiber à des gardes nationaux de faction qui, après l'avoir épelé d'un air soupçonneux, objectent souvent qu'il n'est

(1) Les faits concernant les églises, l'instruction, etc., etc., n'y sont pas relatés ; on les trouvera à ces articles dans le corps de la présente étude. Pour le surplus, voir L. 900. Tablettes berruy., Archiv. mun. et tradition.

(2) LAISNEL DE LA SALLE (Coutumes et Légendes). PIERRE DE WITT (La peur de 1789). CHÉNON (Vol. 1911 de la Soc. des Antiq. du Centre, page 225).

(3) Q. 133 et Arch. mun.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 41

pas bon. Alors il faut donner des explications sans fin (1).

1792, décembre. Les fabriciens rendent compte à la municipalité de la gestion des. biens de la Fabrique et lui en remettent les titres.

An II (1793-94), brumaire. Création de la Société populaire. Le citoyen Robert, président (Mes arch., l. 4). — 3e décade : Elle demande la suppression du culte.

15 octobre. A la suite d'une circulaire du citoyen Laplanche, on descend l'une des deux cloches et on l'envoie à Bourges.

30 octobre. Par arrêté du district, notification aux prêtres démissionnaires de quitter leur commune sous huit jours.

25 frimaire. Inauguration dé l'autel de la Patrie place de l'Egalité, et mise au feu des titres concernant la féodalité, qui ont été présentés à la municipalité.

Quartidi de nivôse. Après la lecture d'une circulaire du citoyen Noël Pointe, député de la Convention, portant que tout signe de culte est supprimé et qu'il n'y aura plus ni croix ni clocher, l'assemblée communale décide que le clocher sera démoli. — Les morts sont portés en silence au cimetière, précédés par un officier municipal, et il est défendu aux parents et amis du défunt de l'accompagner jusque-là.

10 ventôse. Arrestation d'Arm.-Jos., duc de BéthuneChârost, bienfaiteur du Berry, notamment des districts de Bourges, Saint-Amand et Issoudun (2). Sa mise en liberté est réclamée par un grand nombre de Conseils

(1) On arrête à Veaugues et on met en prison un sieur Chouzier qui s'y était rendu pour acheter du vin, et il n'est relâché qu'après avoir été réclamé par le Conseil municipal de Trouy, sa commune. (Reg. des délibérations).

(2) On a vu que c'est à lui que Saint-Florent doit d'être traversé par une route nationale, etc.


42 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

municipaux, au courage desquels il doit de n'être pas guillotiné; mais il n'est relâché qu'à la chute de Robespierre.

13 ventôse. Inventaire des matières de cuivre, argent, etc., provenant de la ci-devant église, qui sont ensuite envoyées à Bourges.

Floréal et prairial. Perquisitions chez les citoyens soupçonnés de cacher des grains.

Floréal et messidor. Terribles chutes de grêle qui ruinent les récoltes de la plus grande partie du Berry et du Nivernais, et ajoutent à l'extrême rareté des grains dans le district de Bourges. Les marchés ne sont plus alimentés qu'au moyen de réquisitions qui donnent très peu de résultats. A Saint-Florent et communes voisines, les légumes et les vignes sont hachés par le fléau.

Les loups font des ravages parmi les troupeaux, et le département paie cette année-là 2.000 francs de primes pour leur destruction.

Messidor. On perquisitionne à domicile pour faire garnir le marché et pour le recensement des grains.

4e jour des Sans-Culottides. Réquisitions de foin, de voitures et de trois chevaux pour l'armée ; autres réquisitions de blé pour Bourges (1).

An III. Brumaire. Emprunt forcé. Le Conseil est tenu de désigner des commissaires pour « surveiller les citoyens en état d'y souscrire » (2).

Disette dans les campagnes dont les grains sont réquisitionnés et enlevés pour fournir les marchés. Les gens qui en ont n'osent faire cuire leur pain que la nuit pour qu'il ne soit pas confisqué.

(1) L. 192 et mes arch., 1. 6 et 13.

(2) Mes arch., 1. 12. En l'an IV, le citoyen Peyroulx, qui avait été inscrit pour 600 livres, reçoit avis du percepteur de faire son 3e et dernier versement.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 43

An V, 3 ventôse. Explosion d'un kilo de poudre chez un aubergiste; celui-ci, son fils et le marchand forain qui en vendait et s'offrait de l'essayer, sont grièvement blessés (1).

An IX, 5 brumaire. Mort de Béthune-Chârost, maire de Paris, victime de son dévouement en visitant les hôpitaux de la capitale, décimés par la petite vérole. A la nouvelle de sa mort, le Préfet du Cher s'empresse d'ouvrir une souscription destinée à lui élever un monument (2) et à laquelle toutes les communes participent.

An XII. Arpentage et expertises des communes conformément à un arrêté du gouvernement (3)

1805 et 1806. La France est surchargée de prisonniers prussiens, autrichiens et russes. Bourges et le département en sont remplis ; Saint-Florent en a un détachement.

1810, janvier. 6.600 prisonniers espagnols entrent en France pour être dirigés sur différents dépôts, et comme plusieurs détachements doivent traverser Saint-Florent, le préfet invite le maire à les faire surveiller attentivement lors de leur passage, et à le prévenir des dispositions qu'il aura prises à cet effet (Arch. mun.).

1811, 2 juin. Fêtes publiques à l'occasion de la naissance du roi de Rome ; divertissements et feux de joie.

1813, 27 décembre. Levée de 170 chevaux de selle dans

(1) Enquête faite par les citoyens Bestron, agent municipal, et Grandjean, secrétaire-greffier (Mes arch., l. 4).

(2) C'est l'obélisque que l'un voit dans le jardin public de Bourges, avec cette inscription : Optimo civi, Bethune-Chârost, grati Bituriges. Anno X, reip. fund. Le corps du duc de Chârost a été ramené de Paris à cette époque, et inhumé dans la chapelle de son château de Meillant, après d'imposantes obsèques, auxquelles figurèrent des délégations de tout le Berry et des Conseils municipaux, de Paris, Amiens, Boulogne, Calais et Ancenis.

(3) Frais ad hoc payés au géomètre par le percepteur pour Saint-Florent, l'an XII (Mes arch., l. 8).


44 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

le département. Sur 69 présentés à Saint-Florent par la commune et les communes voisines, le maire, Jacinthe, n'en retient que 3 (Arch. mun.).

Disette des grains et chômage forcé des ouvriers,

1814, 10 mars. Répartition des prisonniers de guerre. — Saint-Florent devient le chef-lieu d'un arrondissement secondaire de dépôt. Cet arrondissement se composait des 13 communes du canton de Chârost et de la commune de Saint-Caprais, canton de Levet. Le maire de Saint-Florent est prévenu, le 16 mars, qu'il aura environ 210 prisonniers à répartir dans les fermes des 14 communes ci-dessus désignées, et les prisonniers arrivent quelques jours après.

6 avril. Le maire de Saint-Florent est avisé par le Sous-Préfet de l'arrondissement de Bourges que 230 Russes partiront le 7 courant pour sa commune. Il est invité à les répartir aussitôt dans les fermes des 14 communes de son dépôt, et à ne pas en placer plus d'un par charrue. Il doit informer le Sous-Préfet de leur conduite, et les passer en revue générale le dimanche.

Tous ces prisonniers étaient nourris par les cultivateurs et devaient recevoir d'eux 0 fr. 25 par jour de travail. Ceux qu'il était indispensable de garder au chef-lieu, c'est-à-dire à Saint-Florent, devaient y recevoir les vivres par les soins d'un sieur Martin, garde-magasin. Il leur était payé une solde de 0 fr. 15 par jour par le commandant de la brigade de gendarmerie (1).

1814. Abdication de Napoléon. Le 17 avril, on affiche à Saint-Florent l'abdication de Napoléon, datée de Fontainebleau du 11 avril (2).

(1) Les prisonniers russes ont laissé des traces de leur séjour dans une tour du château, où quelques-uns ont gravé leurs noms sur la pierre d'une cheminée.

(2) Imprimerie J.-B.-C. Souchoix, imprimerie de la Sénatorerie, Bourges. Affiché conservée aux arch. mun.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 45

1815, 1er mars. Passage « de M. le duc et de Mme la duchesse ». Dépense de 206 fr. 70 pour la construction « d'un triomphe », c'est-à-dire d'un arc de triomphe (1) surmonté d'une couronne.

Armée de la Loire. — 1815, 9 juillet. On sait que par suite d'un traité passé entre Louis XVIII et les Alliés, notre armée devait évacuer une partie de la France et se retirer au delà de la Loire.

Elle commença le 9 juillet à se répandre dans le département du Cher et à l'occuper militairement. Le parc d'artillerie, les caissons et tous les chariots furent dirigés sur Bourges et rangés dans les champs. Il en arrivait la nuit et le jour, à Saint-Florent, au Subdray, à Trouy, comme dans toutes les communes peu éloignées de Bourges. Les maisons étaient forcées de recevoir jusqu'à dix soldats et au delà, lesquels, furieux de se voir humiliés par le sort, vivaient au milieu des Français comme en pays ennemi.

Le licenciement de cette armée en Berry fut donc pour lui une époque très critique et de désordres inévitables.

Le 5 août 1815, le Maréchal de Macdonald, duc de Tarente, succéda au prince d'Eckmül à la tête des troupes. C'était presque un enfant du pays, car s'il n'y est pas né, il y fut amené très jeune et y resta j'usqu'à son engagement dans l'armée (2). Il publia l'ordre de mettre un terme aux incendies des villages occupés par la

(1) Il s'agit probablement du duc et de la duchesse de Berry, fils et bru de Charles X. En tout cas, c'était une très grosse dépense pour des temps aussi désastreux et une petite commune dont le budget était de 238 fr. 95 cette annéelà. Parmi les factures à payer, on en voit une de 17 francs « de Félicité », sans doute la modiste de Saint-Florent, pour fourniture « de rubans et dentelle, d'un Saint-Esprit et d'une petite colombe ».

(2) Macdonald était d'une famille écossaise exilée qui vint se fixer à Sancerre. Il est né en 1765 et mort en 1840.


46 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

troupe, qui tirait des coups de fusil dans les granges couvertes en chaume. Les habitants étaient accablés par des réquisitions de toute nature : argent, blé, fourrages, etc (1). Le Maréchal fit tous ses efforts pour atténuer ces maux et rétablir l'ordre (2).

1816. Saint-Florent était encore occupé militairement au mois d'octobre 1816, et il souffrit beaucoup de ce long séjour des troupes. Une division du train d'artillerie bivouaquait à Belair, dans le haut du bourg ; d'autres détachements campaient autour de la localité. Une fois les fourrages épuisés, le commandant fit distribuer aux chevaux les récoltes sur pied (3).

Cette même année 1816 fut désastreuse aussi au point de vue de la température, car il plut pendant 183 jours et l'hiver de 1816-1817 fut très long et très rigoureux (4). Devant tous ces fléaux, les souscripteurs de Saint-Florent à l'emprunt forcé de cent millions fait par le Gouvernement abandonnèrent le montant de leur versement, moitié à la commune, moitié à l'Etat (5). Ils firent aussi

(1) Voici une anecdote inédite de l'occupation de Bourges par l'armée de la Loire. A la suite d'un grave conflit entre des officiers du détachement qui logeait au quartier du Château et ses habitants, exaspérés par des réquisitions exorbitantes, Macdonald avait menacé ce quartier d'un châtiment exemplaire. Alors les habitants se décidèrent à faire une démarche près de lui, mais personne n'osant affronter sa présence, une toute jeune fille de la rue de Dun, âgée de 15 ans, Mlle Aune Lodiet, s'offrît à lui présenter leur supplique.

A l'Archevêché, où demeurait le Maréchal, et où elle demanda à lui parler, on ne voulait pas la laisser pénétrer jusqu'à lui malgré ses instances, mais il parut à ce moment, l'écoula avec bienveillance et touché de son courage et de sa grâce, il lui dit que tout était oublié.

Anne Lochet était fille du percepteur de Brécy, en résidence à Bourges, et c'est d'elle que son petit-neveu, qui habile Saint-Florent, lient ce récit.

(2) Passim Tablettes berruy. Arch. mun. Mes arch.

(3) Séance du Conseil municipal du 27 octobre.

(4) Emile TURPIN. Les vins et vignes du Berry, pag. 59.

(5) C'étaient MM. Boursault du Tronçay, Cartier de Saint-René, Jacinthe, Vallée et Carcatrison.


DE SAlNT-FLORENT-SUR-CHER 47

le sacrifice des deux tiers du prix des fournitures livrées par eux à l'armée et à la commune sur réquisitions (1).

1817 1822. Les délibérations du Conseil municipal de juillet 1817 à mai 1822 manquent.

1822, 10 mai. Le Conseil vote 50 francs pour contribuer à l'acquisition du château de Chambord, offert par la France au duc de Bordeaux.

1825. Très grande sécheresse avec 32° réaumur pendant deux mois : ces chaleurs causent de nombreuses maladies et beaucoup de décès.

18 mars. M. de Granduque, jeune capitaine de dragons, de passage à Saint-Florent avec son régiment, est tué en duel au bois du Four (2) par unde ses camarades. Par lettre du 19, le Préfet prie le maire de faire des démarches pressantes près du curé pour que ledit officier soit enterré avec les cérémonies de l'Eglise. « Si ces démarches » restaient inutiles, le maire, aux termes de l'article 19 » du décret du 23 prairial an XII, ferait présenter le » corps à l'église, d'où, — en cas de refus de l'y laisser » entrer, — il serait transporté et inhumé au cimetière » (Arch. mun.) (3).

1831, 16 octobre. Election au Conseil municipal. Les électeurs sont convoqués à l'hôtel du Pont-du-Cher ; le 18 décembre, les conseillers y prêtent serinent.

1835. Vote de la construction d'une mairie au quartier de Belair, avec école et logement de l'instituteur. Confection du cadastre ; classement des chemins vicinaux.

1838, 8 juin. Violents orages sur Saint-Florent, Civray, Saint-Caprais et Mareuil : des chevaux et des vaches sont tués par les grêlons. — Le sieur Gardon, garde-fores(1)

garde-fores(1) mun.

(2) Dans une allée qu'on a appelée, depuis, l'allée du duel.

(3) Lesdites archives sont muettes sur les suites de cet incident ; mais la tradition rapporte que M. de Granduque fut enterré civilement.


48 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

tier du château, est tué par un braconnier qui est acquitté en Cour d'assises, faute de preuves suffisantes.

1839-1840. Années de disette, émeutes à Lignières à cause de la cherté des blés. Grande détresse et chômage partout. — Mort d'un braconnier tué aux Cabinets, près du moulin des Lavoirs, par un garde en état de légitime défense, qui est acquitté.

1841, 3 juillet. A minuit, on ressent à Saint-Florent, Le Subdray, Bourges et toute la région deux violentes secousses de tremblement de terre, suivies d'un orage et d'une pluie abondante. Peu de dégâts (1).

1842-1843. Le 12 juin 1842, orage qui dévaste les communes voisines de Bourges. Du 10 au 16 janvier 1843, un ouragan terrible arrache des arbres et enlève les toitures de beaucoup de maisons.

1846. Création d'une Compagnie de pompiers formée de 27 hommes, dont M. Ch. Thouvenel est nommé souslieutenant commandant.

1848, 6 mai. Proclamation de la République sur la. place par M. H. Saint-Clivier, maire. Le 15, plantation d'un arbre de la liberté apporté dans une voilure décorée de drapeaux et suivie de jeunes filles en blanc (2).

Le 21 septembre, la diligence est arrêtée à 11 heures du soir sur la grande route, entre Saint-Florent et le Subdray, par des voleurs armés. Elle contenait, avec plusieurs voyageurs, 41 sacs de mille francs chacun, provenant de la Banque de France à destination de Châteauroux. La voiture avait été arrêtée par une légère barricade de pierres, et tandis qu'un des bandits appliquait son poignard sur la poitrine du conducteur Ambroise, les 41 sacs furent enlevés du coffre et jetés sur

(1) Annuaire de 1842 et mes arch., l. 13.

(2) D'après la tradition, les ouvriers l'avaient arrosé avec de l'eau-de-vie et, naturellement, il en est mort.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 49

un des côtés de la route. La gendarmerie de Saint-Florent, prévenue par le postillon, retrouva 4 de ces sacs, que sans doute les voleurs avaient abandonnés dans leur précipitation à s'enfuir.

1849. La municipalité fait dresser le plan voyer de la commune.

1854, octobre. Le choléra sévit à Saint-Florent ; il meurt trente personnes en un mois et M. Doubre, médecin, périt victime de son dévouement.

Le Conseil le porte à l'ordre du jour et lui vote une concession à perpétuité et une pierre tombale au cimetière. Il signale aussi à la gratitude de ses concitoyens les soeurs de la Charité, M. Marty, curé, MM. Charles Thouvenel, propriétaire, et Guénin, pharmacien, pour les services qu'ils ont rendus pendant l'épidémie. Enfin, il remercie le Préfet du Cher de la visite qu'il a faite à Saint-Florent au milieu du fléau.

1856. Terribles inondations (1).

1857. Le quai amont du Cher, rive droite, est prolongé depuis la culée du vieux pont jusqu'à la rue de l'Abreuvoir.

1860. A l'occasion de la construction de la gare, le Conseil vote la création de la rue de ce nom. Il en demande une autre de la gare à la mairie et une troisième de la gare à l'axe de l'église.

M. Léon. Girard de Moulin-Neuf fait don de six cents francs à la commune, pour que la rue de la Gare soit ouverte eh face de là route de Villeneuve, condition qui fut acceptée et remplie.

1861. Vote de la construction de trottoirs dans les rues.

La desserte de Saint-Florent est transformée en cure de 2e classe à la demande du Conseil municipal.

(1) V. art. Le Cher. 4


50 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

1866. Tremblement de terre ressenti comme en 1841 dans toute la contrée : à Saint-Florent, des meubles sont déplacés, de la vaisselle renversée.

1867. M. Bourcart, maire, fait don à la commune de 500 francs pour l'achèvement des trottoirs ; un peu plus tard, d'un harmonium pour l'école de garçons. — Il fait voter l'éclairage de la ville et l'acquisition d'une pompe publique à installer sur le quai du Cher.

1868. Création d'un champ de foire au bord du Cher, rive gauche, à la place de l'ancien port.

1870, septembre. Création de la garde nationale, avec M. Cuinières comme capitaine.

Novembre. Vote de 8 200 francs, mis à la charge de la commune par décret, pour l'équipement et l'habillement du premier ban des mobilisés.

A la nouvelle de la marche de l'armée allemande sur Orléans et Vierzon, une grande inquiétude s'empare des familles à Saint-Florent et dans toutes les communes voisines où l'on craint l'occupation prochaine de l'ennemi, car on dit qu'il ne respecte pas plus les personnes que les propriétés. Beaucoup de femmes et de jeunes filles qui en ont les moyens émigrent sur le Limousin et l'Auvergne, voyages longs et pénibles sur des lignes encombrées.

Dès le mois de décembre, les vignerons et autres producteurs s'empressent de vendre à vil prix leur vin, leurs fourrages et leur avoine.

A la fin de 1870 et pendant les deux premiers mois de 1871, passage à Saint-Florent de nombreux détachements de soldats de toutes armes, surtout après la prise d'Orléans : les soldats exténués, déguenillés, sont secourus avec empressement par la municipalité et par tous les habitants en état de les aider (1).

(1) V. Ephémérides 1886 et 1890.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 51

En janvier 1871, création d'une ambulance municipale et vote d'un crédit de 400 francs pour les premiers frais (1).

L'hiver de 1870-1871, après un été brûlant, est très rigoureux (— 7° à — 12°). Il meurt 36 habitants par 1.000 à cause d'une épidémie de variole noire amenée par le lamentable état sanitaire de nos troupes, décimées par la maladie et par le froid.

1872. Création d'un commissariat de police, qui a été supprimé en 1880 à la demande du Conseil de la commune.

Mme veuve Bellanger lègue en mourant sa maison à la communauté des Soeurs de la Charité de Bourges. — Mort de M. Gustave Tourangin, qui s'occupa toute sa vie de sciences naturelles, et surtout de l'étude des papillons et des insectes. Il a laissé sa collection de lépidoptères à son ami, M. Maurice Sand, qui l'a envoyée à la Société d'encouragement pour les sciences naturelles. George Sand lui a consacré un article dans la Revue des Deux-Mondes (2).

1874. Vote de 8.110 francs pour l'agrandissement de la place du Marché. — Dons de terrains par MM. J.-B. Labbé et Vermeil pour l'agrandissement du champ de foire.

1878. Incendie dans la cave de M. Legoy, ferblantier, laquelle contenait des fûts de pétrole et d'essence. Des pompiers et des particuliers y descendent imprudemment pour éteindre le feu, mais 25 sont blessés ou brûlés. L'un d'eux meurt peu de jours après, un autre devient aveugle, un troisième est défiguré par d'horribles brûlures. Le Conseil vote en 1880 une rente viagère de

(1) Un médecin de Vierzon retiré à Saint-Florent, le Dr Bellanger, recueille aussi quelques soldats malades, ainsi que Mme Delevacque.

(2) M. MORNET. Vol. 1876 de la Société historique.


52 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

400 francs à chacune de ces deux victimes du devoir et l'Etat en ajoute autant.

1879. Acquisition de la maison occupée et affermée depuis 1877 par l'école des filles, près de l'église.

1879-1880. L'hiver de 1879-1880 a été le plus froid du siècle : — 25° le 10 décembre à Saint-Florent et — 27° au château de Rosières. Beaucoup d'arbres fruitiers et forestiers ont éclaté, et, le quart des bois taillis ayant gelé, il fallut en faire le recépage au mois de mars (1).

1881. Malgré de vives protestations, le Conseil municipal décide d'affecter à la construction des chemins vicinaux de première et seconde catégorie les 8.110 fr. votés en 1874 pour agrandir la place du Marché, côté N.-E., « vu les exigences irréductibles des propriétaires à exproprier ».

1886. Vote d'une concession perpétuelle de 4 mètres carrés pour y déposer les restes des soldats morts à l'ambulance, en attendant le monument que doivent y élever par souscription leurs anciens compagnons d'armes.

Le Conseil vend pour 100 francs le portrait en pied de Napoléon III, qui avait été donné sous l'Empire par l'Etat à la commune, et avait une certaine valeur artistique (2).

1888, 11 novembre. On commence les travaux de construction de la ligne de Saint-Florent à Issoudun.

1890, 17 août. Inauguration du mausolée élevé aux soldats morts à l'ambulance. Ce monument a coûté 1.000 francs, dont 800 francs de souscriptions et 200 fr. votés par le Conseil municipal.

(1) Températures maxima et minima depuis 50 ans :

En 1859, + 35° - 17°20 ; en 1870, + 34° — 12°20 ; en 1874, + 38° —12°6 ; en 1879, - 25°; en 1881, + 38° - 14°3; en 1890, - 15°; en 1900, + 38°9; en 1904, - 15°; en 1908, — 12°6 ; en 1911, + 38°.

(2) C'est le colonel Bourcart qui en est le propriétaire.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 53

A 3 heures du soir, le cortège se formait devant la mairie ; les enfants des écoles ouvraient la marche, puis venaient la fanfare municipale, le Conseil avec le maire et ses adjoints, enfin les anciens militaires portant dé magnifiques couronnes, et le drapeau de la classe 1870, conservé à l'Hôtel de Ville. Dix-huit cents habitants suivaient.

M. Ladevèze, maire, prononça un éloquent discours, faisant l'historique de l'ambulance. « Le 4 décembre, dit-il, arrivaient vingt soldats blessés à la défense d'Orléans ; quelques heures après, toute la population offrait lits, draps, matelas et couvertures. Ces malheureux étaient installés dans lés salles de l'école des filles, et un grand nombre de femmes de la ville se mettaient à l'oeuvre comme de vraies infirmières.

» A ces vingt soldats, s'adjoignirent successivement jusqu'à 274 malades ou éclopés, que laissaient derrière elles les armées de passage et sur lesquels quinze ont succombé, ainsi qu'une jeune religieuse âgée de 25 ans, victime de la fièvre typhoïde contractée dans l'accomplissement de sa mission (1). »

En terminant, le maire rendit hommage à la municipalité, qui avait eu à se débattre courageusement au milieu des mille difficultés de cette époque néfaste; hommage aux femmes de Saint-Florent, religieuses ou laïques, qui avaient soigné et pu sauver beaucoup d'existences et recueilli, en tout cas, la reconnaissance des malheureux soldats souffrant ou mourant loin de leurs familles.

1893. Grande sécheresse qui a régné sur la France entière et a duré quatre mois consécutifs : elle a fait

(1) V. art. Cimetière. Les Soeurs de la Charité mortes depuis à Saint-Florent ont été inhumées dans la concession perpétuelle accordée aux restes de cette héroïque jeune fille.


54 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

subir aux agriculteurs de la commune une perte des trois quarts de leur récolte, c'est-à-dire 68.000 francs. Le Conseil vote 1.000 francs en leur faveur; mais, sur les cinq millions alloués par les Chambres, la commune ne reçoit que 177 fr. 15, qu'on emploie à faire travailler des ouvriers agricoles sans ouvrage.

1895. La Compagnie d'Orléans fait don à la ville d'un grand emplacement en face de la gare, à condition qu'on en fera une place publique.

1896, 2 février. Le comte de Courcelles propose à la commune la vente de son château de Saint-Florent, avec quelques hectares du parc en avant et en arrière. Le Conseil, dont les pouvoirs prennent fin au 1er mai, décide de laisser à celui qui lui succédera le soin de délibérer sur cette grave affaire (projet resté sans suite).

Mort de M. Charles Thouvenel, ornithologiste et naturaliste distingué, dont les riches collections ont été offertes par lui au musée de Bourges. M. Thouvenel avait reçu du Gouvernement une médaille d'or pour ses actes de dévouement pendant l'épidémie de choléra en 1854(1).

1899. Vote de l'éclairage de la ville par l'électricité. En 1900, l'usine électrique est construite à l'extrémité du quai du Cher (en amont, à droite), malgré l'opposition à l'enquête de 111 habitants qui la trouvaient, notamment, trop près du centre de la localité.

1902. Acquisition de la propriété Saint-Clivier, située au quartier de Belair, soit pour y faire des écoles, soit pour y construire une mairie, au cas où on agrandirait les écoles actuelles.

1904. Nouveau vote d'une rue de la mairie à la gare, mais qui serait prise moitié sur la propriété ci-dessus, moitié sur les terrains contigus.

(1) Ainsi que M. Guénin, pharmacien.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 55

1909. Le Conseil exprime le voeu qu'une passerelle soit construite par la Compagnie d'Orléans au-dessus du passage à niveau de la gare, dont la barrière est presque continuellement fermée. Refus de la Compagnie. — Construction d'un abattoir municipal à l'extrémité du champ de foire.

1910. Total, à celte date, des sommes attribuées à la commune sur l'ancien budget des cultes : 1.520 francs.


56 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

CIVRAY

Topographie. — La commune de Civray (1) présente une plaine à peu près continue de 4.023 hectares, couverte de grands bois au levant. Son territoire se compose d'un tiers en terrains argilo-siliceux et de deux tiers en argilo-calcaires de bonne qualité moyenne.

Cette commune n'a pas de cours d'eau, elle est seulement limitée d'avec Saint-Ambroix-sur-Arnon, l'espace de 4.500 mètres, par un petit ruisseau nommé le Ponlet, qui prend sa source à Primelles et se jette dans l'Arnon après un parcours de 11.426 mètres.

Le territoire de Civray est traversé par la « Chaussée de César » dont j'ai parlé aux voies de communication : elle y est entretenue comme chemin vicinal. On y a trouvé en 1879 un tibia entouré d'un bracelet gaulois en bronze, une bague de même métal et une clef romaine (de Kersers).

La route nationale d'Avallon à Poitiers passe dans la partie nord de la commune, et le chemin de fer d'Issoudun à Saint-Florent partage celle-ci à peu près en deux parties égales, avec station au centre, à 1.800 mètres du bourg.

(1) Civriacum au XIIe s., Civray-le-Champenois au XVe (de Kersers). D'Arbofs de Jubainville dit Severiacus.

Cette commune est bornée au N. par celles de Saint-Florent et Villeneuve, à l'E. par Saint-Florent et Lunery, au S. par Primelles et Saint-Ambroix, à l'O. par Chârost et Dame-Sainte, au N.-O. par Plou.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 57

Sous une partie de celui-ci et des champs voisins, il doit y avoir deux nappes d'eau ou deux sources indépendantes l'une de l'autre : ainsi, les puits de la maison Neveu et du domaine du Puits ont environ 41 mètres de profondeur et leur niveau d'eau baisse et monte en même temps, ce qui semble indiquer une même provenance, tandis que ceux du Carroir et de la place de l'Eglise n'ont l'un et l'autre que 7 ou 8 mètres.

Altitudes. — Supérieure, 163m70 à l'extrémité de la commune, près du Grand-Rosières, commune de Lunery ; inférieure, 130m80 à l'entrée du ruisseau Le Pontet, dans le territoire de Saint-Ambroix. Le bourg est à 153m50 (1).

Population. — En 1793, 1.156 habitants ; en 1831, 1.557 ; en 1861, 1.390 ; en 1881, 1.395; en 1901, 1.269; en 1911, 1.195. (2)

Superficie, division et revenu du sol. — La superficie de Civray est de 4.065 hectares, sur lesquels il n'y en avait que 1.592 cultivés en 1793, année où furent enregistrés les ensemencements ci-après : 371 arpents en froment, 72 en seigle, 340 en orge, 500 en avoine, 39 en vesce, 10 en chanvre, 6 en lentilles, 4 en pois et 2 en pommes de terre ; enfin 120 arpents plantés en vignes (3).

En 1843, la statistique établie d'après le cadastre indiquait la composition suivante de la superficie de la commune :

(1) BOURDALOUE. Nivellement général du Cher.

(2) L. 178. H. SIRE, Annuaire du Cher, et FRÉMONT, Le Cher.

(3) L. 181.


58 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Terres 2.641 h. 76

Vignes 73 93

Jardins 23 86

Prés 40 26

Pâtures, bruyères 55 11

Bois 1.175 56

Bâtiments 12 90

Total imposable 4.023 h. 38

Routes 61 33

Rivières 0 82

Edifices publics 0 11

Total général 4.065 h. 64

Ces chiffres sont extraits du tableau-légende de la carte du département du Cher par Laudière de Longchamp et de l'Annuaire du Berry de 1844, dont le relevé ne comprend pas la catégorie des terrains non imposables. Dans ce travail, le revenu moyen à l'hectare était estimé :

Pour les terres labourables, à.. 20 francs

— vignes, à 30 —

— prés, à 60 —

— bois, à 14 —

Ce qui donnait un revenu de terrains de culture de 73.928 fr. 64. En 1908, d'après le tableau dressé par la mairie, il y a : En terres labourables 2.642 hectares

— vignes 76 —

— prés et pâturages 40 —

— bois 1.176 —

— jardins 23 —

— terrains non cultivés... 66 —

4.023 hectares (1)

(1) On remarquera la concordance extraordinaire qu'il y a entre le tableau de 1843 ci-dessus et celui de 1908, concordance qui n'existe réellement pas.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 59

A ce tableau, et d'accord avec de notables agriculteurs de la commune, je crois pouvoir opposer le suivant comme étant plus exact, parce que : 1° il n'y a tout au plus que 12 hectares de prés naturels près du ruisseau du Pontet ; 2° et que plus de 200 hectares de bois ont été arrachés depuis 70 ans (1).

Terres labourables 2.790 hectares.

Vignes 76 —

Prés et pâturages 12 —

Jardins 5

Bois... 1.077 —

Terres non cultivées, etc.. 63 —

4.023 hectares.

Des 3.960 hectares en culture, j'estime le revenu moyen à l'hectare comme suit :

Terres labourables, l'hectare... 40 francs.

Vignes, — ... 40 —

Prés et pâturages, — ... 30 — (2)

Jardins, — ... 60 —

Bois, — ... 20 —

Ce qui donne comme revenu territorial : 136.840 fr.

Recensement des bestiaux.

Espèces : Chevaline Bovine Ovine Porcine Caprine, Asine et Mulassière 1793... 116 405 1.189 172 ? ? (3)

1908... 242 390 3.026 75 150 50

Bois communaux. — Il y a dans cette commune 234 hectares de bois appartenant (fait assez rare) en toute

(1) Dont 80 hectares au Coudray, 50 au Vivier, 25 à Jarroy, etc. Il y aurait de plus à tenir compte, dans le chiffre d'hectares en culture, de 80 hectares de bruyères défrichés à Sérille assez récemment.

(2) De mauvaise qualité.

(3) L. 178.


60 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

propriété et indivisément à 130 personnes, lesquelles nomment, pour les administrer et les surveiller, un conseil, un gérant et un garde forestier. Les coupes annuelles sont divisées en autant de lots, qui sont tirés au sort. Autre singularité : chaque co-propriétaire a le droit de vendre « son numéro d'usage » même à des habitants domiciliés hors de la commune, de sorte qu'il pourrait arriver que cette forêt leur appartînt tout entière ou appartînt uniquement à un seul.

Les « usages de Civray » ayant été donnés, il y a plusieurs siècles, par les seigneurs du Coudray et Castelnau à certains villages de la paroisse, j'ignore comment ils ont pu changer ainsi de destination, et être soustraits à la gestion des Eaux et Forêts (1).

Le bourg. — Il n'a rien de remarquable en dehors de la « Grange des dîmes » (2), depuis la démolition récente d'une très ancienne maison carrée à base en talus, dite « la prison » et où était l'ancien auditoire des Justices du Coudray, Civray et Masseuvre. Cette grange a la forme d'une église et est divisée en deux parties, avec des fenêtres de plein cintre et une ogivale, probablement du XVIe siècle. Elle sert encore de grange et de cellier.

L'église est un édifice du XIe siècle, dont le choeur est voûté en travées carrées du XVIIe siècle. Le clocher se compose d'une tour massive dont le bas est percé par des arcs de plein cintre ; en 1661, le clocher a été frappé par la foudre et, à la suite de cet évènement, il a été remplacé par l'humble clocheton actuel. Comme mobilier, il y avait, avant 1880, deux belles stalles en bois

(1) Il y a dans ces bois des carrières de pierre d'un bon revenu et le droit de chasse est affermé.

(2) Du prieuré de Civray, qui appartenait à l'abbaye de Saint-Sulpice de Bourges.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 61

sculpté, qu'on a laissé détruire sous prétexte qu'elles étaient en très mauvais état, et un lutrin rare, formé d'un prisme vertical triangulaire, qui est au Musée de Bourges.

Il y avait aussi à une fenêtre des fragments de vitraux du XVIe siècle qu'on a remplacés par un vitrail neuf donné récemment par Mme Vve Emile Ravion.

Avant la Révolution, l'église avait trois autels, un de Notre-Dame, un de Saint-Pierre et l'autre de Saint-Éloi.

Les registres de l'Etat civil ont conservé la mémoire de divers baptêmes de cloches : En 1705, avec le Mis Louis du Plessis-Châtillon comme parrain et Louise de Laloë, dame de Saint-Gelais-Lusignan, comme marraine ; en 1709, avec Marie de Fradet de Saint-Août, veuve de Jacques du Plessis-Châtillon de Saint-Août, vicomtesse du Coudray, Civray, La Motte-Feuilly et dame de SaintGelais, comme marraine. En 1835, la commune installa deux cloches neuves (1), et en 1879 la grosse s'étant fêlée, on la remplaça par une autre de même poids (2).

La paroisse a Saint Pierre pour patron. La fête patronale ou « assemblée » a lieu le 15 août, et il y a une autre assemblée le jour de la Pentecôte au grand village d'Entrevin.

A l'état civil on trouve beaucoup d'inhumations dans l'église et sous le porche, notamment celles d'une fille de Charles de Saint-Gelais, seigneur du Coudray (1651), de Charles de Culon, seigneur du Brandy (1664), de Charles de Saint-Gelais (1665), d'Anne Hodeau, fille de Robert Hodeau, seigneur du Colombier et du Tronçay (1680), de B. Bijotat, chirurgien, et Delagrange, notaire

(1) L'une de 285 kil., l'autre de 380. Parrain et marraine de la première : M. Hespel d'Octon et Mlle Adèle de Boissy ; Parrain et marraine de la seconde : le comte de Boissy et dame Julie Musnier de Folleville.

(2) Parrain et marraine : M. et Mme Romain-Richard Imbert.


62 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

(1681), Pierre Baudry, curé (1686), Jean de Culon (1703), F. Derigault, seigneur du Vivier (1753) (1).

Seigneuries de Civray, le Coudray et Masseuvre.

— Nous avons vu à l'article Masseuvre, paroisse de Saint-Florent, que Masseuvre était, avant l'an 1400, une seigneurie dont dépendait celle du Coudray, que celle-ci engloba quelques siècles après. Dans les terriers et les dénombrements postérieurs à celte époque, les trois seigneuries sont néanmoins mentionnées sous le litre de seigneuries jointes; Civray était leur chef-lieu, et le Coudray la résidence du seigneur.

Les terres de ce nom produisaient un revenu important; ainsi, en 1667, elles étaient louées 7.000 livres à Jacques Duchesne sans le droit de chasse ; en 1750, elles l'étaient pour 10.000 (2).

La Justice seigneuriale s'étendait sur une partie des paroisses de Civray, Lunery et Saint-Florent. Ses baillis étaient des hommes de loi d'Issoudun, qui venaient tenir leurs audiences à Civray deux fois par mois et dont je ne trouve les noms que depuis 1657.

Baillis. — 1657, mars, M. Boucheron, lieutenant au bailliage de Chârost. 1657, juin, Philibert Soumard, avocat à Issoudun. 1750, Morand, avocat au même lieu, tous « expédiant en l'absence du bailli » (3). 1759, Charité. 1771, Prévost. 1773, Jouenne (4). 1785 et 1787, Demonferrand, aussi avocat à Issoudun.

Procureurs fiscaux. — 1716, Germain Morand, proc.

(1) Beaucoup des renseignements qui précèdent proviennent de l'intéressant Bulletin paroissial de M. l'abbé Allois, curé de Civray, aujourd'hui doyen de Chârost.

(2) E. 2231 et lettres de Saint-Gelais-Lusignan (Mes arch., l. 13).

(3) Mes arch., l. 2, 3 et 5.

(4) Etat civil de Saint-Florent.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 63

fisc. et notaire. 1717, Prévost, notaire de Chârost. 1759, Touzelle. 1778, Ratoin, proc. fiscal et notaire de Civray (1).

Greffiers. — 1751, Prévost. 1759, Agnan Nicolas. 1785, Laurent (2).

Huissiers et sergents-gardes. — 1628, Buisson, huissier. 1783, Claude Gervais, sergent, « huissier immatriculé ». 1785, Bodin, Brançon, sergents-gardes (3).

Notaires. — 1681, Jean Delagrange. 1697, Barthoumé. 1709, Guillot. 1710-1733, Germain Morand. 1733-1755, Guillaume Prévost. 1773, Ratoin (4).

Chirurgiens (5). — Civray a eu des chirurgiens au moins dès l'an 1600 et des officiers de santé de 1750 à 1840. On trouve : en 1615, Gillet. 1681, Bijotat. 1689, François Barthoumé. 1710-1747, Germain Morand. 17501775, Agnan-Nicolas Hyacinthe ou Jacinthe. 1800-1819, Vincent-Nicolas Jacinthe. 1819-1840, Vincent Jacinthe.

Civray n'a pas eu de médecins depuis ce dernier.

Château du Coudray. — Ce n'est plus qu'une vaste ruine couverte de lierre et de broussailles, et dont les pierres de taille des portes et des fenêtres ont été arrachées pendant la Révolution par les gens du voisinage. D'après le cadastre, il représentait un pentagone avec un pavillon d'entrée saillant, une tour carrée au sud et des fondations en talus. Ce château couvrait 25 ares de superficie, y compris la cour. On y trouve encore de grandes caves voûtées en assez bon état, malgré le poids énorme des bâtiments qui se sont écroulés sur leurs voûtes, trois puits de 50 mètres, l'un dans la cour avec

(1) Mes arch., l. 2, 3 et 5.

(2) Etat civil de Saint-Florent et mes arch., l. 5, 6, 7, 8, 13.

(3) Mes arch., l. 5 et 11. (4) Mes arch., 1. 2, 7 et 8.

(5) Etat civil de Civray et Saint-Florent.


64 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

une citerne, les autres hors de l'enceinte, ayant tous deux mètres de diamètre.

On voit que les douves avaient environ 11 mètres de large et 7 mètres de profondeur, avec de puissantes contrescarpes (1) ; le pilier qui supportait le pont-levis s'aperçoit encore au fond du fossé.

Un parc de 70 hectares clos de murs et à demi-boisé entourait trois faces du château ; une partie de ces murs est restée debout, et le reste a servi à l'empierrement des avenues de la propriété. La grande pièce d'eau qui formait le centre du parc existe toujours.

Devant la façade du nord du château, s'ouvre une très grande cour carrée entourée de trois constructions séparées l'une de l'autre. A gauche, c'est l'ancienne chapelle, dédiée autrefois à Sainte Catherine, et qui a audessus de la porte une croix gravée dans la pierre. Sa toiture existait encore en 1830. Avant cette chapelle, il en existait une autre, très ancienne, capella de Coldrayo, 1163, dit M. de Kersers.

A la suite de ce petit édifice, et sur les deux autres côtés, ce sont des bâtiments qui servaient à l'habitation et à l'exploitation de la ferme, avec une tour trapue à usage de colombier.

Dans la maison, il y a cinq grandes chambres d'environ 35 mètres carrés, dont l'une possède une cheminée profonde de un mètre, large de 4 mètres, à colonnes et tablette de pierre. Dans cette cheminée, se trouvait une très vieille et grande plaque de fonte ornée d'un écusson à supports, qui a été placée il y a 30 ans dans la cuisine (2).

(1) M. Jugand, fermier du domaine, en a tiré plus de 8.000 mètres cubes de terre de 1880 à 1885 pour les répandre dans les champs, et il en reste presque autant.

(2) Passim. Renseignements de M. Jugand. A l'occasion de réparations faites assez récemment dans cette maison, la cheminée a été masquée par une cloison de briques. La plaque a été cassée en la déplaçant.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 65

Les inhumations dans l'église de membres de la famille de Lusignan et les lettres que j'ai de l'un d'eux à la date de 1642, prouvent que les seigneurs du Coudray y venaient de temps en temps, et comme le château était en ruines, il est probable qu'ils résidaient dans cette grande maison.

Le château du Coudray a été dévasté en 1562 par le capitaine d'Yvoy après la prise de Saint-Florent, pendant les guerres de religion. Le seigneur du Coudray, Georges du Puy, âgé de 80 ans et ancien panetier de François Ier, avait fui son château et s'était réfugié à la hâte dans sa petite métairie de Rosières, car il craignait des représailles, « ayant livré récemment quelques individus soupçonnés d'être huguenots au terrible Commandant d'Issoudun, Charles de Barbançois, qui les avait fait pendre » (1). Ce vieillard mourut deux jours après de la frayeur qu'il avait éprouvée.

Seigneurs du Coudray (2). — Avant 1400, le Coudray figure avec Masseuvre et Civray comme appartenant à Thibault Portier qui le vendit à Geoffroy du Puy dit Monin, seigneur de Dames, chambellan de Charles VI, et fait plus tard prisonnier à Azincourt.

Geoffroy mourut en 1416 et eut douze enfants dont Louis, l'aîné, continua la lignée du Coudray, Dames, Vaux, etc. ; il était sénéchal de la Manche. Après Louis viennent Georges en 1545, mort à Rosières en 1562, puis Claude du Puy, qui maria sa fille unique à Louis de Saint-Gelais en 1579.

Les Saint-Gelais-Lusignan étaient d'une famille illustre du Poitou, qui a produit les rois de Jérusalem et de Chypre.

(1) RAYNAL. Histoire du Berry. Cette métairie devait dépendre du moulin, car celle dite de Rosières appartenait aux religieux de la Prée.

(2) V. La Thaumassière pour certains détails.

5


66 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

A Louis ci-dessus succéda Josué de Lusignan; Charles, son fils, héritier du Coudray, épousa Louise de La Loë et mourut en 1665. Charles IIe du nom maria en 1668 sa fille Marguerite à Claude d'Estampes, issu d'une des plus considérables familles du Berry et qui a possédé les seigneuries de Salbris, Sancergues, Valençay et La FertéImbault. Claude, fils unique du précédent, colonel du régiment de Chartres infanterie, venait de temps en temps au Coudray, témoin un acte de 1717, signé et daté par lui de ce château (1).

En 1750, Mre Aubry, marquis de Castelnau, lui acheta pour 130.000 écus(2) cette belle propriété, qui fait encore partie de Castelnau et appartient à M. Soubiran (3).

Clergé. — Prieuré de Civray. — La cure de Civray était un prieuré qui appartenait à l'abbaye de SaintSulpice de Bourges, avec d'autres propriétés situées dans la paroisse, notamment la métairie de La Chapelle-du-Puits. Le prieur était donc à la nomination de cette abbaye, et elle lui servait un traitement fixe.

Les biens du prieuré étaient loués 1.350 livres en 1639, 1.500 en 1664, 1.800 en 1733 (4).

La cure a servi de mairie et d'école de 1791 à l'an IV, année où elle fut vendue comme bien national au citoyen Plasson. Revendue par lui le 5 thermidor an XI au sieur Martinat, elle a été cédée par celui-ci à la Marquise de Folleville, dame de Castelnau et du Coudray, le 26 mai 1809. Enfin la commune en est devenue propriété C'est la nomination de J.-B. Prévost comme procureur fiscal de la seigneurie (Mes arch., 1. 13).

(2) V. le très utile tableau de conversion des monnaies, pag. 120 des Vignes et vins du Berry, par M. E. Turpin.

(3) Mon Hist. du duché-prieuré de Chârost.

(4) Fonds de Saint-Sulpicé, l. de Civray.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 67

taire en 1856 et, en 1902, elle a été complètement restaurée (1).

Anciens biens du clergé. — L'incendie des Archives départementales de 1859 a consumé une partie des actes de vente de ces biens : j'ai trouvé seulement ce qui suit :

Adjudication du 9 juillet 1791 : 1° Fonds de la cure (contenance brûlée) en terre, vignes et prés, vendus 6.225 francs, non compris cinq arpents de prés sis commune de Chârost. — 2° Le domaine de Serille du Chapitre de Châteauneuf. — 3° Les biens des religieuses d'Orsan. — 4° Ceux de l'abbaye de la Prée. — 5° Le domaine du Puits à Saint-Sulpice et Saint-Laurent. — 6° La chapelle de Serigny. — 7° La tuilerie de Civray aux Bénédictins ; 8° Terres à la Vicairie de Mareuil (2).

Prieurs curés de Civray. — MM. : 1254, Humbert ; 1438, Jean Cerdon ; 1467, Hilaire ; 1480, Ligier; 1500, Chaudron; 1524, Berthelot; 1617, Picarrat; 1626, Després, religieux de Saint-Benoît; 1640, Delaroche ; 1645, Roddes; 1662-1699, Pierre Baudry; 1700-1715, Marin Morand; 1716-1760, Agnan-Hyacinthe Nicolas ; 1761-1774, René Jolivet ; 1777-an II, Gilbert Martinat ; an III et de 1802 à 1813, R. Gabillaud ; 1813-1817, vacance (le service est fait par M. Roudaire, curé de Chârost, et M. Azambourg, curé de Saint-Florent) ; 1817-1833, Petit ; 1833-1834, vacance (service fait par les curés voisins) ; 1834-1860, Perrot; 1860-1864, Guibert ; 1864-1900, Baptiste ; 1900-1910, Ailois ; 1910, Simon.

Le 6 février 1791, M. Gilbert Martinat, prieur, et François Pétrin, son vicaire, prêtent le serment constitutionnel ; le 26 décembre, prestation de Louis Bidault, vicaire, successeur de l'abbé Pétrin. Le 22 janvier 1793, autre serment de G. Martinat, avec un sieur Petit, son

(1) M. ALLOIS. Bulletin paroissial, etc.

(2) Q. 125 et 485.


68 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

nouveau vicaire. M. Martinat ayant démissionné ensuite, est remplacé, le 1er messidor an III, par M. Gabillaud, ex-sous-prieur des Augustins de Bourges, qui s'était retiré à Civray après avoir prêté serinent à Saint-Florent, chef-lieu du canton (1).

En 1802, il fut réintégré comme prêtre par l'autorité diocésaine, avec beaucoup d'autres prêtres. Il est mort à Civray le 24 avril 1813, et M. Martinat a été nommé curé de Berry-Bouy (2).

Maires, mairie et écoles. — Civray a des archives intéressantes, puisque l'état civil remonte à 1617 et les délibérations des Conseils municipaux à 1790.

Les délibérations de la Révolution n'offrent rien de saillant, et cette période si troublée semble s'y être déroulée avec calme. Le 7 germinal an II, le Conseil ayant nommé instituteur le citoyen Brisson, de Bourges, le logea dans le presbytère en lui attribuant une chambre, deux cabinets et une cuisine. Le reste de l'immeuble était réservé pour les séances du Conseil de la commune et de la Société populaire. La mairie actuelle et les écoles datent de 1878. Les écoles ont été agrandies en 1896.

Le 4 ventôse an III, un sieur Cousain Richard fut nommé à la place du sieur Brisson, et Mlle Cousain ouvrit une classe d'institutrice (3).

Maires de Civray. — 1790, Baujouin, nommé le 7 février (4). 1791, 8 décembre, Jacinthe (René-Vincent(1)

(René-Vincent(1) a vu M. Cabillaud figurer, le 20 prairial an VI, parmi les fonctionnaires ecclésiastiques du canton (1re partie de celte étude ; éphémérides).

(2) Fonds de Saint-Sulpice, état civil, reg. des délibérations du Conseil municipal de Civray et bulletin paroissial de M. l'abbé Allois.

(3) Le premier instituteur nommé en vertu de la loi de 1833 a été M. Lainé (1843) ; la première institutrice, Mme Vallentin, a ouvert la classe des filles en 1872.

(4) C'est probablement lui qui a été plus tard président du canton de SaintFlorent, car il n'y avait pas de famille de ce nom au chef-lieu.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 69

Nicolas). Baujouin devient « agent national », le curé Martinat, officier de l'état civil. 1819, même maire. 1840, Vincent Jacinthe, fils ; adjoint, Robert. 1850-1870, Pirot ; adjoints, Robert puis Martinat. 1870, Neveu ; adjoint, Martinat. 1876, Jugand (1) puis Ravion ; adjoint, Brault. 1884, Richard ; adjoint, Ravion. 1900, Aubert; adjoint, Garnier. 1907, Lefranc; adjoint, Garnier (2).

Impositions et budgets.

Tailles et vingtièmes : 1776-1770 447 livres.

— 1771 .... 507 —

— 1774-1776... 483 -

— 1778-1781. 1.766 — (3).

Principal des 4 contributions en : 1850 6.419 francs.

- 1870 5.686 -

— 1890 6.341 —

— 1909 5.939 - (4).

Dépenses totales de la commune en : 1803 299 francs.

— 1809.... 264 —

— 1825.... 535 —

— 1830.... 1.410 —

— 1839.... 1.811 —

— 1850.... 3.101 — — 1860.... 5.756 —

— 1870.... 8.284 -

— 1880.... 9.965 -

— 1896.... 10.412 -

— 1909.... 12.700 — (5)

(1) M. Jugand démissionnaire la même année.

(2) Ci-dessus sont bien tous les maires et adjoints qui se sont succédé, mais je n'ai pu donner que quelques dates pour abréger.

(3) C. pag. 38 de la table.

(4) Arch. mun.

(5) Arch. dép.


70 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

Villages, manoirs, retranchements anciens, tumulus, etc.

Village du Coudray. — Près des murs du parc du château, il y a un grand village du même nom, où l'on a trouvé en 1872 de belles ammonites au lieu dit La Folie, en creusant un puits.

Entrevin. — Ce village est l'agglomération la plus importante de la commune ; il a été entouré de vignobles de temps immémorial comme son nom l'indique, et est traversé par la route nationale.

La Chapelle est un autre village qui a gardé jusqu'en 1791 le nom de La Chapelle-de-Sérigny, et se nomme aujourd'hui La Chapelle-du-Puits. La métairie qui s'y trouve appartenait à l'abbaye de Saint-Sulpice de Bourges, elle a conservé ses vieux bâtiments conventuels et une chapelle où il y avait jadis deux autels, l'un de N.-D., l'autre de saint Benoît. Dans les archives de Saint-Sulpice on voit par une charte de 1166 que Sérigny était un village à cette époque (1).

En 1595, un sieur Claude Dampierre, sieur de Sérigny, figure dans le rôle des cinquante hommes d'armes à cheval que Anne de Rochefort La Croisette, seigneur de

(1) « A tous présents et à venir, moi, Odon, seigneur d'Issoudun, le roi Louis régnant et en présence de Pierre, archevêque de Bourges, et de mes Barons du Bas-Berry, je déclare que je délaisse à perpétuité à l'abbaye de Saint-Sulpice toutes les coutumes que j'ai dans le village de Sérigny, en lequel il y a les trois maisons de Fulcon, d'Ebrard et de Bernard. »


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 71

Mareuil (1), entretenait à ses frais en Bourgogne pour le service du roi (2).

Boisratier. — Ce village a donné son nom à une famille d'où est issu Jean de Boisratier, prévost-gouverneur de Bourges en 1408, et un illustre archevêque, Guillaume de Boisratier, qui fut ambassadeur et secrétaire du roi Charles VI (1409-1421).

Boisratier s'appelait Boscum Rater en 1230, année où Humbaud de la Fleur (de Florae) fit don à l'abbaye de la Prée des cens et ferrages qu'il y possédait (3).

En 1647, Boisratier était une petite seigneurie, si l'on en croit une. transaction entre le prieur de Semur et « noble homme Philippe Dumas, écuyer », qui est qualifié seigneur de Boisratier. Par cet acte, celui-ci se désiste des droits de lainage, charnage et blé qu'il prétendait avoir dans l'étendue du prieuré de Semur (4).

A Boisratier, il y a, près d'une pièce d'eau, un petit manoir ancien flanqué d'une tourelle, qu'on appelle le Vivier, et qui a appartenu en 1664 à Charles de Culon, écuyer, avec le Brandy (Voir ci-après). Charles de Culon est mort en 1690, « en son lieu du Vivier », et on a vu qu'il a sa sépulture dans l'église de Civray (5).

Le Vivier a dû rester dans la famille de Culon avec le Brandy jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, comme il sera dit plus loin. François Desages, écuyer, en était devenu proprié(1) Mon Hist. de Mareuil, annexes. Le capitaine recevait par mois, du Contrôleur extraordinaire des Guerres, 56 livres, le lieutenant 33, le porte-cornette 22, le maréchal-des-Iogis 13, et les hommes 12.

(2) En 1561, un sieur François Pabot était propriétaire d'une métairie « proche La Chapelle de Cérigny ». E. 2367.

(3) Hist. de Mareuil.

(4) Arch. de l'Indre et Hist. de Mareuil.

(5) V. Bulletin paroissial et Champroy, Hist. de Mareuil.


72 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON

taire ; il y est mort en 1753. Jeanne de Magnac, sa veuve, le vendit à Messire Desrigault, écuyer. Celui-ci ne vécut pas plus d'un an après son acquisition et, à sa mort, le Vivier fut réuni à la terre de Castelnau.

Le Brandy. — Cette petite propriété, située près du Coudray, était, avant 1605, à Charles de Culon (1) ; en 1664, à Charles IIe du nom; en 1689, à Jacques, son fils, et en 1703, à Jacques II, son petit-fils, tous inhumés dans l'église de Civray, avec plusieurs de leurs enfants (2). Depuis la Révolution, le Brandy a appartenu à la famille Damours, et aujourd'hui c'est encore à ses descendants.

Le Colombier. — Le Colombier est actuellement une simple ferme, dont Robert Hodeau, seigneur du Tronçay, était propriétaire en 1680 (3). R. Hodeau avait épousé une demoiselle de La Châtre, et Anne, leur fille, est décédée au Colombier, où cette famille n'avait probablement qu'un pied-à-terre.

Retranchements et tumulus de La Coudraie ou Coudras. — La Coudraie est une ferme près de laquelle il y a des retranchements en terre, qu'on appelle la Butte des Thureaux ou Thusiaux.

La face méridionale de ce monticule n'a pas moins de 300 mètres de long sur 120 de large : elle forme une pente rapide du côté du vallon, et sa hauteur est d'environ 6 à 7 mètres. Des cépées de chênes et des buissons croissent sur une partie de ce tertre ; l'autre partie,

(1) E. 240.

(2) En 1642, Charles de Saint-Gelais-Lusignan voulait acheter le Brandy, mais 1 ne donna pas suite à son projet (Lettres de lui, mes arch., n° 13).

(3) V. Le Subdray, château du Tronçay.


DE SAINT-FLORENT-SUR-CHER 73

au levant, n'a pas de ces accrues, mais elle n'est presque pas cultivable à cause de la très grande quantité de pierres qui la garnit, et qui doit provenir du fond du val. Le côté nord du tertre descend en pente douce en face de la voie romaine, située à 900 mètres (1).

Sur le bord du vallon, en avant du monticule ci-dessus, on voit trois petits mamelons de forme arrondie, distants l'un de l'autre de 80 mètres et qui doivent être des tumulus qu'on n'a pas encore fouillés.

En 1595, dans le rôle des cinquante hommes d'armes d'Anne de Rochefort figure François de la Coudraie, « sieur du dict lieu ». — En 1678, ce domaine appartenait à Edme Heyrault, échevin de Bourges, prévôt de la maréchaussée de Berry (2).

Le Champ de bataille et le Champ des Huguenots.

— A gauche de l'ancien cimetière de Civray, il y a un champ nommé le Champ de bataille, et à droite, un autre qu'on appelle le Champ des Huguenots. Est-ce dans le premier qu'on aurait battu et tué des protestants à l'époque où il y en avait beaucoup à Issoudun et à Chârost (3), et dans le second (où il y a une dépression de terrain faite de main d'homme), qu'on les aurait enterrés ? Quoi qu'il en soit, la tradition est muette sur l'origine de ces noms.

La Pierre large. — A la limite des communes de

(1) M. Charot, ancien instituteur. — M. de Kersers attribue aux temps mérovingiens et au Xe s. ces sortes de postes fortifiés, mais les retranchements de La Coudraie pourraient bien être les restes d'un ancien camp romain, vu leur étendue.

(2) La Thaumassière.

(3) V. mon Hist. de Chârost, pag. 66 et 182, et plus haut la prise du château du Coudray.


74 LA SEIGNEURIE ET L'ANCIEN CANTON DE SAINT-FLORENT

Civray et de Saint-Ambroix, il y avait un monument mégalithique près de la Chaussée de César ; il n'en reste que des vestiges informes, mais qui ont gardé le nom de Pierre large.

L. CARTIER DE SAINT-RENE.

La troisième et dernière partie de cet ouvrage paraîtra au prochain volume et contiendra les monographies de Lunery, Morthomiers, Saint-Caprais, Le Subdray, Trouy et Villeneuve.


ESSAI

DE

BIBLIOGRAPHIE BERRUYERE

TOPO-BIBLIOGRAPHIE

Par M. Louis ROLLET Revue par M. EMILE PIVOTEAU

ET

M. EDOUARD BRODY DE LAMOTTE


La Topo-Bibliographie comprend la liste des ouvrages géographiques, scientifiques, archéologiques, historiques, etc., concernant le Berry.

Ces ouvrages sont groupés par localités ou unités géographiques, historiques, administratives (Allier, Berry, Cher, Indre, Sologne, etc.).

Les ouvrages ayant trait à une localité qui n'est pas chef-lieu de commune, sont compris dans le groupe de la commune à laquelle appartient cette localité.

Nous n'avons pas cité pour chaque localité les ouvrages généraux qui s'appliquent à toutes les localités du Berry. Nous donnons simplement ces ouvrages au mot Berry, sous le titre Généralités.

Pour les groupes très longs (Berry, Bourges, etc.), nous avons fait plusieurs subdivisions indiquées par des titres.


ESSAI

DE

BIBLIOGRAPHIE BERRUYÈRE

TOPO-BIBLIOGRAPHIE

Ahuri. Creuse, ch.-l. de canton (ancien duché de Berry). AUTORDE (F.). Etudes des monuments de la Creuse, le Moutier d'Ahun, fig. et pl. (Soc. des sc. natur. et archéol. de la Creuse, 1891, pag. 425) ; —Boiseries du Moutier d'Ahun, av. 2 pl. (Ibid., 1893, pag. 219). — CALLIER (P.). Inventaire de la sacristie du Moutier d'Ahun en 1656. (Bullet. du Com. des trav. hist. et scient., 1883, pag. 224). — CESSAC (P. DE). Inscription des bornes milliaires de Saint-Léger-Magnazeig et du Moutier d'Ahun. (Bullet. de la Soc. archéol. et histor. du Limousin, 1869, pag. 34) ; — La croix du reliquaire du Moutier d'Ahun, XVIe siècle. (Soc. des sc. natur. et archéol. de la Creuse, 1887, pag. 139); — Les boiseries du choeur du Moustier d'Ahun. [Marché passé avec Jean Pavillon, sculpteur, 1689]. (Ibid., pag. 147): — LAUBIÈRE (J. DE). La stèle romaine du Moutier d'Ahun, fig. (Bullet. monum. de la Soc. fr. d'archéol., tom. XLVIII, 1882, pag. 86). — MAZET (A.). Contribution à l'histoire d'Ahun, av. fig. et pl. (Soc. des sc. natur. et archéol. de la Creuse, 1891, p. 347). — QUICHERAT (J.). Observations sur la borne milliaire d'Ahun et la légende de saint Martial. (Bullet. de la Soc. des Antiq. de France, tom. XIV, 1870, pag. 133, et tom. XVI, 1872, p. 69).

Aigurande, Indre, chef-lieu de canton. CLÉMENT (Abbé). Aigurande et ses sanctuaires. Châteauroux, Majesté, 1894, in-8. — (Esquisses pittoresques du département de l'Indre, 1882, in-4, pag. 129). — NOTICE sur Aigurande [Manuscrit]. [Archives nationales, série D. 4, n° 64].


78 AINAY-LE-VIEIL — ANGIBAULT

Ainay-Ie-Vieil, Cher, canton de Saulzais, commune. BERRY. Découverte d'une mosaïque romaine à Ainay-le-Vieil. (L'Investigateur, journal de l'Institut, tom. XXV, 1853, pag. 159). — GRANDMAISON Y BRUNO (K. DE). Le Clocher d'Ainay-le-Vieil, conte. Paris, 1855, in-16.

Aix-d'Angillon (Les), Cher, ch.-l. de canton. BOYER (Hip.). Le sceau de Regnault des Aix. (Journal du Cher, 17 nov. 1860). — BUHOT DE KERSERS. L'Eglise collégiale des Aix-d'Angillon. (Congrès archéol. de France, tom. XXXV, 1868, pag. 35); — Notes sur l'histoire de la ville des Aix-d'Angillon. B., Pigelet, 1871, in-8. — PÉNEAU (E.). Etude géologique et agronomique du canton des Aix, av. tableau. B., Sire, 1879, in-8 ; — Carte agronomique du canton des Aix-d'Angillon au 1/40.000, dressée par M. E. Péneau, directeur de la Station agronomique du Cher. B., Sire, 1882, in-fol. — RAPIN (Edmond). La Coutume des Aix-d'Angillon, renseignements d'histoire et de statistique agricole. B., Pigelet, 1872, in-8.

Alléan. Voir : BAUGY.

Allichamps. Voir : BRUÈRE-ALLICHAMPS.

Allier (Département de l'), limitrophe (Sud) du département du Cher.

Avant le XIIIe siècle, le duché de Berry s'étendait sur une partie du département de l'Allier et l'ancien diocèse de Bourges comprenait les archiprêtrés de Bourbon-I'Archambault, Hérisson, Huriel, Montluçon.

CHAZAUD. Dictionnaire des noms de lieux habités du département de l'Allier. Moulins, 1881, in-18. — JOANNE (A.). Géographie du département de l'Allier, avec carie. Paris, Hachette, 1855, in-12. — PERROT (Francis). Inventaire des découvertes archéologiques faites dans le département de l'Allier de 1883 à 1885. Moulins, 1886, in-8. — PUJOL. Carte topographique du département de l'Allier dressée d'après les plans trigonométriques de la carte de France, complétée par Domat et de la Barthe, 1860. (Atlas national).

Allogny, Cher, canton de Saint-Martin, commune. COSSIGNY (DE). Notes sur l'argile à silex d'Allogny. (Bullet. de la Soc. géol. de France, 3e série, tom. VI). — VALLOIS (G.). Le fer dans l'antiquité, d'après les scories de la forêt d'Allogny. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. XI, 1884, pag. 49).

Angibault. Voir : MONTIPOURET.


APREMONT — ARGENTON 79

Apremont, Cher, canton de La Guerche, commune. BOMPOIS (F). Notice sur un dépôt de monnaies carlovingiennes découvert en juin 1871 aux environs du Veuillin, commune d'Apremont. Paris, Vieveg, 1871, in-8; — Inscription lapidaire [1644] et denier du comte Hervé découvert au château d'Apremont. (Bullet. de la Soc. nivernaise des lettres, sc. et arts, 1883, pag. 166). — ROUBET (Louis). Sur la terre des Ryaux, foi et hommage [1284]. (Ibid., 1863, pag. 95);

— Copie d'une charte d'affranchissement donnée par noble Guiot de Revillon, écuyer, seigneur d'Apremont [2 mars 1326]. (Ibid., pag. 288);

— Le trésor du Veuillin [vase, croix, denier de Louis-Je-Débonnaire]. (Ibid., 1872, pag. 407) ; — Belna [Baulne-lès-Cuffy, paroisse du Veuillin]. (Ibid., 1874, pag. 397) ; — Un mot de céramographie [Poteries romaines découvertes à Gimouille]. (Ibid., 1880, pag 19) ; — La verrerie d'Apremont. (Ibid., 1886, pag. 3) ; — Perrières d'Apremont et du Veuillin, villa des Ryaux [Objets gallo-romains]. (Ibid., pag. 304).

Ardentes, Indre, ch.-l. de canton. CHERRIER (Arrêté du Représentant du Peuple) sur la réunion des communes d'Ardentes en une seule. [Arch. nationales, section DD. 4, n° 83.] — GALLICHER (L.) et BEAUJOUAN. Rapport sur les causes qui ont déterminé l'accident arrive aux forges de Clavières le 23 décembre 1865, av. pl. B., Jollet, s. d., in-4. — DEVIS des réparations nécessaires aux forges de Clavières et aux château et domaine en dépendant pour l'entrée en jouissance de M. Cafouille, 1777. [Manuscrit in-fol. de 120 pages]. (Catalogue Duris du Fresne, 1888, n° 499). — Esq. pitt. du dép. de l'Indre. 1882, in-4, p. 35). — PLAN du château de Clavières [XVIIIe siècle], 1m40 sur 1m10. [Arch. nationales, série N., n° 11, 6].

Argent, Cher, ch.-l. de canton. CHASTILLON (Claude DE). Vue des ville et place forte d'Argent. (Extr. de la Topo, de la France. Paris, 1615). [B. de B., E. 1240].

Argenton, Indre, ch.-l. de canton. BENOIST. Le lias entre Argenton et Gargilesse, s. l., 1889, in-8. — CONTRAT d'échange entre le roi et le duc d'Orléans de différentes terres, parmi lesquelles celle d'Argenton. Paris, 1771, in-4. [B. de B., E. 1315]. — DAMODRETTE (Abbé). Existe-t-il des cavernes à ossements? Ont-elles été exploitées ? [Caverne d'Argenton]. (Congrès archéol. de France, tom. XL. Châteauroux, 1874, pag, 83). — Esq. pitt. du dép. de l'Indre. 1882, in-4, p. 189). — GEORGE SAND. La Creuse de Fresselines à Argenton. (Promenade autour d'un village.) — GROSSET. Recherches historiques et statistiques sur la ville d'Argenton et son


80 ARGY — AUBIGNY-SUR-NÈRE

territoire. Châteauroux, Migné, (s. d.) [1843], in-8. [B. de B., E. 1323].

— LA TRAMBLAIS (DE). Les voies romaines dans les environs d'Argenton. 1864, in-8; nouv. édit. 1871, gr. in-8. — LAURIÈRE (Jules) et LENAIL. Argenton, Saint-Marcel, av. fig. (Congrès archéol. de France. Châteauroux, tom. XL, 1884, pag. 690). — LENSEIGNE. Rapport sur les voies romaines dans les environs d'Argenton, av. carte. (Ibid., pag. 267); Le même. Tours, 1871, in-8.—PARATRE. Lettres patentes de Charles VII au sujet des fortifications de Saint-Marcel-lès-Argenton. (Rev. du Centre, 1886). — PLAN d'Argenton, avec indication de la chapelle de l'hôpital, [Arch. nationales, série F. 14, n° 138]. [B. de B., E. 1242].

— VOISIN (Abbé). Notice sur les statuettes chinoises découvertes à Argenton. (Congrès archéol. de France. Châteauroux, t. XL, 1874, pag. 626).

Argy, Indre, canton de Buzançais, commune.

(Esq. pitt. du dép. de l'Indre. 1882, in-4, pag. 373). — HUBERT

(Eugène). Les droits honorifiques de la châtellenie d'Argy. La course

aux éteufs. (Rev. du Centre, 1885); tirage à part. Châteauroux, 1885,

in-8.

Arnaize. Voir : SAINT-AMBROIX.

Asnières-lès-Bourges. Voir : BOURGES (Banlieue).

Assigny, Cher, canton de Vailly, commune.

REQUÊTE et pièces justificatives des habitants de la commune d'Assigny à S. E. M. le Ministre des Cultes et de la Religion [vers 1793], [B. de B., E. 1425].

Aubels (Les). Voir : SANCERRE. Aubigny-sur-Nère, Cher, c.-l. de canton.

CHASTILLON (Claude DE). Vue des ville et place forte d'Aubigny. (Topo, de la France. 1615). [B. de B., E. 1240]. — CONGRÈS général des Agriculteurs du Centre, première session, tenue à Aubign3r, 24-26 mai 1845. B., 1845, in-8; — Deuxième session tenue à Bourges, 1418 avril 1846. B., 1846, in-8. — DUVERGIER DE HAURANNE. Discours prononcé dans un dîner offert par les habitants d'Aubigny le 13 août 1840. Sancerre, Dubosc, 1840, in-8. — GUILLAUMIN. Comice agricole d'Aubigny, rapport pour l'année 1840, in-8 ; — Rapport sur le concours d'instruments de culture du 29 mai 1845. B., Jollet-Souchois, in-8,4 pages. — MÉMOIRES pour l'enregistrement de l'érection de la sirie d'Aubigny en duché-pairie en faveur du duc de Richemont. [XVIIIe siècle]. [B. de B., E. 1465.] — PORCHERON (S.-F.). Notice sur Aubigny composée pour accompagner l'envoi à une exposition de Londres des produits de l'ancienne seigneurie des Stuarts. (Mém.


