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Titre : Bulletin de la Commission historique du département du Nord

Auteur : Commission historique du Nord. Auteur du texte

Éditeur : Imprimerie de L. Danel (Lille)

Éditeur : Archives du NordArchives du Nord (Lille)

Date d'édition : 1899

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32722421t

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32722421t/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1899

Description : 1899 (T15 = TB).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Nord-Pas-de-Calais

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BUVauban

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5524979g

Source : Université Catholique de Lille - Bibliothèque, 2008-203685

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/01/2011

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BULLETIN

DE LA

COMMISSION HISTORIQUE

DU DEPARTEMENT DU NORD

Tome quinzième

Comprenant la table des matières des quinze premiers volumes de la collection ■

LILLE IMPRIMERIE L. DANEL, RUE NATIONALE

1899



BULLETIN

DE LA

COMMISSION HISTORIQUE

DU DÉPARTEMENT DU NORD.



BULLETIN

DE LA

COMMISSION HISTORIQUE

DU DÉPARTEMENT DU NORD.

Tome quinzième

Comprenant la table des matières des quinze premiers volumes de la collection

LILLE IMPRIMERIE L. DANEL, RUE NATIONALE

1899



NOTICE

SUR

GUILLAUME LE BLANC

Sr DE HOUCHIN,

MAITRE DE LA CHAMBRE DES COMPTES DE LILLE

ET SUR UN

JETON FRAPPÉ A SES ARMES, Par M. ED. VAN HENDE,

Membre titulaire résidant.

C'est à l'amitié d'un ancien condisciple de collége, mon confrère en numismatique, que je suis redevable d'avoir entrepris cette notice. M. Vallois-Defrennes m'a invité à décrire un jeton qui donne ouverture à une nouvelle série lilloise et dont un numismate distingué , M. Preux, lui a signalé l'intérêt dans une lettre écrite en 1871. Ce jeton provient de Guillaume le Blanc (1), maître de la Chambre des comptes de Lille (1520 à 1550).

(1) M. Alexandre Piat, de Roubaix , possède un autre exemplaire du même jeton.


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Nos archives départementales, communales et hospitalières, où mes recherches ont été facilitées par leurs bienveillants conservateurs, renferment de curieux renseignements sur la famille de ce maître de la Chambre des comptes dont notre cité a vu, au seizième siècle, trois générations jouir de l'estime publique. L'honorabilité de leurs services, leur goût pour les arts et un noble emploi de leurs richesses, doivent les préserver de l'indifférence et de l'oubli, et la publication du document métallique resté inédit jusqu'à ce jour, offre une occasion naturelle de leur rendre justice.

Le nom de la famille le Blanc se trouve écrit de différentes manières, sur les registres et les titres qui la concernent : le Blans (1349) ; li Blancs et le Blanc (1374), le Blancq (1417) et le Blanc on Blanc (1512 et 1524)- A partir de cette époque, on trouve indifféremment le Blanc et le Blancq.

D'après les registres aux bourgeois de la ville de Lille, Jehan le Blans, fils de Jehan de Radinghem, village du quartier de Weppes, se fit recevoir bourgeois en 1349. Ses quatre descendants directs, tous nommés Jean, comme lui, relevèrent leur bourgeoisie en 1374,1417, 1451 et 1488.

Le troisième, seigneur de Houchin et receveur de l'abbaye du Mont-St-Éloi, avait épousé Anne-Marguerite Caulier dite de Bailleul.

Lorsque le dernier racheta sa bourgeoisie, le 24 novembre 1488, conformément aux règles établies par le livre Roisin, c'est-à-dire dans l'année de son mariage avec Mathurine de Los, fille d'un bourgeois de Lille, il était huissier de la Chambre des comptes. Son but, en acceptant ce modeste emploi, était sans doute de se ménager une entrée dans les bureaux : il fut nommé premier greffier en 1503 , devint auditeur en 1506. et par l'honorabilité de ses services dans la plus haute administration financière du pays, il fil sortir sa famille du commun de la bourgeoisie.

Dès sa nomination à l'office d'auditeur, le Blanc fut chargé par Philippe-le-Beau, avec Jean Ruffaut et Charles de Boulogne, maîtres de la Chambre, de dresser « une inventaire des lettres,


» tiltres, Chartres et enseignemens estans et reposans en la tréso» rerie des Chartres ou (au) chastel de Lille. » Cet inventaire, conservé aux archives départementales, forme un magnifique volume in-folio de 258 feuillets en parchemin, et renferme un relevé méthodique de toutes les pièces isolées du trésor des chartes. En tête de chacune des différentes parties de l'inventaire, sont reproduits les divers dessins qui se trouvaient sur les layettes. Il résulte de l'intitulé que ce beau travail exécuté par intervalle de temps, quand les commis en avaient opportunité, et qui demanda six années, ne fut achevé qu'en 1512.

Jean le Blanc s'adjoignit vers cette époque son fils Guillaume, âgé de vingt ans, pour la transcription des titres et documents : lé cinquième registre aux mémoires de la Chambre, rapporte que Guillaume le Blanc fréquentait et écrivait (sic) depuis quelque-temps sous son père, quand il fut appelé en octobre 1512, à remplir les fonctions de clerc extraordinaire ou second greffier de ladite Chambre. Il remplaça Hues du Bosquiel promu à l'état de premier greffier (1).

Le quatrième registre aux mémoires de la Chambre fait aussi connaître, au sujet de cette nomination, que, le 30 octobre, Guillemin le Blanc dénommé ou Blanc prêta serment à deux conditions ; il prit l'engagement de ne faire ni de ne signer aucune expédition, sans en avoir reçu l'ordre de messieurs de la Chambre , et de ne toucher aucun salaire ou droit revenant au greffier, avant d'être pourvu lui-même du titre de clerc ordinaire.

Une raison porte à croire que Guillaume le Blanc avait collaboré à la transcription de l'inventaire relaté plus haut : il fut chargé d'un travail analogue immédiatement après sa prestation de serment. Les officiers de la Chambre lui firent copier les lettres et les titres reposant dans la tour des archives, dont ils voulaient conserver un exemplaire dans le coffre des finances. Comme rémunération

(1) De Saur. La Flandre illustrée par l'institution de la Chambre, etc., f° 81.


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de ce service exceptionnel, il reçut, l'année suivante, une gratification de douze livres (1).

Guillaume s'acquittait donc de son office à la satisfaction de ses chefs; il ne tarda pas à contracter alliance dans une famille assortie à la sienne. Jean Ruffaut, nommé récemment trésorier général des domaines et finances, à Bruxelles (2), tout en conservant le titre de maître de la Chambre des comptes, lui donna en mariage sa fille aînée, Philippe (3), et le 27 mai 1515, c'est-à-dire dans l'année de cette union, Guillaume se fit inscrire comme bourgeois de Lille, par relief, en payant la somme ordinaire de soixante sols.

Diverses notes recueillies çà et là par notre cher Président, M. le chanoine Dehaisnes, dans les innombrables documents dont il opère le classement aux archives départementales, nous ont mis sur la voie de précieux documents. Ainsi des lettres-patentes de Monseigneur le prince des Espagnes, font connaître que le lendemain de son admission au titre de bourgeois, Guillaume le Blanc fut appelé à l'office de receveur et commis à la recette des deniers appliqués à l'épargne des pays sortissant de la Chambre des comptes (4). Il joignait à cet office celui de receveur et commis à l'aumône de Flandre, qu'il exerça en remplacement de Jean Ruffaut son beau-père (5). Le jeune fonctionnaire prêta serment le 2 avril, et

(1) Archives départementales. Compte du receveur-général des domaines et finances. Année 1513.

(2) Les Ruffaut, reçus à bourgeoisie au XIVe siècle, descendaient vraisemblablement de Jean Ruffaut, premier clerc de la ville , dont il est question dans Roisin, au chapitre des droits et charges des clercs. — Quant au trésorier de Charles V , chevalier , sieur de Mouvaux , Neuville, Lambersart, etc., il avait eu neuf enfants de son mariage avec Marie Carlin, veuve du sieur de Ligny. L'un de ses fils , nommé Jérôme , fut abbé de Saint-Vaast d'Arras.

(3) Philippe, familièrement Philippote Ruffaut, devint dame des Grimarets , des Watrelins et Ribaut-Escueil.

(4) Archives départementales. 4e registre aux mémoires, f° 173, v°.

(5) 5e compte de Jean Ruffaut, receveur de l'aumône de Flandre , année échue à la renenghe 1501.— M. le chanoine Dehaisnes : État général des registres de la Chambre des comptes relatifs à la Flandre , Annales du comité flamand , t. XI.


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son père se constitua caution jusqu'à la somme de cinq cents écus de 48 gros, pour le premier office et de deux cents livres de 40 gros, pour le second.

Les recettes de Guillaume le Blanc se divisaient en plusieurs catégories et l'Inventaire des sceaux de Flandre, récemment publié par M. G. Demay (1), signale de lui une quittance à titre de commissaire sur le fait des nouveaux acquêts dans le souverain Bailliage (2). Pour l'amortissement de biens acquis depuis quarante ans, l'hôpital Comtesse avait été taxé à la somme de mille livres parisis qui fut versée , entre les mains de Guillaume le Blanc, le 18 janvier 1515 (v. s.). Les lettres-patentes qui avaient fixé le montant du droit à payer indiquent la nature des biens amortis (3); elles sont en parchemin et revêtues d'un sceau, ainsi que le reçu de Guillaume le Blanc (4) dont le sceau et la signature sont trop remarquables pour passer inaperçus. En effet, l'exemplaire du sceau, bien que légèrement ébréché, témoigne des goûts artistiques du nouveau receveur. Il offre un beau spécimen de l'ornementation caractéristique du XVIe siècle. Sur une banderole élégamment déployée, on lit :

GVILLAMM LE BLAN

La dernière lettre C a sans doute disparu avec le bout de la banderole. L'écu échancré, au chevron, accompagné de trois étoiles, au lambel ?,.. (s) est supporté par un lion au casque empanaché (voir PI. n° 2).

(1) 1 vol. in-4°. Imprimerie nationale 1813.

(2) G. Demay. Inventaire. N° 2539.

(3) Les biens acquis pur l'hospice consistaient en trois maisons situées à Lille, deux moulins à eau situés à Wazemmes et deux moulins à vent, hors de la porte des Malades — Inventaire de l'hôpital Comtesse, N°s 881 et 883, sous presse.

(4) Archives des hospices. Fonds de l'hôpital Comtesse. Pièce cotée N° 883. Le N° 884 est un reçu de soixante-trois livres du prix de 40 gros, délivré par Jacques Parent, huissier de la Chambre, tant pour le droit que pour l'entérinement des lettres d'amortissement. »

(5) M. de la Phalecqne voit, dans ce dessin, une saillie du bord de l'écu.


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Il n'est pas possible de blasonner les pendants du lambel ajouté sans doute, par Guillaume, aux armes de son père. Comme tous les bourgeois de Lille, depuis le XIIIe siècle, les le Blanc avaient des armoiries sans faire partie de la noblesse, et le lambel est ici l'imitation d'un usage autorisé par les règles du blason. Nous le verrons disparaître quand la faveur de Charles-Quint aura légitimé, par des lettres d'anoblissement, les aspirations d'une famille jouissant de l'estime et de la considération publiques.

Avec le sceau appendu à l'acte , nous reproduisons la signature qui est également dans le goût de l'époque. Lès caractères en sont tracés d'une main ferme et le paraphe est agrémenté de traits suffisamment compliqués pour embarrasser les faussaires (1). Mais faut-il chercher dans des signes indéchiffrables les deux lettres qui semblent manquer avant le mot BLANC , ou se reporter à la désignation de deux procès-verbaux de serments prêtés, l'un en 1512, à titre de clerc extraordinaire : Guillemin le Blanc dénommé ou Blanc, et le 7 mai 1524, comme maître ordinaire de la Chambre : Guillemin le Blanc dénommé ou Blanc ? Le lecteur en jugera (voir PI. n° 3).

Guillaume exerçait simultanément ses deux emplois, dans les bureaux de la Chambre, et les conserva pendant toute sa carrière administrative (2). II y joignit même, le 27 octobre, une nouvelle

(1) Le burin élégant et correct de M. Deligny, graveur-lithographe chez M. Danel, a rendu avec bonheur le caractère particulier à chacun de nos dessins.

(2) Dans l'État général des registres de la Chambre des comptes , M. le chanoine Dehaisnes signale, N° 3248, le 8° compte de Guillaume le Blanc, receveur des aumônes de Flandre, année échue à la renenghe 1522 (Annales du comité flamand, t. XII, p. 155). En 1530 , il donnait quittance de huit cents livres, aux quatre hauts-justiciers de la châtellenie et à l'Échevinage de Lille, pour le rachat de l'impôt des Espinchaulx Madame (Archives municipales, carton 944); en 1544, il avançait au chambellan de l'empereur, la somme de mille livrés, versée en déduction de sa Recette des parties extraordinaires appliquées à l'épargne. Archives départementales : Compte du receveur général des domaines et finances).


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subdivision de recettes : celle des Dossiers affectés au rachat des domaines aliénés.

Son avancement n'en fut pas moins rapide, grâce à ses aptitudes autant qu'à l'affection de ses parents. Au mois d'avril 1517, il passa de l'office de second greffier à celui d'auditeur ordinaire, en remplacement de l'auteur de ses jours, pourvu de l'état de maître ordinaire, après avoir cumulé les fonctions d'auditeur et de maître extraordinaire.

En octobre 1520, Guillaume devint maître extraordinaire de la Chambre, en attendant une vacance ; puis le 20 avril 1524, son père ayant résigné en sa faveur entre les mains de la gouvernante des Pays-Bas (1), il reçut sa commission de maître ordinaire, en vertu de laquelle il exerça les fonctions de trésorier et garde des Chartes.

Par d'autres lettres patentes de la même date (2), l'empereur considérant les services rendus, depuis trente-six ans, par maître Jean le Blanc, l'autorisait à résigner son office en faveur de Guillaume dont l'aptitude était éprouvée et reconnue, et, en souvenir et rémunération de ses services, lui accordait, sa vie durant, à titre de maître extraordinaire, les gages, robe, jetons, profits et autres émoluments et droits de maître ordinaire dont jouissait encore messire Jean Ruffaut, seigneur de Neufville et de Lambersart, depuis sa nomination de trésorier général des finances à Bruxelles. Mais Jean le Blanc touchait au terme de son existence : il mourut le 15 septembre de la même année (3), et fut enterré à SaintÉtienne, auprès de sa femme, dans la chapelle de Sainte-Barbe.

Un magnifique manuscrit, remontant au milieu du XVIe siècle, reproduit la description de leur pierre tumulaire. C'est l'épita(1)

l'épita(1) départementales. 21e registre des chartes.

(2) Archives départementales. 20e registre des chartes, f° 153.

(3) Jean Ruffaut rentra alors en jouissance des émoluments de son ancienne charge de maître, jusqu'en 1532 époque où il résigna de nouveau en faveur de son second gendre, Jean de Beauffremez.


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phier de Rebeque dont notre collègue, M. de la Phalecque, m'a obligeamment donné communication. On y lit :

« En la dicte chapelle (Ste-Barbe) ung marbre où est taillée à demy boche « ung home avecq sa femme. Chy gist Jehan le Blancq, conseiller de l'empe« reur, nre sire et maistre de ses comptes à Lille qui trespassa le XVe jour » de septembre l'an mil V° XXlllI et dale Maturinne de Loz sa femme, « laquelle fina ses jours le XXIIIIe d'aoust mil VcXXII.

Puis sont représentés leurs écus. Celui de leBlanc porte :

« D'azur au chevron d'or accompagné de trois molettes d'éperon à cinq rais; » heaumé ; au cimier : tête et cou de licorne entre un vol d'argent, bourrelet » et hachement d'azur et d'or, »

Guillaume parvenu à l'emploi le plus élevé auquel il dût aspirer, voulut imiter certains personnages qui trouvaient à la fois le moyen de se distinguer entre tous, de favoriser les artistes et de laisser à leurs descendants, comme à l'histoire, un souvenir du rang honorable qu'ils avaient tenu. La beauté du sceau qu'il avait fait graver, dut lui inspirer la pensée de se procurer un jeton sur lequel il se fit honneur de réunir les armoiries plus ou moins officielles des trois branches de sa famille.

La grande variété des jetons de la Chambre des comptes de Lille , prouve que lorsqu'elle en manquait pour en fournir des bourses à tous les membres, elle faisait généralement graver sur les nouveaux une allusion aux événements historiques du moment. Elle s'adressait à la Monnaie de Bruges pour les faire frapper, ainsi que l'indique la fleur de lis qui précède ordinairement la légende, comme sur celui dont voici la description :

T GECTOIRS S POVR * GVILLAVME * LE * BLANC J Écu

écartelé de le Blanc et de Los, c'est-à-dire des armes du père et de la mère de Guillaume. Aux 1er et 4e quartiers : d'azur au chevron d'or accompagné de trois étoiles du même : aux 2e et 3e quartiers, de gueules à trois étrilles d'argent, 2 et 1, au croissant du même en abîme.


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R -- SANS + + MAL + * PENSER * + 1526 + .Écu en losange, le Blanc-de Los mi-parti de Ruffaut, c'est-à-dire des armes de sa femme : d'or à trois coqs basilics (1) de sable membres et armés de gueules. La devise sans mal penser peut se prendre dans diverses acceptions : raisonner, croire, examiner, juger, apprécier, et, par allusion à l'emploi du fonctionnaire : peser, compenser, compter. (Voir Pl N° 1).

Ce jeton, fait par les soins de Guillaume pour son usage, porte une date qui fait défaut sur ceux de la Chambre. Il serait intéressant de s'assurer si, avant ou après cette époque, d'autres fonctionnaires attachés à la même Chambre ne se sont pas également servis de jetons personnels. La liste des maîtres de la Chambre pendant la période des jetons lillois, ajoutée à cette notice, mettra peutêtre les amateurs sur la voie de nouvelles découvertes.

A cette époque, Guillaume habitait, sur le Grand-Marché, une maison qu'il avait achetée récemment à Guilbert de Bais. Le 13 juillet 1528, il obtint de l'Echevinage l'autorisation de faire un mur derrière sa maison , dans la rivière descendant de Rihour, moyennant une redevance annuelle de deux gros (2). Les comptes de la ville apprennent qu'il en possédait une autre, dans la rue des Tanneurs. L'Echevinage lui accorda par grâce, en 1530, d'asseoir les édifices d'une nouvelle maison qu'il faisait ériger derrière la sienne de la rue des Tanneurs, abordant à la rivièrette (3). Il fut autorisé à établir sa construction au-dessus de la rivièrette, à front de la rue des Tanneurs, aussi à condition de payer à la ville deux gros de rente annuelle (4).

(1) Le Blond dit : coqs encollés de têtes de chèvre.

(2) Archives municipales. Compte de 1527 à 1528, rentes héritables, f° 14, v°. — Mémoire sur les rivières et canaux de la ville de Lille , par M Ch. Paeile , bibliothécaire-archiviste, 1868, fJ 141.

(3) La riviérette est un canal qui part du Pont-Bruyant, sous la rue du Molinel ; pour unir le canal des Hibernois au Becquerel. Elle coupe les deux côtés de l'angle formé par la rue de l'A, B C, et passe sous la rue des Tanneurs.

(4) Archives municipales. Compte de 1530 à 1531, rentes héritables, fo 15. — Mémoire sur les rivières, etc. M. Ch. Paeile, f° 121.


- 14La

14La du souverain ne devait pas tarder à reconnaître et sanctionner, dans la personne de Guillaume, le mérite de ses parents et le sien.

Au mois de juin 1529, l'empereur lui donna des lettres d'anoblissement. Les considérants font connaître que son féal conseiller et maître des comptes s'est mis à son service dès l'âge de vingt ans, qu'il descend de bonne et honnête famille, que, depuis plus de cent ans, ses ancêtres n'ont vécu mécaniquement, mais de leurs biens et revenus, et se sont alliés à des filles nobles et de bonnes maisons; puis elles rendent hommage à l'honorabilité et au dévouement de son père Jean. Guillaume est en conséquence autorisé à prendre état et dignité de chevalerie ou autres, à faire acquisition de fiefs ou revenus mouvant de l'empereur ou de ses vassaux, comme à porter les armes de feu son père : « le champ « d'azur à trois quintes et un chevron d'or», sans être tenu à payer finance.

Les lettres patentes entérinées le 21 juin 1529, avaient été enregistrées à la Chambre des comptes. Mais, à la Révolution, pour assurer à jamais l'abolition de la noblesse, les trois commissaires Top, Bécu et Ropra, nommés par le directoire administratif du département, en vertu des lois du 24 juin et du 15 août 1792, avec ordre de rejeter du dépôt et de brûler les litres généalogiques, arrachèrent des registres aux chartes tous les feuillets relatifs aux anoblissements. Grâce à la précaution qu'avait eue le gouvernement de Louis XIV d'en faire prendre copie dès le retour de la Flandre française à la couronne, l'oeuvre de destruction n'a pas porté ses fruits. Les archives départementales se sont procuré une contre-copie de chacune des lettres patentes d'anoblissement. Le titre relatif à Guillaume le Blanc est reproduit d'après un certifié conforme émané d'un fonctionnaire qui fait autorité : Denys Godefroy (1). Les détails reproduits par cet acte authentique,

(1) Collationné sur le registre original en parchemin estant en la tour des " chartes de la Chambre des comptes de Lille en Flandres , par moy sous signé,


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établissent une certaine conformité entre les armoiries reproduites sur le jeton et le sceau, et celles qui furent transmises à Guillaume le Blanc par son père et reconnues par l'empereur. Mais après son anoblissement, le nouveau chevalier y ajouta, par concession, un chef d'or à l'aigle issante de sable, sans doute par allusion à l'éclat et à l'élévation récente de sa maison. La date du jeton explique pourquoi on n'y retrouve point ce chef qui est signalé dans un recueil généalogique de la bibliothèque des manuscrits de la ville de Lille (1). Sous l'écu armorié des le Blanc, le texte porte : « d'azur au chevron d'or accosté de trois quintefeuilles de même " et au chef d'or. »

C'est dans un autre ouvrage intitulé Généalogies manuscrites, 1er vol., provenant de la riche bibliothèque léguée à sa ville natale par le digne descendant des archivistes de la Chambre, le marquis de Godefroy Ménilglaise , volume dont l'origine doit appartenir à notre localité, que figure le blason complet : « Le Blanc, d'azur au « chevron d'or accosté de trois quintefeuilles de même et au chef « d'or à une aigle issante de sable. »

Nous avons vu que les lettres d'anoblissement autorisaient le nouveau chevalier à porter les armes de son père, c'est-à dire, un chevron accompagné de trois quintes. Ce n'étaient ni les molettes de l'épitaphe placée à Saint-Étienne, ni les étoiles gravées sur le sceau et le jeton. Ces différences proviennent de ce que la famille avait pu modifier à son gré des marques distinctives qui, ne constituant pas un véritable blason, n'étaient pas des marques de dignité. Une fois investi d'un titre de noblesse, Guillaume le Blanc reprit les quintefeuilles indiquées dans les lettres-patentes. Quant à l'aigle du chef, nous la verrons modifiée sur des dessins

» conseiller et historiographe ordinaire du Roy, commis par sa majesté à la garde « et recherche des titres et registres d'icelle chambre. Le 18e jour de septembre

» 1669 ».

Signé : DENYS GODEFROY.

L'intitulé de la copie porte que cet acte est extrait du registre coté 21 de la collection des registres des chartes, f° 134. — Ce folio manque : il a été arraché. (1) Mss N°295. T. 11.


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de vitraux et d'épitaphe dont l'authenticité n'est guère contestable.

Aussi jaloux de l'illustration de sa ville natale que digne de l'honneur rendu à son mérite, Guillaume le Blanc se joignit à l'abbé de Loos, au doyen de chrétienté et au bailli de Lille, pour reconstituer une institution qui avait jeté un vif éclat au XIVe et au XVe siècle et qui lui survécut. C'était la principauté du Puy. Sous la direction des personnages les plus marquants de la ville, elle distribuait annuellement des prix aux auteurs de meilleures productions poétiques. Les échevins, conseil et huit-hommes, considérant que cette fête était belle et honorable et de anchienneté, accordèrent en 1531, de la remettre sups et tenir, pourvu que, dans les refrains des ballades qui se feront, l'on se conduise en toute honnesteté, sans toucher l'honneur des commères ou soeurs et autres personnes particulières (1).

Cette notice devrait s'arrêter là, si elle était destinée à unerevue de numismatique ; mais le bulletin de la Commission historique n'est pas exclusif, et notre cher Président a bien voulu m'en offrir l'hospitalité.. Les pages suivantes mettront en lumière le rang tenu au XVIe siècle dans notre ville, par la famille le Blanc. Comme plusieurs autres du même temps, elle avait laissé, de sa munificence et de ses goûts éclairés, des marques dont l'injustice des hommes et les ravages du temps n'ont laissé subsister que des vestiges épars. S'il est désirable d'atténuer les conséquences de destructions fâcheuses , il n'est pas moins intéressant, à un autre point de vue, de rappeler, par un exemple, comment nos ancêtres ont pris part au mouvement intellectuel de leur époque.

La période que nous venons de parcourir de la carrière de Guillaume le Blanc, s'est écoulée sous le gouvernement de Marguerite d'Autriche, dont les hautes qualités administratives avaient assuré le fonctionnement régulier de toutes les administrations. On peut reporter sur cette princesse l'honneur de la plupart des ordon(1)

ordon(1) historiques du Nord de la France, par Arthur Dinaux . 3e série, t. IV, p. 366.


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nances qui font, dans les Pays-Bas, la gloire du règne de CharlesQuint. Sa nièce, Marie, marcha sur ses traces et, comme elle, suppléa dignement l'empereur pendant ses diverses absences des pays de par-deçà.

Comme l'administration des finances exerce une action décisive sur tous les rouages du gouvernement, et que la guerre absorbait alors les revenus de l'État, il fallut recourir à tous les moyens d'en multiplier les ressources. Dans la conduite de provinces jalouses de leurs droits et de leurs priviléges, on prit prétexte de leur en confirmer la jouissance, pour établir une fiscalité qui compliqua naturellementles services de trésorerie. Aussi pour récompenser les gens de compte les plus zélés, on leur donnait des gratifications, et Guillaume le Blanc reçut, à plusieurs reprises, des preuves personnelles de satisfaction émanées du pouvoir souverain, comme il fut appelé à participer à celles qui s'étendaient à tous les membres de la Chambre des comptes.

Les registres aux comptes du Receveur général des domaines et finances des pays de par-deçà, en signalent quelques-unes. Ainsi le compte de Jean Micaut, du 1er janvier 1529 à 1530 (1), porte que, sur l'avis de Madame la gouvernante, l'empereur accorde à Guillaume le Blancq " la somme de quatre cents livres, monnaie de » Flandre, de quarante gros la livre, en considération des bons et » agréables services qu'il avait faits à ladite dame et ne cessait de » faire chaque jour en plusieurs et diverses manières, en outre d'un » service qu'il avait rendu à sa majesté, auquel l'empereur avait » eu plus grand profit que lesdites quatre cents livres et ce, outre » et pardessus ses gages et autres dons et bienfaits qu'il avait eus » dudit seigneur-empereur. »

Il fallait réellement déployer de l'activité au service de la Chambre : l'année suivante, au moment où Charles-Quint vint résider dans les Pays-Bas, après la mort de la gouvernante, Guillaume fut encore chargé d'un travail supplémentaire et important. Le compte de Jean Micaut, pour l'année 1531 (2), constate le ver(1)

ver(1) départementales, compte de Jean Micaut, f° 299, v°.

(2) Archives départementales, compte de Jean Micaut, f° 255.


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sement, entre les mains de Guillaume le Blancq, « de la somme de » six vingt-neuf livres, six sols, trois deniers pour avoir aidé, » vaqué et été occupé de dresser le grand état fait à l'Empereur » de la conduite de toutes ses demaines, aydes, finances et despens a par lui soutenues en ces pays dembas en dix ans demy qu il a » esté absent de ses dits pays, et à ces fins fait plusieurs états et » reçus, où il y a eu de grosses écritures et labeurs. »

Un autre travail supplémentaire fut assigné le 24 février 1532, par la régente Marie, à maîtres Guillaume de Landas et Guillaume le Blanc, conseillers et maîtres de la Chambre, et à Jean Barrat, auditeur : ce fut d'ouïr, « hors le temps et heures de la Chambre,» les comptes des receveurs et autres officiers de M. le comte de Gavres, seigneur de Fiennes et Sottenghien, d'Auxi et d'Armentières, gouverneur et capitaine général de Flandres, de Lille, Douai et Orchies (1). La rémunération de ce service dut être prélevée sur les deniers qu'il s'agissait de contrôler : nous n'en avons pas trouvé la mention.

En 1535, notre maître de la Chambre reçut encore une mission de confiance. Par suite de la mort de Dievich de Hetvelde , garde des joyaux, tapisseries et biens meubles de la couronne dans les pays de par deçà, Guillaume le Blanc fut chargé de recevoir ces objets précieux , des héritiers de Dievich . d'en dresser un inventaire avec les srs de Sempy, Molembais et Francqueville, et de les remettre entre les mains de Pierre Damant, le nouveau titulaire (2). Il fut accordé, de ce chef, une gratification de 181 livres 12 s., répartie de la manière suivante: à Mre Guillaume le Blanc, pour 41 jours de vacation

à 32 s par jour 65 liv. 12e.

