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Titre : Deux contes / Edmond Lepelletier

Auteur : Lepelletier, Edmond (1846-1913). Auteur du texte

Éditeur : Librairie Nouvelle (Bruxelles)

Éditeur : Librairie universelle (Paris)

Date d'édition : 1888

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30794449v

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 8 p. ; 19 cm

Format : Nombre total de vues : 8

Description : Collection : Anthologie contemporaine des écrivains français et belges ; série 5, vol. 60, n° 12

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5528962f

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-11501 (60)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 04/05/2009

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EDMOND LE'PELLETIE'R

DEUX CONTES

LE PRESSOIR

m H§tPiSlliNE ^ere n°ce que le repas d'épousailles de la 1 llv#illi ^e au P^re P'erret' Ie fermier de M. du Pont, g ^^^^|| le gros fabricant de frocs de Lisieux. 1 ^SIIIIKII Bathilde Pierret,la mariée, était une gaillarde, JJsaBtecSHglalIgJl fine comme une mouche, solide comme un cheval.

De Vimoutiers à Orbec, on la citait en exemple ; plus d'un gars l'avait convoitée quand par les soirs dorés d'automne, elle s'en revenait du lavoir, son paquet de linge sur la tête et la main sur la hanche, dans une attitude sculpturale et biblique.

Plusieurs fois demandée en mariage, car le père Pierret passait pour avoir du foin ailleurs que dans ses greniers, Bathilde avait fait la sourde oreille aux propositions matrimoniales des fils d'éleveurs, des herbagers et des fromagers de la vallée, qui s'étaient présentés à la ferme, les yeux allumés et la bouche en cul de poule.

Ces refus successifs commençaient à faire jaser dans la contrée.

« La Bathilde fait la fière, disait-on ; qui sait si elle ne sera pas trop heureuse d'épouser un jour Jean Basset ! »

Jean Basset était un pauvre garçon souffreteux et malingre, qui avait été rudement secoué dans son enfance par les convulsions. Il avait la bouche contournée et les jambes torses. D'où son surnom emprunté à l'espèce canine.

Basset était cordonnier de profession et violoneux par plaisir. C'était lui qui faisait danser aux fêtes et aux réjouissances nuptiales.

Avec sa figure de travers, ses petits yeux gris très vifs et le dandinement grotesque qui résultait de ses jambes semblables à ces colonnes sculptées, ornement des buffets bourgeois, style Henri II, Basset avait l'air mauvais et sans cesse semblait en quête de quelque mauvais tour à jouer au prochain.

En entendant les commères le marier ironiquement, lui, le pauvre savetier contrefait et biscornu, avec la belle Bathilde, la fille du plus riche peut-être des fermiers de la vallée d'Auge, Basset avait un tortillement des reins et un décrochement sardonique de la mâchoire qui le rendait plus hideux.

ANTHOLOGIE CONTEMPORAINE. VOL. 6O. SÉRIE V(N° 12).