AUBUSSON — AVERMES 81

de la Soc. hist. du Cher, 1896, pag. 231). — RELATION du voyage du Roi, depuis son départ de Paris jusqu'à ce jourd'hui, 6 octobre 1651, arrivée à Aubigny, 1651, in-4. [B. N., tom. II, 4 B, 2028]. — SOYER (Jacques) . Donation par Charles VII à Jean Stuart des terres de Concressault et Aubigny. [1557-1558]. (Mém. de la Soc. hist. du Cher., 1899, pag. 19). — VOGUÉ (Mis DE). Mémoire sur l'amélioration dès terres du Boucard et d'Aubigny et sur la ferme de Mazières. Paris, 1861, in-8. [B. de B.].

Aubusson, Creuse, ch.-l. d'arrondissement (anc. duché de Berry).

BARBIER DE MONTAULT. A propos des manufactures de tapisseries d'Aubusson et de Felletin. (Bullet. de la Soc. archéol. et histor. dû Limousin, tom. XIII, 1863, pag. 140). — GRAVIER (L.). Un industriel artistique au XVIIIe siècle. La tapisserie d'Aubusson. Paris, Pion, 1886, in-8. — MONT AIGLON (A. DE). Manufactures de la tapisserie d'Aubusson et de Felletin, 1619. (Nouv. arch. de l'art, français, tom. I, 1872). — PÉRATBON (C). Origines de la manufacture de tapisseries d'Aubusson. Limoges, 1860, in-8. (Extr. du C.-R. de la 23e session du Congrès scient, de France, tenue à Limoges en septembre 1859); — Notice sur les manufactures de tapisseries d'Aubusson, de Felletin et de Bellegarde. Limoges, 1861, in-8 ; — Sur les tapisseries d'Aubusson [ XVe siècle]. (C.-R. de l'Institut des prov. de France, 1866, pag. 68) ;

— Histoire d'Aubusson, la vicomte, la ville, les tapisseries, la maison d'Aubusson. Limoges, 1886, in-8; — Notre-Dame du château d'Aubusson. (Mém. de la Soc. des sc. natur. et archéol. de la Creuse, tom. IV, 1862, pag. 144);— Liste des maîtres tapissiers et maîtres peintres de l'ancienne manufacture d'Aubusson. (Ibid., tom: V, 1882, pag. 81) ; — La villa gallo-romaine de la Cube. (Ibid., 1891, tom. VIII, pag. 260); — Objets d'art religieux à Aubusson, av. fig. (Ibid., 1891, pag. 324) ; — Les Anglais dans la Marche. (Ibid., 1893, tom. IX, pag. 21) ;

— Essai de catalogue descriptif des anciennes tapisseries d'Aubusson et de Felletin. Limoges, 1894, 1 vol. in-8. — SCHICKLER (Ch. DE). Le Protestantisme dans la Marche et l'Eglise d'Aubusson. (Bullet. dé la Soc. de l'hist. du Protestantisme, tom. XXX, 188 1, pag. 241 et 289). — THOMAS (Antoine). Les Archives du comté de la Marche, conservées au château d'Aubusson au XVe siècle. (Biblioth. de l'Ecole des Charles, 1881, pag. 36).

Avermes, Allier, canton de Moulins, anc. duché de Berry et anc.

diocèse de Bourges. De BROC DE SÉGANGE. Extrait des archives du château de Ségange,

6


82 AVORD — BAUGY

Nivernais, Bourbonnais, Berry. Moulins, 1895, in-8. [B. de B., 2e série, 842; 3e série, 23].

Avord, Cher, canton de Baugy, commune. BUHOT DE KERSERS. Sur les églises d'Avord, de Soye, de Sancergues et de Jars. (Bullet. de la Com. d'hist. et d'archéol. du diocèse de Bourges, 1869, pag. 160). — CHOULOT (DE). Notes sur le Camp d'Avor et le Berry. Bourges, 1872, 3 parties, in-8. — RAILLARD (Célestin). Vingt jours au Camp d'Avor, souvenirs d'un réserviste, suivi de : Les armées de la Loire en 1870 par le lieutenant-colonel d'A. [d'Auvergne]. Orléans, 1887, in-8. — VIGNAT. Notes sur les archives seigneuriales d'Avor et de Farges-en-Septaine, av. pl. Paris, 1878, in-8.

Barlieu, Cher, canton de Vailly, commune. LE DIRECTOIRE du district d'Aubigny aux municipalités, sur le renversement de l'arbre de la Liberté dans la commune de Barlieu. 15 germinal an III. Gien, an III, in-4. [B. de B., E. 1426, tom. III, n° 7].

Barre (Château de la). Voir : CIRON. Barzelle, Indre, canton de Poulaines, commune. NOTICE historique sur l'abbaye de Barzelle (Indre). (Rcv. du

Centre, 1889).

Baugy, Cher, ch.-l. de canton.

BERRY (Victor). Topographie du camp d'Alléan près Baugy. B., 1856, in-8; — Sur les stèles d'Alléan près Baugy. B., 1857, in-8; — Description des monuments funéraires gallo-romains de Baugy av. 19 pl. (Mém. de la Com. hist. du Cher, 1857, pag. 129). — BUHOT DE KERSERS. Communication sur les antiquités d'Alléan à la Commission diocésaine, 15 mars 1878. (Semaine religieuse, 1878, pag. 244) ; — Le théâtre gallo-romain d'Alléan. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1887, pag 63). — CHASTILLON (Claude DE). Vue du château de Baugy. (Extr. de la Topo, de la France, 1615). [B. de B., 1240]. — CHOUSSY. Nouvelles découvertes de tombeaux et de vases gallo-romains près de Baug3r. (L'Investigateur, journal de l'Institut, tom. XXIV, 1852, pag. 239); — Tombeaux et camp romain découverts à Baugy. (Ibid., t. XXVIII, 1856, pag. 289). - DUMOUTET (Jules). Dessins lithographies des stèles du cimetière gallo-romain d'Alléan. B., 1856. — LAMBERT. Baugy pendant la Révolution, extrait de la monographie agricole de Baugy. [Mém. de la Soc. hist. du Cher, 1898, pag. 234). — ROUVRE (Lt-Colonel DU). La guerre de Jules César en Berry. Etude relative aux camps de Maubranches, d'Alléan et d'Avor. (Rev. du Berry, 1864, pag. 79).


BEAUMONT — LE BERRY 83

Beaumont. Voir : MENETOU-SALON.

Beffes, Cher, canton de Sancergues, commune.

CORBIN (Eugène). De l'énergie civique, Brécy et Beffes, 3 novembre 1851. B., 1851, in-8. — LA TOUR D'AUVERGNE (Mgr DE). Sur des pièces d'or du XVIe siècle trouvées à Beffes. (Bullet. de la Com. d'hist. et d'archéol. du dioc. de Bourges, 1868, pag. 51).

Bélâbre, Indre, ch.-l. de canton.

CHARLEMAGNE (Edmond). La forge de Bélâbre au XVIIIe siècle. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1901, pag. 281). — (Esquisses pittoresques de l'Indre, 1882, in-4, pag. 259 et 267). — HUBERT. Le château de Puyrajoux. (Diction, histor. de l'Indre, pag. 157).

Bengy-sur-Craon, Cher, canton de Baugy, commune.

CHASTILLON (Claude DE). Vue du château de Bengy. (Extr. de la Topo. de la France, 1615). [B. de B., E. 1240]. — GRANDJEAN (Capitaine). Rapport sur les fouilles exécutées à Bengy-sur-Craon eh octobre 1895. (Mém. de la Soc. des Anliq. du Centre, tom. XXI, 1895, pag. 21). —RIBAULT DE LAUGARDIÈRE. Les noces de campagne en Berry et principalement à Bengy-sur-Craon. B., 1885, in-8. [B. de B., E. 1350].

Bernay. Voir : CHAUTAY (Le).

Berry, Cher, canton de Mehun, commune.

RIBAULT DE LAUGARDIÈRE. Sur des sépultures norvégiennes trouvées à Fontillet, commune de Berry. (Bullet. de la Com. d'hist. et d'archéol. du dioc. de Bourges, 1875, pag. 329, 333, 337, 358). Berry (Le), ancienne province du royaume de France, formant

aujourd'hui les départements du Cher et de l'Indre et une partie

des départements de l'Allier, de la Creuse, du Loir-et-Cher et du

Loiret.

GÉNÉRALITÉS

BUHOT DE KERSERS (A.). Histoire et statistique monumentale du département du Cher, avec nombreuses gravures et table générale. B., Tardy-Pigelet, 1878-98, 8 vol. in-4. — ESQUISSES pittoresques du département de l'Indre par MM. de la Tramblais et de la Villegille, avec nombreuses gravures. Châteauroux, 1854, gr. in-8; Nouv. édition complétée par J. de Vorys. Châteauroux, Aupetit, 1882, 1 vol. in-4. — FRÉMONT (Aug.). Le département du Cher, topographie, histoire, statistique et archéologie. B., Pigelet, 1862, 2 vol. in-8. —


84 LE BERRY : GÉOGRAPHIE

HUBERT (Eug.). Dictionnaire historique, géographique et statistique de l'Indre. Châteauroux, 1889, gr. in-8. — RAYNAL (Louis). Histoire du Berry, dépuis les temps les plus anciens jusqu'en 1789. B., Vermeil, 1844, 4 vol. in-8. — THAUMAS DE LA THAUMASSIÈRE (G). Histoire de Berry, réimp. de l'édition de 1689, par Chevalier de Saint-Amand. B., Jollet, 1864-65, 4 vol. gr. in-8,

GÉOLOGIE DOUVILLE (H.) et JONDY. Note sur la partie moyenne du terrain jurassique dans le Berry. (Bullet. de la Soc. géol. de France, 1874-75, pag. 93). — GBOSSOUVRE (A. DE). Sur le métamorphisme des calcaires jurassiques au voisinage des gisements sidérolithiques. (Ibid., 1880-81, pag. 277) ; — Etude sur les gisements du minerai de fer du centre de la France. (Ibid., 1886, pag. 311 ) ; — Observations sur l'origine du terrain sidérolithique. (Ibid., 1887-88, pag. 287) ; — Observations à propos de la communication de M. de Launay sur le terrain permien de l'Allier. (Ibid., 1887-88 pag. 366) ; — Les gisements de phosphate de chaux du centre de la France. (Annales des mines, tom. VII, 1885, pag. 361). — LAPPARENT (A. DE). Notes sur la formation de l'argile à silex. (Bullet. de la Soc. géol. de France, 1890-91, pag. 305). — LAUNAY (L. DE). Etudes sur le plateau central. La vallée du Cher dans la région de Montluçon. (Bullet. du service de la carte géol. de France, tom. IV, 1892-93, pag. 289).

GÉOGRAPHIE ANNIUS VITERBIENSIS (J.). Commentaria super opéra divers, auctorum de Antiquitatibus loquentium. Romoe,1498, in-fol. ; 2° édit. Antiquitatum variarum volumina XVII. Paris, 1512. [Cet ouvrage contient des récits fabuleux sur les origines de Bourges, recueillis par Chaumeau]. — ANVILLE (J.-B. Bourguignon d'). Eclaircissements géographiques sur l'ancienne Gaule. Paris, Ve Estienne, 1741, in-12; — Notice sur l'ancienne Gaule. Paris, 1760, in-4. — BALTET (J.-B.). Description des villes des Gaules. Besançon, 1734, 3 vol. in-fol. — BELLEY (Abbé Augustin DE). Mémoire sur l'ordre politique des Gaules qui a occasionné le changement de nom de plusieurs villes. (Mém. de l'Acad. des Inscriptions et Belles-Lettres, tom. XIX, 1744-46, pag. 495). — DRAPEYRON (L.). L'Image de la France sous les derniers Valois et les premiers Bourbons. [XVe-XVIIe siècles]. (Revue de Géographie, tom. XXIV, 1889, pag. 1). — EXPILLY (L'abbé J.-Joseph). Dictionnaire géographique de la France et des Gaules, 1762-1770, 6 vol. in-fol. [On y remarque un article sur Montrond].


LE BERRY : GÉOGRAPHIE 85

GÉNÉRALITÉ DE BOURGES (Division de la) en sept élections. [Manuscrit in-4 du XVIIIe siècle]. [B. de B., E. 1518-1241] ; — DIVISION de la Généralité de Bourges en vingt-quatre arrondissements. [Manuscrit in-4.] [B. de B., E. 1517-1240] ; — Tableau de la Généralité de Bourges en vingt-quatre divisions ou arrondissements, feuille manuscrite, in4, imprimée en 1784 par les soins de l'Assemblée provinciale du Berry. [B. de B., E. 1240]. — DEY DE SÉRAUCOURT. Mémoire sur la Généralité de Bourges, dressé par ordre du duc de Bourgogne en 1697. Manuscrit [B. de B.] édité en 1844 par M. le Baron de Girardot. (Annuaire du Berry, 1844, 3e partie, pag. 1). — JAILLIOT (Albert). La province de Berry. Généralité de Bourges où sont les élections de Bourges, Yssoudun, Châteauroux, Le Blanc, La Châtre, Saint-Amand, La Charité [1707], carte in-fol. double. [B. de B., E. 1227]. — DEZOUCHE. La Généralité de Bourges, 1781, gr. in-fol. double, coloriée. — GUÉRARD (B.). Essai sur le système de division territoriale de la Gaule depuis l'âge romain jusqu'à la fin de la dynastie carlovingienne. Paris, 1832, in-8. — GUILBERT. Bourbonnais, Berry, Nivernais. Histoire générale et description géographique. Paris, 1846, in-8, avec planches. — HAUTESERRE (Ant.). Rerum aquitanicarum libri quinque. Tolosse, 1648, in-4 ; nouv. édit. Naples, 1777, 12 vol. in-8. [Dans le tome IV se trouvent des faits intéressant le Berry].— LABBE (Le P. Phil.). Pharus Gallioe antiquoe et Coesaris histor., etc. Vernacula Molinari, 1644, in-12; —Continuation de l'ancienne Gaule. Paris, 1645, in-12 ; — In pharum Gallioe Ph. Labbe disquisitiones, auct. Nicolas Sanson. Lutetioe Parisiorum, 1648, 2 vol. pet. in-12. — LA TRAMBLAIS (DE). De la signification et de la convenance des noms de lieux en Berry. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, tom. XIII, 1866, pag. 330).

— LOURIOU (J.-F.-A.). Essai d'interprétation de quelques noms de lieux gaulois. (Mém. de la Soc. histor. du Cher, 1868, pag. 129). —

NICOLAY (Nicolas DE). Description générale du Païs et Duché de Berry et Diocèse de Bourges, avec carte, 1567. Châteauroux, Aupetit, 1883, in-8 ; autre édition par V. Advielle, avec cartes. Paris, 1865, in-8.

— PÉRÉMÉ (A.). De la carte des Gaules et de quelques localités du Berry. (Renne du Berry, tom. I et II). — POSTEL (Guill.). Apologie contre les détracteurs des Gaules. Paris, Nivelles, 1552. — VALÈSII (Wad.). Notitia Galliarum ordine alphabetico digesta. Parisiis, 1675, in-fol. — WALCKENAER (Bon Ch.-Anastase DE). Géographie ancienne, historique et comparée des Gaules, avec atlas, Paris, 1839, 3 vol. in-8.


86 LE BERRY : CARTES

CARTES

BITURICUM ducatus, carte [manuscrite] du duché de Berry, pet. infol. [XVIe siècle]. [B. de B., E. 1236].— BERRY ducatus descriptio, légende : Millaria communis, pet. in-fol. (s. d.). [B. de B., E. 1237] ; — BITURICUM ducatus, légende : Millaria Galliae, av. la vue du portail et des tours de la Cathédrale (s.d.). [B. de B., E.1238]; —BITURICUM ducatus, in-fol. double, apud G. Wahl et P. Schenk. — BLAEU. Bituricum ducatus. Duché de Berry, 1630, in-fol. double, coloriée. — BOISSEAU. Nouvelle description du duché de Berry, 1644, in-fol. double. — BONNE Berri, Orléanois, Touraine, Nivernois, 1774, in-4 double. — CALAMEUS (Joannes) [Chaumeau]. Bituricum regionis exactissima descriptio, 1590, in-fol., coloriée. — CARTE [manuscrite] du Berry. [B. de B., E. 1236] (1). — CARTE [manuscrite sur parchemin] du duché et pays de Berry. Buzançais, 1757. [Bibliothèque nationale]. — CARTE topographique de la France, commencée par le corps des ingénieurs géographes, continuée par le corps d'Etat-Major et gravée au dépôt de la Guerre : 1° au 1/80.000e, 273 feuilles de 90 centim. sur 64 [11 pour le Berry] ; 2° au 1/200.000e, 82 feuilles de 80 centim. sur 57 [5 pour le Berry] ; 3° au 1/320.000°, 33 feuilles de 90 centim. sur 64 [2 pour le Berry]. Les feuilles au 1/80.000e ont été tirées par quart de feuille de 54 centim. sur 35 [36 feuilles pour le Berry] ; il a été fait de ces quarts de feuille un agrandissement au 1/50.000e, de 75 centim. sur 53 [36 feuilles pour le Bërry]. — CARTE géologique de la France au 1/80.000°, publiée par le Ministère des Travaux publics, d'après les cartes topographiques du dépôt de la Guerre, mêmes dimensions et divisions. — CARTE de la France dressée par le Service vicinal, par ordre du Ministère de l'Intérieur, au 1/100 0008, 590 feuilles de 57 centim. sur 45, tirage en couleurs [24 feuilles pour le Berry]. — CASSINI DE THURY (J.-Dom.), CAMUS et MONTIGNY. Carte de la France publiée sous la direction de l'Académie des Sciences. Paris, 1744-87, 183 feuilles de 92x60 centim. [Le Beny est compris en entier dans les feuilles : Poitiers, Loches, Châteauroux, Gien, Bourges, La Châtre, Cosnes, Nevers, Moulins]. — CRÉPY. Les provinces de Berry, Bourbonnois, Nivernois, divisées par élections, 1737, gr. in-fol. double, coloriée. — CREULY. Carte de la Gaule sous le proconsulat

(1) D'après le manuscrit de M. Rollet, il existe à la B-de B., sons le n° E. 1236, un recueil factice de cartes dont plusieurs manuscrites ; c'est parmi ces dernières que quelques-unes sont dénommées Berry ducatus : il y en a du XIIe, du XIIIe et du XVIe siècle. Pour éviter des doubles emplois, nous n'en avons cité qu'un petit nombre.


LE BERRY : CARTES 87

de César. Paris, 1864, in-8. — DONNET (Alexis). Atlas topographique de la France, réduit de Cassini au quart de son échelle. Paris, Langlois, 1817, 25 feuilles. — DUCHÉ (Le) de Berry, 1621, in-4. [B. de B., E. 1237]. — DUPAIN-TRIEL (Jean-Louis). Carte du Berry, d'après la grande carte de France de Cassini, 1780 (gravée aux frais du duc de Chârost).— FER (DE). Le Berry, Nivernois, Beauce et Sologne, 1713, in-fol. double, coloriée. — GALLICHER (Louis). Carte agricole, industrielle et commerciale des départements du Centre, pour servir à l'étude du chemin de fer de Bourges à Montluçon. Bourges, 1855, in-fol. [B. de B., 1359]. - GIRARDOT (Bon DE). Cartes géographiques de l'ancien Berry. Moulins. Desrosiers, s. d. (Extr. de l'Art en province, 1850, pag. 3). — HUNDIUS. Le duché de Berry, 1625, in-fol. double. — JANSONIUS. Bituricum ducatus, le duché de Berry, 1690, in-fol. double, en couleurs. — JOLLIVET (Jean). Carte du Berry en 6 planches, 1545, dédiée à Marguerite de Valois ; nouv. édit. Paris et Lyon, 1560. — MARTINET (Ludovic). Carte du Berry préhistorique. (Mém. de la Soc. histor. du Cher, 1878, pag. 1). — MERCATOR (Gérard). Berry ducatus, 1620, in-fol. double. — MÉRIAN. Bituricum ducatus, duché de Bercy, 1660, in-4 double ; — Vues et plans des châteaux et villes de France, Bourges, Sancerre, 1660. (Extr. de Topographie de la Gaule). — ORTELIDS. Carte du duché de Berry [XVIe siècle] (annexée à l'Hisloire du Berry de Chaumeau, 1598); nouv. édit., Anvers, 1603. — PAYS (Le) de Bourges et du Berrj', cartes in-4, (s. d.) [B.de B.,E.1227].— PÉRIGOT(C1I.). Carte de la Gaule pour servir à l'intelligence des Commentaires de César, gravée par Lefèvre. Paris, Delagrave, 1866. — PEUTINGER. Fragmenta tabula; antiquoe, in quis aliquot per romanas provincias itinera. Ex Peutingerorum bibliotheca. Venetiis, 1591, apud Aldum, in-4; nouv. édit. par F.-Chr. de Scheyb, 1753, gr. in-fol.; nouv. édit. par Fortia d'Urbain, 1845 ; dernière édit. agrandie et divisée par zones, avec texte et notes explicatives, par Ernest Desjardins. Paris, 1866-76, gr. in-fol. [La Gaule biturige forme la planche B., segm. I]. — DESJARDINS (E.). Communication au sujet de la table de Peutinger. (Bullet. de la Soc. de Géographie, 1870, pag. 390). [B. de B., E. 541], — PIERRE (J.). Cartes et plans relatifs au Berry. (Bullet. de la Soc. académ. du Centre, tom. I, 1898, pag. 233). — PIERQUIN DE GEMBLOUX. Carte géomonétaire du Berry. B., 1838, in-4. [B. de B., E. 1238]. — ROBERT DE VAUGONDY. Gouvernements généraux du Berry, du Nivernais et du Bourbonnais, 1753, gr. in-fol. double. — SYMONÉE (Gabriel) et CALAMÉE. Charte du Berry et Limaine d'Auvergne. Tours, 1592. in-fol. double.


88 LE BERRY : ITINÉRAIRES, VOYAGES

(Légende en lieues gauloises). — TARDIEU. Le gouvernement de Berry, 1790. gr. in-fol. colorié. — TARIDE. Grande carte cycliste du Centre de la France. Deux feuilles : Bourges-Est et Bourges-Ouest, de 86 centim. sur 68, tirage en couleurs. — TASSIN. Carte du Berry, 1635, in-fol. double.

ITINÉRAIRES, VOYAGES

ACHARD (Amédée). Itinéraire des chemins de fer du Centre : 1° Orléans, Nevers, Moulins, Varennes ; 2° Vierzon, Châteauroux. Paris, Hachette, 1852, in-18. — ALARY (L.-J.). Chemins de fer du Centre : Itinéraire d'Orléans à Moulins. Moulins, Thibaud, 1853, in-18.

— ARDILLAUX. Etude d'une partie de la voie romaine entre la Vienne et la Gartempe. (Bullet. de la Soc. des Antiq. de l'Ouest, tom. X, 186264, pag. 213 et 257). — BERRY (Victor), Voies romaines du Berry. (Congrès archéol. de France, tom. XVIII, 1852, pag. 143) ; — Bapport sur les voies romaines du Beriy. (Com. histor. du Cher, 1854, pag. 6).

— BERTRAND (Alexandre). Les voies romaines dans les grandes voies des itinéraires. Résumé du travail de la Commission de la Topographie des Gaules. Paris, Didier, 1863, in-8, 67 pages, — BOUILLET (J.-P.). Promenade archéologique de Clermont à Bourges par Montferrand, Néris, Montluçon, Saint-Amand. B., Vermeil, 1839, in-18. — BOURGOIN (Dr). Lettre à M. Desplanqués sur quelques voies romaines du Berry et lé système itinéraire de la Gaule centrale. Romorantin, 1863, in-8, 9 pages. — BOYER (Hippolyte). Les voyageurs anciens du Berry : Everard, Golnitz, Hentzner, Jodocus Sineerus, Quado. (Almanach du dépari, du Cher.B., Pigelet, 1858 à 1861). [Sous ce titre M. Boj'er a réuni les traductions annotées des parties des ouvrages

ouvrages ces auteurs concernant le Bercy]. — CHAPUY et DEROY. Album pittoresque de Bourges à Orléans. Orléans, 1849, in-4. [B. de B., 1378]. — CHEMIN de fer de Paris, Orléans, Tours, Vierzon et Bourges. Itinéraire descriptif, historique et pittoresque illustré, avec carte. Paris, V. Gervais, 1849, in-18. — CHERGÉ (DE). Note sur la voie romaine de Poitiers à Bourges. (Mém. de la Soc. des Antiq de l'Ouest, tom. XI, 1844, pag. 45). — COUP D'OEÎL sur le Bercy. Bordeaux, 1878, in-8. (Extr. du Bullet. de la Soc. de Géogr. commerciale de Bordeaux, 1878, n° 5). — COÛTANT (Jules). Le Beny de George Sand. (Revue archéologique du Berry, 1898). — DESCHANEL (Emile). A pied et en wagon. Excursions et impressions de voyage en Bercy, à Bourges, Issoudun, etc. Paris, Hachette, 1862, in-18. —

DESPLANQUES (A). Lettre sur quelques voies romaines du Berry. Rô-


LE BERRY : ITINÉRAIRES, VOYAGES 89

morantin, Joubert, 1867, in-8, 7 pages. — EVERARD (Jean-Second). Itinerafia tria per Galliam, 1532-1533. — GOLNITZII (Abraham). Ulysses belgico-gallicus. Leyde, 1631, pet. in-12. — GUIDE pittoresque du voyageur en France, départements du Cher, Indre, Nièvre, Allier, Creuse, Haute-Vienne, Corrèze. Paris, Didot, 1835, in-8. — [HAIGNERÉ]. Itinéraire étymologique de Saint-Amand à Bourges, par un amateur d'antiquités. 1835, in-32. — HENTZNER (Paulus). Itinerarium Germanioe, Gallioe, etc. Norimbergoe, 1612, pet. in-4; nouv. édit. Lipsioe, 1681, in-8. — HIVER DE BEAUVOIR. Orléans, Vierzon, Bourges. Itinéraire sur le chemin de fer d'Orléans à Bourges, avec carte. Orléans, 1847, in-16. — ITINÉRAIRE de Bourges à Orléans. B., David, 1882, in-18. — JOANNE (Collection des Guides) : De Paris à Orléans et Bourges. Paris, Hachette, 1861, in-18; — Auvergne et Centre. Paris, Hachette, 1892, in-18 ; — Paris à Agen par Vierzon, Châteauroux, Limoges, Périgueux. Paris, Hachette, 1867, in-18. — JODOCUS SINCERUS [Zinzerlungen]. Itinerarium Galliie et findimarum regionum. Lugduni, 1612, in-12.— LA SAUSSAYE (DE). Mémoire sur la voie romaine d'Orléans à Bourges, avec carte, 1867, in-8, 24 pages. (Mém. lu à la Sorbonne : Archéologie, tom. V, 1867, pag. 107). — LA TRAMBLAIS (L. DE). Mémoire sur la voie romaine d'Orléans à Bourges. Paris, Imp. Nle, 1867, in-8. — LONGUEMAR (DE). Etudes sur la voie romaine d'Orléans à Bourges. (Mém. de la Soc. des Anliq. de l'Ouest, tom. XXXIII, 1868, pag. 33); — Rapport sur le travail [manuscrit] relatif aux voies romaines soumis à l'appréciation de la Société par M. de Matty de la Tour. (Bullet. de la Soc. des Anliq. de l'Ouest, tom. XII, 1868-70, pag. 123). — MÉRIMÉE (Prosper). Notes d'un voyageur dans le Midi de la France. Paris, 1835, in-8 ; — Notes d'un voyage archéologique de Bourges en Auvergne et en Limousin. Paris, 1838, in-8. — MONTMARCHÉ (Marcel). Chemin de fer d'Orléans. Le Berry au pays de George Sand, illustré par André des Gachons. Paris, 1899, in-18, avec 39 gravures et 4 portraits. [B. de B., 1553]. — OFFROY (Victor). Hymne au Soleil. Une excursion dans le Berry et la Touraine. Clermont (Oise), 1874, in-8. — PÉAN et CHARLOT. Excursions artistiques sur les bords du Cher, 1843, in-8, avec planches. — QUADO (Mathias). Delitioe Gallioe, sive itinerarium per universam Galliam. Francfort, 1603, avec carre, in-8 et in-4. — SAINTENOY. Orléans, Berry, Touraine, Blésois. Notes de voyage, Paris. 1888, in-8. — SAINT-VENANT (DE). Voies romaines antiques manifestées par la nature de la végétation. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. XII, 1868-70, pag. 71); — Fonds de cabanes


90 LE BERRY : HISTOIRE : PÉRIODE GALLO-ROMAINE

néolithiques. (Ibid., tom. XIX, 1892, pag. 1). — VOYAGE (Un) par le chemin de fer du Centre, suivi d'un voyage de Paris à Orléans à vol d'oiseau. Paris, Chaix, 1847, in-16.

HISTOIRE : PÉRIODE GALLO-ROMAINE

ADMALE (DUC D'). Alésia, étude sur la campagne de Jules César en Gaule. Paris, Claye, 1858, in-8. (Extr. de la Revue des Deux-Mondes).— AVENTINI (JOS.). Annalium Boïorum libri VII, cura Nic.-Hier.Grudlingii, 1710, Lipsioe, in-fol.— BARAILLON. Recherches sur plusieurs monuments celtiques et romains du centre de la France. [Les Cambiovicenses, l'ancienne ville romaine de Néris, ruines de plusieurs villes romaines en Bercy: Huriel, Montluçon, Toulx, etc.] Paris, 1806, in-8.— BERRY (V). Etudes historiques sur les monnaies et le monnayage des Romains dans les Gaules, avec planches. Paris, 1852, in-8. — BLANDON [de Vierzon]. Notice sur les antiquités du Berry. [Manuscrit (1820), in-4 de 394 pages, communiqué à la Société des Antiquaires de France en 1838].— BOREL (Petrus). Recherches sur les antiquités gauloises et françaises. Paris, 1655, in-4. — BOYER (Hipp.). Mémoire sur les divinités bituriges Mars Cocosus et Solimara. 1875, in-8, 45 pages. (Mém. de la Soc. histor. du Cher, 1876, pag. 1) ; — Correspondance archéologique, lettre à M. Pérémé. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1862-1863, pag. 101); — César chez les Bituriges. B., 1865. in-8, 37 pages. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, tom. XI, 1863-64, pag. 339). — BRAULT (Dr). Des âges ante-historiques. (Mém. de la Soc. histor. du Cher, 1868, pag. 185). — BRÉAN (Adolphe). Jules César dans les Gaules : Geuabum, les Boïens, Villadunum, Noviodunum, etc...Orléans, Gatineau, 1869, in-8 ; — Itinéraire de l'expédition de César d'Agendicum à Gergovia Boïorum et à Avaricum, &\tcplanches. Orléans, Gatineau, 1865, in-8. — BUHOT DE KERSERS. Tumuli et forteresses en terre. B., 1869, in-8, 32 pages. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1868, pag. 49) ; — Lettre à M. de Cougny sur l'histoire probable des murs de ville antérieurs à l'invasion des barbares. (Bullet. monum. de la Soc. fr. d'archéol., 1873, pag. 640) ; — Réponse à M. B. Ledain. (Ibid., tom. XL, 1874, pag. 83); — Réplique de M. B. de K. à M. Ledain. (Ibid., pag. 184) ; — Lettre de M. LEDAIN sur les fortifications gallo-romaines. (Ibid., pag. 385) ; — Un dernier mot de M. B. de K. à M. Ledain. (Ibid., p. 466) ; — Lettres sur les fortifications gallo-romaines. (Ibid., tom. XXXIX, 1893, pag. 610) ; — Recueil des inscriptions gallo-romaines du Berry. (Congrès archéol. de France. Châteauroux, tom. XL, 1874, pag. 183) ; — Essai de clas-


LE BERRY : HISTOIRE : PÉRIODE GALLO-ROMAINE 91

sification des enceintes fortifiées en terre. (Bullet. monum. de la Soc. fr. d'archéol., tom. LII, 1886, pag. 594), avec fig. et pl. ; — Classement des enceintes de terre. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. XXII, 1879, pag. 71) ; — Objets du dernier âge du bronze et du premier âge du fer découverts en Bercy. (Ibid., 1889-90, pag. 305). — CAESAR (Caius-Julius). Commentaria de bello gallico. Parisiis, Barbou, 1755, 2 vol. in-12. [La guerre chez les Bituriges se trouve au livre VII, tom. II, pag. 448], avec carte ; trad. franc, par de Toulongeon, 1813, 2 vol. in-8; autre trad. par Artaud, coll. Panckouke, 1832, 3 vol. in-8. — CATHERINOT (Nic.). La Gaule grecque, 3 août 1683, in-4, 8 pages. [B. Nle, Rés. Z., 1529] ; nouv. édit. B , 1878. [B. de B., F. 1128] ; — Les antiquités romaines du Berry, 28 juillet 1682, in-4, 8 pages. [B. Nle, Rés. L., J3., 15]. — CESSAC (DE). Le bronze dans l'ouest de l'Europe aux temps préhistoriques. (Congrès Archéol. de France. Châteauroux, tom. XL, 1874, pag. 129). — DUCHALAIS (Adolphe-Ursin). Description de monnaies gauloises, monnaies bituriges. Beaugency, 1846, in-8. — DUMOUTET. Mémoire sur la marche de Jules César dans les Gaules et spécialement en Berry. B., 1863, in-8 ; — Inscriptions romaines trouvées en Bercy. (Bullet. de la Com. d'hist. et d'archéol. du dioc. de Bourges, 1870, pag. 184). — FALLUE (Léon). Carte de l'itinéraire de César et de ses lieutenants dans les Gaules, gravée par Ehrard, 1862 ; — Sur les mouvements stratégiques de César et de Vercingétorix avant le siège d'Alésia. (C.-R. de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 1868, tom. II, pag. 209), — GOY (Pierre DE). Les âges du bronze et du fer en Berry. (Cong. archéol. de France, 65e sess., 1898, pag. 141); — GUILLARD. Des marges, mardelles ou margelles, avec pl. (Cong. archéol. de France, tom. XL, 1874, pag. 144). — HÉLIE (Aug.). Alise et Vercingétorix. Paris, 1867, in-8, 47 pages.— HEUZEY (Léon). Les opérations militaires de J. César. Paris, 1886, gr. in-8, avec cartes.— LACARRY (P.AEgid.). Histoire de la Gaule sous les préfets du prétoire, 1675. (Extr. de l'Histoire romaine de Jules César à Constantin). — LA VILLEGILLE (DE). Mémoire sur les excavations connues sous le nom de mardelles. (Mém. de la Soc. des Anliq. de France, tom. IV, 1838, pag. 144). — LEFORT (A.). Aqueduc romain découvert dans les travaux du chemin de fer de Bourges à Cosne. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. XX, 1893-94, pag. 23, avec 2 pl.). — LEJEAN (G.). La Gaule de l'anonyme de Ravenne. (Bullet. de la Soc. de Géographie, tom. LXVI, 1856, pag. 185). — LONGNON (Aug.). Observations sur le pagus voragensis et le pagus lepidiacensis. (Bullet. de la Soc. des Antiq. de France, tom. XXIII, pag. 203, et tom. XXIV, pag. 104). — MAR-


92 LE BERRY : HISTOIRE : MOYEN-AGE

TIN (Dom Jacques) et MONTFAUCON. Histoire des Gaules et des conquêtes des Gaulois, 1754, 2 vol. in-4. — MARTINET (Ludovic). Le Bercy préhistorique avec carte et pl. B., 1878, in-4. (Mém. de la Soc. hist. du Cher, 1882, pag. 1). — MATHIEU (P.-P.). Vercingétorix et César à Gergovie chez les Arvernes. Clermont-Ferrand, 1862, in-8, avec carte et pl. — MONNIER. Vercingétorix et l'indépendance gauloise. Paris, 1874, in-12. — PALLET (L'abbé Félix). Explication et description des monuments gaulois, romains, etc., du Berrj', avec grav. B.. 1784, in-8. — PALUSTRE (L.). Découvertes archéologiques en Bercy. Caen, 1889, in-8, 18 pages avec fig. — PIERQUIN DE GEMBLOUX (Claude-Charles). Dissertation sur les Kubades des Bituriges Cubes. B., 1840, in-8 ; — Histoire des Gaulois avant l'invasion romaine. (Extr. de : Bourquelot et Mauiy, Littérature française contemporaine, tom. VI, pag. 13) ; — Paléographie gauloise. B., 1841, in-8. (Ibid , tom. VI, pag. 13). — PISTOLET DE SAINT-FARGEAU. Observations sur le lieu où a été livrée la bataille entre César et Vercingétorix avant le siège d'Alésia. Paris, Dumoulin, 1863, in-8, 20 pages. — SAINT-VENANT (DE). Essai sur la théorie des mardelles. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. XV, 1887-88, pag. 9) ; — Découverte d'objets préhistoriques, avec planches. (Ibid., tom. XVI, 1889, pag. 109) ; — L'industrie du silex dans le Centre de la France, en Bercy et notamment en Touraine dans les temps préhistoriques, et dissémination de ses produits. Tours, Deslis, 1891, gr. in-8, 16 pages. (Mém. de la Soc. archéol. de Touraine, tom. XXXVI, 1891, pag. 269). — SALIGNY (F. DE). Notes sur les antiquités romaines du Bercy [1806]. (Mém. de la Soc. des Anliq. du Centre, tom. III, 1869, pag. 37). — VOISIN (L'abbé). Instruments en silex trouvés en Bercy. (Cong. archéol. de France, tom. XL, Châteauroux, 1874, pag. 79).

HISTOIRE : MOYEN-AGE

BERRY (Victor). Note sur un sceau de P. Troussebois. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. XII, 1885, pag. 233). — BUHOT DE KERSERS. Essai sur l'architecture religieuse en Bercy, avec pl. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. III, 1869, pag. 91) ; — Trouvailles faites en Bercy [Statère à Issoudun, Monnaies royales du XIVe siècle, Jeton d'Henriette de France]. (Ann. de la Soc. fr. de Numismatique, 1877-80, pag. 201) ; — Colonnes octogones dans les cimetières. (Bullet. monum. de la Soc. franç. d'archéol., 1877, pag.197) ; —Note sur l'architecture militaire en Berry. (Bullet. archéologique, 1885) ; — L'architecture religieuse en Berry, du XIe au XIIIe siècle. Conférence faite à Bourges.


LE BERRY : HISTOIRE : MOYEN-AGE 93

(Messager du Cher, 15 février 1888). — CASTELLANE (Cte DE). Les grands et les petits blancs de Charles VII à la croix cantonée et les monnaies d'or, frappés à Bourges. Châlons-sur-Marne, 1897, in-8,14 pages avec planches. — CHAMPEAUX (A. DE) et GAUCHERY. Les travaux de Jean de Berri. Paris, 1894, in-4. — CHÉNON (Emile). Les Bretons en Bas-Berry. (Communication à la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine), avec carte et plan. Rennes, 1884, in-8, 18 pages. — ÇOUGNY (G. DE). Lettre de M. de Caumont sur quelques antiquités du Berry, 1865, in-8. — DAMOURETTE (L'abbé). Du symbolisme dans les monuments religieux du Berry. (Cong. archéol. de France, Châteauroux, tom. XL, 1874, pag. 485) ; — Pourrait-on, d'après l'étymologie de leurs noms, indiquer les localités dont l'origine remonte aux époques celtique, romaine ou franque? (Ibid., 1874, pag. 84). —DES MÉLOIZES. Moules en terre cuite des médaillons de J.-B. Nini, avec 6 pl. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. II, 1868, pag. 307). — DUCHESNE (André). Les antiquités et recherches des villes, châteaux et places les plus remarquables de toute la France. (Abrégé de Fr. de Belleforest). Paris, 1629, in-8 ; édit. revue et augm., 1668, 2 in-12. — FAUCONNEAUDUFRESNE (Dr). Conférence sur les abbayes et châteaux du Bas-Berry. Châteauroux, 1877, in-12. — GAUCHERY(P.). De l'emploi des cercueils de pierre pour les constructions des églises à l'époque romaine. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. XXII, 1897, pag. 48).

— HAZÉ. Notices pittoresques sur les Antiquités et les Monuments du Berry. B., 1834, in-4, 60 pages avec 60 planches dont plusieurs en couleurs. [Album inachevé]. — HOFFMANN . Monnaies royales et seigneuriales trouvées en Berry. (C.-R. de la Soc. fr. de Numismatique, tom. V, 1874, pag. 28). — JENY (Lucien). Deux Croix de Jeanne d'Arc en Bercy. Châteauroux, 1895, in-8, 16 pages. (Extrait de la Revue du Centre, 1895). — LABBE (Phil.). Nova bibliotheca manuscriptorum librorum, sive spécimen antiquarum lectionum. Paris, 1643, in-4. — LA VILLEGILLE (DE). Notice sur des colonnes creuses ou lanternes existant au milieu d'anciens cimetières, in-8; (Extr. du Bullet. monum. de la Soc. franc, d'archéol., tom.VI, pag. 7);

— Notice sur un ancien coffret en bois. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1860-61, pag. 177). —LEBAIL. Du symbolisme des sujets de chasse représentés sur les tombeaux. (Cong. archéol. de France, Châteauroux, tom. XL, 1874, pag. 497). — LEBEUF (L'abbé). Recueil de divers écrits pour servir d'éclaircissement à l'histoire de France. Paris, 1738, 2 vol. in-12, avec fig. et cartes. — LENOIR (L'abbé). Spécimen de l'architecture monastique en Berry. [Fontgombaud, Chezal-


94 LE BERRY : HISTOIRE : TEMPS MODERNES

Benoît, etc...]. (Cong. archéol. de France, tom. XXXV, 1868, pag. 28).

— MATER (Daniel). Etude sur la numismatique du Bercy. L'atelier de Bourges sous les Capétiens. B., 1890, in-8. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1889, pag. 229). — MOULINET (L'abbé). Sur divers instruments liturgiques ail Moyen-âge. (Bullet. de la Com. d'histoire et d'archéol. du dioc. de Bourges, 1856, pag. 58). — PÉAN et CHARLOT. Excursions artistiques sur les bords du Cher, 1843, in-8, avec planches. — PIERQUIN DE GEMBLOUX. Histoire monétaire et philologique du Bercy. B., 1840, in-4, avec 17 planches. — RAYNAL (L.). Rapport sur quelques opuscules relatifs au Berry. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1856-57, pag. 256). — ROUBET. Note sur les établissements céramiques du Berry. (Cong. archéol. de France, tom. XXXV, 1868, pag. 73); — Collection de moules de céramique. (Mém. de la Soc. des Anliq. du Centre, tom. XVI, 1889. pag. 1, avec 20 planches). — SOYER (Jacques). Un faux diplôme carolingien. (Mém. de la Soc. hist. du Cher, 1898, pag. 63) ; — Analyse des actes de Charles VII, conservés aux Archives du Cher. (Ibid., 1898, pag 161);

— Description de six monnaies et médailles du XVIe siècle, intéressant le Bercy. (Ibid., 1898, pag. 251) ; — Etude sur trois documents apocryphes des Archives du Cher, attribués à la période franque. (Ibid., 1900, pag. 217).

HISTOIRE : TEMPS MODERNES

ADMINISTRATION PROVINCIALE. ARRÊT du Conseil d'Etat portant établissement d'une administration provinciale dans le Bercy, 12 juillet 1778. [B. de B., E. 1245] ; — LETTRE patente du roi du 9 mai 1779, concernant l'Adm. prov. du Beny. [B. de B., E. 1245] ; — PROGRAMME des prix accordés par l'Adm. prov. du Bercy, en vertu des délibérations de son assemblée de 1783 et 1784. [B. de B., E. 1245] ; — RÈGLEMENTS du Conseil concernant l'Adm. prov. du Berry, 23 août 1783 et 6 juin 1785. [B. de B., E. 1245] ; — PRÉCIS des délibérations de l'Adm. prov. du Bercy, rel. aux chemins et à la suppr. des corvées, 1785, in-4, 27 pages ; — ARRÊTÉ de la Commission intermédiaire de l'Adm. prov. du Bercy, 20 février 1789. [B. de B., E. 1245] ; — ADMINISTRATION intérieure des départements et des communes comparée avec l'administration provinciale du Bercy, par M. A. C. Paris, 1817, in-8.

APANAGE (LETTRES d') du duc Charles de Bercy, juin 1710. Paris, Vre Muguet, 1710. [B. de B., E. 1315] ; — EDIT d'août 1714 qui réunit au domaine de la Couronne l'apanage du feu duc de Bercy. Paris, 1714. [B. de B., E. 1315] ; — ARRÊT du Conseil qui maintient les princes


LE BERRY : HISTOIRE : TEMPS MODERNES 95

engagistes du domaine du Berry dans le droit de contrôle des acte» des notaires. Paris, 1727. [B. de B., E. 1316] ; — LETTRES patentes de juin 1776, portant remplacement et supplément d'apanage en faveur du Comte d'Artois dans la province du Bercy. B., 1777. [B. de B., E. 1315]. — ARRÊT du Conseil qui ordonne que les roturiers soient tenus de payer les droits de francs fiefs, 1723. [B. de B., 1316].

— ARRÊT du Conseil concernant les péages de la Sauldre, du Cher et de la Loire, 1727-1732. [B. de B., 1316].

ASSEMBLÉE provinciale du Berry. PROCÈS-VERBAL des séances de l'Assemblée, tenue à Bourges dans les mois de septembre et octobre 1780. B., Cristo, 1781, 1 vol. in-4. [B. de B., E. 1247]. — COLLECTION des procès-verbaux de l'Assemblée provinciale du Berri. B., Cristo, 1787, 3 vol. in-4. (Tome I, Assemblée de 1778-80, 2e édition ; tome II, Assemblée de 1783,2e édition; tome III, Assemblée de 1786.) [B. de B., E. 1245],

— PROCÈS-VERBAL de l'Assemblée du 18 mars 1789, in-8. [B. de B., E. 1247] ; — PROCÈS-VERBAL de l'Assemblée des 10, 11 et 12 mai 1789, in-8. — GIRARDOT (DE). Essai sur les Assemblées provinciales et en particulier sur celle du Berry (1778-1790). B., 1845, in-8. (Annuaire dit Berry, 1845, 3e partie, pag. 22). — AUBAISLE. L'antique traité d'alliance de la Marche et du Bercy [vers]. Guéret, Betoullè, 1822, in-8, 16 pages. [B. de B.]. — BLANCHET. Chroniques sur la Marche, le Limousin et le Bercy, 1862, 2 vol. — BOYER (Hipp.), Lettre de Charles VIII au bailli de Berry [1484] avec commentaire. (Mém. de la Com. hist. du Cher, 1857, pag. 215). — BRUNET (Th.) Abrégé chror nologique des grands fiefs de la Couronne, avec la chronologie des princes qui les ont possédés. Paris, Desaint et Saillant, 1759, pet in-8.— CATHERINOT (Nicolas). Les recherches du Beny, 1er juillet 1683, in-4, 8 pages [B. de B.], réimp. B., Sire, 1877, gr. in-8, 8 pages ;

— Le diplomataire du Bercy, 20 septembre 1683, in-4, 4 pages [B. de B.] ; réimp. B., Jollet, 1875, in-4, 4 pages ; — Les alliances du Berry, 16 décembre 1684, in-4, 4 pages. [B. de B., F., tom II, 14] ; — Le chronographe du Bercy, 18 décembre 1685, in-4, 8 pages [B. de B., E. 109] ; réimp. B., 1874, 8 pages in-8. — CHARTE (La) de l'érection des grands jours du Bercy, contenant le style et ordonnance d'iceux, etc., 12 juillet 1518, in-8, goth., 24 pages. [B. Nle, rés. F. 2286]. — CHARTIEB (Alain). Les croniques du feu roy Charles septième que Dieu absoulle, etc., Paris, Fr. Regnault, 1528, pet. in-fol., 80 feuillets ; réimp. Nevers, Roussin, 1594, in-4. — CHAUMEAU (Jean). Histoire de Berry, contenant l'origine, antiquité, gestes, prouesses, privilèges et libertés des Berruyers, avec particulière description du pays.


96 LE BERRY : HISTOIRE : TEMPS MODERNES

Lyon, Giyphius, 1566, pet. in-fol. — CHAZAUD. Une campagne de Louis XI, la Ligue du Bien public en Bourbonnais. Moulins, 1872, in-8. — COUPAS (P.). Petite histoire du Bercy. B., 1891, in-18. — DAMOURETTE (L'abbé). Les chevaliers bannerets du Berrj'. (Cong. archéol. de France, Châteauroux, tom. XL, 1874, pag. 622). — DESJARDINS (Abel). Mémoire sur la politique extérieure de Louis XI et ses rapports avec l'Italie. Angers, 1852, in-8, 63 pages. — DUROISEL (L'abbé). Deux seigneurs berruyers à la Conciergerie, 1608-1612. B., Pigelet, 1899, in-8, 27 pages. (Mém. de la Soc. des Anliq. du Centre, 1898, tom. XXII, pag. 199).

ETATS GÉNÉRAUX (1588). HARANGUE et proposition au roy sur l'union de toute la noblesse de France par Renaud de Beaune, garde des sceaux, archev. de Bourges. Paris, 1588, in-8, 22 pages; — REMONTRANCE faicte par Mgr le Garde des Sceaux de France et remerciement faict au roy par l'archev. de Bourges, s. d. [1588], in-8. [B. de B., E. 1518] ;

— BRIÈVE exhortation faicte aux Etats Généraux du Royaume par Mons. l'Archev. de Bourges sur le serment et l'édit d'union, etc., le mardi 18 d'octobre 1588, in-4. [B. Nle, Catal. de l'Hist. de France, tom. VI, n° 71] ; — REQUÊTE faicte au roy par Mons. l'Archev. de Bourges au nom des Estats pour le soulagement de son peuple et subjets, etc., le 25 novembre 1588, in-8. [B. Nle, Catal. de l' Hist. de France, tom. VI, pag. 33, n° 19] ; — PREMIÈRE remontrance faicte au roy par Mons. l'archev. de Bourges.... de ce qui est accru des tailles et impositions, etc., le 3 décembre 1588, ensemble les décharge et remise accordées par le roy... Blois, 1588, in-4. [B. Nle, Catal. de l' Hist. de France, tom. VI, pag. 33, n° 21] ; — SECONDE requête faicte au roy par Mons. l'Archev. de Bourges pour le soulagement du peuple avec la remise accordée aux députés du Tiers, 3 décembre 1588. Paris, in-8. [B. Nle, Catal. de l'Hist. de France, tom. VI, pag. 33, n° 20] ; — DÉCLARATION ou harangue faicte aux Etats tenus à Bloys par Mons. l'Archev. de Bourges, président de Testât ecclésiastique, XVe jour de janvier 1589. Bloys, Lhuilier, 1589, in-4. [B. Nle, Catal. de l' Hist. de France, pag. 33, n° 22].

ETATS GÉNÉRAUX (1789). LISTE officielle des membres de la Noblesse, du Clergé et du Tiers-Etat appelés à nommer les députés aux Etats Généraux de 1789, publiée par M. de Laugardière, in-8 ; — LETTRE du roy du 24 janvier 1789 pour la convocation des Etats Généraux, avec le règlement fait par le roi. Paris, 1789, in-8,15 pages. [B. de B., E. 1422] ;

— CATALOGUE des gentilshommes de Touraine et de Berry qui ont pris part ou envoyé leur procuration aux Assemblées de la Noblesse


LE BERRY : HISTOIRE : TEMPS MODERNES 97

pour l'élection des députés aux Etats Généraux de 1789, pub. par L. de la Roque et E. de Barthélémy. Paris, 1864, in-8. 32 pages ; — LETTRE de M. le Comte d'Antraigues à MM. les Commissaires de la Noblesse du Berrj'. Paris, 1792, in-8 ; — LISTE de l'ordre de la Noblesse à l'Assemblée de la province du Berry. B., 16 mars 1789; — CAHIER de l'ordre de la Noblesse de la province du Bercy. B., 1789, in-8, 42 pages. [B. de B., E. 1422] ; - CONTINUATION du cahier général de l'ordre de la Noblesse du Berry, 1789, in-4, 44 pages. [B. de B., E. 1422] ; — RAPPORT de MM. les Commissaires et arrêtés pris par la Noblesse à ce sujet, etc., le 28 mars 1789, in-8. [B. de B., E. 1422] ; — LISTE de l'ordre du Clergé à l'Assemblée des trois Etats de la province du Bercy tenue à Bourges le 16 mars 1789; — RESPECTUEUSES doléances de l'Eglise métropolitaine de Bourges, 1789. (Arch. parlent. Mavidal et Laurent, 1879, tom. VI, pag. 509); — CAHIERS des curés. Etude historique par M. Chassin d'après les brochures, cahiers et procèsverbaux manuscrits. Paris, Charavay, 1862, in-12 ; — DIRE de M. de Villebanois, curé de Saint-Jean-le-Vieil, sur la motion de l'Assemblée de Bourges, 1789, in-8 ; — CAHIER des doléances, pétitions et remontrances du Tiers-Etat du bailliage du Berry du 23 mars 1789. (Arch: parlemt. Mavidal et Laurent, 1879, tom. II, pag. 323); —MÉMOIRE sur la province du Berry. [Manuscrit conservé aux Archives Nationales sous la cote F16, n° 39, écrit après 1785] ; — PROCÈS-VERBAL de l'Assemblée du Bercy tenue à Bourges le 18 mars 1789 par MM. de La Châtre, président, Bengy de Puy vallée, secrétaire. B., 1789, in-8, 112 pages. [B. de B., E. 1422]; — DÉCLARATION des députés de la Noblesse du Berry, in-8, 15 pages. [B. de B., E. 1422] ; — DISCOURS de M. le duc de Charost à l'ordre du Tiers-Etat du Berry en lui portant l'arrêté de l'ordre dé la Noblesse, du 19 mars 1789, in-8, 2 pages. [B. de B., E. 1422]. — GUIBERT (Cte DE). Projet de discours d'un citoyen aux trois ordres de l'Assemblée du Berry, 1789, in-8, 38 pages. [B. de B., Ë. 1422]. — DUMONT. Dialogue entre M. le Comte de S. B. et M. Dumont, député à l'Assemblée de Bourges, par M. D. P., s. 1., 1789, in-8, 15 pages [en vers]. — MÉMOIRE présenté au roi par MM.de La Fresnaye, Moinery (de Bourges), Boulanger, etc., pour demander d'être représentés aux Etats Généraux par des négociants de la capitale de la province, s. 1, 1789, in-8, 32 pages. — TORNÉ (Pierre-Anastase). Résumé général ou extrait des cahiers, des pouvoirs, instructions, etc., remis par les divers bailliages à leurs députés aux Etats Généraux, 1789, 3 vol. in-8. FRONDE (La). LETTRES patentes et déclarations du roy contre M. le


98 LE BERRY : HISTOIRE : TEMPS MODERNES

Prince [Henri II de Condé] envoyées au Parlement le 7 septembre 1615. Paris, 1615, in-8 ; —ARRÊT de la Cour du Parlement contre

M. le Prince Henri de Condé et autres seigneurs qui ont

pris les armes, etc. Paris, 1615, in-8 ; — REMONTRANCE faite en Bercy à M. le Prince de Condé pour la déposition de ses armes (4 nov.). Paris, 1615, in-8. [B. Nle, Catal. de l' Hist. de France, tom. I, pag. 463] ; — MANIFESTO del re di Frauda sopra la detentione délia persona del signor principe di Condé. Viterbe, 1616, in-4 ; — RÉPONSE au manifeste publié par les perturbateurs du repos public. Paris, 1616, in-8 ; — DÉCLARATION du roi contre M. le duc de Nevers et tous ceux qui l'assistaient. Paris, 1617, in-8.

L'AUBESPINE a refleuri au mois de mars ou le rétablissement de Mgr de I'Aubespine, marquis de Châteauneuf, en la charge de garde des sceaux, etc., Î650. [B. Nle, Catal. de l'Hist. de France, tom. II. 4 B., 37] ; — HARANGUE faite à Mgr de I'Aubespine portant la conclusion de la paix générale, poésies. [Ibid., n° 1496, tom. II, 4 B., 37] ; — SOUHAITS (Les) accomplis ou le triomphant retour de Mgr Ch. de I'Aubespine, etc., 1650. [Ibid., tom. II, 4 B-, 37] ; — LETTRE de Mgr le Prince de Çonti contre la réputation de M. de Châteauneuf, 1651, in-4 ; — EXTRAIT de la déclaration et sincère volonté du feu roi Louis XIII, du mois d'avril 1643, par laquelle, etc... [Ibid , tom. II, pag. 119, 4 B., 37] ; — BÉPONSE à la déclaration du roi contre M. de Châteauneuf et Mme la duchesse de Chevreuse, 1651. [Ibid., n° 1836] ; — DÉFENSE de M. de Châteauneuf et de Mme de Chevreuse contre la déclaration et dernière volonté du feu roi Louis XIII, 1651. [Ibid., n° 1837] ; — LETTRE de M. le Prince de Conti écrite au roi sur son voyage du Bercy, 1651. [Ibid., n° 2022] ; — Avis important de M. de Châteauneuf, touchant la résolution qu'on doit prendre sur le mécontentement de M. le Prince, 1651. [Ibid., n° 2040] ; — RELATION du voyage du Roi depuis son départ jusqu'à son arrivée à Aubigny, in-4 ; — VÉRITABLES nouvelles arrivées de Bourges touchant ce qui s'est passé à la réception du Roi et en la sortie de M. le Prince de Conti de ladite ville, 1651 ; — SECOND avis de M. de Châteauneuf à Sa Majesté dans Poitiers. [Ibid., n° 2041] ; — LETTRE écrite de Poitiers portant la réponse aux avis publiés sous le nom de M. de Châteauneuf, touchant les affaires du temps. [Ibid., n° 2042] ; — DÉCLARATION de M. le Prince de Conti où sont advouées les impostures du libelle: Lettre de M. le Prince de Conti contre la réputation de M. de Châteauneuf, 1651. [B. de B., B., 132] ; — ARTICLES accordés entre MM. le


LE BERRY : HISTOIRE : TEMPS MODERNES 99

Cardinal de Mazarin, le Garde des Sceaux de Châteauneuf, le Coadjuteur de Paris et Mme la duchesse de Chevreuse, 1651. [13. Nle, Catal: de l'Hîst. de France, tom. II, pag. 132, n° 2060] ; — LETTRE de M. de Châteauneuf à M. le. Prince de Condé sur le retour du Cardinal Mazarin à Poitiers, 1652. [Ibid., tom. II, 4 B., 37, n° 2185] ; — MANIFESTE de M. de Châteauneuf touchant les raisons de sa retraite hors la cour, 1652. [Ibid., n° 2027] ; — LETTRE du Roi à MM. du Parlement sur son voyage en la province de Berrj', 1er octobre 1651. [Ibid., n°s 2021 et 2022], [B. de B., E. 1321] ; — LETTRE du Roi à M. le duc de Montbazon sur le succès de son voyage en Berry et quelques particularités de la conduite de M. le Prince, 17 octobre 1651, in-4. [Ibid., 2035] ; — LETTRES du Roi du 24 octobre 1651, sur le même sujet. [Ibid., n°s 2037, 2038 et 2039] ; — ETAT des troupes de M. le Prince de Condé et de tout ce qui s'est passé dans la Guyenne et le Bercy, 1651, in-4. [Ibid., n° 2019] ; — RELATION véritable contenant les articles accordés à Mme la princesse de Condé et à M. le duc d'Enghien sous le bon vouloir du Roi, en conséquence de la paix de Bordeaux, 30 octobre 1650, en présence de etc.. 1650, in-4 ; — SÉRIE de pièces relatives à la nomination de M. le marquis de Persan à la charge de Lieutenant du Roi pour le gouvernement du Berry, 1651, in-4. [B. Nle et B. de B.]. — BALLADES relatives à l'histoire des troubles advenus en Berry. [B. Nle, Catal. de l' Hist. de France, tom. II, n° 2181, et à la suite du n° 3022] ; — ARRÊTS de la Cour du Parlement contre les sieurs Viola, marquis de Persan et autres adhérents du Prince de Condé, 1654, in-4, 7 pages. — CHAZAUD. Chronique du duc Louis II de Bourbon [16301680], 1876, in-12. — JENY (Lucien). Une lettre du duc de Saint-Aignan au Cardinal Mazarin pour solliciter le gouvernement de la Grosse Tour de Bourges. B , Sire, 1896, gr. in-8. (Mém. de la Soc. histor. du Cher, 1896, pag. 277). — GIRARDOT (DE). Note d'armes fournies à un seigneur du Berry par un bourgeois de Moulins, XVIe siècle. (Bullet. du Comité de la langue, des arts, etc.. de la France, tom. I, 1854, pag. 572). — JAUBEBT (Cte). Notice sur l'histoire du Berry de M. L. Raynal. (C.-R. des trav. de la Soc. de l'Indre à Paris, tom. II, 1854-55, pag. 108). — LABBE (Ph.). Histoire du Berry abrégée dans l'éloge panégj'rique de la Ville de Bourges, capitale dudit païs. Paris, 1647, in-12. (Ann. du Berry, 1840, 3e partie, pag. 2).

LIGUE (La). RUBLE (Bon DE). Documents inédits sur la guerre civile de Berry en 1562. B.,1888, in-8, 40 pages. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1888, pag. 127). — LACOUR (Louis). Cantiques historiques sur le carnage de Vassy, la prise de Bourges et autres événements contempo-


100 LE BERRY : HISTOIRE : TEMPS MODERNES

rains. Paris, 1857, in-8 ; — AIIREST de la Cour sur la permission donnée aux capitaines de Paris de constituer prisonniers ceux qui sont revenus de Poitiers, Bourges et aultres lieux, etc., 15 septembre 1562. [B. Nle, Catal. de l' Hist. de France, tom. I, pag. 258, n° 88 bis] ; — EXTRAIT des registres du Parlement, du 13 juin 1568, contre les assemblées factieuses qui se pratiquent dans les provinces d'Orléans, Sologne, Berry, etc. [Ibid., tom. II, pag. 205]. [B. de B., 37, n° 32951 ; — DISCOURS ample et très véridique contenant les plus mémorables faicts advenus en l'an 1585, envoyé à la reine d'Angleterre par un gentilhomme français [Claude de La Chastre], 1585, in-8; — DISCOURS contenant les faicts les plus mémorables advenus en l'an 1587. Paris, 1587, in-8 ; — DISCOURS de la défaite du vicomte de Turenne à Châteauneuf-en-Bercy, le 26 mars 1589. Paris, 1589, in-8. [B. Nle, Catal. de l'Hist. de France, tom. I, pag. 384, 4 B., n° 721] ; — DISCOURS véritable de la prise des villes et châteaux du pays et duché de Berry, par Mons. de La Chastre. Paris, s. d. [1589], in-12 ; — DISCOURS de ce qui s'est passé en Poictou, sur la défaite du vicomte de La Guyerche,etc, durant le mois de février de l'année 1592, avec la liste de plusieurs morts et prisonniers. Tours, 1592, in-8 ; — DÉCLARATION de M. de La Chastre aux habitants de Bourges, le 4 avril 1589. Paris, in-12 et in-8. [B. Nle, Catal. de l'Hist. de France, tom. I, pag. 338, n°s 728 et 728 bis] ; — LETTRES patentes du Roy par lesquelles S. M. interdit et déffend au sieur de La Chastre de plus s'entremettre du faict de son gouvernement, etc. [Ibid., 4 B., 35, n° 745 bis] ; — LE PARTHÉNAÏQUE qui est une exhortation à Lyon, Orléans, Bourges et aultres villes de se remettre en l'obéissance de Hemy-le-Grand, très chrétien, etc.. Lyon, 1594, in-8. [Ibid., tom. I, B., pag. 535] ; — S'ENSUIVENT les principales requêtes de celles qui ont été ci-devant alléguées, etc.... 3 août 1594, in-8. [Ibid., pag. 558, n° 20], — LA CHATRE (Recueil des lettres dé Claude DE), maréchal de France, au duc de Nevers. [Manuscrit in-fol. de la Bibliothèque du Roi]. (Chevalier, Le Novateur, 2e année, n° 25). — LA ROCHEFOUCAULD (François, duc DE). Mémoires de M. de L. R. sur les brigues à la mort de Louis XIII, les guerres de Paris et de Guyenne et la prison du Prince, etc. Cologne, Van Dyck (à la Sphère), 1747, in-12; nouv. édit. publ. par Rénouard. Paris, 1817.

LOISELEUR. Administration des finances sous Charles VII. Paris, 1885, in-8. — MÉMOIRE que Sa Majesté a ordonné être envoyé à MM. les Maîtres des requêtes, Commissaires de la province en 1697. (Ann. du Berry, tom. V, 1844, 3° partie, pag. 4). — MEUNIER. La


LE BERRY : HISTOIRE : TEMPS MODERNES 101

Gaule et la France. Étude sur la formation de notre nationalité. Amiens, 1882, in-8, 76 pages. — MONTRÉAL (Abbé DE). Lettre d'envoi de la déclaration du Roi qui permet à ceux de ses sujets qui sont sortis du royaume pour la religion prêt, réformée, etc,... de rentrer dans leurs biens en satisfaisant, etc,... donnée à Versailles le 29 décembre 1698, in-4°. [B. Nle, Catal. de l'Hist. de France, tom. V, pag 719, 605 et 606]. — NINGLAT (P.). Établissement de l'autorité royale dans le Bercy. (Rev. des Soc. savantes des départements, t. I, 1859, pag. 195). — PALLET (Félix). Nouv. histoire du Berry.

B., 1783-85, 5 vol. in-8. — PIERQUIN DE GEMBLOUX. Les croiseries du Bercy. B., 1843, in-8, 14 pages. — PLANGHUT (Edmond). Des anciennes provinces de France. Le. Bercy. (Rev: des deux Mondes, 1892; 1er janvier, pag. 86; 15. février, pag. 883; 1er avril, pag. 646). — POURCET (Général.). Campagne sur la Loire (1870-71), les débuts du 16e corps, le 25e corps. Paris, 1874, avec carte, in-8. — PROUST (Antoine). Recueil de documents concernant la Révolution : Anjou, Maine, Bercy. (Arch. de l'Ouest, tom. IV.) [B. de B., E: 1037]. — QUICHERAT. Documents sur l'histoire de France concernant le Berry. (Bibl. de l'Ecole des Chartes, 2e série, tom. I, pag. 204). — RAYNAL (Louis). Histoire du Bercy depuis les temps les plus anciens jusqu'en 1789. B., 1847, 4 vol. in-8 ; — Charles VII en Bercy (1418-1428), rapport à la Société du Bercy sur : Histoire de Charles VII par M. A. Vallet. Paris, Chaix, 1863, in-8, 15 pages. (C.-R. des trav. de la Soc, du Berry à Paiis, 1861-62, pag. 55); — Lettres inédités des rois de France concernant le Berry de 1423 à 1652. B., 1840, in-8. (Ann. du Berry, 1840, pag, 26, et 1843, pag. 79). — RIVIÈRE (Csse DE LA). Lettre de Mme la baronne de Neufpont sur sa vie et sa famille, etc,... avec beaucoup de nouvelles et d'anecdotes de 1686 à 1712, publ. par Mlle Poulain, de Nogent. Paris, 1776, 3 vol. in-12. — ROUET (Ch). Quelques mots sur l'ancienne province du Bercy. Paris, 1891, in-8, 20 pages. — SIMPLICIUS (Le P.). Suite chronologique et historique des Comtes et Vicomtes du Bercy. (L'art de vérifier les dates, 1770, in-fol., tom. II, pag. 709) ; — De la duché-pairie de Bercy en 1360 et 1416, avec ses anciens comtes. (Histoire généalogique, tom. III, pag. 208).

— SOYER. Analyse des actes de Charles VI conservés dans les Archives du département du Cher. B., 1898, in-8, 36 pages. (Mém. de la Soc. hist. du Cher, 1898,pag. 161). — THAUMAS DE LA THAUMASSIÈRE (G.). Histoire de Bercy. B., 1680, in-fol. [B. de B., E. 1317] ; réimp par la Revue du Berry. B., Jollet, 1864-1871, 4 vol. gr. in-8. — TROUBLES en Bercy, Bourbonnais et Nivernais. Décret de l'Assemblée Nationale


102 LE BERRY : HISTOIRE JUDICIAIRE

du 2 juin 1790, in-fol., 3 pages. — VALLOIS (G.). Institutions sous l'ancien régime. (Mém, de la Soc. des Antiq. du Centre, tom. XVI, 1886-89, pag. 200) ; — Etat des personnes sous l'ancien régime. (Ibid., tom. XVIII, 1891, pag. 277). — ZÉVORT (P.). Tablettes berruyères. Faits principaux de l'histoire du Berry publiés dans l'Annuaire du Cher. Jollet, de 1830 à 1870. (V. Journal du Cher, n° 39, 31 mars 1870).

HISTOIRE JUDICIAIRE

ANEAU (Barth.). Jurisprudentia a primo et divino suo ortu, ad nobilem biturigum academiam deducta. Lugduni, ad sagittarii signum, 1554, pet. in-fol. [B. de B., O. 706]. — ARRESTS de reiglement de la Cour de Parlement de Paris du 16 août 1617, pour les juges, officiers de justice, etc,... des sièges ordinaires et présidial de Berry et ressorts d'iceux. B., M. Levez, 1617, pet. in-4. — ARRESTS du Conseil privé du roi du 20 mars 1620, sur les articles présentés par les officiers du bailliage dé Bercy par le faict des taxes, salaires, etc,... dés greffiers de justice ressortissant dud. siège. Paris, 1621. — ARRESTS (Anciens) du Parlement concernant le Berry, tirés des originaux et des registres des Olim. B., Levez, 1675, pet. in-fol. [B, de B,, D. 971].