à Mre Guillaume le Blanc, pour la minute dud. inventaire et 3 grosses 30 liv. 12$.

et aux autres, le reste, soit 85 liv. 8$.(8)

(1) Archives départementales, 58 registre aux mémoires, f° 1, v°

(2) Pierre Damant, conseiller de l'empereur, garde des joyaux, etc., était également contrôleur de la dépense ordinaire de l'hôtel de la reine régente Marie.

(8) Archives départementales, 1er compte de Henri Sterke.


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Deux ans plus tard, c'est-à-dire le 18 octobre 1537, des lettrespatentes accordent la somme de six cents livres aux président et gens de comptes à Lille. Le registre du receveur général (1) porte « pour les causes, raisons et considérations au long y contenues ». Guillaume eut naturellement sa part dans cette nouvelle largesse.

L'empereur, on le voit, savait reconnaître les services rendus par les fonctionnaires dont il mettait à l'épreuve le zèle et le dévouement; sa confiance en eux allait même jusqu'à faire appel à leurs ressources financières, quand les siennes étaient insuffisantes. Ainsi le traité de paix conclu à Cambrai, entre sa tante Marguerite et Louise de Savoie (1529), avait stipulé la remise , par le roi de France, de « plusieurs parties de terres et de seigneuries appar» tenant à ses vassaux et sujets demeurant dans les pays de par » deçà, pour l'empereur en jouir, en tous droits, profits et revenus, » pour la somme de 25,500 écus d'or au soleil de rente annuelle , » jusqu'au rachat de 510,000 desdits écus de 71 et demi au » marc » (2).

Quoique François 1er eût remboursé, en 1531, la somme de 1,200,000 écus d'or, qui furent payés à Fontarabie , et 284,000 écus versés à Valenciennes pour le rachat de domaines situés dans les Pays-bas (3), l'empereur qui avait récemment fait de grandes dépenses, pour son couronnement en Italie , et se proposait de retourner incessamment en Espagne, sentit l'insuffisance des aides prélevées dans les Pays-Bas et le besoin de réaliser une grosse somme de deniers comptants. A cet effet, il aliéna plusieurs biens situés en la châtellenie de Lille. Ces biens, provenant de la caution fournie par le roi de France, avaient appartenu à Antoine du Bois, évêque de Béziers (4).

(1) Archives départementales, 3e compte de Henri Sterke, f° 433.

(2 et 4) Archives départementales. Parchemin catalogué par M. Dehaisnes.

(3) Thomas Mulier, essayeur particulier des monnaies de l'empereur à Anvers, après avoir procédé à la réception de 1.200,000 écus d'or au soleil que le roi trèschrétien avait fait payer à Fontarabie, pour le furnissement du traité de Cambrai, avait également touché à Valenciennes 30,000 écus pour le rachat des terres d'Englemoustier et de Pontrewart, et 254,000 écus pour le rachat des terres de Mme de Vendômois et de celles de Hauramecourt. — Archives départementales. Compte de Jean Micaut. Année 1531.


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Guillaume le Blanc, informé du désir de l'empereur , consentit à faire l'acquisition des terres, seigneuries et cense de Lenthoult, situées à Linselles. Les lettres de transport, très-explicites sur le but que poursuivait l'auguste détenteur de ces biens, font connaître qu'ils furent concédés, à rachat, pour la somme de seize centsoixante-six écus d'or et six sols, de deux gros de la monnaie de Flandre le sol, dont l'encaissement fut opéré par le trésorier-général Jean Micaut (1). Après avoir joui pendant huit ans des revenus, honneurs et profits attachés à cette propriété, Guillaume le Blanc dut en faire la restitution au roi de France , qui la racheta en 1539 et en effectua le remboursement à Cambrai (2).

La fortune de Guillaume était alors assez considérable. En dehors de ses terres de Houchin, Bailleul-sire-Bertoul, Meurchin et Coeuillerie, il possédait, du chef de sa femme, le fief de Wincle, au sujet duquel il eut une contestation avec la commune de Menin.

Les censiers et occupeurs de ce fief de la cour de Menin, étaient tenus à payer une taille de vingt-deux gros de Flandre, et se trouvaient, de temps immémorial, exempts de toute autre contribution de tailles, aides et subventions. Or, la ville de Menin, par suite d'un nouveau transport fait en 1517, sur le fait de l'assiette des aides de Flandre, avait été augmentée pour sa cote, de sept deniers qu'elle payait auparavant, à vingt-sept. Elle demandait que la taille du fief de Wincle subît une augmentation proportionnelle. De son côté Guillaume le Blanc refusait de consentir à cette augmentation, se fondant sur une sentence arbitrale du 25 mars 1391 et sur une autre sentence rendue, par les hoochpointres de la châtellenie de Courtrai , le 20 septembre 1512. Ces deux actes établissaient formellement, disait-il, que les surélévations

(1) L'acte de cession fut contresigné Delalaing et Ruffaut. — Parchemin , aux archives départementales.

(2) Archives départementales. Compte de Henri Sterke 1539.


— 21de cotes imposées à la ville de Menin, ne changeaient rien aux priviléges ni aux droits du fief et de la terre de Wincle.

L'affaire fut, d'un commun accord, déférée à la Chambre des comptes de Lille, devant laquelle comparurent les deux parties. Josse de Roubaix, lieutenant du bailli de Menin et deux échevins de ladite ville consentirent, ainsi que Guillaume, à s'en référer au jugement de la Chambre et à se soumettre entièrement à sa décision. Les députés exposèrent l'objet de leur demande, le sieur de Houchin produisit les sentences annoncées, et la Chambre déclara que le fief de Wincle ne pouvait être taxé à aucune taille supérieure à 22 gros de Flandre (1).

Le propriétaire qui savait si bien défendre ses droits, ne s'en tenait pas à la gestion de ses biens propres; ses aptitudes spéciales en comptabilité lui avaient fait obtenir certains emplois lucratifs qui s'ajoutaient à ses fonctions officielles. Le chapitre de Saint-Vaast d'Arras, possesseur de la dîme du pays de Lalleu, était dans l'usage de l'affermer. Guillaume le Blanc avait obtenu par contrat la ferme et amodiation de cette dîme, pour l'espace de six ans (1536). Mais avant l'entrée en jouissance du bail, il avait pu en apprécier les bénéfices réalisables. Toujours attentif au moyen de s'enrichir, il avait fait de pressantes démarches auprès de l'abbé de Saint-Vaast, pour obtenir un autre bail de neuf ans.

Le prélat, à qui cette prolongation semblait être une vaine espèce d'aliénation, refusait d'y consentir. Or, une sentence rendue au Grand Conseil de Malines(2) fait connaître que, dans l'espoir de vaincre cette résistance , Guillaume le Blanc s'avisa, avec quelque homme d'église, de se présenter devant le prélat avec une belle table d'autel d'argent doré, garnie de perles et de pierres précieuses, offrant de la lui vendre à meilleur marché qu'à tout autre.

Après l'avoir considérée , l'abbé de Saint-Vaast en demanda le

(1) Archives départementales. Pièce sur parchemin du 14 mars 1537.

(2) 9 juin 1531. — Archives départementales. 22e registre des chartes f° 129 , v°

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juste prix ; le détenteur lui répondit qu'elle valait deux mille carolus d'or; mais qu'en considération de ce que le prélat était son compère (1), il préférait la laisser entre ses mains plutôt qu'en celles d'un étranger. ll offrit de la céder pour dix-huit cents carolus, si on lui accordait le bail de neuf ans, à commencer à l'expiration de l'autre bail de six ans, présentant pour denier à Dieu ou pour le vin, la somme de cinq cents carolus à déduire sur les dix-huit cents. Le prélat fit l'acquisition de la table d'autel pour la somme demandée et des à-compte furent versés.

Pour s'assurer la prolongation du bail, le sieur de Houchin en avait obtenu la mise de fait devant le Conseil d'Artois. De là, procès et appel devant le Grand Conseil ; puis sentence annulant le bail et ordonnant la restitution à Guillaume le Blanc des cinq cents carolus d'or. Après diverses oppositions au sujet de ce jugement, la cause fut appelée définitivement par devant le Grand Conseil où les parties durent déposer à l'avance leurs raisons par écrit. Les juges suprêmes firent rayer la cause du rôle en compensant les dépens, de sorte que l'abbaye conserva la table d'autel et Guillaume le Blanc, privé de la prolongation du fermage des dîmes, se vit restituer le pot-de-vin de cinq cents carolus.

A peine sorti de ces diverses tracasseries, Guillaume le Blanc eut à subir une épreuve douloureuse. Sa femme mourut le 27 avril 1539. Les six enfants nés de ce mariage étaient (2) :

1° Guillaume le Blanc qui devint chevalier, seigneur d'Effonchin, Grimaretz, Coeuillerie, Pretsfons, Wincle, et mourut le 2 novembre 1589, ayant épousé Jeanne de la Motte d'Annekin, etc., qui lui survécut jusqu'en 1594 ;

2° Jean le Blanc, seigneur de Bailleul-sire-Bertoul, déjà mort célibataire en Hongrie, au service de Charles-Quint, lors de la guerre de Saxe ;

(1) Le nécrologe de l'abbaye de Saint-Vaast, par M. le chanoine Van Drival, reporte à l'année 1537 l'élection du beau-frère de le Blanc, Jérôme Ruffaut, homme d'une grande timidité.

(2) Bibliothèque de Lille. Recueil généalogique Mss 295, t. 11


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3° Alexandre le Blanc, écuyer, seigneur de Meurchin, Bailleul, mort en 1575 ;

4° Isabeau le Blanc, morte à l'âge de 8 ans ;

5° Barbe le Blanc, épouse de Charles de Preudhomme, dont elle resta veuve de 1561 à 1596 ;

6° Philippote , aliàs Marie le Blanc , qui épousa Jacques Blondel, seigneur de Cuincy, gouverneur et capitaine du château de Tournai.

La durée du veuvage de Guillaume le Blanc n'est pas connue , mais il épousa en secondes noces Mathurine dite Mathienette Bresot qui lui survécut, comme on le verra plus low.

Après trente ans de services officiels à la Chambre des Comptes, Guillaume le Blanc sollicita un peu de repos. Il fit résignation du titre de maître ordinaire (1542) et demeura maître extraordinaire, aux honneurs, libertés, franchises et émoluments de maître ordinaire ; mais il n'en continua pas moins à exercer ses divers offices de receveur et de garde des chartes.

Les comptes du trésorier général continuent de le signaler en qualité de commis à la recette des parties extraordinaires appliquées à l'épargne. Il est crédité , pour avance faite , en déduction de ses recettes pour l'année 1544, de la somme de mille livres, à valoir sur la pension du chambellan de l'empereur, François de Melun.

Un acte passé en l'étude du notaire Bayart, le 2 janvier 1545, conférant, à titre de bail, la dîme de Beaulieu à Watrelos, désigne le Sr de Houchin comme investi d'une fonction dont nous n'avons pas trouvé trace ailleurs. Il y est qualifié fermier et admodiateur de la terre et seigneurie de Watrelos, appartenant au chapitre de Saint-Bavon à Gand (1). Cette fois, il s'était fait représenter par Jacques du Vivier demeurant à Lille.

Dans le catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Lille, Le Glay dit , sous la date de 1550 : « Tandis que Viglius de

(1) Bibliothèque de M. de la Phalecque. Onzième registre des contractz passez devant Jehan Bayart, Notaire à Lille.


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» Zwichem avait la garde des chartes de Flandre à Rupelmonde , » Guillaume le Blancq, seigneur de Mouchin (lisez Houchin). » exerçait le même office au château de Lille. »

Jusqu'à présent nous avons vu Guillaume le Blanc occupé de tout ce qui touchait à ses intérêts personnels et à l'accroissement de ses biens, en même temps qu'il s'acquittait des devoirs de sa charge. Nous avons un indice de son goût pour les belles productions de l'art dans le sceau qu'il s'était fait graver et l'acquisition de la table d'autel cédée au chapitre d'Arras. La générosité avec laquelle nous le verrons bientôt contribuer à l'embellissement d'un édifice public, doit faire penser que ses goûts le portaient à suivre le mouvement intellectuel et artistique de la Renaissance, et qu'il savait s'entourer d'objets où le prix du travail était supérieur à celui de la matière. Son exemple a naturellement influé sur le goût de son plus jeune fils, à former des collections remarquées par les savants du XVIe siècle.

La dernière période de son existence fut partagée entre de légères occupations à la Chambre des comptes et des oeuvres utiles et louables. La recherche de la gloire de Dieu, le soin de préparer un lieu spécial pour sa sépulture et celle de sa femme, et le partage de ses biens entre ses enfants, sont les faits principaux qui marquent la fin de sa carrière.

La maison connue à Lille sous l'enseigne de Notre-Dame de Lorette, à l'angle des rues Esquernioise et du Curé Saint-Étienne, occupe l'emplacement d'une ancienne chapelle qui a subsisté sous le même vocable C'est le beau-père de Guillaume le Blanc, Jean Ruffaut, sr de Lambersart (1) et trésorier de Charles-Quint qui fit bâtir cette chapelle dans le cimetière de Saint-Étienne, à proximité de l'église, au-dessus de la tombe de ses ancêtres. Il mourut le

(1) François d'Hocron, seigneur de Lambersart avait donné à Jean Ruffaut, le 10 novembre 1517, en pur don seigneurial, entre vifs et sans rappel, quatre bonniers et deux cents de terre à prendre et esclisser de son fief. — Bibliothèque Godefroy Ménilglaise. Mss. Histoire de Lille. — Les villages de la châtellenie avec les généalogies des seigneurs.


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29 novembre 1546 et eut son épitaphe dans cette chapelle qu'il avait richement dotée en 1535 et 1538 (1).

Il y avait également fait placer des vitraux où figuraient les armes de toute sa famille. Le blason de Guillaume le Blanc et celui de sa femme furent relevés, comme les autres , dans le manuscrit de M. de la Phalecque, à l'époque où les verrières étaient intactes. Ce furent presque les seuls blasons qui échappèrent à la destruction qui frappa les vitraux de la chapelle antérieurement au deuxième tiers du XVIIIe siècle, peut-être au siége de 1708.

L'écu de le Blanc portait : d'azur au chevron d'or accompagné de trois quintefeuilles de même, au chef d'or à une aigle de sable (2); timbré ; au cimier : tête et cou de licorne d'argent, la corne d'or entre un vol de sable.

La généalogie des Ruffaut, dans le deuxième volume des généalogies de la bibliothèque Godefroy Ménilglaise (3), fait connaître que les libéralités du trésorier de l'empereur ne se bornèrent pas à la fondation de cette chapelle. Vers le milieu du siècle précédent, plusieurs legs spéciaux avaient constitué, à l'église Saint-Étienne, une rente annuelle de cent francs d'or de trente-deux gros, servant à assurer les honoraires'de huit chapelains ou horistes attachés à chaque côté du choeur (4) : Jean Ruffaut compléta ces fondations en y ajoutant les gages du coutre et des enfants de choeur.

L'exemple donné par son beau-père ne devait pas être perdu pour Guillaume le Blanc. On lit dans le même recueil généalogique que Guillaume et sa femme étaient enterrés dans la chapelle dite de Houchin, à Saint-Maurice, à Lille (5); et le manuscrit de Rebeque dit que c'est dans la chapelle de l'Annonciade.

Un acte retrouvé aux archives départementales par M. le cha(1)

cha(1) Houdoy. Description de Lille au XVIe siècle. Mémoires de la Commission historique, t. XII, p. 422.

Un manuscrit de la bibliothèque publique de Douai (anciennement N° 888 ), f° 303, donne la description des épitaphes de Jean Ruffaut et Marie Carlin. — Note de M. Preux.

(2) Aigle aux ailes éploy ées et non issante , comme ci-dessus.

(3) Bibliothèque de Lille. Généalogies manuscrites , vol. LZ.

(4) Ed. Van Hende, Histoire de Lille. Année 1446. Les horistes.

(5) Loco citato,, t, II, p. 296.


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noine Dehaisnes explique le surnom ajouté au vocable de cette chapelle. Le 12 septembre 1544, les échevins avaient accordé aux marguilliers de Saint-Maurice une autorisation sollicitée au nom de Guillaume le Blanc, à l'occasion de travaux considérables exécutés alors dans l'église, du côté du marché.

Pour contribuer à l'avancement de ces travaux, Guillaume avait donné mille florins carolus ; puis, en échange de ce don, il avait demandé qu'il lui fût abandonné, dans l'intérieur de l'édifice, l'espace d'une arcade avec fenêtre ou verrière, pour y faire et décorer une chapelle à sa dévotion.

Dans l'autorisation accordée aux marguilliers et au futur bienfaiteur de l'église, les échevins statuèrent que « le dit le Blancq » pourra ériger sa chapelle, s'y faire enterrer, y avoir siéges » d'hommes et de femmes, pourvu que les siéges ne tiennent pas » plus du quart de la place, y ordonner une confrérie avec confa» non après avoir obtenu indulgences ; avoir la clef de cette cha» pelle et une seconde pour les marguilliers ; la moitié du rapport » des aumônes et oblations, moyennant charge pour l'église d'en» tretenir la couverture (l'extérieur). L'ordonnance ajoute « qu'il » pourra établir une trésorerie à mettre ornements, dont les mar» guilliers auront la clef et que s'il plaît audit le Blancq de faire » dire la messe, il lui plaira aussi d'en fournir le vin, le luminaire » et les ornements sacerdotaux. »

On lit dans le manuscrit de M. de la Phalecque :

Chapelle de l'Annonciade, contre-le mur, « il y a un moult riche » épitaphe d'albatre jaspré et gay estoffé d'or avecq colonnes et » plusieurs histoires du nouveau testament avecq les armes et » cartiers et hyeroglicques que voyez. »

Après la reproduction de deux blasons semblables à ceux de la verrière de Notre-Dame de-Lorette (1), le manuscrit porte ■

(1) La seule différence consiste dans le cimier : tête et cou de licorne, avec corne, crinière et barbe d'or.


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L'épitaphe est tel. D. O. M. S.

« ET MEMORIOE OETERNOE GUILIELMI LE BLANCQ EQUITIS AURATI DN DE HOUCHIN , BALLBUL » SIRE BERTHOUL , MEURCHÏN, CEULLERIE, GAMELENS, ETC., RATIONUN PRAEF. CAROL. V. » CAES. IN OPPIDO INSUL. QUI OB. EM. PRAEFECTURAM. PER XXX. ANN. FIDELITER AC LIBERA» LITER GESTAM MAX. HONORIBUS ENITUIT, DEIQUE BENEFICIO QUICQUID IN EGREGIUM HOMINEM » LAUDI5 DICI POTEST ILLI FUIT CONLATUM, ATQUE OB. EXIMIUM IN MUNICEPES SUOS AMOREM " OPT. CIVIS NOMBN ADEPTUS EST. V. A. LXVIII. MS. D. HOR.

h. 1. h. S.

D. O. M. S.

« PHILIPPE RUFFAULT JOANNIS RUFF. EQUITIS AURATI DOMINI DE NEUFVILLE , MOUVAULX , » LAMBERSART, ETC., PRIMOGENITOE FAEMINAE PIETATIS EXIMIAE AC PUDICITAE SINGULARIS » CONJUGI DULCISSIMAE ET INCOMPARABULIS. QUOE VIXIT IN SAECULO ANNOS MENS DIES.

» VALE QUISQUIS ES ET DUM POTES CITO MORITURUS VIVE. »

La décoration de cette chapelle était peut-être à peine achevée, que Guillaume le Blanc fut appelé à consacrer un don fait conditionnellement par son père.

Le 7 mai 1547, les marguilliers de St-Étienne comparurent devant les échevins, pour reconnaître tenir de Jean le Blanc, une image de St-Jean l'Évangéliste, d'argent, du poids de douze marcs, qu'il avait fait faire en même temps que la paroisse commandait celles des douze apôtres. En prêtant la sienne pour la décoration de l'église, Jean avait reçu des marguilliers , une lettre par laquelle ceux-ci s'engageaient à la lui rendre , toutes les fois qu'il voudrait la ravoir, et de plus , à la prêter, chaque année, aux maîtres de la charité de Sainte-Barbe, pour la décoration de leur chapelle , les jours de la fête de Saint-Jean et les jours de Sainte-Barbe et des grands pardons.

Le testament de Jean le Blanc, qui remontait au mois de novembre 1522, stipulait que, pour que la donation fût acquise aux marguilliers, leur lettre leur serait rendue ; mais ils devraient s'engager par écrit, envers les ministres de la charité de SainteBarbe , à mettre l'image à leur disposition , aux quatre jours fixés,


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et a ne jamais la vendre.' Les marguilliers prirent devant le Magistrat les engagements ci-dessus spécifiés ; mais leur promesse avait été égarée. Dans l'impossibilité de la remettre, selon les intentions de son père, Guillaume le Blanc, disposé à confirmer la donation, déclara, le 31 octobre de la même année, que n'ayant point retrouvé la lettre remise à son père, il promettait, dans le cas où il pourrait la retrouver, de la rendre à l'église Saint-Étienne , pour sa sûreté, et de la restituer comme de nulle valeur.

Parmi les fiefs que nous avons cités précédemment, Guillaume le Blanc possédait, à Lambersart, la seigneurie de la Coeuillerie ayant justice vicomtière. Il y avait d'abord fait construire une grande et belle habitation ; puis , voulant l'accroître d'honneur de fief, il fil commencer une seconde maison qu'il nomma MON HERMITAGE et en fit don à son troisième fils Alexandre. (12 juin 1544). Ce fief, établi sur une contenance de deux à trois bonniers , sans autrement compter par -mesure, dit l'acte d'érection qui en détermine toutes les limites, faisait face au faubourg Saint-André et avait une porte de derrière sur le chemin de Lille à Lambersart. Il était tenu en hommage de la Coeuillerie , à une paire d'éperons dorés de relief et au dixième , à la vente.

Quelques mois plus tard, le sieur de Houchin voulut régler le partage des biens que ses enfants devaient tenir de lui-même et de leur mère (10 décembre 1544)- Comme à cette époque, le jeune Alexandre, docteur en droit, paraissait destiné à l'état ecclésiastique, son père ne lui avait assigné, par testament, en dehors du fief de l'Hermitage, que la simple jouissance, sa vie durant, de quelques-uns de ses biens. II lui était interdit, comme simple usufruitier, de les vendre, charger ou aliéner, parce qu'après sa mort, la propriété devait en revenir à l'aîné Guillaume et à ses enfants.

Mais l'année suivante, le docteur en droit, quoique protonotaire apostolique, avait changé de vues. Pour favoriser son établissement par mariage, un autre testament de son père (22 décembre 1545),


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révoqua les restrictions apportées à la libre disposition des biens qui lui étaient laissés.

Quant aux autres enfants, Barbe, femme de Charles de Haillis, Marie, femme de Jacques de Blondel, seigneur de Quincy (1) et Guillaume, ils avaient fait une tête dans la succession de Jean Ruffaut, comme représentant leur mère Philippote (2). La plus grande partie desbiensqui leur étaient échus consistait en rentes viagères (3); sur la demande de leur père, ils lui avaient cédé ces rentes, à condition de verser entre les mains de Bauduin Vredière et leur tante sa femme, la somme de 201 liv. 17 s. parisis à laquelle cette dernière avait droit sur leur part (20 mars 1547). C'est ici que se place, pour suivre l'ordre des faits, la retraite définitive du maître de la Chambre des comptes. Le 31 mai 1550, l'empereur, voulant supprimer l'emploi de garde du trésor des chartes, avait ordonné aux gens des comptes de pourvoir à la garde de ce trésor, avec injonction de garder dorénavant les clés des chartes, de manière que personne n'y eût accès, sauf en présence de trois d'entre eux pour le moins M. Guillaume fit alors les diligences nécessaires pour se décharger de la responsabilité qui lui incombait, et sollicita l'empereur de désigner quelqu'un pour recevoir de ses mains le dépôt qui lui avait été confié et lui en donner récépissé. L'empereur le déporta de sa charge (4 juillet 1550) et commanda au président et aux gens de ses comptes de désigner l'un d'eux pour recevoir les chartes, titres et autres documents selon les registres et inventaires qu'ils en avaient (5).

(1) Père du poëte auteur du Banc poétique de Quincy.

(2) Conformément à une loi établie par le comte Guy et l'Echevinage en 1296 (Roisin. Chapitre des ravestissements).

(3) Archives départementales. Original sur parchemin.

(4) Nouveau mémoire sur les archives départementales du Nord. Le Glay , 1861.

(5) Il y avait alors dans le dépôt de Lille des titres qui ne se rapportaient pas à notre contrée. Lorsque Philippe II institua une nouvelle Chambre des comptes


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De plus, ayant égard au grand âge de Guillaume le Blanc, qui comptait près de quarante ans de service , l'empereur le déchargea de son état de maître extraordinaire et, en compensation des émoluments qu'il touchait comme receveur de divers comptes, lui accorda une pension annuelle de quarante livres de quarante gros, à partir du 27 mai précédent.

Guillaume vécut encore l'espace de huit ans et.sa vie privée n'est plus connue que par un nouveau partage qu'il fit le 11 décembre 1553. Il déclara , en présence d'Alexandre, que, par affection paternelle et pour d'autres causes déterminantes, il lui laissait sur ses propres biens, à titre de don irrévocable et sans appel, diverses terres situées près de La Bassée, à Loos , à Ennequin et au Mesnil, ainsi qu'un fermage de vingt carolus d'or qu'il avait racheté à ses autres enfants, Guillaume, Barbe et Marie, sur la succession de leur grand-père, Jean Ruffaut. Comme il avait confirmé cet acte de donation, le 17 février suivant, par devant Antoine de Beaulincourt, lieutenant du gouverneur du souverain bailliage, Alexandre, désirant écarter toute contestation de la part de la famille, demanda au même lieutenant, commission narrative du testament, le 12 novembre 1557.

Guillaume le Blanc mourut le 11 août de l'année suivante, et fut enterré à Saint-Maurice, dans sa chapelle où il avait fait déposer les restes mortels de Philippote Ruffaut.

à Dôle, alors capitale de la Franche-Comté, un maître et un greffier de la chambre de Lille furent chargés d'y transporter les registres et les titres qui concernaient les comtés de Bourgogne et de Franche-Comté. L'inventaire des documents envoyés semble indiquer que , depuis quelque temps, on ne déposait plus rien dans les archives de Dijon. Il mentionne tous les comptes de la Recette générale de Bourgogne, de la trésorerie de Dôle , des exploits du Parlement en la même ville, de la saunerie de Salins, etc., de la Trésorerie de Vesoul, de la recette et du grenier à blé à Faucogney, etc., depuis 1537 jusqu'en 1558, et les comptes du Charolais depuis 1495 jusqu'en 1536. (Même mémoire. Le Glay). On y signale en outre une quantité de registres et de liasses sur toutes sortes de matières, qui devaient encombrer le Trésor de Lille où la multiciplicité des affaires avait fait augmenter le nombre des greffiers et des auditeurs. (Deseur, p. 89 et 94).


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Malgré les précautions prises par Alexandre au sujet de sa part de biens, quelques contestations s'élevèrent entre lui et Mathurine Bresot; elles furent aplanies et réglées, en 1560, par le roi Philippe Il.

En résumé, nous avons vu Guillaume le Blanc achever l'élévation de sa maison et la consolider par les alliances de ses entants qui devinrent la septième génération de la famille, depuis qu'elle était attachée à notre antique bourgeoisie. Quoiqu'il fût en droit de participer à ses priviléges, comme lors de l'érection de sa chapelle où les échevins autorisèrent sa sépulture, son attache officielle à l'administration des finances de l'empereur ne lui permettait pas de faire en toute indépendance , partie du Magistrat(1), astreint, en mainte circonstance, à prendre l'avis de la Chambre des comptes, avant de prendre des résolutions où les fonds de la ville se trouvaient engagés.

Ses fils ayant hérité de la considération dont il jouissait et n'ayant point suivi sa carrière, furent appelés à participer aux soins et aux honneurs de l'Administration communale.

Les registres aux bourgeois font connaître que l'aîné, Guillaume le Blanc, écuyer , seigneur de Bailleul sire Bertoul, acheta sa bourgeoisie le 29 octobre 1549.( 2) Mais il avait tardé à se présenter devant

(1) Une ordonnance du 9 septembre 1350 , sur les échevins et membres du conseil, porte que « si quelque bourgeois de cette ville , élu membre du Magistrat , était de la livrée ou reçût pension d'un seigneur , quel qu'il fut, et que ce seigneur vînt à avoir quelque affaire devant échevins ou devant le conseil , le bourgeois qui se serait ainsi mis dans sa dépendance , devrait se récuser et sortir du conseil jusqu'à ce que l'affaire du seigneur fût terminée. — Roisin. — Brun — Lavainne , f° 141.

(2) Dans son contrat de mariage, passé devant Me Jean Bayart, le 18 septembre 1548, en présence de son père et de son frère Alexandre, protonotaire apostolique et chanoine de l'église de Saint-Pierre de Lille, Guillaume avait pris le titre de Sr baron de Bailleul sire Bertoul. Son apport se composait de la terre de Wincle provenant de la succession de sa mère et quelques fiefs qui lui constituaient des revenus assez importants. Son père lui assura , par avance d'hoirie , la terre et seigneurie de Houchin, près de la ville de Béthune et six mille florins carolus provenant de succession. Sa fiancée, Jeanne de la Motte, fille de Guillaume, chevalier, Sr de Bléquin et de Anne de Montmorency, reçut en dot 6,700 florins carolus. — Bibliothèque de M. de la Phalecque. Registre des contractz, etc.


