CHAP. VI. —- LES SYSTÈMES THÉORIQUES 331
Ceux-ci, se sentant plus ou moins vaguement traîtres à leur propre classe, dont ils préparent la ruine, recherchent avidement des sophismes et des prétextes propres à rassurer leur conscience, sans d'ailleurs trop se soucier de la valeur logique des raisonnements dont ils se payent.
Dans la théorie de la richesse non gagnée, de l'unearned incrément, l'association des idées joue aussi un grand rôle C'est surtout la rente économique que l'on vise en employant le terme uneamed incrément, mais, au fond, il peut s'appliquer à toute richesse qui n'est pas le fruit du travail.
L'usage de ce terme a pour but de résumer une certaine théorie, et de la résumer d'une manière assez vâguo •pour qu'elle échappe à une analyse rigoureuse, qui en ferait voir l'inanité. Cette théorie affirme que seule la richesse qui csl le lruit du travail est légitime ; celle qui n'a pas celte origine n'a pas été gagnée, d'où le terme uneamed incrément, par conséquent, n'est pas légitime, ni justement acquise
11 faut d'abord observer que cette théorie est accepléo en un sens et appliquée en un autre. On l'accepte dans le sens moral. Dion qu'on parle du travail, c'est l'effort qu'on a en vue. L'homme qui accomplit cet effort mérite une récompense, il n'en mérite aucune s'il n'accomplit aucun effort, On applique la théorie dans le sons économique, c'est-à-dire qu'au travail, à l'effort, on substitue le résultat obtenu, ce qui est loin d'être la môme chose. Un cordonnier maladroit ou distrait peut voir ses efforts n'uboutir qu'à gaspiller lo cuir qu'on lui a remis, tandis qu'un uulre fera une bonne paire do souliers ; or c'est, en réalité, les souliers qu'on paye, sans se soucier do l'effort.
En y réfléchissant un peu, on s'aperçoit, en outre, que