— BETHENCOURT (Dom). Noms féodaux ou noms de ceux qui ont tenu fiefs en France, Bercy, Touraine, etc,... suivi de réflexions sur l'état des personnes. Paris, Bachelin-Deflorenne, 1877,4 vol.-in-8. [B. de B., E. s. 1380]. — CALENDRIER du palais royal de Bourges, revue de l'année 1607, in-8. — CATHERINOT (Nicolas). Dissertation ou discours sur la qualité des personnes et héritages en Bercy. B., 1662, in-4, 58 pages ;

— Le franc-alleu du Berry, 1662, in-4, 50 pages ; — Le propre prétendu (s. l. n. d.) [février 1650], in-4, 4 pages. [B. Nle, Rés. I, 1555] ; — Que le Parquet de Bourges est du ressort de l'Université, 1672, in-4, 31 pages. [B. de B.] ; — Les avocats du roi conseillers, 1674, in-4, 8 pages. [B. de B., F. 1, n° 5], [B. Nle, Rés, 7, 1498] ; — Que les coutumes ne sont pas de droit étroit (s. d.) [1676], in-4, 13 pages. [B. de B., F. 2], [B. Nle, Rés. 3, 1556] ; — Le droit du Berry, 15 juin 1682, in-4, 12 pages. [B. de B., F. 109], [B. Nle, Rés. Z, 1030] ; — Les tribunaux de Bourges, 1683, in-4, 12 pages. [B. de B., F. 109], [B. Nle, Rés. Z, 1575] ; — Fori bituricensis inscriptio, sive historia, 1675, in-4, 4 pages. [B. de B., tom. I, n° 7] ;— Scholarum bituricensis inscriptio. [B. Nle, Rés. Z, 1528]. — CHENU (Jean). Notables et singulières questions de droit décidées par arrêts mémorables des cours souveraines, etc. Centurie seconde. Paris, 1620, in-4; —Antiquitez et privilèges de la ville de Bourges et


LE BERRY : COUTUMES 103

de plusieurs autres villes capitales du roj'aume. Paris, 1621, in-4. [B. de B., E. 1441]. — CONFÉRENCES des avocats et stagiaires près la Cour de Bourges. (C.-R. des réunions de 1862 à 1867. B., 1867, in-8, 24 pages). — DARONDEAU. Statistique judiciaire du Bercy. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, tom. V, 1856-57, pag. 131). — FLACH et LABOULAYE. Les axiomes de droit français de Catherinot, avec notice sur la vie de l'auteur et bibliographie de ses oeuvres. Paris, 1883, in-8, 64 pages. [B. de B., S. 140]. — JOUSSE. Commentaire sur la décision du Collège des avocats de Bourges, du 6 mars 1782. — MERCATORIUS (Ant.) [MERCIER], Jacobi Cujaccii notata ad Joann.Robertini animadversationes juris biturigibus. 1581, in-4. — RÈGLEMENT pour les officiers du siège présidial de Bourges fait de leur consentement, etc... et omologué par arrest. 1583, in-8. — RÈGLEMENTS (Les douze) du Palais royal de Bourges. B., Toubeau, 1667, in-12. — RECUEIL des douze règlements du Palais royal de Bourges et province du Bercy. B., Toubeau, 1667, in-32. — RENAULDON. Dictionnaire des fiefs et des droits seigneuriaux. 1764,2vol. in-4; 2e édit. Paris, 1788, 2 vol. in-4; — Observations (ou remarques) sur le franc-alleu du Bercy, 1737. — REQUÊTES présentées au roi en son conseil par les villes de la province du Bercy et arrêt rendu pour le franc-alleu. B., 1725, in-4,57 pages. [B. de B., E. 1251]. — ROUBET (L.). Dufaict de la gabelle. Nevers, Faye, 1869, in-8, 44 pages; — Le faux-saunier. (Mém de la Soc. des Antiq. du Centre, 1868, pag. 169). — STYLE et règlement provisionnel pour l'instruction des causes et expédition de la justice aux sièges ordinaire et présidial du Beriy. B., M. Levez, 1617. — THAUMAS DE LA THAUMASSIÈRE (G.). Traité du franc-alleu du Bercy ou traité de la liberté des personnes, 1701, in-fol., 54 pages (1).

COUTUMES

BOERIUS [BOHIER (Nicolas)]. Commentaire sur les Coustumes du Bercy. Paris, G. Marnef, 1529; 2e édit., Galliot-Dupré, 1543. — CATHERINOT (Nicolas). Coustumes générales du Berry, 1683, in-16. [B. Nle, F. 26592], [B. de B., B. 965] ; — Coustumes manuscrites du Berry. 1664 [inachevé]. — CLÉMENT (Maurice). Études sur les communautés d'habitants dans la province de Bercy. Châteauroux, 1896, in-8. — COUSTUMES générales des pays et duché de Bercy, tant de la ville et septaine de Bourges, etc,.. B., Barth. Tartault, 1539, in-4; autre édit. Paris, Michel Fezardat, 1540, gr. in-8. [B. de B.] ; autre édit. Paris,

(1) Nous donnons l'histoire religieuse du Berry à : DIOCÈSE DE BOURGES.


104 LE BERRY : COUTUMES

Jean Dallier, 1552, in-12 [B. de B.]. — COUSTUMES générales du pays de Bercy. B., Jean Garnier. 1553 et 1558. — COUSTUMES générales des pays et duché de Berry, augm. du Calendrier du Palais royal de Bourges. B., Toubeau, 1629, in-24. — COUSTUMES générales des pays et duché de Bercy, etc... Paris, Rosset (s. d.), in-12. — DELARUE (Toussaint). Observations très nécessaires sur les Coustumes de Bercy et conférence sur la Coutume de Lorris. Paris, J. de la Caille, 1672, in-12. — DUFOUR DE CHAUNES (Silvain). Enchiridion ou sommaire sur la Coustume du Berry, avec additions. Paris, J. Guignard, 1673, in-18. — DUMOULIN (Charles). Coustumes générales des pays et comté de Blois. 3e édit., Orléans, Jean Nyon, 1622, in-12; — Nouveau commentaire sur la Coustume du pays et duché de Bercy avec notes. Paris, 1624, in-8; — Les Coustumes anciennes de Lorris, des bailliage et prévôté de Mohtargis, du pays de Puisaj'e, Gyen, Sancerre, etc... avec la conférence des Coustumes d'Orléans et de Paris. Orléans, Boynard, 1669, in-12. — GIRARD DE VILLESAISON. Commentaire (manuscrit) sur la Coutume du Berry, 1793. [B. de B., 3e s., 69]. — GUÉNOYS (Pierre). Conférence des Coustumes- tant générales que particulières du royaume de France. Paris, Guill. Chaudron, 1596, 2 voi. in-fol. — GUIGNARD (Jean). Commentaire sur la Coutume du Bercy de Mauduit (V. Mauduit). —LABBE DE MONTVÉRON (Gabriel). Coustumes générales des pays et duché de Bercy. B., 1574, in-4; autre édit. suiv d'un calendrier et de tables, 1579, in-12; nouv. édit. très augm. avec annotations. Paris, 1607, in-4. [B. de B.].

LHOTE (DE) et LEPAGE. Coutumes de Lorris, Montargis, Saint-Fargeau, Puisaj'e, Sancerre, etc. avec notes de Dumoulin. Nouv. édit. Montargis, Ve Bodu, 1771, 2 vol. in-12. — MATHÈ (Pierre). Coutumes du Bercy révisées en 1521 en vertu de lettres patentes du roi François Ier. 1605, in-4. — MAUDUIT (Jean). Commentaire sur la Coutume des pays et duché du Bercy, 1613, in-12 ; 2° édit. Paris, Cramoisy, 1624, in-12; 3e édit. avec notes de Ch. Dumoulin. Paris, Guignard, 1640. — RAGUEAU (François). Les Coutumes générales des pays et duché de Bercy. Paris, Chevalier, 1614, in-fol. — RAYNAL (Louis). Etudes sur les Coutumes du Bercy, 1840, in-8, 61 pages. [B. de B., E. 1615].— RENAULDON (Joseph). Nouvelle jurisprudence sur les articles 11 et 16 de la Coutume du Berry. (Chevalier, Annonces Berruyères, n° 10). — SAINSON (Jean). Commentaire latin sur les Coutumes générales du bailliage de Tours (édité à la suite des Coutumes du Bercy de Nicolas Bohier [Boerius]. Paris, Galliot-Dupré, 1543, in-4). — STYLE de Court laye autorisé par le roy notre sire, tenu, gardé et observé par devant MM. les


LE BERRY : AGRICULTURE 105

Baillys du Berrj' et ressort de Bourges, avec les Coutumes dudit lieu. Paris, de Mai-nef, 1511, in-8 ; autre édit. à laquelle est ajoutée la charte des grands jours dudit Bourges, en vente à Bourges à l'Enseigne du Pélican. Paris, Jean Petit, 1529, in-8 gothique. [B. de B., B. 956]. — THAUMAS DE LA THAUMASSIÈRE (Gaspard). Questions et réponses sur les Coutumes du Bercy avec arrêts et jugements. B., Chaudière, 1660, in-4 ; nouv. édit, 1691, in-4. [B. de B.] ; — Décisions sur les Coutumes du Berry. B., Toubeau, 1664, in-4; autres éditions en 1667, 1675 et 1744, in-4; — Remarques sur les Coutumes du Bercy. B., Levez, 1674, in-4; — Anciens arrêts du Parlement de Paris concernant le Bercy, tirés des originaux et des registres des Olim. B., Levez, 1675, in-4; — Les anciennes et nouvelles Coutumes locales du Berry et celles de Lorris commentées et annotées. B., Toubeau, 1679, in-fol. ; — Questions et réponses sur les Coutumes de Berry suivies de : Migeonis liber singularis défensarum quoestionum in leges Biturigum. B., 1691, in-4; — Maximes de droit coutumier. B., Toubeau, 1691, in-4. [B. de B., B. 919] ; — Coutumes générales des pays et duché de Bercy, avec commentaires. B., 1691, in-4; autre édit. avec un traité de franc-alleu du Berry. B., Cristo, 1701, in-fol.

AGRICULTURE

ANDRÉ (Ed.). La poire de Montgeron ; revendication de son origine pour le Bercy. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, tom. X, 1862-63, pag. 31). — ARRÊT du Conseil d'Etat du roi qui ordonne l'établissement d'une Société d'Agriculture dans la Généralité de Bourges. Paris, Imp. royale, 1762. [B. de B., E. 1243]. — BARATLEMOINE. L'agriculture en Bercy. (Rev. du Berry, tom. I, 1864, pag. 133, et tom. II, 1885, pag. 17). — BÉTHUNE-CHAROST (DUC DE). Mémoire sur l'état des dessèchements en général, 1778. — BIGNON (L.). Mémoire sur le métayage en Berry. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, tom. XII, 1865, pag. 39). — BONDY (Comte DE). La culture de la bette-rave et son rôle dans l'économie rurale dû Berry. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1858-59, pag. 67). — BUHOT DE KERSERS. Une Société d'agriculture au XVIIIe siècle. (Courrier de Bourges, 1865, 2, 5 et 7 avril). — CACADIER (J.) Les bêtes ovines en Bercy, rapport. B., 1862. [B. de B , E. 1388.]. — CONGRÈS central d'agriculture tenu à Bourges en 1848. Procès-verbal des séances par M. de Romanet, B., 1848, in-8, 4 pages. — COULOGNE (Robin DE).. Rapport sur le congrès central d'agriculture de 1846 tenu à Paris. B., 1846. [B. de B.,E. 1388]. — DESPAIGNOLLE-LAFAYETTE. Considérations


106 LE BERRY : AGRICULTURE

sur le cadastre de France. B., Gilles, 1814, in-8, 55 pages ; — Du cadastre depuis son établissement jusqu'au 30 septembre 1821. B., Soucbois (s. d.), in-8, 74 pages. [B. de B., E. 1360.] — DUCHAUSSOY (H.). Les vendanges en Berry, de la fin du XVe siècle à la Révolution. (Mém. de la hist. Soc. du Cher, 1887, pag. 287.) [B. de B., 1re S., 1023.]. — EXPLOITATION en Berry (Une). Résultats agricoles obtenus sous le régime du coloriage, encouragé par des avances de fonds. Paris, 1860, in-8, 5 pages. — FAISEAU-LAVANNE. Recherches statistiques sur les forêts de France. Paris, 1829, in-4 ; — Revue des concours, comices, sociétés et publications agricoles en Berry pendant l'année 1860. (C.-R..des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1859-60, pag. 23). — FRANCE (Bon René DE). Le métayage en France et son influence sociale. (La réforme sociale, t. III, 1882, pag. 66). — GARIDEL (J. DE). Lé métayage en Bourbonnais au point de vue social. (Soc. d'économie sociale de Paris, tom. IX, 1888, pâg. 208 ; et la Réforme sociale, tom. VIII, 1884, pag. 213). — LAMERVILLE (HEURTAULT DE). Observations pratiques sur les bêles à laine dans lé Berr'i. Paris, 1786, in-8 ; nouv. édit. an VIII, in-8. [B. de B., 84-85] ; — Résumé sur les mérinos ou abrégé des principes généraux pour propager cette race. B., Souchois, 1808, in-8, 53 pages. — LA TRAMBLAIS (DE). Note sur une espèce de poire originaire du Berry. Paris, Chaix, 1862, in-8, 8 pages. — LETTRES patentes portant règlement pour la tonte des bêtes à laine dans le Berry, 1739. [B. de R., E, 1316.] — MARCADIER. La culture du chanvre en Berry. Paris, Nyons, 1758, in-16. [B. de B., S. 1559]. — MARTIN (Stanislas). Conseils aux villageois de mon pays et destruction des blattes. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1859-60, pag. 250); — Considérations sur la vigne et le raisin, mémoire et discussion. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1860-61, pag. 241) ; — Du pommier, de la pomme et du cidre en Berry. (Ibid., 1862-63, pag. 349). — MADDUIT. Mémoire sur l'état des cultures en Berry, etc.. Rapport et anatyse. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1863, pag. 16). — MAURY (A). Les forêts de la Gaule et de l'ancienne France. Paris, Ladrange, 1857, in-8. — MENAULT. Histoire agricole du Berry. Paris, 1890, in-8. [B. de B., 1e S , 532]. — ORDONNANCE rendue au bailliage de Berry concernant les prairies, du 1er juillet 1785. B., [B. de B., E. 1249]. — Puvis (M.-A.). De l'agriculture du Gatinais, de la Sologne et du Berry, et dés moyens de l'améliorer. Paris, 1833, in-8. — RAPIN (Edmond). Du régime féodal de la terre au moment de la Révolution. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1868, pag. 229). — RAYNAL (Louis). Rapport


LE BERRY : INDUSTRIE, COMMERCE 107

sur le concours de métayage. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1864-65, pag. 29) ; — Economie agricole d'un domaine féodal au XIIIe siècle. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1880-81, pag. 23). — SAINSON (Jean). Traité sur le gouvernement des abeilles. [Vers 1535]. — SAULNIER D'ANCHALD. Manuel d'agriculture pratique pour le Centre dé la France, in-8, 1830. — TRUMEAU. Opinion sur les baux à cheptel, Paris, Imp. Nle, germinal an VI, in-8. [Bib. NIe, Çatal. de l'Histoire de France, tom. VI, pag. 389]. — VALETTE. Leçons pratiques sur le moyen d'améliorer les terres par le colonage partiaire. (C.-R; des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1856-57, pag 78) ; — Améliorations agricoles dans le Centre de la France : Jachères, parti que l'on peut en tirer. Paris. 1858, in-8, 7 pages. (Extr. du Moniteur universel, 17 janvier 1857) ; — Résultats agricoles obtenus en Berry sous le régime du colonage partiaire. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1859-60, pag. 69).

INDUSTRIE, COMMERCE. ARRÊT du Parlement qui défend les associations, assemblées et conventions aux ouvriers des forges de bois ou charbons de la province de Berry, 1781. [B. de B., E. 1314]. — CROMBÉZ (Louis). Note sur l'emploi du charbon de bois dans les usines métallurgiques du Berry. (C,-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1857-58, pag. 55) ; — Instruction sur les bois de marine et sur la situation forestière dans le Berry. (Ibid , 1859-60, pag. 150). — DELOUCHE. Quelques observations sur l'état actuel de la fabrication des fers dans le Berry. (Annuaire, Gilles, 1841, pag. 282). — DUBET (A.). Mémoire spéculatif sur le commerce de la province du Berry, 1780, in-4. [B. de B.]. — GALLICHER (Louis). Quelques renseignements sur l'état et les productions des forges du Berry. B., Vermeil , 1841, in-8. (Ann. du Berry, 1842, pag. 113) ; — L'industrie manufacturière en Berry. (Revue du Berry, 1864, pag. 34 et 103). — JAUBERT (Cte). Documents relatifs à la route royale n° 76, de Tours à Nêvers. Paris, 1833, in-8, avec tableau et carte. — LAPPARENT (Cte DE). Lettre d'envoi d'une circulaire ministérielle concernant les associations dites nationales. B., 28 mars 1831. — LA TRAMBLAIS (DE). De la situation des chemins vicinaux dans le Cher et l'Indre. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1858-59, pag. 282). — MARCANDIER. Réflexions d'un membre de la Société d'agriculture sur la prospérité du Berry. (Journal économique, 1766, sept., pag. 385). — STATUTS de la Société d'assurances mutuelles ou réciproques contre l'incendie, pour le département du Cher et de l'Indre. B., 1819, in-4, 7 pages.


108 LE BERRY : CANAUX

CANAUX

AUNIET. Canal de Berry. Rapport sur les portes de fonte de M. Accolas. Paris, Carillan-Goeury, 1838, in-8, 24 pages. (Extr. des Annales des Ponts et Chaussées). — BARBE. Navigation intérieure de la France, projet d'une communication entre Paris et le canal du Midi par le centre du royaume. B., 1829, in-8, 28 pages. — BERNARD (Honoré). Des voies de communication du Berry. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1854, pag. 53). — BÉTHUNECHAROST (Armand-Joseph, duc DE). Mémoire sur la navigation intérieure du Berri, lu à l'Assemblée provinciale de 1781. B., Toubeau, 1781, in-4, 29 pages et carte. [B. de B., E. 1243] ; — Nouveau mémoire sur la navigation intérieure du Berry et la confection d'un canal dans cette généralité. 1786, in-4, 13 pages. [B. de B., E. 1244]. — BOUNICEAU-GERMON. Canal de jonction occidentale de la Garonne et de la Loire, réponse au rapport de la Commission du Conseil Général de la Charente, etc.. Angoulême, Chasseigne, 1883, in-8, 30 pages. — CANAL DE BERRY (Le) est voté, ainsi que l'offre faite par plusieurs banquiers d'avancer 12 millions. (Arch. parlement., tom. XXXVII, pag. 315); — Notice administrative et commerciale sur le canal de Berry, avec la carte des trois branches dé ce canal et le plan en profil. B., Vermeil, 1843, in-8. (Ann. du Berry, 1843, pag. 1) ; — Dérivation de la Marmande près Saint-Amand, règlement des indemnités aux propriétaires, 17 décembre 1859. [B. de B., E. 1317]. — DELBOY (H.-A.). Canal de jonction occidentale de la Loire à la Charente et à la Garonne. Paris, Chaix, 1877, in-8, 19 pages avec carte. — DUPAIN-TRIEL (J.-Louis). Mémoire sur la navigation intérieure du Berri, avec la carte de cette généralité. Paris, 1781, in-4; — Carte de la navigation intérieure de la France. Paris, 1789, gr. in-fol. — FER DE LA NOVERRE (DE). La science des canaux navigables. Paris, 1785, 3 vol. in-8, avec fig. — FLACHAT (Eugène). Rapport sur le canal de Berry. Paris, 1842, in-4, 104 pages et 2 pl. ; — Consultation sur la réclamation relative à l'emploi, pour l'alimentation du canal de Berry, des eaux motrices de la forge de Vierzon. Paris, 1844, in-8, 84 pages. — GALLICHER (Louis). Rapport sur la situation des voies navigables dans le bassin de la Loire, notamment sur le canal de Berry, le canal de la Sauldre et le canal projeté de Sologne (s. l. n. cf.). — GIRAULT (Jean). Étude sur le canal de jonction occidentale de la canalisation française : canal de la Garonne à la Loire, par Saint-Amand. 1882, in-4, 26 pages avec carte. —


LE BERRY : CHEMINS DE FER 109

MARCANDIER. Projet de canal dans là province de Berry. (Journal économique, 1768, octobre, pag. 440). — MARIVETZ (E.-A., Bon DE). Canal de Berry, observations sur les travaux existant ou à entreprendre, 1786; — Système général physique et économique des navigations naturelle et artificielle de la France et de leur coordination avec les routes de terre, 1788-89,2 vol. in-8. — MONTALIVET (Cte DE). Opinion sur le projet de loi relatif à un emprunt pour, la construction de plusieurs canaux. Paris, 1822, in-8. [B. Nle, Catal. de l'Hist. de France, tom. VI, pag. 731, n° 87]. — MONY. Note sur le complément des voies de communication dans le Centre de la France. Paris, 1860, in-8, 38 pages et carte. — NARBONNE-PELET (DUC DE). Opinion sur le projet de loi relatif à l'achèvement et à la construction de plusieurs canaux. 1822, in-8. [B. Nle., Catal. de l'Hist. de France, tom. VI, pag. 731, n° 88].

CHEMINS DE FER

ASSOCIATION industrielle de la propriété. Première application de ce système au chemin de fer d'Orléans à Vierzon. Paris, Paul Dupont, 1840, in-8. [B. de B., E. 1356]. — CHEMIN de fer d'Orléans à Paris. Les membres de la Commission centrale nommée par M. le Préfet du Cher pour concourir à l'exécution du chemin de fer d'Orléans à Paris. Votes de garanties par les communes et souscriptions d'actions par les particuliers. B., 1840, in-4, 3 pages. — CHEMIN de fer d'Orléans à Bourges. B., Manceron, 1840. [B. de B., E. 1356]. — CHEMIN de fer d'intérêt local de Blois à Romorantin et de Blois à Vendôme. Rapport de l'agent voyer en chef, 1866, in-8. — — ETUDES du chemin de fer d'Orléans à Vierzon, avec carte, 1840. [B. de B., E.1357].—GALLICHER (Louis), Etudes sur le chemin de fer de Bourges à Montluçon par la vallée du Cher, 1855, avec carte. [B. de B., E. 1356] ; — Mémoire concernant le chemin de fer de Bourges à Montluçon par MM. Gallicher et Sirodot, 1856, in-8 ; — Chemin de fer agricole et départemental de Saint-Amand à La Châtre, 1865. [B. de B., 1463]. — GEMALHING. Rapport sur un mémoire de MM. Gallicher et Sirodot concernant le chemin de fer de Bourges à Montluçon. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1857-58, pag. 95); — Des transports par chemins de fer dans les départements du Cher et de l'Indre, comparaison des exercices 1852 et 1855. (Ibid., 1859-60, pag. 116). — HERPIN (Dr J.-Ch.). Projet d'une ligne internationale entre Brest et Gênes par Vatan. B., 1866, in-8,12 pages. (Extrait de la Revue du Berry) ; — Note sur un projet de chemin de fer de Tours à Vierzon. (C.-B. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1866-67, pag. 204);


110 LE BERRY : CHEMINS DE FER

— Sur la création en France d'un grand réseau de voies ferrées et de communications à vapeur, départementales et vicinales. B., 1857, in8. (Extr. du Journal du Cher.) — JAUBERT (Cte). Le chemin de fer de La Châtre à Nevers. B., J. Bernard, 1868, in-8, 27 pages. (Extr. du Courrier de Bourges, 1868, avril et mai) ; —Le chemin de fer d'Orléans à Vierzon. Châteauroux, 1840, in-8. (Extr. du Journal de l'Indre). [B. de B., E. 1356] ; — Lettre du comte Jaubert sur le chemin de fer d'Orléans à Vierzon et délibération du Conseil municipal de Châteauroux, 1840, in-8, 19 pages. — LECOMTE (Casimir). Etude sur le projet du chemin de fer d'Orléans à Vierzon, décembre 1841 ; — Lettre à MM. les Membres des Conseils généraux et municipaux des départements intéressés au chemin de fer d'Orléans à Vierzon. Paris. 1840, in-8. — MAUGUIN (Jules). Mémoire sur le chemin de fer de grande jonction de Tours à Gannatpar Loches, Châteauroux, etc. Paris, 1859, in-8, 39 pages — MAURENCQ. Chemin de fer transversal du Sud-Ouest au Nord-Est, de Rochefort à Strasbourg par Poitiers, Châteauroux, Bourges, Clamecy, etc.. 1854-55, in-8; — Chemin de fer de grande jonction de l'Ouest à l'Est. Achèvement des sections de Poitiers à Nevers et à Chalon-sur-Saône, 1857, in-8 ; — Chemin de fer de grande jonction du Centre : Montluçon, Châteauroux, Poitiers, Tours. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1860-61, pag. 64). — MILLERIOUX. Le chemin de fer d'Argent à La Guerche. Observations sur les projets en discussion. Saint-Amand, in-18, 24 pages. — MURET DE BORD et MAURENCQ. Chemin de fer transversal dans l'Indre. Notes, rapports et conférences. (C.-R. des trav. de la Soc. de l'Indre à Paris, 1855-56, pag. 13). — MUTRÉCY-MARÉCHAL. Chemin de fer de Bourges à Gien et d'Argent à Beaune-la-Rolande. Notice du Crédit général français. Paris, 1875, in-4, 7 pages avec cartes.

— NOTE sur un projet de grande jonction de la Manche à la Méditerranée par Tours et Alais. 1865-66, in-8. — PÉRÉMÉ. Chemin de fer d'intérêt local de Bourges à Issoudun par Saint-Florent. (Revue du Berry, 1866). [B. de B., E. 1356 bis]. — ROMANET (Vte DE). Lettre au Courrier français sur le chemin de fer projeté d'Orléans à Vierzon. Paris, 10 février 1842, in-8, 7 pages ; — Seconde lettre sur le même sujet. Paris, 3 mars 1842, in-8,14 pages. [B. de B.]. — TAVARD. Chemin de fer de Paris à Orléans. Paris, Gervais, 1843, in-8. — TEISSERENC (Edmond,). Etat du chemin de fer de Paris à Toulouse, par les plateaux du Centre. Paris, Mathis, 1842, in-4, avec carte.


LE BERRY : SOCIETES SAVANTES 111

SOCIÉTÉS SAVANTES, CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUES

ANNUAIRE DU BERRY, départements du Cher et de l'Indre. B., Vermeil, 1840 à 1845, 6 vol. in-18. (La partie historique de chaque année est composée de documents pour la plupart inédits). — BAS-BERRY (Le), revue archéologique et historique. Châteauroux, 1875 à 1876, 4 vol. in-8. — REVUE DU CENTRE, organe de la Société académique du Centre, fondée à Châteauroux en 1877, publia jusqu'en 1894 16 volumes in-8. — REVUE DU BERRY ET DU CENTRE, continuation de la Revue du Centre, publie chaque année un volume dont le 6e parut en 1900. — CHABOUILLET. Réunion des délégués des Sociétés savantes des départements à la Sorbonne en 1879. Rapport sur les travaux de l'année, section d'archéologie. (Mém de là Soc. des Antiq. du Centre, 1879, pag. 1). — COMITÉ D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE DU DIOCÈSE DE BOURGES, créé- en 1866, publia, de 1867 à 1871, un Bulletin qui ne forme qu'un seul volume de 400 pages et. commença, en 1872, la publication d'un Répertoire archéologique dont a paru seulement le tome Ier (432 pages). — COMPTES-RENDUS des assises scientifiques du Centre tenues à Bourges en 1858. (Annuaire de l'Institut des provinces, 1859). — CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUES. Séances annuelles tenues par lu Société française pour la conservation des monuments historiques : Tome XVI, 1849, Bourges; tome XVIII, 1851, Nevers; tome XXI, 1854, Moulins ; tome XXII, 1865, Guéret ; tome XL, 1873, Châteauroux ; tom LXV, 1898, Bourges. — REVUE DU BERRY ET DU CENTRE. [Voir : Bas-Berry (Le)]. — REVUE DU CENTRE. [Voir : BasBerry (Le)]. — SOCIÉTÉ D'ANTIQUITÉS, D'HISTOIRE ET STATISTIQUE DU DÉPARTEMENT DU CHER, créée en 1834, commença en 1836 la publication d'un Bulletin dont il n'a paru qu'une livraison comprenant deux sections. — SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DU DÉPARTEMENT DE L'ALLIER, fondée en 1846, publia dès son origine un Bulletin qui formait en 1891 dix-huit volumes. Elle s'est agrégé, en 1892, la Société des Beaux-Arts de l'Allier et a commencé, sous le nom de SOCIÉTÉ D'EMULATION ET DES BEAUXARTS DU BOURBONNAIS, la publication d'un Bulletin-Revue, dont le tome VIII a paru en 1900. — SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DU CENTRE, fondée en 1867, publie depuis sa création des Mémoires dont le tome XXIV parut en 1900, in-8. — SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES ET ARCHÉOLOGIQUES DE LA CREUSE, fondée en 1834 sous le nom de SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES ET .D'ANTIQUITÉS, prit en 1857 sa dénomination actuelle. Elle a publié jusqu'en l'an 1900 douze volumes de Mémoires. — SOCIÉTÉ DU BERRY, fondée à Paris en 1853 par des personnes ori-


112 LE BERRY : ARTS

ginaires du département de l'Indre, publia trois volumes de Comptesrendus des travaux de la Société de l'Indre à Paris. En 1856, elle s'adjoignit le département du Cher et devint la SOCIÉTÉ DU BERRY A PARIS. SOUS ce nom elle publia jusqu'en 1866, date de sa disparition, dix volumes gr. in-8 des Comptes-rendus de ses travaux. — SOCIÉTÉ DU BERRY, fondée à Bourges en 1864, réédita l'Hisloire du Berry de G. Thaumas de la Thaumassière, 4 vol. gr. in-8, et sous le titre : REVUE DU BERRY, publia deux volumes de Mémoires gr. in-8. — SOCIÉTÉ HISTORIQUE, LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE DU CHER, dénomination, depuis 1898, de l'Association fondée en septembre 1849 sous le nom de COMMISSION HISTORIQUE DU CHER, et qui porta de 1866 à 1897 le titre de SOCIÉTÉ HISTORIQUE, LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE ET SCIENTIFIQUE DU CHER. Elle a publié un Bulletin (1852-1856) et depuis 1857 des Mémoires dont le tome XIII, gr. in-8, parut en 1900. — SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DU CHER, fondée le 3 février 1884, a commencé la publication de son Bulletin le 1er juin 1902. Une notice historique sur sa fondation, par M. COTHENET, a été publiée à B., 1900, in-4

LASTEYRIE (Robert DE) et LEFÈVRE-PONTALIS (continuée par ALEXANDRE VIDIER). Bibliographie générale des travaux historiques et archéologiques publiés par les Sociétés savantes de la France. Paris, Imp. Nle, 1885 et suiv., 4 vol. in-4 et supplémt : CHER, tom. Ier, pag, 367, supplément, tom. V, pag. 160 ; — INDRE, tom. Il, pag. 29, et tom. III, pag. 747 : — ALLIER, tom. Ier, pag. 58, supplément, tom V, pag. 33 ; — CREUSE, tom, Ier, pag. 425, supplément, tom. V, pag. 222.

ARTS

CHARLES et JOUIN. Le Berry et les Arts sous Louis XIV. [B. de B., E., 2e sér., 764]. — GIRARDOT (B°n DE). Les artistes du Berry. B., 1841, in-8. [B. de B., E.]. — RIBAULT DE LAUGARDIÈRE. Documents pour l'histoire de la céramique en Berry. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1869). — RICHARD-DESAIX (Ulrich). Les artistes originaires du Berry dont les oeuvres Ont été admises au salon de 1857. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1856-57, pag. 282) ; — Salon de 1859. (Ibid., 1858-59, pag. 348) ; — Proposition d'installer un musée dans la grosse tour d'Issoudun. (Ibid., 1856-57, pag. 254) ; — Le Berry aux Salons de peinture et les artistes du Beny depuis trente ans. (Ibid., 1862-63, pag. 296, et 1863-64, pag. 482).


LE BERRY : TRADITIONS, MOEURS 113

PHILOLOGIE, LANGAGE

BOYER (Hippolyte). Suggestions philologiques. Etymologies de noms de lieux. (Mém. de la Soc. histor. du Cher, 1886, pag, 313). [B. de B., 2e série, 691] ; — Origines étymologiques de noms de lieux : Médium. (Ibid., 1895, pag. 291). [B. de B., 2e série, 683]. — COUDEREAU. Sur le dialecte berrichon. Mémoire lu à la Société d'anthropologie, séance du 1er mars 1877, in-8. — HUBERT (Eugène). Recueil des chartes en langue française du XIIIe siècle, conservées aux Archives de l'Indre, pour servir à l'histoire du langage en Berry au MoyenAge, avec notes. Paris, 1885, in-8. [B. de B., 1re série, 901].— JAUBERT (Cte). Vocabulaire du Berry et des provinces voisines. Paris, 1838, in-8, 48 pages; nouv. édit. Paris, 1842, in-8; - Vocabulaire du Berry par un amateur du vieux langage. Paris, 1854, in-8, 24 pages ; — Etude sur le vocabulaire du Beny. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1863-64, pag. 95) ; — Glossaire du Centre de la France, avec suppléments. Paris, 1855-57, 2 vol. gr. in-8 ; nouv. édit. complétée avec tous les suppléments. Paris, 1863-64, 2 vol. in-4;— Notice sur le glossaire du Centre de la France du Cte Jaubert. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1854-55, pag. 125, et 1856-57, pag. 267) ; — Mots nouveaux pour le glossaire du Centre de la France. (Ibid., 1859, pag. 283).

— MAZUYER (Léonce). Le langage des paysans du Berry. (Courrier de Paris, 13 janvier 1858). — PIERQUIN DE GEMBLOUX (C.-A.). Poésie des trouvères du Berry, précédée d'un discours préliminaire sur le langage du Berry avant le XIIIe siècle. [1841], in-8.. — PORCHERON (S.-F.). Quelques additions au glossaire du Centre de la France. (Mém de la Soc. histor. du Cher, 1888, pag. 135). — TISSIER (Jean). Dictionnaire berrichon avec citations littéraires. Paris, 1884, in-16.

TRADITIONS, MOEURS

AYMÉ CECYL [Adrienne Depuychault]. Entretiens sur le Berry. Tournai, 1866, in-12. — BARAT (S.-B.-F.). Fondation faite par le duc et la duchesse de Nivernais pour marier soixante filles de leurs terres, 1664, in-4. — BOYER (H.). Les costumes populaires du Berry à l'exposition de 1867. B., 1867, in-8, 3 pages (Commission historique du Cher).

— BRUNEAU. Le Berry, la race, le sol, l'histoire. Discours du 30 juillet 1889. B., 1889, in-8, 10 pages. — CARRAUD (Z.). La loue de la SaintJean et les tondailles. Esquisse de moeurs berrichonnes. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1861-62, pag. 242). — CATHERINOT. Le patronage du Berry, 1683, in-4, 8 pages. [B. de B., E., tom. 1,20], [B. Nle,

8


114 LE BERRY : TRADITIONS, MOEURS

Rés. Z, 1548] ; — Les romains berruyers, 1685, in-4, 4 pages, [B. de B., E. 109, tom. II, n° 27], [B. Nle, Rés. Z, 1564] ; — Les fondateurs de Berry, 1685, in-4, 8 pages. [B. de B., E. 109, tom. II, n° 1], [B. Nle, Rés. Z, 1527]; — Les Philippe du Berry, 1687, in-4, 8 pages. [B. de B., E., tom. II, n° 21], [B. Nle, Rés. Z, 1551]. — CHAZAUD (A.). Acquisition d'un fief noble [Salles et Bréo] par un roturier [Jean Foucher] en 1372. (Bullet. de la Soc. d'émul. de l'Allier, tom. VIII, 1861-63, pag. 313).

— CLÉMENT (Henry). Les émigrants du Centré de la France à Paris. (La Réforme sociale, tom. IX, 1885, pag. 481). — LA GRANDESSE (G. DE). Rapport sur les pieuses légendes du Berry. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1864. pag. 124). — LAISNEL DE LA SALLE. Traditions populaires comparées du Berry, 1868, in-8,14 pages ;

— Croyances et légendes du Centre de la France. Souvenirs du vieux temps. Paris, 1875, 2 vol. in-8 ; — Souvenirs d'un grenadier. Etapes et garnison de Berry en Alsace. Evreux, 1891, in-18, avec vignettes. — LARCHEVÊQUE (T.) La météorologie populaire en Berry. (Mém. de la Soc, histor. du Cher, tom. XII, 1898, pag. 197). — LA TRAMBLAIS (L. DE). Carte de la mortalité des départements du Cher et de l'Indre, ancien Berry , pour les annéee 1833 à 1852. Paris, 1859. — LETTRES écrites d'Auxerre à un curieux de la ville de Bourges touchant quelques usages des peuples du Berry. (Mercure de France, mars 1735). — MARTIN (Stanislas). L'eau et le pain des villageois du Berry. (C.-R. des trav. de la Soc. du Berry à Paris, 1863-64, pag. 227). — MARTINET (Ludovic). Légendes et superstitions du Berry. B., 1880, in-12, 32 pages. — OEUVRE des sourds-muets du Berry. Paris, 1851, in-8,48 pages. [B. de B., E. 1408]. — PIERQUIN DE GEMBLOUX. Histoire naturelle du Berry et réflexions philosophiques sur un adamide ailé. Châteauroux (s. d.), in-8, 11 pages, avec planche. — PYAT (Félix). Les habitants de Bourges et les paysans du Berry. Paris, Royer [1850], in-4, 2 pages. — RIBAULT DE LAUGARDIÈRE (Charles). Les noces de campagne en Berry. B., 1855 ;

— Lettre à M. le Rédacteur du Droit commun sur quelques pièces populaires du Berry. B., 1856, in-8. (Extr. du Droit commun). — ROUBET (Louis). Le faux saunage en Berry. (Mém. de la Soc. des Anliq. du Centre, 1867, pag. 169). — SIGNES merveilleux et épouvantables apparus au ciel au pays de Berry le jour de la Madeleine dernier, avec tempêtes, orages étranges advenus le même jour. Paris. Du Breuil, 1617, in-8. [B. de B.]. — VERMOND (Pierre). [ROUSSELET] . Chroniques populaires du Berry, recueillies et publiées pour l'instruction des autres provinces, 1830, in-8.


BESSON — BOISBELLE 115

Besson, Allier, canton de Souvigny, commune (ancien diocèse de Bourges).

CLÉMENT (L'abbé J.-H.). Peinture des tympans de la porte latérale de l'église de Besson. [Soc. d'émulat. du Bourbonnais, 1892, pag. 311).

— THONNIÊ (J.-B.). Découverte de sépultures humaines de l'époque préhistorique à la Roche [Besson]. (Soc. d'émulat. du Bourbonnais, 1892, pag. 26, avec fig.).

Biard (Camp de). Voir : SASSIERGES.

Blanc (Le), Indre, ch.-l. d'arrondissement.

BOUCHARDON. Etablissement d'une institution en la ville du Blanc en Berry, pour l'instruction de la jeunesse (s. I. n. d.), in-4, 9 pages.

— CHERGÉ (DE). Etude sur l'église de Saint-Génitour du Blanc et sur le symbolisme religieux dans le plan des églises du Moyen-Age, 1866.

— CHERTIER (Ferd.). Le Blanc et sa municipalité sous la Révolution (1792-1800). Châteauroux, 1878, in-8. — DELACÔU-MARIVAULT. Notice sur la ville du Blanc et observations adressées au citoyen D'Alphonse, préfet. Le Blanc, 20 fructidor an IX, in-4,10 pages. — (Esquisses pittoresques du départ, de l'Indre, édit. de 1882, pag. 237).— GAUDON (Dr). Histoire du Blanc et de ses environs. Le Blanc, 1868, in-8. — LAMY (L'abbé). Tableau historique des paroisses, églises et chapelles du Bas-Berry : archiprêtré du Blanc. (Bullet. de la Soc. acad. du Centre, tom. VII, pag. 1, 69, 213; tom. VIII, pag. 1, 69). — LENAIL. Eglise Saint-Génitour au Blanc. (Congrès archéol. , de France, tom. XL, 1874, pag. 715). — Louis (Fr.). Le Blanc et le progrès, poésies. Le Blanc, 1884, in-8, 21 pages. — PIERRE (J.). Terreur panique au Blanc le 29 juillet 1789. (Bullet. de la Soc. acad. du Centre, tom. II, 1894, pag. 195). — TURQUET DE MAYERNE. Observations relatives à la ville du Blanc, 1789-90. — VOISIN (L'abbé). Villa romaine découverte au Blanc. (Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1869, pag. 25) ;— Ruines romaines découvertes au Blanc, av. fig. (Bullet. monum. de la Soc. franc, d'archéol., tom. XXXVI, 1870, pag. 176) ;

— Trois menhirs près du Blanc. (Bullet. de la Comm. d'hist, et d'archéol. du dioc. de Bourges, 1872, pag. 296) ; — Monuments celtiques de l'arrondissement du Blanc. (Congrès archéol. de France, tom. XL, 1874, pag. 34); — Topographie et monuments galloromains de l'arrondissement du Blanc. (Ibid., pag. 87) ; — Monnaies du Moyen-Age et de l'ère moderne. (Ibid., pag. 356).

Bolsbelle. Voir : HENRICHÉMONT.


116 BOIS-ROZERAY — BOURBON-L'ARCHAMBAULT

Bois-Rozeray. Voir : LA GUERCHE.

Bois-sir-Amé. Voir : VORLY.

Bommiers, Indre, canton d'Issoudun (Sud), commune.

(Esquisses pittoresques du départ, de l'Indre, 1882, p. 88). —

FAUCONNEAU-DUFRESNE (Dr). Ruines du château-fort de Bommiers

en Bas-Berry. (Revue du Centre, 1875, pag. 289. — RÉDUCTION du

château de Bommiers au service du Roy et propositions faites par

le prince d'Orenge (sic). Paris, 28 juillet 1650. [B. de B., E. 1321].

Boucard (Le). Voir : AUBIGNY. Bouchet (Le). Voir : ROSNAY. Bouges, Indre, canton de Levroux, commune. (Esquisses pittoresques du départ, de l'Indre, édit. de 1882, pag. 368).

— FAUCONNEAU-DUFRESNE (Dr). Leblanc de Marnaval et le château de Bouges. (Revue du Centre, 1877).

Boulleret, Cher, canton de Léré, commune, PÉLADAN (Adrien). Apparitions de Boulleret et prophéties et faits surnaturels relatifs aux temps présents et d'un avenir prochain, les plus prodigieux, les plus précis. Nîmes, 1883, in-18. — VOGUÉ (DE) et BERRY. Sur une habitation romaine découverte au Pezeau. (Congrès archéol. de France, tom. XVI, Bourges, 1849, page 6).

Bourbon-l'Archambault, Allier, ch.-l. de canton (ancien duché de Berry).

BARBIER DE MONTAULT (Mgr). Le château de Bourbon-l'Arehambault. Moulins, 1866, in-18; —Inscriptions d'Anne de France et de Suzanne de Bourbon. (Bullet. de la Soc. des Antiq. de l'Ouest, 1874, pag. 155.

— BERTRAND (A.). Découverte d'un village gallo-romain au village du Poux-d'en-Haut. (Soc. d'émulat. du Bourbonnais, 1892, pag 60). — CROSNIER (L'abbé). Excursion à Bourbon, Saint-Mênoux, Souvigny, av. fig. (Congrès archéol. de France, tom XXI, 1854, pag. 222) — PERRIER (Dr). Le château de Bourbon-l'Arehambault, notice historique. B., 1884, in-8, avec 4 pl. ; — Guide aux eaux minérales de Bourbon-l'Archambault, descriptif et médical. Paris, 1870. in-12.

(La suite au prochain volume)


MONOGRAPHIE

de

CHALIVOY-MILON

(Suite)

CHAPITRE VII

XVIe siècle

§ I. —FAITS HISTORIQUES (1)

Le XVIe siècle fut rude pour la France entière sans cesse troublée par les luttes fratricides de ses enfants. Il n'est pas un pays, si petit soit-il, qui n'ait ressenti les effets douloureux de la Réforme et des guerres de Religion qu'elle entraîna. Nous ne rencontrons pas dans les pièces écrites pour Chalivoy-Milon de traces bien nettes des malheurs occasionnés par ces dissensions intestines générales. Mais il est impossible de ne point faire la part de notre pays dans les secousses pénibles éprouvées par ses voisins immédiats et par ses seigneurs (2).

Au fléau de la guerre civile et religieuse s'en ajou(1)

ajou(1) des documents nous oblige à les sérier : le lecteur ne nous reprochera certainement pas cotte modification apportée à la méthode suivie jusqu'ici ; les faits ainsi groupés selon leur nature se présenteront à l'attention avec plus de netteté. (2) Nous renvoyons ici à l'Histoire et monuments de Dun-le-Roy, par Paul

MOREAU.


118 MONOGRAPHIE

tèrent d'autres qui augmentèrent singulièrement les tristesses de la contrée. Ce sont, d'une part, ces bandes de pillards et d'aventuriers qui terrorisent nos campagnes à maintes reprises ; d'autre part, la famine qui en résulte, et de nouvelles apparitions de la peste. Ce sont enfin les vicissitudes de domination et d'administration qui contribuent à jeter dans le désarroi les gens et les choses.

Le 11 octobre 1517, François Ier donne le Berry, et notamment la Châtellenie de Dun, à sa soeur Marguerite d'Angoulême, duchesse d'Alençon. Cependant Dun obtient le maintien de ses privilèges et de son rattachement à la couronne. C'est néanmoins le commencement d'une administration nouvelle, surtout en matière de justice. Déjà des essais avaient été tentés dans ce sens; mais vers 1529 s'opère une véritable réforme des coutumes du Berry, et bien qu'un certain nombre d'entre elles eût subsisté et qu'il en reste des traces dans notre législation actuelle, il y eut des modifications profondes (1). Désormais les sentences des châtelains ressortissent au bailly-le-Roy. L'ordonnance Crémieu, en 1536, déterminera la compétence du prévôt et du bailly, non seulement en matière pénale, mais aussi au civil, comme nous dirions aujourd'hui. Un titre du bailliage de Dun-le-Roy, daté de 1541 (2), le montre expressément : « Ce sont les chastellenies et justices ressortissans à Dun-le-Roy servans pour la vérification des fiefs mouvans du Roy et de la Reyne Marguerite de Navarre à cause de la Grosse-Tour de Dun-le-Roy Chalivoy(1)

Chalivoy(1) cette question, voir LA THAUMASSIÈRE, Histoire du Berry.

(2) Archiv. du Cher, série C., reg. 813.


DE CHALIVOY-MILON 11 9

Milon avec justices du prieuré, d'Acon et de Villers (1)..., Chaumont, etc. » En janvier 1552, alors que notre province est devenue depuis avril 1550 l'apanage de Marguerite de France, soeur de Henri II, l'érection de sièges présidiaux fait cesser les assises ambulatoires des baillis. Par l'Ordonnance d'Orléans (1560), le roi supprima, « vacance advenant », les offices de prévôts et prononça leur réunion aux bailliages. C'est l'absorption lente de la prévôté par le bailliage, une centralisation dans l'administration de la justice, et cela ne favorise pas les habitants de nos campagnes.

Leur situation est d'ailleurs devenue précaire en raison dés nombreuses calamités qui pèsent sur eux : la guerre avec ses charges et ses dévastations, le pillage des bandes armées, la famine, la peste et la lèpre, les intempéries, tout semble avoir conjuré leur perte.

En 1517, à l'époque des vendanges, la peste occasionne, dans la région dé Dun une telle mortalité que les voyageurs passent outre. Elle reparaît en 1525 et en 1596.

En 1521, un autre fléau s'abat sur notre région. Cinq cents malandrins, inoccupés entre deux expéditions, s'entretiennent la main en faisant l'attaque des châteaux et en dévastant les campagnes et les petites villes du Berry et du Bourbonnais. Ils appartiennent à ces bandes féroces qu'on a surnommées les six mille diables et les boute-feux. La résistance est difficile avec de telles troupes, et la paix est presque aussi onéreuse que la

(1) Remarquons qu'il n'est point fait ici mention des autres justices qui siégeaient sur le territoire de Chalivoy-Milon, particulièrement de celle d'Yssertieux, pour la raison que la paroisse, comme celles de Bannegon, Blet, Charly, Chaumont, Contres, Cogny, Neuilly-en-Dun, Ourouér, Parnay, se partageait entre le Berry et le Bourbonnais.


120 MONOGRAPHIE

guerre. Il faut faire le guet perpétuellement à l'approche des bourgs et aux faubourgs des villes. La suppression du guet par l'ordonnance d'Orléans, en 1560, dénote que jusqu'à cette époque on le pratiqua habituellement.

En 1521 également nous subissons le passage de nombreuses colonnes suisses, conduites par René de Savoie au secours de Lautrec. Et cette plaie dure quatre années. Sans la Trève de Dieu, ce serait pire encore car les seigneurs voisins, toujours en guerre les uns contre les autres, ne désarmeraient jamais.

En 1540, les gens d'armes inoccupés de la compagnie du Comte du Levant viennent se cantonner dans le Berry et y renouvellent tous les excès. Un mémoire de 1545 porte que « la plus grande partie des laboureurs des villaiges circum voisins de la ville de Dun-le-Roy acheptent et ont maisons en ladite ville et au-dedans de la clôture des murs et y retirent leurs biens, au moins le meilleur, afin qu'il ne soit gourmande, destruict et gasté par les gens d'armes ayans chascun jour cours ; car nous voyons les gens d'armes, mesme ceulx du royaulme, tenir les champs, pilhans, roubans les pouvrès gens desdits villaiges : aux ungs emmenans des chevaux, aux aultres prenans leurs habillemens, linges et aultres besongnes, les aultres les rançonnans par force et violance, leur font et commettent plusieurs et exécrables tyrannies » (1).

En 1587 et 1588, passages de compagnies « françoyses et souisses ». Les syndics des paroisses convoquent les notaires pour dresser, sous le porche des églises, actes de la pauvreté des habitants, « afflictions par gendarmerye », maladie, stérilité et autres misères.

(1) Arch. de la mairie de Dun-le-Roy.


DE CHALIVOY-MILON 121

En 1596, nouveaux tourments suscités par « les volleries, brigandages, violences et extorsions » des soldats débandés dans les lieux voisins de Dun:

On comprend que de telles déprédations de la part des gens d'armes pillards et incendiaires aient occasionné une grande misère, dans nos petits bourgs mal gardés. Aussi la famine y sévit durement en 1524, 1529, 1550. Au mois d'octobre de cette année, « la pauvreté » était telle par suite de la disette de grains et du décri des monnaies de billon , particulièrement des douzains d'un cours très habituel chez nos petites gens, que les habitants de Dun réunis durent allouer des secours aux établissements hospitaliers devenus trop étroits pour le nombre des réfugiés. — Il y eut une accalmie pendant les années suivantes, mais en 1554 une longue sécheresse provoqua, comme on y recourait ordinairement dans toutes les calamités, des offices, cierges, voeux, etc. (1). Et pourtant, les marécages ne manquaient point dans la région. Michel de l'Hospital, racontant le voyage que fit, en 1559, Marguerite de France, de Dun au pont de Chargy, dit qu'elle allait, avec sa suite, à dos de mulets « pataugeant dans une eau fangeuse ». Ceci nous facilite l'explication des fréquentes épidémies qui désolaient notre pays.

Il faut encore lever sur cette population décimée et appauvrie de lourds impôts, quadruplés, comme en 1583, pour subvenir aux frais de guerre. Et on ne s'étonne point que nos malheureux compatriotes

(1) On allait volontiers de chez nous à Saint-Sébastien de Cornusse, à NotreDame de Charenton, à Saint-Pierre d'Outre-Lesgue (Bois-Buard), etc.


122 MONOGRAPHIE

aient cédé parfois à la tentation de cacher aux aides le petit pécule péniblement amassé et difficilement conservé (1).

S'il y a encore un moment de calme entre 1584 et 1587, nous savons déjà le cri poussé à cette date par les syndics des paroisses, et les plaintes qui se renouvelèrent en 1596. " En ladite année (1599-1600) l'y ver fut grand, voyre plus que asge d'homme de ce temps n'a veu, et sy ne commença que après les festes de Nouel, les neiges furent grandes et de longue durée, qui fut cause que la pluspart du menu bestail mourut ; les pastures sur la fin de l'yver, voyre jusques en la fin de may, furent courtes et fort chères (2). »

Aussi bien il était devenu indispensable de réglementer en quelque sorte l'exercice de la charité. Une ordonnance de Moulins, en 1566, défendait de mendier hors du lieu de naissance et ordonnait aux villes de nourrir leurs pauvres.

Pendant ce temps l'oeuvre de la Réforme s'accomplit violemment, les guerres de Religion et la Ligue battent leur plein.

Dès 1531, l'on constate que les idées de Calvin font des progrès : il y a pourtant à Bourges un premier président, Loizel, qui est la terreur des réformés. Mais on a cru pouvoir laisser les campagnes ouvertes au fanatisme des tenants de la Réforme, et on ne tarde pas à en ressentir les effets. Malgré la présence à Dun-le-Roy du lieutenant du bailly de Berry, les huguenots pren(1)

pren(1) ces pièces d'argent, à l'effigie de François II, et portant le millésime 1557, retrouvées dans le champ de M. de Cotolendy, à côté de la locature des Arbres.

(2) Arch. de la mairie de Dun.


DE CHALIVOY-MILON 123

nent et saccagent les églises de la ville et des environs, au début de juillet 1562. Notre brave seigneur d'Yssertieux, le chevalier Amédée François de la Porte, se distingue dans la défense de La Charité-sur-Loire contre les protestants, avant d'apostasier lui-même. (Voir plus haut, au chapitre III.)

En décembre 1565, Charles IX et la reine-mère Catherine de Médicis viennent coucher aux faubourgs de Dun, dînent au pont de Chargy le 20 et se rendent à Couleuvre : ce vovage a lieu pendant la paix d'Amboise. Mais en 1567, au mois de juin, les troubles recommencent. Le lieutenant-général du bailliage, Sarrazin, nous envoie des sergents pour nous notifier notre contribution à une taxe de huit cents livres ordonnée par Lettres patentes du 27 janvier pour la restauration de la Grosse Tour de Dun. — Chalivoy dut trembler encore dans les premiers jours de septembre 1568 en apprenant la marche sur Dun des huguenots qui viennent de prendre Ainay-leChâteau ; mais ce ne fut qu'une alerte chez nous. Eh 1569, nouvelle alarme quand on apprend l'arrivée dans le pays de 4.000 reîtres et 6.000 lansquenets allemands conduits par le duc des Deux-Ponts. Le gouverneur de Bulles et le lieutenant-général Sarrazin prennent leurs précautions pour la défense de Dun. Les guétables de toutes les paroisses voisines y affluent avec familles et bagages : tout le pays concourt à « la défence et tuition » de la place fortifiée au prix de sacrifices immenses pour lesquels on n'a demandé au roi que la permission de solliciter des secours aux localités de près ou de loin intéressées à la conservation de la ville. Chalivoy reçut la visite des commissaires Jacques et Thomas Chauvelat chargés de lever sur les vingt-quatre paroisses du ressort les « taulx » de la contribution en poudre, vivres, foin, avoine, et logement des troupes royales commandées.


124 MONOGRAPHIE

par le piémontais Annibal, comte de Coconas (1). Le danger est encore une fois conjuré ; et parmi les réformés qui abjurent l'erreur nous avons à signaler un Douart et la femme d'un Berthault : ces noms reviendront sous notre plume (2).

La Saint-Barthélémy ne semble pas avoir laissé de traces de sang dans notre région.

Mais avec la Ligue recommencent les angoisses de nos gens divisés, comme leurs seigneurs, d'opinion sur le Roi. Dun devient encore le centre de nombreux combats auxquels les habitants des paroisses voisines ne peuvent demeurer étrangers. En 1590 le prieuré de Chalivoy-Milon fut brûlé par Wolgar, duc des DeuxPonts, qui attaqua ensuite celui de Fontguesdon (3).

Lorque Henri IV rentre à Paris en 1594, le château d'Yssertieux lui est acquis et on peut regarder les grandes luttes comme terminées.

Remarquons encore que surtout depuis 1560, époque des premiers agissements des huguenots dans notre région, les églises elles-mêmes avaient leur garde de gaistes, guaides, guettes ou gueustrons, qui observaient le pays d'alentour et l'approche de ceux qu'on suspectait d'hérésie. Ils couchaient dans l'église (4).

(1 ) Voir, pour plus de détails, P. MOREAU, op. cit.

(2) Les Douait sont une généalogie de notaires et de greffiers ; on leur confie quelquefois les intérêts de la petite patrie. Claude fut commis, élu, échevin de Dun-lc-Roy dans les années 1556-1557. — Les Berthault constituent-une vaste famille qui s'étend sur les paroisses de Dun-le-Roy, Chassy (Blet), Chalivoy, Chaumont, etc.

(3) KERSERS, op. cit.

(4) Ils se distinguaient des coustres ou custodes, gardiens dés choses sacrées, qui étaient des ecclésiastiques, au moins depuis l'arrêt de 1562 qui défendait expressément d'affermer la clergie de l'oeuvre, c'est-à-dire la perception des produits de l'usage des ornements, des droits de fossoierie, sonnerie, assistance et la

charge de l'entretien à d'autres gens.


DE CHALIVOY-MILON 125

§ II. — AFFAIRES ECCLÉSIASTIQUES ET ADMINISTRATION

SPIRITUELLE

Les Religieux de Saint-Sulpice-lès-Bourges, seigneurs de Chalivoy-Milon, administrent aussi la paroisse dont l'Abbé est le curé primitif. Celui-ci délègue pour la charge curiale un prêtre qui prend le nom de vicaire perpétuel. Longtemps sans doute ce vicaire perpétuel fut le prieur du prieuré de Chalivoy, aidé de religieux qui s'intitulaient chapelains. Pour la première fois, en 1380, nous avons relevé dans une pièce la mention d'un curé à Chalivoy. En 1458, Thomas Ràynaud est qualifié de recteur de Chalivoy. En 1468, Georges Farot, prêtre, curé de Chalivoy-Milon, a un vicaire, Joseph Materon (1).

« Le 20 janvier 1551, une présentation est faite par le Père Abbé de Saint-Sulpice pour la cure de Chalivoy, vacante par la résignation de Messire François Tuilier en faveur de Messire Jehan Berthault, prêtre du diocèse de Bourges, à Monseigneur l'Archevêque de Bourges de la personne dudit Berthault, comme appartenant ledit droit de présentation à ladite cure, lorsqu'elle est vacante, audit R. P. Abbé à cause de sa dignité abbatiale, et la collation, provision, institution, etc., audit seigneur Archevêque de Bourges (2). » « Ledit Berthault n'est que vicaire perpétuel assisté de chapelains et domestique qui tous doivent vivre sur le traitement fourni par les Religieux de Saint-Sulpice (3). »

Une transaction du 29 novembre 1555 avait en effet été

(1) Arch. d'Yssertieux, cote 105.

(2) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 1re liasse, 3e cote, latin parchemin. — Arch. d'Yssertieux, parchemin français, signé Henry, n° 0.

(3) Arch. du Cher, ibid., 4e cote, datée du 29 novembre 1555. — Voir aussi Arch. d'Yssertieux, n° 0.


126 MONOGRAPHIE

« passée entre les Vénérables Religieux, Abbé et Couvent de Saint-Sulpice-lès-Bourges, seigneurs de ChaillevoyMillon, d'une part, et Messire Jehan Berthault, prestre, vicaire perpétuel audit Chaillevoy-Millon », au sujet de ce traitement. C'était chose importante et à surveiller, voilà pourquoi nous trouvons à la date du 9 janvier 1556 une « enquête de commodo et incommodo prescrite par le vicaire général de l'Archevêque de Bourges pour constater que la transaction susdite assure audit vicaire perpétuel une vie suffisante et honnête » (1). Cette mesure est nécessaire, comme l'écrit Jean Bidault, vicaire général, par devant le notaire et greffier chargé des intérêts ecclésiastiques de Bourges, pour l'interposition de décret à la susdite transaction. Les situations respectives ont besoin d'être parfaitement définies, car il s'agit d'établir un statut durable, c'est le but d'un autre acte du 28 septembre 1556. Enfin le 14 octobre suivant paraît « la sentence de décret contre la cure de Chalivoy-Milon touchant la portion (congrue) canonique. »

Qu'était cette portion congrue canonique ? Nous avons trouvé dans le fonds du Chapitre de Saint-Etienne, à la date de 1522, un parchemin contenant la « Déclaration du temporel de l'église parrochiale de Challevoy-Millon, ressort de Dung-Roy que baille par devant vous, Monsieur, Maître Françoys de l'Aubespine, lieutenant-général de Monsieur le Bailly de Berry, à son siège de Bourges, commissaire du Roy en ceste partie et selon des lettres patentes dudit siège à vous adressantes Messire Françoys Tuilier, curé de ladite cure » (2). Suit

(1) Arch. du Cher, ibid., cote 5.

(2) Arch. du Cher, fonds de Saint-Etienne, liasse 167 (Archiprêtré de Bourson). — Voir aux Pièces justificatives, III.


DE CHALIVOY-MILON 127

une longue énumération de petites parcelles de terres labourables, prés ou vignes dont on s'étonne qu'il en fût tiré un si modique revenu. « Tous lesquels héritages vallent toutes charches (sic) déduictes audict curé par communes années la somme de six livres tournois. Ceci depuis un temps immémorial, auquel ledict curé n'a rien enlevé ni ajouté. » Est-ce tout? Heureusement non. Une autre transaction passée le 16 novembre 1530 entre les Religieux de Saint-Sulpice et le vicaire perpétuel d'alors, « Loys Marot, prestre, au nom et comme curé et recteur de la cure et esglise parrochiale de Chaillevoj'- Millon », nous apprend que les curés et le vicaire partageaient par moitié et par indivis les « oblations, profficts, droicts et devoirs des sépultures, anniversaires, liberats, trenteniers, vigilles et (de) toutes aultres prières, oraisons et suffraiges faicts et fondés le temps passé

et à faire et fonder en ladicte esglise de quelque

manière que ce soient en deniers ou aultres Choses ». Le vicaire obtient en outre (car c'est la conclusion d'un procès intenté aux curés) de garder pour lui seul et ses successeurs « les profficts qui proviendront au temps advenir à cause des exaudicts qui seront dicts et célébrés en ladicte esglise et des congés des mariages,

baptesmes et extresmes mictions..... Item que s'il advient estre célébrées en ladicte esglise deux grandes messes en ung mesme jour, en ce cas ledict Marot et ses successeurs auront le proffict de l'une des deux grandes messes et lesdicts Religieux ou leur commis le proffict

de l'aultre grant messe Touteffois s'il advenoit trois

grandes messes estre célébrées en ung jour, ledict Marot et ses successeurs auront les deulx comprins esdictes deulx messes lui et son chappellain qui célébreront..... et le commis et depputé desdicts Religieux aura et célébrera l'aultre..... Et si plus de trois grandes messes


128 MONOGRAPHIE

y soient célébrées, le surplus. seront célébrées par

lesdictes parties (1) » (alternativement).

Un autre document, provenant celui-là du fonds de Saint-Sulpice et portant la date du 29 novembre 1556, est plus explicite encore et complète le précédent. C'est une « transaction pour la manse curiale de Chalivoy » passée en l'abbaye de Saint-Sulpice, à Bourges, devant le notaire royal Millet (2), entre les Religieux toujours curés-primitifs de Chalivoy, et le vicaire perpétuel Eugène-Noé-Jean Berthault. On y. rappelle les droits déjà reconnus « et entre aultres 6 septiers de bled, par tiers froment, méton (méteil) et marsesche, mesure dudict Chaillevoy, à les prendre Chascun an sur les

dixmes de bled dudict Chaillevoy Plus le manoir

de la vicairie perpétuelle dudict Chaillevoy qui consiste en maison, grange, vignes, pré et terre, le tout tenant

ensemble, contenant deux arpens plus une septerée

de terre plus 12 bosselées de terre plus 2 arpens de pré plus 8 bosselées de terre..... plus

9 eschemeaux de vigne plus demi arpent de vigne

Tous lesdicts héritaiges chargés envers les Vénérables

Religieux de 12 deniers tournois de cens

plus 4 bosselées de terre chargées de 2 deniers

tournois de cens plus une pièce de terre où souloit

avoir vignes chargée d'un denier tournois de cens

plus 4 bosselées de terre chargées de 2 deniers

tournois de cens plus 4 bosselées de terre

chargées d'un denier tournois de cens..... plus une

pièce de terre 2 bosselées ou environ chargée

de 2 deniers tournois plus une pièce de terre

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, liasse 16e, cote 6, fr. parchemin. Voir aux Pièces justificatives, IV.

(2) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, 1re liasse. Voir aux Pièces justificatives, V.


DE CHALIVOY-MILON 129

4 bosselées ou environ chargée de 2 deniers tournois plus une pièce de vigne, contenant six eschemeaux......

eschemeaux...... de 2 deniers tournois. ... plus une

pièce de terre, contenant six boisselées chargée de

3 deniers tournois..... plus une pièce de terre, contenant deux boisselées chargée de un denier tournois plus 1 quartier de pré chargé de un

denier tournois..... plus une pièce de terre, contenant 2 boisselées chargée de un denier tournois

« Et oultre avait le vicaire perpétuel par transaction

passée en 1530 le 16e jour de novembre » (Voir plus

haut).

« Et toutesfois vénérable personne Messire Jehan

Berthault, prestre, à présent vicaire perpétuel se

soit retiré par devers lesdicts Religieux leur aye

dict et remontré que les héritaiges, revenus et choses susdictes étaient de petite valleur et n'estoient suffisans pour faire et supporter les charges nécessaires, les suppliant et requérant lui augmenter lesdicts biens et revenus de ladicte vicairie, autrement, à défaut de ce faire, estoit en propos et délibération d'en intenter procès contre eux. »

Les Religieux avaient essayé de lui montrer au contraire que ces revenus étaient plus que suffisants pour s'entretenir convenablement, lui, ses chapelains et ses pénitents, puisque ses prédécesseurs s'en étaient toujours contentés, et, vivant largement, avaient pu encore « espargner par chacun an une bonne somme de deniers ». Mais il n'avaient pu y réussir, et il avait fallu constituer les parties. Donc, par devant le notaire royal, et en présence de tous les Religieux « sous le bon plaisir de Monseigneur le Révérendissime Archevesque de Bourges et de Messieurs les Vicaires et officiaux » ont été faits les accords suivants : " Pour de bien en myeulx

9


130 MONOGRAPHIE

inciter et incliner ledict Berthault vicaire susdict et ses. successeurs vicaires perpétuels de régir et desservir ladicte esglise et vicairie », les Religieux accordent en outre : « 1 tonneau de vin et 4 septiers de bled, par tiers froment, méton et marsesche, mesure dudict Chaillevoy, à les prendre par chascun an perpétuellement sur les dixmes de vin et de bled dudict Chaillevoy appartenans

ausdicts Religieux Et oultre ont lesdicts Religieux

affranchi lesdictes terres et vignes de ladicte vicairie

du droict de dixme sans préjudice desdicts cens

accordables deubs ausdicts vénérables à cause des

hérilaiges dessus délaissés » Ce nouveau régime

devait commencer à la fin de l'açcense faite par les Religieux de la terre et seigneurie de Chalivoy, ou auparavant si le fermier la laissait avant expiration. — De son côté, le vicaire perpétuel abandonne aux Religieux deux boisselées de terre grevées d'un denier tournois de cens, prenant à sa charge l'anniversaire dont cette terre avait été l'offrande. Les Religieux conservent les dîmes de blé, foin, lainage et charnage, et de toutes autres « choses décimables venant et croissant en ladicte terre et paroisse de Chaillevoy Milon, soient anciens ou nouvables qui sont de présent et seront cy-après comme

à eux appartenans » Ils se réservent également le

droit de prééminence et d'autorité dans l'église, la permission d'y prêcher et d'y faire prêcher d'autres que leur vicaire perpétuel, d'y mettre et instituer « maistres

d'escolles et précepteurs d'enfants »

Il est probable que cette définition pourtant très nette des droits de chacun ne fut pas entièrement respectée, car en 1580 tout est remis en question par une sentence de la Cour primatiale de l'Archevêché de Bourges. Un procès était intenté par Messire Léonard Perrot, prêtre, curé de l'église paroissiale de Chalivoy-


DE CHALIVOY-MILON

131

Milon, aux Religieux de Saint-Sulpice au sujet de messes à dire pour M. Jehan Bidault, défunt vicaire général du révérendissime archevêque de Bourges. Le jugement fut prononcé, après instance et appel, par Claude de Brantonelet, chanoine et grand archidiacre du siège de Bourges, officiai de la Cour martiale dudit Bourges, le siège archiépiscopal vacant (1). Mais la question n'avait pas été entièrement vidée, puisque l'année suivante (11 ou 17 février 1581) paraît une nouvelle sentence, émanée celle-ci de Jacques Girard, officiai de Bourges, touchant la portion canonique « de Messire Léonard Perrot, curé de Chalivoy-Milon », pendant la vacance du siège. Les Religieux sont condamnés « à assurer au recteur de ladicte cure la quarte partie des dixmes que lesdicts Religieux perçoivent et. la quarte partie du dixme des vignes qu'ils ont en ladicte paroisse ». Cette fois les Religieux en appellent à l'official de la Cour primatiale (2). Enfin, le 19 novembre 15.99, une nouvelle transaction intervint entre le curé Blanderat et les Reli-. gieux seigneurs de Chalivoy (3).

* * *

Vers le. milieu de ce siècle, le 20 août 1544, une nouvelle consécration de notre église fut faite à la suite de restaurations importantes. Le prélat consécrateur fut « Révérend Père en Dieu et pieux prêtre Raveli, docteur en saincte théologie et evesque d'Esbrun, suffragant de l'archevêque de Bourges » (4). Il y eut en même

(1) Archiv. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, 1re liasse, 8e cote.

(2) Ibid., ibid., 1re liasse, 9e cote.

(3) Idid. ibid., 1re liasse, 10e cote.

(4) D'après M. l'abbé Moreau, « Pierre Ravelli était évêque titulaire d'Hébron, coadjuteur ou auxiliaire du cardinal de Tournon, archevêque de Bourges ; c'est


132 ■MONOGRAPHIE

temps bénédiction et consécration de quatre « haultiers (autels) : le premier, en l'honneur et révérence de Monseigneur saint Silvain, saint Estienne, saint Sulpice, saint Benoist et saint Martin ; le deuxième, en l'honneur et révérence de la très glorieuse et sacrée Vierge Marie, sainte Anne, sainte Barbe, sainte Marguerite et sainte Marie-Madeleine ; le tiers, en l'honneur et révérence de Monseigneur saint André, saint Sébastien, saint Roch, saint Vincent, saint Bernard; le quart, en l'honneur et révérence de Monseigneur saint Jean-Baptiste, saint Éloi, saint Jehan l'Évangéliste, saint Pierre, saint Paul, saint Nicollas et saint Michel archange. Après quoi le susdict Révérend evesque donna ses avis et vollunté que aux jours de festes cy-dessus nommées, et semblableinent aux jours et festes de la dédicace de ladicte esglise qui a esté translatté du jour susdict au jour et feste de saint Sulpice et saint Anthoine, qui sont le dixseptiesme de janvier, et en donnant à la réparation de ladicte esglise..... selon son pouvoir auxdicts jours et festes susdicls saincts et dédicace dé ladicte esglise, quarante jours de vray pardon et rémission en disant trois fois Pater noster et trois fois Ave Maria. Et ce, à la supplication et requeste de Révérend Père-Frère-Prêtre Lègue, abbé de Saint-Sulpice,seigneur espirituel et temporel de céans pour ses manans et habitans de ladicte paroisse ». Cet acte est signé du notaire Benoist(l). Le lendemain, à la requête du seigneur Abbé, le révécomme

révécomme qu'il consacre les autels de Chalivoy, comme tel qu'il consacre la nouvelle abbatiale de Saint-Laurent et celle de Bussières ». Il dut être aussi l'auxiliaire de Mgr Leroy qui avait remplacé Mgr de Tounnon en 1537. Esbrun, que M. de Kersers n'avait pu identifier, serait Hébron, orthographié comme on savait le faire au XVIe siècle.