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les huit hommes ; sa femme ayant, quelques jours après, donné naissance à une fille, les échevins, sur la demande de Guillaume, consentirent à ce que l'enfant fût tenue pour fille de bourgeois, comme native en bourgaige, en considération des choses déclarées en l'acte pour ce fait et écrit au registre aux mémoires reposant en la Halle de la ville.

Les registres aux papiers de la Loi font connaître qu'il exerça les fonctions de Rewart en 1553 et celles de Mayeur en 1554, 1557 et 1559. Ces dernières années correspondent à l'époque où le produit des impôts de consommation ne suffisant plus à couvrir les intérêts des sommes empruntées par le trésor, le roi cherchait une nouvelle base de répartition. Malgré la résistance des États et de l'Echevinage, on établit deux nouveaux impôts, l'un de un pour cent sur les immeubles, l'autre de deux pour cent sur les affaires commerciales. Mais ce dernier parut tellement odieux et arbitraire, qu'il fut impossible d'en opérer la perception. Il fallut le supprimer.

La vie privée du seigneur de Bailleul n'a laissé aucun souvenir saillant. On sait qu'il portait les titres de chevalier, seigneur d'Effronchin , Grimarets , Coeuillerie , Pretsfons et Wincle, qu'il mourut le 2 novembre 1589 , et que sa femme , Jeanne de la Motte d'Annequin, etc., lui survécut pendant cinq ans. Son frère Alexandre , au contraire, seigneur de Meurchin , qui habitait à Lambersart le fief de l'Hermitage, acquit une honorable renommée. Il fut également mayeur en 1561, 1565 et 1570, puis conseiller en 1571, et se montra digne de son époque par des connaissances variées et étendues, par un goût éclairé et par une recherche intelligente des objets d'art et des documents historiques. Il est connu comme bibliophile et antiquaire.

Dans le catalogue descriptif des manuscrits de la bibliothèque de Lille , le Dr Le Glay , rappelle qu'Alexandre le Blanc épousa Marie Muyssart, dame héritière d'Attiches et de la Cauchie (1).

(I) Il eut une fille nommée Isabeau qui a hérité du fief de Marelz à Wasquehal.


— 33 — II suppose que ses collections ont dû enrichir indirectement la bibliothèque de Lille et traduit ainsi le passage que lui a consacré Buzelin :. « Il était passionné pour la découverte et l'exploration » des documents et des antiquités de la patrie; et c'est à peine » si l'on pourrait nommer quelqu'un plus habile ou plus diligent » que lui, à recueillir les vieux monuments de l'histoire de la » Belgique. Ces utiles labeurs lui concilièrent l'estime générale. » — Gallo-Flandria.

Cet éloge qui peut se passer de commentaire est confirmé par un savant artiste venu à Lille en 1556. Hubert Goltzius, fils d'un peintre , grand amateur d'antiquités, voulant publier une iconographie des empereurs romains, s'était livré à l'étude des médailles et avait entrepris un voyage pour visiter les collections de la Belgique et de la Hollande. Dans la liste des personnes dont il a consulté les cabinets monétaires, liste où figurent les hommes les plus connus de cette époque , Goltzius cite quatre amateurs lillois. Après Auger de Bousbecques , le célèbre diplomate dont M. l'abbé Dervaux vient de retracer pour notre bulletin la vie et les travaux, figurent Alexandre le Blanc, seigneur de Meurchin, Jean Barrate, maître de la Chambre des comptes (1) et François de Beauffremez (2).

Cette modeste et trop longue notice, écrite à propos d'un jeton lillois, après avoir servi à constater la participation de plusieurs de nos ancêtres au grand mouvement intellectuel de la Renaissance , ne peut mieux se terminer que par un hommage rendu aux plus anciens numismates qui ont reçu la naissance dans notre ville et prouvé que la capitale de la Flandre wallonne n'est pas restée étrangère aux belles et nobles études qui, avec la culture des arts, ont illustré le siècle de Léon X et François 1er.

(1) Jean Barrate, entré à la Chambre des Comptes en 1514, y était conseiller et maître depuis 1535.

(2) François de Beauffremez était sans doute le frère du gendre de Jean Ruffaut qui se trouve signalé dans une note précédente.



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TABLE

DES MAITRES DE LA CHAMBRE DES COMPTES

DE 1386 A 1598.

A Bonnel. Jean 1436—1450

A la Truye , Barthélemy. 1436—1446

Allaerts , Daniel 1400—1402

Baradot, Thibaut 1491—1497

Barrat, Jean 1585—1576

Boids , Fierabras 1446—1448

Bouffé , David 1397

Carrette . Jean 1538—1558

Clemens , Adrien .. 1559—1566

Conroy , Louis 1497—1506

Cuvillon , Baulde 1569—1570

D'Apeltren, Charles.... 1576—1609

De Beauffremes , Jean.. 1532—1557

De Berthes, Hippolyte.. 1470—1499

De Bonost, Jean 1414

De Boulogne , Robert... 1495

De Boulogne , Charles .. 1512—1516

De Chesoy , Olivier.. .. 1394

De Douay , André 1402

D'Isembergh, Victor 1472

De Hauteville , Pierre... 1454—1459

De la Grange, Paul 1570—1594

De Landas, Guillaume.. 1514—1545

De Lanstays , Jean 1413

De la Porte , Allard 1459

De la Porte , Allard 1521—1526

De la Roche , Gérard... 1489—1504

De la Vallée , Louis 1497—1502

De le Becque , Thomas.. 1386—1394

De le Kerrest, Simon... 1474

De Lespine , Mathieu... 1504—1507

De le Tanerye , Pierre.. 1393

De le Tanerye , Jacques. 1419

De le Zippe , Pierre 1401

De Montbertaut, Pierre . 1407

Dennetières , Jean 1593—1608

De Nyelles , Jean 1401

De Pacy , Jean . 1404—1418

De Pressi, Jean 1427

De Rebreviette, Jean... 1558—1574

Descamps , Thomas 1595—1601

Destrompes, Jean 1571—1617

De Streykem , Jacques.. 1888

De Warenghien , Jean.. 1517—1557

Domessant, Louis 1448—1471

Domessant, Guillaume... 1471—1513


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Du Bois, Rolland 1421—1428

Du Bosquiel, Hués 1526—1529

Du Bosquiel, Jacques... 1557—1570

Du Cret, Etienne 1486—1497

Du Mont, Hues 1499

Du Prêt, Pierre 1566—1569

Du Quèsne , Jean 1499—1519

Febvrier, Jacques 1526—1538

Frumaut, Lotart 1428—1436

Gerbode , Théry 1407

Gilleman, Adrien 1548—1580

Gruffet, Jean 1588

Guilbaut, Guy 1419—1447

Hangouart, Roger 1545—1548

Hapiot, Jean .. 1593—1610

Honine,Jean 1542—1559

Lautens , Jean. 1578—1603

Le Blanc , Jean 1516—1524

Le Blanc , Guillaume ... 1520—1550 Le Carbonnier , Pierre .. 1461—1470 Le Clerc , Charles . .. . 1512—1533

Le Cocq , Hues 1506—1516

Le Doux, Jean 1447—1489

Le Muet, Guillaume 1450—1461

Le Prévost, Nicolas 1481—1493

Le Prévost, Philippe .. 1574—1597

Le Stier , Tristan 1423—1450

Le Veau , Gilles 1438—1454

Lippin , Henri 1386

Mallet, Thomas 1450—1482

Poullain , Gautier 1446

Pourcelot, Jacques 1471—1481

Resteau , Jean 1536—1574

Riffaut, Nicolas 1520—1521

Robelot, Pierre 1404

Roze , Olivier 1516—1520

Ruffaut, Jean 1504—1532

Soilot, Jean 1468—1471

Sterke , Jean 1586—1602

Suquet, Druet 1397

Suquet, Guérin 1428—1436

Trotin , Barthélemy 1482—1488

Vanden Walle, Pierre... 1574—1575

Vander Beke, Jean 1533—1569

Vincent Zegre 1569—1571

Wauters, Jean 1488—1516


LES

ARCHIVES COMMUNALES DE CAMBRAI

Par M. A. DURIEUX

Membre titulaire non résidant.

S'arrêter à vouloir expliquer l'origine des archives communales, serait s'exposer à exprimer une banalité. Quoi de plus rationnel que de les faire naître aux premiers temps de la commune?

Les Cambresiens aussi, dans leur soif de liberté, doivent conserver, avec un soin jaloux, les titres des franchises, priviléges, immunités et droits qu'ils ont péniblement et successivement arrachés, lambeaux par lambeaux, à leurs dominateurs, à dater du XIe siècle ou peut-être même à une époque plus reculée encore, alors, dit-on, que ces fils des Nerviens jetèrent pour la première fois le cri d'émancipation. (1)

Tour à tour consentie, amoindrie, modifiée, supprimée totalement même, mais bientôt reconquise, leur liberté dans ses

(1) La Chronique de Cambrai et d'Arras, par Balderic, cite comme première tentative de commune, dans le Cambresis, la révolte des bourgeois contre l'évêque Béranger en 958. (Lib. I cap. 80)-

— Voir aussi : Rôle du Tiers-État dans l'histoire de Cambrai, par A. Wilbert,

(Mémoires de la Société d'Émulation, tome XXXIIe, 2e partie, pages 532 et

suivantes).

3


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fluctuations et ses fortunes diverses devait se trouver écrite toute entière dans des annales tracées parfois avec du sang, et dont il reste encore un certain nombre de pages signées de grands noms de l'Histoire.

Après le partage de la monarchie franque, notre cité devenue en 844, ville d'Empire, fut considérée comme neutre à la suite de la donation du comté de Cambresis par l'empereur Saint Henri, à l'église de Cambrai, en l'an 1007. Cambrai jouit dès lors plus ou moins réellement, en le payant plus ou moins cher, du droit de former avec la petite province dont il était la capitale, un état autonome, reconnu tel, successivement ou simultanément selon les circonstances, par les empereurs d'Allemagne, les rois de France, d'Espagne, voire même deux rois d'Angleterre. (1)

Ces reconnaissances donnèrent lieu à quantité d'actes de protection, de garantie, de maintenue de neutralité qui ont fourni à nos archives une série importante de pièces nombreuses, de 1354, où Charles IV prend la ville sous sa protection le 10 des calendes de mai, à 1595 où finit la protection de Balagny. (2)

Il s'en faut cependant que ces pièces et les autres actes probants, chartes, appointements, concordats, lettres patentes ou d'octroi, etc., nous soient tous restés. Les plus anciens d'abord conservés dans le « grand ferme » du Magistrat — dès que celui-ci eut vie durable — durent sans doute subir des vissicitudes dont la connaissance ne nous est point parvenue, car, en parcourant ces parchemins qui se complètent souvent en se citant les uns les

(1) Henri VI, détenant Paris et se qualifiant roi de France et d'Angleterre, confirme le 19 août 1427, les franchises accordées par ses prédécesseurs aux Cambresiens.

Le 25 février 1513, le sieur de Pouruges, lieutenant général pour le roi de France et d'Angleterre (Henri VIII) à Tournai, défend d'inquiéter, chagriner ou molester ceux de Cambrai et de respecter leur ancienne neutralité.

(2) La première de ces pièces est la plus ancienne qui soit restée de cette catégorie.


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autres, on arrive à cette triste conclusion que plusieurs ont disparu pour toujours.

Ces pertes connues peuvent s'augmenter encore de bien des hypothèses.

Le fil d'Ariane qui doit aider à constater ces lacunes, l'inventaire, ne remonte pas plus loin, pour le plus ancien de ceux qui ont été retrouvés, que 1441- Il est écrit sur un double et étroit feuillet de papier plié en hauteur, recueilli dans une farde de pièces sans nom, et porte la mention suivante:

o Inventaire des munimens exhibez devant le conseil de Monseia gneur le Duc, pour le partie de Monseigneur de Cambray et de » le cité contre cappitle dicelle, le lundi ije jour d'octobre l'an mil » iiije et xlj. »

« Premier — ung livre couvert de parchemin contenant ung » cahier de parchemin auquel y a xij foeulles et une paige escripte » contenant certains articles et autres exprimés en demandant et » en deffendant avec leurs conclusions, et xviij cahiers de pappier » de diversses grandeurs contenant les lettres et instrumens ci» après déclaré. »

Ce registre n'existe plus. Les documents qu'il renfermait en copie était au nombre de cinquante-cinq. Le plus ancien est la loi Godefroy donnée par l'évêque de ce nom aux Cambresiens en 1227; le plus récent « ung instrument en françois donné l'an mil iiije et » xlj le xxje jour de juillet, » signé de « Liénard de Cambray, » Bertran Watine et Jehan de Boubais. »

On voit figurer dans cette liste parmi bien des grimoires de chicane, quelques pièces d'intérêt historique, encore existantes en original ou en copie.

Quatorze ans plus tard vient un autre inventaire lequel, bien qu'incomplet sans doute, mérite ce nom à titre plus justement officiel. On lit en tête de la première des onze pages qui en sont resiées :

« Inventaire faite par Robert Calardie, Guy Rosel eschevins, » Robert le Sellier, Jehan Blocquiel, Noël de Louverval dit le


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» Maronne (1) quatre hommes, (2) Jehan Faucon clerc des esche» vins et Jehan de Valenchiennes clerc desd. iiij hommes, le xvije » jour du mois de juing l'an mil iiije et chinquante-cinq et les » jours ensieuvans, de tous les priviléges, Chartres, lettres et » munimens trouvez en le tourelle où on a acoustume de les » mettre. »

II contient vingt articles dont plusieurs analysés très-longuement. Le titre le plus ancien dont il est fait mention est, dans « un long » coffin (3) de cuir boulit, » les lettres de « Nicolle évesque de » Cambray, scellées de son grant scel, en date de l'an mil ije xlix, » contenant la confirmation de la loy Gedefroy. »

La pièce la plus moderne renfermée dans « une aultre boiste » quarrée, » est une autre lettre de « Charles le quart contenant » le loyal apprise (4) en date de l'an mil iij° Ixix, » également conservée.

Le compte du domaine pour 1531-1532, indique, dans l'article suivant (fol. 61), la rédaction d'un nouvel inventaire qui n'a pas été retrouvé :

« A maistre Jehan Laloux, licencié es loix, conseiller ordinaire » de la cité et ducé de Cambray, pour sou salaire des paines, » vacations et diligences qu'il a eu de avoir avec maistre Gilles » Preudhomme aussy conseiller, aussi aulcuns eschevins et les » clercs de le cambre de le paix, visité les priviléges de le cité et » les lettres, tiltres et ensaignemens des choses appartenantes à le

(1) Culotte. — Noël de Louverval faisait des haut-de-chausses.

(2) Chargés d'une manière permanente des détails de l'administration, travaux, provisions, etc. Il y en avait huit à Lille, six à Douai, etc.

(3) Petit coffre, étui.

(4) Droit donné aux échevins de faire enquête et de saisir les criminels. Apprise : Ordonnance d'un juge supérieur, dans laquelle il prescrit à

son subalterne la forme de la senteuce qu'il doit prononcer Ducange. — Supplément.)


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» cité et les mis en inventoire et par ordre, à quoy faisans a esté » occupé par diverses journées, a esté par messieurs ordonné audit » Laloux pour son dit salaire xx lt. »

Un quatrième et un cinquième récolement, sans date, échappés aussi par hasard à la destruction suivent les précédents d'assez près. Ils ont été dressés vers la fin de la première moitié du XVIe siècle, après 1543. L'un a son premier article de 1249, c'est celui dont il a été parlé plus haut, et il finit par des lettres de non préjudice, données le 1er février 1534 par le chapitre de Cambrai. — 35 pièces.

L'autre inventaire signale comme plus ancien document, une lettre du même évêque Nicolas, « touchant les pasturaiges de Prouville, » 1263 ; et en dernier, selon une note ajoutée après coup, l'ordre d'ériger la citadelle, édicté par Charles-Quint, le 19 novembre 1543, et que l'on possède également. — 27 pièces.

L'incipit de la première de ces listes, incomplet à cause du mauvais état du papier, porte : « Invantaire de plusieurs lettres

» parlants des matières concernant les affaires de le ville

» et marquiez de cottées du dos d'icelles, par B avec le

» nombre i, ij, iij, etc. »

La seconde liste commence ainsi: «Inventaire de certaines' » lettres touchant et parlant de plusieurs matières tant pour les » affaires de le ville que autrement, marquiez sur le dos dicelles » lettres par un Z et avec ce, le nombre de j, ij, iij, etc. »

Et de fait, on retrouve ces repères sur le revers de ceux de ces titres qui existent encore.

Dans le compte de la ville pour 1676-1677, on lit (fol. 27, v.) : « Au greffier du domaine pour avoir visité et inventorié les titres » du ferme de la chambre et autres plusieurs devoirs, par ordon" nance du 6 février 1677, xlviij lt. » Mais cet inventaire est perdu.

Vient ensuite un registre écrit en 1683, par l'un de nos plus érudits et de nos plus laborieux échevins, Ladislas de Baralle. Il montre quelle était à cette époque l'importance de nos archives.


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Il porte : " Inventaire des tiltres, papiers et munimens qui sont » reposant au grand ferme de Messrs du Magistrat,

« Item inventaire de procès qui sont dans la greffe concernant » les juridictions de Mess" du Magistral. »

Huit boîtes renfermaient les précieux documents. (1) Ladislas de Baralle donne le détail de leur contenu, sauf pour: la première où étaient les pièces relatives à « la cave de Mess" du chapitre de » Nostre-Dame et divers accords, traictez et accommodements entre » Messrs du Magistrat et Iesdits Srs du chapitre ; » la troisième contenant « les octrois accordez par les Empereurs et Euesques » pour les impôts et assises ; la sixième renfermant toutes les pièces de la neutralité ; et la septième où « sont les tiltres originaux dont » les copies sont transcriptes au répertoir soubs les mots Magis» trat, aubein, chapitre Nostre-Dame et Saint-Géry,» et indiquant « à la fin de chaque tiltre où l'original se pourrat trouver dans le » grand ferme. »

Les seules boîtes, deux, quatre, cinq et huit contiennent ensemble 136 pièces. L'inventaire des procès concernant la juridiction de Messieurs du Magistrat, qui termine le registre, atteint le chiffre de 88 fardes ; ce qui montre, soit dit en passant, combien nos échevins étaient justement jaloux de leur autorité. Des additions ont été faites en 1737, à ce précieux recueil.

Le procès intenté par l'archevêque de Choiseul au Magistrat, en revendication de tous les anciens droits de la seigneurie urbaine — nouvelle phase de la lutte toujours ardente entre deux principes toujours en antagonisme, l'autorité ecclésiastique et le pouvoir civil — ce procès fit secouer de 1765 à 1770, la poussière des vieilles archives. Nos échevins y cherchèrent des arguments pour défendre une cause condamnée d'avance par les attaches toutes puissantes de leur ambitieux adversaire. Mais, ce débat eut cela de bon, au point de vue de notre histoire locale du moins, qu'il

(1) Elles existent encore.


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remit en lumière beaucoup de titres anciens. L'impression qui eu fut faite alors, garantit à n'ombre de ces parchemins une vie que les événements qui allaient terminer le siècle eussent peut-être, sans cela anéantie complétement. Les mémoires publiés pour les parties, le « Mémoire pour l'archevêque » principalement, est un véritable cartulaire intéressant uniquement notre petite province. On y trouve, en dehors des pièces dont on possède encore les originaux, quelques unes de celles qui ont disparu à cause de leur extrême vétusté (1) ou de la négligence de ceux qui eurent à les consulter alors.

Ce procès donna lieu également à « l'inventaire des titres de la » ville employés dans le mémoire formé à Paris pour la consti» tution de ses droits contre Monseigneur l'archevêque et dont on » a fait la production sur le bureau de M. le Conseiller rapporteur » le 5 août 1769 ; » inventaire dont les articles sont pris en partie sur celui de 1683. (2) Il commence par une « sentence arbitrale ; » d'avril 1226, réglant la juridiction entre le seigneur d'Oisy et la cité de Cambrai — sentence encore existante — et finit en 1745 par une « provision d'échevin, » portant à 89 le nombre des pièces enregistrées et imprimées aussi pour la plupart, dans le « Mémoire pour le Magistrat. »

Enfin, il a dû exister encore un autre répertoire un peu plus ancien ou un peu plus moderne — on ne saurait le dire — et que révèle une mention faite au dos de divers parchemins où on lit en caractères du XVIIIe siècle. « N°... (3) de l'inventaire, » numéro qu'on ne retrouve aussi élevé sur aucune des listes qui viennent d'être indiquées.

(1) Voir « Mémoire pour le Magistrat » pièce 6

(2) On lit sur ce dernier, en regard des numéros d'ordre, et accompagnant des chiffres plus petits, cette mention souvent répétée : « N° de l'inventaire de 1766. »

(3) Sur une permission accordée par l'empereur Rodolphe au Magistrat, d'établir une assise sans l'intervention de l'évêque, le 8 des ides de décembre 1825, on lit le n° 144 ; etc., etc.


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Les comptes de la commune, où pourrait être portée la dépense occasionnée par ce travail, sont muets à' ce sujet. Pendant la durée du XVIIIe siècle « le gouvernement prescrivit à six reprises diffé» rentes, aux villes, bourgs et communautés du royaume, de » rédiger l'inventaire de leurs archives et d'en faire même le " récolement annuel. (1) » Peut-être est-ce pour satisfaire à l'une de ces mesures d'ordre et de conservation que fut dressé ce dernier catalogue.

En résumé, il résulte clairement de la collation des pièces retrouvées, avec ces divers répertoires — il faut le répéter — que toutes celles qui ont existé ne nous sont pas parvenues. La perte de plusieurs remonte sans doute relativement assez loin. Il se peut que c'eût été pour en prévoir la répétition et en neutraliser autant que possible les désastreux effets que l'on transcrivît au XVe siècle, partie de ces documents sur un registre spécial.

Ce registre alors propriété de la « loi de Cambrai » était pour plus de sûreté, retenu par une chaîne de fer rivée d'un bout à l'un des ais qui lui sert de couverture et fixée par l'autre extrémité au pupitre où l'on pouvait le consulter dans la « chambre de paix, » sans l'exposer aux risques d'un déplacement. De là le nom de « livre à la chaîne, » sous lequel il est toujours invariablement désigné.(2)

Le libellé indicateur du contenu de la boîte sept, de l'inventaire de 1683, révèle l'existence d'un autre recueil du même genre. Il est, si l'on peut ainsi dire, une seconde édition du précédent, revue et augmentée de tous les actes créés entre les dates respectives de ces deux volumes. On le doit encore à l'infatigable Ladislas de Baralle. Il a transcrit, par ordre alphabétique de

(1) Manuel de l'archiviste, page 145.

(2) Pareille mesure avait été prise par le chapitre métropolitain. Son livre à la chaîne, que l'on voit à la bibliothèque communale sous le N° 1025 des manuscrits, date du XVe siècle. C'est un recueil de titres de propriétés, de rentes, etc., intitulé dans le catalogue : « Liber catenatus Ecclesioe Cameracensis. «


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matière, ces actes dont il a, pour certains, modernisé le style et l'orthographe, en les réunissant en copie en 1679, sous ce-titre:

« Répertoire des priviléges, franchises, droits, jurisdiction et » aucthorités de messieurs du Magistrat de Cambray, rédigé par » ordre alphabétique, etc » On y trouve tous ou presque tous les documents portés, quatre ans au paravant, dans l'inventaire dressé par le laborieux échevin. (1)

Où était à l'origine, ce « grand ferme » dont il parle et reparle, rien n'est moins facile à déterminer en l'absence d'indications écrites ou graphiques sur ce point. Mais, si l'on veut entrer dans le domaine des suppositions, on peut penser jusqu'à preuve contraire, sans autre raison qu'une forte présomption cependant, qu'il se trouvait « dans la chambre de paix » même, située dans la «maison de paix» dont il est déjà fait mention dans la première loi écrite accordée aux Cambresiens en 1184, par l'empereur Frédéric et que l'on ne possède qu'en copie. Là, un coffre d'abord (2) des armoires ensuite, servaient d'abri aux archives conservées par le Magistrat ou nées de l'exercice de ses fonctions, délibérations, ordonnances , résolutions , bans de police , de commerce , des corporations et de l'industrie, notre seule source de richesse.

Plus tard — l'inventaire de 1455 l'indique — le ferme se trouvait dans une tourelle carrée de la maison commune, derrière la chambre de paix et contigüe à la chapelle échevinale. Cette tourelle dont la porte de fer s'ouvrait sur une petite cour dite « le Jardinet, » fut réparée et modifiée en 1473. Nous en avons donnée l'historique dans les Mémoires de la Société d'Emulation. (3) C'est aussi là que l'on conservait conjointement, les pièces dites de

(1) Quelques indications d'une autre main ont été ajoutées, postérieurement, à ce répertoire.

(2) On retrouve à la mairie de plusieurs de nos villages, un coffre affecté encore au même usage et nommé aussi « le ferme. «

(3) Tome XXIXe. 2e partie, page 69.


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« petit ferme » les devoirs de loi, chirographes, actes de juridiction gracieuse. (1) Ces pièces et les parchemins historiques ne furent tirés de ce lieu de dépôt qu'en février 1867, lors de sa démolition pour la reconstruction totale de l'hôtel de ville. (2) Le petit ferme avait aussi son inventaire ou pour parler plus exactement, son répertoire. Il en est resté un énorme volume de 700 pages intitulé: « G. papier ou sont enregistrées toutes les lettres » mises au ferme des échevins de le cité de Cambrai, depuis le » xxviije jour du mois de janvier l'an mil quatre cens et noeuf ; » il finit en 1441. On trouve aussi un cahier de papier de 1751 à 1758. (3)

Enfin, le greffe renfermait tout ce qui avait trait à la procédure, et à la juridiction du Magistrat. La salle qui lui était affectée se trouvait en dernier lieu au rez-de-chaussée, sous la chambre de paix établie à l'étage. Les deux prenaient jour sur le « grand marché. » Il n'est guère possible aujourd'hui, en l'absence de plan, d'indiquer d'une façon plus précise la situation de ce local ce qui est d'ailleurs d'un intérêt plus que secondaire.

L'administration échevinale avait résolu en 1785, de reconstruire la façade de sa maison de ville qui tombait en ruines. Ce projet reçut un commencement d'exécution l'année suivante; (4) il entraîna des modifications intérieures dont les archives devaient

(1) Actes de greffe.

(2) L'ordre du Maire est du 12.

(3) Le ferme servait encore de « trésor, » à l'administration communale qui y déposait dans un coffre spécial, l'argent provenant des impôts qu'elle percevait. Cet usage dejà constaté au XVIIe siècle, est encore signalé dans le premier tiers du XVIIIe. Sous ce rapport, le ferme, écrit le Magistrat à cette dernière époque « est un lieu sacré oh l'on ne peut entrer que tout le corps ne soit assemblé. » (Lettre à l'intendant Meliand — CC. finances, correspondance).

(4) L'approbation des plans de reconstruction de la façade de l'hôtel de ville, dressés par l'architecte Richard, est du 24 janvier 1786. Le 6 octobre de cette même année, à onze heures du matin eut lieu la pose officielle de la première pierre. (Délibérations du Magistrat), année 1786 BB. I.


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souffrir, bien qu'une place spéciale leur fut affectée dans les plans dressés par l'architecte. Aussi, dès le 18 juillet de l'année précédente, « Messieurs » avaient-ils décidé que les « papiers de la » chambre du domaine seraient transportés dans le second greffe,» au rez-de-chaussée vers l'extrémité du monument, du côté de la rue des Trois-Pigeons. — Disons de suite qu'ils y resteront jusqu'à ce que les bâtiments projetés à l'opposé, sur la rue de la Prison, soient achevés. — (1) Cette première translation ne s'opéra point, paraît-il, avec tout le soin désirable : dans une requête adressée peu après au Parlement par le Magistrat, à propos d'une -emphytéose, il est dit que les travaux ayant nécessité le déplacement des archives de son administration, l'ordre des titres, papiers et muniments concernant les propriétés du Domaine, n'étant pas encore rétabli, on fait des recherches « dans un cahos où les papiers de la ville se trouvent. » Désormais, ce désordre deviendra pour ainsi dire, l'état normal du dépôt.

Quatre ans après s'ouvre le nouveau régime. Bien qu'il protégeât les archives des communes, celles de Cambrai pâtirent du zèle stupide de quelques fanatiques à qui l'autorité dont ils s'étaient revêtus donnait un accès facile dans le précieux trésor. L'abolition successive des lois féodales, des lettres de noblesse, des ordres religieux, de la monarchie avait suscité chez ces contempteurs du passé une sorte de haine inconsciente contre ces témoins de la vieille société, dès lors les seuls représentants matériels des choses abolies.

Ajoutons ici, pour n'avoir plus à revenir sur ce point, que l'on peut faire remonter à cette époque le commencement d'une suite de distractions qui amènent plus tard, sous un autre régime politique, pour des raisons de famille, l'anéantissement de quelques papiers nominativement compromettants ou qui, par le fait même

(1) Registre aux délibérations de la chambre du Magistrat, commençant le 18 juillet fol. 25 et suivants


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des ravisseurs, disséminent un plus grand nombre de ces pièces un peu partout, chez les collectionneurs et jusque chez l'épicier.

