CIIAP. II. — LES SYSTÈMES SOCIALISTES EN GÉNÉRAL 13">
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pierre... » (Le Temps, G août). A Marseille, grâce à la complicité d'un maire socialiste, les grévistes ont été pendant quelques jours les maîtres de la ville. Pour circuler, il fallait so munir d'un sauf-conduit. Le fait s'est répété à Monceau-les-Mines (I). En celte môme localité un nommé Martin, qui n'avait pas la chance do jouir des sympathies des grévistes, a été poursuivi par une bande de ceux-ci ; pour se défendre, il tira un coup de pistolet, qui d'ailleurs ne fit du mal à personne. Ensuite il se réfugia dans l'appartement de M. Ragot; derrière lui le commissaire de police et l'adjoint socialiste pénétraient dans cet appartement, a Martin suppliait le commissaire de ne pas le faire sortir avant que les forcenés qui poussaient des cris de mort cl tiraient des coups de revolver sous les fenêtres ne fussent dispersés. Mais le commissaire livra à la foule le malheureux. En quelques minutes, il ne fut plus qu'une plaie depuis les pieds jusqu'à la tôle (2). »> Les auteurs de semblables violences sont
(1) Journal des Débats, 10 février 1901 : « Un facteur ayant été, ces jours dernier, malmené par des grévistes, le maire a fait établir des saufs-conduits réservés aux facteurs et ainsi conçus : « Prière A tous les bons citoyens de laisser circuler librement le nommé , facteur des postes et télégraphes... »
(2) Le Gaulois, 0 février 1901. Les journaux officieux confirment, d'ailleurs, que les violences des grévistes ne doivent pas être réprimées. La Petite République, 18 février 1901, uit, à propos de la grève deChalon : « Puisque, au dire des agences, le sous-préfet semble résolu a tout faire pour éviter un conflit, pourquoi a-t-il appelé de l'infanterie, de l'infanterie et des gendarmes?... » Et plus loin, dans le même journal, on lit les hauts faits des grévistes de Chalon : < Pour le moment, la colonne est forte de cinq cents hommes. Elle se présente à la verrerie. I.a grille est fermée. VAle la force. » Ainsi on doit laisser forcer les grilles, sans avoir recours a la force publique.
A Monceau-les-Mines, « les soldats se dissimulent, par ordre, nu passage des groupes do grévistes. Il s'agit, en effet, d'éviter tout conllil » (Débats, 0 février 1901). Celte nouvelle conception