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, 1re liasse, cote 2


DE CHALIVOY-MILON 133

rend évêque bénit et consacra l'autel « de la chapelle et maison abbatiale de céans, en l'honneur de l'Annonciation de Nostre-Dame et Monseigneur Saint-Benoist». Plusieurs moines, prêtres et frères, apposèrent leur signature sur l'acte de consécration (1). Il y a donc dès lors séparation effective, sinon complète, entre les offices monastiques et les offices paroissiaux, et tous les actes relatifs au départ des fonctions entre moines et vicaire perpétuel séculier spécifient que les moines seront tenus ou non d'assister aux messes dites en l'église et d'y faire « chanterye » (2).

Il y a encore néanmoins une direction de la paroisse par le prieuré : cela ressort des actes précédemment analysés! Les droits nettement définis que nous y avons vus réservés au curé véritable, religieux de Saint-Sulpice, se retrouvent mentionnés dans les collations, provisions et prises de possession du prieuré (3). Si l'agrément de l'Archevêque de Bourges est requis pour la nomination du vicaire perpétuel, qui est un séculier relevant de sa juridiction, le R. P. Abbé de Saint-Sulpice ne pressent personne des nominations des religieux de son ordre qu'il met à la tête du prieuré membre dépendant de son abbaye.

Le 7 avril 1562, Christophe de Vuiliendan, moine de Saint-Benoît, vicaire général de l'Abbé de Saint-Sulpice,

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, 1re liasse, cote 2 bis. — Cette chapelle devait être adossée en forme d'appentis au pan de mur sud de l'église.

(2) Voir aux Pièces justificatives, V et VI.

(3) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, 15e liassse, cote unique (Supplément). L'inventaire du fonds porte des actes de 1533 à 1708, mais la liasse n'en renferme pas d'antérieurs à 1562.


134 MONOGRAPHIE

de la Congrégation monastique de Chezal-Benoît, Paul Verne, délivre à Aleaume Gibon, moine profès du même ordre, des lettres de collation du prieuré de ChalivoyMilon, à la mort de Baltazar de Fauveau, prieur. — La pièce est signée du notaire ordinaire de l'abbaye, Henry, assisté du notaire du Roi en Berry, Toussaint Vallery, et de Jehan Dugue, clerc de celui-ci, résidant à Bourges. Elle est écrite en latin, comme presque toutes celles qui suivent : le nom de notre pays y est encore « Callovium Millonis alias Chaillevoy-Millon ». Nous la citons en note en partie pour en bien indiquer la teneur (1).

Or cet Aleaume Gibon était alors dans le diocèse de Clermont, peut-être dans un autre prieuré, et ses lettres de collation sont par lui remises au notaire-juré de l'officialité de Clermont, Guillaume Rochete, devant lequel il déclare vouloir par les voies les plus sûres et les meilleures prendre possession du prieuré régulier de Chalrvoy-Milon, au diocèse de Bourges, et désigne pour être ses procureurs-maîtres frères Jean Fouchery, Michel Patrault et Jacques Henry auxquels il confie ses lettres de collation. — L'acte qui enregistre ces faits et

(1) « Et omnis collatio, provisio, institutio ac omnimoda alia dispositio

ad proefatum dominum Abbatem ratione dignitatis abbatialis proedicti monasterii noscuntur pertinere et pertinent; liberum nunc et vacanlem per obitum dicti de Fauveau nuper defuncti tibi, licet absenti tamen sufficienti idoneo ac benemerilo, auctoritafe praefati domini Abbalis quà in bac parte fungimur, contulimus et donavimus, conferimus et condonamus, tibi providemus, teque in et ad illum instituimus presentium per tenorem. Mandantes eadem auctoritate primo presbitero vel notario super hoc requirendo aliisque nobis subditis.... quod te seu procuratorem luum pro te et nomine tuo in veram, realem, actualem, et corporalem possessionem predicti prioratus de Callovio Millonis, suorum jurium et pertinenthim universorum ponant et producant seu alter eorum ponat et inducat ac inductum défendant seu defendat, amoto exinde quovis illicito detentore quem nos, in quantum possumus, amovemus et denunciamus amotum in omnis rei testimonium présenter per nostrum juratum subsignatum fieri et sigillo prafati monasterii quo n talibus utimur commissarii fecimus. Datum Bituris, etc »


DE CHALIVOY-MILON 135

ces noms est daté de Saint-Allyre (St Illidii), alors près de, maintenant à Clermont, 2 juillet 1563 (1). Il est plus explicite encore dans l'énumération des droits du prieuré (2).

Et le 20 août suivant, l'officiai de Bourges fait dresser par son clerc-juré et notaire soussigné, Jacques Henry, l'acte de prise de possession complète du prieuré, sur l'attestation, qu'est venu lui en donner Messire Jehan Berthault, prêtre, curé de Chalivoy-Milon. En vertu de la lettre de collation ou de provision susdite, le vicaire perpétuel a reçu le procureur du nouveau prieur, Michel Patrault, et l'a mis en possession vraie, réelle, actuelle et corporelle du prieuré et de tous ses droits et appartenances selon le cérémonial usité : introduction et entrée dans l'église du prieuré, baiser et attouchement du maître-autel, ouverture du missel; entrée dans la maison curiale, et autres solennités requises. Personne ne s'y étant opposé, le procureur demanda que les lettres et tous autres instruments nécessaires fussent établis par le notaire de l'officialité et lui fussent remis. Et celuici, investi de la confiance et des pouvoirs de ses supérieurs s'est exécuté. L'acte fut dressé en l'église même de Chalivoy, en présence de maître Etienne Denis, fermier du prieuré (3), Jean Limosin dit Pérude, Simùn

(1) D'après Gallia christiana, Illidianuin Monasterium (Saint-Allyre) relevait comme le nôtre de l'ordre bénédictin de Chezal-Benoît.

(2) « Illius ac suorum universorum realem, veram, actualem et corporalem

possessionem adipiscendum, nanciscendum, apprehendendum inducipetendum et intrandum illam publicandam et conservandam illi in divinis et spiritvalibus deserviendurn seu deservire faciendum, fructus, jura et emolumenta illius universa levandum, recipiendum et habendum, etc ..... »

(3) L'acte porte firmarius dicti priorati. Or, d'après Du Cange, ce mot est susceptible de deux sens : il peut signifier fermier quand il s'agit de quelqu'un à qui les biens d'un monastère ou d'une église étaient laissés moyennant redevance,


136 MONOGRAPHIE

Bezerot, Simon Repousé, Marquet Déferré, notaire, tous paroissiens de Chalivoy.

A la résignation d'Aleaume Gibon, l'Abbé de SaintSulpice, Corantin Alix, par lettres du 19 juin 1573, nomme pour administrer le prieuré ou la chapelle régulière de Chalivoy-Milon frère Melchior Josselin, religieux profès du monastère de Saint-Sulpice. L'acte fut passé à Bourges, en présence de François Rousseau, un hôte de l'abbaye, et Ambroise Brullard (ou Beullard), libraire de la ville. L'ancien prieur se retirait spontanément.

L'investiture est faite le même jour et enregistrée par le notaire juré et greffier de la curie ordinaire métropolitaine et primatiale de Bourges, Henry : frère Melchior Josselin est présent, et l'acte dressé dans le monastère mentionne les mêmes témoins que le précédent.

Le nouvel élu prit possession le 6 juillet suivant, non personnellement; il avait comme procureur le frère Louis Contesse, religieux du monastère de Saint-Sulpice, qui présenta les lettres de collalion ou provision à un certain Mathieu de Consasa, prêtre demeurant en la paroisse de Chalivoy, lequel l'introduisit dans l'église et le mit en possession, selon le cérémonial accoutumé. Les lettres furent lues et publiées à haute voix devant le peuple et les témoins requis. Puis, le procureur demanda des lettres testimoniales de ce qui venait d'être fait, pour servir à l'occasion au nouveau prieur. Le notaire de l'officialité, délégué à cet effet, Philibert Henry, les lui octroya. L'acte signé du même notaire fut fait en l'église paroissiale de Chalivoy, en présence des témoins

ou bien préposé, quand il s'agit d'un moine chargé par l'Abbé de la gestion. Il nous a paru que Maître Etienne Denys, dont le nom est précédé du mot dominus (ici domino, dno), maître, n'étant pas un religieux, dont le nom eût été précédé du mot frater, ne pouvait être que fermier des biens du prieuré.


DE CHALIVOY-MILON 137

suivants : Etienne Bouestet, tisserand, Jean Gabarat et Louis Déferré, habitants de la paroisse.

Le prieur Josselin ne fut guère que quatre années en charge. Il mourut à la fin de juillet ou au commencement d'août 1577, car le 10 de ce dernier mois l'Abbé de Saint-Sulpice, Michel Houet, désignait pour recueillir sa succession le frère Louis Benoisl, religieux profès du monastère de Bourges. Les lettres de collation sont datées de l'abbaye et écrites en présence de Léonard Grasset, manoeuvre (1), et Gandor Bigot, menuisier, résidant à Bourges.

Le 9 novembre suivant a lieu la prise de possession par procureur. Messire Jean de Consasa, prêtre du diocèse de Limoges (2), demeurant à Chalivoy, est admis à représenter le frère Benoist. Il remet ses lettres de collation à Maître Philippe Bergier, praticien, demeurant à Yssertieux, qui l'introduit et le met en possession, en présence des témoins Claude Faucherre et Philippon Bergeron, laboureurs demeurant en la. paroisse. L'acte en fut dressé par le notaire-juré et greffier de l'officialité, Martin Henry, en l'église de Chalivoy.

« Et le 14 desdicts mois et an, ledict Benoist a esté personnellement estably audict nom de prieur dudict prioré de Chaillevoy-Millon, après lecture à luy faicte de l'acte de prinse de possession cy-dessus, qui l'a eu pour agréable. » Et le susdit Henry ratifie et approuve le présent acte au monastère, en présence de Jean Moret, cuisinier et Antoine Venelle, témoins.

Louis Benoist fut remplacé le 24 août 1579, par le

(1) Ce mot traduit-il exactement opperario du texte? Il a l'avantage de s'opposer plus que le mot ouvrier à la désignation d'une autre profession comme celle qui suit, menuisier.

(2) Il est probable que celui que nous avons nommé à la page précédente était son parent et venait comme lui de Limoges.


138 MONOGRAPHIE

frère Olivier Vallée, à la désignation de l'Abbé de SaintSulpice, Henry Le Royer. Ce n'étaient pas les ennuis qui avaient pu faire mourir si vite le prieur Benoist, car la lettre de collation témoigne qu'il vécut en paix dans son prieuré, « quem novissimus et immediatus possessor pacificus obtinebal (1) ». L'acte est fait au monastère de Bourges en présence d'Antoine Venelle et Pierre Dumontet, laboureurs, paroissiens de Saint-Ursin de Bourges.

Le même jour, le notaire André Henry, au nom de l'official et pendant la vacance du siège archiépiscopal, délivre au frère Louis Contesse, cellerier de l'abbaye, des lettres de procuration en vertu desquelles il ira prendre possession du prieuré de Chalivoy, au nom de frère Olivier Vallée : les témoins sont les mêmes.

La prise de possession eut lieu le 12 septembre suivant: l'acte en fut dressé en l'église et prieuré de Chalivoy par « Pierre Ménard, bachelier en loix, garde du scel royal à Cenquoins », par devant Benoît Bérault, clerc juré, notaire royal, et les témoins, Philibert Bégassat et Simon Lhéritier, laboureurs demeurant à Chalivoy, et plusieurs autres.

§ III. — ACTES JURIDIQUES

1. Aveux et dénombrements avec foi et hommage

D'après B. de Kersers, « en 1500, l'Abbé de Saint-Sulpice prend la qualité de seigneur de Chalivoy ; en 1555, les Religieux prennent le même titre et perçoivent la dixme (2) ». Ce n'est évidemment pas un événement nouveau, puisque le même auteur nous a fait remar(1)

remar(1) le mélange des actes français et latins sur une même question. L'ordonnance de Villers-Cotterets (1539) ne concernant que les actes publiés, la langue latine est encore employée dans les actes privés des gens d'église.

(2) Hist. statist. et monum. du Dép. du Cher, canton de Dun-le-Roy.


DE CHALIVOY-MILON 139

quer dès 1330 que Saint-Sulpice avait la justice, puis l'hôtel (château) en 1332, et dès lors le titre de seigneur qui avait appartenu aux Milon (1). Ce sont des remarques occasionnées par la lecture de certains actes.

Toutefois, à partir de 1500, les biens du prieuré sont affermés de même que l'église est administrée par un délégué des religieux. Et de même que ceux-ci restent curés de la paroisse et maîtres dans l'église, ils gardent, avec la propriété foncière, le titre de seigneur avec tous les droits et devoirs qu'il comporte.

Nous n'avons pu relever, dans la durée de ce siècle, d'actes émanés des Religieux bénédictins de Chalivoy, faisant aveu et dénombrement avec foi et hommage de leurs propriétés aux seigneurs dont elles relevaient juridiquement. Nous avons seulement signalé que certaines parties de la paroisse reconnaissaient, l'une la souveraineté de la Grosse-Tour de Dun, l'autre la suzeraineté du seigneur de Blet. Quant au reste, nous verrons dans une pièce de procédure du 12 septembre 1519 que les Religieux se disaient et se faisaient réellement reconnaître comme « exempts de toute juridiction des ducs de Berry et autres seigneurs, comme étant icelle abbaye de Saint-Sulpice de fondation roïalle ».

Nombreux au contraire sont les actes dans lesquels l'aveu et dénombrement, la foi et l'hommage dus aux Religieux sont signalés à l'occasion d'un bail d'accence ou de vente, d'un arrentêment, d'un échange, etc.. Ils viendront à leur époque et dans leur catégorie.

En voici un pourtant (2), établi par Jean Depardieu, clerc juré et notaire ordinaire du procureur général du roi en Berry, le 30 juin 1519, par lequel Simon de la

(1) V. plus haut, pag. 114.

(2) Arch. d'Yssertieux, cote 213. Dénombrement, par Simon de la Porte, François Ier régnant.


140 MONOGRAPHIE

Porte, écuyer, seigneur d'Yssertieux, « recougnoist, confesse et advohe tenir en foy et hommage de Révérend Père en Dieu, frère Jehan Boucher, Abbé de l'abbaye et monastère de Saint-Sulpice-lès-Bourges » ce qui suit : 1° La moitié des terrages et des blés et grains et autres semences recueillis au village de Villeneuve, aux Matans, paroisse de Blet, sur les possessions des Archambault, Gâchas, Nichât et la Richarde. — 2° Une autre partie de ce terrage sur les terres de Mouchenon, Vincent Moreau, Jean de Baugie et la Richarde. — 3° La moitié du terrage d'Asnières, du bois du Breuil à la chaume Gueumet et aux ouches d'Asnières, qui se lève, quand les terres sont emblavées, à la 12me gerbe, et se partage par indivis avec le seigneur du Chauffault et Vincent Loreau, du village de Villeneuve. — 4° Le pré de Nichât, entre bois et buissons, d'une contenance de 3 arpents avoisiné par les possessions de la veuve de Buxières, les prés de la Richarde, la terre des Poirezon de Baugy, la couarde Richart et le pré du prieur de Chaumont. — Ces terrages peuvent valoir dans les années ordinaires 15 boisseaux de blé par tiers froment, orge et avoine, et les 3 arpents de prés 20 sols tournois de rente. — Tout ceci est venu audit ecuyer par succession de son père, de son vivant seigneur d'Yssertieux, lequel en avait fait l'acquisition des mains de feu Héliot Aleaume, « en son vivant demourant à Villiers ou des ayans de lui cause ». — Et pour prévenir toute réclamation de la part de son seigneur féodal, le seigneur d'Yssertieux déclare avouer tenir en fief dudit Abbé, et être prêt à lui en fournir dénombrement, ce qu'il aurait pu oublier. — L'acte est passé à Bourges, en présence de Messire Léonnet Bolson, prêtre, et de « prudens hommes Jehan Chambon, Anthoine Audinet et André Chauvet, clercs, demourans à Bourges ».


DE CHALIVOY-MILON 141

Les archives d'Yssertieux nous Ont Conservé encore un « dénombrement livré par Simon de la Porte, seigneur d'Yssertieux, à Monseigneur de Blet, qui n'a nullement esté inspiré ni déboté par ledit seigneur de Blet, et la seu agréable, du 17 décembre 1538 (1) ». Cet acte passé à Bonnebuche (2) par le notaire royal ordinaire de la chancellerie du Bourbonnais est intéressant à plus d'un titre ; il nous fait connaître l'étendue des possessions d'Yssertieux soumises à la juridiction du seigneur de Blet ; il mentionne les détenteurs actuels des propriétés, leurs limites, leur contenance, avec les dîmes, cens, rentes, droits de terrage et de bordelage prélevés sur elles et évalués à 100 livres tournois au moins de revenu annuel. Et, selon la formule consacrée, le chevalier de la Porte supplie humblement M. de Saint-Quintin de l'aviser s'il y a erreur et « si plus il tient en fief de lui ; car il en obéira voulluntiers comme à son seigneur féal, et dès maintenant il advohe à tenir le surplus de lui si il lui est ». Avec « noble homme Jehan Decourtois, escuier, seigneur de Bonnebuche », nous relevons le nom de Jean Benoît, notaire royal, demeurant «paroisse de Chaillevoy-Millon », comme témoins.

Au dos, l'acte porte une prestation personnelle de foi et hommage, datée du 23 suivant. En revenant de Bonnebuche à Yssertieux, le 17, Simon de la Porte s'était présenté au château de Blet pour s'y acquitter dé ses devoirs de féal sujet et en laisser un témoignage authentique dans le dénombrement de toutes les possessions sur lesquelles il reconnaissait la seigneurie de Messire François de Saint-Quintin. Mais celui-ci étant absent,

(1) Arch. d'Yssertieux, parchemin français, non coté. — Voir aux Pièces justificatives, VII.

(2) Château situé en la paroisse d'Ignol, à quelque distance de la route de Nérondes à Blet.


142 MONOGRAPHIE

il fallut revenir et recommencer devant sa personne ce qui avait été fait. Le seigneur de Blet reçut l'expression verbale et écrite des foi et lige, aveu et dénombrement des mains de son sujet, en lui disant qu'il verrait, ayant quarante jours pour se pourvoir, mais que le tenant dès lors pour « le dilligent adcordant », il ordonnait au juré de lui en dresser acte. Ce qui fut fait séance tenante, en présence de «vénérable et noble personne Messire Pierre de Saint- Quintin, prieur de Cognart et dudict Blet, et Meri Jarognet, serviteur dudict seigneur de Blet ». Le notaire-juré est le même Boudoy : sa signature est au bas de cette reconnaissance écrite sur le double du parchemin laissé au château de Blet.

Nous devons mentionner encore d'autres actes de foi et hommage rendus par le seigneur d'Yssertieux aux seigneurs de Chalivoy :

En 1519, Simon de la Porte, écuier, fait à l'Abbé de Saint-Sulpice sa prestation de foi et hommage pour la moitié des terrages du village de Villeneuve et des Matants, paroisse de Blet, sur les blés, graines et autres semences, et pour une pièce de pré et « boisson » appelé le Michat. Acte passé chez Jean Depardieu, notaire à Bourges.

En 1538, même prestation pour la moitié des terrages vendus par le même acte par le seigneur d'Yssertieux, Simon de la Porte, audit Abbé de Saint-Sulpice.

En 1545, le même Simon de la Porte fait hommage à l'Abbé de Saint-Sulpice pour la dixième partie du ferrage des Matants et Villeneuve qu'il vient d'acquérir des Loreaux, paroissiens de Blet : jusqu'alors il avait partagé avec eux ce droit par invidis. L'acte fut passé par devant Jean Benoist, notaire à « Cenquoins ».

En 1555, Simon de la Porte achète pour 3 livres tournois de Jean Loreau la part de celui-ci dans le partage


DE CHALlVOY-MILON 143

et terrage de Villeneuve, dont il devra la foi à SaintSulpice de Bourges.

2. Reconnaissances.

A côté de ces actes, il convient de placer ceux qui ont pu être dressés dans un autre but, et qui contribuent néanmoins à préciser les droits de seigneurie. Ceux que nous avons recueillis sous le titre de «Reconnaissances» s'échelonnent sur une période de cinq années (15331538).

Les premiers en date sont tirés du fonds de SaintSulpice (1). Ils sont de l'année 1533, et plusieurs font allusion à une reconnaissance précédente faite en 1528.

Antoine Alleaume, de Chalivoy-Milon, confesse tenir des Religieux de Saint-Sulpice, à titre de 4 deniers tournois de rente « frutière et emphitueuse » et un denier tournois de cens accordable au dimanche après la SaintSulpice, aux Vénérables absents, représentés par frère Enault, sur une pièce de terre d'une boisselée, qui fut à feu Guillaume Grosguenin, et qui joute d'une part la garenne desdits seigneurs, etc.; de même sur une autre boisselée et demie de terre située dans le voisinage de la précédente, aux prix et conditions contenus en la reconnaissance faite par Jeanne, veuve d'Etienne Chereaulx et Louis Alabessonne, à la charge de 5 deniers tournois de rente et 1 denier tournois de cens (12 décembre 1528). De plus, il reconnaît leur devoir 2 deniers tournois de rente et 1 denier tournois de cens, accordables à la même date, sur une pièce de terre de 3 boisselées qui joute d'une part le pré de la cure de Chalivoy, le chemin de Chalivoy au Frouez, et la terre que lui-même a eue

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, 16e liasse, cote 4.


144 MONOGRAPHIE

de feu Bernard Desvignes. Il promet de payer le tout aux deux termes de la Saint-Michel et du dimanche qui suit la Saint-Sulpice, en janvier, et l'acte est signé le 14 octobre 1533, en présence de Simon Ledoulx et Jean Pellisson.

Jean Petitpierré, dit Parieux, leur fait l'aveu d'un demi-arpent de terre « assis au terrouer des Petits Crées » moyennant 2 sols 6 deniers tournois de rente « frutière et amphitueuse » payables à la Saint-Michel, et 3 deniers tournois de cens accordables au dimanche après la Saint-Sulpice : il s'engage à convertir cette terre en vigne dans un an. Elle est voisine des vignes de Jean Joly, dit Borne, et de celles de la veuve Etienne Bergeret et Louis Alabessonne. Le prix et les conditions avaient déjà été indiqués dans la reconnaissance faite par Jean Gorjon le 16 janvier 1528. L'autre porte la même date que le précédent : les témoins sont Simon Ledoulx et Etienne Berthomier.

Louis Alabessonne, du bourg de Chalivoy, déclare à son tour tenir d'eux à titre de 8 deniers tournois de rente perpétuelle « frutière et amphitueuse » payables Chaque année à la Saint-Michel, et 10 deniers tournois de cens accordables au dimanche après la Saint-Sulpice, une pièce de terre de 2 boisselées, située au terroir de Chalivoy, qui appartint autrefois à Grosguenin, et qui joute le chezal de feu Gornaudeaux, occupé par le confessant à cause de sa femme, etc.. L'acte est aussi du 14 octobre 1533, signé Benoît, en présence de Messire Jacques Picquet, prêtre, et Jean Petitpierré.

Etienne Berthomier, « tant pour lui que prenant en mains pour tous ses personniers » confesse tenir des Vénérables de Saint-Sulpice, à titre de 2 deniers tournois de rente annuelle payables à la Saint-Michel et 1 denier tournois de cens accordable au dimanche après la


DE CHALIVOY-MILON 145

Saint-Sulpice, une pièce de terre d'une boisselée, qu'il a eue de Louis Alabessonne, sise à Chalivoy, près de sa grange et de l'héritage dudit Alabessonne venu des Grosguenins, etc., aux conditions des reconnaissances précédentes. Fait le 14 octobre 1533 en présence de Simon Ledoulx et Jean Petitpierré.

Jean de Saint-Laurent, demeurant près du bourg de Chalivoy, reconnaît devoir chaque année 8 deniers tournois de rente payables à la Saint-Michel et 1 denier tournois de cens accordable au dimanche après la SaintSulpice, pour 1 quartier de vigne, sis aux Planches, avec la dîme de vin. Sa vigne est en partie en désert, mais il doit la remettre eh état de vigne dans l'année. Les limites qui le séparent de Noël de Chignol et du seigneur d'Acon ont été, ainsi que les autres conditions, fixées par la reconnaissance faite par Jean Touchier, le 11 janvier 1528. L'acte porte la même date et les mêmes témoins que le précédent.

Jean Tandix, paroissien de Chalivoy, pour lui et pour Jean son père et Messire Pierre son frère, confesse tenir au lieu de Charles Deshollières, à titre de 10 deniers tournois de rente et 3 deniers tournois de cens, 1 quartier de vigne, sis au petit vignoble de Chalivoy, qui figurait dans la reconnaissance faite le 3 décembre 1528 par B. Desvignes sous le nom de Charles Deshollières, et aux conditions y énoncées ; aussi, 10 deniers tournois de rente et 2 deniers tournois de cens pour un chezal « basti de mayson, courtillaige » sis au bourg de Chalivoy, de la contenance d'une demi-boisselée, qui était auparavant à Messire Etienne Berthault, prêtre, et duquel il avait fait reconnaissance le 13 janvier 1528 entre les mains du même Desvignes. L'acte est du 15 octobre 1533 ; les témoins : Simon Ledoulx et Louis Loreau.

Le signataire de tous ces actes, Benoist, confesse tenir

10


146 MONOGRAPHIE

à titre de 4 deniers tournois de rente et 1 denier tournois de cens, 1 quartier 1/2 de vigne, sis aux Planches, qu'il eut de Pierre et Etienne Grosguenin, sur le bord du chemin de Chalivoy à Acon et près des vignes de la veuve Pierre Limousin, de Philibert et Perrette Berault, et la terre de la veuve Etienne Bergeret. Cette pièce de vigne a été mentionnée dans une reconnaissance faite par B. Desvignes le 12 décembre 1528. Il avoue en outre 6 deniers de rente et 2 de cens sur une pièce de terre appelée « l'Ouche de la Croix», sise à Chalivoy, de la contenance de 2 boisselées, toute « encloue » de muraille, qui appartint à Louis Ledoulx, sur le bord du chemin de Chalivoy à Dun-le-Roi, et près des héritages que Louis Alabessonne et François Pelisson ont respectivement reçus de feux Gornaudeau et Jean Imbert, près aussi de la terre appelée « la Cane », close de muraille, dont Simon Ledoulx est « seigneur de vraye possession » (d'après la reconnaissance du 19 novembre 1528 faite par ledit Desvignes (1). De même, il reconnaît devoir 2 sols 6 deniers de rente et 2 deniers de cens pour 1 arpent de vigne, sis aux Planches, qu'il a eu de feu Thibault Bouthouzet, également bordé par le chemin de Chalivoy à Acon et par les vignes des héritiers de Pierre Limousin, celles des héritiers de feu Roaire acquises par les héritiers de feu Michollet, Germain Filhou et Antoine Trouchier, et celles que Maître Pierre de Lhospital, seigneur d'Acon et Jean de Saint-Laurent ont eues de feu Martin Trouchier. La reconnaissance du 2 janvier 1528 a déclaré ledit Benoît « vraye détempteur et possesseur de Ce morceau de vigne ». Enfin, il avoue 6 deniers de rente et 2 deniers de cens sur un chezal « basti de deux maisons à feu, court, courtillaige, assis au bourgt de Chaillevoy, au-davant l'esglise», à l'angle des routes qui vont

(1) Ici on lit plutôt Devergncs que Desvignes.


DE CHALIVOY-MILON 147

de Chalivoy à Dun-le-Roi et à Blet, et limité par la vigne de feu Guillaume Paulnon que lesdits seigneurs ont eue par appointement, comme il est dit dans la reconnaissance du 25 janvier 1528. Ledit Benoît est encore là seigneur et possesseur. L'acte fut passé en présence de Messire Jacques Picquet, prêtre, et Simon Ledoulx.

Aux archives d'Yssertieux, un papier non coté, mais daté, fait mention des « joutes que porte Robinet Raillot qui ont estes recounus à Simon de la Porte an l'an 1535 ». Il cite : 1° une pièce de terre de 3 boisselées, assise à la Porte, en bordure sur le chemin de Dun-leRoi au Pont de Chargy et la rue d'Ambrun (qui tend du village de Chambres à la Croix à la Malade), et voisine avec la terre du prieur de Chaumont et celle de Jeanne de Fontenay, mère du sieur de Bisle (?) ; — 2° une pièce de terre, sise terroir du Côrbier, de la contenance d'une boisselée, voisine des deux précédentes ; — 3° un demi-arpent de pré, situé aux Hastes, entre les prés appartenant à Janthiau, à Paquet Tuchin, à Jean Tandix, et bordé par le chemin qui va de Bonmont au puits Bernaud; ce pré vient du « tellement » Gorjon ; — 4° une pièce de pré, sise « en la prée du Perreaul », contenant deux arpens, limitée par le chemin de Bannegon à la Croix à la Malade, la terre du prieur de Chaumont, celle de Collas Bérard, et celle de Berthomier du Ghigneau ; — 5° un quartier de pré sis au terroir des Percaux le long du chemin d'Yssertieux à Bannegon ; — 7° (1) une pièce déterre de deux boisselées, sise à Queue^ de-Loup, et pour lors en vigne, tenant aux terres de

(1) Signalons ici l'omission du 6° et de l'8°.


148 MONOGRAPHIE

Pierre Bon et des Girault, et au chemin du Pont de Chargy à Dun-le-Roi; — 9° un 1/2 quartier de pré, sis prée Duguiot, touchant les prés d'Antoine Alleaume et de la veuve de feu Gilbert Chosset, et formant un tout avec l'autre moitié que détient le seigneur d'Yssertieux à titre de « faillie »(1).

Une autre feuille dé papier ni cotée, ni datée, mais accompagnant la précédente et écrite de la même main (l'orthographe et l'écriture en font foi), porte « mémoire des terres délaissées par droit de min-morte par le deses de défunte Paquette Arno et Jean Micho son fils au sieur d'Isertieux ». C'est à savoir : 1° 8 boisselées indivises avec Jean Tuchin, sises terroir du Breuil, le long des chemins de Bannegon à Chaumont et du village de Chambre au moulin Perca, et limité par le pré que Davan a acquis des sieurs d'Yssertieux ; — 2° une boisselée, reconnue avec Robinet Guillaume, Georges Paisant et Toussaint Larpat, au terroir de Queue-deLoup, près de la terre du prieur de Chaumont; — 3° une pièce de terre de 3 boisselées, possédées par les confessants avec Jean de la Loire et Jean Tuchin, où il y avait une maison bâtie avec une grange (aujourd'hui en ruines), cour et courtillage, sise au village de Chambre, sur le bord du chemin de Bannegon à Chaumont, voisinant avec la terre de la vicairie de Mizort (autrement Thaumiers) et le ruisseau Dandolle ; une pièce de terre d'une boisselée sise au terroir de Touche Dambrun, possédée par Paquette Arnault, limitée par la terre du prieur de Chaumont et les autres terres des confessants ; une pièce de terre, assise entre les deux chemins, appelée « le Grand Champ d'entré les deux chemins », contenant 8 boisselées dont 7 appartenaient à Jean

(1) Probablement taille; mais l'orthographe de ces pièces est si curieuse qu'il est impossible de rien garantir,


DE CHALIVOY-MILON 149

Tuchin et 1 à Jean Michaut, et bornée par le chemin du Pont de Chargy à Dun-le-Roi, le pré Dambrun, la terre de Gélestin Pitermigny et la terre de Jean Tuchin ; — 4° 2 boisselées de terre possédées par Jean Michaut, au terroir de la Malade, le long du chemin de Bonport à la Croix à la Malade, la terre du prieur de Chaumont appelée « le Champ de la Croix », la terre de Queue-de-Loup, que Jean Michot a acquise des sieurs d'Yssertieux, et celle de Robinet Paisant ; — 5° 1 boisselée de chènevière possédée avec Toussaint Larpat, au village de Chambre, derrière la grange en masure (citée plus haut); 2 boisselées, sises au terroir de Touche Dambrun, possédées par Paquette Arnault, voisines de la vicairie de Mizort (ou Mazort), la rue Dambrun et le ruisseau Dandolle ;

1 boisselée, appelée Touche Mounier, entre le chemin du Pont de Chargy à Dun-le-Roi et la terre de Jean Tuchin ; plus 9 boisselées aux Vimes (?) ; — 6° le pré des Lignes; appelé maintenant « le Clodis », de la contenance de

2 charretées de foin, possédé par Jean Michaut de concert avec Huguette Sabourin et Antoine Charanton, sis le long du chemin qui va de la chaume du Pont de Chargy au village de Chambre, appelé la rue des Prés, suivant aussi la rue de Sagonnin, et limité par les prés du prieur de Chaumont et de Sulpice Ruby; plus une modurelée, sise à Lignes, bordée par la terre de Sulpice Ruby, le sentier qui va du puits de Chambre au Pont de Chargy, et le chemin du Pont de Chargy à Contres.

Une troisième source de reconnaissances porte suides terres « accensées » en 1537 et 1538 pour neuf ou dix-neuf ans (1). C'est une note du Roi établie par

(1) Archiv. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, liasse 16, cote 3.


150 MONOGRAPHIE

Benoist en faveur des Vénérables Religieux, Abbé et Couvent de Saint-Sulpice-lès-Bourges, seigneurs temporels et justiciers de la terre, justice et seigneurie de Chalivoy-Milon, représentés par religieuse personne, frère Michel de Nève, cellerier et procureur de Tabbaye. 1. — Pierre Delafônt, laboureur, demeurant à Chalivoy, reconnaît pour lui et pour les siens avoir fait, passé et accordé avec les Religieux les « adcenses annuelles jusques au temps de XIX années, cueillettes et despouilles, commençant au jour de la Purification Nostre-Dame dernièrement passée, et finissant à semblable jour et feste, lesdites XIX années révolues et passées, et pour le prix et somme de 17 sols 4 deniers tournois d'absence (sic) payables chascun an à une chascune feste de la Purification Nostre-Dame, à commencer le premier payement à ladite feste prochainement

venant que Ton comptera en date 1538 rendu conduit

audit prioré de Chaillevoy, alias gaige, etc., et aux condicions ci-après déclarées. C'est assavoir que ledit Michel de Nève, audit nom, a baillé audit titre d'accénse audit Delafont, et par lui a esté prins, accepté et retenu » : Une pièce de terre de 6 boisselées, sise au Breuil, près d'une autre terre que Delafont tient à titre de rente perpétuelle desdits seigneurs, de la terre et de la vigne qu'il a acquises de la veuve et des héritiers de Pierre Limousin, et près de la terre de Jean Papillon et consorts ; — plus une septerée de terre et bois sise aux « Chetites Vignes », près des possessions Louis Loreau (précédemment Pierre Limousin), Colas Bérault et consorts, et Saint-Sulpice affermées à Gilbert Gravereul et Pierre Delafont (auparavant les Rouères) ; — plus une autre septerée, voisine de la précédente, limitée d'autre part par le bois de Jean Denis (autrefois Pierre Berault) ; — plus 16 boisselées de terres, bois et brous-


DE CHALIVOY-MILON 151

sailles, encore voisines des précédentes, qui voisinent avec les terres de Nicolas Berault ; — plus une septerée de terre, sise terroir de la Feuille, qui joute la terre de Philippon Ledoulx tenue desdits seigneurs, le chemin dé la Feuille à Dun-le-Roi, la terre desdits seigneurs tenue par Germain Filloux; —plus une autre septerée de terre sise au même lieu et joutant la terre des Vénérables Prieur et Chapitre du Château-lès-Bourges tenue aussi par Germain Filloux. Toutes terres que ledit preneur s'engage à entretenir « en nature de labouraige, icelles deschiffrer (sic) et desarmer pendant ladite adcense. Et on tems de moissons laisser le dixme et

terraige en la manière accoustumée, et ne pourra

prandre aulcune noix ni profficts es poiriers estans esdites pièces si aulcungs en y a ou pourroit avoir etc.. » Fait à Chalivoy le 4 janvier 1537 en présence de Simon Ledoulx et Gilbert Grosguenin dudit lieu, témoins (1). 2. — Pierre Bouthouzet, du bourg de Chalivoy, confesse tenir dans les mêmes conditions pour neuf ans moyennant 22 sols 6 deniers : une pièce de terre de 14 boisselées, sise au champ Sacquiert, joutant le chemin du Boisdé à la Croix de la Place, la terre que Simon Ledoulx fient desdits Religieux à titre de rente perpétuelle, et celle que Louis Loreau tient aussi des Religieux après feu Pierre Limousin ; plus 14 boisselées de terre, sises également au « Grand Champ » le long du chemin de Chalivoy au Frouets, près de la terre de Simon Ledoulx, et le bois de « la Pérolle » appartenant aux Religieux. Outre le labourage et le ferrage, le preneur s'engage à planter dans ces terres une demi-douzaine de « noherattes » dont, les « noys » appartiendront exclu(1)

exclu(1) avons analysé plus longuement ce premier acte afin de n'avoir plus à signaler dans les suivants que certaines particularités.


152 MONOGRAPHIE

sivement aux Religieux. — L'un des témoins est Jean Jolly, dit Bourrai, de Chalivoy.

3. — Jean Denis, du village de la Feuille, a affermé pour 9 ans, et moyennant 7 sols 6 deniers : 2 septerées et demie de terre, sises à la Forest, le long du chemin de la Feuille à l'étang d'Acon, près de la terre que les Grosguenins ont desdits seigneurs à titre de rente perpétuelle, et de celle que Guillaume Desgranges a au même titre. — Même date et mêmes témoins.

4. — Simon Ledoulx et Jean Jolly, dit Bourrat, doivent ensemble 10 sols pour 20 boisselées de terre, sises au champ Chavé, le long du chemin qui conduit du Pré-aux-Moines aux Jarries, près de la terre que Louis Loreau a acquise des héritiers de feu Jean Gerbier, de la vigne d'Etienne Jolly, le pré des Rouères appelé « les Combes » possédé par Ledoulx et les terres desdits seigneurs : les preneurs doivent là aussi planter une demi-douzaine de « noherattes » ; Jean Jolly paye à lui seul 23 deniers pour 3 boisselées de terre, sises au champ du clos qui joute les chemins de Chalivoy à Dunle-Roi et à Champozet, et les terres des Religieux tenues par Etienne Berthomier, de Simon Ledoulx et Jean Defferré : il aura à y planter 3 « noherattes ». — Les témoins sont Etienne Berthomier et Jean Pellisson, de Chalivoy.

5. — Jean Leisnel possède, moyennant 14 sols, 8 boisselées de terre, sises au Champ Chavé, près de celles qu'y gardent lesdits seigneurs entre les mains de Simon Ledoulx et Jean Jolly, le long des chemins de Chalivoy à Dun-le-Roi et aux Jarries, de la terre avec bois et buissons des Regnards : à la charge d'y planter 3 « noherattes ».

6. — Germain Filloux, du village de la Feuille, a, pour 22 deniers, une septerée de terre, sise à la « Grand


DE CHALIVOY-MILON 153

Feuille», entourée de tous côtés des terres des Religieux qui sont accensées à Vincent Réty et Pierre Robin. — Louis Loreau témoigne avec Simon Ledoulx.

7. — Etienne Berthommier et Gilbert Salleboeuf, son gendre, du bourg de Chalivoy, ont accensé, pour 15 sols, 6 boisselées de terre, sise aux Theureaux, entre les terres, bois et buissons qu'y possèdent les Religieux entre les mains des Grosguenins, la veuve et le fils de Pierre Limousin, Simon Ledoulx et les héritiers Bouthouzet ; plus 16 boisselées sises au terroir des Crées, entre celles que les Religieux ont confiées à Jean de Saint-Laurent, à Jean Jolly, à Guillaume de Villevasson et à Etienne Jolly ; plus 5 boisselées qui joutent le chemin de Chalivoy à Champozet, les terres de Simon Ledoulx, la vigne de Jean Pellisson, la terre des Grosguenins, celle des Religieux que possède Jean Jolly, et une boisselée de terre baillée le jour même à Jean Pellisson, à charge d'y planter 3 « noherattes ».

8. — Jean Papillon et Pierre Bernard, du village de la Feuille, ont accensé, pour 20 deniers, une septerée de terre, sise au terroir de «la Grand Feuille» entre celles que Philippon Ledoulx, Vincent Réty et Germain Filloux ont desdits seigneurs. — La date est le 4 décembre 1537 (1), mêmes témoins. Ledit Papillon a confessé tenir seul moyennant 110 sols une pièce de pré, de la contenance de 7 charretées de foin, appelée «le Pré au Moine », si se près le village de Villeneuve, bouchée et environnée de haies et bouchures, joutée par le chemin de Villeneuve à Blet, et les prés et terres des Pectins et de Pierre Loreau. — Le preneur jouira de tous les fruits

(1) Ce doit être une faute, car nous allons voir au bas du même acte la date du 14 janvier 1537. Mais il est possible aussi que la faute soit au mot janvier, puisqu'il s'agit d'accénses conclues à la Purification passée et devant commencer leur effet à la Purification de l'année 1538.


154 MONOGRAPHIE

mais sera tenu de « déchiffrer et désarmer es lieux où ledit pré en aura nécessité ». — La date est le 4 janvier 1537.

9. — Jean Pellisson, laboureur demeurant à Chalivoy, a accensé, pour 26 sols 8 deniers, une septerée de terre sise au terroir de Champozet, le long du chemin de Chalivoy à l'étang d'Acon, près des terres accensées par lesdits Religieux à Simon Ledoulx et François Pellisson et du vignoble de Champozet; plus une septerée de terre, sise aux grands Crées, le long du chemin de Blet au Pondy, près la terre que le seigneur d'Acon tient desdits seigneurs après Etienne Petitpierré, et celles qui sont accensées à Simon Ledoulx et François Pellisson ; plus deux septerées de terre, sises au champ Chavé, qui joutent le vignoble de Champozet, le chemin de Vailly à l'étang d'Acon, les terres et prés accensés à François Pellisson, François Defferré et les hoirs de Guénin Pellisson ; plus 8 boisselées, sises au terroir de Champozet, le long du chemin de Blet au Pondy, près la terre autrefois en vigne de Lucien Petitpierré et la terre de Jean Chonnas ; plus une boisselée sise au champ du Plaid « qui servyra de passée audit confessant pour aller en sa vigne estant au dessoubs du clox desdits seigneurs» (vigne qu'il tient des Religieux à titre de rente), près la terre d'Etienne Berthommier et le chemin de Chalivoy à la maison et bergerie dudit confessant. Il y a obligation pour le preneur de planter 3 « noherattes». — L'un des témoins est François Pellisson.

10. — François Pellisson, laboureur, paroissien de Chalivoy, a accensé, moyennant 35 sols : deux septerées de terre, sises au champ Chavé (ou Chauvet), près la terre accensée par le seigneur de Blet à Pierre Deparnay, les rues de Vailly, les terres de Saint-Sulpice qu'a


DE CHALIVOY-MILON 155

Jean Pellisson, et les prés des Religieux appelés « la Varnille » ; plus 8 boisselées, sises au Bois du Lac qui joute le chemin de Chalivoy à la justice d'Acon, la terre arrentée à Simon Ledoulx, celle qu'avait autrefois Jean Chemin, et celle que tient la veuve dé Pierre Limousin ; plus 20 boisselées, sises aux Grands Crées, le long des chemins de Chalivoy aux Pellissons et au Pondy et près des terres arrentées à Jean Pellisson et Simon Ledoulx ; plus une septerée, sise au terroir du Champozet, qui joute les chemins de Blet au Pondy et de Chalivoy aux maisons des Pellissons, près la terre arrentée à Jean Pellisson et le vignoble de Champozet ; à la charge d'y planter 4 « noherattes ». — Le second témoin est Jean Pellisson.

11. —Jean etFrançois Pellisson, paroissiens de Chalivoy, confessent devoir 70 sols pour un pré dit « la Varnille », sis en la paroisse, de la contenance de deux arpents, jouté par les prés de Jean Defferré et d'Antoine Alleaume, par un champ accensé par les Religieux, et le pré de Jean Courtault. Le pré est bien bouché et il y à obligation de le bien « deschiffrer et nectoier». Lambert Bonnin, de Chalivoy, témoigne avec Simon Ledoulx.

12. — Pierre Quentin, laboureur demeurant à Chalivoy, a pour 3 sols Taccense de 10 boisselées de terre joutées par celles que les Religieux ont accensées à Louis Alabessonne, François Grosguenin, les Pellissons, et Simon Ledoulx, et par la terre du seigneur d'Acon : le preneur y plantera 2 « noherattes » ; plus une pièce de terre et pré y attenant d'une boisselée que le preneur sera tenu de défricher.

13. — Gilbert Gravereul, laboureur demeurant en la paroisse, doit payer 25 sols Taccense d'une septerée de terre, sise au terroir de Champozet, qui joute le Chemin de Chalivoy au village des Pellissons, le vignoble de


156 MONOGRAPHIE

Champozet et les terres que François Pellisson et Simon Ledoulx tiennent de Saint-Sulpice à titre d'accense; plus Une septerée de terre, sise aux « Chetites Vignes », qui touche les terres que Pierre Delafont, ledit Gravereul et Pierre Berault, dit Beaucorps, ont accensées de SaintSulpice ; plus une autre septerée sise aux Petits Crées, qui joute les chemins de Chalivoy à Acon, au Pondy, et à la font de la Cloix, et les terres que les Religieux ont accensées à Jean Petitpierré. — L'acte est du 4 mai 1538 ; Gilbert Grosguenin témoigne avec Simon Ledoulx.

14. — Lambert Bonnin, du bourg de Chalivoy, paye 10 deniers Taccense de 4 boisselées de terre, sise au « Champ au Chesne », partie en bois et buissons, qui joute le chemin de Chalivoy aux maisons des Pellissons, le Champ au Chêne accensé par lesdits Religieux à Antoine Alleaume, et leurs bois. C'est une terre à « déchiffrer et desarmer» et dans laquelle devront être plantées deux «noezattes». Signé le 4 mai 1538 en présence de Simon Ledoulx et Gilbert Grosguenin.

15. — Micheaul Béraultet Jean Berault, dit Gaillardon, paroissiens de Chalivoy, ont accepté pour 20 deniers l'accense d'une septerée de terre, sise au terroir de la Grand Feuille, près le village de la Feuille, joutée par le chemin de Chalivoy à Blet et les terres que Pierre Robin, Vincent Réty et Jean Papillon ont par accensé desdits seigneurs. — L'acte est du 4 janvier 1537 et le second témoin, Jean Pellisson.

16. — Jean de Saint-Laurent, paroissien de Chalivoy, doit 22 sols 6 deniers pour Taccense de 13 boisselées de terre, sises au terroir des «Grands Crées» qui joute le chemin de Blet au Pondy, la terre de Maître Pierre de Lospital, seigneur d'Acon, et celle que les Religieux ont accensée à François Grosguenin et Louis Alabessonne ; plus 2 septerées de terre, sises au « Champ Chauvet »


DE CHALIVOY-MILON 157

(autrement dit «le crénage »), qui joute le chemin de Chalivoy à la Perrolle et les bois et broussailles desdits seigneurs. — Le preneur devra planter dans ces terres une demi-douzaine de « noezattes » ; et s'il n'entretient pas bien le labourage, il sera mis hors de la présente accensé que les Religieux bailleront à qui bon leur semblera.— Le second témoin est Antoine Alleaume, de Chalivoy.

17. — Le notaire Benoist a également conclu avec les Religieux une accensé de 9 ans et n oyennant 3 sols 4 deniers annuels pour 8 boisselées de terre, sises au terroir de « Cassécou », qui joutent les chemins de Chalivoy au Frouez et de la « Maison au Chêne » au Boisdé, et la terre de la veuve et des hoirs Pierre Limousin, chargée de dîme et ferrage envers les Religieux. « Tesmoing mon sing sy mis le V° janvier 1537. »

18. — Philippon Ledoulx a pris par accensé desdits seigneurs, moyennant 20 deniers, une septerée de terre, sise au terroir de «la Grand Feuille », qui joute le chemin de Chalivoy à Blet, et les terres de Guillaume Robin et consorts, Pierre Robin, et celle desdits seigneurs accensée à Jean Papillon ; plus 15 boisselées, même lieu, qui joutent la terre des hôpitaux, le chemin de la Feuille à Dun-le-Roi et les terres desdits seigneurs accensées à Pierre Delafont et Germain Filloux. — Chalivoy, 5 janvier 1538; témoins : Messire Vincent Prudhomme, prêtre, et Simon Ledoulx.

19. — Louis Alabessonne a pour 10 sols Taccense de 8 boisselées de terre, sises au terroir des « Crées », près des terres accensées par les Religieux à Pierre Quentin, après Guillaume de Villevasson; plus 6 boisselées, même lieu, le long du chemin de Blet au Pondy et près des terres accensées à Pierre Bonnin, arrentées à Etienne Berthommier, ou encore cultivées par les Religieux;


158 MONOGRAPHIE

plus 2 boisselées qui joutent le champ d'Ames, le chemin de la « Maison au Chêne » au Boisdé, la terre des Grosguenins, celle de la cure de Chalivoy, et celle d'Antoine Alleaume. Le preneur devra planter deux « noezattes » dans ces terres. — Chalivoy, 5 janvier 1537 ; présens : Messire Vincent Prudhomme, prêtre, « fermier et adcenseur dudit Chaillevoy », et Simon Ledoulx.

20. — Barbe Lecompte, charpentier au bourg de Ghalivoy, paye 5 sols d'accense pour une septerée de terre (faisant moitié de 27 boisselées), sise au terroir des « Grands Crées », tenue auparavant par Etienne Joly, près la terre de Jean Chemin, le chemin de Chalivoy à Dun-le-Roi, la terre d'Etienne Berthommier tenue desdits seigneurs. — Obligation pour le preneur d'y planter 2 «noezattes». — Même date et mêmes témoins.

21. — Guillaume Pascault, laboureur demeurant au village d'Yssertieux, doit 5 sols d'accense pour une septerée de terre, faisant l'autre moitié de la terre accensée à Barbe Lecompte, le long du chemin de Chalivoy à Acon. — Obligation d'y planter aussi 2 « noezattes ».

22. — Lambert Bonnin, fils de feu Pierre Bonnin, du bourg de Chalivoy, a obtenu pour 5 sols d'accense, une septerée de terre « estant partie en bois et hermette, qu'il a parcy-davant tenue et pourtée desdits seigneurs », qui joute les communes des usages de Chalivoy, la terre des Religieux et le chemin de Chalivoy au village des Pellissons, à charge d'y planter 2 « noezattes ».

23. — Etienne Berthommier, laboureur, paroissien de Chalivoy, a accepté pour 2 sols 6 deniers Taccense de 6 boisselées et demie de terre, sises aux Crées, qui joutent celles que Louis Alabessonne et François Grosguenin tenaient des Religieux; à la charge d'y planter lui aussi 2 « noezattes ».

24. — Jean Petitpierré, paroissien de Chalivoy, mo-


DE CHALIVOY-MILON 159

yennant 20 sols d'accense jouit d'un « max et thenement de terrain », de la contenance de 3 septerées, assis au terroir des « Petits Crées », qui joute les chemins de Chalivoy à Dun-le-Roi et à l'étang de la Cloix, les terres que Simon Ledoux et Gilbert Gravereul ont par accense desdits seigneurs, la vigne de Jean Jolly, la sienne, et celle du seigneur d'Acon ; avec charge d'y planter une demi-douzaine de « nozattes ». Le second témoin est Barbe Lecompte.

25. — François Chemin, paroissien de Chalivoy, a fait, moyennant 6 sols, Taccense de 3 boisselées de terre qui joutent le chemin de Chalivoy à Laleuf, la terre de Guillaume Desgranges et celle de la cure ; plus 8 boisselées de terre, sises aux « Grands Crées », près le chemin de Chalivoy à Acon, les terres des Religieux appelées « le Carroye », et celles qu'ils ont accensées à Jean Defferré ; plus 9 autres boisselées appelées «le Bois du Lac », même lieu, voisines des terres accensées à Jean Pellisson, celle de Jean Defferré, celle de Simon Ledoulx, et celle qu'avait François Grosguenin ; à charge d'y planter 2 « nozattes ». — Les témoins sont Gilbert Gravereul et Louis Loreau, de Chalivoy.

26. — Jean Pellisson, paroissien de Chalivoy, a eu aussi pour 5 sols 10 boisselées de terre, sises au terroir du « Champozet », limitées par le champ Chauvet qu'il porte desdits seigneurs et le vignoble de Champozet. Le preneur s'est engagé à laisser sur le côté de ce vignoble un chemin de la largeur d'un charroi pour l'aisance de ce vignoble, et à ne point toucher « es noys estans es nohiers de ladite pièce ». — L'accense est du 8 septembre 1538, et les témoins, Pierre Delafontet Louis Alabessonne.

27. — Simon Ledoulx paiera encore 10 sols pour une septerée de terre, sise au terroir de Champozet, limitée par le chemin de Chalivoy aux Pellissons, la terre accen-


160 MONOGRAPHIE

sée à Gilbert Gravereul, et le vignoble de Champozet ; plus 6 autres boisselées, sises aux Theuraulx, précédemment accensées à la veuve de François Grosguenin et à Antoine Alleaume, près le chemin de Chalivoy au Frouez, la terre accensée à Etienne Berthommier, les bois des Religieux, ses terres et celles de la veuve et des bois d'Etienne Berthommier. — Du 5 janvier 1537 ; témoins : Gilbert Gravereul et Louis Loreau.

28. — Jean Alleaume, fils d'Antoine, dudit Chalivoy, a conclu pour 5 sols Taccense de 10 boisselées de terre, sises au terroir de Champozet, près la terre accensée à Jean Pellisson, le vignoble de Champozet le long duquel il devra lui aussi laisser un chemin de la largeur d'un charroi, et les terres accensées à Gilbert Gravereul. Défense d'en recueillir les « noys ». — Du 7 septembre 1538, en présence de Pierre Delafont et Louis Alabessonne.

29. — Jean Bégassat, du bourg, a, par accensé du 8 septembre 1538 et pour 2 sols, 4 boisselées de terre, sises au même terroir, près le vignoble, et limitées par les terres accensées à Jean Pellisson et Jean Benoist. — Défense de prendre les « noys ». Les témoins sont Simon Ledoulx et Jean Pellisson. Messire Gilbert Légier, prêtre, est alors le « fermier et adcenseur » des Vénérables de SaintSulpice.

30. — Pierre Delafont a conclu le même jour et pour

6 sols Taccense de 10 boisselées de terre « estant partie en hermette », sises au même terroir, joutées par le chemin de Charenton à Blet, et les terres accensées à Jean Pellisson et Jean Papillon ; avec défense de prendre les « noys ». Mêmes témoins.

31. — Louis Alabessonne, en présence de Simon Ledoulx et Pierre Delafont, a obtenu le même jour pour

7 sols 6 deniers Taccense de 2 septerées de terre, sises à


DE CHALIVOY-MILON 161

la Petite Forest, près de la Charbonnière appartenant à Simon Ledoulx, et des terres de Jean Defferré et des Religieux.

32. — Antoine Alleaume, le 5 janvier 1537, en présence de Louis Loreau et de Gilbert Rabaté, clerc, demeurant à Chalivoy, a conclu avec le frère Michel de Nève, pour 10 sols, l'accense de 2 septerées de terre, sises au Carroir, le long des chemins de Chalivoy à Acon et aux Pellissons, et près des terres de la veuve Limousin et des Religieux ; plus 4 septerées, sises au Champ au Chêne, partie en terre et bois, joutant la terre « estant en bois » de Jean Pellisson, et le chemin de Chalivoy aux Pellissons; avec défense de prendre les « noys ».

33. — Gilbert Grosguenin, le 3 avril 1538, en présence de Simon Ledoulx et Yvon Teurquois, a conclu, avec Messire Vincent Prudhomme, fermier pour une partie du prieuré, moyennant 7 sols 6 deniers, l'accense de 2 septerées de terre, sises au Champ au Chêne, environnées par les terres desdits seigneurs et les chemins de Chalivoy aux Pellissons et de Blet au Pondy ; plus 6 autres boisselées, sises aux Crées et appelées « le Bois du Lac », qui joutent la terre de Jean Defferré, celles que les Religieux ont accensées à Jean de Saint-Laurent et à Louis Alabessonne, et celles qu'ils gardent du côté de Pierre Quentin.

34. — Antoine Trouchier, le 5 janvier 1538, en présence de Gilbert Gravereul et de Louis Loreau, a fait avec le frère Michel de Nève, moyennant 8 sols, l'accense de 18 boisselées de terre, sises au terroir du Clos de ... (?). occupées auparavant par Pierre Regnouard, près le chemin qui va du Pré-au-Moine au pommier roux, et près de la terre d'Etienne Jolly et celle qui est accensée à Jean Defferré; avec défense de toucher aux « noys ».

35. — Enfin le notaire Benoist, témoin son seing, a

11


162 MONOGRAPHIE

conclu, le 3 avril 1538, avec les Religieux, moyennant 20 deniers, l'accense de 4 boisselées de terre, sises au terroir de Champozet, près des terres de Jean Bégassat et de Simon Ledoulx, du vignoble de Champozet et de la terre desdits seigneurs ; sans prendre les « noys ».

3. Arrentements.

Le 17 décembre 1519, par devant le notaire Goby, les Révérends de Saint-Sulpice arrenienl Jean et François Pellissons de deux septerées de bois et buissons, sises au terroir de la Forest et touchant les bois de Gillet Alleaume, du R. P. Abbé, de Guérin Pellisson et de Simon Ledoulx. Les arrentés s'engagent à payer auxdits Religieux pour cette terre chaque année 5 sols tournois de rente, à la Saint-Michel, et 6 deniers tournois de cens, le dimanche qui suit la Saint-Sulpice de janvier, au prieuré de Chalivoy-Milon. Ils devront en outre défricher cette terre et la rendre labourable dans le délai d'un an , sous peine de la perdre et de payer auxdits Religieux 20 sols tournois (1).

Le 12 juillet 1527, le notaire Depardieu fait un arrentement par lequel les Religieux de Saint-Sulpice donnent à Jean Millet, moyennant 25 sols tournois et une poule de rente « emphytéose » et 10 deniers tournois de cens accordable, le tout payable à la Saint-Michel chaque année, une pièce de terre et pré, en un tenant, sise à Chalivoy, de la contenance de 2 septerées, mesure de Chalivoy. Cette terre joute l'héritage que tient Simon Ledoulx, la vigne de Messire Etienne Bordât, la vigne Deshollières et le chemin qui va de la Feuille à la Font de Laplace. — Ledit adcensataire s'engage à planter de

(1) Archiv. du Cher, fonds do Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 8e liasse, cote 7 (d'après l'inventaire, car la liasse n'existe plus).


DE CHALIVOY-MILON 163

vigne la partie qui en est susceptible ; et, en cas de procès entre lui et les Religieux touchant ledit héritage, ceux-ci en jouiront par provision moyennant le refus et délai (1).

Le 16 janvier 1528, nouvel arrentement, signé Devergne, fait par les Religieux de Saint-Sulpice, ou leur procureur, à Jean Pellisson, moyennant- 8 deniers tournois de rente « emphitéose » et 1 denier tournois de cens accordable, le tout payable chaque année à la SaintMichel d'un quartier de vigne, sis au Champ du Clos (ou Cloux), qui joute le clos desdits seigneurs, les terres qu'Etienne Berthomier et François Grosguenin tiennent par accensé desdits seigneurs, et la terre de Simon Ledoulx appelée « la Charbonnière ».

A cet acte est annexée sa ratification par les Religieux, à la date du 26 février 1531, signée Gaultier, notaire (2).

Le 21 janvier 1528, c'est à Jean Defferré que les Religieux font, par devant Devergnes, Tarrentement, moyennant 7 sols 6 deniers tournois de rente « emphitéose » et 6 deniers tournois de cens accordable, « le tout rendu au lieu seigneurial de Chalivoy, ladite rente payable chascune feste Saint-Michel, et ledit cens chascun premier dimanche d'après la Saint-Sulpice de janvier », d'une pièce de terre, sise aux Jarries (paroisse de Chalivoy), contenant dix-huit boisselées, qui joute les chemins de Blet à Thaumiers, de Dun au Pont-deChargy et du Pré-aux-Moines au Poirier Roux, et les terres desdits Religieux (3).

Le 4 février 1530, Jean Pellisson est encore arrenté par le cellerier des Religieux, moyennant 8 deniers tournois

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 7e liasse,cote 10.

(2) Ibid. 7e liasse, cote 1.

(3) Ibid., 5e liasse, cote 15.


164 MONOGRAPHIE

de rente et 1 denier tournois de cens, d'une boisselée de terre, sise au terroir du Clos, qui joute la vigne, la « charbonnière » de Simon Ledoulx, la terre d'Etienne Berthomier dont cette boisselée a été distraite, et la terre de la cure de Chalivoy. — L'adcensataire s'oblige à planter de vigne cette boisselée dont les bornes ont été fixées d'accord entre lui et Berthomier (1).

A cet acte est annexée la ratification par l'abbaye, le 26 février 1531.

Le 21 juin 1548, les Religieux consentent un autre arrentement en faveur de Messire Jacques Bouffai et Louis Loreau, par devant Millet, notaire. Les adcensataires payeront 8 sols tournois de rente « emphitéose » et 2 deniers de cens pour deux boisselées de terre, jadis en vigne, appelées « le Petit Cloux », sises au bourg de Chalivoy, le long du chemin de Blet à Chalivoy, du clos des Religieux, des héritages de Simon Ledoulx et consorts, Bouffai et Loreau. — Ceux-ci ne pourront bâtir sur cette terre à trois toises près les murailles et clos desdits seigneurs, lesquels, par contre, « se pourront aider en ladite terre pour relever et rebâtir les murailles dudit clos quand besoin sera » (2).

Le 26 octobre 1554, par devant le notaire royal Gilbert Berault et en présence d' « honorable homme et saige maistre Gaston Ducloux, licencié en loix et advocat au balliage de Livernois » et de Jean Charton le jeune, les Religieux de Fontguesdon arrentaient le moulin de Trecoy à Jean Tandix moyennant 4 septiers de seigle, 1 de froment et de marsèche (mesure de Charenton), 5 sous d'argent (ou 20 sols tournois) et 8 anguilles en bordelage. —L'acte est passé à Fontguesdon par le prieur « de priouré

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 7e liasse, cote 7.

(2) Ibid., 7e liasse, cote 5.


DE CHALIVOY-MILON 165

du couvent et mousnestaire de Fays Lesmeniers de Tordre de Grandmont et de Fonguedon, membre uny et incorporé audit priouré de Fays » Claude Ducloux, accompagné de deux religieux de Fays, Louis Delaherse et Claude Regnault, au nom de l'Ordre. Jean Tandix est un laboureur du village de Trecoy, paroisse de Thaulmiers : il traité pour lui et pour Jean et Pierre Robiers, frères, enfants de feu Jean Robier, et pour Marguerite Robier, fille de feu Guillaume Robier, et les leurs. — Le moulin de Trecoy comporte une maison assise sur la rivière d'Auron à usage de moulin avec ses biefs et arrière-biefs ; plus une maison avec grange, pré et terre, auprès du susdit moulin, de la contenance de 3 boisselées ; plus une petite chènevière dans le voisinage des maisons et sur le bord de la rivière ; plus une autre pièce de terre de 3 boisselées, sise au teiroir des Chappus, sur le bord du chemin qui va au Pondy ; plus une pièce de pré, sise au pré Chevallier, de 5 charretées de foin ; et enfin un arpent de pré, voisin du premier, de 4 charretées environ. — Les redevances devront être payées chaque année, à Noël et à la Saint-Jean-Baptiste, rendues au grenier de Fontguesdon. A faute de payement le preneur engage tous ses biens par hypothèque. Ledit Tandix et ses associés pourront se fournir de bois dans les bois de Fontguesdon pour les réparations du moulin, en avertissant les Religieux. Ils pourront également y entretenir chaque année deux pourceaux (1).

A la date du 8 octobre 1580 figurent deux doubles d'un même acte d'arrentement.

En présence de Jean Couturier, clerc, demeurant en l'hôtel du notaire juré, Fauvre, de Jean Deshayés,

(1) Arch. d'Yssertieux, parchemin français, cote 266 : Bail pour Messieurs de Font-guesdon.


166 MONOGRAPHIE

« escollier estudiant en l'Université de Bourges », et Pierre Chastelet, demeurant en ladite abbaye où est passé l'acte, l' Abbé de Saint-Sulpice, Fr. Henry Le Rover, accompagné de Fr. Claude de Mars, prieur claustral, et Louis Contesse, cellerier, au nom de l'abbaye tout entière, arrenie et baille à titre de rente annuelle perpétuelle et foncière avec droit de dîme et ferrage, à Gilbert Pellisson, demeurant aux Pellissons, paroisse de Chalivoy-Milon : 3 septerées de terre (mesure de Chalivoy) sises « au Champ Poret », entre les vignes dudit Gilbert et des hoirs de Jean Alabessonne, les terres de Claude Rondet et le chemin de Thàumiérs à Blet ; 4 septerées sises au « Champ du Chêne », près des bois des Vénérables Religieux de Saint-Sulpice, dudit Gilbert, de Claude Rondet, et des terres des hoirs de Jean Alabessonne; 3 septerées sises aux Grands Crées, près le chemin qui va des Pellissons à Chalivoy et le chemin qui longe la terre du seigneur dé Malçay, et la terre de Simon Ledoulx. Cela moyennant 25 sols tournois et 2 poules « bonnes et recepvables » de rente et 2 deniers parisis de cens accordable portant profit de lots et ventes, chaque année à la Saint-Michel, plus la dîme et le ferrage des blés et grains, rendus au prieuré de Chalivoy. Mais si ledit Pellisson ou les siens laissent ces terres pendant trois ans et un mois de « may » consécutifs sans les labourer ni ensemencer, lesdits Vénérables en reprendront la seigneurie. — La ratification par le Chapitre de l'abbaye est du 28 mars 1581 ; elle est écrite au bas de l'acte (1). Le 8 novembre 1580, encore deux doubles d'un autre

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, liasse 8e, cote 8, n° 1. — Un nota nous avertit que ledit arrenlement est écrit au livre qui commence pour la date le 14 septembre 1578, au feuillet 208.


DE CHALIVOY-MILON 167

ârrentement, signé Fauvre, faict par l'abbé Le Royer, accompagné du prieur claustral et du cellerier, à Simon Lhéritier, moyennant que ledit Lhéritier sera tenu de payer auxdits Religieux ou à leur fermier le droit de dîme et ferrage des grains qui croîtront dans les terres ci-dessous désignées, et en outre 7 sols 6 deniers tournois et une poule de rente foncière, plus un denier parisis de cens accordable chaque année à la SaintMichel, pour : 20 boisselées de terre, sises aux Thureaux, paroisse de Chalivoy, près des terres de Paul Droux et des hoirs de Jean Limousin, des usages de Chalivoy, et du chemin des Grosguenins à la Perolle ; 2 boisselées de terre, sises aux Grands Champs, le long de la terre de Chalivoy, de celle des hoirs Jean Limousin, et du chemin des Grosguenins au Boudet ; 2 autres boisselées sises au « Champ derrière », le long des terres des hoirs Jean Alabessonne, du chemin des Grosguenins au Boudet, des terres des hoirs Jean Alleaume le jeune, et Louis Bégassat ; enfin une septerée de terre, sise aux Grands Crées, près des terres de Simon Ledoulx, Gilbert Pellisson, et des Religieux. — La ratification du présent arrentement par l'abbaye fut faite le 28 mars 1581 (1).

§ IV. — ACHATS, ACQUISITIONS, AHANDONS, DONATIONS,

ÉCHANGES ET VENTES.

L'accense de 29 ans entre les Religieux de Saint-Sulpice ou leur vicaire perpétuel et les nommés Jean Gravereux et Gilbert Delafont, faite le 9 février 1500 par le notaire Pèlerin, constituait un acte d'abandon, car Gravereux et Delafont avaient précédemment occupé à titre

(1) Ibid., 8e liasse, cote 9, n° 2.


168 MONOGRAPHIE

d'arrentement les deux septerées de terre qui en font l'objet (1).

Le même notaire dressait, le 6 mars 1503, un acte de vente par lequel Thomas Marlanjon, tant pour lui que pour Jean son frère, cédait à Maître Jean Goby, moyennant 50 sols, un quartier de vigne sis à Chalivoy, près le clos du seigneur. Celui-ci continuait d'ailleurs à prélever sur ce quartier de vigne 1 denier de cens, chaque année, le premier dimanche après la fête de Saint-Sulpice de janvier (2).

Le 3 juillet de la même année, Denise, Vve Philippon Grosguenin, par devant le notaire Chereau, vend à Maître François Marlanjon, moyennant 3 livres tournois, un quartier de vigne, partie en terres, qui joute également le clos de l'Abbé de Saint-Sulpice, et sur lequel celui-ci prélève 1 denier de cens dans les mêmes conditions (3).

En 1504, le 16 octobre, par devant Pèlerin, Jean Grosguenin et sa femme vendent à Maître Jean Goby pour 30 sols tournois, 10 échemeaux de vigne, sis à Chalivoy, également près du clos du seigneur de Chalivoy auquel il continue d'être dû 1 denier de cens annuel (4).

Le même Jean Goby paye 20 sols tournois à Marguerite, veuve Pierre Grosguenin, le 16 décembre 1504, par devant le même notaire, pour un demi-quartier de vigne, partie en désert, sis à Chalivoy, près de la vigne de l'acheteur et celle de François Grosguenin. — Le seigneur de Chalivoy perçoit encore là son denier de

(1) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 6e liasse, cote 9e.

(2) Ibid. — — — — 10e.

(3) Ibid. — - - — 11e.

(4) Ibid. - — — - 12e. L'acte porte au dos la quittance des accordements payés pour ladite acquisition au R. P. Abbé ou au notaire susdit, comme fermier de ladite seigneurie, 12 novembre.


DE CHALIVOY-MILON 169

cens (1). — Le notaire Crochet avait enregistré le 26 février précédent un acte passé entre les mêmes personnes, moyennant 30 sols tournois, sur un quartier de vigne sis au vignoble de Chalivoy, près le clos dudit seigneur, qui ne prélève cette fois qu'une obole de cens annuel (2).

C'est encore sous les mêmes noms que Pèlerin enregistre, le 12 mai 1505, la cession, moyennant 20 sols tournois, d'un demi-quartier de vigne sis au même endroit, et sur lequel le seigneur de Chalivoy perçoit 1 denier de cens annuel (3).

Le 31 mai 1507, François Grosguenin et sa femme vendent au même Goby, par le ministère de Chéreau, moyennant 4 livres 5 sols tournois, un quartier de vigne sis au même lieu et grevé de la même charge (4).