Tout ce qui avait été projeté par l'ancienne administration pour la conservation de ces documents dans un lieu particulier de l'hôtel commun, avait dû être considéré comme ne pouvant sortir effet, dans la séance du Conseil général de la commune, du 12 août 1791. Car, disait la délibération issue de cette séance, à propos des salles affectées aux archives, « si les locaux actuels » sont mal tenus, humides et obscurs, la bâtisse en est solide; » solution rendue nécessaire par la pénuerie des finances municipales. (1) Pour assainir les locaux on proposait d'ouvrir des fenêtres dans le mur de clôture sur la cour des halles, et d'installer au milieu de la salle basse un poêle dont le tuyau « traversant le plafond dans un globe, » irait porter la chaleur dans la pièce audessus, où l'on avait empilé à la hâte, partie des papiers que les lois nouvelles mettaient à la disposition des administrations municipales. Les améliorations ne furent pas exécutées.

En 1793, les Autrichiens nous menaçant d'un siège, en 1794 Lebon et la terreur, les émeutes et la famine en permanence, causaient à tous de trop anxieuses préoccupations pour que, malgré lois et décrets, on songeât sérieusement au sort des parchemins qui pourrissaient oubliés — heureusement peut-être — dans le ferme ou entassés dans les chambres.

Seul, un funèbre souvenir se rattache à ces dernières: lorsque la première victime à Cambrai, du nouvel ordre de choses, Lallier, qui en avait embrassé les principes, est condamné pour avoir entretenu des relations avec un émigré, du « cachot » qu'il ne doit quitter que pour l'échafaud, il adresse à ceux dont il fut l'ami, le collègue et le secrétaire, une dernière supplique : en leur rendant

(1) La dette de la ville était alors de 174,884 livres, et, si l'on y ajoutait le capital des rentes dues par la cité à divers, on arrivait au chiffre de 607,884 livres.


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compte de sa gestion il les informe qu'ils trouveront une partie de la somme dont il est dépositaire, « dans la chambre haute des » archives, bâtiment qui donne dans la petite cour dite le » jardinet. » (1)

Quant au ferme, comme il contenait des pièces qui par leur nature devaient être souvent consultées à cette époque par les particuliers dont elles établissaient les titres de propriété mobilière, des officiers municipaux étaient chargés à tour de rôle et par trois, de veiller sur le dépôt dont, pour cette raison, chacun d'eux possédait une clef. (2)

Le calme se fait peu à peu, mais à une France nouvelle, il faut des institutions nouvelles aussi.

En vertu de la loi du 5 brumaire an IV, la municipalité reçoit le 3 ventose, les papiers de l'ex-district qui viennent grossir les archives communales, à l'exception cependant des papiers et parchemins provenant des établissements religieux supprimés. Ils restent au pouvoir de l'administration municipale, mais sont déposés dans les bâtiments de l'ancienne officialité.

Le 22 ventose, un arrêt du département du Nord attribue de nouveau à la commune, tout ce qui a trait aux ventes et locations de biens nationaux. Mais les tâtonnements sont inhérents aux époques d'enfantement, et la loi du 5 brumaire an V, rapportant celle du 7 messidor an II sur le triage des titres et papiers des cidevant districts, vient ordonner la translation au chef-lieu du département, alors à Douai, de tous « les titres et papiers dépen» dants des dépôts appartenants à la République. »

Quelques jours après, le 6 nivose an VI, la section des archives

(1) Registre aux délibérations du Conseil général de la commune de Cambrai. (1er vol. fol. 133 — Séance du 10e jour de la 3e décade du 1er mois de l'an II de la République, — 21 octobre 1793).

(2) Correspondance générale administrative, 1er floréal an VII, fol. 87.


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du district restée à l'hôtel de ville, cède la place au tribunal correctionnel. (1)

En l'an VII, le 8 nivose, le Ministre de l'intérieur fait rechercher pour les rassembler à Paris, les cartulaires des seigneuries et des communautés religieuses. Le 27 pluviose an XII, un arrêté du Préfet, rendu en exécution du contrat d'acquisition par Blanquart, de Saint-Quentin, des bâtiments de l'ancienne métropole, ordonne que les locaux de l'officialité seront remis à la veuve de l'acquéreur. Cet arrêté amène le déménagement des archives religieuses du district. On les installe après bien des hésitations et des pourparlers, et en vertu d'un autre acte préfectoral du 24 frimaire de ce même an XII, dans les greniers de la fondation Vanderburch, dite maison de Sainte-Agnès. (2) Du même coup le tribunal de commerce qui siégeait depuis sa création dans le lieu même de l'ex-juridiction ecclésiastique, est transféré à l'hôtel de ville, le 15 frimaire, dans trois salles hautes dont l'une était occupée alors par les archives civiles du district, lesquelles semblaient vouées à une continuelle dépossession. Tous ces papiers souillés, froissés, déchirés par ces transports successifs, vont augmenter alors les papiers du domaine. On les place sur quelques mauvais rayons ou sur le sol, pour la plus grande partie, dans une grande salle pavée de carreaux de terre cuite, humide et insuffisamment éclairée par deux fenêtres prenant jour sur la rue de la Prison.

A ces causes de détérioration vint se joindre, l'année suivante,

(1) Arrêtés du Maire (3e vol. fol. 158 v.)

(2) Elles y restèrent jusque vers la fin de 1843, où, par ordre du Ministre, elles furent en conformité de la loi sur la matière, versées aux archives départementales. Ce ne fut pas toutefois, sans une vive résistance de la part de l'administration communale qui se voyait à regret dépossédée de documents si précieux pour l'histoire locale et à la conservation desquels une somme importante — plus de 10,000 francs — avait été consacrée. On peut suivre dans les registres aux délibérations du Conseil municipal, toutes les péripéties de cette lutte qui dura plusieurs années.


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une menace d'un autre genre, pour la ville, de perdre ses archives les plus précieuses. L'Empire imbu d'idées de centralisation qui n'ont pas toutes cessé d'avoir cours, avait résolu de réunir aux archives de l'État les plus précieux documents choisis parmi les pièces historiques que possédaient les provinces. Sur la proposition du « garde des archives de l'Empire, membre de l'institut, » le Ministre de l'intérieur avait commissionné Dupré (1) « pour » procéder à la visite et au triage des archives des départements » formés de l'ancienne Flandre et de la Belgique.» Le commissaire en présence du Maire, Alexandre Frémicourt, et du secrétaire « général » De Frémery-Déhollain, avait désigné, après examen, pour être envoyés à Paris :

« 1° Quatre-vingt-deux paquets et deux petites boëtes numé» rotées 27 et 82, contenant les anciennes chartes et titres de » privilèges de la ville de Cambrai, de 1226 à 1567.

» 2° Un volume connu sous la désignation de livre à la chaîne, » qui est un journal de la chambre de l'échevinage de Cambray(2) » et qui contient d'anciens jugements et des réglements de police » ce livre en partie lacéré. »

Un procès-verbal de cette opération avait été dressé en double le 30 janvier 1813, et l'un de ces doubles adressé au garde des archives de l'Empire. (3)

Nous ignorons pour quelle raison il ne fut pas donné suite à cette revendication contre laquelle le Maire ne fit aucune protestation; peut-être, la déchéance de Napoléon Ier en fut-elle cause; toujours est-il que la ville resta heureusement en possession des

(1) Emile Dupré de Saint-Maur, né à Carcassonne en 1772, mort le 22 juillet 1854 ; auteur de divers ouvrages littéraires et autres ; il fut un instant SousPréfet, etc.

(2) Ce qui est assez inexact.

(3) Archives municipales, D, 3e.


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précieux documents dont il avait été fait par Dupré une sorte d'analyse. C'est le seul classement sérieux qu'on fit de nos archives, jusqu'à notre époque.

La ville néanmoins, avait dès l'année 1808, un archiviste titulaire : le secrétaire en chef de la mairie. C'est ce qui ressort du moins d'un arrêté du Maire en date du 26 avril 1808, dans lequel le même De Frémery-Déhollain est dénommé « secrétaire général archiviste. » Mais on comprend que la présence permanente, indispensable, de ce fonctionnaire au secrétariat, ne lui laissait guère le loisir de mettre de l'ordre dans « toutes ces paperasses »

M. Le Glay lui succéda en 1822, avec un traitement de 1,800 francs. Il avait trop le goût des recherches paléographiques pour ne pas essayer, pendant son passage à la mairie, d'apporter un peu d'ordre dans le dépôt qui allait— pour ainsi parler — l'initier aux savantes fonctions auxquelles il devait être appelé à Lille, le 10 mai 1835. Nous ignorons quelle part fut sienne dans le classement de toutes ces piéces qu'il avait étudiées — il en donna plus tard la preuve. Le 29 avril 1826, M. Le Glay devenu bibliothécaire de la ville était remplacé, comme secrétaire, par M. Cotteau. Deux ans après, le 1er février 1828, (1) M. Ducamp, secrétaire adjoint, chargé du bureau des contributions, cumulait avec ce service celui d'archiviste, dont il faisait les fonctions depuis son entrée dans les bureaux de la mairie. On lit dans l'arrêté de sa nomination :

« Considérant qu'il est indispensable de continuer à mettre en » ordre les archives de la ville qui sont dans le plus mauvais état, » qu'il est nécessaire de classer, chaque année les papiers du » secrétariat et des deux justices de paix, qu'enfin il convient dans » l'intérêt des habitants de préposer une personne pour trier et » faire des recherches de titres et autres documents qui sont

(1) Arrêtés du Maire, fol. 85.


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» déposés dans les archives et aux fermes de la ville, etc. »—porte son traitement (celui de M. Ducamp) à 1,800 francs en totalité.

Dix ans après, par suite d'une lettre du Ministre, du 17 mai 1838, le Préfet du Nord prescrivait le 28 du même mois, aux maires, de faire dresser l'inventaire de leurs archives anciennes contenant des « documents dont il importe de connaître l'importance et d'assurer la bonne conservation. »

« Ce précieux travail, ajoutait le Préfet, aura un premier et » heureux résultat dans le parti que va en tirer M. Augustin » Thierry pour la Collection des Monuments de l'histoire du Tiers» État, dont le premier volume doit comprendre toutes les chartes » municipales du Nord de la France. » (1)

M. Ducamp dresse, en conséquence, un « inventaire exact, » complet et raisonné de tous les titres qui composent les archives » de la mairie au 30 juin » de la même année. Cet inventaire était la transcription pure et simple de l'analyse faite en 1813, par Dupré.

Le 25 octobre 1841, M. Houzé, secrétaire de la Sous-Préfecture d'Avesnes, devenait, avec 3,000 francs d'appointements, secrétaire en chef de la mairie de Cambrai, après la démission de M. Wilbert, père, qui tenait alors l'emploi. Le 1er décembre 1842, M. Ducamp pourvu de la direction de la poste aux lettres, cessait ses fonctions d'archiviste que prenait M. Houzé, mais sans en prendre le titre. Le dépôt se trouvait alors dans un désordre qui n'était point cette fois « un effet de l'art, » mais le résultat d'une négligence par trop évidente. Les circulaires ministérielles des 24 mai 1841 et 16 juin 1842, et la visite de l'inspecteur général à la fin de mai de cette dernière année, ramenèrent forcément et coup sur coup l'attention du Maire sur les intéressants documents. Une nouvelle et plus pressante lettre du Préfet, le 25 août suivant, mettait l'administration municipale en demeure de prendre un parti à ce sujet. Une

(1) Actes de la Préfecture.

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commission fut nommée à cet effet. Elle se composait de MM. Defrémery, Valiez et Lescut. M. Houzé était un travailleur, après avoir reconstitué les bureaux, qui laissaient, à sa venue, à désirer comme organisation, il se faisait « un devoir » d'obéir aux ordres du Ministre.

Il dressait à cette fin, le 1er février 1844, un inventaire des registres suivants, dont il citait pour chacun, de trois à cinq articles beaucoup trop succinctement analysés : police, personnel, embrévures, décrets de l'officialité, tutelles et curatelles, plaids du vendredi, causes d'office, ordonnances touchant les quatre hommes, comptes de la commune, octrois, comptes des fortifications, du guet, des milices, etc., en tout 693 registres.

Il ajoutait le 19 mars 1844, trois pièces à l'inventaire du 30 juin 1838, en faisant remarquer que le n° 49 de celui-ci, sans importance historique et concernant l'ancien « domaine de la Feuillie, » manquait, « ayant peut-être été remis en 1840 à des agents de » l'administration des domaines. »

Le nouveau secrétaire, homme pratique, avait d'abord songé à ce qui avait une utilité immédiate ; en même temps qu'il chargeait un employé du bureau du secrétariat de tirer un à un de la poussière qui les recouvrait, les papiers jetés comme au hasard dans la salle où ils étaient relégués, il faisait particulièrement rechercher les registres des anciennes paroisses. Alors, distribuant la besogne à deux expéditionnaires qu'il guidait, il dressait des tables alphabétiques de tous les noms repris dans les actes de baptême, de mariage et de décès contenus dans ces registres au nombre de 185. Cet immense travail forme sept volumes compris entre les années 1524 et 1792.

Le dépouillement avait duré neuf ans, après lesquels le Maire autorisait la confection des tables. « Désormais les familles pourront » établir leur généalogie sans aucune perte de temps et sans frais, » disait, non sans se faire quelque peu illusion, M. Houzé, dans la lettre qu'il adressait au Conseil municipal le 10 février 1854, pour lui offrir « comme un gage de reconnaissance personnelle pour la


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« bienveillance du Conseil à son égard, depuis son arrivée, » l'oeuvre qui lui avait coûté douze années de travail. (1)

Le secrétaire en chef reçut des remerciements officiels et le même jour son bureau s'augmentait officiellement aussi, d'une section, celle des archives, dont il fut naturellement le chef. On y attacha un employé spécial au traitement annuel de 500 francs. Le 31 décembre 1855 ce traitement était porté à 550 francs, et celui du secrétaire en chef archiviste, à 3,300 francs.

On avait fait établir dans le vestibule obscur, confinant au secrétariat et à la salle des archives, deux étages d'armoires de chêne où était rangée une partie du trop plein du vieux dépôt, des registres surtout et quelques layettes contenant des pièces modernes. Dans la vieille salle se trouvaient d'autres layettes, aussi de chêne, portant des indications méthodiques bien que plusieurs de ces boites fussent complètement vides !

Parut la circulaire ministérielle du 27 août 1857, prescrivant un nouveau mode de classement. M. Houzé s'appuyant sur le paragraphe trois de cette circulaire, faisait maintenir son inventaire de 1844 sinon comme complet dans toutes ses parties — ce qui eût passé pour une mystification — du moins comme terminé pour les pièces correspondant aux deux premières séries (AA et BB) du nouveau cadre, et qui toutes avaient été retrouvées, disait-on." Pourtant on n'avait pas pris la peine de faire sur ce point la moindre recherche au ferme. (2)

(1) Registre aux délibérations du Conseil municipal ; 10 février 1854.

(2) Il avait été ouvert pour la dernière fois en 1852, voici à quelle occasion : Lors de l'anniversaire quatre fois séculaire de l'inauguration de l'image de NotreDame de Grâce à Cambrai, coïncidant avec la fête du Prince-Président de la République et la « fête communale » de la ville, des réjouissances publiques, avaient eu lieu. Outre le feu d'artifice réglementaire' du 18 août, un autre spectacle de même nature, en l'honneur de la patronne de la cité, avait été annoncé pour le 15. L'artificier chargé de l'exécution de ce second feu, un sieur Magito, s'intitulant


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En 1859, cet inventaire approuvé par le maire, M. Petit-Courtin, le 11 juin de l'année précédente, était adressé par M. Houzé au Conseil municipal et devenait l'objet d'un rapport élogieux où l'on disait :

« Depuis longtemps les archives municipales étaient dans

» le plus grand désordre, livres, titres, dossiers de toute nature » y gisaient pêle-mêle ; et cet état de choses menaçait de s'aggra» ver. Il ne faut accuser personne, car la cause du mal remontait » à plus d'un siècle et les événements douloureux dont notre cité » a été le théâtre à une époque déjà éloignée de nous, avaient » contribué à son développement. Il fallait pour classer tous ces » documents, un homme tout à la fois laborieux, intelligent et » possédant des connaissances spéciales. M. Houzé, secrétaire en » chef de la mairie a entrepris cet immense travail, lors de son » entrée en fonctions, il y a environ dix-sept ans, et nous avons la » satisfaction de pouvoir vous dire qu'il a exécuté aux trois quarts » déjà cette rude tâche qu'il s'est volontairement imposée.

» Ce travail tout à fait en dehors du secrétaire en chef, n'a pas » été sans profit pour la ville. Le 23 août 1857, paraissait une » circulaire de M. le Ministre de l'intérieur qui prescrivait dans » toutes les municipalités un travail analogue, avec invitation de » voter les fonds nécessaires à la rémunération d'un employé » spécial. Si M. Houzé n'avait entrepris cette aride besogne, la

« ancien artificier de la reine d'Espagne, » (*) était en même temps chef d'orchestre d'une troupe ambulante d'artistes dramatiques et lyriques, alors en représentation dans la ville de la Vierge. Magito manquant de ressources pour son oeuvre pyrotechnique, avait obtenu de la commisération du secrétaire en chef et eu égard à la mince rétribution qui lui était allouée, de prendre au ferme des devoirs de loi, sur parchemin, pour envelopper ses bombes et ses fusées. Plus d'un ravestissement, plus d'une emphytéose s'en allèrent ainsi en fumée. La chose s'ébruita bien quelque peu, mais sans qu'il en cuisît cependant à l'auteur de cette blâmable condescendance.

(*) Dans une lettre reposant aux archives, adressée en 1781, à Angelo Galiani « artificier des états du Cambrésis, » il est parlé d'un certain Magito également artificier, demeurant alors à Amiens.


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» ville aurait dû, pour satisfaire aux prescriptions ministérielles » faire appel aux lumières d'un élève de l'école des chartes. » Heureusement, Messieurs, l'inventaire demandé par l'autorité » devenait possible par suite du classement antérieur entrepris, et » M. Houzé put seul, après un rude labeur toutefois, dresser les » états prescrits. A un autre point de vue, les recherches ne furent » pas sans profit, car en compulsant et en classant les titres on en » découvrit quelques uns qui permirent à la ville de rentrer dans » la propriété de quelques immeubles dont elle avait perdu la » possession. » (1)

Ce langage était sincère, mais sauf le dernier paragraphe, les faits avancés auraient eu besoin pour quelques-uns, d'être contrôlés.

Quoi qu'il en soit, ce rapport fut suivi pour l'archiviste officieux, de nouvelles félicitations officielles, et du vote d'une gratification de 500 francs, ce qui —aussi désintéressé soit-on — est toujours un encouragement bien accueilli (2).

Le 22 avril 1863, le Ministre de l'intérieur exprimait dans une lettre au Préfet, le vif désir que la ville de Cambrai fît imprimer l'inventaire sommaire de ses archives. Il ajoutait que le vote, par le Conseil municipal d'une première somme de cent à deux cents francs, permettrait de faire immédiatement de ce désir une réalité. (3) A cette lettre était jointe comme modèle, une feuille de l'inventaire des archives de Lyon. Le 8 mai suivant, le Conseil municipal mettait à la disposition de l'archiviste les deux cents francs demandés, et l'impression commençait chez M. Paul Dupont à Paris.

Dix-sept pages étaient déjà tirées lorsqu'en juillet de la même année, M. Durieux devenait sur l'invitation de M. Houzé, commis

(1) Registre aux délibérations du Conseil municipal ; séance du 12 août 1859

(2) Cette gratification ne fut pas la seule qu'obtint M. Houzé.

(3) Registre aux délibérations, 8 mai 1863.


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au dépôt avec 600 francs d'appointements et sept heures de travail par jour. Outre le triage des pièces, qu'il eut mission de poursuivre, l'employé continua comme l'avait fait son prédécesseur, M. Moreau, le dépouillement des divers registres, principalement des comptes du domaine, dont il devait étendre l'analyse trop incomplète pour l'impression, et qu'il mena jusqu'en 1515.

Il avait pris connaissance de la circulaire du 27 août 1857 ; il crut devoir faire respectueusement observer à son chef que le mode de classement différent amènerait tôt ou tard de fâcheuses complications si, comme il était probable, de nouvelles découvertes se produisaient.

Il lui fut répondu que le travail qu'il poursuivait avait reçu l'approbation de M. l'Inspecteur général en raison du paragraphe trois, de la circulaire indiquée, lequel permettait de conserver les anciens classements. C'était peut-être le cas pour les 85 pièces d'intérêt historique, mais pour le reste?

Le fait est que le 12 décembre 1863, le Ministre en recommandant à l'archiviste par l'intermédiaire du Préfet, de s'occuper le plus tôt possible de la mise en ordre du cumulus de pièces encombrant la vieille salle des archives, pour en reprendre l'analyse à l'inventaire ajoutait : « En autorisant M. le Maire à maintenir le » classement ancien dont on retrouve encore quelques traces, j'ai » espéré cependant que ce travail conserverait ses anciennes divi» sions dans lesquelles on placerait l'analyse des pièces provenant » du nouveau triage. » (1) Le Ministre ignorait sans doute l'existence du ferme.

Le 13 février 1864, M. Durieux prétextant des raisons de santé, était remplacé par M. Lefebvre, professeur au collège qui trouvait à la vingt-quatrième page, l'impression défectueuse de cet inventaire plus défectueux encore.

(1) Registre aux délibérations, 8 mai 1863, et lettre du Ministre au Préfet, 12 décembre même année.


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Cette impression se continua pourtant jusque vers la fin de 1866 où l'on tirait la septième feuille. Ce ne fut pas non plus sans que M. Lefebvre eût aussi renouvelé avec plus de force et d'autorité encore, les observations de son prédécesseur.

Il ne fallait pas songer à chauffer pendant l'hiver, un local où les causes d'incendie était trop imminentes ; c'était donc sous le coup de ce grave inconvénient que les commis aux archives avaient pu successivement accomplir cette besogne du triage, que M. Lefebvre parvenait à terminer. Pour rendre le travail complet restait à explorer le ferme jusqu'alors interdit aux recherches des employés. Cette exploration obligerait, il y avait tout lieu de le croire, à des additions qu'il serait difficile de faire concorder avec la partie déjà imprimée de l'inventaire: M. l'inspecteur général, et M. Desplanque, archiviste du département, chargé de l'inspection des archives communales, n'étaient pas loin d'en être persuadés.

La reconstruction de l'hôtel de ville allait commencer ; M. Lefebvre reçut en février 1867, l'ordre de faire transporter les archives de la vieille salle, à l'ancien hôpital Saint-Julien, devenu propriété communale, dans des locaux mis à la disposition du commis et appropriés à la hâte pour l'usage de son service. Un ordre semblable lui fut donné le 12 du même mois pour le ferme qu'il ne connaissait pas encore. Cette translation amena la découverte, pressentie, de pièces historiques importantes. A plusieurs reprises M. Lefebvre avait insisté pour être mis en possession du dépôt, ses réclamations avaient été constamment éludées.

La même cause qui provoquait le déménagement de tous les locaux, faisait retrouver aux mêmes dates, dans les greniers, « sept à huit mètres cubes (1) » de papiers, fardes diverses au milieu desquelles l'employé avait la satisfaction de recueillir enfouis, parmi d'autres livres et manuscrits n'intéressant pas les archives,

(1) Lettre de M. Lefebvre au Maire, 23 février 1867 et arrêté du Maire du 25 du même mois.


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un « registre aux remontrances du Magistrat, » de 1546 à 1699, un registre aux plaids, 1404-1426, un règlement pour les drapiers (1490) qui formaient à Cambrai, dès le XIVe siècle une corporation importante. Le tout, plus tard, sur une proposition regrettable de « l' inventeur » se modelant en cette circonstance sur ce qu'avait fait M. Le Glay, trente-sept ans auparavant, fut déposé à la bibliothèque communale (1).

On s'était pris à regretter, après cette trouvaille, que des recherches n'eussent pas été faites plus tôt, et le 5 août 1867 cette découverte et d'autres qui l'avaient précédée et dont l'inspecteur général et l'archiviste départemental avaient été informés, inspiraient à ce dernier les réflexions suivantes, qu'il consignait dans son rapport annuel au Conseil général :

« Cette découverte (la dernière) dont l'importance n'échap»

n'échap» à personne, est la seconde du même genre que fait » M. Lefebvre depuis qu'est commencée l'impression de l'inventaire

» des archives municipales de Cambrai L'initiative de

» M. Lefebvre à qui l'on conteste même, à Cambrai,, la qualité » d'archiviste pour ne lui laisser que celle d'employé aux archives, » a été jusque dans ces derniers temps paralysée par la pression » d'un secrétaire de mairie qui a entièrement donné le change au » bureau ministériel des archives, en présentant comme un état » complet des richesses historiques de sa ville, une nomenclature de » 90 pièces,» celles que Dupréavaitdésignées en 1813, lorsque, disait plus tard M. Desplanque, dans une lettre à M. Lefebvre, du 10 février 1868, ce commissaire « s'était, paraît-il, acquitté assez négligemment de sa tâche, » en classant assez arbitrairement ces pièces dites d'intérêt historique devenues la substance des inventaires de 1838 et 1844- L'archiviste du département concluait dans son rapport, par le doute de pouvoir jamais rattacher à l'inventaire imprimé

(2) Arrêté du Maire du 4 mai 1868, rendu sur la proposition du commis aux archives, du 1er du même mois.


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les documents nouveaux. Avec M. l'inspecteur général il penchait pour une refonte complète, ce qui équivalait à l'abandon de ce qui avait été fait jusque-là , question délicate. La ville ayant déjà dépensé quelques centaines de francs dont elle entrevoyait ainsi la perte, voulait avoir de sérieuses garanties de réussite avant de suivre une voie nouvelle. Sur la proposition de M. Desplanque, jointe à son rapport au Conseil général, M. Brabant, Maire, nomma le 1er juillet 1867, une commission chargée d'étudier la question. Cette Commission se composait de MM. Maréchal père, ancien négociant, De Liénard , propriétaire, membre du Conseil municipal et de la Commission administrative de la bibliothèque communale ; comte de Vendegies, propriétaire, aussi membre de cette dernière commission, Bruyelle, receveur des hospices et Houzé, secrétaire en chef honoraire de la. mairie, depuis le 1er mars, ces trois derniers, membres de la Société d'Émulation.

Il n'est pas resté trace de leurs travaux. Néanmoins dans sa lettre du 10 février 1868, l'archiviste du Nord répondant par l'intermédiaire de M. Lefebvre au désir que M. Maréchal, comme président, lui avait exprimé, de connaître ses observations personnelles, M. Desplanque proposait pour les pièces d'intérêt historique un supplément d'inventaire au moins aussi important que la partie correspondante imprimée. Il ajoutait, que si l'on jugeait opportun de recommencer le travail, ce qui était préférable toutefois, les pièces devraient être alors soumises toutes au nouveau classement. M. Desplanque insistait pour décharger de cette extrémité, à cause d'ignorance, le bureau ministériel des archives, l'inspecteur général et lui-même.

L'impression en cours fut définitivement abandonnée, l'on en prévint officiellement l'imprimeur. M. Lefebvre enfin nommé archiviste le 1er mai 1868, avec 660 francs de traitement, se remit à l'oeuvre. Il annonçait le 25 mai 1869, qu'il avait reconnu toutes les pièces des deux premières séries. Il s'occupait de leur classement définitif, dit une autre de ses lettres, quand éclata la guerre de 1870-1871.


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Les terribles évènements qui en furent la conséquence et jetèrent partout la perturbation, vinrent bientôt interrompre, sous la menace du bombardement de notre ville, le labeur de l'archiviste. Son dépôt alors transporté avec précipitation, dans les caves du bâtiment qu'il occupait, y resta enfoui jusqu'à la paix, c'est-à-dire du 11 octobre 1870 au mois d'avril 1871. Quand la situation redevint normale, que liasses et registres purent être réinstallés dans le local provisoire, tout, dit encore M. Lefebvre, était à refaire.

Il s'occupait de réparer ce nouveau désordre, quand lui vint l'avis, en septembre 1871, d'abriter, définitivement celte fois, dans les combles du nouvel hôtel de ville qu'on finissait de reconstruire, ses documents et son service.

Deux vastes salles et un cabinet de travail y sont affectés aux archives que l'on disposa alors sur d'immenses tables construites en hâte, sur le plancher et sur des rayons dressés le long des murailles. De 1871 à 1873, M. Lefebvre s'aidant de repères pris antérieurement, avait pu encore une fois — dit toujours sa correspondance — reconstituer ses deux premières séries. Il en faisait l'analyse et la soumettait à M. l'abbé Dehaisnes qui avait succédé en juillet 1871, à M. Desplanque, mort en fonctions. Cette analyse subit des modifications (1) et il n'était resté aux archives, en 1874, que les notes ayant servi à former la première rédaction.

La santé de M. Lefebvre se trouvait alors pour des causes multiples, fortement altérée, le 9 juillet 1873, il obtenait un congé de trois mois au bout desquels il donnait sa démission.

Lorsque le 1er janvier 1874, son successeur que les bienveillantes instances de M. E. Parsy, alors Maire, avaient appelé à continuer le service des archives, pénétra pour la première fois dans le dépôt, il y trouva par l'effet de la banalité du lieu, sans doute, après le départ de son prédécesseur, un désordre à la réparation

(1) Lettre de M. Lefebvre à M. Dehaisnes, 14 mai 1872.