Goby achète encore, le 12 avril 1509, aux frères Pierre, Durand et François Bourbonnais, par devant Chéreau et moyennant 5 livres tournois, un demi-arpent de terre transformée en vigne autour d'une maison située sur le bord du chemin de Chalivoy à Villiers (Villers), près des terres et vignes de Pierre Limosin, Guillaume Panon, Arthaut Bordat et Thomas Berault. Il devra payer « les charges accoustumées d'ancienneté » (5).

Pèlerin enregistre, le 20 avril 1513, une nouvelle vente faite à Goby, moyennant 100 sols tournois, par Pierre Chéreau, d'un quartier de vigne situé au lieu de Chalivoy,

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 6» liasse, cote 13. L'acte porte au dos la quittance des accordements payés par Goby au R. P. Abbé et à son fermier pour ladite acquisition.

(2) Arch. du Cher, fds de St-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 6° liasse, cote 14.

(3) Ibid., - — — — 15 Au dos la quittance datée du 15 mai, comme dessus.

(1) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 6e liasse, cote 16. (5) Ibid., - - - - 17.


170 MONOGRAPHIE

touchant le clos du seigneur Abbé et la terre des hoirs de Colas Grosguenin. Chaque année, à la Saint-Michel, l'acheteur payera au seigneur 6 deniers tournois de rente (1).

A la date du 9 janvier 1514, est une transaction sur procès signée Mouton, notaire, entre les Religieux de Saint-Sulpice et Pierre Limosin et sa femme. Les Religieux réclamaient 2 sols 6 deniers tournois pour le droit de bannie et fournage. Limosin et sa femme alléguaient plusieurs raisons contre cette prétention : d'abord la prescription ; puis la possession du lieu où était le four banal de Chalivoy, moyennant 20 sols tournois de rente dus aux Religieux. L'accord se fit sur les données suivantes : Limosin et sa femme acceptent de payer aux Religieux les 2 sols 6 deniers réclamés, plus 3 deniers tournois de cens sur le « chapt de maison » où ils ont leur four du côté des « sets » de la justice de Chalivoy ; plus 5 sols tournois de cens qu'ils doivent d'ancienneté sur une maison qui joute le chemin de Sagonne à Dun et la rue de la Gnectex (sic). En tout, 8 deniers tournois de cens accordable payables à perpétuité le dimanche après la Saint-Sulpice de janvier. Les Religieux veulent bien déduire les 2 sols 6 deniers de la somme de 20 sols tournois de rente ; et les 17 sols 6 deniers que paieront Limosin et sa femme seront l'arrentement du four (2).

Guillaume Pannon, dit le Gouverneur de Chalivoy, fait le 9 août 1515, avec les Religieux de Saint-Sulpice

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 6' liasse, cote 18. La quittance des accordements, datée du 26 avril suivant, est au dos de l'acte.

(2) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 8« liasse, cote 14.


DE CHALIVOY-MILON 171

une composition. Il a été condamné par le Prévôt de Chalivoy à leur payer une amende ; il leur donne 35 livres d'une pièce de vigne, de la contenance d'un demi-arpent, sise à Chalivoy, près le chemin de l'Eglise de Chalivoy à Blet, et séparée par un mur du clos desdits Religieux (1).

Jean Senin vend, le 2 avril 1518, par le ministère de Depardieu, « aux Religieux de Saint-Sulpice, moyennant 10 livres tournois, 10 sols tournois de rente rendu conduit audit Chalivoy en l'hostel seigneurial paiable à chacune feste Saint-Michel, hypothéquée sur Thostel, maison, grange, bergerie, manoir et chezal, appartenant audit Senyn, cour, verger, terre, aisances et appartenances le tout tenant ensemble, de la contenance de 3 septerées, sis en ladite paroisse, jouxté d'une part au chemin tendant dudit Chalivoy au Pondis, d'autre aux communaux de Boisdé, d'autre aux terres de Pierre Limosin ; plus sur une autre pièce de terre de 10 boisselées, jouxtée à une pièce de terre appartenant auxdits Religieux ; plus sur une autre pièce de terre,

(1) Arch. du Cher, F. de S.-S., prieuré de Chalivoy, 6e liasse, cote 19e. Au bas est la ratification faite de la susdite vente par Agnès Salle, femme dudit Pannon. — Cette vigne du gouverneur, comme le clos, avait été exclue de l'adcense consentie le 30 décembre 1516 devant Depardieu par le célerier de l'abbaye à Messire Jean Berthault, alias Piat, prêtre, de tous les fruits, rentes, cens, accordements et autres profits de la terre, justice et seigneurie de Chalivoy-Milon, moyennant 260 livres tournois par an. C'était pourtant sur lui que pesait l'obligation de faire cultiver lesdites vignes à ses frais : les Religieux l'en dédommageaient en lui remplissant chaque année 2 tonneaux de vin pur de la deuxième cuve, et 2 autres tonneaux de demi-vin ou 3 tonneaux de vin pur pour le tout, au choix des Religieux. — Cette accensé de 3 ans n'était que la réédition de celle faite le 20 mars 1500, devant Biot, à Messire Marlanjon, prêtre de la paroisse de Chalivoy, et Philibert rcllerin, de la paroisse dé Cogny, moyennant 220 livres, avec cette différence qu'ici les accensataires n'avaient que les pressurages et qu'ils devaient supporter toutes les charges des officiers de justice et du service divin. — Ibid., 11e liasse, cotes 1 et 2.


172 MONOGRAPHIE

d'une boisselée, sise au terrouer de Taumerats, paroisse, de Taumier.... (1). »

Le 16juin 1519, les trois frères Simon, Gilbert et Gabriel de la Porte, écuyers, seigneurs d'Yssertieux, par devant le notaire royal de la prévôté de Sancoins, Simon Duc, Cèdent par bail perpétuel à litre de bordelage, selon la coutume du Bourbonnais et comme aux autres « hommes et bourdelliers dudit lieu d'Yssertieux », à Gilbert Bordât, fils bâtard de Messire Arthault Bordat, prêtre, une pièce de terre moitié bois, moitié buissons, appelée « La Jarrie ». Pour ces 18 à 20 boisselées de terre qui joutent de trois côtés les bois d'Yssertieux, et de l'autre le chemin de Chalivoy à Chaumont et les bois de Messieurs de Saint-Sulpice, Messire Arthault Bordat prend pour Son fils mineur et absent l'engagement de porter chaque année à l'hôtel d'Yssertieux, le jour de Saint-Jean l'évangéliste, 2 sols tournois, 1 boisseau d'avoine et 1 poule de bordelage. — Les frères de la Porte conservent le droit de « prendre en icelle pièce de terre...... toutes

manières de bestes au temps que les pessons sont de garde et deffendus sauf des bestes dudit Gilbert preneur et dudit Messire Arthault Bordat ». — Il est spécifié que si Gilbert meurt avant son père sans laisser d'héritiers légitimes, Messire Arthault pourra jouir sa vie durant de cette pièce de terre et bois. En dehors de ce cas, le bordelage ainsi concédé fera retour aux seigneurs

(1) Arch. du Cher, F. de S.-S., prieuré de Chalivoy, 8e liasse, cote 6. — Contrairement aux autres actes de cette liasse qui ne nous ont été conserves que par l'inventaire dressé par les Religieux, celui-ci subsiste dans son entier. — Parmi les formules de contrainte en Cas de non-exécution de l'engagement pris parle laboureur Senin est mentionnée l'excommunication, de l'autorité de l'offirial de Bourges, par le curé ou chapelain de la paroisse dé Chalivoy et tous autres. — Les témoins furent : Messire Léonnet Boyson, prêtre, notaire sous le « scel de la court ecclésiastique » de Bourges, et Michel Terreulx, clerc. — L'acte est passé dans la prévôté de Bourges.


DE CHALIVOY-MILON 173

écuyers, selon la coutume d'Yssertieux, parce que Gilbert est bâtard. — Il y a même un droit de réserve par lequel lesdits seigneurs pouvaient échanger ladite pièce de terre contre une autre de même valeur sans réclamation possible de la part de Gilbert ou de son père. — Les témoins de cette convention furent Jean Malloche et Gilbert Ligodon (1).

La famille de la Porte opéra à cette époque plusieurs autres transactions. Des lettres de justice de 1505 autorisent la vente de la vigne de Brive faite à Pierre de la Porte, évêque de Rieux et prieur de Fontguesdon, par Etienne et Jean Presle et Gouin Queneau, tuteur et curateur des enfants de Jean Presle (2). —En 1514, un bail à ferme des terres et seigneuries de la Fôret-Thaumiers et Saincaize (ou Saint-Caisse) est fait par Gilbert et Pierre de la Porte, écuyers, seigneurs desdits lieux, à Gilbert de Saint-Père, écuyer, seigneur d'Azy (3). — En 1517, c'est une donation mutuelle de tous leurs biens meubles et conquêts entre « damoiselle Jeanne de Bressolles et Gilbert de la Porte, escuier, son fils » (4). — A la date de 1525, nous trouvons une copie du testament du même Gilbert de la Porte, protonotaire du SaintSiège, seigneur de la Forest et de Saincaize (ou SaintCaisse) (5).

Le patrimoine de Jean Goby s'accroît encore le 12 novembre 1524 d'un quartier de vigne, sis au vignoble du Clos près des terres des hoirs L. Rousset et Colas Grosguenin, cette dernière alors aux mains du curé de

(1) Arch. d'Yssertieux, cote 311. — Une note nous informe que le bois de la Jarrie joute le bois des Moines et le chemin de Chalivoy à Chaumont.

(2) Ibid., cote SS.

(3) Arch. d'Yssertieux, cote 216.

(4) Ibid., Cote CCC.

(5) Ibid., cote 262.


174 MONOGRAPHIE

Chalivoy. Cette vente est faite par Pierre Bordat devant le notaire Devergnes, moyennant 15 sols tournois et les charges dues d'ancienneté au prieur dudit Chalivoy (1).

Le 13 janvier 1525, le notaire Bonday enregistre la vente, moyennant 18 livres tournois, par Jean Pécu l'aîné et Jean Pécu le jeune à Pierre Limosin, dit Pérude, de tout le droit qu'ils peuvent avoir sur «le champ Thomas » jouté par la terre de Jean Joly, celle de François Defferré, et la vigne des hoirs Lontozet et Tuilier, de Chaumont. L'acheteur devra aussi payer au prieur de Chalivoy les charges dues d'ancienneté (2).

A son tour, Jean Goby vend le 11 décembre 1525, devant Depardieu, aux Religieux de Saint-Sulpice, moyennant 200 livres tournois, cinq quartiers de vigne en une pièce sise au Clos de Saint-Sulpice, et avoisinée par les vignes de la veuve Roussat, de Jean Pelisson, des hoirs Jean Grosguenin et Jean Bacquelin, de François Pellisson et de Simon Ledoux. Cette pièce de vigne est grevée de 4 deniers tournois de cens accordable dus chaque année auxdits Religieux à cause de leur terre, justice et seigneurie de Chalivoy (3).

Le même notaire avait enregistré, le 25 septembre précédent, un échange entre les Religieux et Simon Ledoux et sa soeur Jeanne. Les premiers abandonnaient aux seconds le terrage et droit de ferrage qui leur appartenaient en qualité de seigneurs, sur 2 septerées de vigne alors en terre labourable avec bois et buissons, sises au terroir de «la Charbonnière», dans le voisinage d'autres terres dépendant des Religieux et sur le bord du chemin conduisant de Chalivoy au vignoble du Cham(1)

Cham(1) du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 6e liasse, cote 20e. (2)lbid., — — 8e — — 16e. cette

pièce subsiste également, mais elle est d'une lecture très difficile.

(3) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 6e liasse, cote 21e.


DE CHALIVOY-MILON 175

poret; et aussi deux autres septerées en terre labourable et buissons, sises au terroir du « Grand Champ », près du Boisdé, du ruisseau qui en descend vers le bois delà Perolle, et de la terre des hoirs Durand Bratouzet. — Toutefois, les Religieux se réservaient le droit de dîme sur ces deux pièces de terre. — En contre-échange, Simon et sa soeur cédaient aux Religieux un quartier de vigne sis à Chalivoy, près le Clos des Religieux et les héritages Pannon et Goby. — Comme les Religieux sont devenus acquéreurs de la vigne de Pannon, ils veulent bien en céder un quartier à Simon et à sa soeur qui sont leurs riverains, et ils le feront borner « pour plus grande sûreté desdites parties » (1).

Le 20 janvier 1528, chez Devergnes, Marie veuve L. Roussat et autres vendent aux Religieux, pour 14 livres tournois, un quartier de vigne sis au Clos desdits Religieux, près de la vigne de Jean Pelisson, de la terre de François Grosguenin et Etienne Berthomier ; ce quartier est franc et quitte de toutes charges sauf de celles dues aux Religieux comme seigneurs de Chalivoy (2). Le lendemain, chez le même notaire, c'est Jean Joly, dit l'hoste, et sa femme qui vendent aux Religieux, pour 6 sols tournois «3 sols tournois de rente, payable chaque année à la Saint-Michel, hypothéquée sur un chezal consistant en maison et étables qui furent à feu Etienne Grosguenin, sis audit lieu de Chalivoy, avec le verger, courtillage, terre et vigne, le tout en un tenant, de la contenance de 6 boisselées environ, jouté par 10 boisselées de terres qui en ont déjà été distraites au profit de la veuve et des hoirs Pierre Limosin, et par les terres de Jean et Antoine Bouchier, Gilbert Perrinat, et des

(1) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 7e liasse, cote 9e.

(2) Ibid., - — 7e — — 2e.


176 MONOGRAPHIE

hoirs Jean Grosguenin, François Grosguenin, et Germain Filloux (1).

Chez Devergnes encore, le 18 février 1528, Antoine de Lonnet (Delaunay) et sa femme vendent aux Religieux, moyennant 12 sols tournois, « une pièce de pré sise en la prairie dite « le pré aux moines », paroisse de Blet, proche de Villeneuve, où les Religieux ont d'autres prés », à la charge de payer chaque année à la Saint-Michel 12 deniers tournois de rente aux héritiers Pierre Grouspieux (2).

Les frères Julien et Gilbert Denis, originaires de Givardon, mais habitant pour lors à Chalivoy-Milon, font, le 16 mai 1529, par devant Devergnes, à Guillaume et Charles Fauchère, du village d'Yssertieux, moyennant 13 livres tournois, la vente d'une pièce de vigne de 24 haires environ, sise au vignoble de Mochefougère, près des vignes d'Etienne et Philomin Berault et de Jean Goby, quitte de toutes charges, sauf de la moitié des charges anciennes qui pourraient encore être dues (3).

Nous avons du 29 mars 1530 une vente signée Devergnes, faite par Jean Faulconnier et Perrette Daubernard aux Religieux de Saint-Sulpice, moyennant 100 sols tournois, de 6 sols tournois de rente annuelle payable à la Saint-Michel, hypothéquée sur une pièce de terre sise « en Brye », appelée le pré de Brye, de la contenance d'un arpent. Cette terre joute de deux côtés la queue de l'étang d'Acon, le pré du prieur de Blet, celui d'Huguet Daubernard : les vendeurs et ledit Huguet payaient pour ce pré et cette terre aux Religieux 9 deniers tournois de cens accordable (4).

(1) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 7e liasse, cote 11e.

(2) Ibid., - - 5e — — 15e.

(3) Arch. d'Yssertieux, parchem. fr. coté 231. Au dos est une quittance délivrée par H. de Grossouvre pour les lots et ventes dus sur cet achat.

(4) Arch. du Cher, fds de St-S, prieuré de Chalivoy, 8e liasse, cote 17.


DE CHALIVOY-MILON 177

Le 28 juin suivant, une vente fut faite, sous le sceau de la prévôté de Sancoins, par Maître Etienne Fouquet et Simone Godard, sa femme, « à noble damoiselle Jeanne de la Vergère, veuve noble homme François de Néry, vivant escuïer, cappitaine de Nevers et de Montenaizon, moïennant 210 livres tournois », du droit de dîme en la terre et justice de Villiers (Villers), paroisse de Chalivoy (1).

Un autre acte du 14 avril 1535, signé Benoît, est passé en la prévôté de Sancoins, bailliage de Saint-Pierre-leMoutier. Jean Vincent, dit Odet, et Simon Maloche, son neveu, vendent à titre de bordelage pour eux et pour leurs femmes Jeanne et Gilbarde et leurs personniers, à Jeanne, veuve de feu Charles Fauchère, moyennant 16 livres 10 sols tournois : une maison à 2 chapts, sise au village d'Yssertieux, avec jardin et chenevière, d'un seul tenant et de la contenance de 3 modurées, sur le chemin qui va du château d'Yssertieux aux courtillage et maison de Germain Bernard. La redevance de bordelage envers le seigneur d'Yssertieux est fixée à 12 deniers tournois que Jeanne Fauchère payera chaque année à la fête de Saint-Jean l'Evangéliste. — Les témoins étaient Jean Defferré, maréchal, et Gilbert Deparnay, de Chalivoy-Milon (2).

(1) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 2e liasse, cote 5, d'après l'inventaire. Ce manuscrit est cependant un de ceux qui ont échappé à la perte de la liasse. Il nous apprend que prudent homme Soquet est marchand, demeurant au Chastillet; que ce n'est point 210 livres mais 210 deniers que fut vendu le droit de dîme, dont six-vingts deniers remis manuellement en la présence du juré, et quatre-vingt-dix que Soquet et sa femme avaient déjà reçus. Avec la dîme et le droit de dîme, ils cédaient les droits de charnages, peaux, blés, chanvre, etc., sur toute l'étendue de la justice de Villers (Chalivoy et Blet). Simone Godart avait hérité tout cela de feu Charles Godait, son père, en son vivant contrôleur des guerres, qui l'avait lui-même acquis du seigneur de Villaine et en remettait le quart au curé de Chalivoy. Les droits du fief sont réservés au seigneur.

(2) Arch. d'Yssertieux, parchemin français, cote 228.

12


178 MONOGRAPHIE

Un échange est fait le 20 décembre 1542, par devant Millet, notaire, entre les Religieux de Saint-Sulpice, représentés par leur P. Abbé d'une part, et Etienne Laurent et consorts d'autre part. Ceux-ci délaissent aux premiers un demi-arpent de vigne « sis au-dedans du clos et circuit des vignes desdits Religieux au terroir dudit Chalivoy, appelé le Clos des Seigneurs », tenant de trois côtés aux vignes des Religieux et de l'autre aux vignes des consorts Laurent, appelées « la Cave ». En contre-échange, les Religieux leur abandonnent deux arpents de vigne « et pâtureau », anciennement appelés « le Chezal de la Girarderie », joutant la maison et les terres des consorts sur le bord d'un chemin qui de chez eux mène à Blet. — Toutefois les Religieux se réservent sur cet héritage 3 deniers tournois de cens, payables chaque année le dimanche qui suit la Saint-Sulpice de janvier (1).

Outre la ratification du susdit échange par les Religieux, qui a été écrite au dos de la pièce, nous possédons celle que firent, le 5 mars 1543, les consorts d'Etienne Laurent : Jeanne Ledoux, sa femme, Jeanne, veuve de Simon Ledoux, et ses enfants, Simon et Jacques Ledoux (2).

Ce même Etienne Laurent recevait, le 7 décembre 1544, par accensé signée Millet, notaire, de commun avec Messire Simon Ledoux, prêtre, pour 330 livres tournois (3) par an, et cela pour 4 ans, « tous les fruits,

(1) Arch. du Cher, fonds do Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 6e liasse, cote 3e. — Nous avons assigné à cet acte la date de 1542, car la ratification qui le suit est du 25 janvier 1543 et dément la date de 1543 écrite à tort.

(2) Ibid., cote 4e

(3) Ibid., 11e liasse, cote 3e. — Ayant déjà constaté une négligence de transcription dans l'énoncé du prix d'accense, nous n'oserions affirmer qu'il s'agisse ici de livres. Ce signe jj pourrait signifier deniers.


DE CHALIVOY-MILON 179

cens, rentes, accordemens, dixmes, terrages et revenus quelconques de la terre, justice et seigneurie de Chalivoy ». Les vignes sont exclues de cet accord comme de ceux que nous avons mentionnés au § 2. Les adcensataires doivent assurer le service divin du prieuré. De plus, ils doivent « laisser mener par le forestier, dans les bois dépendant de la seigneurie, 4 porcs au temps de glandée et paisson », sans prélever aucun droit, et payer les charges accoutumées ; plus une septerée de froment (mesure de Chalivoy) à conduire chaque année à la Saint-Michel dans le grenier des Religieux à Bourges (charge due au prieur de Notre-Dame du bourg dudit Saint-Sulpice). Ils doivent également nourrir 4 religieux et leurs chevaux quatre fois l'an, quand ils viennent au prieuré ; et, au temps des vendanges, fournir une septerée d'avoine et une charretée de foin, sans que cela soit déduit du prix de l'accense. — Les témoins de cet acte furent François Sollet, prêtre, Jean Bouffay, procureur de la Cour ecclésiastique de Bourges, et Simon Giraudat, clerc à Bourges. Le délégué de l'abbaye pour traiter était frère Pierre Legier, prêtre, religieux profès, célerier.

Droit de halle et boucherie à Chalivoy. — Un acte du 22 mars 1548, signé Jean Girardeau, nous informe du marché passé entre les Religieux de Saint-Sulpice, représentés par le célerier de l'abbaye, frère Etienne Ducrozet, prêtre, d'une part, et, d'autre part, Jean Limosin, dit Pérude, et Thomas Sauzay, marchands bouchers, demeurant à Chalivoy. A la suite de différents procès engagés sur les langues de «chacune aumaille tuée audit bourg et justice que lesdits Vénérables, comme seigneurs, disent avoir droit de prendre et


180 MONOGRAPHIE

percevoir et leur appartenir que pour raison de la Visitation des bestes et chairs que l'on tue audit bourg et justice et de venir vendre par les bouchiers et autres tuans bestes et apportans chairs pour vendre et débiter audit lieu en la boucherie ou halle y édifiée de nouvel et entretenement d'icelle boucherie, et aussi pour raison de la bannie cy-après déclarée » est intervenue la transaction suivante. Limosin, Sauzay et les autres bouchers ne vendront plus de chairs qui n'aient été préalablement visitées par un homme expert désigné à cet effet par les Religieux ou leurs officiers ; ils ne vendront pas ailleurs que dans la halle construite par les Vénérables, aux jours accoutumés et à certains autres jours s'ils veulent vendre ; ils auront des bancs assignés par les Religieux et ne devront pas s'installer sur d'autres : Limosin a le premier banc du côté de sa maison et de la rue par laquelle on va à cette maison, Sauzay a le banc suivant qui est celui du milieu ; ils seront « tenus de maintenir et entretenir icelle halle boucherie et bancs, et le tout réparer et réédifier toutesfois et qualités que le cas de réparation ou réédification écherra, en leur baillant et marquant par lesdits Vénérables du bois sur pied hors mis le bois des bans que lesdits Vénérables ne seront tenus bailler ni fournir. Lesdits Vénérables et leurs fermiers auront et prendront comme ils ont accoustumé d'ancienneté les langues de toutes aumailles qui seront teuées et détaillées par lesdits bouchiers ». — De la sorte il n'y a point de frais de procès, et s'il y a eu des amendes, elles sont rapportées par le présent acte ; à la condition que Limosin et Sauzay acceptent toutes les conclusions ci-dessus. — Il est également mis fin, par là, à un procès pendant entre les Religieux et Sauzay par devant le juge et garde de Chalivoy ou son lieutenant au sujet du droit de bannie.


DE CHALIVOY-MILON 181

Régulièrement, Sauzay ne pouvait vendre vin aux habitants de la justice de Chalivoy, au détail, pendant les 3 semaines précédant et les 3 semaines suivant la fête de Saint Jean-Baptiste, qu'avec la permission des Religieux ou de leurs fermiers ou commis. A partir de Tannée 1548, ce droit est concédé à Sauzay pour 5 ans, moyennant la taxe annuelle de 10 sol tournois. Et pour les amendes qu'il a pu encourir en usant injustement de ce droit, il s'en rachète par la somme une fois versée de 10 sols tournois (1).

Simon Maloche et sa femme Gilberde vendent le 10 mai 1551, par acte passé à Chalivoy devant Marquet Defferré, notaire, à Jean Fauchère, demeurant à Yssertieux, pour 18 livres tournois payées d'avance : une pièce de terre, sise au Perret, de la contenance de 3 boisselées, dans le voisinage des terres de Gilbert Deshollières, des hoirs de feu Guillaume Febvre, de Gilbert Deparnay, et du seigneur d'Yssertieux, et sur le chemin qui va de Chaumont au moulin à eau d'Yssertieux ; une autre pièce de terre voisine et d'égale contenance, sur le chemin de Chaumont à Chalivoy ; et une autre parcelle appelée le Bouguereau, sur le chemin qui va du crot Barbolhot au pont de Chargy. — Sur chacune de ces terres le seigneur d'Yssertieux perçoit un bordelage de 10 deniers tournois, soit, pour les trois, 2 sols 6 deniers, à la Saint-Jean l'Evangéliste.,— Les témoins furent : Jean Claveau et Jean Chipault, des Chevriers (2).

(1) Arch. du Cher, copies, 9.

(2) Arch. d'Yssertieux, parchemin fr. coté 224. — Au dos de l'acte est une quittance dans laquelle le Seigneur de la Porte reconnaît avoir été payé des lots et ventes par Jean Fauchère et rappelle son droit de bordelage.


182 MONOGRAPHIE

Les Religieux de Saint-Sulpice accordent, le 17 juin 1554, à Etienne Laurent pour sa vie la franchise de Chalivoy-Milon, par acte passé devant Paul Divoy, notaire. Au nom de l'abbaye, le célerier, frère Christophe de Veyerden, concède, moyennant 10 sols tournois d'accense annuelle, « la liberté et franchise de vendre vin par ledit Laurent sadicte vie durant, seullement en son hostel et maison, par lui et ses serviteurs domestiques seullement chacun an six semaines durant la franchise que lesdicts Relligieux, abbaye et couvent, à cause de leurdicte seigneurie de Chaillevoy-Millon ont droict sur les subjects demourant en leurdicte seigneurie ». Le paiement de l'accense est fixé à la fête de la Magdaleine (1).

Jean Febvre, dit Poirier, demeurant à Yssertieux, tant en son nom que pour ses compersonniers, vend à Gilbert Fauchère, demeurant aussi à Yssertieux, pour 10 deniers tournois : un pré sis à la queue de l'étang du seigneur d'Yssertieux, joutant le pré de Gilbert Bernard, la terre de Jean Deshollières, celle de Jean Tenef et le pré Macé Joly. Ce pré est grevé d'un droit de bordelage de 6 deniers tournois payables chaque année, à la Saint-Jean l'Evangéliste, au seigneur d'Yssertieux. — L'acte fut passé à Bannegon le 13 janvier 1554 chez Sulpice Sarrazin, notaire, en présence de Louis Escouché, des Mauguins, et Jean Thiault, paroissien de Bannegon (2).

Par un acte semblable dressé à Yssertieux le 21 novembre 1557 par Benoît Berault, notaire royal, Pierre Couynat, laboureur demeurant à Chaumont, tant en

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, 2e liasse, cote 16

(2) Arch. d'Yssertieux, parchem. fr. coté 154.


DE CHALIVOY-MILON 183

son nom que pour sa femme Martine Ravays, vend à Laurent Rabuchet, laboureur demeurant à Yssertieux, pour 18 livres 3 sols tournois payés d'avance : le pré de la Planche, sis à Chaumont, contenant à croître deux charretées de foin, qui joute le pré de Messire Jean Berthault, prêtre, le jeune, celui de Jean Berault, la terre de Jean Bandard, et les bois et buissons de la veuve Marie Got. Ce pré porte une rente annuelle de bordelage de 3 sols tournois payables au seigneur d'Yssertieux le jour de Saint-Jean TEvangéliste. — Les témoins furent : Pierre Berault, de la Feuille de Chalivoy, et Toussaint Berault, de Chaumont (1).

Thomas Pierre, juge et garde de la prévôté de ChalivoyMilon, procède le 30 mai 1561 aux enchères du « bail des héritages de Tapartenance de Macée Laurent ». Amador de la Porte est le tuteur de l'orpheline mineure de Etienne Laurent et Marie Gravereux ; il a essayé par trois fois, comme il l'expose au juge tenant alors sa « plaitz », de bailler ces biens par une accense de trois ans finissant à la Saint-Martin d'hiver en 1563; ni la criée par le juré de céans, ni l'annonce au prône de la grand' messe du dimanche, ni les criées du sergent de céans, Simon Repousé, n'ont pu lui faire trouver un acquéreur de la métairie des Hodets (Oudets). Et c'est dommageable à ladite mineure, car si les terres sont ense(1)

ense(1) d'Yssertieux, parchem. fr. coté 227. — Au dos de l'acte se trouvent : 1° La ratification de Martine Ravays, donnée au Frouez le 17 février 1558,

en présence de Gilbert Berault, notaire royal de la prévôté de Sancoins ; les

témoins étaient Jean Dehérisson, de Blet, et Louis Agan, de Charly. 2° La quittance des droits de lots et ventes, donnée le 22 février suivant, par

le seigneur de la Porte, sous son seing manuel. — Le droit de bordelage y est

rappelé, ainsi que la redevance de 27 sols tournois.


184 MONOGRAPHIE

mencées, les prés ne sont pas bouchés ni les vignes faites. — Dès que le juge eut ouvert l'enchère, Vincent Pinet, qui était l'accensataire des trois années précédentes, offrit 100 sols tournois, Berault Néron monta à 10 livres, Guillaume Bussières à 15, Gabriel Sac à 16, Simon Bergerat à 17, Claude Reboulle à 18, Bussières à 19, Reboulle à 20, Bussières poussa jusqu'à 21 ; enfin Reboulle se vit adjuger l'accense à 22 livres. — Le tuteur dut payer 20 deniers au sergent Réponse pour les proclamations. — L'acte est signé Defferré (1).

L'acte suivant, du 3 juin 1561, est une « démission signée Pierre, notaire, consentie par Jean Tandix, père, laboureur, et Messire Jean Tandix, prêtre, son fils, paroissiens de Banegon, au profit des Religieux de SaintSulpice, de Tadcense à eux faite devant Divoy, notaire, le 3 juillet 1558 jusques à 5 ans moïennant 300 livres par an », et à condition que ledit J. Tandix, prêtre, serait tenu, une fois le bail qui le retenait à Banegon expiré, de venir se fixer à Chalivoy en la maison seigneuriale et de servir l'église de Chalivoy « bien et dhuement, et boucher la garenne, sans s'associer personne autrement que du consentement des Religieux ». Or, le prêtre Tandix n'avait pu assurer le service divin sans s'associer Messire Etienne Denis, prêtre, pour toute la durée de l'accense ; déplus, il avait fait avec Messieurs de SaintUrsin plusieurs accenses de prés compris dans le contrat qui le liait à Messieurs de Saint-Sulpice, et ne pouvait les résilier sans dommages pour les intéressés. C'était un procès en perspective. Mais le frère Jean Fruchéry, célerier de l'abbaye, s'est « appoincté » avec

(1) Arch. d'Yssertieux, parchem. fr. coté 349 (déclaré inutile).


DE CHALIVOY-MILON 185

Jean Tandix le père, et ils en sont arrivés à ce désistement. — L'acte, dressé à Chalivoy, eut pour témoins Marquet Defferré, notaire royal, et Simon Bergeret, demeurant à Chalivoy (1).

Du 27 juillet 1564, nous avons la «ratification, signée Divoy, notaire, faite par les Religieux de Saint-Sulpice assemblés en leur chapitre au lieu de Saint-Grégoire, où ils demeuraient lors d'un échange fait entre Messire Jean Berthault, prêtre, curé de Chalivoy, et Jean Limosin, de certaines terres joutées et déclarées audit échange, reçu Marquet Defferré, notaire en Bourbonnais, le 6 juin 1564 » (2).

Claude RibOullet « archier de la compagnie du seigneur de Barbezieux », demeurant à Chalivoy, obtient, le 12 mai 1571, par un acte signé Divoy, des Religieux de Saint-Sulpice pour une durée de sept ans et moyennant 160 livres tournois (huit-vingts livres) (3), « par chacun an », la jouissance de « tous les revenus, cens, rentes, accordemens de la terre, justice et seigneurie de Chalivoy, à la réserve des vignes et de la dîme d'icelles ». Le preneur s'engage à faire défricher le pré « aux moines », à faire parachever le terrier en forme de reconnaissance des cens et rentes dus aux Religieux à cause de leur sei(1)

sei(1) du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 11e liasse, cote 4e.

(2) Ibid., 8e liasse, cote 20e de l'inventaire dressé par les Religieux. La pièce du 6 juin 1564 manque.

(3) Le texte porte 180 livres, c'est évidemment une erreur de transcription.


186 MONOGRAPHIE

gneurie et le leur délivrer sur papier signé (1), à nourrir un religieux ou une autre personne qui stipulera pour eux audit terrier, à entretenir sur les lieux un homme d'église, à ne prendre ni couper aucun bols appartenant aux Religieux, à boucher la garenne où il pourra mener paître 4 porcs, à donner au vicaire perpétuel sa pension canonique, à payer les charges accoutumées aux bailli, châtelain, procureur. Les Religieux se garantissent même contre les pertes qui pourraient résulter d'héritages désavantageux ou de conventions onérieuses passées avec les prédécesseurs (par exemple avec Etienne Denis qui a laissé des héritiers mineurs). — Le célerier est frère Paul Verne ; les témoins, Toussaint Torchon et»Jean Nauldion, de Bussy (?) (2).

Ici se place un acte considérable passé à Sançerre le 4 avril 1570, signé Gentils, notaire royal ordinaire de Berry (3). Claude Proche, seigneur de Varmerviville, fondé de procurations de Nosseigneurs les princes de Navarre et de Condé, vend à Amador de la Porte, seigneur d'Yssertieux, le domaine du prieuré de Chalivoy(1)

Chalivoy(1) cause de la mutation de la seigneurie de Barmegon et en outre pour raison de foy et hommage que ledit seigneur de Bannegon et autres sont tenus de faire auxdits Religieux, à cause de la dignité abbatiale de l'abbaye de Saint-Sulpice.

(2) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 11e baisse, cote 5e. — Nous ne répétons pas ici les charges déjà mentionnées dans les accords de ce genre.

(3) Arch. d'Yssertieux, parchem. fr. non coté. — Contrat de vente de Chalivoy à Amador de la Porte.

Les Archives d'Yssertieux renferment aussi un parchemin latin non coté, du 28 juin 1565, relatant la prise de possession du prieuré conventuel de N.-D. de Faye, ordre de Grandmont, au diocèse de Nevers, pour noble et scientifique personne Messire Guillaume de Laubespine, prieur commandataire dudit lieu de Faye. — L'acte signé Brisson, fut insinué au greffe des insinuations des actes et provisions ecclésiastiques établi par le Roi à Nevers, le 30 juin.


DE CHALIVOY-MILON 187

Milon, consistant en maisons ruinées, en toute justice « haulte, moyenne et basse », en 22 livres tournois de cens et rente en argent, 40 poules ou coqs, 50 arpents de bois de haute futaie en 3 pièces (La Perolle, le Breuil et la Brosse), plus 10 arpents de bois taillis en une pièce où il y a quelques gros chênes (la Forest) ; un clos de vigne entouré de murailles contenant environ 12 arpents, dans Chalivoy ; des prés où il y a à prendre 30 charretées de foin ; 20 septerées (mesure de Bourges) de terres labourables ; une garenne de 2 arpents derrière la maison ; les dîmes, en quatre catégories : celles d'audelà des bois qui peuvent rapporter 40 septiers de blé (mesure de Bourges) par quart froment, avoine, marsèche et seigle, 6 agneaux et environ 25 livres de chanvre ; celles de la Feuille qui peuvent rapporter 15 septiers de blé, un poinson de vin, 3 agneaux et 10 livres de chanvres ; celles d'Acon de la même valeur pour le blé, sans vin ni agneaux ; et celles du bourg rapportant 20 septiers de blé, 4 agneaux, 20 livres de chanvre et 1 tonneau de vin ; plus le droit de langues de boeufs et le droit de bannie qui peuvent valoir annuellement 30 sols ; plus la dîme des cochons valant bien 20 sols ; et généralement tous les autres droits, profits, revenus et émoluments quelconques, sans aucune autre charge que de donner annuellement au curé de Chalivoy un muid de blé (1) et un tonneau de vin, et 3 septiers de blé froment à Notre-Dame-la-Blanche de Bourges. Ce qui équivaut, charges déduites, à un revenu annuel de 200 sols tournois. Le seigneur d'Yssertieux en paye l'acquisition irrévocable 6.000 livres tournois. Cette somme devra être versée entre les mains du receveur général des princes de Sancerre, Maître Etienne Damours, dans les huit

(1 ) Ici, mesure de Chalivoy.


188 MONOGRAPHIE

jours. — Les témoins sont Maître Jacques Manceau, procureur de Charenton, et Mathurin Rocquet, demeurant à Sancerre (1).

Ainsi, sans que nous ayons pu le constater, le domaine du prieuré de Chalivoy est passé entre les mains des princes de Sancerre qui le revendent au seigneur d'Yssertieux. Cependant en 1564 et en 1571 (comme On peut le voir page 67), ce sont bien les Religieux qui afferment eux-mêmes les biens de leur prieuré. N'en sont-ils plus que les locataires ? En tout cas, ils n'habitent plus depuis un temps notable les maisons du prieuré qui sont en ruines.

Louis Defferré, maréchal, demeurant à Chalivoy, tant pour lui que pour sa femme Etiennette Barillet, vend le 27 octobre 1571 à Philippe Lardier et Guillaume Petitpierre, son beau-frère et commun, laboureurs demeurant à La Brosse, paroisse de Chalivoy, pour la somme de six-vingts livres tournois, un pré sis à Fontrignault, de la contenance de 5 à 6 charretées de foin, qui joute le ruisseau qui descend d'Yssertieux au pont du gué, le pré de Jean Claveau, des Chevriers, celui de Jean Rapin, et le chemin allant de Chalivoy aux Maulguins. Ce pré est chargé d'une rente de 7 sols 6 deniers tournois envers le seigneur de Poligny, à cause de sa terre et justice de Commeguesson, à la Bonne-Dame d'août, et de 20 deniers tournois envers le seigneur d'Yssertieux. — L'acheteur laisse au vendeur la faculté de racheter son pré au bout de trois ans en rendant la somme. — L'acte fut passé à Dun-le-Roi, chez Jean Cousin, notaire

(1) Au bas de l'acte est un reçu de 36 sols versés par les mains du seigneur de la Porte pour le coût du présent contrat et de deux autres à délivrer au procureur général et au receveur,


DE CHALIVOY-MILON 189

royal ordinaire en Berry : les témoins étaient Georges Béguard, laboureur demeurant à Bannegon, et Martin Maloche, meunier demeurant au moulin Gonnot, paroisse de Thaumiers (ni l'un ni l'autre ne savent signer) (1).

§ V. — PROCÉDURE

Nous avons mentionné à maintes reprises des exercices de justice à Chalivoy. Pour la période qui va de 1420 à 1517, quatre longs parchemins contiennent des condamnations d'amende données par les justiciers des Religieux de Saint-Sulpice dont la seigneurie sur ce pays comportait les trois degrés de justice. A ces pièces sont jointes quelques ordonnances rendues par le bailly de ladite justice pour lesdits seigneurs (2).

A la date du 18 octobre 1500 est une enquête sur un vol qui aurait été commis par le curé de Chalivoy et plusieurs de ses paroissiens au préjudice de Messire de Sauzay, prêtre de la paroisse, chez la Vve Martine. Après avoir bu et mangé ensemble, ils l'auraient dépouillé de sa bourse contenant 22 sols, de son seon (?), de son bréviaire et de ses heures, — Nous pensons qu'il s'agissait ici d'une exécution contre laquelle Messire de Sauzay, dont la vie ne semble pas très régulière, aura déposé une plainte (3).

Du 16 février 1506, une « sentence arbitrale donnée

(1) Arch. d'Yssertieux, parchem. fr. non coté. — Au dos, une quittance délivrée par Recouvergne, fermier et accenseur des terres, justices et seigneuries de Commeguesson et le pays de Etraines, à Philippe Lardier et Guillaume Petitpierré, des lots et ventes et droits seigneuriaux concernant cette acquisition, 2 janvier 1573. Le seigueur est appelé De Charlus.

(2) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 4e liasse, cote 10e.

(3) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 4e liasse, cote 1re.


190 MONOGRAPHIE

sur certain procès entre les Religieux de Saint-Sulpice, à cause de leur terre, seigneurie et prieuré de ChalivoyMilon, demandeurs complaignants en cas de saisine et de nouvelleté contre Jacques de la Porte, seigneur d'Yssertieux, Messire Arthault (ou Arnaud) Bordât, prêtre, Jean Prévancher et Guyot Glollier, demeurant en ladite paroisse, défendeurs ». — La contestation portait sur le « bois du Breuil », de la contenance de 20 arpents de bois de haute futaie, que les Religieux revendiquaient en toute propriété, des communaux de Boisdé au bois d'Yssertieux en suivant le chemin de Vailly à Yssertieux et du fossé Jean Bouyll allant à Chaumont le long des terres Macé Berault et Jean Bergeron, de la Feuille. Les Religieux avaient déjà obtenu des lettres de commission de Berry, confirmant leurs privilèges, que le sergent royal Etienne Gonce était chargé d'exécuter. — Le seigneur d'Yssertieux réclame la propriété et la justice pour lui et ses locataires, serviteurs et mercenaires, d'une partie de ce bois appelée « le bois de la Jarrie », également de haute futaie et de garde, du Plex Maubouer au village de Channois, et de là aux limites reconnues par les Religieux entre la Jarrie et le Boisdé (ou Boisdieu). — Les arbitres s'étant transportés sur les lieux et ayant reconnu le bien fondé des réclamations des Religieux, condamnèrent les défendeurs à les en laisser jouir (1).

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 10e liasse, cote 4e. — Cet arbitrage sollicité de part et d'autre pour éviter de « décheoyr » en grands procès fut confié par les défendeurs à Guillaume Tournouer et Jean Nyolle, licenciés en lois « à peine de 100 escus d'or à appliquer par moitié au Roy et moitié à partie aquessent ». Ceci se passait à la fin de 1503. Du 12 novembre à la fête des Rois 1504, les parties avaient le temps de s'expliquer, répliquer, faire des accords, des baux, etc... Les lettres d'arbitrage furent enregistrées chez les notaires Robert d'Amberville et Jean Depardieu. Et depuis le 13 janvier 1504, en la présence de Mes J. Goby et P. Cherault, notaires à


DE CHALIVOY-MILON 191

La transaction du 9 janvier 1514 entre les Religieux et Limosin et sa femme Catherine Pérude (V. page 50 à 55) terminait heureusement un procès porté devant Jean Denis établi sur les contrats du bailliage de SaintPierre-le-Moutier et la prévôté de Sancoins, à la même date. — Le juré est Jean Mouton ; les témoins : Messire Jean Berthault, prêtre, et Pierre Pèlerin (1).

Du 12 septembre 1519, une « sentence du bailliage de Berry au siège et ressort de Dun-le-Roi, par laquelle, vu le procès d'entre les Religieux de Saint-Sulpice demandeurs et requérans l'entérinement des lettres de Madame la Duchesse de Berry, du 3 août dernier, d'une part, et le Procureur de Madame la Duchesse, d'autre part », qui ordonne, en Conseil, l'entérinement desdites lettres, parce que le procureur n'a point comparu, et la main-levée de la saisie faite à la requête dudit procureur sur la terre et seigneurie de Chalivoy et ses fruits et profits pour défaut de foi et hommage, droits et devoirs de rachat. — Les Religieux soutenaient leur exemption de toute juridiction des Ducs de Berry et autres seigneurs, leur abbaye étant de fondation royale (2).

« Cenquoins " , lesdites parties ont accepté pour un an ledit arbitrage, assavoir les Religieux par frère « Gerosme Devachères, religieux de Saint-Sulpice, leur vicaire et procureur général » ; ledit J. de la Porte par Claude Segault, écuyer, seigneur de la Fougerolle, son cousin et procureur ; Messire Artault Bordat, en son nom et comme procureur de Jean Prévancher et Guyot Glollier. — La sentence porte la signature de Louis de Sucquès, bachelier en lois, procureur de la justice de Blet, délégué de Guillaume Duvergier, licencié en lois, conseiller du Roi et son lieutenant-général à Dun.

Le n° 2 de la même cote est une copie sur papier du précédent parchemin garni de deux sceaux, le sceau royal et celui de la Prévôté de Dun-le-Roi. Cette copie est signée Jean de Vailly, appelé à la prononciation de ladite sentence.

(1) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 8e liasse, cote 14e.

(2) Ibid., — — 4e - — 2e , n°s 2 et 3.


192 MONOGRAPHIE

Du 19 octobre 1520, une « sentence de la Prévôté de Chalivoy qui, du consentement de Martin et Denis de la Grange, frères, enfants de feu Jean de la Grange, déclare que les Religieux de Saint-Sulpice ont droit de percevoir chaque année à la Saint-Michel 20 sols tournois de rente, et le dimanche après la Saint-Sulpice de janvier 1 denier tournois de cens, sur une pièce de terre en pré et désert, autrefois en vigne, dans laquelle il y a deux chétives maisons et masures, sise au terroir de Chezelle, sur le chemin public de Chalivoy à la Feuille, dit « le chemin de Chezelle », près le pré de Simon Ledoux, qui y a d'ailleurs indûment creusé un fossé, près les vignes que Messire Artault Bordat, prêtre, curé de Saint-Lambert, a acquises de feu Messire Jean Robin, près les terres de Philippon Saillet, et les vignes de Guillaume des Oreilles (?) — Ces héritages avaient été arrentés à Etienne de la Grange. — La sentence impose la charge de faire bâtir, édifier et entretenir de toutes réparations les susdits édifices, à perpétuité, oblige les enfants à payer 15 livres tournois d'arrérages et 3 années de cens, plus les intérêts et dommages résultant pour ies Religieux de la démolition et du transport des édifices. — Les héritiers de la Grange préfèrent abandonner le tout aux Religieux, qui rentrent en possession de ce petit bien (1).

Les Religieux de Saint-Sulpice soutiennent avec Colas Pastureau une demande d'entérinement de certains lettres royaux contre Messire François de Saint-Quintin, seigneur de Blet, ou son procureur en la justice de Blet. — Le seigneur de Blet ayant eu une difficulté avec Pastureau le somme de comparaître devant la justice

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 6e liasse, cote 3e.


DE CHALIVOY-MILON 193

de Blet. Pastureau refuse en déclarant qu'il est sujet et justiciable de Messieurs de Saint-Sulpice. Ceux-ci obtiennent des lettres royaux le 6 février 1528 qui renvoient la cause devant le bailly de Berry à Bourges, en vertu du privilège à eux accordé par les Rois de France et confirmé par le roi alors régnant, « portant exemption pour eux et chacuns leurs droits, biens, sujets et jurisdictions, tant en chef qu'en membre, de tous juges et jurisdictions temporels, sauf de la jurisdiction roïalle, et aïans lesdits Religieux toutes leurs causes commises tant en demandant qu'en deffendant des choses assises au païs et duché de Berry par devant le bailly dudit Bourges, protecteur de leurs privilèges, biens, possessions et sujets ». — M. de Saint-Quintin prétend alors qu'au commencement des débats Pastureau habitait sur la justice de Blet en Bourbonnais, et que les lettres royaux ont été subreptices et irraisonnables, et par conséquent l'appel nul. — L'enquête n'est pas favorable au seigneur de Blet ; les témoins déposent que Pastureau est justiciable de la terre et justice de Chalivoy et qu'il paye la taille dans le pays de Berry; et on établit strictement les limites de son héritage aux confins du Boisdé (communal), aux terres de Germain Rillon et de la Vve Pierre Limosin.

Le 30 juin 1531 intervient une sentence du bailliage qui déboute le seigneur de Blet de ses prétentions. Mais, nous avons eu l'occasion de le voir déjà, M. de SaintQuintin a l'humeur difficile; il fait appel le 7 juillet. Et ce n'est que le 27 juillet 1535 qu'intervient un arrêt du Parlement par lequel l'entérinement des lettres royaux est prescrit et l'effet de la sentence susdite absolument autorisé (1).

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 3e liasse, cotes 6, 7 et 8.

13


194 MONOGRAPHIE

Le 19 octobre suivant, Antoine Deniau, sergent à cheval du Roi au Châtelet, se transporte au château et place forte de Blet, domicile de Messire François de Saint-Quintin ; il parle à des domestiques dont il n'a pu avoir les noms, mais auxquels il fait connaître de par le Roi les susdites conclusions, et Tordre de payer 105 livres 17 sols 8 deniers de dommage aux Religieux de SaintSulpice. Les serviteurs répondent que leur maître est malade au lit d'une fièvre quarte et qu'il est impossible de lui parler. Le sergent prend cela pour un refus de le recevoir et saisit, pour en faire la remise au Roi, « une robe à usage d'homme, de damars(?) noir à manches fendues et colet remise (?), bandée partout de deux bandes de velours noir, et fourrée pour les parements et au repli du collet de loupsymers (?) et au-dedans de peune (?) blanche ; il saisit également une robe à usage de femme de damars tenue, quasi neuve, toute sanglée et bordée à l'entour et aux poignets d'un bord plat de velours tenu ; et aussi une cotte de velours tenu, quasi neuve, doublée de drap rouge et ayant le corps de fustane (?) grise, et une malle (?) de drap noir ». Et si cela ne. suffit pas, il reviendra faire une nouvelle prise pour la vente. Il donne alors connaissance de son opération au seigneur de Saint-Quintin qui proteste et en appelle. — Ceci se passait à Blet en présence de Jacques de Caieux, sergent royal au bailliage de Berry, de Jean Benoît, notaire royal, de François Brunet et Pierre Quentin, demeurant à Chalivoy.

Les Religieux avaient intenté contre le seigneur de Blet une demande de neuf écus et demi « qui n'eussent sceu monter à 45 sols pour chascun escu », plus 17 livres 2 sols parisis : déduction faite d'une erreur de calcul, les commissaires avaient 21 livres 2 sols parisis. Sur la réclamation du seigneur de Blet, le Roi, par lettres-


DE CHALIVOY-MILON 195

royaux du 9 février 1535, ajourne les parties à comparoir, dans les trois semaines, devant le Parlement, en personne ou par procureur, pour le redressement de ce compte. — Le 19 suivant, l'huissier se transporte à l'abbaye pour y donner connaissance de ces lettres. Le frère Jean Ligier, célerier, reçoit, de par le Roi, le commandement d'assembler tout le couvent pour entendre lecture de l'exploit. Toutefois l'huissier se contente de la présence de ce dignitaire auquel il donne lecture et délivre copie de son exploit.

Un monceau de documents et des foules de,témoins sont produits de part et d'autre devant le bailly de Berry (1). Chacun fait étalage de ses titres et envoie des procureurs si haut placés qu'ils délèguent eux-mêmes des procureurs (2). Les terriers des justices de Blet et de Chalivoy sont mis sous les yeux des juges avec des pièces de procédure qui relatent fidèlement toutes les phases de ce procès depuis l'année 1528. Malgré que Messire de Saint-Quintin eût fait récuser comme témoins indignes de foi Marie, veuve de feu Thibault Peiisson, Jean Joly, Simon Ledoux, Antoine Toucher (ou Trucher), Pierre Bony, Sébastien Poncét, Simon Chauvelat et Jean Malloche, il en restait encore un bon nombre aux Religieux de Saint-Sulpice. Il est vrai que ceux du seigneur de Blet n'étaient pas moins nombreux, quoique les Religieux eussent fait rejeter Etienne Perraudat, Jean Devillaine, Jean Bertin, Jean Gorjon, Jean Berault, Laurent Godin, Pasquet Bernard et autres

(1) Un inventaire de production des pièces de la partie des Religieux comprend 28 à 30 pages. — Une enquête du 29 novembre 1529 sur la justice de Chalivoy comporte 110 pages.

(2) Le seigneur de Blet a pour procureur Jean de la Mothe, qui se procure par Gilles Chartier. Le procureur des Religieux et de Colas Pastureau, Jean Depardieu, délègue Mre Regnault Sauvenay, receveur et solliciteur des Religieux.


196 MONOGRAPHIE

dont les noms se retrouvent parmi les témoins des Religieux !

Si nous nous en rapportons à un procès-verbal du 23 novembre 1530, ces témoins sont d'âge raisonnable. Par devant Me Guillaume Convers, licencié en lois, enquêteur et examinateur créé près du bailliage de Berry, siège et ressort de Bourges, ont comparu pour déposer en faveur des Religieux : Antoine Tisserat, maçon (60 ans), de Thaumiers, Jean de Saint-Laurent, vigneron (37 ans), demeurant au bourg de Chalivoy, Germain Fillon, laboureur (39 ans) à Chalivoy, Jean Chauvet, laboureur à Thaumiers (60 ans), Pierre Pelisson, laboureur à Cogny (45 ans), Pierre Petitpierré, laboureur à Chalivoy (60 ans), Louis Alabessonne, laboureur à Chalivoy (35 ans), Gilbert Perrinet, id. (40 ans), Lambert Bouin, id. (30 ans), Antoine Alleaume, id. (40 ans) (1).

Un procès commencé par devant le juge ordinaire de la prévôté de Blet, le 3 septembre 1538, entre Simon de la Porte, seigneur d'Yssertieux, demandeur, et Etiennette, veuve de Gilbert Bergeron, pour elle et ses enfants, se termine devant la Cour de la sénéchaussée de Moulins, le 23 décembre 1540. Simon de la Porte, à cause de sa seigneurie et terre d'Yssertieux sise en la justice de Blet, réclame à la veuve et aux hoirs Gilbert Bergeron 38 sols 4 deniers tournois, 2 boisseaux d'avoine (mesure d'Yssertieux) et 4 gelines de bordelage, rendus à Yssertieux

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 12e liasse: procédures, cote unique. — Ce procès est également mentionné dans la 3e liasse, cotes 6, 7 et 8. — Les débats se terminent le 27 juillet 1535 par un arrêt du Parlement de Bourges confirmant la sentence du bailliage de Bourges et renvoyant de nouveau les parties devant le bailli de Berry à Bourges : le seigneur de Blet est de nouveau condamné aux frais.


DE CHALIVOY-MILON 197

chaque année à la fête de Saint-Jean l'Evangéliste sur un « chastelet, anciennement appelé le chastel Fobelan ». Lagarde, le prévôt de Blet, a statué en faveur du seigneur d'Yssertieux, le 3 juillet 1539 ; mais la veuve en a appelé devant le sénéchal de Moulins, dont elle a obtenu, le 17 octobre 1539, des lettres de relief. L'appel devait venir dans les 40 jours suivants, mais avec les seigneurs on met des formes et on leur demande quel jour leur convient pour soutenir leurs droits. Le sergent royal Joseph Dupuy informe le bailli de l'appel ; le bailli envoie à Yssertieux un sergent de la justice de Blet « inthimer ledit demandeur à soi comparoir s'il cuidait que bon fust et que ladicte cause d'appel lui touchast ou appartins! en aucune manière ». — Nicolas Garnier représente la défenderesse, Antoine Rouzeaud le demandeur. — Le sénéchal déclare que le prévôt de Blet a bien jugé, et l'appelante est condamnée à 60 sols tournois d'amende et aux dépens. Le sergent royal reçoit le mandat d'exécution à la requête de l'intimé (1).

Du 2 septembre 1537, une procédure de Jean Gerbe, fermier de la seigneurie de Chalivoy, contre Claude Gannat qui a vendu du vin à pot pendant le ban. Gannat est condamné à 20 sols et s'exécute pour éviter le procès (2).

C'était, nous l'avons vu, une contravention aux droits seigneuriaux des Religieux de Saint-Sulpice, droits qui avaient été. une fois de plus solennellement reconnus quelques années auparavant. En effet, le 19 juillet 1534, avait eu lieu devant le châtelain de la terre, justice et

(1) Arch. d'Yssertieux, parchem. fr. coté 140.

(2) Arch. du Cher, fds de St-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 2e liasse, cote 18e.


198 MONOGRAPHIE

seigneurie de Chalivoy, appartenant à Messieurs de Saint-Sulpice, une assemblée des « manans et habilans

dudit Chaillevoy en la maison abassiale desdits

seigneurs ». Le bailly de Berry ou son lieutenant à Dun avait délivré des lettres de commission « portant mandement d'assembler les trois états de ladite justice et de faire rédiger par écrit les coutumes observées et gardées en icelle ».

Après avoir conféré ensemble, les habitants dont les noms suivent ont, d'une voix unanime, dit que « en ladite terre, il y a toute justice haute, moïenne et basse, et tous ministres pour l'exercice d'icelle, qui de tous tems ont connu des causes des habitans de ladite justice régie selon les us et coutumes de Berry appelées les coutumes de la Aille et septaine de Duli-le-RoA/, selon lesquelles coutumes ils ont toujours usé tant à la poursuite de leurs procès, droits seigneuriaux et censiviers que choses sujettes à coutumes, et que tous les cens de ladite terre sont accordables auxdits seigneurs en cas de mutation, et y a 2 sols parisis d'accordemens auxdits Religieux parce qu'ils sont seuls seigneurs tresfonciers en tous droits et n'y a en ladite justice autre seigneur qui prenne aucune chose que lesdits Religieux seigneurs

au spirituel et au temporel Outre ont dit que par

coutume localle il n'est permis à aucun de vendanger en ladite justice sans permission du juge ; et les habitans dudit lieu ouïs et appelles ont nommé pour leur procureur pour déclarer ce que dessus Jean Pelisson, tant au bailliage de Dun qu'ailleurs où il appartiendra ».

Ces gens qui ont comparu devant Louis Dupont, en présence de Messire Gilbert Berault, procureur en ladite justice, et appelés par Pierre Saillet et Germain Filloux, sergents de ladite justice, étaient : discrètes personnes, Messire Louis Marot, curé dudit Chalivoy, Jacques


DE CHALIVOY-MILON 199

Picquet, prêtre, demeurant audit Chalivoy, Jean Pelisson, « procureur de la fabrice », Simon Ledoux, Jean Limosin, Jean Defferré, Louis Loreau, Pierre de Lafont, Jean Michelat, Gilbert Grosguenin, Pierre Botoset et Pierre Bergeron, Pierre Quantin, Lambert Bonnin, Etienne Berthommier, Barbe Leconte, etc (1).

L'inventaire dressé par les Religieux de toutes leurs pièces et titres mentionne des registres d'assises tenues à Chalivoy dans les années 1544 (le 8 octobre) et 1549 (le 6 novembre), par Jean Duvergier, bailli de la terre, justice et seigneurie dudit Chalivoy pour les Religieux de Saint-Sulpice (2).

Le 24 novembre 1547, une criée est faite, par devant le juge et garde de Chalivoy, de la coupe des bois delà forêt appartenant aux Religieux de Saint-Sulpice à cause de leur seigneurie de Chalivoy. Ce bois joute d'une part la terre de Jean Defferré, d'une autre le chemin qui va de l'église de Chalivoy à Blet, d'autres parts le bois de Silvain Alleaume, la terre d'Antoine Alleaume, les bois des Religieux arrentés à feu Jean Pelisson, la terre des Religieux arrentée à Etienne Berthommier, et la terre de Pierre Saillet. Les charges sont : 1° de boucher ou faire boucher « et plexer ou il y a plexis tout alentour sauf du cousté de la terre de Jean Defferré » ; 2° de laisser dans cette forêt 200 arbres qui seront marqués par les seigneurs ou leur commis ; 3° de couper et curer tout le bois « tant petit que grant sauf

(1) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 4e liasse, cote 2e, n°s 1 à 3.

(2) Ibid., — — — cotes 4e et 5e.


200 MONOGRAPHIE

et réservé lesdits arbres et autres vieux arbres qui

auront été laissés par cy-davant, ensemble les arbres

fruictiers s'il y en a, lesquels ils ne pourront abattre ny esbrancher, et pourront esbrancher les chaisnes quant a ceulx qui ont esté par cy- davant esbranchés et aulcuns si en treuve qui l'ayent esté » ; 4° la coupe devra se faire entre le dernier jour d'avril de l'année suivante et la fête de la Madeleine de l'année d'après, en excluant les mois de mai et d'août. — Etienne Laurent semble s'être seul présenté et avoir offert 20 livres tournois. — Le juge ordinaire et garde de Chalivoy qui fait la criée est Louis Dupont, bachelier en lois (1).

Les droits de bordelage de Simon de la Porte, seigneur d'Yssertieux, eurent besoin d'être reconnus et déclarés le 31 décembre 1547 contre Bergeron, Quidard et consorts, à la suite du décès de Jean Larglier. Comme seigneur bordelier, Simon de la Porte a réclamé les biens du défunt ; Gilbert Bergeron, héritier, en a disposé comme de son bien. D'où procès intenté devant le juge ordinaire de la prévôté de Blet. Bergeron meurt sur ces entrefaites : sa veuve Etiennette, tant en son nom que comme tutrice de Pasquette Bergeron, sa fille, reprend le procès. Après beaucoup de débats et d'enquêtes, le juge rend une sentence qui déclare le seigneur d'Yssertieux véritable propriétaire d'après la coutume du pays et duché de Bourbonnais, et enjoint à la veuve non seulement à ne pas troubler sa possession, mais encore à lui restituer les fruits qu'il eût pu en percevoir depuis l'origine de la contestation et à lui payer une amende ainsi que les frais du procès. Cette sentence est du 3 septembre 1538.

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 10e liasse, cote 4°, n° 3.


DE CHALIVOY-MILON 201

La veuve se pourvoit en appel devant le bailli de Blet qui confirme la première sentence le 3 juillet 1539 et condamne l'appelante à payer les frais d'appel. — Etiennette s'entête et porte la cause devant le sénéchal de Bourbonnais, à Moulins. Dans l'intervalle elle s'était donné un soutien en convolant en secondes noces avec François Quidard. Le sénéchal juge comme le bailli et le garde de Blet, et condamne l'appelante à 60 sols tournois d'amende et aux dépens, le 23 décembre 1540.— Mais cela ne convainc pas Quidard ni son épouse. Cependant, pour éviter de plus grands maux, ils acceptent une transaction. En présence de Gilbert Berault et Jean Benoît, clercs jurés du Roi, notaires, Simon de la Porte baille « par nom et filtre de bourdellaige et nature d'icelluy de nouvel bailli audict François Quidard, Estiennette, sa

femme Jehan Pectin et Pasquette Bergeron, sa

femme demourans au villaige de Lussault, paroisse

de Blet..... ung chezal basli d'une maison à trois chapts, grange, une estable à deux chapts, court, courtillaige, pré, terre, vigne et bois, le tout tenant ensemble assis audit villaige dé Lussault, proceddé du thenement de feu Jehan Larglier, contenant en tout 15 boiccélées ou environ, mesure de Blet, tenant d'une part le chemin tendant de la tombe au charretier le long du villaige de

Lussault au chastel des Brosses ; plus une piesse de

terre assise au champ duSoc, contenant 6 boiccélées ;

plus une autre piesse de terre assise au champ de la

Plantte,.... contenant 8 boiccélées ; plus une autre

piesse de terre assise au grand pied tronne, Contenant 16

boiccélées ; plus une autre piesse de terre assise au

terrouer de Raoullet, aultrement des Renardières, contenant 9 boiccélées ; plus 2 boiccélées de terre au

terrouer de Lussault ; pour lesquels heritaiges......

lesdicts Quidard, Pectin et leurs femmes.,... ont confessé


202 MONOGRAPHIE

debvoir et promis payer chascun an à perpétuel audict escuier et es siens au jour et feste Saint-Jehan l'Evangéliste,.... la somme de 23 sols tournois, 2 gellines, 1 boicceau aveyne, mesure de Blet, de bourdellaige, et rendu conduict au lieu et chastel d'Yssertieux, avec le droict deterraige de 12 gerbes Tune toutteffois et quantes qu'elles seront emblavées, et le droit de disme en ladicte vigne

de 11 haires Tune Plus ils confessent debvoir audict

escuier la somme de 25 livres tournois et 2 septiers aveyne, mesure de Blet, à la première voullunté et requeste dudict escuier, pour tous despens, dommaiges et interests,

interests, et restitutions adjugés audict de la Porte

Et ils ont payé la somme de 46 livres tournois que ledict escuier a confessé avoir lieue et receue desdicts ». Fait à Yssertieux le 31 décembre 1547, signé Berault et Benoît (1).

Du 22 mai 1549, une copie en papier et en forme signée et délivrée par Chenard, nolaire, commis à la délivrance des actes de feu Girardeâu, aussi notaire, aux Religieux de Saint-Sulpice, le 20 avril 1544. Il s'agit d'un délaissement fait par Gilbert Mille et Jean Laurent d'une pièce de terre d'un arpent et demi, appelée « la Girarderie », sise sur le chemin de Chalivoy à la Feuille. Les Religieux avaient autrefois arrenté cette terre à feu Jean Mille et à sa femme à la charge d'y bâtir une maison et ses dépendances. Les héritiers ne le pouvant pas plus que ne l'ont pu les parents, ils abandonnent la terre. Les religieux, quoiqu'ils n'y fussent pas tenus, donnèrent de bonne grâce 100 sols tournois à chacun

(1) Arch. d'Yssertieux, parchem. fr. coté 180. — Au bas est un reçu délivré par le seigneur de la Porte le 28 décembre 1548 : les 25 livres tournois ont été payées ainsi que le septier d'avoine.


DE CHALIVOY-MILON 203

des deux ménages. Voilà certes un exemple de procédure assez rare (1).

Du 5 septembre 1550, une « sentence du bailliage de Berry au siège présidial de Dun sur ce que le procureur du Roy avait fait saisir féodalement la terre, justice et seigneurie de Chalivoy appartenant aux Religieux de Saint-Sulpice, faute de foy et hommage non faites, droits et devoirs de fiefs non païés et dénombrement non donné ».

La saisie avait été faite aussi illégalement que brutalement. Les Religieux n'eurent qu'à produire leurs pièces d'exemption pour établir qu'étant de fondation et de dotation royales, non seulement leur abbaye mais tous les membres en dépendant ne devaient pas ces droits. Ils avaient amorti d'une façon générale toutes les charges auxquelles ils pouvaient être soumis. Cette sentence donne donc mainlevée de la saisie sans dépens, dommages et intérêts. Le sergent royal Jean Berthault, qui avait établi sur la justice le commissaire Jean Defferré, l'aîné, assigné par les Religieux le 23 juin devant le bailli, est obligé de lever tous les obstacles. La reine de Navarre, duchesse de Berry, par privilège reconnu en la cour de Parlement du 27 mars 1547, avait délié ces terres du droit de mouvance de la Grosse Tour de Bourges (2).

Un manuscrit du 9 octobre 1556 renferme une procédure à propos de la dîme de çharnage que les Religieux de Saint-Sulpice exerçaient sur Chalivoy. C'est d'abord devant le juge ordinaire et garde de la prévôté de Blet

(1) Arch. du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 8e liasse,, cote 18e.

(2) Ibid., - . - 4e — - 3e.


204 MONOGRAPHIE

que la cause est portée par Messire Pierre Tandix, prêtre, fermier et accensataire du prieuré de Chalivoy, contre Jean Escouché, l'aîné. En vertu du droit de charnage qu'ont les Religieux, seigneurs de Chalivoy, Tandix peut prélever un cochon sur douze. Mais la truie d'Escouché n'a mis bas que neuf petits ! Tandix veut cependant les trois quarts d'un cochon. Escouché prétend que, suivant l'usage du pays, le droit de dîme est de un cochon par trois cochetées ou de douze l'un si le demandeur veut attendre que le nombre soit complet. Tandix invoque la garantie des Religieux. Ceux-ci font porter la cause devant le sénéchal de Bourbonnais, à Moulins. Puis on se ravise, et afin d'éviter des frais et entretenir la paix, on s'arrête à la transaction suivante passée devant Marquet Defferré, clerc juré et notaire royal ordinaire. L'Abbé de Saint-Sulpice, Jules-Etienne Ducrozet, et le célerier Christophe de Villeverdoy font accepter à Jean Escouché, demeurant aux Mauguins, les conditions que voici : il payera aux Religieux ou à leur fermier le droit de dîme réclamé pour les neuf cochons au prorata de douze l'un, c'est-à-dire les trois quarts d'un cochon, et il en sera toujours ainsi à l'avenir « pour tous et chascuns les couchons de laict ». Tandix est satisfait et les Religieux aussi puisqu'ils exemptent Escouché de tous dépens, dommages et intérêts (1).

En 1559, le 11 mai, le siège de Dun rend une sentence « portant renvoi par devant M. le Bailly de Berry, à Bourges, de certaine cause pendante audict Dun-le-Roy entre Jean Limosin, demandeur en recours des choses qu'il dit avoir païées pour cause de directe seigneurie à

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, non coté.


DE CHALIVOY-MILON 205

noble homme Amador de la Porte, seigneur d'Yssertieux, contre Jean Alleaume, pour lequel lesdits Religieux de Saint-Sulpice, seigneurs de Chalivoy, auroient pris faict et cause et demandé le renvoi d'icelle en vertu de leur committimus du 30 juillet lors dernier qui leur fut accordé » (1).

Nous retrouvons, à la date du 15 mai 1560, l'inventaire, signé Defferré, greffier de la justice de Chalivoy-Milon, fait par le juge et garde de la prévôté dudit Chalivoy, à la requête de Pierre Pelisson, tuteur de Perrette Pelisson, en présence de Jean Claveau, curateur de ladite Perrette, des meubles trouvés en l'hôtel où sont décédés le père et la mère de ladite Perrette (2).

Le 27 mai 1560, une « sentence du bailliage de Dun portant déni de renvoy de certain procès en la justice de Chalivoy-Milon, demandé par Pierre Pelisson, comme sujet de ladite justice, joint avec lui le procureur des Religieux de Saint-Sulpice ; par laquelle, sans avoir égard à ladite réquisition dont iceux Pelisson et procureur sont déboutés, ordonne que Gilbert Bordier,

demandeur et empeschant ledit renvoy et ledit deffendeur procéderont en ladite justice de Dun dont les Religieux ont appelé » (3).

Du 26 janvier 1564, nous retrouvons une pièce 'qui jette un certain jour sur le fait de l'aliénation du prieuré de Chalivoy-Milon signalé au paragraphe précédent. C'est un « rachat, signé Bonnet, notaire, fait par les

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 8° liasse, cote 19° d'après l'inventaire.

(2) Ibid., ibid., 4e liasse, cote 6e. (3) Ibid., ibid., 4e liasse, cote 7°


206 MONOGRAPHIE

Religieux de Saint-Sulpice, de noble homme Amador de la Porte, escuier, seigneur d'Yssertieux, de la justice et seigneurie de Chalivoy-Milon, moïennant 810 livres tournois reçues le jour datte des présentes par ledit seigneur de la Porte de Me Guillaume Doulle, commis à la recette des deniers destinés pour le rachat des biens ecclésiastiques au diocèse de Bourges, pour pareille somme fournie par ledit seigneur d'Yssertieux au receveur général des finances du bureau établi à Bourges, pour partie de la somme de 1.230 livres tournois, à laquelle somme lui auroit été adjugée ladite seigneurie et terre appartenant ausdils Religieux par décret du bailliage à Bourges, le 21 octobre 1563 ; et encore moïennant que lesdits Religieux ont consenti que ledit seigneur d'Yssertieux reçoive les lettres de constitution des rentes par lui fournies pour le parfait paiement desdites 1.230 livres pour ladite adjudication ; consentant ledit seigneur de la Porte qu'il soit délivré copie ausdits Religieux desdits contrats pour être païés des arrérages desdites rentes jusqu'à cejour, moïennant aussi la somme de 50 livres que ledit seigneur d'Yssertieux a reçu desdits Religieux pour les loïaux coust et frais par lui faits à la poursuite dudit décret » (1).

Et le 22 mars suivant, un « extrait des registres du bailliage de Bourges par lequel, vu le susdit accord fait entre lesdits Religieux de Saint-Sulpice et le sieur Amador de la Porte, est ordonné que Pierre Bauchet, greffier dudit bailliage, délivrera ausdits Relligieux, moïennant salaires compétans, copie des contrats de constitution sus relatés pour être païés des arrérages desdittes rentes échues depuis le jour de la cession jusqu'au bout du rachapt susdatté » (2).

(1 ) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 4e liasse, cote 8e. (2) Ibid, — - 4e - - 9e.


DE CHALIVOY-MILON 207

Une sentence du Présidial de Bourges, du 27 juîllet suivant, maintient et garde les Religieux de SaintSulpice en possession du droit de ferrage sur une pièce de terre appartenant à Jean Limosin, dit Pérude, comme héritier de Pierre Limosin, sise au terroir de la Charbonnière, de la contenance d'une septerée, le long du chemin de Chalivoy à Blet (1).

A la date de 1577, nous trouvons un volumineux dossier. Il s'agissait pour les Religieux de Saint-Sulpice de vendre, dans leurs bois de Chalivoy, des arbres en quantité suffisante pour, pouvoir réparer leur monastère de Bourges ruiné par les troubles de 1562. Six pièces intéressantes vont nous conduire à ce résultat à travers une longue procédure (2).

La première, datée du 8 août, est une enquête conduite par le notaire Fauvre, en vue d'établir la vraie situation temporelle des Religieux. Elle est plus intéressante pour Bourges que pour Chalivoy.

La seconde, du 30 août, est une requête présentée au roi par les Religieux « expositive des ruines et incommodités susdittes, aux fins qu'il plût à Sa Majesté leur permettre de vendre quelque quantité de bois de haute futaye, jusqu'à 2.000 arbres, situés en la paroisse de Chalivoy, membre dépendant de ladite abbaye, grandement éloignés de la ville de Bourges, pour emploïer les deniers à faire agrandir leur chapelle et raccommoder leur demeure ». — Au bas est la permission signée : de l'Aubépine, en date du 30 août, de vendre ladite quantité d'arbres, « à la charge que les deniers qui en proviendront seront emploies à la construction de leur église et demeure ».

(1) Arch. du Cher, fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy, 7e liasse, cote 8.

(2) Ibid., — — 10e - — 5e.


208 MONOGRAPHIE

La troisième, sont les « lettres roïaux accordés ausdits Relligieux » portant ladite permission.

La quatrième, du 27 novembre, est un arrêt du Parlement qui, en entérinant les susdites lettres, ordonne que les Religieux « jouiront de l'effet et contenu en icelles à la charge que dit est ».

La cinquième, du 10 décembre, est un arrêt des grands maîtres enquêteurs et généraux réformateurs des eaux et forêts du royaume de France « au siège de la Table de marbre du Pallais à Paris » qui, en entérinant les susdites lettres, ordonnent comme le Parlement.

La sixième, du 12 décembre, est l'entérinement des actes ci-dessus par le Bureau des Finances de Bourges, et la permission d'exécuter.

La procédure n'est pourtant point terminée, et le 23 juillet 1578 paraît une ordonnance du susdit Bureau des Finances par laquelle, vu la requête présentée audit Bureau, le 18 courant, par le procureur du Roi à Dun, « tendante à ce que descente soit faite par lesdits trésoriers généraux sur les bois de haute futaye assis à Chalivoy, justice foncière de Sa Majesté, desquels bois iceux Relligieux auroient obtenu permission de vendre 2.000 arbres pour lés causes ci-dessus ; ladite descente requise afin de voir si iceux Relligieux n'ont vendu plus grande quantité desdits bois; et après que lesdits Relligieux ont justiffié qu'il n'ont vendu plus grande quantité desdits bois (soit 1.700 arbres dont 1.480 sont marqués) est ordonné ausdits Relligieux en la personne de frère Louis Contesse, prieur claustral, de ne faire vente desdits bois de plus de 2.000 pieds d'arbres, sous peine de 200 écus d'amende, à laquelle peine icelluy Contesse à ce présent et au nom desdits Relligieux en cas qu'il soit contrevenu de leur part à la présente ordonnance. Et en ce faisant, est donné main-levée ausdits Relligieux des saisies qui


DE CHALIVOY-MILON 209

ont été faites dudit bois à la requeste dudit Procureur général pour les susdittes causes » (1).

Nous avons encore, du 1er décembre 1578, une « sentence du bailliage de Berry, à Bourges, au ressort de Dunle-Roi, sur le procès d'entre le Procureur du Roi demandeur en matière de saisie contre les Relligieux de SaintSulpice garens de Claude Rondet deffendeurs ; par laquelle, vu par icelluy Procureur du Roi les lettres patentes du 30 août 1577, et la main-levée du 23 juillet 1578, laditte Cour, du consentement dudit Procureur, donne main-levée ausdits Relligieux des bois dont est question, saisis comme dit est, en païant toutesfois par lesdits Relligieux, les faits de ladite saisie tels que de raison et procédures sur ce faites » (2).

Abbés C. LELIÈVRE et F. VILAIRE.

(La suite au prochain volume)

(1) Arch: du Cher, fds de St-S., prieuré de Chalivoy, 10e liasse, cote 6.

(2) Ibid, — — 10e — — 7.

14



Les Presbyteres Berrichons

AU XVIIIe SIECLE

L'Édit de 1695. — A ne consulter que les textes officiels, la fin du XVIIe siècle marque un sensible progrès dans le sort économique et juridique du clergé rural. Par exemple, la portion congrue des curés ou vicaires perpétuels monte de 200 à 300 livres, grâce à la Déclaration royale du 29 janvier 1686; elle est augmentée encore, et sans limites précises, « selon la qualité et l'étendue de la paroisse, et à proportion du bénéfice », par la Déclaration du 30 juillet 1710 ; la même Déclaration du 29 janvier 1686 garantit les pauvres desservants contre un abus qu'on pourrait appeler « l'éviction ecclésiastique » : elle ordonne d'établir des curés ou vicaires perpétuels en titre dans les paroisses qui sont desservies par des prêtres amovibles. Enfin, l'Édit d'avril 1695 (art. XXII) oblige les habitants des paroisses « à fournir aux curés un logement convenable ».

Mais un Édit, surtout sous l'ancienne monarchie, si pauvre de vrai pouvoir, ne vaut que par l'application. Les obligations qu'il comporte risquent de s'émietter au long de la hiérarchie administrative ; l'interprétation locale ne répond pas toujours aux intentions du roi ou de son entourage ; mille oppositions surgissent, trop fortes, trop persévérantes pour ne pas remporter au


212 LES PRESBYTÈRES RERRICHONS

moins quelques victoires de détail. Et ce serait fort mal connaître la maison curiale du XVIIIe siècle que l'imaginer tout à fait conforme à la teneur de cet Édit de 1695.

L'interprétation de l'Édit. — Cette formule : « un logement convenable », était singulièrement vague. L'autorité centrale laissait aux administrateurs locaux le soin d'en préciser la portée, d'adapter les ordres du roi aux ressources, aux coutumes des régions. Si bien que cet Édit de 1695 s'est complété, dans chaque province, par des « ordonnances », par des « instructions » d'Intendants.

Pour la Généralité de Berry, le document le plus fameux et le plus net en Ce genre fut l'ordonnance de l'Intendant Dodart, du 1er mars 1756, adressée aux subdélégués et ingénieurs ; elle fit loi dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ; les subdélégués, les ingénieurs et sousingénieurs, les paroissiens, les curés eux-mêmes s'y reportaient à tout instant, la citaient, la commentaient pour y trouver la solution des conflits et, comme on disait au XVIIe siècle, le point de décision (1).

Quel est donc, selon M. Dodart, le sens de ce mot : « convenable »? A peu près ceci : « tout juste ce qu'il faut ». Il défend expressément « aux ingénieurs et sousingénieurs de la province d'employer dans les devis qu'ils donnent aucun article de décoration » ; il leur ordonne de réduire les dépenses « au plus simple nécessaire ». On ne doit prévoir dans ces devis «aucun article pour construction ou réparation d'écurie, hors le cas où

(1) Cf., par exemple, Arch. du Cher, C. 128. Les habitants et propriétaires externes de Saint-Marcel à l'Intendant, 1768, et C. 128. tes habitants de Montierchaume à l'Intendant, 25 mai 1768.


AU XVIIIe SIÈCLE 213

la grande étendue de la paroisse exige que le curé entretienne un cheval pour l'administration des sacrements et la visite des malades, et dans ce cas-là même on n' accorde une écurie que pour un seul cheval. On n'accorde non plus aucun cellier, si ce n'est pour serrer le vin et le bois nécessaires pour leur usage ordinaire et le fourrage d'un seul cheval. Encore faut-il que le curé n'ait d'ailleurs ni caves, ni autres lieux propres à cet usage (1). » Le plan du presbytère se trouve donc limité à des proportions bien modestes, et cette ordonnance de M. Dodart développe dans un sens favorable aux paroisses l'Édit de 1695.

Quelques-unes de ses expressions manquent encore de netteté; celle-ci, par exemple : « aucun article dedécoration ». Pour l'habitant d'une hutte, une cabane percée d'une fenêtre est un édifice décoré ; les paysans berrichons au XVIIIe siècle ont épilogue sans trêve sur ce point ; la moindre commodité leur paraît un luxe (2). En ces discussions de détail, ce sont les subdélégués surtout qui se chargent de compléter les ordonnances de l'intendant : avec la dernière rigueur, ils ont proscrit des devis toute dépense inutile (3) ; toutes les fois qu'ils ont pu, ils ont fait servir aux reconstructions les matériaux de l'ancien édifice, moellons, poutres, portes, ferrures ; un devis de 6.000 livres leur paraissait « s'éloi(1)

s'éloi(1) 127. Mémoire que présentent à Mgr l'Intendant de Berry les habitants de la ville et paroisse de Saint-Marcel.

(2) P. ex. C 128. Les habitants de Saint-Marcel à l'Intendant, 1768.

(3) P. ex. C. 134. Le subdélégué d'Issoudun à l'Intendant, 1er mars 1785 (à propos du presbytère de Saint-Christophe-en-Boucherie) : « Le curé imaginait sans doute que, possédant une des meilleures cures du Berri, il devait avoir un

logement analogue au revenu du bénéfice Vanité démesurée et bien peu de

compassion pour ses paroissiens, dont la détresse mérite toutes sortes d'égards et de ménagements. »


214 LES PRESBYTÈRES BERRICHONS

gner infiniment de l'esprit de l'édit de 1695 (1) ». Il est vrai que l'intérêt des curés ne leur est pas non plus indifférent : ils reconnaissent le plus souvent que les curés ne peuvent se passer d'un cheval, partant, d'une écurie, « les chemins étant très mauvais et presque toujours remplis d'eau (2) » ; ils ne croient pas suffisant, ni conforme à l'esprit de l'Édit, de n'accorder aux curés qu'une chambre et une cuisine. « Est-ce remplir les dispositions de l'Édit, écrit le subdélégué de La Châtre en 1785, que de leur ôter la faculté de donner azile à leurs père et mère? de ne pouvoir, en cas de maladie, offrir un lit à un desservant, un médecin? de leur ôter la faculté d'entendre en secret et en liberté les gens qui viennent les consulter ? (3) » Mais rien de tout cela ne sort du « plus simple nécessaire » ; les subdélégués mesurent leurs concessions aux exigences du bon sens et de la paix.

On le voit, les termes de l'Édit ne doivent pas nous abuser sur l'ampleur et le confort des presbytères. Sans doute faut-il chercher dans ce souci d'économie le désir des administrateurs d'éviter aux paysans des charges sans profit, de réserver les meilleures ressources des paroisses au relèvement de l'agriculture, qui préoccupa si vivement ce siècle de boucoliastes et de physiocrates.

Les commentateurs de l'Édit donnent une autre raison, qui n'est pas sans valeur. « On considère, dit l'avocat Piales, que c'est par un excès de bonté de la part

de nos rois pour les ecclésiastiques que les dernières ordonnances ont voulu que les curés fussent logés aux

(1) C. 134. Le subdélégué d'Issoudun à l'Intendant, 9 août 1784 (à propos du presbytère de Mareuil).

(2) Arch. du Cher, C. 127. Le subdélégué du Blanc à l'Intendant, 24 avril 1769.

(3) Ibid., C. 32. Le subdélégué de La Châtre à l'Intendant, 20 octobre 1785.


AU XVIIIe SIÈCLE 215

frais de leurs paroissiens Cette jurisprudence est une

dérogation à l'ancien droit commun Conséquemment,

loin de lui donner de l'extension, il faut la restreindre autant qu'il est possible. Le terme de logement employé dans les ordonnances doit donc être entendu dans le sens le plus étroit (1). »

Puis, une baisse s'est accusée au XVIIIe siècle dans la situation morale du bas-clergé. Les détenteurs de dîmes inféodées et les bénéficlers se sont débarrassés de leurs devoirs ; la charge en retombe sur les habitants, qui se lassent de payer sans cesse les dettes des autres ; peutêtre aussi le bas-clergé n'a-t-il pas toujours reconnu le haut prix de leurs sacrifices. Tout en demeurant fort attachés à la foi catholique, les paysans berrichons du XVIIIe siècle se sont peu à peu détachés des prêtres.

Joignons à ces raisons diverses l'opposition systématique des paysans à tout surcroît d'impôts, les mille ruses mises en jeu pour entraver la procédure, et déjà nous entreverrons, au pied des églises, les masures disloquées, aux toits crevés, où les desservants des villages mûriront la haine du régime (2).

Les Presbytères en location. — « Fournir un logement convenable » n'implique pas que la paroisse doive posséder en propre le presbytère : elle peut louer une

(1) PIALES. Traité des réparations et reconstructions des églises et autres bâtiments dépendant des bénéfices. (Paris,1762,4 vol.in-12, t. II, p.331 et sq.)

(2) Pour les détails de la procédure des réparations, pour le rôle respectif du clergé, de la paroisse et de l'administration dans cette procédure, je me permets de renvoyer le lecteur à un article publié dans la Revue d'histoire moderne et contemporaine de janvier-février 1911. (L'administration des paroisses au XVIIIe siècle. — Les réparations de bâtiments ecclésiastiques.)


216 LES PRESBYTÈRES BERRICHONS

maison à l'usage du curé. « Et comme l'intérêt public, ajoutent les habitants de Saint-Marcel, est toujours préférable à l'intérêt d'une seule personne, et qu'il est évident que le paiement annuel d'un loyer pour le logement curial est moins dispendieux et par conséquent moins onéreux pour la paroisse que la construction d'un presbytère, le premier parti doit être préféré (1). » Aussi voyons-nous nombre de paroisses donner annuellement à leur curé une somme fixe pour son loyer : par exemple, 120 livres au curé de Donzy (2).

Les curés détestaient en général celte condition de locataire : elle les soumettait à la surveillance d'un propriétaire paysan, souvent méticuleux et tracassier, elle les obligeait à respecter fort exactement l'usage des réparations locatives. Enfin, le village ou son voisinage immédiat n'offrait pas toujours une maison « convenable », adaptée à son rôle mi-séculier, mi-ecclésiastique, et de longues courses par les fondrières, sous tous les temps, devaient être bien pénibles pour des prêtres parfois âgés ou malades. « Il est bien malheureux pour moi, gémit le vieux desservant de Munot, de ne pouvoir remplir mes fonctions sans en souffrir beaucoup. Je vous laisse à penser combien j'ai été dans ce cas l'hiver dernier et ce que me préparent les chaleurs de l'été. Voilà deux ans et demie que cela dure. Pour combien en ai-je encore? Je n'en sçais rien ; tout ce que je sçais, c'est que je vieillis, et que si cela n'est pas fini l'hiver prochain, je serai forcé de rebuter contre l'ouvrage. Je suis convalescent et ai encore échappé à une fluxion de poitrine, suitte ordinaire de mes fatigues. A la fin, il me faudra

(1) Arch. du Cher, C. 128. Les habitants de Saint-Marcel devant le subdélégué d'Argenton, 27 juin 1768.

(2) Arch. du Cher, C. 29. Le subdélégué de Donzy à l'Intendant, 22 avril 1788.


AU XVIIIe SIÈCLE 217

succomber (1). » Celui-là est trop pauvre pour se payer un cheval, il vit avec peine d'un bénéfice insuffisant, « non sans s'endetter » (2) ; entre la messe et les vêpres, il se retire dans la sacristie et « mange un morceau » (3). On comprend l'insistance du curé de Munot à demander un presbytère, que du reste il n'obtint jamais.

Les Presbytères antérieurs au XVIIIe siècle. —

Il est juste de reconnaître qu'à la fin du XVIIe siècle, beaucoup de paroisses étaient propriétaires d'une maison curiale. Et c'étaient parfois de fort belles demeures que ces presbytères bâtis avant TÉdit de 1695.

Ceux de Saint-Marcel et de Sâint-Christophe-en-Boucherie, par exemple, avaient deux étages, bien éclairés. Celui de Saint-Marcel comprenait quatre belles chambres, un cabinet de travail, un vaste grenier, « en état de recevoir tout ce qu'on y voudra mettre », une écurie à deux ou trois chevaux, un cellier, une cave pouvant contenir vingt poinçons de vin, et un jardin (4) ; à SaintChristophe, une cuisine, trois chambres, un cabinet de travail, un grenier, un cellier, une « basse-goutte » (5) et un jardin (6). Celui de Saint-Léger « est bien plus que suffisant pour loger le curé qui doit l'habiter, puisqu'il consiste dans une cuisine basse, une décharge à costée,

(1) Arch. du Cher, C. 34. Le curé de Munot à l'Intendant, 15 mai 1789.

(2) Ibid., id., 14 février 1787.

(3) Ibid., id., 21 avril 1788.

(4) Ibid., C. 128. Le subdélégué d'Argenton à l'Intendant, 3 juillet 1769.

(5) On appelle « basse-goutte », dans le Berry, une petite étable en appentis et en contre-bas.

(6) Arch. du Cher, C. 134. Devis pour les réparations du presbytère de SaintChristophe-en-Boucherie


218 LES PRESBYTÈRES BERRICHONS

un colidor entre les deux, un seillier au bout dudit collidor, une petite chambre au-dessus, un escallier dans ledit collidor qui conduit dans une chambre fort lionneste dans laquelle il y a deux licts, de laquelle chambre on entre dans une autre dans laquelle il y a un lict, et ainsi que dans la première table et chaises ; la première chambre conduit encore par un escallier dans un grenier propre à loger 80 ou 100 septiers de bled; duquel on entre dans un autre propre à loger 50 septiers de bled au moins, tous les deux bien boissés et fort en état ; à costé de laditte cuisine est une écurie à loger 4 à 5 chevaux et dans laquelle il y a deux lits, une boullangerie attenante à ladite écurie dans laquelle il y a un four et au dessus du fout ou sur party un grenier à foin, et joignant le pignon dudit écurie end'hors un toy à cochon, et à quelque distance de là un autre écurie de grandeur à loger quatre chevaux, et au dessus dudit écurie un vaste poullalier, avec un très beau jardin en devant de tous lesdits bâtimens, bien clos de murailles, sans parler de deux granges bâtimens et maison dépendants de la metérie de la dite cure (1) ».

A Saint-Germain-du-Puy, le presbytère se compose « d'une chambre de compagnie, un salon, un cabinet où couche le sieur curé et d'une cuisine avec un très beau grenier qui règne sur le tout, une cave à tenir dix à douze pièces de vin, un sellier, une écurie et une grange en bon état ; à la vérité, les couvertures sont en paille, mais il y a plus de soixante ans qu'ils existent ainsy, au désir des prédécesseurs (du sieur curé), pour être plus chaudement l'hiver et plus fraîchement Tété (2) ».

(1) Arch. du Cher, C. 127. Procès-verbal de l'assemblée de paroisse de SaintLéger, 19 juin 1768.

(2) Ibid., C. 128. Le syndic de Saint-Germain-du-Puy à l'Intendant, 1772.


AU XVIIIe SIÈCLE 219

A Osmoy (1), la maison curiale est demeurée à peu près telle qu'elle était à cette époque : sous la métairie d'aujourd'hui, nous retrouvons sans peine le charmant et confortable presbytère d'autrefois. C'est une jolie maison blanche, couverte de tuiles. Tout près de l'église, maintenant démolie, et du château, au bord du « placis », de hauts murs solides l'enclosent et l'isolent : le curé est maître chez soi ; par la grande porte, accostée de pilastres, il sort à cheval ; par la petite porte, il se rend à l'église ou au château. Deux ailes en retour contiennent, Tune, la cuisine et la boulangerie, l'autre, l'écurie, le cellier et les poulaillers. Face à la grande porte, s'alignent la grange et le corps de logis, qui comprend trois belles chambres à cheminée et un cabinet. Derrière la maison s'étend un grand jardin, dont l'extrémité touche à la rivière ; un portique ombragé d'une treille semble attester de ce côté l'existence d'une clôture. Toute la vie paisible et large de quelques rares curés de l'ancien régime s'exprime dans le caractère de cette habitation : la vie proprement ecclésiastique du curé, méditations, lecture du bréviaire, pieux entretiens, se localise dans le petit cabinet sombre, éclairé d'une fenêtre sur la campagne, et sans doute garni de livres, d'images et de statuettes coloriées, de fleurs bénites ; elle se localise encore sous la charmille sévèrement taillée du jardin, et sous cet arbre spécialement presbytéral, le haut sapin qui siffle la nuit et incline aux graves pensers. La vie bourgeoise du curé, ses réceptions de parents, d'amis et de collègues, la voici dans les trois chambres du devant, vastes, claires, bien chauffées, et décorées, celles-là, sculptées

(1) Archives particulières de M. Dumonteil. Acte de vente de biens nationaux, 11 messidor an IV. — Je dois à l'amabilité de notre collègue M. Dumonteil d'avoir pu étudier avec quelque précision l'ancien presbytère d'Osmoy ; je me fais un devoir de l'en remercier ici bien vivement


220 LES PRESBYTÈRES BERRICHONS

de jolis motifs au manteau des cheminées, arabesques, feuillages, château en miniature. Sa vie rurale, sa vie de laboureur et de vigneron, l'ampleur de la grange, du grenier, du cellier, des écuries, en dit l'activité et les profits. Il est impossible, en parcourant cette maison, de n'en pas sentir l'aisance et le charme, de ne pas imaginer avec envie l'existence robuste et toute parfumée de paix intérieure qu'elle était digne d'abriter.

Aussi n'est-ce pas contre la consistance, mais contre le mauvais état que portent surtout les réclamations des curés. Ces amples bâtisses sont d'un temps où les paroissiens étaient plus souples, les bénéficiers plus généreux, les seigneurs mieux disposés à l'endroit du clergé ; elles datent au plus tard de la fin du XVIIe siècle, elles tombent de vieillesse. Puis, c'est toujours un fâcheux sort pour une maison que celui de monument public : le propriétaire unique d'une maison ne néglige aucun effort pour la ménager, mais des propriétaires collectifs sont moins prompts aux sacrifices ; par ailleurs, le locataire d'une maison particulière est trop surveillé par son proprié taire pour échapper aux réparations usufruitières ; le détenteur d'un monument public s'efforce au contraire de faire retomber cette charge sur son successeur (1). Victimes de ces négligences égoïstes, les vieux presbytères étaient au XVIIIe siècle honteusement délabrés.

(1) Arch. du Cher, C. 32. Le subdélégué de Châteauroux à l'Intendant, 3 octobre 1789 (à propos du presbytère de Bourges) : « L'ancien curé de cette paroisse était mort insolvable et avait laissé le presbytère en mauvais état par le défaut d'entretien. M. le curé actuel, à son avènement, ne s'est pas mis en règle vis-àvis des habitants, non plus que vis-à-vis les héritiers de son prédécesseur, et cependant a pris en quelque sorte possession des bâtiments du presbytère en y logeant des bestiaux et même les récoltes d'un domaine qu'il a dans la paroisse, sans y faire aucunes réparations, et il s'est encore plus dégradé. »


AU XVIIIe SIÈCLE 221

A Crosses (1), à Chalivoy-Milon (2), à Vornay (3), les murs de clôture sont démolis ; les bestiaux et les volailles sortent librement ; même, à Mérigny, « les pré, cour et jardin sont totalement abandonnés, ils sont devenus une voie publique (4) ». Ailleurs, c'est pire encore : la toiture menace de s'écrouler, les poutres sont vermoulues, les murs lézardés. « Je suis obligé de sortir quand il fait grand vent », déclare le curé de Léré(5). Et celui de Paudy : « Je crains continuellement que la charpente n'écroule sur moi (6) » ; à Nouhan, « la charpente est toute pourrie, mesme desassembler, tous les murs menacent semblablement ruine (7) » ; à Saint-Authion, « le pignon s'écroule (8) » ; à Saint-Médard, le presbytère « est en si mauvais état et tellement dégradé que [le curé] n'y est entré qu'avec une sorte de répugnance, menaçant ruyne et n'y étant pas en seureté, et il s'est presque veu dans ces derniers jours dans la nécessité d'en sortir (9) » ; à Saint-Christophe-en-Boucherie, la maison curiale s'appuie de tous les côtés sur des étais, et la charpente est toute désarticulée (10). A Vision, « le grenier est si mauvais, dit le curé, que je ne puis y met(1)

met(1) du Cher, C. 126. Mémoire des réparations à faire au presbytère de Crosses, 13 juillet 1728. (2). Ibid., C. 126. Le curé de Chalivoy-Milon à l'Intendant, 22 mai 1727.

(3) Ibid., C. 126. Le curé de Vornay à l'Intendant, 20 juin 1722.

(4) Ibid., C. 130. Le curé de Saint-Sulpice-de-Mérigny à l'Intendant, 12 février 1780.

(5) Ibid., C. 32. Le curé de Saint-Martin-de-Lhéré à l'Intendant, 22 janvier 1787.

(6) Ibid., C. 130. Le curé de Paudy à l'Intendant, 7 août 1789.

(7) Ibid., C. 126. Le curé de Nouhan à l'Intendant, 22 juin 1734.

(8) Ibid., C. 126. Le curé de Saint-Authion à l'Intendant, 1er décembre 1770.

(9) Ibid., C. 126. Le curé de Saint-Médard à l'Intendant, 31 janvier 1729.

(10) Ibid., C. 134. Le subdélégué d'Issoudun à l'Intendant, 14 décembre 1786, — et C. 136. Devis des réparations à faire au presbytère de Saint-Christophe-enBoucherie.


222 LE S PRESBYTÈRES BERRICHONS

tre que quelques noix ; encore passent-elles à travers certains planchers. La couverture répond au reste : il y pleuvoit, je fus obligé l'an dernier d'y faire mettre cinq cent de tuile ; le couvreur ne vouloit point s'exposer à monter dessus, de crainte qu'il ne se fît quelque trou sous lui et qu'il ne descendît trop promptement dans le grenier ; cependant il le fit pour gagner sa vie (1) », Et dans ces châteaux branlants le froid n'est pas moins cruel que la tempête. « J'ai passé l'hiver le plus désastreux, écrit le curé de Paudy, et je me vois forcé d'en passer un second dans une maison ouverte à tous les vents, où il pleut de tout côté (2). »

Beaucoup de presbytères sont donc inhabitables. Aussi plusieurs curés ont-ils pris le parti de ne les pas habiter. Tels sont les curés de Bouesse (3), de Morthomiers (4), de Sainte-Fauste (5), de Mérigny (6), de Condé-en-Bommières (7). Mais cette décision leur coûte ; outre qu'elle les oblige à des frais de loyer, elle les expose aux inconvénients que nous avons cités à propos des presbytères en location. S'ils sont pauvres, si le village est mal bâti et isolé, force leur est donc de demeurer entre leurs murs tremblants, sous leurs toits percés, et d'entreprendre de longs procès qui n'aboutiront qu'à de maigres résultats (8).

(1) Arch. du Cher, C. 133. Le curé de Vision à l'Intendant, 8 octobre 1785.

(2) Ibid., C. 130. Le curé de Paudy à l'Intendant, 7 août 1789.

(3) Ibid., C. 126. Le curé de Bouesse à l'Intendant, 18 avril 1725.

(4) Ibid., C. 126. Le curé de Morthônlièrs à l'Intendant, 20 novembre 1727.

(5) Ibid., C. 126. Le curé de Sainte-Fauste à l'Intendant, 30 octobre 1724.

(6) Ibid., C. 130. Le curé de Mérigny à l'Intendant, 12 février 1780.

(7) Ibid., C. 126. Le curé de Condé-en-Bommières à l'Intendant, 13 novembre 1725.

(8) On objectera que ces lamentations sont intéressées et peut-être excessives. Mais les subdélégués et leurs experts ont vérifié les témoignages dés curés. Puis,


AU XVIIIe SIÈCLE 223

Les Presbytères construits au XVIIIe siècle. -

Réparer, les paysans berrichons du XVIIIe siècle y consentent encore ; quant à bâtir à neuf, il faut, pour les y décider, de graves événements : le feu, comme à Morogues (1), l'inondation et l'éboulement, comme à Ruffec(2), une ruine trop accusée, comme à Saint-Martin-desLamps (3). En outre, ces nouvelles bâtisses seront conformes à l'esprit de l'Édit de 1695 : elles seront « réduites au plus simple nécessaire». Double étage, chambres nombreuses, écurie à plusieurs chevaux, cave et cellier qui font double emploi, tout cela disparaît décidément.

Le presbytère de Morogues fut reconstruit en 17251726 ; il nous est particulièrement connu par un plan et par un devis fort détaillés (4). C'est un bâtiment tout en longueur, entre cour et jardin. Il comprend, de gauche à droite, un rez-de-chaussée avec grenier, une grange, à laquelle s'adossent une étable à porcs et des « lieux communs », et une écurie de 11 pieds de long sur 10 de large.

Un corridor séparé en deux la maison d'habitation ; il fait communiquer la cour avec le jardin. A gauche de ce corridor, un escalier monte au grenier; une porte, pratiquée sous l'escalier, ouvre sur une chambre de 5m40 de long sur 4m50 environ, munie d'une cheminée et éclairée par deux croisées donnant sur le jardin. De

tous ces curés ont fini par obtenu; au moins une promesse de réparations. Pour qui connaît l'opposition systématique des paysans du XVIIIe siècle à toute demande de ce genre, c'est la meilleure preuve que les plaintes des curés étaient fondées.

(1) Arch. du Cher, C. 126. Devis pour la reconstruction du presbytère de Morogues.

(2) Ibid., C. 32. Rapport sur la situation du presbytère de Ruffec-sur-Creuse, 23 octobre 1788.

(3) Ibid., C. 128. Le curé de Saint-Martin-de-Lamps à l'Intendant, 1er juillet 1771.

(4) Nous empruntons tous les détails qui suivent au « Devis pour la reconstruction du presbytère de Morogues » et au plan colorié qui y est joint. (Arch. du Cher, C. 126.)


224 LES PRESBYTÈRES BERRICHONS

cette chambre, qui sert de salle à manger, de chambre à coucher et de salle de réception, on passe dans un petit cabinet, éclairé d'une fenêtre sur le jardin ; le curé s'y retire pour lire, pour préparer ses sermons, tenir ses registres et recevoir ceux de ses paroissiens dont la visite exige discrétion. A gauche du corridor, une grande cuisine, éclairée dé deux fenêtres, l'une sur le jardin, l'autre sur la cour; dans un coin, le four; devant la fenêtre qui donne sur le jardin, des fourneaux ou « potagers ». De la cuisine, on peut descendre ou monter :

descendre dans un cellier enfoncé de quatre pieds et demi dans le sol, monter vers un entresol exactement placé au-dessus du cellier, petite chambre basse munie d'une cheminée et d'un lit ; une croisée, coupée en deux par le plancher, sert à la fois de fenêtre à l'entresol et de soupirail au cellier.

Tous ces bâtiments, maison d'habitation, grange, écurie, porcherie, sont couverts en tuiles ; la chambre, le cabinet, l' « allée », la cuisine et l'entresol sont pavés de carreaux en terre Cuite ; les croisées sont garnies de

carreaux de verre, sauf celle de l'écurie, formée d'un « simple châssis sur lequel est clouée une toile » ; les murs sont blanchis à l'intérieur et crépis au dehors d'un mortier de chaux et de sable.

Toutes précautions sont prises par l'ingénieur pour que la nouvelle construction soit solide. Les murs sont bâtis du « meilleur moelon, de la meilleure chaux et du meilleur sable du pays » ; les trois cheminées « sont construites de fond en comble de la meilleure brique du pays et fermées d'une assise de pierre de taille » ; le carrelage doit être choisi parmi les échantillons « les meilleurs du pays, posé sur une bonne forme et scellé à bain de mortier ». De même pour les tuiles. « La menuiserie tant des portes que des croisées est du meilleur bois de


AU XVIIIe SIÈCLE 225

chêne.» La charpente est particulièrement soignée : l'épaisseur des poutres n'est pas ménagée, il est recommandé au charpentier d'avoir « soin de poser tous les bois sur leur tort pour résister davantage aux charges » ; les « coiots doivent saillir de 9 à 10 pouces au-delà du mur pour jetter les eaux en sorte qu'elles n'endommagent point la maçonnerie ».

La dépense totale s'élevait à 4.779l 0a 5d, savoir : 240l16s8d pour la maçonnerie (matériaux et maind'oeuvre), 1.143l 8s pour la charpente, 536l 2° pour la couverture, 390l pour la menuiserie, ferrure et vitrage, 298l 13s 9d, soit le 1/15e « de toutes les sommes des fournitures et façons détaillées enfin au devis », accordé à l'entrepreneur pour les fournitures « qui n'entreront pas dans la construction, comme boulins, écoperches, planches, cordage, pelles, pioches et autres outils, y compris aussy son profit ».

Somme bien lourde pour un bourg de 1.100 habitants ! On voit pourtant que le curé est logé sans luxe : le bourg de Morogues, qui dans son isolement garde l'émouvante allure d'une verte viellesse, compte de fort belles maisons du XVe, du XVIe, du XVIIe siècles, qui sans peine surpassaient le nouveau presbytère en ampleur, en confort et en élégance. Surtout, si l'on compare cette maison curiale aux presbytères du XVIIe siècle ou du Concordat, on verra à quel point les curés du XVIIIe siècle sont moins favorisés que leurs devanciers ou leurs successeurs. Le principal de la dépense est réservé à la solidité du logis plutôt qu'à son étendue et sa commodité : de bonne pierre, de bon bois de chêne, tout cela profite avant tout à la paroisse, qui par économie bien entendue diminue ainsi les chances de réparations.

Le pis est que les curés de Morogues sont parmi les mieux partagés. Les autres presbytères reconstruits au

15


226 LES PRESBYTÈRES BERRICHONS

XVIIIe siècles présentent une distribution et des dimensions beaucoup plus restreintes : celui de Saint-Martinde-Lamps, par exemple (1772), n'a que 10 toises de long, tandis qu'à Morogues le corps de logis à lui seul est long de 9 toises ; il comprend tout juste une chambre, un cabinet, une cuisine, un cellier, une écurie ; ni entresol, ni grange, ni étable à porcs, comme à Morogues; ce qui n'empêche pas la dépense de monter à 3.100 livres. A Saint-Georges-sur-Arnon, le curé dresse un état de ce qui manque au nouveau presbytère : une écurie, un grenier, une grange, un puits, des « commodités », un poulailler, et le four est construit en carreaux non réfractaires (1) ; à Diors, pas de cellier, et la cave a constamment quatre pieds d'eau (2); à Vision (3),à Urciers(4), perdues dans les vallons humides du Boischaut, pas d'écurie.

Ces termes de « logement convenable » manquaient décidément de précision.

L'Édit de 1695 et la Révolution. — Tel est donc l'état général des presbytères berrichons au XVIIIe siècle ; ceux qui ont été construits avant cette époque sont vastes, mais délabrés ; ceux qui datent du XVIIIe siècle sont naturellement plus solides, mais beaucoup moins étendus, souvent même insuffisants. Dans les deux cas, les curés sont moins bien logés qu'au siècle précédent, en dépit des règlements nouveaux. Ce lait est nettement

(1) Arch. du Cher, C. 129. État de ce qui manque dans le nouveau presbytère, 1769.

(2) Ibid., C. 130. Le curé de Diors à l'Intendant, 1776.

(3) Ibid., C. 133. Le curé de Vision à l'Intendant, 3 juillet 1786.

(4) Ibid., C. 133. Le curé d'Urciers à l'Intendant, 1786.


Au XVIIIe SIÈCLE 227

reconnu par les contemporains les mieux informés : les subdélégués (1).

Les exceptions étaient rares et relevaient de raisons toutes locales. A preuve, le presbytère de Cluis. C'était, à la vérité, « une belle maison, grande, vaste et parfaitement bien distribuée. Il y a même des personnes qui disent qu'elle a plutôt l'air d'un palais épiscopal que d'un simple presbytère. Mais on dit aussi qu'il y a eu des circonstances particulières dans cette affaire, qui donnèrent lieu à l'arrêt qui ordonna cette imposition. Le seigneur de la paroisse de Cluis, qui est riche et d'un rang distingué, et qui favorisait les prétentions de son curé, obtint le consentement des habitants et des propriétaires, et il prit sur lui-même une grande partie de la dépense. C'était un acte de générosité de la part du seigneur de cette paroisse, qui faisait plaisir à son protégé, sans faire tort à personne. »

Et les habitants de Saint-Marcel, qui repoussent en ces termes une réclamation de leur curé, ajoutent une déclaration plus générale ; après avoir expliqué l'exception, ils formulent la règle : « C'est un préjugé de notre siècle que d'aimer trop le faste et la splendeur. On donne trop aux décorations, à la nouveauté et à la fureur des bâtimens ; ce penchant, bien loin d'être suivi, devrait au contraire être réprimé. Une simplicité décente, qui est également éloignée des excès contraires, annonce la modestie des sentimens et fait les délices des honnêtes gens. On peut dire même que cette simplicité sied bien et convient à tous les états, sous la modification de la distinction des rangs et des proportions de bienséance ;

(1) Arch. du Cher, C. 134. Le subdélégué d'Issoudun à l'Intendant, 1er mars 1785 (à propos du presbytère de Saint-Christophe-en-Boucherie : « Le curé sera mieux logé dans son presbytère réparé que dans un presbytère construit d'après l'Édit de 1695. »


228 LES PRESBYTÈRES BERRICHONS

mais elle convient plus particulièrement encore à l'état ecclésiastique qu'à tout autre état. Ainsi les décorations que l'on oppose du presbytère de Cluis ne peuvent être envisagées que comme un mauvais exemple, qui doit être concentré dans la paroisse de Cluis (1). »

Ainsi, des règlements nouveaux, et l'Édit de 1695 en particulier, ont tenté de consolider la situation économique et juridique du bas-clergé. Mais que peuvent les lois sans les moeurs?

L'Édit de 1695 s'est heurté à d'autres soucis plus importants de l'administration provinciale, à des traditions juridiques qui en condamnaient l'esprit, à l'opposition tenace et déliée de paysans appauvris, excédés d'impôts, exaspérés, et forts de leur misère même. Loin d'améliorer le sort du bas-clergé, il n'a guère lait que l'engager en des disputes sans fin qui, à la veille de la Révolution, ont gravement diminué son crédit. C'est un remède qui s'est tourné en poison.

Il a violemment divisé le peuple des campagnes et le bas-clergé. Comment expliquer, dès lors, que le basclergé ait fait cause commune avec le peuple aux premiers jours de la Révolution ? Ce ne peut être par sympathie, il faut renoncer à l'idée d'un clergé démocratique comme celui d'Irlande, tout entier acquis à la cause du peuple, qui est la sienne. C'est tout bonnement par haine du régime, et celte union du bas-clergé et du peuple n'a été qu'une coalition de circonstance. Ainsi comprise, elle découvre les causes de son instabilité.

Puis, il est sans doute vrai de remarquer que la situation douloureuse, inquiète, du bas-clergé au XVIIIe siècle

(1) Arch. du Cher, C. 127. Mémoire que présentent à Mgr l'Intendant de Berry les habitants de la ville et paroisse de Saint-Marcel et les propriétaires externes, défendeurs, contre M. Barré, curé de Saint-Marcel, demandeur (probablement vers 1768?).


AU XVIIIe SIÈCLE 229

l'a dressé contre l'égoïsme du haut-clergé. Déjà, Voltaire lui-même avait plaint le sort du curé de campagne obligé « de consumer sa misérable vie dans des querelles continuelles » et l'avait opposé au sort du gros décimateur, qui « boit son vin de Volnay, de Beâune, de Chambertin, de Sillery, mange ses perdrix et ses faisans, etc. (1) ; d'autres encore, et Taine en particulier (2), ont insisté sur cette «disproportion » et en ont montre les effets : à la veille de la Révolution, les prêtres dés campagnes exécraient en général leurs supérieurs ; même, en bien des endroits, le bas-clergé était en guerre ouverte avec la noblesse, et il était devenu proverbial au XVIIIe siècle qu'il n'y avait point de curé qui n'eût plaidé contre un seigneur et point de seigneur qui n'eût plaidé contre un curé. Ainsi, au Tiers-État, fortement uni et résolu à tout, les classes privilégiées ne pouvaient opposer que des troupes sans solidarité, moralement désorganisées.

Mais la question est plus compliquée encore : l'Édit de 1695, qui provoqua cependant en son temps bien des commentaires (3), est passé inaperçu de la plupart des historiens ; Taine, par exemple, affirme que « les réparations du presbytère et de l'église sont d'ordinaire à la charge d'un seigneur ou d'un bénéficier (4) », ce qui est foncièrement inexact. Or, cet Édit méconnu peut se résumer ainsi : Jusqu'à présent, certains privilégiés touchaient les revenus des bénéfices et percevaient les dîmes; ils devaient, en revanche, entretenir les bâti(1)

bâti(1) Dictionnaire philosophique, au mot : curé de campagne.

(2) TAINE. L'ancien régime, p. 112 et sq.

(3) Cf., par exemple, DU PERRAY. Notes et observations sur l'Édit de 1695, Paris, 1718, — et JOUSSE. Nouveau commentaire sur l'Édit de 1695, Paris, 1717.

(4) TAINE, op. cit., p. 117.


230 LES PRESBYTÈRES BERRICHONS AU XVIIIe SIÈCLE

ments ecclésiastiques ; désormais, ils continueront à percevoir les mêmes droits, mais la charge des bâtiments ecclésiastiques retombera sur le peuple. Il maintient un droit, il libère d'un devoir. Il équivaut donc à un renforcement de privilèges, en un temps où les privilèges devenaient odieux. En le rapprochant d'autres mesures de même sorte (1), et sans qu'il soit besoin de tant recourir à l'influence des philosophes, on parviendrait à expliquer les origines immédiates et la date de la Révolution française. C'est toujours une rude entreprise que de vouloir remédier au changement des moeurs par une aggravation des lois.

GEORGES HARDY.

(1) Ct., par exemple, un remarquable article de M. Arthur CHUQUE : Roture et noblesse dans l'armée royale au XVIIIe siècle. (Feuillesd'histoire, décembre 1910.)


LE PARLEMENT

EXILÉ A BOURGES EN 1753

Plusieurs travaux intéressants ont déjà été publiés sous ce titre : en 1863, M. Ubicini écrivant la « Chronique de Bourges en 1753-1754 » (1); en 1892, M. GrelletDumazeau dans «Les exilés de Bourges en 1753-1754» (2), s'étaient donné pour but de nous retracer, d'après des documents inédits, la vie des Parlementaires exilés. Entre les deux, M. de Goy donnait, en 1881, une « note sur la résidence des Parlementaires à Bourges d'après deux anciens plans » (3) dont l'intérêt s'accroissait de quelques productions inédites.

Si la matière était épuisée, nous ne reviendrions pas sur cette question amplement et savamment traitée par ces devanciers. Mais nous avons eu la bonne fortune

(1) Chronique de Bourges. — Bourges en 1753-1754, par M. Ubicini (Insérée dans le Compte-rendu de la Société du Berry des années 1863-1864, pp. 265294). — Bib). nat., Z 2284, K cr 11 (Inventaire Z 5158).

(2) Les exilés de Bourges, 1753-1754-, d'après des documents inédits et le journal anecdotique du président Menières, par M. Grellet-Dumazeau, 1 vol. in-8. Paris, Plon, 1892 (Bibl. nat., Lrs f 234.)

(3) Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, tome IX, année 1881, pp. 301-315, avec plan. — Nous devons un mot de remerciement à M. E. Turpin qui a bien voulu mettre à notre disposition ses connaissances bibliographiques si précieuses en nous signalant ces travaux.


232 LE PARLEMENT

de découvrir à la Bibliothèque nationale une pièce qui fournira aussi, nous l'espérons, son contingent d'intérêt, puisque aucun n'a encore exploité ni cité le manuscrit de Rolland d'Erceville (1).

On voudra bien nous excuser de rappeler brièvement les événements pour faciliter l'intelligence de notre texte.

Dans la première quinzaine du mois de mai de l'année 1753, la population de notre vieille cité berruyère s'accrut subitement d'un groupe d'habitants plus important encore par la naissance et le rang que par le nombre. Bourges avait été désigné par le Roi à trente membres du Parlement de Paris comme lieu d'exil.

Que s'était-il donc passé? Une mesure aussi grave n'avait pu être inspirée au gouvernement de Louis XV, d'ailleurs faible et capricieux, que par des motifs exceptionnellement pressants. L'histoire (2), en effet, mentionne à cette date une querelle très aiguë entre Molinistes et Jansénistes, dans laquelle le Parlement de Paris, qui se considérait comme le gardien de toutes les traditions et de tous les dépôts, crut devoir prendre une part très active. Les incidents survenus en 1752 dans les paroisses de Saint-Etienne-du-Mont et de Saint-Médard, par suite du refus de sacrements à des mourants non pourvus du billet de confession, avaient fourni au Parlement, toujours avide d'affirmer ses droits souverains, des occa(1)

occa(1) de la Bibl. nat., collection du Parlement, Fr. n. a. 8496. " Histoire des remontrances du 9e avril 1753 », suivie d'une plan delà ville de Bourges avec l'indication des différentes demeures de MM. du Parlement exilés en ladite ville par ordres du Boy en date du 8 may 1753, révoqués le 27 juillet 1754 pour ne quitter l'exil que le 20 août et se rendre à Paris le 1er septembre », 227 p., gr. in-4°.

(2) Cf. LAVISSE, Hist. de France depuis les origines jusqu'à la Révolution, tome VIIIe, IIe partie. Le Règne de Louis XV (1715-1774) par II. Carré, liv. IIIe, chap. Ier, § IV. Les billets de confession et le refus des sacrements (1751—1758), pp. 258 et suiv,


EXILÉ A BOURGES EN 1753 233

sions de manifester au clergé de vieilles rancunes. On vit se dérouler partout et à tout propos des scènes grotesques où se trahissaient des passions violentes. L'Eglise, selon la remarque d'Argenson, en devint impopulaire, et le Roi en conçut de vives inquiétudes. Or, parmi les agitateurs les plus énergiques de l'opinion, figuraient précisément plusieurs de ceux auxquels la capitale du Berry allait donner asile. Le président Durey des Meinières, les conseillers Roland d'Erceville et Robert de Saint-Vincent sont cités comme des hommes d'opposition à tout propos. « Le Roy disait un jour à un courtisan, le duc de Gontaut : « Ces Grandes Robes et le Clergé sont toujours aux couteaux tirés ; ils me désolent par leurs querelles; mais je. déteste bien plus les Grandes Robes. Mon Clergé, au fond, m'est attaché et fidèle ; les autres voudraient me mettre en tutelle... Robert de Saint-Vincent est un boute feu que je voudrais pouvoir exiler; mais ce sera un train terrible... Le Régent a eu bien tort de leur rendre le droit de remontrances, ils finiront par perdre l'Etat. » Comme Gontaut avait interrompu pour dire que de « petits robins » n'étaient pas de force à ébranler l'Etat, le Roi reprit : « Vous ne savez pas ce qu'ils font et ce qu'ils pensent, c'est une assemblée de républicains. En voilà, du reste, assez ; les choses, comme elles vont, dureront autant que moi (1). »

Le 22 février 1753, le Roi adressa au Parlement de Paris des lettres patentes par lesquelles il évoquait au Conseil toutes les affaires concernant les Sacrements. Le Parlement ne les enregistra pas, et, le 9 avril, il fit des remontrances où il essaya de justifier sa résistance (2.)

(1) E. L'AVISSE, op. cit., p. 239. (2) Ibid., Ibid.


234 LE PARLEMENT

Ces remontrances du 9 avril 1753 eurent leur historien dans l'un de nos exilés : Roland d'Erceville ne devait pas perdre cette occasion d'exercer une plume acerbe. Ce qui ne l'empêcha pas d'obtenir, quelques années plus tard, une commission de président aux requêtes (1).

Louis XV ne pouvait accepter une résistance tellement ouverte à son autorité : ordre fut donné aux Chambres assemblées d'enregistrer les lettres d'évocation. Les Chambres refusèrent. C'était la guerre ouverte : le Roi, exaspéré, donna libre cours à ses ressentiments. « Dans la nuit du 8 au 9 mai (2), des mousquetaires portèrent aux présidents et aux conseillers aux Requêtes et aux Enquêtes des lettres de cachet leur ordonnant de se rendre, soit dans leurs terres, soit dans des villes éloignées les unes des autres, qui leur étaient assignées pour lieux d'exil... La Grand Chambre fut épargnée : elle en eut honte et protesta contre une exception qu'elle estimait injurieuse. Le 11 mai, elle fut exilée à Pontoise... Le Châtelet, les Cours des Aides, les Cours des Comptes félicitèrent la Grand Chambre de sa conduite. Des diverses villes où ils étaient relégués, les conseillers... lui adressèrent mémoires sur mémoires pour l'affermir dans sa résistance. Ceux que l'on avait exilés à Bourges, au nombre de trente, en rédigèrent un que d'Argenson qualifie de « tocsin séditieux » ; ils déclaraient que si le Roi disposait de 100.000 hommes pour soutenir ses ordres, ils avaient « le coeur et la volonté des peuples». A leur tour, les Parlements provinciaux se

(1) Dans l'intention de l'auteur, cet écrit ne devait pas voir le jour de la publication « tant, dit-il, à cause des anecdotes qu'il contient que pour ménager mon amourpropre ». C'est proprement une histoire des remontrances avec tous les détails juridiques et techniques qu'elle comporte.

(2) On remarquera encore avec quelle sage lenteur : un mois entier s'est écoulé depuis la manifestation du 9 avril.


EXILÉ A BOURGES EN 1753 235

mirent de la partie et se montrèrent en parfaite communion d'idées avec le Parlement de Paris (1).

Tout Cela est raconté dans le détail des discussions de fond et de forme auxquelles devait donner lieu un pareil acte d'insubordination de la part d'une autorité chargée de réprimer toute forme d'indiscipline.

On lit avec intérêt ces pages écrites par un magistrat jeune encore qui veut fixer au moment même le récit d'événements auxquels il n'a pas pris une part active, niais qu'il a connus jour par jour grâce à la confiance dont l'honoraient ses aînés.

Nous n'avons pourtant trouvé à citer dans cette étude toute locale que deux ou trois passages relatant avec humour et malignité des faits contemporains de l'exil.

On y voit que si cette « Illustre Compagnie » était parfaitement unie contre le Roi, ou plutôt ses ministres, et contre le clergé, elle n'était point exempte des mesquines rivalités qui si souvent gâtent les oeuvres et les hommes. L'affaire de la rédaction des remontrances Occupe une place capitale dans cette histoire ; et c'est Uniquement de cela que nous parlent les passages suivants.

MM. Boutin et de Challerange qui avaient pris part à la rédaction des remontrances « crurent pouvoir impunément s'en donner pour les auteurs. M. Boutin en distribua même dans le lieu de son exil deux douzaines : en les donnant, il s'en laissait croire modestement le rédacteur. Ce qu'il y eut de plus singulier fut un bureau de correction qu'il établit chez lui pour rendre, disaitil, l'imprimé conforme à la minute déposée au greffe; lors de la collation, il fit plusieurs changements qu'il prétendit être des corrections et qui né furent, au con(1)

con(1) LAVISSE, op. cit., p. 239-240.


236 LE PARLEMENT

traire, que des fautes qu'il ajouta à l'imprimé». (Pages 214 et 215.)

Pour Roland d'Erceville, le véritable rédacteur est M. Lambert ; et celui-ci ayant fait dès le début des corrections de dates et de citations, il se trouvait que « le manuscrit de M. Lambert n'était déjà plus conforme, pendant l'impression, à celui de M. Boutin ». (Page 215.) « Ceux qui étaient instruits de ces faits rirent beaucoup des soins que M. Boutin se donna pour, disait-il, corriger les fautes échappées à l'éditeur de nos Remontrances. Une partie de nos confrères exilés à Bourges se rendirent chez M. Boutin pour faire ces changements ; mais depuis, ayant appris qu'ils avaient ajouté des fautes au lieu d'en retrancher, ils ont regretté ces peines inutiles qu'ils s'étaient données. » (Page 217.)

« A la fin de juin 1753, il y eut une explication chez M. Drouet de Richy entre les véritables et les prétendus rédacteurs en présence de plusieurs de Messieurs. Il s'agissait de tirer au net un fait que M. Boutin a toujours nié, sçavoir si Desjobert procureur, arrivé à Bourges pour négocier le 20 juin 1753, avait apporté à M. Boutin une lettre de créance de M. le prince de Conty. La façon dont M. Boutin se défendit convainquit que le soupçon n'était pas mal fondé et que cette lettre contenait des choses qu'il n'osait montrer. On s'échauffa de part et d'autre et M. Boutin, pour détourner la conversation, se plaignit que l'on eût le 30 may précédent, envoyé des mémoires à Messieurs de Pontoise au nom de la colonie, sans cependant qu'il les ait vus. On lui nia, et avec raison, que ces mémoires eussent été envoyés au nom de la colonie. Alors il lui échappa de dire que l'on l'avoit compromis et qu'il sçavoit que dans ces mémoires on en avoit reconnu un dont le stile paroissoit être le même que celui de la remontrance et que par consé-


EXILÉ A BOURGES EN 1753 237

quent on le croyoit de lui. La conséquence n'étoit pas juste quoiqu'effectivement les gens peu instruits (et qui sont le plus grand nombre) pourraient s'y tromper, un des trois mémoires étant de M. Lambert (1) et son stile paraissant être par cette raison le même que celui des remontrances. Cet aveu que la force de la vérité tira de M. Boutin commença à ouvrir les yeux de nos confrères exilés à Bourges et qui ne connoissoient pas le véritable auteur des remontrances : ils ne tardèrent même pas à être instruits de la vérité, ainsi que le fait que je vais rapporter le démontre.

« Au mois de septembre 1753, M. de Challerange causant avec M. Robert de Monneville, avec qui il fait chambrée, lui dit : Dans 50 ans, ceux qui liront nos registres verront quatre conseillers nommés pour la rédaction des remontrances, ils croiront que nous avons tous quatre travaillé à celles que la Compagnie a adoptées, pendant que ni M. d'Héricourt, ni M.Revol n'y ont point fait une pause d'A. — Ne craignez rien, répliqua aussitôt M. de Monneville, quelques mémoires domestiques instruiront la postérité. Cette saillie, dont on prétend que M. de Monneville ne sentit pas tout d'abord tout le sel, fit pendant quelque temps le sujet de l'entretien de nos Messieurs de Bourges. C'est même ce propos qui m'a donné l'idée de rédiger cet ouvrage : j'ai voulu effectuer la prédiction de M. de Monneville, d'autant que peu de personnes sont en état, pour les raisons que j'ai déjà expliquées au commencement, de réunir tous les faits consignés dans cette histoire, dont je me flatte cependant que le public n'aura jamais connaissance, du moins de mon vivant. » (P. 218-220.)

L'ouvrage fut terminé, dit l'auteur lui-même, « au

(1) Ce mémoire, avec quelque! altérations, a été imprimé dans la suite sous le titre de 1er mémoire de Messieurs de Bourges. (Note de l'auteur.)


238 LE PARLEMENT

lieu de mon exil pendant le mois d'avril 1754 et recorrigé et recopié à Paris pendant les mois de juin, juillet, août et septembre 1755, avec quelques notes et éclaircissement, ajoutés depuis les différentes lectures faites de cet ouvrage ». (P. 226.)

Sans prétendre refaire ou corriger la liste et le plan donnés par ceux qui ont avant nous traité ce sujet, nous présenterons simplement les réflexions qui nous ont été suggérées par certaines différences entre le folio 227 du manuscrit de Rolland d'Erceville et le plan produit par M. de Goy.

Dans les deux cas, l'original est le plan bien connu dressé en 1705 par N. de Fer, géographe de Sa Majesté catholique. Sur ce plan, Louis Durey de Bourneville, " fils et compagnon d'un exilé » (1), a noté en 1754 les noms des membres du Parlement exilés dans notre ville, avec les noms des rues qu'ils y habitaient et des numéros qui reproduisent l'ordre numérique de la liste des exilés. La liste elle-même répartit les Parlementaires en chambres des enquêtes et des requêtes ; mention y est faite de ceux qui sont mariés et que leurs femmes ont suivis dans l'exil, et aussi des différents domiciles successivement occupés par eux (2).

(1) Le nom de Bourneville no figure pas dans la liste des exilés à Bourges. Mais le jeune Louis, qui reçut chez nous le diplôme de bachelier en droit civil et canonique cette même année 1754, dut y séjourner assez longuement et s'intéresser d'assez près à la vie des exilés pour avoir fixé les traces authentiques de leur passage dans notre cité.

(2) Voir à ce sujet l'étude de M. de Goy (Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, tom. IX, p. 301 et suiv.). La carte que reproduit M. de Goy porte des n°s généralement en avance sur les nôtres d'une unité. Mais il y a d'autres différences que nous signalerons.


EXILÉ A BOURGES EN 1753 239

PREMIÈRE [CHAMBRE] DES ENQUESTES

M. de Revol Cloître Saint-Étienné (1), 1.

M. et Mme de Revol id. 1,2,3.

M. et Mme Charlet

Rue Moyenne, 4.

Rue du Four, 5 (2).

Rue Moyenne, 6.

M. Héron

Rue des Pourceaux (3), 7.

Rue de Saint-Sulpice, 8 (4).

Rue des Ponts de Paris (5), 9. Rue des Vieilles Prisons (6), 10.

M. et Mme de Laverdy

Rue Moyenne, 4.

Rue des Bonshommes (7), 11.

DEUXIÈME DES ENQUESTES M. Blondeau [de Chapuis] (8).. Place St-Pierre-le-Puellier (9),12.

M. Clément de Feillet (10)

Cloître Saint-Étienne, 13.

Rue des Vieilles Prisons, 14.

MM. de Lattaignant, frères (11).

Rue des Pourceaux, 7.

Rue de Saint-Sulpice, 8.

Rue des Ponts de Paris, 9.

M. et Mme Bellanger d'Esseillis.

Rue du Four-au-Roy, 15(12).

Rue des Arènes, 16 (13).

M. Lambert

Cloître Saint-Etienne, 13.

(1) D'après le plan reproduit par M. de Goy : rue Poite-Jaune, n° 32. Peutêtre faut-il lire simplement : angle de la rue Porte-Jaune, nos 3 et 2. Sur l'acte de baptême mentionné par M. de Goy, il signe Revol et non de Revol.

(2) Ici nous y lisons : n° 3, au lieu de n° 5.

(3) Cette voie, qui a d'abord formé au XIXe siècle un prolongement de la rue Saint-Sulpice, est aujourd'hui la rue Cambournac.

(4) M. de Goy place la demeure de M. Héron au n° 28 de la rue Saint-Sulpice, au coin de la rue du Pont de Merlan.

(5) Rue de la Chappe,. au n° 11 d'après M. de Goy

(6) Rue de l'Hôtel-Lallemant ou Hôtel des Allement. On lit dans M. de Goy : rue Porte-Saint-Jean, n° 2.

(7) Depuis, rue de la Monnaie.

(8) De Chapuis ne figure que dans la liste de M. de Goy.

(9) Depuis, place Saint-Pierre et actuellement place George-Sand.

(10) De Feillet ne figure pas chez M. de Goy.

(11) D'après M. Grellet-Dumazeau, il n'y aurait qu'un Lattaignant, l'abbé (clerc).

(12) N° 6, d'après M. de Goy.

(13) N° 32, id.


240 LE PARLEMENT

TROISIÈME DES ENQUESTES

N°s

M. Favières

Rue de Paradis, 17.

Place Sr-Pierre-le-Puellier, 12.

M. Robert de Monneville Rue d'Auron (1), 18.

QUATRIÈME DES ENQUESTES

MM. Anjorrant, père et fils (2). Rue des Armuriers, 19.

M. Angran Rue des Arènes, 20.

M. et Mme de Bèze de la Belouze, Rue Joyeuse, 21. M. Rolland de Challerange .... Rue de C.N. (Châteauneuf (3), 22.

CINQUIÈME DES ENQUESTES

M. le Riche de Cheveigné (4)...

Rue du Guichet, 23.

Rue des Vieilles Prisons, 24.

M. Douet de Vichy Rue N.-D. de Sales, 25.

M, et Mme Douet de Vichy Rue du Tambourin d'Argent (5), 26.

M. et Mme de Chavane Rue de la Cage Verte, 27.

M. le Febvre de Saint-Hilaire... Rue de C. N. (Châteauneuf), 22.

M. Saget Rue N.-D. de Sales, 25.

M. et Mme Robert de St-Vincent. Rue des Brigands (6), 28.

M. Robert de Saint-Vincent... Cloîtré Saint-Étienne, 13.

PREMIÈRE DES REQUESTES

M. Boutin

Rué du Guichet, 23.

Rue des Vieilles Prisons, 29.

M. Rolland de Juvigny Rue des Armuriers, 30.

M. Rolland d'Erceville Rue de la Vieille Monnoye (7), 31.

(1) M. de Goy lui mentionne un autre domicile, rue Saint-Paul.

(2) La liste de M. de Goy ne porte qu'un Anjorrant ; cependant, dans les signatures de l'acte de baptême, il y a un Anjorrant et un Anjorrant de Tracy.

(3) Cette rue figure au plan imprimé de de Fer sous ces initiales qui sont l'abrégé du nom de Châteauneuf, qu'elle portait alors et qui fut changé en celui de N.-D. de Sales, qu'elle reçut comme prolongement de l'ancienne rue de ce nom, aboutissant au cloître Saint-Étienne, puis en celui de Victor-Hugo.

(4) M. Grellet-Dumazeau a orthographié : Leriche de Chevigné, et M. de Goy : Le Riche de Chevigné.

(5) Le haut de la rue d'Auron, au-dessus des rues Fernault et des Arènes.

(6) Puis rue Bourdaloue, et actuellement rue Émile-Zola.

(7) Rue du Charrier.


EXILE A BOURGES EN 1753 241

SECONDE DES REQUESTES

M. le Présidt Durey des Meinières. Cloître Saint-Étienne, 13.

M. et Mme Droûïn de Vaudeuil. Rue Joyeuse, 21.

M. Dùpré de Saint-Maur

Rue du Vieux Poirier (1), 32. Rue de la Cage Verte, 33.

Cette liste suggère pas mal de réflexions. La police royale devait apparemment surveiller d'assez près les faits et gestes de tous ces exilés de marque : est-ce pour dépister ses investigations que plusieurs ont habité successivement, nous voulons le croire, plusieurs domiciles (2)? C'est peu probable. Quoi qu'il en soit, le Président de la seconde Chambre des Requêtes occupa un logis qu'habitèrent aussi MM. Clément de Feillet, Lambert et Robert de Saint-Vincent, au cloître Saint-Étienne. M. et Mme Droûïn de Vaudeuil, de la deuxième Chambre des Requêtes, habitent le n° 21 de la rue Joyeuse; nous y voyons aussi M. et Mme de Bèze de la Belouze, de la quatrième Chambre des Enquêtes. Il y en eut qui occupèrent jusqu'à trois et quatre maisons en l'espace de quinze mois.

Assurément, tous ces magistrats n'avaient point laissé leur esprit frondeur aux portes de la ville, et ils continuaient activement leur campagne d'opinion contre le pouvoir royal et même contre la puissance spirituelle.

Cependant, le Gouvernement ne résista pas longtemps. Après avoir transféré la Grand Chambre de Pontoise à Soissons et constitué une Chambre royale qui fut comme une faible ébauche du futur Parlement Meaupeou, il rappela les exilés. Dans une déclaration datée du 8 octobre, il prétendit imposer à tous un silence absolu sur la Bulle. Mais le silence ne se fit pas. Il ne fallut, pour

(1) Avenue Séraucourt.

(2) C'est l'opinion de M. de Goy.

16


242 LE PARLEMENT EXILÉ A BOURGES EN 1753

ranimer l'effervescence des esprits, que l'occasion de la mort sans billet de confession d'une vieille fille de la paroisse Saint-Étienne-du-Mont. Le Parlement signala le fait au roi. Louis XV, tout en invitant les Parlementaires « à la plus grande circonspection relativement aux choses spirituelles », exila l'archevêque de Paris à Conflans. Ce fut le signal de toutes sortes de procédures contre l'épiscopat. Le Parlement triomphait (1).

Il n'entre pas dans le cadre de cette étude tout à fait locale de suivre nos compatriotes d'occasion au delà de la durée de leur exil. C'est une simple page qui s'ajoute à l'histoire de notre vieille ville toujours bien française, même lorsqu'elle fut ouverte à une portion du Parlement exilé de Paris.

F. VILAIRE.

(1) LA VISSE, op. cit., p. 241-2.


Une Station Préhistorique

PRÈS DE VIERZON

I

L'existence d'un emplacement préhistorique près de Vierzon serait probablement demeurée inconnue sans l'arrivée, en 1899, dans cette ville, de M. Maillary. Déjà, en effet, l'extraction continuelle des sables et l'enlèvement du gravier ont profondément modifié les rives du Cher, et le jour viendra vite où ces travaux auront détruit jusqu'au dernier vestige de la Station de Belon.

La nomination de M. Maillary comme Juge de Paix du canton de Vierzon fut donc un hasard heureux puisque, grâce à lui, restera indubitablement fixé le fait qu'un groupe primitif s'installa à l'origine dans notre région, et y vécut de générations en générations. La découverte, par M. Maillary, de nombreux spécimens d'armes et outils de toutes les époques de la pierre, depuis celle grossièrement taillée jusqu'à la pierre polie qui précède immédiatement le bronze, prouve son séjour ; de même, la découverte concomitante d'innombrables nucléi, d'esquilles, de débris, démontre la stabilité de sa présence.

Une objection pouvait surgir : D'où nos ancêtres tiraient-ils leur matière première ? Car un établissement définitif, la création d'un atelier, exigeaient la proximité de celle-ci, d'autant plus que le silex ne se laisse tailler,


244 UNE STATION PREHISTORIQUE

utilement et sans casser, que l'orsqu'il est récemment sorti de terre. A cette question, prévue aussitôt, M. Maillary, et M. Paul Gauçhery, notre si sympathique et érudit collègue, répondirent en trouvant, au lieu dit Chaillot, tout près du pont sur lequel la ligne Paris-Toulouse traverse le Cher, l'affleurement des roches qui fournirent la carrière nécessaire. C'était la solution complète du problème.

Belon, ou Bec-long, comme l'orthographient les anciens textes, est le nom d'une jolie petite propriété comprenant maison de maître et bâtiments d'exploitation agricole. Dépendant de la commune de Vierzon-Bourgneuf, rive gauche du Cher, dont il est éloigné de deux hectomètres à peine, Belon se trouve à une distance approximative de 1.800 mètres en amont du pont qu'emprunte la route nationale Paris-Toulouse et de 1.200 mètres en aval du Château de Chaillot mentionné précédemment. Une sablette de quelques centaines de mètres s'étend en dessous de la terme, moins à l'Est qu'à l'Ouest, et suivant un arc dont la rivière forme la corde. Là foisonnaient, il y a une dizaine d'années, les instruments des différents âges de la pierre, et les amateurs auraient pu alors en tirer de précieuses collections. Guidé par M. Maillary. j'ai moi-même recueilli diverses pièces ; de même un libraire de Vierzon, M. Compain, qui depuis fit don des siennes au Musée de Blois ; maintes fois, des charretiers, des dragueurs, s'arrêtèrent curieusement pour examiner des silex dont la forme leur semblait extraordinaire.

Si la collection du Juge de Paix n'est point plus riche, c'est qu'il se contenta d'opérer un tri parmi les nombreux spécimens rencontrés, sans vouloir s'encombrer d'échantillons locaux, analogues à d'autres qu'il avait occasion-


PRÈS DE VIERZON 245

nellemént réunis ailleurs. Quant aux circonstances qui l'amenèrent à explorer la grève de Belon, elles sont simples : le voisinage d'abord, alors qu'il demeurait dans Vierzon-Bourgneuf ; puis, surtout, ce coup-d'oeil expérimenté, ce flair heureux, propres à celui qu'intéresse particulièrement une branche de la science. Une station aussi importante devait donc attirer l'attention d'un spécialiste, initié dès longtemps à de telles connaissances par des séjours antérieurs dans les vallées de la Somme et de la basse Seine.

Il serait difficile de préciser les bornes de notre Station. Son centre paraît avoir été le Belon actuel, et l'agglomération devait être très dense, car il s'y trouvait des quantités énormes de pièces, d'ébauches, d'innombrables esquilles. On n'avait que l'embarras du choix: coupsde-poing, haches, abondaient ; il suffisait presque de se baisser pour ramasser des lames de toutes sortes, d'une finesse souvent surprenante, amincies jusqu'à l'épaisseur d'une carte à jouer. Quant aux nucléi, aux percuteurs, — silex ronds portant encore les marques de frappe, — on en aurait chargé des tombereaux ; ce qui se passait d'ailleurs pour les prestations.

Le don gracieux de plusieurs pièces que me fit M. Maillary, les explications qu'il s'empressa de me fournir sur ses investigations et ses découvertes, son obligeance à réunir pour moi et à classer chronologiquement des échantillons variés, — et aussi l'amabilité de mon excellent ami Octave Paquet, qui, avec son intense sentiment d'artiste, sut les photographier d'une façon


246 UNE STATION PRÉHISTORIQUE

entièrement appropriée à la mise en relief des principaux comme des moindres détails, — tout cela m'a permis de rédiger cet aperçu, où je ne suis guère qu'un collecteur de matériaux, un élève opérant sur les indications de son maître. J'y fus poussé par un seul mobile, celui de conserver témoignage d'une Station digne de mention, les documents devant bientôt disparaître à jamais suivant ce qu'il est dit plus haut.