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duquel il dut employer plusieurs mois. (1) Il fallait reprendre l'oeuvre ab ovo. Ce ne fut que le 1er février 1878, que l'archiviste put annoncer au Conseil municipal qu'il avait réparti enfin d'une manière définitive, entre les divisions et subdivisions des diverses séries du cadre de classement, en leur donnant l'ordre chronologique, les nombreux documents antérieurs à 1789 qu'il avait dû examiner pièce par pièce. Il ajoutait que l'inventaire sommaire de cette première partie, pouvait désormais être rédigé simultanément avec la mise en place des documents postérieurs à cette date, qui reste encore à faire. (2)

Le dépôt, considérable sous le rapport numérique, manquait non d'espace, mais de moyen d'installation L'observation en ayant été faite, le Conseil municipal voulut seconder les efforts de l'archiviste et vota à cet effet, le 1er mai 1877 et en juillet 1878, les sommes nécessaires — plus de 5,000 francs — à l'établissement dans les deux salles, de casiers fermés, disposés en travées (3) et auxquels on met la dernière main en ce moment.

C'est alors que l'archiviste encore, réclama la réintégration aux archives de divers registres reposant depuis 1830 à la bibliothèque et de ceux que son prédécesseur y avait fait aussi déposer ; ce qui lui fut accordé. (4) Cette restitution amena le retour dans le dépôt du « livre à la chaîne » signalé par Dupré. Ce livre avait été transporté de même en 1830, par M. Le Glay, à la bibliothèque, puis ensuite perdu de vue, parait-il. Car, après un premier ordre de le rechercher, donné par le Ministre le 20 décembre 1863, sur l'avis du même M. Le Glay, le 17 novembre suivant, ce manuscrit faisait l'objet d'une dépêche ministérielle s'étonnant, avec raison,

(1) Rapport au Maire, 1er juillet 1874.

(2) Rapport au Maire et au Conseil municipal, 1er février 1878.

(3) Délibérations du Conseil municipal.

(4) Délibération du Conseil municipal, 15 mars 1878.


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que l'inspecteur général, lors de sa dernière visite, ne l'eût pas trouvé dans le lieu où il devait naturellement être placé.

C'est maintenant un devoir de reconnaissance pour l'archiviste, d'ajouter qu'après le rapport qu'il avait adressé à l'administration municipale sur le travail qu'il venait de terminer, il était l'objet de félicitations qu'accompagnait une somme de 400 francs. (1)

Ce rapport contenait une statistique du dépôt. On la trouvera transcrite ci-dessous comme complément de ce qui précède, dès que l'on aura fait remarquer que les travaux d'appropriation des salles ont seuls retardé jusqu'à ce jour, le classement des archives postérieures à 1789.

AA

ACTES CONSTITUTIFS ET POLITIQUES DE LA COMMUNE.

I. — Priviléges de la commune.

1° Cartulaire dit « livre à la chaîne » ; copie du XVe siècle, en 174 feuillets, avec mention de propriété au nom de la « chambre de paix, » de cinquante pièces diverses : chartes, lois, lettres patentes, piiviléges, etc., etc.; 1227, copie de la loi Godefroy. (2)

« Répertoire des priviléges, franchises, droits, iurisdiction et » aucthorité de Messrs du Magistrat — Des remontrances, appoinc» tements et ordonnances contenuz aux registre aux remonstrances, » commenceant le 14 février 1546. — Des ordonnances et résolu(1)

résolu(1) du 15 mars 1878. —Depuis le 1er janvier 1877, le traitement de l'archiviste est de 700 francs.

(2) Nous ne citerons dorénavant que la plus ancienne date contenue dans le registre ou la série désignés.


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» tions, des lettres, octrois, décrets et générallement de toute » autres matières contenues es livre aux ordonnances commenceant » le 2 de may 1625, et registre des résolutions sommières, commen» ceant le 18 de septembre 1634-—Item sommair de tous les régle» mens et baux de police qui se trouvent au Livre au Bans et » renuoy des lettres de police des corps de mestiers, contenues au » registre des lettres de police. — Déclaration des offices qui sont » à la collation de Messrs du Magistrat, Préuost et Bailly de » Cambresis. — Énumération de ceux qui ont occupez les offices » de Préuost de la ville, du baillage de la foeullie, et du Cambresis, » depuis l'an 1480 jusques à l'an 1680. — Finalement copie de mot à autre du livre à la chaisne. — Le tout rédigé en ordre alphabéticque, par Ladislas de Baralle, eschevin, l'an 1679. » Registre de 635 feuillets.

2° Octroi, confirmation et modification des priviléges des lois constitutives et de la coutume, en général — 20 pièces ou articles 1227, loi Godefroy, à 1510, érection de la ville en duché.

3° Octroi, confirmation et modification des privilèges en particulier. — Juridiction : 2 articles ; 1385. — Droit d'aubaine : 1394. — Service militaire : 1284- — Féodalité : 1411. — Neutralité : 78 articles, 1354 à 1595. — Justice : 12 articles, 1249. — Vivres et commerce : 27 articles 1330. « Livre aux Bans, » recueil du XVe siècle, de règlements plus anciens ; registre de 349 feuillets. Bans de 1239 (incomplets). — « Coutumes générales de la ville et duché de Cambray, » recueillies par Pinault des Jaunaux, 1691.

IL — Union de la Commune à l'État au point de vue politique et administratif.

1° Édits, ordonnances du souverain ; arrêts du Conseil d'Etat — 4 volumes: 1713-1722 ; 1745-1751 ; 1765-1773; 1781.

2" Rapports de la commune avec le souverain — 43 articles ;


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1285 ; compétition de Jacques de Croy et de François de Melun au siége épiscopal de Cambrai, 1502-1504; érection de la citadelle, 1543, etc.

3° Rapports avec le comte, le duc, l'évêque prince temporel — 20 articles, 1207.

4° Rapports avec les représentants du souverain, du comte, de l'évêque, etc. — 35 articles, 1334- — Lettres nombreuses des gouverneurs, des intendants, jusqu'en 1789.

5° Agents en cour. — Nombreux documents, 1400.

6° Correspondance administrative, 1440.

7° Cérémonies, fêtes, manifestations publiques, etc., et lettres y relatives, 1649 à 1783.

III. — Etats.

1° États généraux du royaume. — Documents divers, cahiers de doléances, correspondance, relatifs aux États de 1789.

2° Etats de la province. — Registres aux délibérations, 17631780; 1781-1788.—Délibérations, en feuilles, 1597-1746 (incomplètes). — Réglements, 1657-1783. — Convocations aux séances, 1597-1787. — Députés aux Etats, 1743-1788. — Pièces diverses et correspondance, 1620-1787.

IV. — Part prise par la commune aux événements politiques.

— 22 articles, 1226. Paix des Dames, 1529. — Suite de lettres touchant le « congrès des plaisirs » et les travaux faits à l'hôtel de ville à cette occasion, 1721-1725.


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BB

ADMINISTRATION COMMUNALE.

1. — Echevinage et offices publics de la commune.

1° « Appointemenls et ordonnances de pleine chambre, » 1546 à 1669, un registre de 308 feuillets (1), — « Livre des ordonnances » par les eschevins, » 1625 à 1704, registre de 397 feuillets. — Délibérations du Magistrat, quelques feuillets; 1695 à 1785 et un cahier contenant les années 1780 à 1783. — Agendas, fragments de 1436 à 1752. — Réglement pour la chambre, 1607 à 1787. — Usages et préséances, 1605 à 1772. — Robes, 1552 à 1766. — Repas, 1628 à 1763. — Mémoires concernant l'administration et la localité, affaires diverses, 1617 à 1789. — Lettres de félicitation et de demande, adressées au Magistrat. — Correspondance.

2° Nomination des échevins. — « Registre au renouvellement » de la loi, » parchemin ; 10 octobre 1595, par le comte de Fuentès, au 5 août 1788, par l'intendant Sénac de Meilhan (2) — Nominations d'échevins, 56 pièces : XIVe siècle, 7 pièces, 13321392; XVe 49 pièces, 1416-1493.— Copies en feuilles, 1601 à 1694- — Prorogation du Magistrat, 1704-1787.

3° Officiers publics. — « Registre des offices conférés par MM. » du Magistrat, » 1619 à 1696. — « État des emplois conférés » par MM. du Magistrat, » registre, 1723 à 1727. — « Registre

(1) Un plus ancien registre aux appointements a certainement existé, il n'a pas été retrouvé.

(2) Même observation que pour le registre aux appointements.


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» dans lequel sont transcrits les emplois et commissions à la colla» tion de la chambre, » 1742-1811. — Registre aux commissions » et brevets », 1761-1791 ; il contient de plus la transcription de divers actes émanant directement de l'intendant. — offices par ordre alphabétique, quelques feuilles pour chacun : Architectes.— Arpenteurs. — Artificiers. — Bourreau. — Carillonneur. — Cerquemaneurs. — Charbonniers. — Charpentier de la ville. — Collecteurs (deux) 1478. (1) — Concierge : de la cave au vin ; de l'hôtel de ville, 1603; des provisions; de la tuerie (abattoir). — Conseillers pensionnaires (deux) 1405. — Couvreur de la ville : d'Ecailles (ardoises) ; de plomb. — Crieur et Afficheur— Éclusiers. Egards : aux fruits ; aux puits, 1586 ; au poisson, à la viande. — Gardes : des banlieues ; des barrières ; des plantis ; des verts, 1612. — Greffiers (deux), 1596. — Guet et garde, 1560. — Guetteurs au beffroi. — Guet (petit), contrôleur des étrangers. — Huissiers (deux), 1583. — Jurés-priseurs, vendeurs de meubles, 1608. — Maçon de la ville. — Menuisier de la ville. — Messager de la ville. — Mesureurs : de grains ; de charbon. — Portefaix. — Portiers-consignes, 1585. — Procureurs, 1552.— Quatre hommes, 1589. — Ramoneur. — Sergents, 1608. — Sonneur de la retraite bourgeoise. — Trésorier.

4° Vente et rachat des offices. — Édits, ordonnances, déclarations, 1695 —Vente et achat, 1745.— Vénalité de l'office

d'échevin, 1745-1751, treize commissions. — Mémoires et correspondance à ce sujet.

Il — Bourgeoisie. Quelques feuillets, 1591 et 1779. (2)

(1 ) On n'indique les dates que lorsqu'elles sont antérieures à celle des registres, pour le même objet.

(2) ll n'y a jamais eu, à Cambrai, de « registre aux bourgeois, » on inscrivait les réceptions à bourgeoisie dans le " livre des offices. » (Voir ci-dessus).


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CC

IMPÔTS ET COMPTABILITÉ.

H. — Taxes perçues au nom de l'Etat.

Impôts en général, 1642. — Capitation: Registre de 1700 à 1711 ; rôles, cahiers nombreux, 1700 à 1782 ; Dénombrement pour la ville, 1765, quatre registres (manque un cinquième) ; ordonnances, édits, pièces à l'appui, correspondance, 1695 ; décharges, exemptions, modérations, 1716 — Taille, 1243. — Aide, 1545; Cour des aides, 1764- — Don gratuit, 1693. — Droit de contrôle, 1694. — Amortissement, franc-fief et nouvel acquêt, 1680. — Confirmation, 1723. — Dixième, 1599. — Vingtième, 1665. — Cinquantième, 1725. —Main-morte, 1721. — Divers: Boues de Saint-Amand, 1738. — Fonds incorporés, 1724- — Gages des maîtres des postes, 1725. — Droit de jauge, 1727. — Marc d'or pour les huissiers royaux, 1730. — Péage, 1740. — Ces articles sont en général peu importants sous le rapport du nombre des pièces qui les composent.

Il. — Recette générale de la Commune.

1° Comptes du domaine ou de la commune. lls comprennent la recette et l'acquit des rentes « héritières » (perpétuelles) et viagères créées à son profit, ou dues par elle ; les recettes et les dépenses de toute nature, faites au nom de la ville. Le plus ancien de ces comptes, dont il ne reste que deux ou trois feuillets, remonte à 1320; mais ce n'est qu'à partir de 1365 qu'on trouve un de ces registres complet. Ils sont jusqu'en 1791, au nombre de 300. On y

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rencontre une quantité considérable de mentions quasi-journalières, sur l'histoire politique, administrative, financière et judiciaire, et sur les monuments de la cité, les moeurs, les coutumes, les usages et le langage des Cambresiens et même du Cambresis. Il est à regretter que celte précieuse et importante collection ne soit pas complète. Quarante-quatre lacunes, variant de une à dix années, interrompent cette sorte de mémorial qui sert à combler les solutions de continuité forcément ouvertes entre les dates respectives des actes constitutifs et politiques. — Journal des dépenses et recettes, 1737 à 1739.—Comptes des quatre hommes, 1424-1509.

— Registre aux ordonnances sur le receveur, deux registres, 1686 à 1687 et 1697 à 1707, — Livre des dons aux officiers et serviteurs de la ville, 1619-1622. - Recette des rentes, loyers, fermes, etc., un registre (en ruine), 1615 à 1675.

2° Pièces à l'appui de ces comptes. — Environ cent années, série fort incomplète du XVe siècle à 1789 inclus. — Comptes du cellier de la ville (monopole de la vente du vin), série également ncomplète, de 1605 à 1782, composée de 283 liasses d'environ quatre cahiers chacune, et dont la suite chronologique est fréquemment interrompue.

3° Documents divers à l'appui des recettes et des dépenses de la commune. — Chirographes des rentes dues par la ville : XVe siècle (1410), 9 articles; XVIe (1512), 62 articles; XVIIe (1606), 60 articles ; XVIIIe (1745), 2 pièces, — Répertoires, 1596-1727.

— Réclamations, projet de création de rentes, etc , 1578. — Édits, ordonnances etc., 1635.

III. — Octrois, tonlieux, droits divers.

1° Comptes. — Petit impôt sur le vin, pour le service des rentes, 1540 à 1608, cinquante-cinq registres.— Impôt sur le vin, même objet, 1615 à 1629, cinq registres. — Impôt pour l'acquit


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des rentes, 1611 à 1629, douze registres. — Grands impôts, 1561 à 1608, soixante-quinze registres. — Impôt sur le vin pour la fortification, 1561 à 1665, soixante-seize registres (lacunes). — Impôt « par octroi, » pour les fortifications, 1594 à 1695, cent seize registres (cinq lacunes). — Impôt sur la bière pour le même objet, 1640 à 1667, six registres. — Impôt sur le bois, même objet, 1676 à 1691, quatre registres. — Impôt pour les guerres, 1521 à 1526, quatre registres. — Comptes du guet,. 1570 à 1577, onze registres. — Comptes des milices, 1580 à 1620, dix-neuf registres. — Impôt sur la bière, 1608 à 1631, six registres.— Impôt sur la bière, pour la construction du rivage de Cambrai à Valenciennes, 1659 à 1670, six registres. — Droits sur les vivres, mis par Balagny, 1591. — Droits sur les forains, pour la chapelle de paix, 1670. — Impôt sur les loyers, 1698.

2° Documents relatifs à l'établissement, à la perception, aux modifications des octrois et aux exemptions demandées, ou consenties. — Assises, XIIIe siècle (1258), 2 articles ; XIVe (1309), 3 articles ; XVe (1408), 30 articles; XVIe (1501), 26 articles; XVIIe (1641), 2 articles ; XVIIIe (1717), 1 article. — Fermes : (adjudication au plus offrant du droit de percevoir les impôts et octrois, au nom du souverain et de la commune à charge de redevance). Ordonnances, édits, arrêts, etc., 1648. — Fermes en général (liasse), 1644- — Recettes des fermes du domaine, 1678-1679, registre. — Recette des retrouves, 1680, registre (en ruine). — Adjudications des fermes en général, 1583 (liasse). — Prix des adjudications, 2 volumes, 1683 à 1758 et 1759 à 1790.— Produits généraux, 1677. — Correspondance spéciale, 1680. — Procèsverbaux d'adjudication, pièces diverses, contestations, correspondance, relatifs aux fermes suivantes : Bière brassée à Cambrai, 4 patars (1) à la tonne, 1553 ; 5 gros (2 patars et demi), 1662

1) Le patar valait 5 liards ou 8 centimes, à Cambrai ; il en fallait 20 pour un florin.


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Bière forte, 5 patars à la tonne, 1662 ; 10 patars, 1629 ; 12 patars, 1662 ; 15 patars : « pour rendre l'Escaut navigable, » 1655. Bière champêtre, 10, 20 et 34 patars, 1671. — Compte de la jauge des bières, 1704- Registre des bières, 1703-1704. Retrouve des bières, 1685. —Blé allant au moulin, 1 patar au mencaud, (1) 1645. — Bois de fasseaux (2) et de charpente, 1659. — Boucherie, grand et petit ferme, 1653.— Brai (grain pour fabriquer la bière), 1615 ; pesée des brais, 1677-1678, registre ; retrouve des brais, 16771678, registre; compte des brasseurs. — Charbon de bois et braises: porteurs, déchargeurs, mesureurs, 1619. —charbon de « fau » (hêtre), (3) 1672. — Chaussée (grande), aux États, 1718. Chaussée (petite), 1612. Chaussée ou « portage » (droit d'entrée), 1501. — Cuirs, 1677. —Eau-de-vie, 1662; registre des recettes, 1769-1770; retrouves, 1681 ; comptes, 1705. Eau-de-vie champêtre (brandevin), 1683. — Graisserie (épicerie), 1649. — Huile à brûler, 1672. Huile d'olive, beurre et fromage, 1672. — Lin et chanvre, 1637. — Mesurage des grains, 1643. — Pied fourchu et bêtes chevalines, 1648 ; registre de la direction, 1716-1717. — Poisson salé (harengs et morues), 1672. — Sel: entrée, mesurage, 1654 > comptes de sortie, procès, etc. — Tabac, 1663 ; édits, réglements, comptes, procès, etc. — Toilettes, marque, 2 patars, 5 patars, 3 sous et 4 deniers, 10 sous, toile de ménage, comptes, etc., 1602. — Vins: Consommation, 4 patars 5 deniers au lot, 1677; « déchargeage et avalage. » (encavement), 1619; entrée et sortie, 1663 ; issue foraine, 1622 ; vente en gros, 10 florins à la pièce de 100 lots, 1636; droit de pressoir, 1662, etc., etc.— Vinaigre, 1672. — Fermes diverses dont il ne reste que quelques fragments : cartes et cuivres, 1747. Draperie, 1671. Fruits, 1618.

(1) Le mencaud valait 56 litres 30.

(2) Faisseau ; mesure de bois à brûler, différente du fagot.

(3) On nomme fauldres, les fosses charbonnières ou on fait le charbon. — Furetière.


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Hallage, grand et menu, 1618. Halle dorée ou aux draps, 1671. Sept patars à la mencaudée (1) de terre, 1680. Poids de fer et de houille, 1662. Deux patars à la « wagne » (manne) de houille, 1672. Savons, 1669. Wede (pastel), 1556. Procès au sujet des fermes et octrois,-1712 à 1760. — Exemptions d'impôts accordées ou demandées, réclamations à ce sujet, etc., 1597. Registre des exemptions, 1746, 1771.

IV. — Pièces diverses relatives aux finances de la ville.

Situation financière, 1593-1789 —Dettes, XIVe siècle, 1 article; XVe, 7 articles ; XVIe, 3 articles. —Monnaies : édits, etc„ 1601 ; pièces diverses, 1631 ; correspondance sous la domination espagnole, 1608 ; réglement pour les changeurs, 1421 ;

DD

PROPRIÉTÉS COMMUNALES. I. — Baux, titres, rentes foncières, plans.

XIIIe siècle, contrat d'échange entre l'évêque Nicolas de Fontaines et le Magistrat, d'un terrain pour agrandir l'hôtel de ville, 1253. XIVe (1311), 16 articles. XVe (1401), 15 articles. XVIe (1510), 21 articles : vente de l'étaple au vin, du « chambge »

(1) La mencaudée de Cambrai équivalait à 35 ares 46 centiares.


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et du « flot de l'cahyère, » 1586. (1). XVIIe (1601), 23 articles : Pressoir an verjus, 1621, en face de la « brasserie de la ville sur le marché au bois. » XVIIIe, (1718). Wareschaix : (2) XVe siècle (1498), 2 articles; XVIe (1513), 10 articles; XVIIe (1603), 23 articles, XVIIIe, (1718). Visite des Wareschaix, 1564- —Marais, 1425, 6 articles. — Inventaires des titres de propriétés, 1676. — Plans, sans date.

II. — Eaux et Forêts.

Édits, ordonnances, etc., XVIe siècle.— Régime des eaux, 1729. Procès avec l'abbaye Saint-Aubert, 1736.— Escaut: ordonnances, octrois, visites, curement, etc., 1444- Procès avec l'entrepreneur de la canalisation de l'Escaut, de Cambrai à Valenciennes, et le Magistrat de cette dernière ville, 1650. Procès avec l'archevêque pour le même objet, 1750. — Canaux, 1713. — Fontaines, 1652. — Quelques plans du XVIIe siècle. — Chasse, 1699.

III. — Édifices publics.

Hôtel de ville, 1253 ; bretèque, 1364 ; « comptoir » (halle) ou étalent les marchands, vers la « rue aux coulons » (des TroisPigeons), 1560, 1682,1685,1690,1700, 1719, etc. Réparation à la

(1) Mare servant a recueillir les eaux venant du haut de la ville et près de laquelle était la " chaise » d'infamie.

(2) Terrain vague en forme de rue ou ruelle, cul-de-sac le plus souvent, séparant dans les villes, des propriétés bâties, et appartenant à la commune.

Les Wareschaix étaient nombreux à Cambrai.

On donne aussi ce nom, à la campagne, à des terrains de même nature adjacents aux chemins vicinaux.


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» salle des États, » 1750. Construction du Consistoire, 1765. Reconstruction de la façade de l'hôtel de ville, 1786. Divers plans partiels ; élévation de l'ancienne et de la nouvelle façade, 1785. Horloge et carillon de l'Hôtel de Ville, 1558, Argenterie de la ville, 1450. — Halle construite dans l'hôtel de ville, et grange, 1284. — Beffroi, XVe siècle ; reconstruction du sommet, de 1732 à 1736, sur les plans de l'architecte Playez, revus par Gittard, ingénieur commandant le fort Saint-Sauveur, et directeur du génie à Lille.—Prison, 1756. Théâtre: dans la grange des halles, 1764; projet de construction place au bois, 1769 ; au « Lion d'or » sur le grand marché, 1770 ; rue « Scachebeuvons, » 1773. — Puits : ils appartiennent à la ville pour le fonds, les usagers sont tenus à leur entretien au prorata de la valeur locative des maisons qu'ils occupent; plaintes, demandes, réclamations, réparations, etc., 1601. — Fontaines : construction à la fontaine Notre-Dame, 1714—

1714— de Selles, 1559, des Fratres, 1581, du Plat-Farnières, 1590, de Cantigneul, 1740 ; tordoir à Crèvecoeur, 1754, mus par l'eau; moulins « des Justices, » 1582, de la Citadelle, 1668, du ravelin de Cantimpré et du bastion Robert, 1593, mus par le vent.

— Boucheries (grandes et petites) reconstruction des petites boucheries, 1749. — Tuerie (abattoir), 1718. — Cimetières : de l'hôpital-militaire, 1764; sur le glacis de la citadelle (projet), 1778; cimetières communaux, 1778. — Briqueterie de la ville, 1426. — Tuilerie de la ville, 1759. — Draperie de la ville, 1658. — Blanchisseries établies, la première, en 1699-1700, la seconde en 1713.

— Ploierie, 1718. — Brasserie de la ville, 1588. — Glacière, 1758. — Diverses, 1590.

Bâtiments militaires : — Magasin des vivres (anciens chartriers), 1764- — Casernes, 1733. — Manèges : le petit dans la grange de l'Hôtel-de-ville ; le grand sur le glacis de la citadelle, pour « l'école d'équitation, » de 1765 à 1771. — Poste de cavalerie, 1763. — « Maison du Rosaire, » annexe de l'hôpital militaire de Saint-Jean, 1743. — Logement du gouverneur dans la « couronne » de Selles,


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1125. —Travaux divers; reposoirs, 1752, etc., etc. — Album de plàn6, 1733-1741 (propriétés communales). — Correspondance.

IV. — Travaux publics.

Ponts-et-chaussées, 1612. — Voirie, construction sur la voie publique, avec plans nombreux à l'appui, 1614 a 1790. —Plantis, 1604; procès avec l'archevêque, 1750. — Éclairage public, 1781 à 1787.

V. — Incendies. Pompes à incendie, 1711, pièces diverses.

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AFFAIRES MILITAIRES, MARINE.

I. — Armées du souverain.

Levées : Charles VI accepte 25 arbalêtriers au lieu de 100, qu'il avait demandés aux Cambresiens, 23 mars 1411. Le duc de Bourgogne notifie aux Cambresiens de lui envoyer à Lille, 6 bombardiers pour son armée qui doit marcher contre les Gantois révoltés, 16 avril 1453, etc., etc. Levées provinciales ou milices : rôles, taxes, répartition, comptes, correspondance, etc., 1702-1781. Procès avec les mulquiniers pour le nombre d'hommes à fournir, 1744- Réquisitions de vivres, etc., pour la nourriture et l'entretien des armées, 1595. — Paie des troupes, 1566. — Revues, quelques feuillets, 1692. — École des Cadets, à la citadelle de Cambrai, 1682-1694.


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Il. — Milices communales.

Saudoyers, 1482. — Garde bourgeoise, 1610; contrôle, 1762; procès contre le chapitre métropolitain prétendant exemption de service pour ses suppôts, 1624. — Serments (1) en général, 1605. Arbalétriers: réglements, administration, police du corps, etc., XVe siècle à 1790. Archers de Saint-Sébastien et Sainte-Christine, dit « grand serment, » 1512, réglements, etc., comptes (1605 à 1640); procès entre confrères, 1741- Archers « petits serments, » Saint-Christophe, 1661 ; Saint-Éloi, 1731 ; Sainte-Marguerite, 1721; Saint-Nicolas et Saint-Georges, 1701; Saint-Roch, 1728; Saint-Sauveur, 1718. (2) Canonniers, arquebusiers, 1598 ; réglements, pièces diverses, contestations, «bouquet provincial,» 1786. — Souffeurs, 1731. (3)

III. — Fortifications, artillerie.

Subsides, demandes, « Visitation » des fortifications, etc., 1638; travaux, 1461 à 1786, série de cahiers (papier) souvent interrompue; agrandissement de l'esplanade de la citadelle en 1679, réquisition d'hommes « faux-bourgtiers» pour travailler aux terrassements, procès-verbaux d'expropriation et correspondance relatifs

(1) Compagnies.

(2) Les " serments " d'archers étaient nombreux à Cambrai et dans la banlieue, comme en peut le voir dans les comptes de la ville ; nous ne mentionnons naturellement ici que ceux dont il est question dans les pièces d'archives que nous citons.

(3) Armés de la sarbacane. On trouve encore des confréries ou compagnies de ce genre dans le Nord, dans les environs de Lille.


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à cette affaire. Procès avec le receveur des fortifications, 1641 et 1647. Comptes des travaux, 1557 à 1680, nombreux cahiers avec nombreuses lacunes; pièces à l'appui de ces comptes (trèsincomplet).

Artillerie,—édits, ordonnances, etc.; réclamations, en 1498, par Marie de Luxembourg comtesse de Saint-Pol, au Magistrat, de « cinq bâtons à poudre » (serpentines et bombardes,) qu'elle avait prêtés en 1480 aux Cambresiens, pour leur défense. Location de la halle de l'hôtel de ville, pour le service de l'artillerie, 1670; différend avec l'autorité militaire à ce sujet, 1725. — Poudres et salpêtres, 1602.

IV. — Garnison.

Casernes et corps de garde, 1722. — Logements militaires, mesures diverses, réclamations, exemptions, contestations, etc., 1600 ; dénombrement à cet effet, 1765 ; plaques indicatrices des logements d'officiers, ordonnance ministérielle à ce sujet, exemption accordée à Cambrai sur ce point, 1788 ; registre aux logements des officiers permanents (état-major de la place), etc., 1746-1778. Garnison: ordre, plaintes, modifications, etc., 1622. — Passage de troupes : ordres de logement sous la domination espagnole, 1597-1676. — Fournitures militaires : chevaux pour le transport d'hommes et d'effets, 1597 ; fourrage, avoine, paille, 1595. — Chauffage et éclairage, 1635. — Fournitures diverses, siéges, « ustensiles, » quelques feuillets.—Nominations de divers officiers de place, 1677. — Tableau des charges militaires, 1774.

V. — Prisonniers militaires.

Prisonniers de guerre, 1595 ; prisonniers et déserteurs, 1613 ; Police et lois militaires, 1678.


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VI. — Marine. Lettre relative aux « gens de marine, » 1672.

VII. — Faits de guerre et correspondance.

Faits relatifs aux incursions des ennemis, etc., etc., 1635; correspondance, 1568.

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JUSTICE, PROCÉDURE, POLICE.

I. — Justice souveraine.

Parlement de Flandre à Cambrai, de 1702 à 1714 ; sentences et arrêts, quelques pièces diverses et quelques lettres, le tout en petit nombre.— Procès portés devant le grand Conseil de Flandre et le Parlement ; nombreux. Les plus importants sont : Magistrat contre abbaye du Saint-Sépulcre, conflits de juridiction, 1358, 145 , 1476, 1636, 1761, etc. Magistrat contre abbaye de SaintAubert pour causes semblables, 1495, 1594, 1626, 1709, 1729, 1737, etc. Magistrat contre abbaye d'Anchin, même cause, 1658. Magistrat contre officiai de l'évéché, même objet, 1458, 1608, 1640, 1686, 1725, etc. Magistrat contre le bailli de la Feuillie, également pour conflit d'autorité judiciaire, ne prit fin, après une longue suite d'années de procédure, qu'en 1738. Magistrat contre


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Francs-Fiévés (1) pour maintien de privilége en matière de juridiction, 1693. Magistrat contre écolâtre, contestation d'autorité, 1737. Magistrat contre chapitre métropolitain à rencontre du droit de vente du vin à tous au cellier dudit chapitre, droit prétendu par celui-ci au préjudice de la cave de la ville. 1426-1430. Magistrat, cabaretiers et brasseurs, contre l'abbaye du SaintSépulcre prétendant exemption des droits sur la bière, 1767. Magistrat et bouchers contre la seigneurie d'Escaudoeuvres, pour jouissance du droit de paisson et pacage, 1726. Magistrat el États, contre fermier général pour exemption d'impôts, 1707. Magistrat et États, contre les rentiers du domaine, à cause de la réduction des rentes, 1716-1732. Magistrat contre Dupuis, l'un de ses membres, pour son office, 1724- Magistrat contre clergé et noblesse, pour préséance, 1671. Magistrat contre clergé et noblesse se prétendant exempts de certains impôts, 1718. Enfin, procès entre le Magistrat et l'archevêque de Choiseul revendiquant la seigneurie de la ville, etc.; article fort incomplet dont les pièces ont été imprimées pour la plupart dans les mémoires publiés par les parties. — Procureurs du Magistrat près de la cour de Parlement ; correspondance, XVIIIe siècle.

Châtellenie de Cantimpré (gouvernance d'Artois), XVIIe et XVIIIe siècles. Procès pour le marais, XVIIIe siècle.

Prévôts. — Nominations émanant du souverain et du suzerain: XVe siècle (1412), 8articles; XVIe(1519), 2 articles ; XVIIe (1611), 2 articles. Instructions données par le magistrat au prévôt pour défendre les privilèges communaux contre l'évêque, 1469 ; mémoires, plaintes, etc , XVle-XVIIIe siècles. — Procureurs syndics ou procureurs d'office du roi près de la prévôté, liasse, 1729.

Baillis. — XIVe siécle (1336), 2 articles; XVIIe siècle, pièces

(1 Officiers de la maison de l'évêque.


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diverses. Registre aux « Plaids tenus au palais de Cambrai par le bailli de Cambresis, etc., » 1404-1425.— « Procureurs postulants en la ville et juridiction de la Feuillie. » nommés par le roi, XVIIe siècle, 4 nominations.

Fiefs : reliefs et dénombrement, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, 600 pièces environ.

II. — Justice échevinale.

Actes divers des souverains et suzerains réglant, confirmant ou modifiant la juridiction des échevins; XIIIe siècle (1226), 2 articles; XIVe siècle (1329), 2 articles ; XVe siècle (1404), 7 articles; XVIe siècle (1587), XVIIe siècle (1627). — Échevins de Cambrai juges réformateurs de l'échevinage. du Câteau-Cambresis, XVIIe et XVIIIe siècle. — « Registre criminel des sentences et ordonnances » rendues par Messieurs Eschevins et Magistrat de la cité et » ducé de Cambray, etc., » 1617-1663- « Sentences contre les contrebandiers, » un registre, 1771-1789. Pièces de procédure des XVe, XVIe, XVIIe el XVIIIe siècle, au criminel. — Lettres « d'induction » (1) adressées par le souverain au Magistrat, XIVe, XVe, XVIe et XVIIe siècle. Lettres de rémission émanant de la même source, mêmes époques. — Délits ordinaires, etc.: Registre aux causes, 1700-1709. Causes d'office, 1775-1791, deux registres; 17841789, un registre. Plaids du vendredi, 1735-1784, neuf volumes. Petits plaids, 1751-1789, deux registres. Grands plaids, 1788-1790, deux volumes. Nombreux procès et pièces dé procédure d'intérêt purement personnel, des XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle.

Juridiction gracieuse des échevins, pièces du greffe, actes divers,

(1) Invitation au Magistrat de revoir les enquêtes et informations par lui faites.


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contrats de mariages, testaments, ventes, jats, ravestissements (dons mutuels entre époux, droits du plus proche parent sur les biens de la ligne — Sans hoirs charnels — dont il descend,) constitutions de rente, le tout en chirographcs, et les actes compris sous le nom d'embrévures : minutes de 1637 à 1790, soit environ 35,000 pièces. L'enregistrement de ces pièces forme 43 volumes. Les doubles de ces documents et d'autres analogues (jadis conservés au ferme) rangés par années, du XVe au XVIIIe siècle, comportent environ 40,000 articles Outre l'intérêt qu'ils offrent pour les familles comme titres de propriété et renseignements biographiques, ils sont encore précieux pour l'ancienne topographie de la ville et du pays, les coutumes et les moeurs. — Répertoire des pièces mises au ferme de 1409 à 1441, un registre de 700 pages; plus un cahier, de 1751 à 1758. Annotation des constitutions de rentes et des ventes, 1702 à 1753, un volume.

Décrets du Magistrat et de l'officialité réglant les tutelles et curatelles, 1609 à 1789, dix-huit registres. Comptes des tutelles et curatelles, peu nombreux, XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle.

III. — Police.

Police générale : Salubrité, marchés, commerce, poids et mesures, mendiants, prisons, prisonniers, etc., XVIIe et XVIIIe siècle. Bals, XVIIIe siècle. Théâtres, priviléges accordés aux directeurs de représenter comédie, drame, ballet, opéra, 1763 à 1789. Police de la salle, Différend avec l'autorité militaire, 1763-1790. Procès-verbaux d'accidents, de délits, etc., XVIIIe siècle. — Maréchaussée, 1689.


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GG

CULTES, INSTRUCTION, ASSISTANCE PUBLIQUE.

I. — Etat civil.

Registres des anciennes paroisses ; ils sont au nombre de 185, ainsi répartis : La Madelaine, 1524-1791; Sainte-Croix, 1574-1791; Saint-Martin, 1591-1791 ; Saint-Waast, 1595-1791 ; Saint-Géry, 1608-1791; Saint-Nicolas, 1608-1791; Saint-Gengulphe, 16121791; Saint-Aubert, 1618-1791 ; Cantimpré, 1627-1639; SainteElisabeth, 1640-1787; Saint-Georges, 1650-1791; Métropole, 1664-1790; Saint-Louis (citadelle), 1682-1791; Saint-Jean (hôpital), 1731-1752 ; Saint-Sauveur, 1737-1791 ; Hôpital Militaire, 1752-12 messidor an II ; paroisses constitutionnelles : Notre-Dame, 1791-1792; Saint-Géry, 1791-1792; Saint-Sépulcre, 1791-1792.; actes sans désignation, 1629-1737. Ces registres ont été analysés, les tables alphabétiques de tous les noms qu'ils contiennent forment sept volumes.— Registres divers de paroisses rurales de l'ancien Cambresis, et actes rectificatifs dressés n 1781, en vertu de l'ordonnance du Roi.

IL — Clergé séculier.

Évêché et archevêché : Actes divers en copie pour la plupart, servis à l'appui de négociations ou de -revendications, et appartenant aux archives communales, 1303. — Officialité : Statuts par Maximilien de Berghes, 28 mars 1564. Plaids ordinaires devant l'official, un registre, 1635-1637. Sentences de l'official en matière civile, XVIe au XVIIIe siècle. — Séminaire, un acte de donation,


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un réglement, 1716-1720. — Chapitre métropolitain: Baux, titres de propriétés foncières, de rentes, 1340; chapelains; accord avec le Magistrat, 1220 , réglement, juridiction, exemption d'impôts.— Collégiales. — Sainte-Croix : Pièces historiques, 1451, titres, baux, rentes, 1397, chassereau, 1563, obituaires, 1664, procès, 1395, comptes, 1754- — Saint-Géry: Pièces historiques, 1549, titres de propriété, 1404Églises

1404Églises Sainte-Élisabefh, 1240. Titres divers, « cueilloir, » 1664-1779, obituaires, 1496, procès avec SaintAubert, etc., comptabilité, 1748. — Saint-Éloi, 1287, quelques titres de propriété. — Saint-Georges, 1340, titres de propriétés, fondations pieuses, procès. — La Madelaine, XIe siècle, titres divers, enquête pour un vol commis dans l'église en 1749.— Saint-Martin, 1370, accord avec la ville pour la jouissance de la cloche, XVIIe siècle, titres, baux, etc., obituaires, 1681 à 1687, procès. — Saint-Nicolas, pièces historiques, 1467 ; baux du XVe au XVIIIe siècle, comptes, 1668, pièces à l'appui, chassereau, 1618, différents procès. — Saint-Sauveur ou Cantimpré, titres, « chartrier, » comptes (incomplets), XVe siècle. — Saint-Vaast, titres de rentes, procès contre les moulins de Selles, 1321.

Chapelles. — La Chapelette, sur le grand marché, acte de fondation, 1382 (copie), titres divers.—Saint-Druon, acte de fondation, 1636, pièces conlentieuses. — Saint-Fiacre, pièces historiques, jardin des oliviers, confrérie, 1550, fondations, baux, chassereaux, inventaire du trésor de la chapelle, comptes et pièces à l'appui, 1699, procès, 1661.

Confréries. — De l'ange gardien à La Madelaine, 1700: de Notre-Dame-de Consolation, à Saint-Druon ; de Saint-Éloi (contre la peste), église du même nom, 1667; de Notre-Dame-de-BonSecours, à Sainte-Elisabeth, 1769; de Notre-Dame-de-Lorette, 1669 ; de la Très-Douloureuse-Passion ; du Saint-Sacrement, 1740; de Saint-Jacques, 1714, et de Saint-Vulgan, à Saint-Nicolas, 1724-


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III. — Clergé régulier.

Abbayes d'hommes. — Anchin (refuge) Anvers-rue (rue des Capucins), concession par les échevins, 1491 ; autres pièces sans importance. — Saint-André du Câteau, procès contre Créton, 1643,. — Saint-Aubert, cartulaires, pièces historiques, 1240, poésté (ou mairie) de Saint-Géry, appartenant à Saint-Aubert, 1732, renies, baux, etc. — Cantimpré, 1180, titres, rentes, donations, procès sans intérêt. — Femy (refuge appartenant aux Bénédictines anglaises, et situé entre la grande et la petite rue Saint-Vaast), quelques pièces relatives à l'administration intérieure, 1584. — Honnecourt, (refuge), quelques feuillets sans intérêt, 1678. — Mont-Saint-Martin, registre mémorial, 1624 à 1627. — SaintSépulcre, agrandissement du monastère, 1090, quelques titres, chassereau, poésté, dénombrement, 1409. — Vaucelles, baux nombreux, XVIIIe siècle (en copie), procès avec l'évêque (incomplet).

Abbayes de femmes. — Prémy, quelques feuilles volantes, titres, procès, 1663. — Oisy, quelques pages sans intérêt, 1330. — Saint-Esprit, du Câteau et Hôpital, demande d'être transférée aux chartriers de Cambrai ; procès divers, 1643.

Ordres religieux d'hommes. — Carmes, lettre de l'archiduc Léopold demandant leur établissement à Cambrai, 1649, autorisation de quêter en ville, exemption d'impôts. — Capucins, demande de secours au Magistrat, 1775. — Cordeliers, Franciscains ou Récollets, titres de propriétés, construction du choeur de la chapelle, 1623. — Dominicains, demande d'établissement à Cambrai, 1649-1676, etc., etc. — Guillemins de Walincourt, baux, XVIIIe siècle.

Ordre religieux de femmes. — Bénédictines anglaises, nombreux titres de propriétés, procès avec Étrungt, correspondance intéressante pour l'histoire des dernières années du XVIIIe siècle et celle de la Révolution (en anglais). — Clairisses, deux ou trois pièces sans intérêt, 1737.

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Ordre religieux militaires. — Saint-Jean-de-Jérusalem, au Fresnoy, un titre de propriété foncière, 1641. — Notre-Damedu-Mont-Carmel et Saint-Lazare-de-Jérusalem, autorisation de revendiquer leur bien de maladrerie, une pièce, 1673.

IV. — Protestants.

Protestants et nouveaux convertis XVIe siècle, trois édits, mesures de police, 1588.

V. — Instruction publique.

Université de Douai, instruction publique en général, 1679. — Collège Majoris, acte de fondation, 1555 (rue Saint-Eloi), devis, 1556, travaux, 1615, attribution des bourses, XVIIIe siècle. — Collége des Bons-Enfants, titres de rentes, 1347, procès contre la veuve de Hennin, 1667. — Collége, pièces administratives, XVIIIe siècle. — Jésuites, rentes et propriétés, XVIe et XVIIe siècle, arrêt d'expulsion par le parlement, 1764, procès-verbal de saisie et apposition de scellés au nom de l'État, réglements et arrêts pour la régie des biens en séquestre, procès contre Rosel, 1690.

Écoles. — Dominicale, 1626, quelques titres de propriété. — Des pauvres ou de Quérénaing, fondée par de Hennin, fragment de comptes. — Maîtres d'école et d'écriture subventionnés par la ville, diverses dates, XVIIIe siècle. — Cours : d'obstérique, par Bombled, 1785 ; d'ostéologie, d'hygiène, etc., etc., XVIIIe siècle. — Badar (filles de Saint-Antoine de Padoue, dites Badariennes, du nom de leur fondatrice), 1752 ; instruction gratuite des filles, pièces administratives et contentieuses, gratification accordée par le Magistrat. — Soeurs-de-la-charité, classe et hospice, quelques


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rares pièces, 1702.— Filles de Sainte-Agnès, école et hospice, pièces diverses, 1569.

Bourses pour les écoles. — Antoine Duquesne, chapelain de la métropole, 1642 ; Jean Sarre, 1647 ; Rondeau, 1667 ; Daudregny, 1649.(1)

VI. — Assistance publique.

Hospices. — Chartriers, XIIIe siècle ; titres de propriétés du XIIIe au XVIIe siècle, procès, XVIIIe siècle. — Hospice général, pièces diverses, titres de rentes et de propriétés, travaux d'appropriation ou de construction ; comptes, 1727-1728, orphelins. —Fondation de l'hospice général, 1752.— Bèvres (Saint-Pierre en), 1466-1750, inventaire de l'argenterie de la chapelle, 1750. — Communs pauvres du marché-au-poisson, comptes de 1684 à 1692. 1703 à 1706, 1711 à 1721. — Vieux hommes de Saint-Paul, fondé en 1575 par de Hennin, pour six hommes pauvres, acte de fondation (copie), quelques titres de propriétés.

Béguinages. — Notre-Dame, 1712. Sainte-Anne de Lille, 1689. Saint-Nicolas, 1780. Saint-Vaast, un titre de rente, 1707. Cantimpré ou de Sainte-Ursule, pièces de procédure, 1663.

Hôpitaux. — Saint-Jacques-au-Bois, titres de propriétés de 1166 au XVIIle siècle. — Saint-Jacques-en-Boulangerie, comptes de 1649, procès contre les maïeurs, administrateurs et concierge de l'hôpital, 1731. — Saint-Jean, 1453, hôpital militaire, procès. — Saint-Julien, 1395, titres, obituaires, 1758-1787, procès contre le Magistrat pour la contribution des milices, 1746. — Maladeaux, titres, 1398-1789. — Saint-Ladre ou Saint-Lazare, desservi lors

(1) Les administrations des hospices et du bureau de bienfaisance, sont en possession de la majeure partie de cette série de documents.


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de sa fondation, concurremment par des hommes et des femmes en communauté jusqu'en 1145, où sont installées les filles de SaintBenoit; en 1326 il y a un frère directeur ; construction de la chapelle Saint-Roch, dépendant dudit hôpital, 1619, procès divers, 1752 à 1756. (1)

Mont-de-piété, titres de rentes, vente de gages, procès contre le fermier des impôts pour exemption, 1649. (2)

Mendicité. — Arrêts et ordonnances, aumônes, secours aux indigents, quelques rares feuilles. — Enfants trouvés, abandonnés, procès-verbaux de découverte, XVIIIe siècle, deux liasses volumineuses. — Aliénés, enquêtes. — Médecins de charité, sagesfemmes, vénériens, documents (rares) du XVIIIe siècle.

Épidémie, pestes de 1544, 1559, 1571, 1574, 1617, 1627, 1633, 1635, 1666, 1667, 1670, 1719, 1720, 1725, 1730 ; réglements, mesures sanitaires, « chambre de santé, » comptes.

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AGRICULTURE, INDUSTRIE, COMMERCE.

I. — Agriculture.

Réglement pour le marché aux grains et ordonnances sur la matière, à dater de 1601. Subsistances : Achats de blé, emprunt à celte fin, 1437; mesures diverses pour assurer l'approvisionnement,

(1) Même observation.

(2) Les archives du Mont-de-Piété sont au bureau de bienfaisance et des hospices.


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ordonnances à ce sujet ; disettes de 1740, 1757 et 1789, avec sédition. (1) — Epizooties, mesures générales, XVIIe et XVIIe siècle.

Il. — Foires et Marchés.

1311-1313 ; Ordonnances, arrêts, réglements de police ; marché à la volaille, 1594; foire d'octobre, 1697; foire de mai, 1681 (institution), prolongation accordée à ces deux foires, 1788 ; franche foire aux bestiaux, 14 juin 1701 ; franche foire aux chevaux, 18 octobre 1701, fixée au dernier vendredi de chaque mois en 1716. Suppression des droits du « pied fourchu » pour attirer plus de monde à ces foires, 1719 ; marché au beurre, 1790. — Plainte du clergé contre la tenue des foires le dimanche, et le vendredi tombant le vingt-quatrième de juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste, en 1763.

III. — Industrie.

Ordonnances royales sur les manufactures. — Tapisseries Cambresiennes, de haute lisse, 1694-1790 ; tapisseries de l'hôtel de ville, 1754- (2) — Manufactures de bas au métier, sous la protection du Magistrat, 1699, comptes jusqu'en 1702. — Manufactures de moelletons, 1735. — D'indiennes, par Geoffroy et Mutte, 1787-1788. — De coton, créée par Laboric, également sous le patronnage du Magistrat, 1787-1788.

(1) Voir Mémoires de la Société d'Emulation de Cambrai, t. XXXe, 2e partie page 147.

(2) Voir : Les artistes cambresiens, etc., pages 141 et suivantes. — Les tapisseries de Cambrai.


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IV. — Commerce.

Règlements, édits, ordonnances. — Congrès du commerce à Ypres, 1703. — Députés au conseil du commerce, 1725-1781. — Commerce de la houille, 1690 ; ordonnances, 1741 ; messageries ; voitures publiques ; port de lettres ; correspondance à ce sujet, XVIIe et XVIIIe siècle.

Corporations. — Réglements des corps de métiers, un registre, 1625-1758 ; cahier (papier) faisant suite au précédent, 1759-1780.

— Maîtrises et corporations en général, ordonnances y relatives.

— Corporations d'arts et métiers, etc. — Apothicaires, 1624, réglement (copie) (1), 1669 ; procès contre la ferme à l'eau-de-vie.

— Arpenteurs, 1675, quelques feuilles volantes. — Aubergistes, rôtisseurs, traiteurs, 1660; procès contre les Etats, 1671. — Bouchers, réglement ; prix de la viande fixée par le Magistrat ; pièces diverses. — Boulangers, boulangers-pâtissiers, réglement du corps ; taxe du pain ; pièces d'intérêt particulier ; procès avec les moulins de Selles ; avec la fabrique de l'église Saint-Martin, pour le port des reliques de Saint-Honoré, patron de la corporation , aux processions. — Briquetiers, réglement, quelques pièces. — Brasseurs, réglement ; pièces diverses ; comptes ; procès : contre les eabaretiers 1756-1761 ; contre le fermier du brai, 1778. — Cabaretiers, réglements; pièces diverses; procès contre traiteurs et cuisiniers ; contre fermier du brai. — Chirurgiens , barbiers et sages-femmes, règlement ; procès entre confrères. — Chapeliers, règlement et quelques pièces. — Charcutiers, quelques feuilles sans intérêt. — Charpentiers, réglement;

(1) Les réglements joints aux liasses des corporations existent tous au « livre aux bancs, » série AA, ou aux deux registres désignés ci-dessus.


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pièces diverses ; procès contre les menuisiers pour le monopole des « lusiaux, » (cercueils), 1676. — Charrons, quelques feuillets, — Chaudronniers, quelques pièces ; procès entré confrères. — Ciriers, règlement, 1681. — Cordiers, réglement, 1623; procès contre la ferme au lin, 1726; contre les savetiers, pour emprise d'industrie ; contre maitre du corps. — Couvreurs de tuiles et d'écailles (ardoises), et plombiers, réglement, procès. — Drapiers, ordonnances, etc. ; règlement général, 1490; autres réglements; registre du corps des drapiers, et chaussetiers, 1543-1636 ; registre aux plaids devant « I'esward, » des draps, 1603-1726 ; saisie de drap d'or et d'argent pour infraction aux édits de 1551 ; procès ; (voir draperie de la ville DD, et plus loin teinturiers). — « Étainiers » (potiers d'étain), armuriers, fourbisseurs, couteliers et éperonniers, règlements, 1531 ; pièces diverses ; procès entre les différents « styles » du corps pour emprise réciproque d'industries. — Fripiers ou « viésiers, » pelletiers, tapissiers, brodeurs, manchonniers et buffletiers, réglements ; pièces diverses ; comptes des viésiers (fragments) ; procès avec les parmentiers, 1623 ; les tailleurs, 1651; les chapeliers, 1705; les menuisiers, 1732; l'hospice général, 1753 ; les tailleurs, de nouveau, 1763, etc.— Fruitiers, réglement pour leur commerce. — Gantiers, procès contre les bouchers. — « Goreliers » (bourreliers), procès contre les selliers; contre les tanneurs; contre le bourreau s'attribuant le droit exclusif d'équarrissage, 1766. — Horlogers, contestation entre maîtres et compagnons. — Imprimeurs, libraires, édits et ordonnances ; règlement ; privilège accordé à Berthoud Samuel, 1756 ; son procès, joint à Sénéchal, contre Mallet, 1774 ; opposition au commerce des livres dans l'hôtel-de-ville. — Liniers, marchands de lin, réglement, etc. — Maçons, tailleurs de pierres et croqueteurs de grès, (1) pièces diverses, procès. —Manneliers, réglement,

(1) Tailleurs et piqueurs de grès.


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1729. — Marchands de vin, ordonnances, etc., 1657; réglement, 1728 ; procès contre les traiteurs et rôtisseurs. — Maréchaux, règlement, 1652 ; pièces diverses. — Médecins, réglement, 1615 ; autorisation de pratiquer ; procès contre chirurgiens ; contre apothicaires. — Ménétriers, contestation avec particulier. — Menuisiers, questiers, escriniers, réglements, 1527-1593 ; procès contre des ouvriers de Lille qui n'avaient point payé à Cambrai droit de maîtrise, 1689 ; contre un fripier, 1733 ; contre l'hôpital Saint-Julien, 1735. — Merciers, toiliers, grossiers, corporation fondée en 1493 ; règlements, 15 février 1493, 1524, 1550, 1587, 1656, 1687, etc., etc., 1788 ; titres de propriétés diverses, pièces contentieuses, etc. Sous le vocable de Notre-Dame-la-Grande, et joints aux précédents, les gressiers (épiciers), les apothicaires et les « échoppiers » formaient avec ces différentes branches d'industrie une seule et même confrérie dont les comptes s'étendent de 1585 à 1777 ; registre aux ordonnances et résolutions de la confrérie, 1630-1712 ; rôle des assises pour la confrérie, 1753 à 1788 ; rôles d'industrie, 1756 à 1788 ; procès de la généralité du corps contre l'archevêque Fénelon, pour droit de balance, 1704, merciers contre chapeliers, 1611, 1686; contre drapiers, 1687; grossiers contre ciriers, 1680. — Mesureurs, jaugeurs de bois à brûler et de foin : ce sont offices municipaux mais formant néanmoins corporation ; réglements, 1600, 1690, 1695,1698, etc. ; mesures de police à leur égard. — Mesureurs de grains, même observation, arrêtés, édits, ordonnances ; réglements, 1516, 1614, 1628, 1634, 1641, 1647, 1654, 1662, 1679, 1695, 1715; requêtes, contestations, demandes d'emploi et nominations avec lettres de personnages intervenant dans les sollicitations, 1703 à 1790 : procès contre mesureurs pour malversation ; chapitres Notre-Dame et Saint-Géry contre Magistrat, revendication de privilège pour la nomination d'un mesureur, 1742 ; corps contre maître, intervention du clergé, 1725 ; contre Saint-Sépulcre, prétendant exemption de l'impôt du mesurage, XVIIIe siècle (incomplet).— Meuniers, règlement, 1589; procès contre Saint-Julien, 1735. —


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Mulquiniers, règlements, 1460, 1461, etc. ; ourdoirs, 1558, 1621, 1682; marque et visite des toilettes, 1593; ros, 1623, 1649; droits sur les toilettes, 1641, 1642, 1712, etc. ; pièces historiques, fraudes commises par les mulquiniers, réclamation des marchands de Londres, 1461 ; privilège accordé à l'inventeur d'un bleu pour le blanchiment du fil ; retordeurs de fil ; valets de mulquiniers. opposition à leur réunion en corporation ; transport des toilettes, commerce et fabrication du fil à dentelles, décadence du commerce par la révocation de l'édit de Nantes, forçant les meilleurs ouvriers à s'expatrier, 1752 ; plieurs de toilettes; mémoire sur l'origine de la fabrication et sur le commerce des batistes ; comptes des mulquiniers, 1660 à 1768 ; procès contre retordeurs ; entre mulquiniers, etc. —Courtiers ou coulletiers de toilettes, marchands de toilettes, retordeurs de fil, tisserands, dans leurs rapports avec les mulquiniers ; réglement, observations sur un projet de franche foire aux toilettes, 1734- — Orfèvres, réglements, 1517, 1555, 1689 ; pièces diverses ; procès entre maîtres et apprentis. — Passementiers, procès avec le chapitre Noire-Dame, 1618-1628. — Peintres, tailleurs d'images, sculpteurs, verriers et brodeurs, règlements, 1595, 1611, 1619, 1629, 1635; pièces administratives de la corporation ; documents biographiques, Gaspard Marsy, 1619, les Boittiaux, Saint-Aubert, etc. ; procès contre Gossuin, peintre ambulant, 1740, etc., etc. — Perruquiers, barbiers, étuvistes; réglements, édits, etc., 1719-1725; pièces diverses, procès de la généralité du corps contre de Hollain et son fils, aubergistes, pour avoir rasé sans être du style ; contre Ridoux non reçu à maîtrise, 1765 ; contre les nomades, 1778. — Poissonniers, réglements, 1553, 1599, 1600, 1611, 1613, 1615, 1630, 1642 ; police du marché, 1653, 1696, 1759, 1771, 1775. Minkeurs, nominations des vingt-deux offices, formant corporation. Ces offices ont été rendus héréditaires par édit du roi, de novembre 1695 ; salaire du maître de « l'envoyé » du poisson de mer amené chaque semaine à Cambrai, 1600; cherté de la marée; salaire des égards, 1630; poisson à a tourne dos, » 1631, coutume pour


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la distribution des places, 1660 ; droit du « plat, » pour le prévôt, 1664, etc. ; un minkeur cocher du comte de Fosseriau, ambassadeur de sa Majesté catholique au congrès des plaisirs, 1723 ; prix du poisson en 1738 ; coutumes du corps ; procès, minkeurs contre égards, 1685. — Portefaix ou porteurs au sac (également offices municipaux), ils étaient tenus de faire le service des pompes à incendie ; réglements, 1599, 1603, 1623, 1696, 1780, 1787 ; nominations, 1703 à 1790 ; contestations ; ventes de places, 1608 à 1788; comptes, 1699; procès contre les boulangers, 1703-1706. — Potiers, plombiers, amidonniers, pipiers, règlement des « fabricateurs et faiseurs de pots, thuillles et carreaux de terre blanche, » 1641, 1651, 1713,1749: droit sur l'amidon, 1771; requêtes, contestations, etc. — Savetiers, règlements, 1570, 1683 ; requêtes, contestations, revendications des prérogatives du corps. — Savonniers, salineurs ; ordonnances sur la vente du sel ; demande de privilège pour établir une savonnerie, 1685. — Selliers, création du corps, le 28 juillet 1595, dès lors séparé des goreliers, procès entre les deux « styles, » 1658 ; contre égards des cuirs, 1696. — Serruriers, règlements, 1645, 1680, 1760 ; diverses pièces ; procès contre marchands de fer, 1716 ; contre maréchaux, 1725. — Taillandiers, demande d'un réglement, post 1599, etc. — Tailleurs d'habits, réglement, 8 avril 1630 ; contestations pour maintien des priviléges du corps ; procès avec les viésiers, 1687 ; contre les fripiers , 1755, 1764. — Tanneurs et corroyeurs, règlements, 1689, 1697, 1756 ; vente des cuirs, 1689-1768 ; procès avec les selliers, 1697 ; contre les cordonniers, 1764, etc. — Teinturiers, appel des teinturiers du Câteau, contre leurs échevins, devant le Magistrat de Cambrai, juge réformateur, XVe siècle ; teinture des draps, XVIIIe siècle. — Tonneliers, règlement, 1690; suppliques, requêtes, contestations, etc., 1664-1785; comptes de 1751; procès entre maïeurs et maîtres, 1723. — Tourneurs « carioteurs, » corporation fondée en 1729 ; réglement même année, etc ; procès avec les manneliers, 1737.