Mon plan est déterminé par l'ordre des temps. D'abord seront produits et décrits, avec donnée de leurs dimensions exactes, les spécimens du Chelléen, puis ceux de la transition Saint-Acheuléenne, ensuite ceux du Moustérien, enfin ceux de la pierre polie. Tous provienent de Belon, ce qui constitue pour un Vierzonnais l'intérêt de l'entreprise. Deux ou trois, à la vérité, furent ramassés aux environs ; mais la provenance est la même, il n'y a qu'à considérer leur substance pour s'en convaincre. Forcément, les hommes qui habitaient là rayonnaient alentour, pour mille raisons dont la meilleure était sans doute la poursuite du gibier ou la Capture du poisson indispensables à leur entretien, et ils devaient laisser un peu partout des traces de leur passage.

Un résumé succinct des caractères particuliers à chaque âge accompagnera pour mémoire la description des pièces. Mais, au cours de cette étude, je tiens à le répéter, ma faible compétence bornera mon rôle presque exclusivement à celui du compilateur dont l'impartialité et la reconnaissance renvoient aux sources où il puisa. Ajoutons que les reproductions photographiques sont sensiblement au 1/2 des originaux.


Planche I



PRÈS DE VIERZON 247

Cette étude étant une modeste monographie et non un traité, les controverses relatives à l'ancienneté de notre espèce, à l'existence ou à l'inexistence de l'anthropopithèque, de l'homme tertiaire, n'ont point à nous préoccuper ici ; seul nous importe l'aïeul quaternaire dont nous relevons les traces à Vierzon.

L'apparition de celui-ci dans nos contrées date, selon là commune opinion, de l'un des intervalles — probablement le dernier (Maillary) — séparant deux périodes glaciaires, périodes nées du va-et-vient du front déglace suivant les alternatives du climat.

Pour sa commodité, l'homme préhistorique fréquentait le bord des cours d'eau; néanmoins, il se cantonnait sûrement en des limites restreintes, fabriquant ses instruments en roches locales. A mi-pente gauche de la vallée, garanti des vents du Sud-Ouest, voisin d'une grande rivière et de gisements siliceux de qualité supérieure, Belon remplissait donc les conditions voulues et pouvait retenir une tribu en quête d'un emplacement avantageux. Cette possibilité est devenue certitude depuis les recherches fructueuses de M. Maillary, et nous allons en exposer les fondements.

Ainsi qu'il a été déjà énoncé, les habitants de Belon se tenaient probablement et surtout à flanc de coteau, protégés des intempéries par de mauvaises huttes de branchages. Les froids Moustériens ne les en chassèrent point. Faute de grottes naturelles, en creusèrent-ils des artificielles, eurent-ils recours à d'autres moyens? On l'ignore. Ils se défendirent néanmoins avec succès, et leur séjour constant est indéniable, puisque la Station abonde en instruments de cet âge comme des antérieurs


248 UNE STATION PRÉHISTORIQUE

ou des ultérieurs. Plus tard, sans doute, ils construisirent des logements sur pilotis dans l'espèce de lac formé par le Cher et l'Yèvre qui, presque sûrement, se réunissaient alors au-dessus de Chaillot et couvraient la plaine dite aujourd'hui Bois-d'Yèvre.

Le silex qu'ils employaient est fortement caractérisé. Très beau, très pur, il est en général d'une jolie couleur jaune ou brune, plus ou moins nuancé et moucheté de taches dues à des agents chimiques. La patine est nette et brillante. Bref, les échantillons reproduits ici portent tous, pour ainsi dire, leur acte de naissance, quoique absolument identiques — on s'en rendra compte par comparaison — à tous ceux tirés des Stations qui dénommèrent chaque type.

Se basant sur la matière principale dont étaient fabriqués les instruments usuels de l'homme préhistorique, les auteurs ont appelé ces temps lointains Age de la pierre, y distinguant : le Paléolithique ou âge de la pierre taillée, et le Néolithique ou âge de la pierre polie. Remarquons d'ailleurs que chaque période conserve des vestiges de la précédente, avec transitions très apparentes, preuve d'un progrès lent mais ininterrompu.

II PÉRIODE PALÉOLITHIQUE

A.— ÉPOQUE CHELLÉENNE.

Tire son nom du village de Chelles, en Seine-et-Marne, où l'on découvrit des échantillons nombreux, bien que peu variés. Taillé sur ses deux faces — contrairement à


PRÈS DE VIERZON 249

ce qui aura lieu pour le Moustérien, — épais au centre, les bords tranchants, rendu plus pu moins amygdaloïde (parfois ovalaire, triangulaire, lancéolé) au moyen d'éclats assez forts, élargi et arrondi en bas puis rétréci pour se terminer ensuite en pointe, l'instrument Chelléen paraît beaucoup plus favorable à la mise en main qu'à l'emmanchure ; d'où l'appellation de coup-de-poing que lui assigna Mortillet.

Sauf exception, il fût un outil plutôt qu'une arme. Ensemble hache, couteau, couperet, scie, il s'employait, suivant les circonstances, par la pointe, par les côtés, par la base même, ce qui explique le soin de certaines retouches. Les galets, pourvu qu'ils fussent de substance dure, servaient très souvent à sa confection, et les exemplaires livrés par les alluvions sont plus ou moins beaux d'après la fréquence ou la pénurie des rognons roulés par les eaux.

Malgré qu'il fût forcément très rudimentaire, caillou presque brut, le coup-de-poing devait suffire à l'aïeul primitif, la température Chelléenne ayant été, si l'on en juge par sa flore et sa faune, chaude et probablement régulière.

Planche 1. — 1. Pièce en silex à peine dégrossi, taillée de chaque côté du sommet pour former une pointe utile. Les tailles gardent une patine très prononcée. Type de coup-de-poing. Dimensions : Longueur 0,08, — largeur 0,07, — épaisseur 0,037.

Planche I. — 2. Pointe triangulaire retouchée sur toutes ses laces. Le pied est le morceau de rognon naturel. Pièce parfaitement en main. Couleur rouge acajou, se dégradant en jaune foncé avec taches plus claires. Sous


250 UNE STATION PRÉHISTORIQUE

cette forme, le coup-de-poing constitue un type relativement rare ; M. Maillary n'a rencontré que cet exemplaire à Belon, alors que ceux à forme du précédent y étaient fort communs. Beaucoup mieux travaillé que le premier, il lui semble évidemment postérieur et marque un acheminement sensible vers le coup-de-poing poignard. Longueur 0,125, — largeur 0,09, — épaisseur 0,047.

B. — TRANSITION ACHEULÉENNE.

Entre l'époque Chelléenne, chaude ou tempérée, et la Moustérienne, glaciaire, certains auteurs distinguent à juste raison une transition dite Acheuléenne, dont la flore et la faune se rapprochent nettement de celles des régions froides,

Elle tire son nom du bourg de Saint-Acheul, près d'Amiens. Ses alluvions ont livré des milliers d'échantillons dont le travail est plus fin et le A'olume moindre que dans l'outil Clielléen. L'ouvrier ne se contente plus de dégrossir le noyau de pierre dure ; il le façonne à l'aide de retouches nombreuses et habiles, en un instrument au galbe régulier, aux contours géométriques. Les bords, sinueux jadis, deviennent rectilignes et plus aigus, tandis que le poids diminue par la réduction de l'épaisseur.

Cet instrument est souvent formé, non plus d'un rognon de silex, mais d'un large éclat détaché et artistement retaillé. La retouche systématique et délicate des éclats paraît donc la particularité de l'Acheuléen ; elle marque le passage à l'industrie Moustérienne, où cette technique se développera presque exclusivement.


Planche II



PRÈS DE VIERZON 251

Planche I. — 3. Hache. Le pied a conservé son écorce. La pièce est finement retouchée sur les bords. La pointe est cassée, depuis très longtemps certes, mais la patine de la cassure n'est point de l'époque. Couleur de sucre d'orge foncé. Longueur 0,10, — largeur 0,08, — épaisseur 0,026.

Planche I. — 4. Hache. Couleur de sucre d'orge avec points noirs. Presque transparente. Assez épaisse au milieu ; mais cette épaisseur n'a pu être réduite, à cause d'un noeud qui empêchait les lames de suivre. Très bien retouchée tout autour. De nombreux éclats furent enlevés pour lui attribuer sa forme. Peut-être conviendraitil de voir, et c'est notre conviction personnelle, des crans d'emmanchement dans les encoches qui existent sur chacun des côtés. Nous aurons encore, d'ailleurs, l'occasion de revenir sur cette manière de voir, discutée par beaucoup. Longueur 0,09, — largeur 0,06, — épaisseur 0,03.

C. — ÉPOQUE MOUSTÉRIENNE.

Tire son nom de la Station du Moustier, en Dordogne. La température est beaucoup plus rude, la flore et la faune correspondent à un climat froid et humide. Aussi, l'homme doit, pour s'en préserver, se servir de la peau des animaux qui l'entourent, et, pour l'utiliser, il invente le racloir, lequel, avec la pointe, caractérise cette époque, c'est-à-dire en constitue la forme prédominante. Le premier est une simple lame dont une surface est restée lisse par suite de l'éclatement, avec, dans le sens de la largeur, un bord arqué entièrement retouché ; la seconde possède également une face lisse et une travaillée, mais le sommet a ses deux bords aiguisés.


252 UNE STATION PRÉHISTORIQUE

La technique Moustérienne diffère de la Chelléenne et de l'Acheuléenne : au lieu de tailler sur les deux faces un rognon de silex, l'ouvrier détache un morceau qu'il achève ensuite par des retouches successives d'un seul côté ; le rognon brut n'est plus qu'un nucléus d'où l'on prélève plusieurs larges éclats de débitage, il ne forme plus le corps même de l'instrument. La pointe Moustérienne est généralement triangulaire, à talon le plus souvent fruste ; on y remarque un plan de frappe sur lequel a porté le choc du percuteur, comme l'indique au revers le bulbe de percussion rarement abattu. Tenue généralement à la main, elle était parfois emmanchée, mais seule servait, en tous cas, l'extrémité travaillée.

Grâce à la division des outils, l'indu strie Moustérienne s'affirme beaucoup plus légère quoique lourde et pesante encore dans son ensemble.

« A côté de la pointe et du racloir, on trouve également quelques outils spéciaux appelés lames à encoches, perçoirs et grattoirs; ils sont relativement rares, ne constituent pas des types, et se rencontrent parfois, avec certaines variantes, à toutes les phases de la pierre (Maillary). »

Planche I. — 5. Nucléus, tout autour duquel on a enlevé de nombreuses lames. Le sommet montre, sur les trois quarts environ de sa circonférence, des points préparés pour la frappe d'autres éclats. Une des faces présente un noeud qui a empêché d'y tirer des lames. Couleur brun-foncé, à forte patine. Longueur 0,08, — largeur 0,05, — épaisseur 0,05.

Planche II. — 1. Nucléus, avec marques de lames enlevées sur toute la longueur. Point de frappe très visible


Planche III



PRES DE VIERZON 253

et portant les traces des percuteurs. Couleur brun-foncé. Longueur 0,075, — épaisseur 0,034.

Planche II. — 2. Hache triangulaire ; très finement et partout retouchée, principalement sur les bords. Couleur bleu-pâle. Cette pièce offre aussi, à notre avis, des crans d'emmanchement. Longueur 0,10, — largeur 0,08, — épaisseur 0,022.

Planche II. — 3. Petite hache. Très belles retouches tout autour. Couleur sucre d'orge foncé, avec nervures jaunâtres. Longueur 0,07, — largeur 0,05, — épaisseur 0,019.

Planche II. — 4. Hache. Silex jaune transparent. La base possède un peu d'écorce. Côtés très retouchés, et tranchant très mince. Sur cette pièce encore nous croyons reconnaître à gauche un cran d'emmanchement caractérisé fortement. Longueur 0,09, — largeur 0,07, — épaisseur 0,018.

Planche II. — 5. Hache. Joli type. Pièce assez mince, belles retouches partout. Couleur jaune terne. Exceptionnellement, patine non luisante. Longueur 0, 09, — largeur 0,07, — épaisseur 0,021.

Planche II. — 6. Petite hache, avec jolies retouches jusqu'au pied. Couleur brun-clair. Nous y voyons également des crans d'emmanchement. Longueur 0,07, — largeur 0,055, — épaisseur 0,014.

Planche III. — 1. Petite hache, ou même pointe de lance ; d'après sa forme en effet, d'après le pied aminci tant du côté du bulbe de percussion que du côté opposé, elle pouvait servir aux deux usages. Pièce admirablement taillée. Couleur jaune-clair. Longueur 0,08, — largeur 0,05, — épaisseur 0,014.

Planche III. — 2. Petite hache, à talon légèrement ar-


254 UNE STATION PRÉHISTORIQUE

rondi et très épais. Très retouchée tout autour. Longueur 0,07, — largeur 0,07, — épaisseur 0,026.

Planche III. — 3. Hache, taillée à grands éclats. Tranchant assez grossier. La partie droite a été cassée à l'époque d'après la patine très forte. Pièce un peu rudimentaire, avec écorce d'un côté. Couleur brun-foncé. Longueur 0,095, — largeur 0,08, — épaisseur 0,026.

Planche III. — 4. Poignard, lame, avec cassure de l'époque puisque le bulbe de percussion manque. Pièce finement retouchée des deux côtés. Sa couleur est celle du Grand-Pressigny, d'où elle provient sans doute bien que trouvée à Belon par M. Maillary ; je la reproduis ici pour cette dernière raison. Le silex est du Pressigny et le poignard n'a pas été fabriqué à Belon. Le lieu de sa découverte prouve que nos ancêtres se déplaçaient assez facilement et connaissaient sans doute les échanges commerciaux. Longueur 0,20. — largeur 0,05, — épaisseur 0,01.

Planche III. — 5. Poignard, lame, très sûrement en silex de Belon. D'après les patines, les côtés furent retouchés très postérieurement à l'éclatement. Couleur générale jaune-moucheté. La patine du côté plat est marbrée blanc-grisâtre. Longueur 0,12, — largeur 0,03, — épaisseur 0,012.

Planche III. — 6. Perçoir, ou peut-être encore pointe de lance. Couleur sucre d'orge bords très retouchés. Plusieurs lames ont été enlevées au pied pour aider à l'emmanchement. Pièce très mince. Longueur 0,08, — largeur 0,025, — épaisseur 0,01.

Planche III. — 7. Perçoir, ou peut-être encore pointe de lance, très mince, à pied travaillé. Les côtés offrent de légères retouches disparaissant en partie sous la patine. Couleur laiteuse ou gris-clair. Longueur 0,08, — largeur 0,035, — épaisseur 0,008.


Planche IV



PRES DE VIERZON 255

Planche IV. — 1. Pointe de lance, très retouchée tout autour. Base amincie pour faciliter l'emmanchement. Couleur jaune-moucheté. Longueur 0,075, — largeur 0,04, — épaisseur 0,01.

Planche IV. — 2. Pointe de lance, aux côtés parfaitement retouchés. Pièce plutôt mince. Couleur brun-clair. Longueur 0,05, — largeur 0,04, — épaisseur 0,011.

Planche IV. — 3. Racloir, de couleur sucre d'orge. La base et les côtés sont très retouchés. Superbe type d'éclat. Outil tenu à la main. Longueur 0,075, — largeur 0,095, — épaisseur 0,018.

Planche IV. — 4. Racloir, à forme allongée. Bords bien retouchés, jusqu'au pied. Couleur gris-sale, avec taches de rouille, Longueur 0,08, — largeur 0,03 — épaisseur 0,011.

Planche IV. — 5. Perçoir, aux côtés très évidés, et possédant de nombreuses retouches. Couleur brun-clair. La partie blanchâtre est de i'écorce. Longueur 0,07, — largeur 0,05, — épaisseur 0,01.

Planche V. — 1. Perçoir, de couleur jaune6brun avec patine très forte. Retouché tout autour, surtout à la pointe qui est travaillée sur toutes ses faces. Eclat enlevé pour la mise en main. Pièce remarquable comme type. En l'examinant attentivement, on observe deux principales traces d'éclats bien caractérisées et évidemment produites en deux reprises : le premier coup n'ayant pu faire filer l'éclat entier, l'opérateur a recommencé à l'endroit où celui-ci s'était arrêté. On distingue parfaitement le point de frappe du second coup qui a enlevé le deuxième morceau. Longueur 0,07, — largeur 0,06, — épaisseur 0,018.

Planche V. — 2. Perçoir. Dos présentant des retou - ches nombreuses et soignées; la pointe est très fine ; la


256 UNE STATION PREHISTORIQUE

gorge possède également de très délicates retouches. Cette pièce a pu servir de scie à l'origine, la forme l'indique ; elle n'aurait été que plus tard, et probablement à la suite d'usure ou d'accident, transformée en perçoir. Couleur de sucre d'orge foncé. Longueur 0,045, — largeur 0,01, — épaisseur 0,006.

Le Solutréen, le Magdalénien, ne sont que des subdivisions et des phases perfectionnées du Moustérien, nom générique sous lequel nous avons englobé le Paléolithique secondaire avec ses échantillons plus ou moins anciens, en le conduisant jusqu'à l'âge suivant, celui de la pierre polie.

Pendant cette fin Moustérienne ont sans doute apparu les instruments en os et même en bois. Belon en a vu, évidemment, le développement ; mais leur absence en la Station s'explique par une destruction relativement rapide causée par la vétusté, ou la plus grande fragilité.

III

PÉRIODE NÉOLITHIQUE

Certains auteurs la considèrent comme n'appartenant plus au quaternaire. Quoi qu'il en soit, une transformation radicale s'est produite dans la faune et la flore, qui se rapprochent beaucoup de celles de nos jours. Le genre de vie a également changé; l'agriculture apparaît, ainsi que les habitations enceintes ou lacustres, et, à ce progrès, correspond naturellement celui de l'industrie, de


Planche V



PRÈS DE VIERZON 257

l'instrument. Ce dernier est de mieux en mieux approprié à sa destination, de plus en plus fini. Son polissage, très fréquent, est cependant loin d'offrir une caractéristique absolue, et les pierres simplement taillées se sont maintenues probablement nombreuses ; le polissage était, en effet, très long à obtenir.

L'emmanchement se fait par le petit côté ; on trouve fréquemment des haches polies dont la tête est taillée pour faciliter celui-ci.

Planche V. — 3. Hache. On peut, semble-t-il, la considérer comme datant des débuts du Néolithique, en raison de son polissage rudimentaire. L'extrémité a été

retouchée pour faciliter l'emmanchement. Couleur brune. Silex pur. Longueur 0,17, — largeur 0,07, — épaisseur 0,039.

Planche V. — 4. Hache du début, comme la précédente. Elle fut trouvée à quelque distance de Vierzon, au lieu dit La Moranderie, commune de Theillay ; elle provient sûrement, néanmoins, de Belon, d'après son silex. Longueur 0,16, — largeur 0,07, — épaisseur 0,036.

Planche V. — 5. Pointe de flèche. Couleur jaune-clair. Transparente, très mince, à deux crochets. La pointe manque, mais la patine paraît dénoter une cassure de l'époque. Elle pouvait avoir, entière, environ 0,025 de long. Longueur actuelle 0,020, — largeur 0,022, — épaisseur 0,004.

Planche V. — 6. Pointe de flèche, forme javelot. Couleur sucre d'orge clair. Pointe bien entière, rendue coupante par l'enlèvement délicat d'esquilles légères. Longueur 0,04, — largeur 0,015, — épaisseur 0,007.

17


258 UNE STATION PRÉHISTORIQUE PRÈS DE VIERZON

IV

J'estime probant l'exposé qui précède. Le nombre des spécimens décrits est, à la vérité, fort minime, mais la restriction tient seulement au cadre volontairement réduit de ce travail. Il n'eût servi de rien, bien que la chose fût aisée, de multiplier des exemplaires identiques ; seules valaient, en effet, leur suite logique et leur variété.

Si les deux postulats ont pu être résolus, le mérite en incombe principalement à M. Maillary. Quant à moi, mon ambition est satisfaite puisque, opérant sur les matériaux gracieusement fournis, j'arrive à ce résultat : l'existence certaine d'une Station préhistorique près de Vierzon.

Vierzon, 1911.

ACHILLE LOUIS.


LES

VÉRITABLES ARMOIRIES

De la Ville de Sancerre

Les plus anciens auteurs chez lesquels on trouve une description des armoiries de la ville de Sancerre, sont :

1° Thaumas de la Thaumassière, originaire lui-même de Sancerre, qui, dans son Histoire du Berry, éditée en 1689, les décrit comme suit (chap. IX, page 784) : d'azur, alias de gueules, à une herse d'or liée de gueules;

2° L'Armoriai général de d'Hozier, dressé pour la généralité de Bourges en 1697 et dans lequel elles sont dites (page 102) : de gueules à une herse d'or, accostée de deux branches de laurier de même, les tiges passées en. sautoir en pointe.

Cet Armoriai général, établi en vertu d'un édit de Louis XIV de 1696, avait surtout un but fiscal : il devait constituer un recensement de toutes les personnes, nobles ou non, communautés, corporations ou villes, qui avaient droit à des armoiries et qui devaient, de ce fait, acquitter une taxe annuelle. La taxe était de 20 livres pour un particulier, 30 livres pour une communauté, 50 livres pour une ville.

Cet Armoriai fut complété en 1711 par un album de


260 LES VÉRITABLES ARMOIRIES

blasons coloriés, parmi lesquels figure bien celui de la ville de Sancerre, comportant une herse de labour d'or sur un fond de gueules, entourée sur l'écu de deux branches de laurier d'or, le tout conforme à la description ci-dessus.

Les auteurs qui sont venus ensuite, tels que le curé Poupard dans son Histoire de Sancerre (1777), l'Armoriai national des villes de France, par Traversier et Vaïsse (1847, 4e série), et d'autres n'ont fait que reproduire l'une ou l'autre des sources primordiales indiquées plus haut. Le Dictionnaire géographique, par Girault de Saint-Fargeau (1846), dessine un blason colorié avec une herse de labour d'or sur fond de gueules et sans branches de laurier.

Mais une incertitude d'interprétation s'est présentée par la suite, parce qu'il existe deux sortes de herses parmi les emblèmes héraldiques : la herse de labour triangulaire, instrument agricole bien connu, et la herse sarrasine ou de forteresse, contre-porte de forme rectangulaire et armée de pointes de fer qu'on descendait devant les entrées de forteresses pour en défendre le passage (1).

Les deux auteurs anciens cités plus haut n'ayant pas précisé dans leur texte de quelle sorte de herse ils parlaient, plusieurs archéologues berrichons, ne voyant pas ce qui pouvait expliquer pour Sancerre un instrument de labour, ont estimé qu'il s'agissait dans ses armoiries d'une herse sarrasine, malgré le blason presque officiel dessiné dans l'Armoriai général. On faisait valoir, d'ailleurs, que le travail colossal de d'Hoziera été

(1) Le mot herse, anciennement herce, vient du mot latin hirpex, hirpicem, ayant le mémo sens d'appareil de labour. C'est à cause de l'analogie de la construction, avec des armatures de pointes de fer garnissant un châssis de bois, que le même nom fut appliqué aux appareils de défense des forteresses.


DE LA VILLE DE SANCERRE

261

fait souvent sans documentation sérieuse et présentait beaucoup d'erreurs.

Cette opinion, née probablement de l'idée de forteresse qui peut être suggérée à l'esprit par la position escarpée de Sancerre et par son passé historique, ne paraît pouvoir s'appuyer en réalité que sur l'Histoire du Berry par Raynal, éditée en 1847, et dans laquelle' les armoiries de Sancerre sont, en effet, dessinées dans la planche 2, tome II, avec une herse de forteresse. Grâce à l'autorité méritée dont jouit cet ouvrage, l'opinion dont nous parlons a pu s'accréditer à sa faveur et c'est sous cette forme que depuis on figura dans plusieurs occasions la herse sancerroise.

ARMOIRIES

DE LA

VILLE DE SANCERRE

D'APRÈS L'HISTOIRE DU HERRY

PAR RAYNAL

Nous nous proposons de montrer que les véritables armoiries de Sancerre comportent bien la herse de labour triangulaire et cela sans vouloir diminuer en rien la valeur du travail magistral de M. de Raynal, car on admettra qu'il a pu s'y glisser une erreur de détail, qui serait imputable ici plutôt à un dessinateur mal renseigné qu'à l'auteur lui-même.

Tout d'abord, si l'on consulte le Dictionnaire héraldique de Grandmaison, on constate que le mot herse, chaque fois qu'il est employé seul, s'entend d'une herse de labour, tandis que l'auteur a toujours soin de spécifier

Sancerre.


262 LES VÉRITABLES ARMOIRIES

herse sarrasine lorsqu'il s'agit de l'autre emblème du même nom. Il y aurait donc là une première et sérieuse présomption en faveur de l'interprétation que nous défendons ; mais nous avons à en présenter d'autres preuves plus directes, tirées de documents touchant à l'histoire même de la ville et antérieurs aux deux auteurs de la fin du XVIIe siècle, cités au commencement de cette élude.

Aucun sceau ancien comportant les armes de la Ville, s'il en a jamais été fait, n'est parvenu jusqu'à nous; et il est bien entendu qu'il faut distinguer entré les armoiries de la Ville proprement dite, dont nous nous occupons, et celles des maisons féodales (Champagne, Auvergne, Bueil) qui ont possédé successivement le comté de Sancerre, qui en ont porté le nom et dont il nous est resté de nombreux sceaux particuliers.

On ne possède pas de renseignements sur ce que pouvait être, dans les premiers siècles du moyen âge, le mode d'organisation communale dans l'agglomération sancerroise ; mais nous savons que le comte Etienne I avait octroyé, dès l'année 1190, aux populations de son comté le régime des Coutumes de Lorris, régime qui fut confirmé plus tard par une charte du comte Louis II en 1327 (édition Vermeil du Siège de Sancerre, par J. de Léry, page 183). Ces coutumes ne s'occupent pas d'organisation municipale ; mais, comme elles étaient très libérales, on doit supposer que les habitants des villes jouissaient de larges franchises municipales. Il est donc probable que, suivant l'exemple de la ville de Bourges, qui servait un peu de modèle, l'administration du fait commun était remise à Sancerre à deux, nombre suffisant pour l'importance de la ville, prudhommes ou syndics élus chaque année par les habitants.


DE LA VILLE DE SANCERRE 263

Un édit du roi Louis XI, de novembre 1480 (1), ordonne qu'il y aura désormais dans cette ville, un maire, six échevins et dix conseillers élus. Cet édit ne devait pas vraisemblablement inaugurer un régime électif, mais apportait plutôt des restrictions à l'autonomie antérieure, car les magistrats élus étaient soumis à la sanction du bailli du Berry, c'est-à-dire à l'approbation royale. Il est à supposer que Louis XI, en habile politique, aura profité de désordres à Sancerre pour rendre son édit de 1480 qui renforçait ses pouvoirs royaux, comme il l'avait fait à Bourges en 1474 (2).

On sait que depuis Louis-le-Gros la politique traditionnelle des rois de France s'attacha d'abord à favoriser le mouvement communal en le prenant sous sa protection, dans le but de faire échec à la puissance des grands vassaux, puis à restreindre les libertés communales lorsque le pouvoir royal se sentit assez fort. Cette poli(1)

poli(1) édit a été reproduit (page 193; dans l'édition Vermeil de 1843 du Siège de Sancerre, par .T. de Léry. Il porte le titre : Lettres de Louis XI portant création d'un échevinage à Sancerre, et nous pensons intéressant d'en donner quelques extraits :

Loys, etc à cause de la mauvaise police, ordre et gouvernement, qui par

cy-devant a esté en la ville de Sancerre, assise sur la rivière de Loire, et de l'entreprinse qui se fesait et se fait chaque jour par le populaire en grant murmure

et grévérence de justice désirans la dicte ville de Sancerre, qui est l'une des

bonnes villes et principales après nostre ville de Bourges, du pays de Kerry, estre d'ores en avant régie et gouvernée en bon ordre, justice, police et en faveur de nostre chier et féal cousin, conseiller et chambellan, le sire de Bueil, comte de

Sancerre, qui de ce nous a fait requérir Statuons, décernons, ordonnons et

déclairons par édict royal et yrrévocable, que, en la dicte ville de Sancerre, aura d'ores en avant ung maire, six eschevins, et dix bourgeois pour conseillers, qui se mueront et osteront par chascun an

Donné aux Forges, près Chinon, au moys de novembre, l'an de grâce mil CCCC quatre-vingts et de nostre règne le vingtiesme.

(2) Sur le régime municipal à Bourges à cette époque on peut, consulter Histoire du Berry, par Raynal, tome III, page 118 et suivantes, et aussi Le Régime municipal en Berry, des origines à 1789, par II. do Mazièrcs (1903).


264 LES VÉRITABLES ARMOIRIES

tique contribua beaucoup à l'oeuvre de centralisation française sous l'autorité royale.

En ce qui concerne l'édit de 1480 relatif à Sancerre, il ne paraît pas avoir été appliqué et il aurait été d'ailleurs annulé par une ordonnance royale postérieure du 2 mars 1481 (page 207, de J. de Lérç ), rendue sur la demande du comte (1), dont les désirs auraient été dépassés par l'édit royal et qui y voyait une atteinte à ses droits seigneuriaux et à sa juridiction.

La vie municipale dut donc se continuer à peu près comme par le passé, avec deux échevins élus, que nous retrouvons dans les siècles suivants et sous une tutelle royale nominale. Quelques années plus tard, l'existence de franchises communales était attestée par la construction d'un beffroi garni des marques habituelles de franchises, cloches et horloge, et à défaut d'un sceau ancien c'est sur la pierre de ce monument que nous trouverons gravé pour la première fois l'emblème héraldique sancerrois qui nous intéresse.

La période qui s'étend de la seconde moitié du XVe siècle jusqu'à la fin du XVIe fut en effet pour Sancerre une époque de brillante prospérité et de grand progrès urbain.

On sortait alors des temps si troublés de la guerre contre les Anglais, et pendant la durée de cette guerre, la ville de Sancerre, protégée par sa situation naturelle au sommet d'une montagne, par ses murailles et par l'énergie de ses habitants, était restée presque seule à ne pas recevoir la visite des bandes ennemies. Leurs dévas(1)

dévas(1) comte de Sancerre était alors Antoine de Bueil, ami fidèle de Louis XI et même son beau-frère, car il avait épousé en 1401 Jeanne de France, l'une des filles naturelles de Charles VII et d'Agnès Sorel et qui avait été dotée par Louis XI de 40.000 écus d'or.


DE LA VILLE DE SANCERRE 265

tarions s'arrêtèrent à l'église de Saint-Romble, au pied de la ville, et à l'abbaye de Saint-Satur. Une tentative de prise de la ville en 1420 avait été repoussée avec de grosses pertes pour les assaillants.

Cette immunité valut à la cité un prestige et un renom de sécurité dont elle bénéficia ensuite, et lorsque le calme fut revenu, beaucoup de bourgeois riches de la région, redoutant un retour possible des mêmes calamités, décidèrent d'y fixer leur résidence, en vue d'y trouver une sécurité mieux garantie.

Les comtes de la maison de Bueil, qui guerroyaient continuellement au loin pour le service des rois de France, auprès desquels ils occupaient de hautes charges, ne résidaient jamais à leur château, laissaient une grande indépendance aux habitants qui s'administraient eux-mêmes sous un bailli débonnaire, et cette considération pouvait aussi y attirer des habitants.

Donc cette petite ville, qui n'avait par elle-même ni commerce ni industrie capables de l'enrichir, sauf cependant celui de ses vins renommés, se peupla alors de nombreuses et riches habitations bourgeoises, aux fenêtres à meneaux finement moulurées, aux monumentales cheminées intérieures, aux élégantes tourelles contenant les escaliers à vis, aux caves spacieuses et le tout construit, non pas en bois, mais avec des pierres de taille amenées à grands frais du Nivernais.

En outre de ces habitations particulières, la prospérité urbaine s'accusait aussi par des créations d'utilité collective : en 1456, le comte Jean IV de Bueil, amiral de France, qui venait d'arriver au comté de Sancerre, succédant à la maison d'Auvergne, faisait construire des boucheries et une vaste halle monumentale en bois, qui ne fut démolie qu'en 1883 et dont beaucoup d'habitants


266 LES VÉRITABLES ARMOIRIES

gardent encore le souvenir (1) ; vers l'an 1500,les bourgeois faisaient élever, tout proche de la vieille chapelle SaintJean qui servait d'église paroissiale, leur imposant beffroi déjà signalé et fondaient un hôpital qui était situé à l'emplacement de la mairie actuelle ; en 1521, un prêtre, Jean Libaton, donnait sa maison aux habitants de la ville, pour y tenir un collège qui existe toujours au même emplacement.

Toutes ces institutions avaient un caractère surtout civil et utilitaire et bien qu'on soit encore assez loin de la future Réforme religieuse, qui ne commença à être prêchée à Sancerre qu'en 1534, on peut remarquer qu'il ne fut construit alors dans la ville aucune église nouvelle, quoique la population n'eût à sa disposition que d'anciennes petites chapelles de prieurés, datant des XIe et XIIe siècles. On reconstruisit seulement une chapelle à l'église de Saint-Romble qui était titulaire* ment paroissiale.

Nous dirons quelques mots de la tour Saint-Jean ou tour du Beffroi, qui se rattache au sujet que nous traitons, car c'est vraisemblablement à l'occasion de sa construction que les bourgeois de Sancerre, fiers des progrès de leur ville, s'attribuèrent alors des armoiries et choisirent un emblème pour leur cité.

Nous ne possédons aucun document écrit pouvant nous renseigner sur la date exacte de construction de ce monument, ni sur son architecte, ni sur les circonstances de son édification ; mais d'après son type général d'architecture, qui est du gothique tertiaire de la dernière période, auquel viennent se mêler divers motifs d'orne(1)

d'orne(1) tour des Fiefs, seule subsistante du château, avait été construite antérieurement par le comte Jean III, de la maison de Champagne, vers la fin du XIVe siècle.


DE LA VILLE DE SANCERRE

267

mentation Renaissance, on peut lui assigner comme époque environ le commencement du XVIe siècle, ce qui concorde avec la date de 1509 figurant sur la cloche dont il était garni (1). La profusion de la sculpture ornementale indique que les bourgeois avaient voulu faire riche et beau. Le monument était surmonté d'une flèche, qui lui donnait singulièrement plus de légèreté et qui s'écroula en 1725. Cette flèche est représentée sur la vue de J. Duviert de 1612.

Le linteau de la porte d'entrée, porte qui conduisait de la rue à la salle des échevins au premier étage, fut décoré de trois écussons (voir la planche) :

Celui de gauche portait les armoiries encore bien reconnaissables de la maison de Champagne, d'où sortirent les premiers comtes de Sancerre. fondateurs du château et par conséquence de l'agglomération urbaine, et dont on voulait ainsi rappeler le souvenir.

ARMES DES COMTES DE SANCERRE DE LA MAISON DE CHAMPAGNE :

D'AZUR A UNE BANDE D'ARGENT ACCOMPAGNÉE

DE DEUX DOUBLES COTICES D'OR

POTENCÉES ET CONTRE-POTENCÉES

DE 12 PIÈCES

(Le lambel ajouté en chef indique qu'il ne s'agit pas de la branche principale de la maison de Champagne, mais de la première branche cadette.)

L'écusson du milieu resta lisse, ainsi que beaucoup

(1) Cette tour devint un clocher pour l'église voisine de Saint-Jean après le siège de 1573 et elle est restée clocher de l'église actuelle ; mais sa destination première est bien marquée par sa construction même et confirmée par le récit du voyageur Nicolaï en 1567 : « Joignant la chapelle St Jehan est une grosse tour carrée, en laquelle sont lés cloches et trésor de la ville. »


268 LES VÉRITABLES ARMOIRIES

d'autres qui ne furent que des motifs de décoration dans le monument ; mais celui de droite, particulièrement intéressant pour nous, portait en relief la sculpture d'une herse triangulaire, dont la forme générale est encore perceptible, malgré le stupide martelage qui lui fut infligé à l'époque de la Révolution et qui paraît avoir été fait méthodiquement par une prudente précaution ou pour complaire à des fanatiques ignorants (1).

Nous avions donc ici sur le beffroi municipal même, dès le commencement du XVIe siècle, une première représentation du véritable emblème héraldique sancerrois, tel qu'il venait d'être choisi par ses créateurs.

Poupard, qui fut curé de la ville, n'avait pas manqué de remarquer celte herse et il la mentionne à la page 261 de son Histoire de Sancerre ; mais un document écrit du XVIIIe siècle nous en donne le dessin même. En effet, dans un des volumineux manuscrits laissés par le curé Etienne Gaucher (2), on peut lire les lignes suivantes, datées de 1750 et copiées de l'Histoire du Berry par La Thaumassière :

« L'opinion commune et la tradition du pays est que Sancerre a été basti par Jules César en faisant la guerre l'an quarante avant la naissance de Noire Seigneur à Vercingé(1)

Vercingé(1) décret de la Convention du 14 septembre 1793 enjoint aux officiers municipaux d'effacer toutes les armoiries ou autres signes de féodalité existant sur les monuments publics.

(2) Etienne Gaucher (1098-1777), originaire de Sancerre, fut curé de Neuvysur-Loire, alors du diocèse d'Auxerre. A la suite de démêlés théologiques avec son évèque, Mgr de Caylus, au sujet de la bulle Unigenitus, il dut se retirer pendant plusieurs années, de 1748 à 1755, dans sa famille à Sancerre et il employa ses loisirs à recueillir des documents, à écrire ou copier des notices historiques sur Sancerre et d'autres villes. Tous ces manuscrits intéressants ont été utilisés par Poupard, qui cite son aïeul et sa famille à la page 232 de son Histoire, édition de 1838, puis par Chavaudrct et l'abbé P.-S. Moreau. (Revue du Centre, 1886.) Ces manuscrits sont actuellement entre les mains de l'auteur de la présentt étude, arrière-petit-neveu du curé Gaucher.


DE LA VILLE DE SANCERRE 269

torix, roi des Auvergnats, qu'assiégeant Bourges il se retirait sur la montagne de Sancerre et y bastit un temple qu'il dédia à la déesse Cérès, où il allait souvent faire ses sacrifices, et qu'en cette considération cette ville a été appelée Temple de Cérès ou de César, en latin Sacrum Cereris, Sacrum Csesaris, que même l'une de ses portes est encore appelée aujourd'hui

Porte César et que les armoiries de cette ville gravées au hault de la porte du dehors du clocher sont une herse. »

Les dernières lignes et le petit croquis sont une addition faite par le curé Gaucher au texte de La Thaumassière, et nous renseignent de façon Certaine sur la forme que présentait la herse qui était sculptée au-dessus de la porte du beffroi. On aperçoit bien encore le dessin triangulaire sur la photographie que nous en donnons.

Un second témoignage ancien relatif aux armes de la ville nous est fourni par un panneau de bois sur lequel est peint un vieux cadran d'horloge et qui nous a été fortuitement conservé parce qu'on l'utilisa pour en faire une porte intérieure, lorsque le beffroi devint un clocher. Nous reproduisons (voir la planche) le dessin de ce cadran, qui n'est pas sans un intérêt documentaire pour l'histoire des anciennes horloges : le centre du cercle des heures est orné, ainsi que cela fut d'usage pendant longtemps, de flammes rayonnantes qui symbolisent les rayons brûlants du soleil, et ce cercle est surmonté d'un écusson aux armes de la ville, portant d'azur à une herse de labour d'or. Cet écusson est entouré de pampres de vigne et surmonté d'une couronne royale.

Quelle date convient-il d'attribuer à cet ancien cadran ? On ne peut la déterminer que d'après son dessin ou son ornementation, et nous estimons qu'on doit se trouver ici en présence d'une « monstrance » qui aurait appartenu à l'horloge municipale du XVIe siècle, dont le mé-


270 LES VÉRITARLES ARMOIRIES

canisme est maintenant au Musée de Bourges, et qui serait, par conséquent, antérieure à 1573 (1). Ce ne fut probablement pas le premier cadran, car sa peinture, d'ailleurs très fatiguée, en recouvre un autre antérieur qui était sans écusson, mais il fut vraisemblablement un second modèle exécuté vers le milieu du XVIe siècle.

La représentation des armes de la ville et surtout la couronne qui les surmonte, symbolisant ainsi la protection royale accordée à la ville, nous paraissent des indices probants qu'il s'agit bien ici d'un cadran qui appartenait à une horloge municipale. C'est ainsi que la couronne royale surmontait de même le cadran à l'ancien Hôtel de Ville de Paris et qu'on la trouve aussi à la célèbre horloge du Palais de Justice dont le dessin est du XVIe siècle. On ne sait à quelle époque le beffroi, devenu un clocher depuis 1573, reçut par la suite une nouvelle horloge, mais il est bien douteux qu'on eût pensé à faire représenter sur ce monument religieux les armes de la ville et surtout la couronne royale. Quoi qu'il en soit, le cadran est certainement ancien et sinon du XVIe, comme nous le croyons, tout au moins du XVIIe siècle.

Enfin nous possédons un troisième document ancien dans une pierre sculptée, qui fut trouvée dans la ville en 1820 à l'occasion de travaux de terrassements sur l'emplacement de l'ancienne Porte-Vieille. Sur celte

(1) Après le siège de 1573 le vainqueur La Châtre fit transporter à l'église Saint-Bonnet de Bourges les cloches et l'horloge de Sancerre, qui y furent installées en 1574. (Comptes de la fabrique de Saint-Bonnet, de 1573 à 1576, aux Archives du Cher.)

L'horloge, après y avoir fonctionné longtemps, trouva ses Invalides au Musée de Bourges en 1898. Quant à la cloche communale, toujours bien vibrante, elle continue à appeler les fidèles à Saint-Bonnet.

L'inscription de cette cloche a été donnée dans la Note sur une ancienne vue de Sancerre de J. Duviert, par M. Supplisson. (Mém. Soc. Antiq. du Centre, tome XXVIII.) Elle ne porte aucune indication d'armoiries et est datée de 1509.


DE LA VILLE DE SANCERRE 271

pierre, qui est malheureusement perdue aujourd'hui, était représentée en relief une herse triangulaire et audessous la date de 1620. Elle a été dessinée dans l'Histoire de Sancerre, par Malfuson, publiée en 1826, et elle le fut plus tard par M. Buhot de Kersers, à qui elle avait été présentée en 1883. Nous reproduisons le dessin qu'en a

donné M. de Kersers dans sa Statistique monumentale du Cher (1). Cette pierre devait être enchâssée au-dessus de la Porte-Vieille, la principale et la plus ancienne des portes de la ville, et une réparation des murailles est très vraisemblable à la date qu'elle porte, car on se trouvait alors dans une période

agitée, qui se termina en mai 1621 par l'entrée solennelle du prince de Condé, sans qu'un nouveau siège ait été nécessaire.

Tous ces divers témoignages anciens sont confirmés par la tradition locale, laquelle n'a jamais varié ou hésité sur la forme qu'il y avait lieu de donner à la herse sancerroise ; quant à la couleur du champ, qui était déjà incertaine, entre gueules et azur, au temps de La Thaumassière, elle reste toujours un peu indéterminée.

Si nous passons en revue la série des cachets municipaux armoriés modernes, nous voyons que le premier, exécuté en 1852, fut gravé tout à fait conforme au blason de d'Hozier ; un autre vint ensuite en 1863, sur lequel on supprima les branches de laurier sur l'écu entourant la herse ; enfin, le dernier en date, créé en 1882, s'inspirant

(1) Cette pierre a servi de modèle à l'artiste qui sculpta le cartouche et les armoiries de la Ville aux frontons de la nouvelle Halle en 1883. Le champ en était rayé d'azur.


CACHETS MUNICIPAUX DE LA COMMUNE DE SANCERRE

MODÈLE CRÉÉ EN 1852

Type de d'Hozier :

herse avec deux branches

de laurier en sautoir,

sur fond de gueules.

MODÈLE CRÉÉ EN 1863

Herse sans les branches

de laurier,

fond de gueules.

MODÈLE CRÉÉ EN 1882

Type de la pierre de 1620

et de l'ancien cadran

d'horloge,

herse avec lien,

sur fond d'azur.


DE LA VILLE DE SANCERRE

273

de plus près des anciens documents locaux, adopta une herse avec lien sur un champ d'azur.

Nous avons dit que dans l'Armoriai de d'Hozier la herse est entourée sur l'écu de deux branches de laurier.

ARMOIRIES

DE LA

VILLE DE SANCERRE

D'APRÈS L'ARMORIAL GÉNÉRAL DE D'HOZIER (1697) :

DE GUEULES

A UNE HERSE D'OR ACCOSTÉE

DE DEUX BRANCHES DE LAURIER

DE MÊME LES TIGES PASSÉES EN SAUTOIR

Nous ne connaissons pas l'explication de cette addition. Peut-être les bourgeois du XVIIe siècle ont-ils voulu par ces lauriers rappeler le souvenir du siège de 1573, dans lequel leurs ancêtres avaient montré un courage opiniâtre, qui valut à la ville une honorable capitulation et une renommée universelle.

Il nous reste à expliquer, ce qui étonnait les historiens de Sancerre, comment cet instrument de culture de céréales fut choisi comme emblème d'une cité, qui était surtout fière de sa viticulture dont elle tirait sa principale richesse et où la vigne était cultivée presque exclusivement de temps immémorial.

L'explication nous en est fournie par le passage de La Thaumassière cité plus haut. On y voit que les Latinistes du XVIe siècle avaient adopté les mots de Sacrum Cereris comme étymologie du nom de la ville, dont les origines auraient été ainsi un temple dédié à Cérès. Cette étymologie était sans aucun fondement historique et ne reposait que sur une ressemblance de prononciation, qui avait suffi pour la faire préférer à celle de

18


274 LES VÉRITABLES ARMOIRIES

Sacrum Caesaris, laquelle aurait été mieux justifiée, sinon prouvée historiquement. Déjà La Thaumassière n'admettait pas du tout cette étymologie fantaisiste, mais elle avait cours au XVIe siècle, qui nous transmit pas mal d'étymologies fondées sur le même principe de l'analogie de prononciation et dont quelques-unes sont encore répétées aujourd'hui.

C'est donc en l'honneur de la déesse Cérès, qui aurait eu autrefois un temple sur la montagne où plus tard devait s'élever Sancerre, qu'on fit sculpter cet emblème agricole sur le monument communal. Il est certain qu'un attribut viticole aurait été plus indiqué et plus intelligible ; mais n'oublions pas que le blason est une science qui voulait être mystérieuse et les savants du XVIe siècle se plaisaient assez souvent à embarrasser leurs lecteurs par des rébus un peu énigmatiques (1).

Si la herse de labour est un emblème qui ne s'explique guère pour Sancerre, une herse de forteresse n'aurait pas été plus justifiée, car cette ville ne fut jamais une forteresse, mais une ville entourée dé murailles, possédant un château comme beaucoup d'autres et forte surtout par sa position. Ce fut probablement le souvenir du siège célèbre de 1573 qui inspira l'imagination de l'artiste de l'Histoire du Berry pour son dessin et il ignorait les documents que nous venons de citer.

(1 ) Dans un Traité des Devises héroïques de 1567 on donne, pour deux exemples de herse de labour, les significations suivantes :

Ëcu de Morlvillier : « La Hersé tenant et liée (par sa corde) à la lettre pythàgorique (Y) démonstre assez que par labeur l'on peut parvenir à vertu (Hac virtuli iter). »

Ecu de Guillaume de Henaut : « Comme la herse donques renverse et égale les motes, aussi peut le bon prince en ses païs par ses lois et ordonnances abattre et exterminer les méchants et mutins qui s'élèvent en malfaisant contre son autorité (Evertit et oequat. ). »

Aucune de ces significations ne peut s'appliquer à Sancerre.


DE LA VILLE DE SANCERRE 275

Ce n'est pas d'ailleurs la première fois qu'on voit se présenter une dicussion au sujet de la herse sancerroisë. L'archéologue Chavaudret (1) s'en occupait déjà en 1860 et nous avons de lui une note manuscrite dans laquelle, après avoir cité La Thaumassière, Poupard, la pierre de 1620, il continue ainsi :

« Cependant, malgré ces monuments écrits et la pierre en question, la ville ayant donné une fête en 1859 pour la réunion du Comice, on vit figurer un grand écusson dans lequel brillait une herse sarrasine. On prétendit que c'étaient les véritables armoiries de la ville, attendu qu'elles étaient prises sur une médaille de Sancerre déposée à la bibliothèque Mazarine. Cette allégation fut confirmée par un ancien archiviste de la préfecture de Bourges alors de passage à Sancerre et qui promit d'en administrer les preuves, lesquelles sont encore à venir.

» Cette erreur était partagée par l'Administration départe(1)

départe(1) Chavaudret (1790-1872), originaire de Paris, fut amené à Sancerre en 1817, comme secrétaire de la sous-préfecture par le comte de.Pons, souspréfet, et son minage avec une demoiselle Vaillant de Guélis le fixa dans le pays. Il fut pendant plusieurs années percepteur à Sancerre, rentra comme secrétaire avec le sous-préfet Mac Nab en 1829, poste qu'il occupa jusqu'en 1846. Sa carrière administrative se termina à la préfecture du Cher comme chef de division et il revint, après sa retraite, à Sancerre où il occupa les loisirs de son active vieillesse à des études archéologiques sur son pays d'adoption.

Pourvu d'une instruction solide, d'un esprit critique avisé, travailleur consciencieux, il compulsa avec passion tous les vieux documents qu'il put se procurer. Deux mémoires importants présentés à la Commission historique du Cher dont il faisait partie, lui valurent tout de suite une réputation méritée dans le monde des archéologues. Ce sont :

1° Observations historiques sur la ville, de Sancerre (1859) ; 2° Essais historiques sur l'époque et la cause de la destruction de la ville de Curto (Gourdon) (1861). Il avait beaucoup étudié cette question de Château-Gordon et Saint-Satur. Il publia ensuite des Causeries Sancerroises, série de monographies d'anciens établissements de la ville. Il fut l'un des premiers à présenter sur cette ville des études historiques sérieusement documentées et son nom mérite de ne pas y être oublié, car il rappela l'attention du monde savant sur cette vieille cité et sur ses origines.


276 LES VÉRITABLES ARMOIRIES DE LA VILLE DE SANCERRE

mentale en ce qui concerne la herse de porte, car on vit à la préfecture de Bourges, dans la salle des séances du Conseil général, parmi les écussons des villes du département, celui de Sancerre portant une herse sarrasine.

» Me fondant sûr La Thaumassière, Poupard, la pierre trouvée en 1820 et principalement sur l'écusson placé à la petite porte extérieure du clocher et indiqué par Poupard, je soutiens que la herse des armoiries de Sancerre était une herse triangulaire ou de labour. »

Nous avons vainement fait des recherches pour retrouver la médaille dont il est question ci-dessus.

Plus tard, en mai 1886, un Sancerrois anonyme adressa une protestation au Journal du Cher « contre » la façon dont ont été travesties les armes de la ville » de Sancerre peintes au frontispice de l'Exposition du » Marché-couvert à Bourges ».

On voit que c'est toujours à Bourges, où elle avait pris naissance par la publication d'un dessin inexact dans l'Histoire du Berry, que l'erreur avait tendance à se continuer et à s'enraciner; aussi nous nous permettrons de féliciter la Chambre de Commerce qui, mieux documentée que ne le fut jadis la Préfecture, a fait représenter, dans la décoration de son nouvel Hôtel, les armoiries de la ville de Sancerre avec leur véritable emblème traditionnel.

En accueillant cette communication, la Société Historique nous aura permis de préciser de façon définitive un petit point d'histoire locale, qui a été à plusieurs reprises controversé pendant le siècle dernier.

MAURICE SUPPLISSON.


LINTEAU DE LA PORTE DE L'ANCIEN BEFFROI DE SANCERRE

Ecusson de gauche : Armes des Comtes de Sancerre de la maison de Champagne — de droite : Armes de la Ville (herse triangulaire, ayant été martelée)

Echelle de 1/10

ANCIEN CADRAN DE L'HORLOGE DU BEFFROI (XVIe SIÈCLE)



NOTES

SUR

quelques bornes anciennes

L'existence près de Bourges d'une borne rappelant le souvenir de l'un des plus anciens et des plus puissants monastères du Berry a paru mériter d'être signalée à la Société Historique. Il aurait fallu, à cette occasion, faire une élude complète des vestiges de cette sorte qui résistent çà et là aux injures du temps et aux bouleversements de la propriété, et dont quelques-uns ont été déjà recueillis aux musées de Bourges. Une communication limitée offrira néanmoins, je l'espère,un certain intérêt, en attendant les développements que d'autres chercheurs pourront donner au sujet.

La borne que je vais décrire se trouve près du village d'Asnières, sur un résidu de l'ancien chemin royal de Bourges à Aubigny par Fussy, à droite de la route nationale n° 140 et au lieu dit les Trois-Rois (ou les Trois Roies pour ravines, selon le vocabulaire berrichon), résidu formant à l'angle du cimetière catholique un carrefour avec le chemin des Quatre-Vents qui tend vers Turly.

C'est un bloc de calcaire compact, vraisemblablement tiré de la carrière voisine de la Gargaudière, dégrossi en forme de pyramide tronquée ; il présente, sculpté en creux sur sa face nord, le monogramme de l'abbaye de


278 NOTES

Saint-Sulpice formé d'une crosse droite accostée de deux S S ; ces signes, de petites dimensions (1 décimètre à peine), sont maintenant, par suite du mouvement des terres, très rapprochés du niveau du sol et cachés par le gazon.

Des bornes semblables existent, m'a-t-on dit, dans les environs; le temps m'a manqué pour m'en assurer ; mais il y a tout lieu de croire à une identification, en raison de la concordance des renseignements qui ont été fournis.

On sait d'ailleurs que, comme l'indique La Thaumassière (1), l'abbaye de Saint-Sulpice possédait de nombreux biens près de Bourges et dans les paroisses de Menetou, La Ghapelle-d'Angillon, Achères, etc. En compulsant les terriers de l'abbaye déposés aux Archives départementales et en s'aidant du plan cadastral, on arriverait probablement à déterminer, avec le relevé de l'emplacement des bornes d'Asnières, l'étendue soit des propriétés foncières de l'établissement religieux autour du village, soit d'une censive, soit de la circonscription dans laquelle les redevances ecclésiastiques étaient perçues directement, ou par le ministre du culte paroissial dont l'investiture lui aurait appartenu.

Ces recherches aboutiraient peut-être à la découverte de la date même de l'opération du bornage.

La trace d'une délimitation analogue est conservée en ce qui concerne les anciennes paroisses d'Ivoy-le-Pré et d'Achères d'avec celle de Boisbelle.

A l'origine, les revenus de l'église d'Ivoy appartenaient aux moines de Saint-Sulpice. L'archevêque de Bourges, Wulgrin, leur en fit confirmer la possession par une charte de 1124, sous la réserve d'un tribut annuel de 20

(1) Livre II, chap. XVI.


SUR QUELQUES BORNES ANCIENNES 279

sols au chapitre métropolitain. La juridiction spirituelle de Saint-Sulpice comprenait également le village de Boisbelle, dont la population très clairsemée ne devint que vers le milieu du XVIe siècle assez importante pour justifier l'érection, tout d'abord, d'une simple chapelle sous le vocable de Sainte-Elisabeth (1542), dont l'official attribua la nomination à l'abbé de Saint-Sulpice (1).

Mais cette succursale ne devait pas suffire à Boisbelle devenu principauté ; et les bénédictins de Saint-Sulpice, qui avaient besoin de la protection du duc de Nevers, seigneur souverain, se prêtèrent à la transformation du titre en paroisse, au moyen d'un démembrement de l'église d'Ivoy-le-Pré. La fixation des limites de la nouvelle circonscription eut lieu pour assurer la perception régulière des dîmes (2).

Plusieurs bornes que l'on peut voir en suivant le chemin rural des Thébaults aux Loges, demeurent les témoins de ce fait historique ; elles ont été respectées parce que la tradition leur donne le nom de bornes communales. L'une d'elles, déplacée dernièrement lors de l'ouverture de la nouvelle voie ferrée d'Henrichemont à Vierzon, a été déposée au Musée municipal de Bourges ; le monogramme, qu'elle porte également en creux, est mieux sculpté que celui de la borne d'Asnières et la crosse présente la particularité d'être recourbée.

Notre Musée lapidaire possède deux autres bornes anciennes découvertes en 1885 par M. L. Roubet sur le territoire de Nérondes.

Sur l'une d'elles, trouvée à l'Étang-Neuf, M. Roubet crut déchiffrer les armoiries de la famille de Bar; l'identification paraît douteuse, d'après l'étude de M. Lenor(1)

Lenor(1) dép. Fonds de Saint-Sulpice, L. 1, C, 2 et 3.

(2) Hipp. BOYER. Histoire du Royaume de Boisbelle.


280 NOTES

mant du Coudray, insérée dans les Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre de 1887.

L'autre, fixée à Pressigny, nous intéresse plus particulièrement en ce qu'elle présente sur l'une de ses faces une croix de Malte et sur l'autre deux S S, et qu'elle dut servir à délimiter des fonds de Saint-Sulpice d'avec ceux de la commanderie des Bordes.

Sans sortir de notre province, je mentionnerai, suivant une note de M. Alfred Chollet, insérée dans les Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, année 1902, l'existence, à l'entour du village de l'Étang de Beaulieu (Loiret), de bornes similaires marquant d'anciennes possessions du chapitre métropolitain de Bourges, avec la croix archiépiscopale accompagnée des lettres SE (1).

Cette note rattache la plantation des bornes en question, ou des premières qu'elles ont pu remplacer dans la

(1) Notre confrère, M. E. Turpin, vient de recevoir d'un correspondant, habitant Châtillon-sur-Loire, sur l'état actuel de ces bornes, d'intéressants renseignements appuyés d'un croquis dont il a l'obligeance de me faire part.

Les anciens du village de l'ICtang ont connu cinq bornes considérées par la tradition comme formant les limites de la Dime. Elles étaient distribuées sur les versants ouest et est de la vallée de la petite rivière des Trappes, passant à Beaulieu et à l'Etang et traversant le Val pour aller se jeter dans la Loire à quelques centaines de mètres.

Les deux qui subsistent encore sont de forme cariée quelque peu irrégulière et passablement endommagées par le temps ; la gelée paraît avoir enlevé bien des éclats de la pierre, sorte de calcaire demi-dur provenant du pays. On ne relève la trace d'une taille que sur la face portant le monogramme S E avec la croix archiépiscopale intercalée ; un trait souligne l'ensemble des caractères. L'une de ces deux bornes se trouve dans des vignes particulières et l'autre à l'intersection de chemins ruraux, sur un pâtis dit le Bois Commun. Celle-ci mieux conservée que la première est un peu plus petite, elle mesure 0 m. 48 au lieu de 0 m. 60 de hauteur totale, c'est-à-dire compris la partie qui repose dans le sol ; la largeur est de 0 m. 25 à 0 m. 28 et la hauteur des lettres d'environ 0 m. 04, celle de la croix atteignant à peine 0 m. 10.


SUR QUELQUES BORNES ANCIENNES 281

suite, à un différend qui surgit entre Etienne Ier, comte de Sancerre, et le Chapitre de Bourges, à propos de l'exercice du droit de chevauchée.

Ce point de notre histoire locale mérite quelques explications.

Le comte de Sancerre avait fait construire des moulins et creuser un étang dans la terre de Beaulieu, qui dépendait du Chapitre. Pierre de la Châtre, archevêque de Bourges, termina en 1158 la contestation qui en était résultée : il fut convenu que le revenu de l'étang et celui des moulins serait partagé entre le Chapitre et le comte qui promettait de ne faire, à l'avenir, aucune acquisition ni aucune construction dans les terres de l'Eglise de Bourges.

Mais en 1174, à la suite de circonstances inexpliquées, il revint sur la parole donnée et fit bâtir une métairie proche l'étang de Beaulieu ; la contestation, cette fois, fut tranchée par le cardinal de Champagne, frère du comte, qui décida que la métairie resterait commune entre le Chapitre et Etienne de Sancerre.

En 1178, nouvel accord inspiré d'un plus large esprit de concession : le comte de Sancerre remit au Chapitre les droits qu'il levait dans les paroisses de Beaulieu et Santranges, ne se réservant que le droit de chevauchée pour lui et ses successeurs, avec une rente de 80 livres que les chanoines lui constituèrent sur leur seigneurie de Beaulieu (1).

La trace de ce droit existe dans la charte de la même année (2) par laquelle Etienne Ier, comte de Sancerre, dé(1) Histoire de Sancerre, par POUPARD, 1777, liv. I, chap. X, et LA THAUMASSIÈRE, Histoire du Berry, liv. VI, chap. XIX.

(2) LA THAUIMASSIÈHE. Les anciennes et nouvelles coutumes locales de Berry et de Lorris, chap. XVII et LXXVI.


282 NOTES

chargeant les habitants de Beaulieu de plusieurs droits et coutumes qu'il levait sur eux, se réserva expressément le droit de les contraindre de le servir dans les guerres que lui et ses successeurs entreprendraient contre les seigneurs de Sully, de Gien, de Decize et leurs sujets des terres de Gien, d'Argent, de La Chapelle, de SaintGondon, de Jars, des Aix, de Germigny et autres. On voit, par ces détails, l'importance pour le comte de Sancerre du droit de chevauchée et la nécessité qu'il y avait à fixer l'étendue de territoire sur lequel il pouvait l'exercer.

Cet ancien droit seigneurial n'était autre, en somme, que l'extension du ban et de l'arrière-ban, c'est-à-dire de l'obligation pour les vassaux et arrière-vassaux de répondre à l'appel du suzerain qui marchait contre l'ennemi.

Parmi les sens du mot chevauchée, celui d'incursion armée rappelle bien ce qu'elle était aux premiers temps de la féodalité.

Les anciennes coutumes font mention d'une charge spéciale analogue pour les titulaires de fiefs, qui devaient fournir personnellement au suzerain un roussin ou cheval de service avec armes complètes. Ce droit, levé par le bénéficiaire seulement une fois dans sa vie sur un même fief, fut dans la suite converti en une somme d'argent (1).

Ces quelques explications sur les diverses reconnaissances seigneuriales relatives à l'organisation féodale de la force armée, suffisent pour achever de démontrer l'intérêt que les anciennes bornes, du genre de celles dont nous nous occupons, offrent au point de vue purement historique.

(1) Coutumes de Lorris, chapitre des fiefs, art. 75.


BORNE D' HENRICHEMONT

BORNE D' ASNIERES



SUR QUELQUES BORNES ANCIENNES 283

Pour conclure, qu'il me soit permis de demander que la borne trouvée sur le territoire d'Asnières vienne rejoindre au Musée celle d'Henrichemont, moins fruste, mieux travaillée.

La Commission de cet établissement, avertie de l'existence de ce vestige, n'hésitera pas à faire le nécessaire dans le but de le soustraire à une destruction inévitable dans un temps plus ou moins prochain.

E. GODON.



CATALOGUE DES PUBLICATIONS

DE LA SOCIÉTÉ

De 1852 à 1912

Commission Historique du département du Cher

Année 1852, nos 1 et 2, fasc. de 57 pages prix. 1 fr.

— 1854, n° 3, fasc. de 25 pages (incomplet) » 50

- 1856, n° 4, fasc. de 30 pages avec gravures » 75

Mémoires de la Commission Historique du département

du Cher

1er série, années 1857 et 1860,1er vol. en 2 fasc (épuisé) » »

— année 1801, fasc. de 64 pages avec gravures et planches 1 »

— — 1864, 1 fasc. de 285 pages, in-8° raisin 2 50

Mémoires de la Société Historique, Littéraire et Scientifique

du Cher

2e série, 1er vol., année 1868, XX-392 pages, in-8° carré 5 »

— 1e — — 1874, XVI-373 — — 5 »

— 3e — — 1876, XXVII-323— — 5 "

3e série, 1er — — 1878, 1 vol. in-8° colombier de 400 pages avec gravures (épuisé) » »

— 2e — — 1882, un vol. en 3 fasc. in-8° colombier, 400 pages 7 »

4e série, 1er — — 1884, in-8° raisin, XX-405 pages 6 »

— 2e - — 1886, — XX-387 — 5 »

— 3e — — 1887, — 346 — .... (édition épuisée) » " - 4e - - -1888, - XXIII-335— 6 »

— 5e — — 1889, — XXII-380 - (édition rare) 8 »

— 6e — — 1890, — XXIII-328— — 8 »


286 CATALOGUE OU PRIX-COURANT DES PUBLICATIONS

— 8= - — 1892, — XXIII-235 — (édition rare) 8 »

- 9e - - 1893, — XVII-210 — ....(épuisé) » »

— 10e - - 1895, — XVII-335 - ....... (édition rare) 8 »

— 11e — — 1896, — XVII-347 — 6 »

— 12e — — 1897, — XVI-233 — 6 »

— 13e — — 1898, — XVI-314 — 4 »

— 14e - — 1899, - XVI-280 — 6 »

— 15e — — 1900, - XXVIII-269 — 6 »

— 16e - — 1901, - XXVIII-254 — 3 "

— 17e - — 1902, - XXXIV-352 — 6 »

— 19e - - 1904, — XVIII-310 — 4 »

— 20e - — 1905, — XVIII-406 — 6 »

- 21e - — 1906-1907, - XVIII-328 — 5 »

Monuments Gallo-Romains de la ville de Bourges. Fragments d'architecture et de sculpture provenant des fondations de l'ancienne enceinte. — 12 planches litbographiées

de 0m40 sur 0m54 prix. 6 fr.

Réduction de 50 % sur les prix indiqués ci-dessus, en faveur des

Membres de la Société, pour les volumes antérieurs à 1900 jusqu'à concurrence du disponible.

N. B. — Les prix ne sont portés qu'à titre d'indication et né comportent aucun engagement de la part de la Société.




Bulletins Mensuels

DE LA SOCIÉTÉ

N° 36 — JUIN 1911

Séance du 18 Mai 1911

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÊQUE, PRÉSIDENT

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

MM. Albert Mornet et Ponroy se sont excusés de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.

M. le Président donne connaissance à la Société d'une note ■de M. Déribéré-Desgardes, dans laquelle celui-ci analyse succinctement un certain nombre d'almanachs de la fin du XVIIIe siècle. Parmi ces almanachs, les uns concernent le Berry, d'autres étaient destinés au département de l'Indre, un certain «ombre enfin s'appliquent à la France entière. Leurs sommaires sont tenus par la Société à la disposition des personnes qui, par leurs travaux, peuvent être amenées à consulter ce genre de documents.

La parole est donnée à M. Paul Gauchery pour une communication relative au lieu où ont été déposés, à la suite de l'embaumement de Charles VII, le coeur et les entrailles de ce roi.

Le château de Mehun-sur-Yèvre, un des séjours favoris du duc Jean de Berry, fut complètement reconstruit par ce prince qui édifiait en même temps le palais de Bourges et la Sainte-Chapelle.

Son neveu et son héritier, le roi Charles VII, séjourna souvent •dans ces deux endroits. C'est à Mehun qu'en 1422 on lui apporta la couronne de France, alors que les Anglais occupaient la plus grande partie du royaume. On appela alors Charles VII le roi de Bourges.

On sait que les dernières semaines de sa vie se passèrent à Mehun. Quelques heures après son décès, 22 juillet 1461, les barbiers-chirur-


giens, les apothicaires de Mehun et de Bourges ouvrirent son corps. et l'embaumèrent, les artistes moulèrent son visage, et on le transporta à Paris, puis à Saint-Denis, où on lui fit faire des funérailles solennelles (1).

On savait bien que le corps de Charles VII et celui de Marie d'Anjou, sa femme, étaient sous une magnifique sépulture à Saint-Denis, mais on ne savait pas où avaient été portées les entrailles du roi. Lejournal d'ambassadeurs florentins envoyés à Louis XI à la fin de 1461 nous en informe. Ils traversent le S.-O. de la France, passent dans le Berry pour se rendre à Tours. Le texte italien du journal a été édité dans « l'Archivio storico italiano » (3e série t. I, p. 22). Après avoir passé un jour à Bourges où ils donnent de curieux détails concernant la cathédrale, la Sainte-Chapelle, l'hôtel JacquesCoeur, ils arrivent le 19 décembre à Mehun. Nous laissons la parole au traducteur, M. Ubicini : (V. C. R. des travaux de la Société du Berry, 1864-65).

« Nous sommes partis le 19 à 22 heures de Bourges et nous sommes » arrivés à un château nommé Mehun-s-Yèvre ou Evre qui se trouve " au bord d'une rivière qu'on appelle Evre : 8 milles. C'est dans ce châ» teau qu'est mort le feu roi Charles, c'est là aussi qu'il a été cou» ronné. La tombe de ce roi se trouve (cordis et viscerum) dans » l'église Notre-Dame du dit château, mais le corps a été transporté » à l'abbaye de Saint-Denis, près Paris. »

Le mot tombe donné par le traducteur a été l'objet d'une très juste observation de notre collègue M. E. Turpin ; il ne l'end pas en effet complètement le sens du mot sepoltura. En Italie, comme en France, il signifiait au XVe, comme il signifie encore aujourd'hui, le lieu où on enterre ; par extension, il peut s'étendre aussi à un monument où repose un corps. Il en est de même pour le mot château employé par le traducteur pour castello qui signifie petite ville ceinte de quelques murailles. Les ambassadeurs l'emploient pour tous les. pays qu'ils traversent : Varennes, Saint-Pourçain, Montluçon, Dunle-Roy, Vierzon, etc. Nous n'avons pas trouvé ailleurs mention de cette sépulture. Mathieu Descouchy, dans ses Chroniques, dit seulement, tom. II, p. 425 : « Vous devez savoir que apprez son tré» passement le corps de ce très crestien roy fut ouvert puis ses » entrailles mises et posées en certain vaissel à ce fait et ordonné » tout propice. »

Nous ne savons pas quelle pouvait être la sépulture dans l'église de Mehun renfermant ce «vaissel». Les ambassadeurs, qui y passent 5 mois après la mort de Charles VII, ont vu cette sépulture; c'est même la seule chose qu'ils signalent de leur passage dans ce pays. Ces sépultures que Ton appelle monument du coeur étaient souvent aussi importantes que les sépultures contenant le corps du défunt : pour Philippe VI, son corps est. à Saint-Denis, ses en(1)

en(1) possède les noms et les comptes détaillés des gens employés à ces. funérailles à Mehun, Paris, Saint-Denis.


trailles aux Jacobins de Paris. Ce dernier monument est au musée dû Louvre ; c'est un gisant comme celui de Saint-Denis : on voit le roi tenant de sa main gauche, sur sa poitrine, un petit sac en peau de daim contenant ses entrailles, le tout en marbre blanc.

Jean le Bon, mort en Angleterre, a eu la sépulture de son corps à Saint-Denis, celle de ses entrailles aux Célèstins dé Paris.

Charles V a eu la sépulture de son corps à Saint-Denis, celle de son coeur à Rouen ; c'est aussi un gisant qui tient son coeur sur sa poitrine.

Sa femme Jeanne de Bourbon a eu sa statue détruite pendant la Révolution: Celle qui la remplace actuellement provient des Célèstins où elle était représentée couchée, tenant ses entrailles dans un petit sac sur sa poitrine.

Il reste peu dé chose du monument de Charles Vil et de Marie d'Anjou à Daint-Denis. Le 17 octobre 1793, les révolutionnaire* s'acharnaient à la destruction de ce tombeau que nous connaissons par les dessins de Guaignières. Son soubassement rappelait celui du tombeau du duc de Berry.

Les figures de Charles VII et de Marie d'Anjou purent être sauvées par Lenoir qui en lit deux bustes qui sont à présent au musée du Louvre. Ce sont de très beaux morceaux de sculpture dont nous ne connaissons pas l'auteur.

M. le Président remercie M. P. Gairchèry de cette intéressante communication sur un curieux point de notre histoire locale.

M. le Président donne lecture de quelques nouvelles pages de la Monographie de Chalivoy-Milon par MM. les abbés Vilairè et Lelièvre. Les auteurs en sont arrivés au XVI° siècle.

Dans un 1er paragraphe, il est parlé des causes générales qui apportaient alors la misère en France, en Berry, tout spécialement dans la contrée de Dun-le-Roi, et par conséquent à Chalivoy-Milon. Guerres, bandes de pillards, troupes régulières, rançons, taxes de guerre, mauvaises récoltes, longs et durs hivers, mortalité des bestiaux, pestes et fléaux de toute sorte désolaient tour à tour le pays.

Au 2e paragraphe, sont relatés dés faits d'administration ecclésiastique et spirituelle. A Chalivoy, le prieuré est administré par un prieur régulier au nom de l'abbé de SaintSulpice-lès-Bourges, et la paroisse par un prêtre séculier avec le titre de vicaire perpétuel au nom dudit abbé en sa qualité de curé primitif. Tout ce siècle, nous enregistrons une série de réclamations, de procès, de transactions et accords entre l'abbé et ses vicaires perpétuels, sur la situation matérielle de ceux-ci, Peu à peu se précisent les droits de chacun. En 1544, a lieu une nouvelle consécration de l'église, toujours


sous le vocable de S. Sylvain. Nous assistons aussi à la nomination de plusieurs curés et prieurs de Chalivoy et à la prise de possession et installation de quelques-uns. Cette communication sera continuée à la prochaine séance.

Publications reçues depuis l'impression du dernier Bulletin :

Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, n° 1, 1911.

Revue horticole de la Société d'horticulture et de botanique des Bouches-du-Rhône, avril 1911.

Proceedings of the american philosophical Society held at Philadelphia for promoting useful Knowledge, octoberdecember 1910.

Bulletin de. la Société d'études des Hautes-Alpes, 3" trimestre 1910.

Revue du Berry et du Centre, mai 1911.

Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, 1re livraison, 1911.

Bulletin de la Société archéologique de Sens, t. XXV, année 1910.

Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, 1910-1911.

Lignières-en-Berry, juin et juillet 1908.

Mémoires de la Société Eduenne, t. XXXVIII, 1910.


N° 37 — JUILLET 1911

Séance du 29 Juin 1911.

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÈQUE, PRÉSIDENT

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

M. Devaut s'excuse de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.

Présentation est faite d'un nouveau membre associé ; il sera voté sur son admission à la prochaine séance.

M. Hardy donne lecture d'une série de 24 lettres, datées de 1764, qu'il a retrouvées dans le fonds de TOfficialité, aux Archives départementales du Cher. Elles constituent un précieux document pour l'histoire des moeurs du XVIIIe siècle. Elles nous font connaître un fort curieux personnage, brutal, insolent, pervers , fou de passion, qui, dans ses pires errements, est incapable de se libérer d'une éducation ecclésiastique et littéraire assez avancée. Elles nous éclairent en même temps sur certaines tendances, sur certains secrets — et non des plus nobles — du temps. Sans doute serait-il abusif d'en tirer argument, dans l'état actuel de nos connaissances, mais on ne peut nier que de telles découvertes soient fort utiles : les documents administratifs ne manquent pas, les documents moraux ne sont jamais abondants; ils sont pourtant d'une importance essentielle, et, si nous arrivions un jour à posséder beaucoup de textes comme ceux que nous a lus M. Hardy, nous serions bien plus près de comprendre le XVIIIe siècle, son âme secrète, sa vraie vie.


M. le Président remercie M. Hardy des très curieux documents qu'il a bien voulu communiquer.

Il poursuit ensuite la lecture du chapitre Vil de la Monographie de Chalivoy-Milon, par MM. les abbés Lelièvre et Vilaire.

Cette troisième partie traite d'aveux et dénombrements, ceux-ci avec foi et hommage. Les religieux seront seigneurs de Chalivoy : bourg et majeure partie de la paroisse, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Le seigneur d'Ysserlieux rend foi et hommage au seigneur de Blet. Les religieux sont exempts de la juridiction des ducs de Berry et autres seigneurs, parce que l'abbaye de Saint-Sulpice est de fondation royale.

Après les « foi et hommage » viennent les actes de « reconnaissance ». Ce sont successivement les reconnaissances à l'abbaye de Saint-Sulpice faites pour des « tennements » de terres par différents particuliers. Ces pièces sont tirées du fonds de Saint-Sulpice, prieuré de Chalivoy-Milon, aux Archives du Cher, et des archives d'Ysserlieux.

Enfin, ce sont différents arrentements consentis par les Religieux de Saint-Sulpice à des paroissiens de ChalivoyMilon, de terres et de dîmes appartenant au prieuré dudit lieu.

Publications reçues depuis l'impression du dernier Bulletin :

Revue horticole de la Société d'horticulture et de botanique des Bouches-du-Rhône, mai 1911.

Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, t. XXXVII, 1908-1910.

Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires de Picardie, 1er trimestre 1911.

Mémoires de la Commission des Antiquités du département de la Côte-d'Or, t. XV, 4e fascicule 1909-1910.

Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXIe vol., 3e livraison, 1911.

Annales de la Société académique de Nantes et de la LoireInférieure. 9e série, 1er vol., 2e semestre 1910.

Revue du Berry et du Centre, juin 1911.


Revue du Berry et du Centre, bulletin du musée municipal de Châteauroux, avril 1911.

Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. XV, 3e et 4e trimestres 1910.

Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 3e série, 1er trimestre 1911.

Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 3° livraison 1910.

Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. II, 4e trimestre 1910.

Annales de l'Académie de Mâcoh, 3e série, t. XIV, 1909.

Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1910.

Lignières-en-Berry, août 1908.



N° 38. — OCTOBRE 1911.

Séance du 20 Juillet 1911

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVQUE, PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

MM. Albert Mornet, Paul Gauchery et A. Dumonteil se sont excusés de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.

M. Galletier, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé des lettres, professeur au Lycée de Bourges, présenté par MM. Gandilhon et Hardy, est nommé membre associé

M. le Président fait connaître que M. Beaubois a été promu officier de l'Instruction publique et que M.Bailly a été nommé officier d'Académie; il leur adressé les félicitations de la Société.

M. le Président donne connaissance d'une lettre de M. Jean Baffier, fondé de pouvoir de la Fédération régionaliste française, qui sollicite le patronage de la Société historique en vue du Congrès régionaliste qui doit se tenir à Bourges le 15 et 16 septembre prochain.

Après discussion, il est décidé que la Société historique prêtera son appui moral à ce mouvement et qu'elle prie instamment ses membres de prendre part aux séances qui auront lieu à cette accasion.

M. Hardy donne lecture d'un travail sur les Presbytères berrichons au XVIIIe siècle.

A ne consulter que les textes officiels, la fin du XVIIe siècle marque un progrès sensible dans la situation économique et juridique du bas-clergé : par exemple, l'édit de 1695 ordonna de fournir aux Curés « un logement convenable ». Mais l'examen des faits prouvé le contraire : en ce qui regarde le logement, les desservants des villages ont été bien moins favorisés au XVIIIe siècle qu'aux siècles précédents.

Avant le XVIIIe siècle, beaucoup de presbytères sont


construits par les décimateurs ou les seigneurs. Kl ce sont, le plus souvent, de belles et confortables maisons (SaintMarcel, Saint-Christophe-en-Boucherie, Saint-Léger, Saint Gtrmain-du-Puy, Osmoy, etc.).

Au XVIIIe siècle, la charge des presbytères retombe, en grande partie, sur les paroisses, et l'édit de 1695 est interprété dans le sens le plus étroit. Les réparations sont rares, et dans tous les cas limitées au plus pressé. Partout, dans les vieux presbytères les toits s'écroulent, les murs se lézardent, les fenêtres sont crevées, le vent souffle et la pluie tombe (Crosses, Chalivoy-Milon, Vornay, Mérigny, Léré, Landy, etc.). Le gros de la dépense est consacré à la solidité, c'est-à-dire à l'intérêt propre de la paroisse, qui diminue ainsi les chances de réparations.

Surtout, les paroisses retardent le plus possible fa construction de nouveaux presbytères et les restreignent à quelques pièces indispensables (Morogues, Saint-Georges-surArnon, etc.).

Le résultat le plus clair de l'édit de 1695, c'est d'avoir mis aux prises les curés et leurs paroissiens, et l'erreur de ses auteurs est d'avoir voulu remédier au changement des moeurs par une aggravation des lois.

M. le Président remercie M. Hardy de la très intéressante étude qu'il vient de lire et qui sera insérée au prochain volume des Mémoires.

M. Turpin continue la lecture de l'ouvrage de M. Cartier de Saint-René sur la Seigneurie et l'ancien canton de SaintFlorent. Après avoir décrit l'organisation générale, l'auteur aborde les monographies des communes du canton en commençant par le chef-lieu.

Saint-Florent, en raison du gué du Cher, dut être occupé déjà par les Gaulois. La voie romaine de Bourges à Poitiers y traversait la rivière. C'était le Viens aurais dont parle La Thaumassière. Mais ce ne fut que vers 1840 que l'exploitation des mines de fer amena un développement considérable et d'un village de 600 habitants fit une ville de plus de 4.000.

Du château de Saint-Florent du XV° s., il ne reste que l'entrée. Les bâtiments actuels, de style Louis XII, ont été construits il y a 50 ans. L'église est moderne, de style byzantin. L'ancienne église, dont l'abside était du XIe s., fut démolie en 1850 ; le clocher avait été abattu en 1793.

L'auteur n'oublie pas Massoeuvre, aujourd'hui modeste village, qui fut autrefois le siège d'une seigneurie ayant appartenu en 1200 aux princes de Culan et de Saint-Palais.


M. Cartier de Saint-René analyse ensuite les éphémérides de Saint-Florent de 1789 à nos jours et relève les faits les plus intéressants pour l'histoire locale.

Quelques pages sont ensuite consacrées à Civray, la plus vaste commune de l'ancien canton. C'était aussi la plus peuplée en 1793, puisqu'elle comptait 1.156 habitants ; aujourd'hui elle en a à peine 70 de plus. Comme Saint-Florent, elle était traversée par la voie romaine. Sur son territoire se trouvent plusieurs tumulus et d'anciens retranchements importants.

Le bourg n'a de remarquable que l'ancienne grange des dîmes de Saint-Sulpice de Bourges, dont dépendait le prieurécure de Civray. L'église et.la tour massive qui sert de clocher sont du XI° s. et ont été remaniées au XVIIe.

La paroisse de Civray était presque entièrement de la seigneurie du Coudray, propriété au XVe s. des du Puy Monin, puis de la famille Gelais-Lusignan qui fournit des rois de Jérusalem et de Chypre.

Jusqu'en 1789, Civray a été le siège de la justice du Coudray dont les baillis étaient des hommes de loi d'Issoudun.

M. le Président remercie l'auteur de ces notes précieuses pour notre histoire locale par les documents qu'elles offrent, aux chercheurs.

Publications reçues depuis l'impression du dernier Bulletin :

Mettensia VI. Mémoires et documents publiés par la Société nationale des Antiquaires de France, fascicule 2, 1910.

Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, XXXIIIe volume, 1910.

Bulletin archéologique, historique et artistique de la Société archéologique de.Tarn-et-Garonne, tome XXXVIII, 1er, 2e, 3e et 4e trimestres 1910.

Tables méthodique et alphabétique des XXXVI tomes du Bulletin archéologique (1869-1909) de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne.

Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, n° 2, 1911.

Congrès des Sociétés savantes à Caen : I. Discours prononcé à la séance de clôture du Congrès le samedi 22 avril 1911 par M. Vidal de la Blache ; II. Discours prononcé à la séance de clôturé du Congrès par M. Camille Bloch.

Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1910.


Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Corrèze, tome XVII, 2e partie, 1910.

Smithsonian Institution. Report of the progress and condition of the U. S. National Museum for the year ending June 30, 1910.

Revue horticole de la Société d'horticulture et de botanique des Bouches-du-Rhône, juin, juillet, août 1910.

Lignières-en-Berry, septembre, octobre 1908.

Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, année 1910, 64e volume.

Revue du Berry et du Centre, juillet-août-septembre 1911.

Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, tome VI, août 1911.

Revue du Berry et du Centre, bulletin du Musée municipal de Châteauroux, juillet 1911.

Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXIe volume, 4e livr., 1911.

Mémoires de la Société d'émulation d'Abbeville, 4e série, tome VII, 1re partie, 1911.

Annual report of the board of regents of the Smithsonian Institution, 1909.

Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, Ier trimestre 1911.

Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. X, 1910.

Société d'émulation d'Abbeville, bulletin trimestriel, 2, 1911.

Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires de Picardie, 2e trimestre 1911.

Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, 2e livraison 1911.

Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Table des dix dernières années, par G. Mathieu, 1900-1910.

Procès-verbaux des séances de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, XXII, 1909.

Proceedings of the american philosophical Society held al Philadelphia for promoting useful knowledge, janvier-avril, 1911.

Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, 2e trimestre 1911.

Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, XXIVe volume, Ier fascicule 1911.

Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. XXXIX, 1909.

Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique du département de Conslanline, 1er volume de la Ve série, année 1910.


N° 39. — NOVEMBRE 1911.

Séance du 26 Octobre 1911.

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÊQUE, PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. Ponroy s'est excusé de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président se fait l'interprète de la Société pour adresser des félicitations à M. le Dr Maurice Leprince, membre titulaire, qui vient d'être promu officier de la Légion d'honneur.

M. Edouard Brody de Lamotte a fait hommage à la Société d'un exemplaire de la « Généalogie de la famille Rollet, par M. Louis Rollet », qu'il a revue et augmentée. Des remerciements lui sont adressés.

M. A. Gandilhon, archiviste du département, remet également à la Société historique son « Rapport sur le Service des Archives départementales du Cher » pour l'année 1911. Il y fait mention d'un don de 102 documents par M. Henri Jacquemet, et, à cette occasion, il adresse « un pressant appel aux descendants des vieilles familles, aux anciens magistrats, aux officiers ministériels, aux membres de l'enseignement, en un mot, à tous ceux qui pourraient détenir des titres concernant le Berry » pour qu'ils veuillent bien suivre cet exemple

Le cinquantième Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, se tiendra à la Sorbonne au mois d'avril 1912. Dès maintenant, le Secrétaire de la Société historique tient à la disposition des personnes qui désireraient y prendre part, le programme arrêté par le Comité des travaux historiques et scientifiques.

M. le Président croit devoir rappeler en quelques mots là part prépondérante que la Société historique a prise au Congrès régionaliste qui s'est tenu à Bourges au mois de septembre dernier, sous les auspices de Jean Baffier.


C'est en effet M. le Dr Albert Leprince, ancien Vice-Président de la Société historique, qui a été appelé à présider le Congrès au lieu et place de M. Ponroy, empêché. C'est à lui qu'incomba l'entière préparation du programme. Son précieux concours, apprécié comme il convenait par tous ceux qui ont assisté au Congrès, a grandement contribué à la réussite de cette manifestation de l'idée régionaliste ; il y a d'ailleurs présenté un rapport substantiel sur la question du Caractère berrichon.

Nous devons aussi mentionner spécialement M. A. Hervet, président de la Chambre de Commerce, membre de la Société, pour les deux rapports très remarqués dans lesquels il a traité la question de l'Elargissement du Canal de Berry et celle de la Création d'un Camp d'instruction à Avord.

Un autre membre de la Société, M. Turpin, a pris également une part active au Congrès par sa communication intitulée : « Notes sur le langage berrichon ». Cette étude de l'idiome si pittoresque de notre province a permis à l'auteur d'aboutir à cette conclusion qu'il est possible et même désirable d'instituer une grammaire du langage berrichon, qui ne doit pas être abandonné à la fantaisie des poètes et des romanciers.

Une librairie de Londres offre de vendre à la Société un manuscrit italien du XVIIe siècle contenant la monographie du Duché de Berry détachée d'un ouvrage complet intitulé : « Minutissima descritlione geografica, istorica e politica falta nell accademia de nobili Veneti sopra il Governo d'Orléans nella Francia », ouvrage que le vendeur déclare être resté inédit et qui faisait, en dernier lieu, partie de la collection de Sir Th. Phillipps, n° 9473.

M. Turpin a été chargé de donner son avis sur ce document. De son examen, il résulte qu'il s'agit plutôt d'un abrégé de l'Histoire du Berry de Chaumeau publiée dès 1566, avec certains développements biographiques paraissant puisés dans d'autres ouvrages de documentation générale, que d'une oeuvre vraiment originale. Il présente cependant un certain intérêt en raison de son origine étrangère et des appréciations qui se rencontrent sous la plume du compilateur.

La Société prie M. le Président de s'inspirer de ces appréciations pour répondre à l'offre de vente dont il s'agit.

Il existe à Bourges au n° 10 de la rue des Beaux-Arts (Via aurea au XIIIe siècle, rue Trompette du XVIe siècle jusqu'à nos jours) une maison de pierre dont le pignon donnant


sur la rue vient d'être dégagé, grâce à l'entremise et aux soins de M. P. Gauchery.

M. P. Gauchery donne à la Société d'intéressants détails sur cet immeuble et les travaux qui viennent d'y être exécutés.

M. le marquis de Chaumont-Quitry, propriétaire de cette maison, est, par surcroît, un artiste délicat qui appréciait bien son curieux hôtel.

Il a bien voulu faire exécuter les travaux nécessaires pour mettre au jour ce beau spécimen de l'architecture des XIIIe, XVe et XVIe siècles.

Cette maison, autrefois le prieuré de Saint-Georges, appartenait à l'abbaye Saint-Sulpice, de Bourges. C'était une des dépendances intra muros de ce grand monastère. Elle servait, à la fois, de lieu de refuge en cas de siège et de vastes celliers et magasins où s'abritaient les redevances en nature du monastère.

L'abbaye avait le privilège de recevoir les archevêques de Bourges la veille de leur première entrée solennelle dans la ville. La tradition rapporte qu'ils faisaient une station à la chapelle Saint-Georges dans le trajet de Saint-Sulpice à la Cathédrale.

Au XVIe siècle, cet ancien prieuré fut la propriété des Colladon, dont l'un d'eux, Léon Colladon, fut échevin de Bourges en 1542. Il resta dans cette famille jusqu'en 1572 où Germain et Nicolas Colladon, ministres réformés, furent obligés de quitter définitivement la ville pour se réfugier à Genève en compagnie du célèbre professeur François Hotman (successeur de Cujas), de Hugues Dauneau, son collègue, etc., etc. Le Conseil des Deux-Cents confia à Germain Colladon la rédaction des lois civiles de Genève où l'on trouve beaucoup d'analogie avec la coutume du Berry. Le nom des, Colladon fut porté à Genève par des jurisconsultes et des médecins, il se perpétua jusqu'à nos jours, car un physicien de ce nom, célèbre par ses expériences sur l'acoustique, nous est contemporain.

C'est dans la grande salle de cette maison que les Colladon et autres ministres protestants prêchèrent la religion réformée.

On trouve trois époques dans cet édifice.

XIIIe siècle : Le sous-sol et les baies de l'étage qui le surmonte accusent la première moitié du XIIIe siècle Le soussol voûté sur une épine de colonnes cylindriques est divisé


en 6 travées avec arcs ogives saillants simplement épannelés. Il est éclairé sur les 4 façades par 10 ouvertures en tiers point. On y accède par la cour au moyen d'une descente en partie remblayée aujourd'hui. Cette pièce paraît avoir été destinée à recevoir les redevances et en particulier les vins que percevait l'abbaye. Sa disposition et sa construction sont à peu près identiques aux celliers du Chapitre de la Cathédrale (Grange des dîmes). Ces deux constructions sont de la même époque.

Un étage élevé au-dessus de ce sous-sol et de même surface que lui, comprenait une magnifique salle prenant probablement jour sur les 4 faces, comme celle du sous-sol. Il reste encore les 3 belles baies en tiers point que nous voyons sur la rue. La baie du milieu est plus large et plus haute que les deux autres. Les arcs composés de gorges et de boudins cylindriques établis dans l'épaisseur du mur reposent sur des colonnes dont les chapiteaux et les bases indiquent la première moitié du XIIIe siècle. Les fûts cylindriques placés devant des gorges profondes sont complètement détachés d'elles. L'archivolte extérieure, qui les couronne, repose sur deux culs de lampe formés de deux têtes énergiques dont les cols s'arrachent de l'abaque commune aux chapiteaux voisins. Le tympan plein qui était mouluré et probablement sculpté a disparu ainsi que son support central. On en retrouve un morceau sur un des supports latéraux.

Cette salle possédait-elle des ouvertures et des cheminées sur les autres façades ? C'est probable ; mais il n'en reste plus trace, car au XVIe siècle, les façades latérales ont été percées par cinq fenêtres et une porte ; en outre, un bâtiment est venu se joindre au pignon opposé à celui de la rue.

Le 3e étage établi dans la pointe de pignon, devait être éclairé par des lucarnes, parce que l'on trouve dans les deux pignons deux grandes cheminées dont les bases et chapiteaux accusent aussi le XIIIe siècle, mais un peu plus avancé que les ouvertures en tiers point de la grande salle.

Au XVe siècle, l'édifice a un autre usage : on bouche les trois belles baies du pignon, on établit dans la baie de gauche une fenêtre rectangulaire à meneaux moulurés (elle vient d'être démolie pour dégager la baie du XIIIe siècle) ; dans la grande baie centrale on bâtit une cheminée ; par contre, au 3e étage, on démolit les cheminées du XIIIe siècle de la pointe de pignon pour ouvrir une grande fenêtre à meneaux croisés et une plus petite à côté.


Au XVIe siècle, les ouvertures du pignon restent bouchées, mais on ouvre sur les faces latérales ces riches ouvertures à meneaux croisés et aussi une belle porte donnant sur un palier ou terrasse. Ces ouvertures sont ornées de moulures et de sculptures qui rappellent d'une façon frappante ce que Bochetel fit exécuter à sa maison (depuis hôtel Cujas) et à son château de Castelnau : c'est l'époque de l'hôtel Lallemant (sous Jean Lallemant le jeune) : tout ceci se rapporte au règne de François Ier.

Aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, on accédait à la grande salle et aux étages supérieurs probablement par une vis. Au XVIe siècle, la vis disparaît et est remplacée par un large emmarchement avec terrasse sur toute la façade orientale. C'est à la famille Colladon qu'il faut attribuer ce dernier remaniement.

Au XVIIIe siècle, cette maison appartient à la famille de Bonnault de Villemenard ; elle n'en est pas sortie, M. le marquis de Chaumont-Quitry ayant épousé Mlle de B. de Villemenard.

La suite de l'ordre du jour est renvoyée à la prochaine séance.

Publications reçues depuis l'impressicn du dernier Bulletin :

Bulletin de la Société académique de Brest, 2e série, t. XXXV, 1910-1911.

Revue horticole de la Société d'horticulture des Bouchesdu-Rhône, septembre 1911.

Revue du Berry et du Centre, octobre 1911.

Revue du Berry et du Centre. Bulletin du Musée municipal dé Châteauroux, octobre 1911.

Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, 1er trimestre 1911.

Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXIe vol., 5e livraison 1911.

Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Châlons-sur-Marne, 2e série, t. IV, 1re partie, 1911.

Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques. 1re livraison, année 1911.

Comité des travaux historiques. Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements tenu à Paris en 1910, section des sciences.


Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais, nos 1-7, 1911.

Proceedings of the american philosophical Society held at Philadelphia for promoting useful Knowledge. JulyAugust 1911.

Comité des travaux historiques et scientifiques. Bulletin historique et philologique, année 1910, nos 3 et 4.


N° 40 — DECEMBRE 1911

Séance du 23 Novembre 1911.

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÊQUE, PRÉSIDENT

Le procès-verbal delà précédente séance est lu et adopté.

MM. A. Mornet et Pierre Dubois de la Sablonière se sont excusés de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.

A propos des vestiges extérieurs de l'ancien prieuré de Saint-Georges mis au jour par les soins de M. P. Gauchery, M. Gandilhon donne lecture de passages de Catherinot et du Journal de Jean Glaumeau relatifs à la maison Colladon.

« Vers 1541, M. Germain Colladon, célèbre avocat à Bourges, mais qui depuis se retira à Genève, faisant creuser un puits dans la maison sise derrière l'église des Carmes et qui est à la tête de la rue de Goursalon et de la rue des TroisTrompettes et qui servoit d'église aux Bénédictins de S. Sulpice de Bourges vers l'an 900, trouva plusieurs fragmens de marbre, une statue de marbre, une urne mortuaire et plusieurs médailles romaines. Cette maison est à présent à M. de la Chappelle, doyen de nos antécesseurs dont je parleray cy-après. »

(CATHERINOT, Bourges souterrain, p. 3.)

« M. de la Chappelle, sieur du Pleix, doyen des antécesseurs de Bourges, faisant bâtir vers 1670 un logis sur la rue de Court-Salon trouva à deux toises de profondeur une porte qui sortoit sur cette rue. Ce logis appartenoit en 1545 aux


Coladons et vers 900 au Monastère de la Nef, autrement a l'abbé et aux Bénédictins de S. Sulpice. J'en ay parlé cy-dessus. » (Id., p. 7.)

« En la mesme année [1562 n. st ], le mescredi XIIIIe jour de janvier, je laissay l'église du Pape et me fis recepvoir à l'église des Chrestiens et fus reçu au lieu là où on faisoit communément lespresches et exortations, c'estoit en la par - roisse de la Forchault, au logis qu'avoit faict bastir ung advocat de ceste ville, monsieur maistre Germain Coulladon, pour lors demorant à Genesve. »

(Journal de Jean Glaumeau, p. 123).

M. Robert Gauchery présente ensuite des plans et croquis de la maison Colladon qui lui permettent d'ajouter d'intéressants commentaires aux explications précédemment données par M. P. Gauchery.

M. le Président dépose sur le bureau, à la disposition des sociétaires, de nouvelles analyses faites par M. le Dr P. Déribéré-Desgardes d'almanachs de la fin du XVIIIe siècle, dont il a déjà été question au bulletin mensuel n° 36.

M. le Président fait connaître que la 36e réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements se tiendra à Paris, le mardi 9 avril, à l'Ecole nationale des Beaux-Arts, rue Bonaparte, n° 14.

M. Raoul Mortier, par l'intermédiaire de M. Paul Gauchery, fait connaître qu'il se propose de faire une communication sur le contrat de mariage du duc de Montpensier, fils du duc Jean de Berry, avec Anne de Bourbon, qui a été passé à Mehun-sur-Yèvre et qui est conservé aux Archives secrètes de la maison de Bavière, à Munich.

M. le Président donne lecture d'une étude de M. Achille Louis sur la station préhistorique de Belon, près Vierzon.

Cette étude, terminée en 1910, fut entreprise à la suite de la découverte faite par M. Maillary, juge de paix à Vierzon, de nombreux spécimens d'armes et outils de toutes les époques de la pierre. La matière première qui a servi à leur confection était incontestablement tirée des carrières du lieu dit « Chaillot », ainsi que MM. Maillary et P. Gauchery ont pu aisément le démontrer, et l'importance de cette station apparaîtra quand on saura qu'il suffisait de se baisser, il y a une dizaine d'années, «pour ramasser des lames de toutes sortes, d'une finesse souvent extraordinaire, amincies jusqu'à l'épaisseur d'une carte à jouer, des nucléi et des percuteurs dont on aurait pu charger des tombereaux, ce qui se passait d'ailleurs pour les prestations !»

Les découvertes faites à Belon portent principalement sur :

1° Le coup de poing, de l'époque Chélléenne ; ensemble hache, couteau, couperet, scie, il s'employait, suivant les


circonstances, par la pointe, par les côtés, par la base même

Un exemplaire de coup de poing à pointe triangulaire, type relativement rare, fut trouvé par M. Maillary à côté de ceux très communs de forme à peu près ronde.

2° La hache de l'époque acheuléenne, outil plus aigu, de poids moindre par la réduction de l'épaisseur, formé no plus d'un rognon de silex, mais d'un large éclat artistement travaillé.

M. Achille Louis décrit deux exemplaires de ces haches ; l'un de 0 m 10 de long sur 0 m 08 de large, l'autre de 0 m 09 sur 0 m 06.

3° Des outils et des armes de l'époque moustérienne, détachés d'un morceau de silex et achevés ensuite par des retouches successives d'un seul côté : nucléi, haches de grandeurs différentes, poignards, pointes de lances, racloirs et perçoirs.

4° Des instruments de la période néolithique de plus en plus finis, et polis pour la plupart, parmi lesquels des haches et des pointes de flèches rendues très coupantes par l'enlèvement d'esquilles légères.

Le travail de M. Achille Louis présente d'autant plus d'intérêt qu'il est à craindre que les vestiges de l'importante station découverte par M. Maillary, ne viennent bientôt à disparaître, et nous devons lui être reconnaissants d'avoir su en conserver le témoignage à l'aide d'une importante documentation.

Il convient d'ajouter que M. Octave Paquet a photographié les divers spécimens d'armés et instruments décrits par M. Achille Louis, et c'est avec un art véritable qu'il les a reproduits dans leurs moindres détails, en leur conservant tout leur relief et toute leur valeur.

La Société décide que cette intéressante notice sera soumise au Comité de publication.

La suite de l'ordre du jour est renvoyée à la prochaine séance.

Publications reçues depuis l'impression du dernier Bulletin :

Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, t. XV, 2e livraison, 1911.

Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, n° 3, 1911.

Revue du Berry et du Centre, novembre 1911.

Bulletin delà Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 3e trimestre 1911.


Proceedings of the american philosophical Society held at Philadelphia for promoting useful knowledge, may-june 1911.

Revue horticole de la Société d'horticulture et de botanique des Bouches-du-Rhône, octobre 1911.

Chants royaux et tableaux de la confrérie du Puy NotreDame d'Amiens, reproduits en 1517 pour Louise de Savoie, duchesse d'Angoulême (Bibl. Nationale, (ms. français 145) publiés par Georges Durand, archiviste de la Somme.


N° 41 — JANVIER 1912

Séance du 14 Décembre 1911.

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÊQUE, PRÉSIDENT

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

Présentation est faite de deux membres titulaires et d'un membre correspondant ; il sera voté sur leur admission à la prochaine séance.

M. Larchevêque présente un exemplaire de l'une des premières éditions du Processionale juxta ritum Biluricensis Ecclesioe. Ce processional, d'une facture soignée, avec caractères noirs et rouges, a été imprimé à Bourges par Maurice Levez en 1620. Il porte les armes de André II Frémiot, archevêque de Bourges. Une inscription sur le plat de la reliure indique que ce volume a appartenu à l'église de N.-D. de Sales.

M. Paul Gauchery donne lecture, au nom de M. Supplisson, d'une étude sur les « Armoiries de la ville de Sancerre ».

Les plus anciens auteurs chez lesquels on trouve une description des armoiries de la ville de Sancerre sont Thaumas de la Thaumassière (Histoire du Berry, 1689, chap. IX, p. 784), et d'Hozier (Armoriai général, 1697, p. 102). Le premier les décrit de la façon suivante : « D'azur, alias de gueules, à une herse d'or liée de gueules », et le second : « De gueules à une herse d'or, accostée de deux branches de laurier de même, les tiges passées en sautoir en pointe. »

Parmi les emblèmes héraldiques, il existe deux sortes de herses : 1° la herse de labour triangulaire ; 2° la herse sarrasine, de forme rectangulaire, qui fermait l'entrée des forteresses.

Quelle est celle qui doit figurer dans les armes de Sancerre? Telle est la question que M. Supplisson s'est proposé de résoudre.


Il indique tout d'abord que toutes les fois que le mot herse est employé dans un blason il doit s'entendre, à défaut de plus ample désignation, de la herse de labour.

Il y a donc lieu de supposer, a priori, que les armes de Sancerre comportent la herse de labour triangulaire, et non la herse sarrasine. Mais cette présomption peut être appuyée de documents historiques qui semblent résoudre la question d'une façon définitive.

Il est vraisemblable que les bourgeois de Sancerre s'attribuèrent des armoiries après qu'ils eurent obtenu du roi Louis XI, en 1480, des lettres de franchises municipales.

Ces armoiries furent sculptées au-dessus de la porte d'entrée du beffroi (vers 1500), mais malheureusement elles furent effacées pendant la Révolution.

Toutefois, dans un des manuscrits laissés par le curé Etienne Gaucher, on peut lire un passage de la Thaumassière, transcrit vers 1750, avec le dessin d'une herse triangulaire lui faisant suite.

Il est évident que pour donner cette interprétation, le curé Gaucher s'est inspiré des armoiries qui surmontaient le beffroi, armoiries qu'il avait journellement sous les yeux : il s'était en effet retiré à Sancerre de 1748 à 1755.

Un deuxième témoignage de la même époque est fourni par le cadran de l'horloge municipale dont le mécanisme est au musée de Bourges. On y distingue encore « l'écusson à fond d'azur avec une herse d'or triangulaire, entourée de pampres de vignes ».

Enfin, en 1820 fut trouvé, à l'emplacement de la PorteVieille, une pierre, dessinée dans l'histoire de Sancerre par Malfuson, et sur laquelle est figurée une herse triangulaire ; cette pierre porte la date de 1620.

M. Supplisson explique qu'il faut chercher la raison du choix d'un instrument agricole comme emblème de Sancerre dans ce fait que les latinistes de l'an 1500 adoptaient comme étymologie de Sancerre le mot Sacrum Cereris.

Enfin, il note en passant que la Chambre de Commerce de Bourges a fait représenter dans son hôtel les armes de Sancerre avec la herse triangulaire.

Cette intéressante notice est renvoyée au Comité de publication.

M. le Président continue la lecture de la Monographie de Chalivoy-Milon, par les abbés Lelièvre et Vilaire.

Le paragraphe 4° du chapitre VII renferme différents


achats, acquisitions, abandons, donations, échanges et ventes d'immeubles et de droits seigneuriaux.

Citons notamment, en 1514, une transaction entre les Religieux et Pierre Limosin pour les droits de bannie et de fournage, et en 1515, une composition pour une vigne entre les Religieux et Guillaume Panon, gouverneur de Chalivoy. En 1519, Gilbert de la Porte et ses frères passent avec Gilbert Bordat un bail de location d'une terre. Plusieurs autres transactions avaient été faites par les de la Porte, en 1505, 1514, 1517. En 1525, nous trouvons un testament de Gabriel de la Porte, protonotaire apostolique, etc.

Citons encore spécialement l'acte de transaction sur le droit de halle et boucherie du 22 mars 1548 entre les religieux de Saint-Sulpice et deux bouchers, Jean Limosin et Thomas Sauzay. Lès bouchers ne devront vendre qu'à la halle construite par les religieux à jours fixés ; les viandes seront préalablement visitées par un homme expert désigné à cet effet. Et les religieux, tant pour raison de bannie que « pour raison de Visitation des bestes et chairs que l'on tue au dit bourg et justice et venir vendre par les bouschiers et autres tuans bestes et apportans chairs pour vendre et débiter au dit lieu », auront le droit de prendre et percevoir comme il en était coutume « les langues de toutes aumailles qui seront tuées et détaillées par les dits bouchiers ».

Le paragraphe 5 analyse de très nombreux actes de procédure, dont plusieurs assez intéressants. Un manuscrit du 9 octobre 1556 renfermé une curieuse procédure à propos de la dîme de charnage. Les.religieux avaient droit de prélever un cochon sur douze. La truie de Jean Escouché n'ayant mis bas que neuf petits, messire Pierre Tandix, fermier et accensataire du prieuré de Chalivoy, prétendit avoir droit aux trois quarts d'un cochon. Escouché répondait que le droit de dîme était de un cochon par trois cochetées ou de douze l'un si le demandeur voulait attendre que le nombre fût complet. L'affaire alla devant le juge de la prévôté de Blet, puis la cause fut portée à Moulins devant le sénéchal de Bourbonnais. Une transaction intervint, donnant raison à Tandix, tout en exemptant Escouché de dépens et de dommages-intérêts.

En fin de séance, il est procédé à l'élection du Bureau pour l'année 1912.

Préalablement, M. le Président rappelle que le Trésorier et le Secrétaire général ne sont pas soumis à l'élection et que


seuls sont rééligibles parmi les membres de l'ancien Bureau le Président et les Secrétaires adjoints.

Après scrutin, M. Larchevêque a été réélu Président.

MM. Gandilhon et Tournois ont été élus Vice-Présidents.

M. Marcel Mornel a été maintenu comme Secrétaire adjoint et M. Robert Gauchery élu dans la même fonction au lieu et place de M. Gandilhon, nommé Vice-Président.

Ont été élus membres du Comité de publication : MM. Turpin, le Dr Seguin et Ponroy ; M. Godon a été en outre chargé de la surveillance générale de la bibliothèque.

Le Bureau de la Société historique se trouve donc composé de la façon suivante pour l'année 1912 :

Président : M. Larchevêque;

Vice-Présidents : MM. Gandilhon et Tournois;

Trésorier : M. Albert Mornet ;

Secrétaire général : M. A. Dumonteil;

Secrétaires adjoints : MM. Marcel Mornet et Robert Gauchery;

Membres du Comité de publication : MM. Turpin, le Dr Seguin et Ponroy.

Publications reçues depuis l'impression du dernier Bulletin :

Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires de Picardie, année 1911, 3° trimestre.

Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, 3e livr. 1911.

Lignières-en-Berry, novembre 1908.

Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXIe vol., 6e livr. 1911.

Mémoires de la Société d'archéologie de Beaune (Côted'Or), année 1911.

Revue des Etudes historiques, 77e année, 1910.

Revue horticole de la Société d'horticulture et de botanique des Bouches-dn-Rhône, novembre 1911.

Kansas State historical Society. Report of Secretary. Thirtysixth annual meeting, décember 5, 1911.

Revue du Berry et du Centre, décembre 1911.

Bulletin de la Société des Sciences historiques el naturelles de l'Yonne, 65e vol., année 1910.

Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, année 1911, 2° livr.


N° 42. — FEVRIER 1912.

Séance du 26 Janvier 1912

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÊQUE, PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopte.

Se sont excusés de ne pouvoir assister à la séance de ce jour : MM. Paul Gauchery, Godon et Devaut.

M. Octave Roger et M. le docteur Gonin, présentés par MM. Paul et Robert Gauchery, sont élus membres titulaires ; — M. Pivoteau, présenté par MM. Brody de Lamotte et Dumonteil, est élu membre correspondant.

M. le Président fait connaître que MM. Souchon, architecte à Bourges, et Sauvâget, agent voyer cantonal à Vierzon, ont été promus officiers de l'Instruction publique. Les membres présents leur adressent leurs félicitations pour la distinction dont ils viennent d'être l'objet.

Communication est donnée, au nom de M. le Dr DéribéréDesgardes, de : 1° La suite de ses analyses d'almanachs berrichons ; 2° quelques remarques de folklore au sujet de l'histoire de Saint-Florent insérée dans le dernier volume des Mémoires; 3 quelques notes de bibliographie berrichonne. M. le Président adresse ses remerciements à M. le Dr Déribéré-Desgardes pour l'empressement qu'il apporte à mettre à la disposition de ses collègues lés éléments de travail dont il dispose.

M. Mornet dépose sur le bureau de la Société un volume intitulé : Les Sciences de la nature en France an XVIIIe siècle, par M. Daniel Mornet, docteur ès-lettres, professeur au lycée Carnot. En raison de l'intérêt de cet important ouvrage, il est décidé qu'une analyse en sera faite dans le prochain bulletin.


Au sujet de la signification exacte du mot « Chas », dont l'origine est douteuse, M. Tournois fournit certains exemples d'après lesquels ce terme aurait été employé anciennement dans le sens de clôture, de partie de maison ou de cuisine.

M. E. Turpin, de la part de M. Godon, communique le dessin d'une borne découverte à Asnières portant le monogramme de l'abbaye de Saint-Sulpice, au sujet de laquelle des renseignements plus précis seront ultérieurement fournis.

La parole est donnée à M. Albert Mornet, trésorier, pour la lecture du compte rendu financier de l'année 1911 et du budget qu'il propose pour l'année 1912. Décharge lui est donnée des comptes afférents à l'année écoulée : le nouveau budget est ensuite voté sans observation.

M. le Président saisit cette occasion pour remercier une fois de plus M. Mornet et le féliciter du zèle avec lequel il s'acquitte des fonctions qui lui sont confiées.

M. Tausserat communique à la Société le résumé de l'état actuel de ses travaux généalogiques relatifs à la région vierzonnaise et la nomenclature des archives sur lesquelles il s'est appuyé.

M. le Président adresse les sincères remerciements de la Société à M. Tausserat qui a bien voulu ainsi faire part aux chercheurs des fruits de ses longues et méticuleuses recherches.

Généalogies terminées Nombre de pages

ADAM 11

AGARD : Index. — Fac-simile de signatures 104

AUGER : Index 28

AVESNES (D') 10

BAILLY 15

BAUCHETON : Index. — Tableaux synoptiques 41

BELLEUVRE : Famille de Mehun 6

BÉCHEREAU : Index.. 34

BERNARD : Famille de notaires de Mehun 4

BLAC (DE) 6

BLONDEAU 18

BONNET 14

BOUCHET 10

BOURDALOUE (Les) de Mehun : Fac-simile de signatures 46

BOUGERET 5

BOURDESSOLLES (DE) 18

BRUNET : Etat généalogique communiqué par M. Armand Brunet. ,... 1

A reporter 371


Nombre de pages

Report 371

CAUCHAIS 5

CASTELLO (DE) 9

OHAPPUS 11

CHARLEMAGNE : Index. — Révision de La Thaumassière 37

CHENU : Tableaux généalogiques et notes. 6

CISSOIGNE ..... 17

COLLADON : Index 26

CONSTANT (DE) : Révision de La Thaumassière 10

COURAULD (DE) : Généalogie communiquée par M. le

marquis de la Rochethulon 31

COURAULD (DE) : En préparation. — Révision de La

Thaumassière »

COURCIER .. 8

COURIOU . . 5

DESBANCS.. 15

DESTAT. 11

DIGNAN (DE).. 13

DOBIN 14

DURBOIS (DE) 12

ORSANNE (D') : En préparation. —Tableau généalogique communiqué par M. d'Orsanne, Inspecteur des Contributions directes. — Révision de La Thaumassière

FLAGY. 10

FOUCAULT : Tableaux synoptiques. — Index. — Révision

de La Thaumassière 30

GARSONNET 16

GAULCHER 16

GAULTIER 20

GOMBAULT 10

GOURDON 34

GRÉE (DE LA) : A cette généalogie se trouve joint un état généalogique communiqué par

M. le vicomte d'Elbenne 20

HERPIN : Révision de La Thaumassière 38

HUAULT : Famille d'où descendent les de Bengy 6

JAUPITRE : Généalogie communiquée par M. Gauchery 16 LAUVERJAT : M. Gaston de Lauverjat (château du Coteau, par Azay-sur-Cher), possède une

généalogie manuscrite 32

A reporter 849


Nombre de pages

Report 849

LANGLOIS 14

LAUJON (DE) : Tableau synoptique 16

LAURENT : Index 19

LAVARENNE (DE) 10

LE BÈGUE : Révision de La Thaumassière 22

LOMBUS 20

LUZARCIIE 8

MAGNAC (DE) : Révision de La Thaumassière 12

MAILLET DE NIZEROLLES 12

MAUBRUNY (DE) : Révision de La Thaumassière 20

MÉRY : Index. — Tableau synoptique, portrait du chirurgien de la Reine 24

MORAT 6

MORET 14

MORISSET 8

PARTHON : Tableau synoptique 20

PATOUFLEAU (DE) : Révision de La Thaumassière 28

PINON DE QUINCY 8

POUPARDIN : Tableau généalogique 1

POUSSARD 8

RABOTIN : Famille féodale 12

RAGUEAU : Révision de La Thaumassière 32

RICHER 22

RIPPE (DE LA) : Index , 14

ROSSIGNOLDELARONDE : Index -Tableau généalogique 34

ROUSSEAU : Index alphabétique de 8 pages 64

RUILLY (DE) : Insérée dans mes notes et documents

pour servir à l'histoire de Mehun 10

SATHENAT(DE) : Tableaux synoptiques. — Révision de

La Thaumassière 20

SIMON DE CHANCENAY 18

SULLY (DE) 18

TEIL (DU) 10

THEURIER 12

TRIBARD : Index 25

VERMEIL 6

VILLANTROIS (DE) : Index 28

Nombre de pages des 80 généalogies

dont le détail précède 1.354


Archives publiques et particulières consultées

Nombre de pages

Abbaye de Vierzon (Archives du Cher) 63

La Beuvrière, à M. de Brach (4 cahiers) 135

Bourdeilles et la Vernusse 20

Chéry (Archives du Cher) 7

Chezeau Brisset, à M. Barberon 12

Comptes communaux de Vierzon (Archives du Cher),

(6 cahiers) 234

La Forest, à M. de la Chaussée .... 35

La Gaillardière, vient de M. Ed. Louis 17

Graçay (Archives du Cher). 41

Grossous et les Réaux 11

Grossous, à M. Hache ... 28

Hospices de Vierzon 5

Lury-le-Château, à M. de BacquenCourt 56

Mehun (la Collégiale de) (Archives du Cher). 56

Motte d'Hyors (3 cahiers), à Mlle Bougeret, aujourd'hui à M. Labreuil 61

Le Moulin, aux héritiers de Thuet 32

Verdeaux (2 cahiers), vient des Delavarenne, aujourd'hui aux héritiers Delaporte 80

Les Igonières, à M. Ed. Pépin 14

Pages 907

Fonds divers consultés

1. Archives de Bourges ;

2. Dépouillement complet des minutes existant dans les éludes des notaires de Vierzon;

3. Dépouillement partiel des minutes existant dans les études des notaires de Mehun.



N° 43. — MARS 1912.

Séance du 26 Janvier 1912

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÊQUE, PRÉSIDENT:

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

M. A. Dumonteil s'est excusé de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.

M. le Président donne lecture des remerciements de M. Octave Roger, membre titulaire, et de M. Pivoteau, membre associé.

Présentation, est faite de deux membres titulaires. Il sera voté sur leur admission au cours de la prochaine séance.

M. Paul Gauchery communique quelques indications complémentaires de M. Supplisson, relatives aux armoiries de Sancerre qui ont fait l'objet d'un mémoire de cet auteur lu dans une précédente réunion. Une photographie de la porte d'entrée du beffroi de la ville montre, dans la partie droite du linteau, l'écu martelé où la herse triangulaire était sculptée ; la trace des armes des comtes de Champagne, anciens seigneurs de Sancerre, se voit sur celui de gauche; l'écu placé au milieu est resté vierge ainsi qu'un certain nombre d'autres, ménagés à la surface du monument. M. Supplisson a également pris un calque d'un ancien et curieux cadran de l'horloge conservé à l'intérieur de la boiserie d'une porte, et sur lequel les mêmes armoiries ont été peintes..

Ces nouveaux éléments du débat sur la création et la forme du blason sancerrois donnent lieu à un échange d'observations touchant l'époque incertaine de la sculpture signalée. Là pierre trouvée dans les démolitions d'une des portes de la ville, que M. Supplisson a déjà décrite, semble,


avec son millésime de 1620, constituer jusqu'à présent le seul vestige ayant date certaine ; le cadran peint en concordance avec cette pièce, quant à la herse, indiquerait plutôt, d'après les détails de son ornementation, une époque postérieure.

M. Edouard Galletier analyse l'ouvrage dontM. Daniel Mornet, membre titulaire, a fait hommage à la Société : La Science de la Nature au XVIIIe siècle.

M. Mornet n'a point prétendu faire l'histoire des découvertes scientifiques, mais montrer comment la science de l'histoire naturelle a conquis le grand public au cours du XVIIIe siècle et pris place parmi les genres littéraires. A ..dire vrai, le goût de la philosophie et de la réflexion, la passion des collections, des fossiles en particulier, l'amour pour le merveilleux ou l'invraisemblable sont la preuve que, bien avant Buffon, le public commence à s'intéresser aux choses de la nature, et expliquent le succès des oeuvres comme celle de l'abbé Pluche. Ce n'est pas sans lutte pourtant contre le merveilleux que l'histoire de la nature se constituera en science; elle aura un autre ennemi plus dangereux peut-être et plus tenace en la théologie. Après avoir vécu en bonne intelligence avec la théologie, la science finit vite par devenir suspecte, et, de sa Théorie de la Terre à ses Epoques de la nature, Buffon même fut obligé de compter avec elle.

Débarrassée de ces premiers adversaires, la science de fa nature devait s'organiser; là encore elle se heurtait à fa tradition et à la scolastique. Ce n'est pas sans peine qu'elle se défit de l'esprit de système pour n'admettre plus que l'expérimentation. L'oeuvre de Buffon fut un champ de bataille tout désigné aux scolastiques et aux partisans de l'expérience. « Cause finalistes » et sceptiques se battirent longtemps, et contre les uns elles autres la science de la nature se vit obligée d'affirmer ses droits à l'existence et d'expliquer sa raison d'être.

La science l'emporta enfin, et des savants passa entre les mains des pédagogues, et de là au public. L'histoire naturelle connut une vogue extraordinaire : elle fit courir le ToutParis aux conférences de Valmont de Bosnare, elle sut quitter son rude langage technique et se parer des grâces de la littérature, elle envahit même les programmes des collèges, où son étude remplit les heures victorieusement arrachées aux études anciennes et à la culture latine ; elle habitua les hommes du XVIIIe siècle à sortir un peu d'eux-mêmes et à regarder autour d'eux.


Telle est l'évolution que M. Mornet nous a retracée dans son livre. Il est à peine besoin de dire quelles lectures énormes et austères l'auteur s'est imposées, quelle est aussi la sûreté et la probité de son information. Des notes et des références, très heureusement rejetées à la fin du volume, pourraient édifier quiconque ne connaît pas les études antérieures de M. D. Mornet. Remercions l'auteur de nous avoir donné un livre utile et d'avoir ajouté « un chapitre à l'histoire des idées ».

M. le Président donne lecture d'un mémoire de M. l'abbé Vilaire, membre associé : Le Parlement exilé à Bourges en 1753. Sous ce titre, l'auteur nous présente un document inédit découvert à la Bibliothèque nationale, dans la collection du Parlement, sous la côte 8496 des manuscrits français (N. A.). Il s'agit d'une Histoire des remontrances du 9 avril 1753, écrite par Roland d'Erceville, l'un de nos 29 exilés, pendant son séjour dans notre ville.

Ce qui fait l'intérêt de cette histoire pour nous, ce ne sont point les discussions juridiques ou politiques auxquelles s'est livré l'écrivain sur la légitimité et la valeur des remontrances faites au roi ; ce ne sont point non plus des anecdotes de la vie de nos compatriotes de quinze mois : M. l'abbé Vilaire n'a trouvé à nous citer dans ces 226 pages manuscrites que deux pages s'y rapportant. D'ailleurs, les études de MM. Ubicini, Grellet-Dumazeau sont très documentées sur ces points.

Après une courte introduction historique et une brève analysé du document, M. l'abbé Vilaire examine particulièrement le folio 227. C'est un Plan de la ville de Bourges dressé en 1705 par N. de Fer, sur lequel Louis Durey de Bourneville, fils et compagnon de l'un de nos exilés, a indiqué les différentes demeures de Messieurs du Parlement. On y retrouve les noms des rues de l'époque avec des numéros de circonstance. La liste des exilés, déjà publiée par les auteurs cités et que M. de Goy a également donnée avec la reproduction d'un autre; exemplaire du plan de la ville annoté à l'époque, s'y retrouve avec quelques modifications.

Ce document inédit nous apporté plus de précison que de nouveauté ; mais cela même a son importance pour notre histoire locale.

Le mémoire de M. l'abbé Vilaire est renvoyé au Comité de publication.


Publications reçues depuis l'impression du dernier Bulletin :

Mémoires de l'Académie des sciences, lettres et beauxarts de Marseille, 1908-1911.

Société agricole, scientifique et littéraire des PyrénéesOrienlales, 52e vol., 1911.

Bulletin de la Société d'Émulation du Bourbonnais, aoûtseptembre-octobre, n» 8, et décembre, n° 10, 1911.

Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, n° 4, 1911.

Société des Antiquaires de Picardie.

Fondation Edmond Soyez. La Picardie historique etmonumentatale : arrondissement d'Abbeville, t. IV, n° 3, 1911.

Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, 3e série, t. IX 1re livraison, 1911.

Bulletin de la Société Nivernaise des lettres, sciences et arts, t. XIV. 3e série, 2e fascicule 1911.

Bulletins de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. II, 3e trimestre 1911.

Bibliographie annuelle des travaux historiques et archéologiques publiés par les Sociétés savantes de la France, par Robert de Lasteyrie, 2e vol., 1906-1907 et 1907-1908.

Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques. Section des sciences économiques et sociales, année 1909 et année 1910.

Revue horticole de la Société d'horticulture et de botanique des Bouches-du-Rhône, décembre 1911 et janvier 1912.

Société d'Emulation d'Abbeville, bulletin trimestriel, 3 et 4 1911.

Proceedings of the american philosophical Society held at Philadelphia for promoting useful knowledge, september 1911.

Revue du Berry et du Centre, janvier et février 1912.

Lignières-en-Berry, 2e série, n° 1.

Revue du Berry et du Centre, Bulletin du Musée municipal de Châteauroux, janvier 1912.


N° 44 — AVRIL 1912

Séance du 21 Mars 1912

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÊQUE, PRÉSIDENT

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

M. Ponroy s'est excusé de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.

M. Charles Sainmont, avoué près le tribunal civil, présenté par MM. Th. Larchevêque et Dumonteil, et M. Eug. Baudet, négociant, présenté par MM. Th. Larchevêque et E. Turpin, sont élus membres titulaires.

Présentation est faite de deux nouveaux membres titulaires; il sera voté sur leur admission au cours de la prochaine séance.

Lecture est donnée d'une lettre de M. Albert Hervet, membre titulaire, qui remercie la Société historique des félicitations qu'elle a bien voulu lui faire parvenir, par l'intermédiaire de son président, à l'occasion de sa nomination au grade de Chevalier de la Légion d'honneur.

La Société adresse également ses félicitations à M. Raoul Mortier, membre associé, nommé récemment Officier d'Académie.

Le XIVe Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistoriques se tiendra à Genève dans la première semaine de septembre 1912, sous le patronage du Haut Conseil fédéral suisse et du Conseil d'Etat de la République et Canton de Genève.

Communication sera faite, sur demande adressée au Secré-


taire de la Société historique, du règlement général du Congrès et des questions qui y sont traitées.

M. Samuel Buchet, préparateur à la faculté des sciences de Paris, fait part à M. le Président de son intention de fonder un « groupe mycologique berrichon », sous les auspices de la Société historique du Cher.

Chaque année, des excursions suivies d'une exposition publique de champignons seraient organisées à la fin du mois de septembre, d'après un programme bien défini.

Avant de faire auprès de M. le Préfet du Cher et de la municipalité de Bourges les démarches que nécessite la mise à exécution de ce projet, M. Samuel Buchet désirerait s'assurer le concours d'un certain nombre d'adhérents qui pourraient se recruter même en dehors de la Société historique.

La Société décide de prêter son appui moral à M. Samuel Buchet en considération de l'intérêt très réel que présentent les études qu'il désire entreprendre dans notre département et dont il propose de donner le compte rendu à la Société historique.

M. le Président commence la lecture du « Journal » de Jacques-François-Etienne Leboys des Guays, brigadier au 24e régiment de chasseurs, pendant la campagne de 1813.

La Société historique doit la communication de ce manuscrit inédit à l'obligeance de l'un de ses membres titulaires, M. E. Brody de Lamotte, petit-neveu de M. Leboys des Guays.

Ce Journal, dont les quatre premiers feuillets ont été malheureusement égarés, présente d'autant plus d'intérêt que son auteur a su voir et décrire, au milieu des vicissitudes qu'il a traversées, autre chose que les petits côtés de la vie militaire.

Son récit est, en effet, émaillé d'idées générales qui dénotent un don d'observation dont il y a lieu de s'étonner chez un jeune homme de 19 ans.

A la suite des événements qu'il raconte et auxquels il a pris une part si active, M. Leboys des Guays étudia le droit et devint juge au tribunal de Saint-Amand, puis sous-préfet de cette même ville.

Il était devenu un partisan convaincu des doctrines du fameux théosophe suédois Swedenborg (fondateur d'une secte religieuse, la Nouvelle Jérusalem), dont il traduisit les nombreux ouvrages.

M. Paul Gauchery donne d'intéressants détails sur le contrat de mariage du comte de Montpensier, dont il a été question à une précédente séance.


Jean, duc de Berry, eut quatre enfants de son premier mariage avec Jeanne d'Armagnac, deux fils et deux filles (1).

L'aîné, Charles, comte de Montpensier, mourut jeune sans alliance ; le cadet, Jean, devint comte de Montpensier à la mort de son frère; c'est à lui que devaient échoir tous les titres que portait son père. Il se maria une première fois avec sa cousine germaine Catherine de France, fille du roi Charles V. Devenu veuf au bout de quelques mois de mariage (1388), il épousa Anne de Bourbon en 1390; elle était fille de Jean Ier de Bourbon, comte de la Marche, branche cadette de la maison de Bourbon, et de Catherine de Vendôme.

Dans le partage du 15 septembre 1390 que le comte de la Marche fait avec ses enfants, il donne à son fils aîné une partie de ses terres de la Marche et à ses autres enfants ses autres terres.

C'est précisément au mois de septembre que les pourparlers d'union avec le comte de Montpensier se produisirent. Le duc Jean de Berry prévoyait pour son fils mineur, c'est-àdire pour lui, un lot bien plus convenable. Il est fort probable que c'est lui qui inspira cette clause dans les partages que fit le comte de la Marche :

« S'il advenait que au contrat de mariage d'elle le conseil » de la partie à qui elle serait donnée ou elle-même venue en » son âge étant dame de elle ne se voulust tenir contente des » terres susdites nous plaist et voulons qu'il en soit en son » choix de les prendre ou d'autres pour icelles. »

Celle-ci eut en dot toute la basse Marche ; « elle en dispose à son plaisir» en faveur du duc Jean son beau-père.

En effet, nous voyons pendant sept ans le duc possesseur des diverses châtellenies qui composent la basse Marche et ceci comme seigneur et maître jusqu'à la mort du comte de Montpensier, 1397.

Cette contrée était très importante pour le duc Jean, car elle mettait en communication ses duchés et comtés de Berry et d'Auvergne avec ses comtés de Poitou et de Saintonge, lui donnant ainsi tout l'Ouest de la France centrale.

A la mort du comte de Montpensier, Anne, d'après son contrat de mariage, redevint seigneur de la basse Marche. Elle se remarie en 1402 avec Louis de Bavière, frère de la reine Isabeau.

(1) Bonne de Berry épouse Amédée VII, comte de Savoie; leur fils Amédée VIII fut le premier duc de cette maison.

Marie de Berry épouse en troisièmes noces Jean Ier, duc de Bourbon, souche de la branche aînée de la maison de Bourbon.


C'est aux documents de ce deuxième mariage que nous devons la connaissance du premier contrat avec le comte de Montpensier. Cette pièce, conservée aux archives secrètes de Munich, est fort importante. Le projet fut fait à Bourges te 26 septembre 1390 et l'acte passé le même jour au château de Mehun-sur-Yèvre. Nous y voyons que toutes les châtellenies qui composent la basse Marche sont données à Anne par son père, plus 10.000 livres tournois. Le duc Jean nomme son fils son héritier universel « au cas qu'il n'aura pas d'autres enfants mâles » du mariage qu'il vient de faire avec Jeanne de Boulogne dont il produit le contrat de mariage. — Si le duc meurt avant son fils, le douaire d'Anne est déterminé ; si Anne meurt sans enfants, tous ses biens retournent au comte de la Marche son père.

Les témoins sont l'évèque de Poitiers, Simon de Cramaud, chancellier du duc de Berry, entre les mains duquel les conventions ont été jurées, le secrétaire du duc Jean : Jeoffroy de Dampmart, qui fait le contrat entre le duc de Berry et le comte de la Marche, le comte d'Etampes (1) ; Jean, comte de Sancerre ; Pierre de Giac, sieur de Josserand ; Albert, abbé de Vendôme ; Jacques de Bourbon, frère de Anne ; Hitier de Martial, archidiacre de Dijon.

Ce contrat nous est connu dans tous ses détails par un vidimus de 1442, à la requête de Louis de Bavière, le deuxième mari d'Anne. Celle-ci était morte en 1404, laissant un fils ditforme qui fut dépouillé des biens de sa mère par son père.

Publications reçues depuis l'impression du dernier Bulletin :

Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. XXXIIIe, 1911.

Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. XVI, 2e trimestre 1911.

Bulletins de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 3e série, t. II, 2e trimestre 1911.

Bulletin mensuel de la Société archéologique d'Eure-etLoir, janvier à octobre 1911.

(1 ) Le duc Jean possédait le comté d'Etampes depuis 1385, mais l'ancien seigneur, Louis d'Anjou était auprès du duc Jean à cette époque.


Proceedings of the american philosophical Society held ai Philadelphia for promoting useful knowledge, octobre-décembre 1911.

Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXIIe vol., 1re livr. 1912.

Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, février 1912.

Revue du Berry et du Centre, mars 1912.

Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires de Picardie, année 1911, 4e trimestre.

Bulletin de la Société philomathique de Paris, 1910 et 1911.

Revue horticole de la Société d'horticulture et de botanique des Bouches-du-Rhône, mars 1912.

Comité des travaux historiques. et scientifiques. Bulletin historique et philologique, année 1911, nos 1 et 2.

Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, t. XVI, 3e série, 1909.

Annual report of the board of régents of the Smithsonian Institution, 1910.



N° 45 — MAI 1912

Séance du 25 Avril 1912

PRÉSIDENCE DE M. LARCHEVÊQUE, PRÉSIDENT

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

M. Robert Gauchery s'est excusé de ne pouvoir assister à la séance de ce jour.

MM. Cassier (Joseph), avocat à la Cour d'appel, et Dupéron (Pierre), professeur au Lycée, présentés par MM. Larchevêque et Dumonteil, sont élus membres titulaires.

Présentation est faite de deux nouveaux membres titulaires ; il sera voté sur leur admission à la prochaine séance.

M. le Président dépose sur le bureau un opuscule, extrait de la Revue générale de botanique, intitulé : « Le Farcetia clypeata R. Br. en France », et dont l'auteur, M. Ernest Olivier, a bien voulu faire hommage à la Société.

On sait que le Farcetia clypeata (famille des Crucifères) est celte plante curieuse qu'on rencontre en abondance sur les ruines du château de Montrond où elle paraît établie d'une façon définitive ; elle y croît « en touffes gazonnantes d'où s'élève, au milieu du mois de mai, une seule tige florifère qui se dessèche après la maturation des graines ».

C'est une plante essentiellement orientale. On la trouve en Grèce, en Asie Mineure, en Tauride, en Syrie, en Arménie, en Ibérie caucasique, en Perse, etc.

Plusieurs auteurs ont cependant signalé sa présence en France : à Montpellier, à Nice, à Nîmes, sur des rocailles à Saint-Cyr, au Mont-d'Or, à Chazay-d'Azergues et aux Greffières (Rhône). Mais il est certain, après examen de leurs citations, que le Farcetia clypeata n'a rencontré dans ces


localités qu'un habitat factice, d'où il a déjà à peu près sûrement disparu. A Saint-Amand-Montrond, au contraire, il est solidement établi et s'y reproduit depuis longtemps. Raynal, dans son Histoire du Berry, rapporte la légende d'après laquelle la présence du Farcetia clypeata à SaintAmand-Montrond serait due à des graines trouvées dans les bagages des chevaliers revenant de Terre-Sainte.

Le comte Jaubert prétend, au contraire, que les Farcetia de Saint-Amand-Montrond pourraient provenir du jardin de Gaston d'Orléans, à Blois (1660).

M. P. Gauchery rappelle que le Farcetia qui a été introduit assez récemment sur les ruines du Châtelet de Dun-surAuron paraît devoir s'y maintenir.

M. E. Godon fournit quelques détails sur la borne au monogramme de l'abbaye de Saint-Sulpice dont il a signalé l'existence dans la séance de janvier dernier.

Cette borne est située sur l'ancien chemin de Bourges à Aubigny, au carrefour formé par le chemin des Quatre-Vents, à l'angle du cimetière catholique d'Asnières ; elle a pu servir à marquer, soit la limite d'un fonds appartenant à l'abbaye, soit la circonscription dans laquelle cet établissement percevait des redevances seigneuriales.

Il paraît que des bornes semblables existent dans les environs du village. Ce vestige ou l'un des autres témoins de la délimitation semble mériter d'être conservé au Musée municipal, à côté de fa borne limitrophe d'Henrichemont et d'Ivoy-le-Pré, portant un monogramme semblable et qui se rattache peut-être à la création, au XVIe siècle, de la paroisse de Boisbelle aux dépens du prieuré d'Ivoy qui relevait de Saint-Sulpice — suivant la transaction rapportée par M. Hippolyte Boyer dans son Histoire de la Principauté de BoisbelleHenrichemont, chapitre IV.

M Godon mentionne en passant la découverte antérieure des deux bornes qui se trouvent au musée lapidaire, dont l'une intéresse également une possession de l'abbaye de SaintSulpice sur le territoire de Nérondes. A l'entour du village de l'étang de Beaulieu (Loiret), se trouvent aussi d'anciennes bornes dont la plantation a dû avoir lieu pour le partage des droits que le chapitre de Saint-Etienne de Bourges et les comtes de Sancerre y exerçaient dès le XIIe siècle.

M. te Président continue la lecture, commencée à la dernière séance, du Journal de Jacques-François-Etienne Leboys des Guays, brigadier au 24e régiment de chasseurs pendant la campagne de 1813.


Son récit commence au mois de septembre par l'escarmouche de Wurtzen, « petite ville située à cinq ou six lieues de Leipzig. Les Français, bientôt victorieux, y pénétrèrent pour bivaquer dans la principale rue, et, l'installation une fois terminée, Leboys des Guays raconte qu'il entra dans une « belle maison », avec un maréchal des logis et un brigadier pour se faire traiter « de la belle manière ».

Le lendemain, son régiment arrivait à Leipzig : il y rencontra un jeune homme de son pays nommé Gorjon, qui avait tiré et était parti avec lui de Châtillon. Ce furent entre les deux jeunes gens des effusions sans bornes agrémentées du récit de leurs vicissitudes.

A quelque temps de là, Leboys des Guays fut mandé par le général de division Jumilhoc qui le prit comme secrétaire sur la recommandation de son chef d'escadron nommé Duc. Mais il resta peu de temps dans ses nouvelles fonctions, son tour étant venu de « marcher » pour accomplir une mission périlleuse à laquelle il désirait ne pas se soustraire ; il s'agissait d'aller reconnaître avec quelques chasseurs une ville du nom de « Duben » située à sept kilomètres de Leipzig, qui, disait-on, venait d'être prise par les Cosaques (1); mais les ennemis ayant quitté brusquement la ville, elle fut rapidement occupée.

Revenue à Leipzig, la division dont faisait partie le régiment de Leboys des Guays passa à Lutzen, célèbre par la bataille du 4 mai 1813, pour aller surprendre Weissenfeld.

Son peloton comprenant l'élite des cuirassiers, chasseurs et lanciers devait entrer le premier par une porte tandis que le reste de l'escadron devait y entrer par le côté opposé afin de couper toute retraite aux ennemis. La nuit était fort obscure. « Le peloton d'élite » tailla en pièces tout ce qu'il rencontra, mais beaucoup d'ennemis s'échappèrent néanmoins, les deux attaques n'ayant pas été simultanées.

Après le rassemblement et le pansage des chevaux, chacun songea à soi : « Je pris avec moi, rapporte Leboys des Guays, trois chasseurs de mon escouade, et me rendis dans une des meilleures maisons que je pus me faire indiquer; je fis remplir plusieurs paniers de vivres et de schnaps, sorte de liqueur qui remplace notre eau-de-vie, et je les fis porter par les domestiques de la maison aux gens de mon escouade ».

(1) Les Français donnaient communément le nom de « Cosaques » à toutes les troupes de cavalerie ennemies.


Le lendemain, il fut rempli d'effroi à la vue du carnage de la veille, mais des ordres immédiats l'arrachèrent à ses méditations, et il dut reprendre rapidement le chemin de Leipzig.

La suite du Journal de Leboys des Guays sera lue à la prochaine séance.

Publications reçues depuis l'impression du dernier Bulletin :

Annales de fa Société académique de Nantes, vol. II de la 9e série, 1911.

Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, n° 1, 1912.

Revue du Berry et du Centre, avril 1912.

Classified list of Smithsonian publications available for distribution, January 1912.

Revue horticole de la Société d'horticulture des Bouchesdu-Rhône, mars 1912.

Revue de Saintonge et d'Aunis, XXXIIe vol., 2e livr. 1912.

Lignières-en-Berry, décembre 1908.

Bulletin de l'Académie du Var, LXXIXe année, 1911.

Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. XL, 1er et 2e fascicules, 1910.

Bulletin de fa Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 65e vol., 1911.

Bulletin de la Commission des antiquités de la Seine-Inférieure, t. XV, 8e livraison 1912.


TABLE DES MATIERES

PAGES

Liste générale des Membres de la Société v

Liste des Sociétés correspondantes xv

La Seigneurie et l'ancien Canton de Saint-Florent-surCher. — 2e partie : Monographies locales ; 1re série : Saint-Florent, Civray (avec un plan), par M. C. DE SAINT-RENÉ 1

Essai de Bibliographie Berruyère. Topo-Bibliographie, par M. Louis ROLLET 75

Monographie de Chalivoy-Milon (suite), par MM, C.

LELIÈVRE et F. VILAIRE 117

Les Presbytères Berrichons au XVIIIe siècle, par

M. Georges HARDY 211

Le Parlement exilé à Bourges en 1753, par M. F. VILAIRE. 231

Une Station préhistorique près Vierzon, par M. Achille

Louis 243

Les véritables Armoiries de la Ville de Sancerre, par

M. Maurice SUPPLISSON 259

Notes sur quelques bornes anciennes, par M. E. GODON. 277

Catalogue des publications de la Société de 1852 à 1912. 285

Bulletins mensuels de la Société de juin 1911 (n° 36) à

mai 1912 (n° 45) 289


19235 — BOURGES, IMPRIMERIE M. H. SIRE