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II. — DOCUMENTS DIVERS.

Tabellionage, quelques feuillets, 1693.

Pièces diverses relatives à différentes familles entre autres : De Baralle, XVIe au XVIIIe siècle ; De Hennin, pièces de procédure, mêmes dates ; Laterade, Tachard aide major, Dillon capitaine retraité, d'Ostrel, de Fiers, XVIIIe siècle ; Desbleumortiers, généalogie, 1693 ; Gerardelle, Mairesse, Driancourt, généalogie, XVIIIe siècle ; comte de Montbron, sa succession, 1708; Hustin, 1526 ; Herauguière, Sarre, Wanquetin, Le Carlier, Desclaibes, de Franqueville, Pagniez, de Coupigny, Marchand, Cardinal, Dubois, archevêque de Choiseul, sa succession en déchéance, etc.

Actes contentieux, administratifs ou d'intérêt particulier, intéressant des villes, des communes, des familles étrangères au Cambresis.

Pièces de différentes natures, prospectus, certificats, prix des denrées à diverses époques, quelques lettres en langue étrangère.

Inventaires (ils sont décrits dans la notice).



NOTICE

SUR

LA VIE ET LES TRAVAUX

DE

M. E. DE COUSSEMAKER ( 1)

Membre correspondant de l'Académie Impériale de Vienne '

Associé de l'Académie Boyale de Belgique,

Membre honoraire de la Société Royale des Antiquaires de Londres

Président du Comité Flamand do France,

Membre d'honneur de la Société d'Émulation de Bruges,

Président de la Commission Historique du Département du Nord ,

Membre et ancien Président de la Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts

de Lille, et d'un grand nombre de Sociétés savantes ;

PAR

M. L'ABBÉ C. DEHAISNES,

Archiviste du Département du Nord, Président de la commission Historique du même Département.

La mort de M. Edmond de Coussemaker a eu du retentissement dans l'Europe savante tout entière : à Florence , à Vienne , et à Berlin, à Londres, à Paris et à Madrid, des regrets et des éloges ont été exprimés, à cette occasion, comme dans le Nord de la France et la Belgique. L'homme éminent qui venait d'être ravi à

(1) Bien que cette Notice ait déjà paru dans les Mémoires de la Société des Sciences de Lille, nous croyons devoir l'insérer dans les publications de la Commission historique du Nord, société dont M. de Coussemaker a été le Président durant un grand nombre d'années, et qui a reçu la première communication des lignes que nous avons écrites pour conserver le souvenir des travaux de M. de Coussemaker.

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la science, n'était point seulement le premier, peut-être, parmi ces érudits de la province qui recueillent et publient, à la suite de longues et intelligentes recherches, les matériaux que, plus tard, les esprits généralisateurs mettront en oeuvre: il avait acquis, comme historien de l'art musical au Moyen-Age, une supériorité que nul écrivain ne lui contestait. Non content de se livrer, par luimême, à d'utiles et incessants labeurs, il avait créé ou vivifié de son esprit des sociétés savanles, dont il était l'âme, dont il dirigeait et souvent exécutait lui-même presque tous les travaux. Il ne s'était point, d'ailleurs, soustrait aux devoirs qui s'imposent, en quelque sorte, dans notre siècle, à tous ceux qui jouissent d'une haute influence: comme magistrat, comme homme public, il n'a point cessé de rendre d'importants services à la société. Ajoutons qne jamais, dans ses publications et dans sa vie, l'écrivain et l'homme public ne se sont séparés du chrétien, et nous auront esquissé les traits principaux de l'érudit dont nous allons essayer de faire connaître en détailles travaux. C'est du savant que nous parlerons; il ne nous appartient pas, dans une notice comme celle que nous écrivons, de retracer les qualités, d'ailleurs si remarquables, qui distinguaient M. Edmond de Coussemaker comme homme public et comme homme privé.

En écrivant les pages qui vont suivre, nous nous efforcerons de de ne jamias aller au-delà de la vérité, de ne jamais céder à ce sentiment si naturel, qui, en présence d'une tombe à peine fermée, fait exagérer l'éloge et atténuer le blâme. D'ailleurs, dans les appréciations, autant que possible, nous emprunterons nos jugements aux critiques les plus autorisés. Les revues consacrées à l'art et à l'érudition, et surtout M. Desplanque, dans son Etude sur les travaux d'histoire et d'archéologie de M. Edmond de Coussemaker, nous ont fourni, à ce sujet, des sources de renseignements auxquels nous avons largement puisé


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I.

Origine et enfance d'Edmond de Coussemaker. — Ses premières études ; ses premiers travaux sur l'art musical.

La famille de Coussemaker, dont la filiation certaine remonte au XVe siécle , est originaire de la Flandre. Le siège de sa résidence a été Bailleul et Ypres, villes dans lesquelles plusieurs de ses membres ont exercé les emplois d'échevin, de conseiller-pensionnaire et de président des apaiseurs. Parmi ses rejetons, on compte aussi des religieux, des ecclésiastiques, un conseiller au bailliage et siège présidial de Bailleul, un président du tribunal du district et d'autres magistrats. Pierre-Henri de Coussemaker, né à Bailleul, le 18 février 1661, fut premier bailli des onze paroisses à Cassel, premier député de la châtellenie de Bailleul, premier échevin de la même ville et subdélégué de l'intendant; Eugène-Joseph, son frère, remplit aussi les fonctions de président de Magistrat et de subdélégué; François-Ignace , petit-fils de Pierre-Henri , seigneur de la seigneurie vicomtière de Lebbe, né à Bailleul, le 20 décembre 1733, exerça les charges d'échevin de la ville de Bailleul, de conseiller au siége présidial de Flandre et, à partir de 1795, de président du tribunal du district. Le fils de ce dernier, Charles-Roniain-Stanislas, licencié en droit de la faculté de Louvain et docteur en médecine de la faculté de Leyde, occupa à Bailleul les fonctions de jugede-paix et y fut nommé membre du Conseil municipal et de l'administration des Hospices C'est de son mariage avec Marie-JulieReine de Métershof, que naquit, à Bailleul, le 19 Avril 1805, Charles-Edmond-Henri de Coussemaker, à qui nous consacrons cette notice (1).

(1) Généalogie de la famille de Coussemaker et de ses alliances; Lille, Lefebvre-Ducrocq, 1858.


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L'esprit profondément religieux de la ville de Bailleul et les traditions de piété, d'honneur et de dévouement aux intérêts publics de l'ancienne famille de robe dont il était issu , imprégnèrent le le coeur d'Edmond de Coussemaker, encore enfant. Dès sa jeunesse, il fut en quelque sorte destiné à la magistrature, carrière qu'avaient suivie ses ancêtres, et il hérita, en même temps, de leur goût pour l'art musical. M. Fétis rapporte, dans sa Biographie générale des Musiciens, qu'il manifesta pour cet art des aptitudes tellement précoces qu'à l'âge de dix ans il déchiffrait à première vue toute espèce de morceaux ; dirigé par l'habile organiste Hallewyn, il chantait, dans les solennités religieuses , avec un talent et une pureté de voix qui faisaient l'admiration de tous les amateurs. Ayant été envoyé à Douai pour y faire ses études, il put profiter des traditions de l'ancienne maîtrise du chapitre de Saint-Pierre de cette ville. L'un des élèves formés par les vieux maîtres de cette école autrefois célèbre , Jean-Baptiste-Joseph Baudoin, devenu organiste de l'église Saint-Pierre et directeur de l'Académie musicale de Douai, cultiva et développa , avec le plus grand soin , les disposious musicales du jeune Edmond de Coussemaker ; non content de lui enseigner le violon et le chant, il lui fit connaître les éléments de l'harmonie. Lorsque, de 1825 à 1830, Edmond de Coussemaker suivit les cours de Droit de la Faculté de Paris, il fut encore favorisé par des circonstances qui lui permirent de se former à l'art dont il devait être l'historien. La musique, plus encore peut-être que les autres arts, était en honneur sous la Restauration Les deux grands-oncles d'Edmond de Coussemaker, M. Louis de Becquencourt, ancien gouverneur du Palais des Tuileries, et M. Winoc-Marie-Louis Lenglé de Westover, l'introduisirent à la Cour et dans les hôtels où se faisaient entendre les musiciens les plus célèbres. « Admis, rapporte M. Fétis, dans les salons de » mesdames les comtesses Merlin, de Sparre et Meroni, M. de » Coussemaker y entendit ce qu'il y avait alors de plus distingué » parmi les amateurs et les artistes. Pellegrini lui donna des leçons » de chant, et l'harmonie lui fut enseignée par Jérôme Payer et


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« par Reicha. De retour à Douai, en 1831, pour y faire son stage » d'avocat, il étudia le contre-point sous la direction de Victor » Lefebvre, qui avait été pendant plusieurs années professeur» adjoint au Conservatoire (1). »

M. Léon Nutly , dans les pages qu'il a publiées sous le titre de Biographies artistiques ou Notes et Documents pour servir à l'histoire musicale de Douai (2), a donné une idé de la vie musicale qui animait cette ville , où Edmond de Coussemaker revenait, en 1831, après avoir passé quelques années à Paris. Les maîtres et les amateurs les plus distingués faisaient de Douai le centre musical du Nord de la France : dans les solennités publiques et dans les réunions privées, qui s'y renouvelaient un grand nombre de fois chaque année, se faisaient entendre Henri Brovellio, Pierre Lefranc, Victor Lefebvre , Ildefonse Luce. " A leur contact, ainsi que le dit » M. Léon Nutly, s'excite plus encore la verve de MM. Charles » Choulet, Amedée Thomassin et Edmond de Coussemaker (3). » Edmond de Coussemaker avait déjà composé, pour les concerts et les distributions de prix de sa ville natale, des morceaux de musique instrumentale et des opéras qui avaient révélé un talent sérieux; dans les églises, dans les fêtes , dans les concerts, dans les solennités musicales de Douai, ainsi qu'à Hazebrouck et à Dunkerque , des artistes, du talent le plus sûr et le plus délicat, admirèrent et firent connaître les nombreux morceaux de chant à plusieurs voix, les scènes et les airs avec accompagnement d'orchestre, les compositions religieuses et les opéras qu'il avait écrits. Ses mélodies et ses romances eurent un véritable succès : M. Schlesinger, de Paris, en avait publié six en 1827, huit en 1828 et six en 1832; M. Bohem, de Lille , en édita huit en 1836. M. de Coussemaker avait donc, durant sa jeunesse, longtemps et beaucoup pratiqué l'art

(1) Fétis , Biographie générale des Musiciens; art. de Coussemaker.

(2) Mémoires de la Société d'Agriculture , Sciences et Arts de Douai. 18591861.

(3) Id., p. 154.


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musical. Il n'avait point, d'ailleurs, négligé la théorie: en 1832, il avait composé un Traité de contre-point et de Fugue et un Traité d'Harmonie, qui se trouvent encore aujourd'hui, en manuscrit, dans sa bibliothèque.

Le 14 septembre 1836, il épousa Marie-Joséphine-Uranie Mignard de la Mouillière, de Bourbourg, et fixa sa résidence d'été au château de Meethof, près de cette ville.

Suppléant de juge-de-paix du canton sud-ouest de Bailleul, le 22 février 1836, il fut successivement nommé juge-de-paix du canton de Bergues, le 29 mars 1843 , juge au tribunal de première instance d'Hazebrouck , le 13 février 1845 , juge au tribunal civil de Dunkerque, le 30 avril 1852 , et juge au tribunal civil de Lille, le 14-juillet 1858. Ces changements de résidence contribuèrent, comme nous le verrons,gà lui permettre d'exercer un véritable apostolat au profit de la propagation du goût pour les travaux d'érudition et d'histoire locale.

II.

Travaux sur l'histoire de la Musique. — Histoire de l'Harmonie au MoyenAge. — Le Scriptores de Musica.— Importance des travaux de M. de Coussemaker sur l'histoire de la Musique.

Nommé membre de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai, en 1839, quelques mois après qu'il fût venu exercer une charge près la cour d'appel de cette ville, M. de Coussemaker se trouve dans un milieu où se cultivent les études les plus sérieuses, où se comprennent les idées les plus élevées. Il ne renonce pas à cet art de la musique, auquel, durant sa jeunesse, il s'était livré en cette même ville de Douai ; mais il l'étudie dans l'histoire, dans le passé. Envisageant ce vaste et difficile sujet avec un lucidité parfaite, avec une audace qui allait presque jusqu'à la témérité, il choisit, comme objet de son premier travail, un théoricien du IXe siècle, qui est le père de l'harmonie moderne, le moine Hucbald.


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Peu d'études étaient plus hérissées de difficultés : le système musical de Hucbald était difficile à saisir et à suivre , la sens des mots techniques qui remplissent ses traités était indéterminé , son style est tout à la fois barbare et prétentieux, les figures et le notation musicale qui expliquent sa théorie étaient des énigmes pour les érudits. Grâce à ses connaissances spéciales en musique, grâce aux travaux de quelques érudits allemands qu'il prend pour guides, M. de Coussemaker parvient à comprendre le système de ce vieux maître. Il publie un Memoire sur Hucbald, volume de 283 pages, accompagné de pièces justificatives et de planches reproduisant des fac-simile de la musique du IX e siècle. Dans cet ouvrage, à la suite d'une esquisse de l'histoire de l'art musical chez les premiers chrétiens et à l'époque de saint Ambroise el de saint Grégoire, le futur historien de la musique présente , avec une remarquable lucidité d'exposition, l'analyse des théories de Hucbald et établit, contrairement à ce qu'avaient soutenu les historiens les plus connus, que les spécimens harmoniques de ce religieux doivent être regardés, « sinon comme les plus anciens que nous possédions, du moins » comme contemporains du plus ancien maître qui soit connu, et » qu'en tout cas, ce maître a le mérite d'avoir, le premier , formulé » les règles de l'harmonie moderne et d'avoir donné par là une » connaissance exacte de sa pratique (1). " Ce vieux maître était du Nord de la France; c'était un moine de l'abbaye de St.-Amand. Il y avait là une question de gloire locale, qui avait sans doute contribué à attirer l'attention du jeune écrivain sur cette grande figure, et non content d'étudier les oeuvres du Hucbald , M. de Coussemaker avait agrandi son sujet, en y ajoutant des reproductions d'importants textes musicaux qu'il avait retrouvés, à la suite de longues el opiniâtres recherches , dans les manuscrits les plus anciens des bibliothèques de Douai, Cambrai, Valenciennes et Bergues. L'érudit avait trouvé sa voie. Sans doute quelques savants

(1) Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai ; années 1839-1848 ; p. 312.


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l'avaient ouverte avant lui, en des pays étrangers : mais M. de Coussemaker avait le mérite d'y pénétrer plus avant et d'y vaincre des obstacles que les autres n'avaient pu surmonter ; il avait le mérite d'y marcher le premier en France et de tracer, pour les travailleurs de notre contrée , un sillon qui leur était inconnu. Ce sillon, M. de Coussemaker ne l'abandonna point. Deux ans après son Mémoire sur Hucbald, il fit paraître les Notices sur les collections musicales de la bibliothèque de Cambrai et des autres villes du Nord, volume in-8° de 180 pages de texte et de 40 pages de musique, qui donna plus d'ampleur à ses premiers travaux d'archéologie musicale. L'importance de cette étude fut signalée par l'un des plus célèbres musicologues de l'Allemagne, le conseiller à la cour aulique de Vienne, M. Kiesewetter, dans un article qui avait pour titre : Ueber die Resultate der musikalisch-literarischen Forsçhungen des Herrn E. de Coussemaker. La Revue des Deux-Mondes déclara « que ce travail était plein de conscien» cieuses recherches sur l'histoire de la musique au XVe et XVIe » siècle » et compléta celte appréciation par les lignes suivantes ; « Rien de plus rare que les ouvrages des compositeurs de cette » époque, ouvrages écrits, en général, pour l'Église, n'ayant reçu » qu'une publicité orale, et dont les manuscrits, enfouis dans les » maîtrises des vieilles cathédrales, des bibliothèques d'abbayes, » ont été, pour la plupart, détruits lors de notre première révolu» tion. Quelques-unes de ces compositions ont été gravées , il est » vrai, à partir du commencement du XVIe siècle ; mais, en géné» ral, on n'en rencontre çà et là que des débris. C'est dans la » belle bibliothèque de Cambrai que M. de Coussemaker a principa» lement puisé les matériaux composant l'ouvrage qu'il vient de » publier. Ces matériaux , moins nombreux que bien choisis, se » divisent en imprimés et en manuscrits. Les documents manuscrits » sont d'autant plus précieux que presque tous contiennent des » compositions inédites de musiciens inconnus jusqu'à nos jours et » appartenant à la fin du XVe siècle. L'auteur fait de ces compo» sitions une analyse très exacte , en l'enrichissant de détails bio-


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» graphiques sur des compositeurs dont les noms nous sont révélés » pour la première fois, tels que Cabilliau , Pierre des Cornets , » Ducrocq, etc. Afin de donner une idée de leur talent, M. de » Coussemaker a placé à la fin du volume plusieurs petites pièces, » religieuses et profanes, qui ne laissent pas de doute, pour l'épo» que où elles ont été écrites , sur le perfectionnement des formes » matérielles et artificielles de l'harmonie, sur une nouvelle direc» tion de la musique d'église, et sur la naissance du drame » musical.

» Après avoir analysé toutes les richesses que contient le dépôt » de Cambrai, M. de Coussemaker s'occupe des ouvrages appar» tenant aux bibliothèques de Dunkerque, de Lille, de Douai, et » Valenciennes. Il prouve, par des documents authentiques , que , » dès 1575, la musique religieuse était cultivée, dans cette dernière » ville, avec solennité. Enfin, il termine sa notice en citant le texte » de vingt-six chansons des XIIIe et XIVe siècles. Les quatre pre» mières ont été mises en musique, à trois parties par Adam de la " Halle. Ces chansons ont toute la naïveté de l'époque, el ne » manquent ni de grâce ni d'harmonie. »

M. de Coussemaker s'était créé une spécialité dès ses premières recherches, et, tout en se livrant, comme nous le dirons plus lard, à d'autres travaux, il ne cessa point, jusqu'au dernier moment de son existence , de continuer et même d'agrandir ses explorations dans l'histoire de l'art musical. En 1852, il révéla l'ensemble de ses recherches et le résultat de ses découvertes dans une oeuvre capitale, qui a pour titre : Histoire de l'Harmonie au Moyen-Age. Ainsi qu'on l'a déjà dit, l'apparition de ce livre fut un évènement, L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le couronna dans sa séance du mois de novembre de la même année et accorda à l'auteur le titre de membre correspondant ; les revues les plus sérieuses, les critiques les plus autorisés firent comprendre l'importance de cette publication et adoptèrent les conclusions de l'auteur. Un extrait du compte rendu de M. G. Bertrand donnera une idée de l'effet produit par l'apparition de cet ouvrage : « L'histoire de


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« l'harmonie , dans la première moitié du Moyen Age, appartient » presque en propre à M. de Coussemaker ; on n'avait fait, avant » lui, qu'esquisser des inductions, d'après une quantité restreinte » de documents... C'est en rapprochant une quantité de traités » inédits d'une multitude d'oeuvres musicales aujourd'hui oubliées, » et en les contrôlant les uns après les autres, que M. de Cousse» maker est arrivé à fixer, de la manière la plus sûre, tout ce » qu'il nous dit de la théorie et de la pratique dans cette période » reculée, des formes favorites de la musique religieuse et laïque, » et des diverses espèces d'artistes et de maîtres qui ont contribué » aux premiers progrès de l'art nouveau. »

Un critique autorisé, M. Vitet, après avoir vanté l'importance de cet ouvrage, lui fit le seul reproche qui pût lui être adressé: il montra que les documents, les faits et les appréciations, réunis par M. de Coussemaker, tout en fournissant l'ensemble et les détails des matériaux nécessaires pour écrire l'histoire de l'harmonie, ne constituaient peut-être pas » une véritable histoire » et que l'auteur laissait au lecteur le soin de construire l'édifice historique. Il y avait du vrai dans celte observation, qui peut, du reste, s'appliquer, jusqu'à un certain point, à l'ensemble des travaux de M. de Coussemaker. Travaillant d'après la méthode allemande , l'auteur de l'Histoire de l'Harmonie au Moyen-Age a négligé, par système, de faire ressortir les conclusions qui résultent des documents qu'il a réunis, des faits inconnus qu'il a découverts et signalés.

Du reste, profitant de cette remarque , il précisa davantage ses conclusions dans les ouvrages par lesquels il compléta l'Histoire de l'Harmonie. Il en est ainsi dans l'Art Harmonique aux XIIe et XIIIe siècles, oeuvre importante qui renferme 292 pages de texte et 228 pages de musique ancienne et moderne, et dans l'Art Harmonique au XIVe siècle, « où se trouvent plus de cinq cents compositions » émanant de plus de cent auteurs restés, pour la plupart, incon» nus. » Ces grands travaux sont complétés par un grand nombre d'autres publications musicologiques, qui abordent les mêmes études par le détail. Nous ne pouvons signaler que les plus


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importantes: Trois chants historiques , avec musique (1853) ; Chants populaires des Flamands de France (1856) ; Chants liturgiques de Thomas à Kempis (1856), Chansons religieuses de Thêoaore Grüter (1857); Essais sur les instruments de musique, série d'articles publiés dans les Annales archéologiques de M. Didroa (1845-1848); Notice sur un manuscrit musical de Saint-Dié (1859) ; Drames liturgiques au Moyen -Age (1860) ; Messe du XIIIe siècle (1861); Chanson du XVe siècle (1862), etc., etc.

Les quinze dernières années de la vie de M. de Coussemaker ont été en partie remplies par la publication d'un grand ouvrage sur l'histoire de la musique, plus important encore que tous les autres, Scriptores de musica medii oevi,

Le savant Gerbert, abbé de Saint-Biaise, a fait paraître, vers le milieu du XVIIIe siècle, une collection de traités sur l'art musical dans l'ouvrage qui a pour titre : Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum. Cet ouvrage a été la source à laquelle ont puisé tous les écrivains qui ont traité du chant ecclésiastique et de la musique figurée. Mais Gerbert, malgré ses recherches et ses travaux, n'a point connu, n'a pas édité tous les manuscrits importants qui concernent l'histoire de l'art musical au Moyen-Age Les bibliothèqnes de la France, de l'Italie, de l'Angleterre, de l'Allemagne et de la Belgique renfermaient un grand nombre de traités inédits, d'une valeur au moins égale à celle des ouvrages publiés dans la collection de l'abbé de Saint-Biaise. D'un autre côté, ainsi que l'avait déjà fait remarquer M. Fétis, « Gerbert avait été mal servi » par ses correspondants ; on lui avait envoyé des copies incor» rectes, des manuscrits qui n'étaient pas les meilleurs qu'on eût » pu choisir, et ce ne furent pas toujours les ouvrages les plus » remarquables d'un auteur qu'on lui fit parvenir. »

M. de Coussemaker entreprit la tâche immense de combler les lacunes de la collection Gerbert. Il avait opéré, par lui même, de longues recherches dans les riches dépôt du Nord de la France, de la Belgique et de Paris ; il consulta, avec soin, les catalogues des manuscrits des grandes bibliothèques de l'Europe et se mit en rela-


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tion avec les conservateurs de ces bibliothèques et les historiens les plus remarquables de l'art musical, MM. Fétis, Van Elewyck, Reusens et Vander Straeten en Belgique, Raymond Schlecht en Hollande, de la Fage et Lippmann en France, W. Chappell en Angleterre, Gaspari à Bologne, A. W. Ambross en Bohême, le R.P. Anselme Schubiger en Suisse. Étant ainsi parvenu à connaître l'existence d'un grand nombre de manuscrits non publiés par Gerbert, il consacra beancoup de temps et des sommes considérables pour transcrire ou faire transcrire ces manuscrits et faire réviser le texte de la copie avec le plus grand soin. Lorsque les principaux éléments de ce travail furent réunis, il commença la publication d'une nouvelle collection faisant suite à celle de Gerbert sous le titre de Scriptorum de musica medii oevii nova series, a Gerbertina altéra. Le premier volume, grand in-quarto de 500 pages, qui contient les traités de seize auteurs du XIIe et du XIIIe siècle, fut publié en 1864. En 1867 fut édité un second volume dont les 503 pages sont consacrées à dix écrivains de la même époque. Le succès de cette grande publication en France , en Angleterre, en Allemagne et en Italie , décida M. de Coussemaker à achever son oeuvre en faisant paraître les écrits des auteurs du XIVe et XVe siècle. Le tome troisième vit le jour en 1869 ; il renferme quarante traités inédits du XIVe siècle. M. de Coussemaker était au moment d'achever le quatrième et dernier volume , quand la mort vint le frapper ; les dernières feuilles des épreuves de ce grand ouvrage devaient lui être apportées par l'imprimeur le jour même où il expira : ce volume renferme des traités du XVe siècle non moins étendus et non moins utiles que ceux des volumes précédents. La collection publiée par M. de Coussemaker était ainsi devenue plus importante que celle de Gerbert, d'abord par le nombre des traités, qui s'élève à plus de quatre-vingts, landis que Gerbert n'en avait édité que quarante, et ensuite par le soin avec lequel les textes ont été collationnés et publiés, par l'intelligence des systèmes d'écriture musicale, intelligence dont M. de Coussemaker a fait preuve en publiant la musique figurée des écrivains du Moyen-Age et en les


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traduisant en musique moderne. C'est là peut-être l'un des services les plus spéciaux que l'auteur de la nouvelle série des écrivains sur la musique du Moyen-Age a rendus à la science ; d'un autre côté il a dû consacrer des années de travail et des sommes énormes pour faire graver les neumes et les figures, qui remplissent plusieurs parties des quatre volumes dont nous parlons. Il est impossible de concevoir, sans avoir parcouru en détail chaque page de cette importante publication, combien M. de Coussemaker a mérité de la science en la menant à bonne fin. C'est une de ces oeuvres que l'on pouvait croire impossible à l'initiatives et aux travaux d'une seule personne.

Avant de mettre fin à cette étude sur les ouvrages d'archéologie musicale, publiés par M. de Coussemaker, nuos croyons devoir, comme l'avait fait M. Desplanque dans l'Etude à laquelle nous avons déjà fait plus d'un emprunt, jeter un coup d'oeil d'ensemble sur les progrès importants que M. de Coussemaker a fait faire à l'histoire de la musiqueII

musiqueII résolu la question sur l'origine des neumes, notation dont on s'était servi sous l'empire romain et que le Moyen-Age employa habituellement pour transcrire la musique. Contrairement à l'opinion de M. Fétis et de M. Nisard, M. de Coussemaker prouva que la notation neumatique provient des accents. Cette découverte capitale, dont on a vainement essayé de lui contester la priorité, a été très-utile pour bien déterminer le caractère et la valeur des neumes.

Au sujet de leurs transformations successives, les travaux de M. de Coussemaker n'ont pas rendu moins de services. C'est grâce à ces travaux qu'il a été possible de bien comprendre la mesure et le rythme de la musique religieuse, et le caractère de l'harmonie à partir de l'époque de Hucbald. Au XIe siècle se produit le chant mesurable, système de la musique mesurée d'aujourd'hui. On avait attribué cette invention à Francon de Cologne ; M. de Coussemaker, à la suite de plusieurs écrivains allemands, et plus victorieusement qu'aucun d'eux, a démontré que Francon de Paris


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partage, avec son homonyme allemand, la gloire de cette découvarte et qu'il l'a même devancé de plusieurs années. Dans ses divers travaux sur l'histoire de l'harmonie du XIIe au XVe siècle, M. de Coussemaker a classé les genres et les hommes, a déterminé la signification des mots et le caractère des oeuvres et des artistes, avec une netteté qui a enfin permis de marcher sûrement sur le terrain presque inexploré qu'il avait osé aborder. Un juge compétent, M. Gevaert, a exprimé la même pensée dans les termes suivants : « M. de Coussemaker, le premier, a abordé l'art du Moyen» Age sous les aspects les plus divers et dans un esprit tout à fait » conforme aux exigences de la science moderne. L'Histoire de " l'Harmonie, le Scriptores, l'Art harmonique, etc., sont et reste» ront longtemps encore l'unique guide de quiconque veut » s'aventurer dans le dédale musical du Moyen-Age. Grâce » à M. de Coussemaker, nous ne sommes plus là dans une ré» gion tout à fait inconnue ; on peut s'y aventurer sans trop de » difficulté. »

Comme on l'a dit, l'histoire de l'art musical au Moyen-Age est devenue le domaine de M. de Coussemaker; il l'a conquis par d'immenses travaux : il est devenu, en ce sujet, le maître incontesté.

Nous le savons, quelques critiques lui ont été adressées. Plu_ sieurs ont rappelé qu'au point de vue de l'exactitude des textes qu'il a reproduits, et de la traduction de la musique du MoyenAge en notation moderne, il y a dans ses publications, certaines méprises, certaines rreurs. Nous n'hésitons pas à reconnaître que M. de Coussemaker aurait dû être plus sévère, plus attentif dans la transcription, la reproduction et l'impression des textes en ses travaux d'histoire et d'archéologie comme en ses ouvrages sur l'histoire de la musique ; mais il a peut-être droit, ainsi qu'il l'a écrit lui-même, aux circonstauces atténuantes. C'est par milliers et milliers de pages qu'il a reproduit les textes et la musique des écrivains et des artistes du Moyen-Age; ses copistes, ses correcteurs, ses imprimeurs ne connaissaient point toujours le sujet dont il s'occupait ; il faisait transcrire en Angleterre, en Allemagne, en


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Italie, des textes qu'il ne pouvait vérifier lui-même. Sans doute, et M. de Coussemaker l'a reconnu, il y a, dans ses publications, des erreurs de copie et des fautes typographiques. Mais ses textes ne sont-ils pas incomparablement supérieurs à ceux de l'abbé Gerbert? Mais, surtout à l'aide des errata qui suivent chacun de ses principaux ouvrages, n'offre-t-il pas une transcription presque complètement fidèle?Nous dirons aux censeurs qui voudraient insister à ce sujet : que ceux qui ont fait imprimer de la musique du Moyen-Age, sans avoir besoin d'y ajouter un corrigenda, lui jettent la première pierre ; nous dirons que plus que tout autre il a droit de bénéficier de la bienveillance que le poète latin accorde à ceux qui s'élèvent au-dessus du rang des écrivains ordinaires :

Ubi plura nitent, non Paucis offendar maculis.

D'autres ont dit, et ce reproche serait plus grave s'il était exact, que M. de Coussemaker s'est emparé de découvertes opérées par certains érudits et les a données purement et simplement comme siennes. Il est possible de le disculper de ce reproche. Ainsi que nous l'avons dit, en parlant du Scriptores de musica medii oevi, M. de Coussemaker, après avoir consulté et les catalogues des plus riches bibliothèques de l'Europe et les érudits qui s'étaient spécialement occupés de l'art musical, a transcrit ou fait transcrire et collationner les manuscrits qui existaient dans ces bibliothèques. Les transcriptions qu'il a fait opérer, le plus souvent en faisant des dépenses très considérables, ne lui appartenaient-elles pas en toute propriété? N'avait-il pas le droit de les publier sous son nom, puisqu'il avait eu l'initiative du travail , qu'il l'avait demandé et qu'il l'avait rétribué ? Lorsque ce travail était opéré pour lui, sur sa demande, par des érudits qui étaient ses amis et en quelque sorte ses collaborateurs, M. de Coussemaker ne négligeait point de rappeler leur nom et leurs services et de leur témoigner sa reconnaissance dans la préface de son travail. En tout cela, il a


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suivi l'exemple des Bénédictins, des Bollandistes et de l'abbé Gerbert, qui n'ont point tout recueilli par eux-mêmes. La postérité le mettra , comme historien de la musique au Moyen-Age, sur le même rang que ces illustres savants. Et quand il serait vrai que parmi les milliers et les milliers de compositions musicales, éditées par M. de Coussemaker, il y en aurait quelques-unes qu'il aurait empruntées à d'autres publications en négligeant d'en indiquer la source, pourrait-on lui adresser à ce sujet un sérieux reproche? N'était-il pas assez riche, de son propre fonds, pour ne pas avoir besoin de glaner dans le champ d'autrui ? Reproche-t-on à Molière et à La Fontaine, aux auteurs du Spicilége et des Historiens de France, d'avoir profité des oeuvres et des travaux de leurs devanciers? La haute position conquise par M. de Coussemaker comme historien de l'art musical au Moyen-Age et la réfutation qu'il a dû faire plus d'une fois des erreurs commises par les autres écrivains ont excité contre lui certains auteurs qui ont voulu le trouver en défaut. Mais leurs critiques ne peuvent l'atteindre : son nom restera comme celui de l'érudit qui a rendu le plus de services à l'histoire de l'art musical au Moyen-Age, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours Son oeuvre est plus vaste et plus grande que celle de l'abbé Gerbert.

III.

Les Sociétés savantes de province. — Services rendus par M. de Coussemaker comme membre de diverses Sociétés et surtout comme Président de la Commission historique du département du Nord, comme Fondateur et Président du Comité flamand de France.

Il est un certain nombre de personnes qui volontiers plaisantent ou parlent avec un certain dédain des sociétés savantes de province. Parfois ceux-là même qui, officiellement, leur décernent des éloges, ne se privent pas du malin plaisir de tourner en dérision l'importance que l'on attribue à ces sociétés. Et pourtant les éru-


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dits de la province rendent de véritables services à la science. Non-seulement ils font des monographies, des études spéciales, dans lesquelles ils redressent les erreurs des écrivains, qui ont fait des travaux d'ensemble, et préparent des matériaux et des idées pour les esprits généralisateurs ; mais ils conservent et propagent autour d'eux le goût des choses de l'esprit et l'estime pour ces oeuvres de l'intelligence que dédaigne notre siècle avide d'argent et de jouissances matérielles; ils tournent ver la science l'existence d'un certain nombre d'hommes notables , parmi lesquels se révélent parfois des écrivains d'une sérieuse valeur scientifique. C'est du sein de ces sociétés que sont sortis l'abbé Cochet, M. d'Arbois de Jubainville, M. de Soultrait et tant d'autres érudits que nous pourrions nommer; c'est dans ces sociétés que s'est formé celui à qui nous consacrons ces lignes. M. de Coussemaker a été, par excellence, l'homme des sociétés savantes dans le Nord de la France; nous pouvons rattacher à ces sociétés presque toutes les oeuvres d'archéologie et d'histoire qu'il a publiées.

La Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai, l'une des plus anciennes et des plus célèbres du département, avait décerné le titre de membre titulaire à M. de Coussemaker le 10 mai 1839; c'est pour elle qu'il écrivit le Mémoire sur Hucbald, comme il composa l'année suivante la Notice sur les collections musicales de la Bibliothèque de Cambrai et des autres villes du département du Nord, pour la Société d'Émulation de Cambrai et pour la Société Littéraire de Valenciennes, qui lui avaient donné le titre de membre correspondant.

La Commission historique du département du Nord, qui venait d'être fondée, apprécia la valeur de l'écrivain qui s'était révélé dans le Mémoire sur Hucbald, et, sur sa présentation,M. le Préfet le nomma membre correspondant en date du 27 septembre 1842. Comprenant que la Commission historique est avant tout, comme le déclare l'arrêté qui l'a constituée, une société archéologique, chargée spécialement, sans toutefois se désintéresser des études historiques, de la conservation des monuments et des oeuvres d'art, le nouveau membre qui, le 9 mars 1843, avait quitté Douai pour

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remplir à Bergues les fonctions de juge-de-paix, se fait le correspondant actif et intelligent de la Commission pour l'arrondissement de Dunkerque. Plusieurs de ses communications sont mentionnées dans les séances du 19 octobre 1844 et du 4 janvier 1845. Le tome II du Bulletin (p. 187 à 202) offre sous le titre de Lettre sur l'ancienne abbaye de Bourbourg et sur quelques églises de l'arrondissement de Dunkerque, un intéressant travail qui rend compte de fouilles opérées à Bourbourg , et des études accompagnées de dessins dans lesquels sont déterminés le style et l'âge des parties romanes que présentent la tour de Saint Pierre de l'abbaye de Saint Winoc et les églises de Bissezeele, Cappellebrouck, Bollezeele, Quadypre et Pitgam, ainsi que des remarquables vitraux et des pierres tombales de l'église de Westcappel. En 1857, à la suite d'un de ses rapports, la curieuse église de Bourbourg est classée au nombre des monumeuts historiques (1) ; et nous le voyons en 1849 et 1850 s'occuper, avec un zèle qui fut couronné de succès, de faire restaurer l'église Saint-Eloi de Dunkerque dans le style primitif de l'édifice (2).

Dans les années qui suivent, tout en rédigeant la statistique archéologique des arrondissements de Dunkerque et d'Hazebrouck, il soumet à la Commission une Etude sur la Chasse et la Croix de Bousbecques, qui restera toujours un modèle pour ceux qui s'occuperont de travaux de ce genre. Il fournit diverses notices sur des objets romains découverts à Cappellebrouck, sur les fouilles opérées par M. Cousin, à Merkeghem, et sur la conservation des pierres tombales de Westcappel ; il publie les épitaphes des églises de Comines, Cambrai, Condé, Esnes , Estaires, Halluin, Solre-le-Château et Valenciennes ; il communique des notes contenant des instructions sur la conservation des monuments historiques et sur la conservation des médailles trouvées au moment des fouilles (3).

(1) Bulletin de la Commission historique du département du Nord, t. I, p. 29.

(2) Id. t. IV, p. 20 et 21.

(3) Id. t. VIII, p. 144, 149, 151 et, t. IX.


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Tandis qu'il se livrait à ces travaux archéologiques, M. de Coussemaker, fidèle aux traditions de la Commission, faisait de temps en temps, en sa faveur, des excursions dans le domaine de l'histoire et de la littérature. Il a publié, dans le tome troisième du Bulletin (pages 189-251), la traduction du Voyage historique de M. Bethmanndans le Nord de la France, en faisant précéder cet ouvrage d'une importante introduction ; dans le tome quatrième (pages 420-430), une Notice sur la Bibliothèque communale de Bourbourg ; dans le tome cinquième (page 203), une Communication relative aux cartulaires de l'abbaye de Bourbourg ; dans le tome huitième (page 134), des indications sur les manuscrits de dom Grenier et sur ceux du Musée de Londres, relatifs à l'histoire du pays ; dans le tome neuvième (page 246), des observations relatives aux archives communales, et dans le tome douzième (p. 309397), une notice descriptive du Manuscrit de Sainte-Catherine de Sienne de Douai.

Ces travaux de détail sont nombreux et intéressants. Ils ont toutefois , malgré leur valeur peu d'importance , si on les compare aux travaux d'ensemble que M. de Coussemaker a inspirés à la Commission historique. C'est ce qui le distingue entre tous les membres de cette Commission, c'est ce qui fait son mérite spécial.

Le 31 août 1850, lorsqu'il exerçait les fonctions de juge au tribunal d'Hazebrouck, M. de Coussemaker, qui n'était encore que membre correspondant, vint assister à une séance, dans laquelle on rappela qu'en date du 11 mai précédent, M. Le Glay avait été chargé de rédiger un questionnaire demandant des renseignements aux maires et aux curés sur les édifices et les églises de leurs communes. M. de Coussemaker, agrandissant cette idée et lui donnant un caractère pratique, proposa à la Commission de faire rédiger, par un certain nombre d'érudils, la Statistique monumentale du département du Nord, et, afin de joindre l'exemple au conseil, il déclara qu'il se chargeait lui-même de rédiger la partie relative à toutes les communes de l'arrondissement de Dunkerque.


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Cette proposition fut accueillie avec enthousiasme par tous les membres présents; mais, comme tant d'autres idées du même genre, au moment de l'exécution elle fut différée d'année en année. Rien n'avait encore été rédigé, lorsque M. de Coussemaker, après avoir résidé à Dunkerque, en qualité de juge, fut appelé aux mêmes fonctions près le tribunal de Lille, le 11 juillet 1858. Élu vice-président de la Commission historique, le 25 mai 1859, il appelle de nouveau l'attention sur la Statistique monumentale et archéologique du département, et le 1er décembre suivant, une souscommission, dont il est le président, rédige une circulaire, par laquelle le concours de tous les membres résidants et non résidants est réclamé pour la mise à exécution de ce travail. Le 1er mars 1860, dans une séance que préside M. le Préfet, il est donné lecture, par M. de Coussemaker, d'un spécimen de la Statistique archéologique pour quelques communes du canton de Bourbourg. Le cadre adopté dans ce spécimen est unanimement approuvé , et, à la suite de cette lecture, un certain nombre de membres, imitant l'exemple donnée par M. de Coussemaker, se chargent de faire le même travail pour l'ensemble des arrondissements (1).

Quelques-uns seulement devaient mettre leur promesse à exécution. M. de Coussemaker rappelle à plusieurs reprises l'utilité de ce travail ; il collabore à la Statistique de l'arrondissement de Lille et rédige, avec le concours de MM. Raymond de Bertrand, Bonvarlet et Derode, celle de l'arrondissement de Dunkerque, qui est publiée en 1862 (2). C'est encore lui qui rédige, avec le concours de MM. l'abbé Carnel, David el de Smyttere , la Statistique de l'arrondissement d'Hazebrouck, publiéeen 1863 (3). Nommé président le 5 novembre de la même année. M. de Coussemaker fait des appels pressants auprès des membres chargés de rédiger la Statistique archéologique ; il parle de ce travail opportune, im(1)

im(1) de la Commiesion, t. V, p. 209, 235, 237.

(2) Id. t. VI, p. 101, 284. (9) Id. t. VII, p. 145-212.


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portune; il arrive ainsi à son but: en 1866, toutes les parties de ce vaste ouvrage étaient imprimées dans le Bulletin de la Commission. Aussitôt il les complète par une carte générale, dont il conçoit lui-mème le plan, et par une introduction, qu'il rédige avec le concours de MM. de Norguet, Desplanque et Gosselet. N'ignorant pas que des oeuvres de cette nature présentent toujours des lacunes et des erreurs, il insiste, à plusieurs reprises, sur la nécessité de recueillir avec soin et de solliciter, de toutes parts, des additions et des rectifications (1) ; il parvient ainsi à ajouter aux volumes qui furent publiés en 1867, sous le titre de Statistique archéologique du département, du Nord, 102 pages de complément ou de modifications. Ce grand travail d'ensemble était enfin achevé. M. de Coussemaker en avait eu l'idée ; il en avait donné le plan; il en avait rédigé une notable partie; il. en avait poursuivi et pressé l'exécution : sans lui, jamais il n'aurait été mené à bonne fin. Bien que plusieurs parties aient été rédigées par d'autres érudits, c'est son oeuvre, c'est un des ouvrages par lesquels il a le mieux mérité de la science historique.

C'est encore à l'initiative de M. de Coussemaker qu'est dû le projet de rédiger un Inventaire des objets d'art et d'archéologie . et un Recueil des Inscriptions funéraires et monumentales antérieures à 1789.

Le 10 décembre 1863, après avoir été élu président, M. de Coussemaker démontra combien il serait utile de dresser un Relevé des fiefs existant, avant 1789, dans les régions qui ont formé le département du Nord, en l'accompagnant d'une carte féodale. Étudiée avec soin et poursuivie avec ardeur par certains membres de la Commission, cette pensée nous a valu l'important travail du laborieux archiviste de Roubaix, M. Leuridan, sur la Statistique féodale de l'arrondissement de Lille et aussi peut-être l'ouvrage que M Brassait fait imprimer en ce moment pour l'arrondissement de Douai.

(1) Bulletin de la Commission, t. VIII, p. 125, 155, 418, etc.


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Quoique partiels et incomplets, les résultats de cette idée ont été véritablement féconds.

C'est encore à une idée jetée par M. de Coussemaker dans la séance du 23 janvier 1868, qu'est due la publication des Mémoires des Intendants, curieuse collection qui pourra bientôt, nous l'espérons, être terminée.

Pour arriver à des résultats si importants , il fallait, outre la largeur dans les conceptions et l'activité dans le travail, un remarquable esprit d'organisation et une volonté énergique, opiniâtre. M. de Coussemaker n'a cessé de faire preuve de ces qualités dans la direction qu'il a imprimée à la Commission historique ; notre notice serait incomplète si elle ne faisait point connaître les services qu'il a rendu au point de vue du fonctionnement de cette compagnie. Il n'était encore que membre correspondant lorsqu'étant venu, le 21 août 1850 , assister à une séance, il proposa de faire le compte-rendu des ouvrages les plus intéressants, présentés à la Commission, mesure utile qui n'a peut-être pas toujours été observée avec assez de soin. Lorsqu'il eut été nommé vice-président, il fit, à la séance du 25 mai 1859, diverses propositions tendant à donner une direction plus active et plus régulière aux travaux de la Commission. Ces propositions amenèrent l'élaboration d'un projet de règlement, qui n'a cessé jusqu'aujourd'hui de régir l'ordre et la tenue des séances (1). Lorsqu'il eut été nommé président, d'utiles modifications sont introduites dans le fonctionnement de la Commission : le 14 janvier 1864, il fait adopter l'usage de nommer des sous-commissaires qui seront chargés, avec le bureau, de préparer les travaux les plus importants que doit opérer la Commission ; le 4 février suivant, il émet le voeu que les membres de l'arrondissement de Lille, qui en feront la demande, soient assimilés aux membres résidants. Le 12 juin, il organise les sous-comités d'arrondissement, création utile, indispensable même, qui n'a point réussi partout, mais qui seule pourra permet(1)

permet(1) de la Commission, t. V, p. 197, 199.


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tre à la Commission d'être véritablement la société départementale du Nord.

Nous n'oublierons pas de rappeler que M. de Coussemaker avait fait augmenter l'allocation annuelle que le Conseil général accorde à la Commission, et qu'il se proposait de demander une nouvelle augmentation.

Ainsi, quand nous considérons M. de Coussemaker soit dans ses travaux particuliers, soit dans les oeuvres d'ensemble dont il a eu l'initiative , soit dans la direction qu'il a imprimée à la Commission historique du département du Nord, nous le voyons toujours rendre des services nombreux et importants à cette Commission. Il lui a ouvert des horizons nouveaux ; il lui a donné une vigoureuse impulsion.

Nommé juge-de-paix à Bergues et à Hazebrouck, M. deCoussemaker avait consacré une partie des loisirs que lui laissaient ses fonctions et les travaux auxquels il se livrait sur la musique, à étudier la Flandre française au point de vue archéologique, et il avait envoyé, ainsi que nous venons de le voir, le résultat de ces travaux à la Commission historique du département, comme il lui transmettait aussi une partie des études qu'il avait faites sur la ville de Bourbourg, où se trouvait le château dans lequel il résidait durant une partie de l'année.

En 1852, il fut nommé juge au tribunal civil de Dunkerque. Cette ville, la plus importante en population de toutes les cités de la Flandre française, tournait toute son activité vers l'industrie. Quelques mois après y être arrivé, M. de Coussemaker s'unissait à quelques esprits d'élite qui, sous la présidence d'un érudit, regretté de tous ceux qui ont pu l'apprécier, M. Cousin, venaient de fonder la Société Dunkerquoisepour l'encouragement des Sciences, des Lettres et des Arts. Élu dès la première année vice-président de cette société, M. de Coussemaker, dans les discours qu'il prononça lors de son installation, le 8 janvier 1854, et dans la séance générale du 20 juin de la même année, traça avec beaucoup de sagacité le programme des travaux de la Société et lui ouvrit en


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quelque sorte sa voie. Il fit paraître plus tard dans le même recueil un document inédit pour servir à l'histoire des guerres de Flandre et à celles de la ville et châtellenie de Bourbourg au XVIIIe siècle. La fondation de la Société Dunkerquoise ne pouvait suffire pour la Flandre. La Flandre, comme l'Alsace, comme la Bretagne, est une contrée qui, avec sa langue, a conservé sa littérature, ses chants et ses légendes, ses moeurs, ses coutumes et ses usages, ses institutions, ses confréries et ses monuments ; les conquêtes, les siècles ont passé, sans avoir pu détruire le caractère de la population qui y réside. Là, plus que partout ailleurs, il est possible de saisir les souvenirs du passé; là, par conséquent, plus que partout ailleurs, l'historien trouve matière à des travaux curieux et importants. C'est sous l'impression de cette pensée qu'en avril 1853, M. de Coussemaker réunit, dans son habitation de la rue David d'Angers , à Dunkerque , cinq érudits, originaires comme lui de la Flandre flamingante, et que fut fondé le Comité flamand de France. Ils voulurent, dans le nom sous lequel fut désigné ce comité, faire ressortir le nom de la France, pour donner une preuve de leur patriotisme, de leur attachement à la grande nation de l'Europe occidentale. Ainsi que l'écrivait à cette occasion l'un des cinq membres fondateurs, « certes, en face des chefs-d'oeuvres » de la littérature française, en face de la grandeur imposante de » l'histoire de France , nous devons être fiers d'appartenir à cette » belle nation, dont le génie sert de guide à la civilisation de » l'Europe et du monde. Mais, dans ce beau pays, nous avons » une famille, dans cette histoire générale nous avons une histoire » particulière , dans cette oeuvre civilisatrice nous avons notre part » à nous. Pour nous, flamands de France , français de nation, » flamands d'origine , nous pouvons, nous devons, dignes enfants » d'une noble mère , à côté de la gloire nationale, faire briller » l'honneur de notre maison , de notre famille, de notre ancienne » et belle Flandre (1). »

(1) Annales du Comité flamand de France, t. I, p. 2.


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Le comité flamand, fondé à Dunkerque, avait pour objet » l'étude de la littérature flamande, la recherche et la conservation » des documents historiques et littéraires en langue flamande. Les » membres de ce comité devaient prendre l'engagement de re» cueillir et de faire connaître tous les renseignements et docu» ments flamands sur les sciences, l'histoire , les lettres et les » arts, le droit féodal, les juridictions seigneuriales et les coutu» mes , les institutions littéraires , telles que chambres de rhéto» rique, institutions théâtrales , etc., les légendes et chants » populaires, les traditions, les usages et les coutumes , les " croyances populaires, les saints du pays et ceux qui y sont » particulièrement honorés, les miracles, les processions et les » autres cérémonies religieuses particulières au pays , les corpo» rations et métiers, les proverbes et maximes populaires, les » sociétés d'archers , les noms d'hommes et de choses , les ins» criptions tuniulaires et autres , la biographie et la bibliographie » des flamands de France. »

A peine le Comité était-il constituté que de nombreuses adhésions justifièrent sa fondation. Un an après, le nombre de ses membres s'élevait à 140 ; sur tous les points de la Flandre française, il y avait unanimité pour accueillir avec bonheur cette création. En France , en Belgique , en Hollande et en Allemagne, d'illustres savants , Didron, Montalembert, Francisque Michel et A. Vincent, Grimm et Hoffmann de Fallersleben , Franz Mone , Alberdingk-Thijm, l'abbé de Ram, Kervyn de Lettenhove, le baron de Saint-Génois , l'abbé Carton, le chanoine Van de Putte, le littérateur Henri Conscience s'empressèrent de lui envoyer leur adhésion. Les communications affluèrent, documents précieux , livres rares , chants et poésies inédites , traditions populaires, travaux divers présentés par les membres du Comité. Jamais peut-être semblable mouvement, pareil enthousiasme ne fut excité par la création d'une société savante.

L'initiative de celte création était due à M. de Coussemaker ; il n'a pas cessé, jusqu'à sa mort, d'être le président du Comite , il


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continua toujours d'en être l'âme. Il en fut aussi le bras, la plume. C'est à lui surtout que l'on doit l'impression des douze volumes d'Annales et des cinq volumes de Bulletins. Ce sont surtout ses travaux qui les remplissent.

ll y a là pour M. de Coussemaker un véritable titre à la reconnaissance de tous les érudits. En créant le Comité flamand , en le soutenant, en le développant, en l'alimentant, M. de Coussemaker a rendu de sérieux services à la science.

Rappelons sommairement le titre des publications faites par M. de Coussemaker dans ces volumes ; ce sera donner une nouvelle preuve de sa prodigieuse activité d'esprit et de son opiniâtreté au travail. ll a fait paraître dans le premier volume des Annales du Comité flamand de France, publié en 1854, trois chants historiques de la Flandre, dans le second, publié en 1855, des des Instructions relatives aux dialectes flamands et la Délimitation du français et du flamand dans le nord de la France, ainsi qu'un important travail sur la Bibliographie des flamands de France ; dans le tome troisième , publié en 1857, la fin du travail sur la Délimitation du français et du flamand dans le nord de la France ; dans le tome quatrième, publié en 1859 , quelques Recherches sur le dialecte flamand de France et une Notice sur les archives de l'ancienne abbaye de Bourbourg ; dans le tome cinquième, publié en 1860 , une Description des vitraux peints et incolores des églises de la Flandre Maritime, la Keure de Bergues, de Bourbourg et de Fumes, traduite et annotée et des Documents relatifs à la Flandre maritime, extraits du cartulaire de l'abbaye de Watten ; dans le tome sixième, publié en 1862, une Notice sur l'abbaye de Ravensberg ; dans le tome septième, publié en 1864, les procès -verbaux, les cahiers de doléances et plusieurs autres documents concernant les élections aux EtatsGénéraux de 1789 dans la Flandre Maritime ; dans le tome huitième , publié en 1865 , une Notice sur la Maison des lépreux de Bourbourg ; dans le tome neuvième, publié en 1867, une Notice sur l'Hôpital et couvent de Saint-Juan à Bourbourg ; dans le tome dixième , publié en 1869, le Rapport et dénombrement des villes et


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châtellenies de Dunkerque, Bourbourg et Warneton; dans le tome onzième, publié en 1872, un travail ayant pour titre : Sources du droit public et coutumier de la Flandre Maritime, contenant le Statut des enquêtes de Cassel et le Statut du Hoop d'Hazebrouek ; dans le tome douzième , publié en 1874, cinquante-trois documents aussi relatifs aux Sources du droit coutumier dans la Flandre maritime et une Notice sur le monastère de Peene, dit la Maison de Paix ; dans la partie du tome treizième , imprimée avant janvier 1876, Les fiefs et les dénombrements de la Flandre Maritime, recueil formé de trente-un documents très curieux du XIIIe et du XIVe siècle.

Dans le Bulletin du même Comité flamand de France , les matériaux et les travaux mis au jour par M. de Coussemaker abondent. Nous avons trouvé dans le tome premier une Lettre du comte d'Egmont, le Tableau chronologique et héraldique des bourgmestres de la ville et châtellenie de Bergues depuis l'Union , en 1586 ; une Note sur l'église de Millam; un travail sur un Ancien inventaire des titres relatifs à la ville de Bailleul et la liste des chartes relatives à cette ville ; une Note sur une signature autographe de Michel de Swaen, poète dunkerquois ; dans le second, des notes sur la Fabrication des draps , à Cassel et à Saint-Omer, au XIV siècle ; la Fête des Innocents à l'abbaye de Watten, au XIIIe siècle; un curieux article ayant pour titre : Un Bayon de ma Bibliothèque, étude sur quelques livres anciens de littérature flamande ; des Épitaphes espagnoles extraites d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale; l'Institution d'une chapelle dans l'église de Bourbourg , par Bobert de Fiennes , connétable de France ; les Tombeaux de Robert le-Frison , à Cassel, et de Thierry d'Alsace , à Watten , faisant partie des Analectes historiques sur la Flandre maritime; les Elections pour les États-Généraux de 1789, dans la Flandre Maritime. Dans le tome troisième, outre le Discours d'ouverture prononcé dans la séance tenue à Cassel, le 17 juillet 1863, on trouve des Extraits de l'Inventaire des Chartes de la bibliothèque du séminaire épiscopal de Bruges, faisant partie des Analectes historiques ; des Notes sur les Verrières qui existaient autrefois dans les églises


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de la Flandre maritime ; une Note à propos d'un acte de 1383 , relatif à la capitulation de l'armée anglaise occupant la ville de Bourbourg ; des Documents historiques relatifs à la ville de Bergues; un Etat des villes et villages composant la châtellenie de Bergues avant 1789 , et un travail sur la Musique dans l'église paroissiale de Bourbourg, au XVIe siècle. M. de Coussemaker n'a pas moins publié dans le tome quatrième du Bulletin que dans les précédents ; nous y avons trouvé une Notice sur le couvent des Pères capucins de Bourbourg; des travaux sur la Transmission de la châtellenie de Bourbourg, sur Un Combat judiciaire à Cassel, en 1396, sur la Franche vérité rétablie dans la châtellenie de Bailleul, en 1434 , sur Bailleul et ses Châtelains, sur Les Cloches et le Carillon de Bourbourg, sur une Croix de chanoinesse de l'abbaye de Bourbourg et sur la Madeleine, maison de Lépreux lez Bergues-SaintWinoc. Dans le cinquième volume ont été publiés, par M. de Coussemaker, des Documents historiques sur la Flandre Maritime, extraits du grand cartulaire de Saint-Berlin ; une Notice sur le château de Bourbourg; des Recherches sur les villes , châteaux, terres et seigneuries que les comtes de Flandre ont acquis et réunis à leurs domaines; un travail sur les Relations entre la Flandre et l'Angleterre, à la fin du XIVe siècle; des notes empruntées à un manuscrit intitulé : Déclaration gnééalogique des titres de Philippe III, d'Austriche, roy des Espagnes et des Indes; une Notice sur la seigneurie et famille du Wez ; une Lettre touchant la démolition de Thérouanne ; un travail sur La démolition du château de Bourbourg, en 1528; le Privilége octroyé, par Charles-Quint, aux arbalétriers, archers et arquebusiers de Bourgbourg, en 1520 ; la Liste de sceaux relatifs à la Flandre maritime ; la Liste de ceux de la châtellenie de Cassel qui ont pris le parti de Philippe-le-Bel contre Gui de Dampierre ; une note sur les Maisons confisquées à Dunkerque, après la bataille de Cassel, en 1328, avec une Lettre du Roi à M. de Molembais ; une Notice sur l'ancien tabernacle de l'église Saint-JeanBaptiste , à Bourbourg , ainsi que le Discours prononcé sur la tombe de M. Desplanque, archiviste du Nord. Pour le tome sixième, qui


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était sous presse au moment de la mort de M. de Coussemaker, ont été imprimées plusieurs communications de cet infatigable travailleur, le Discours prononcé dans la séance générale tenue à Dunkergue: le 3 juin 1873, et des études ou reproductions de documents sur les Confiscations dans la Flandre maritime, sous Philippe-leBel ; sur la Nécessité de mettre en état de défense. Dunkerque , Gravelines et Bourbourg ; sur les Droits du comte de Flandre au sujet des dunes : sur l'Envoi d'un émissaire de Philippe Artevelde dans la Flandre Maritime ; sur la Fondation de chapelles et chapellenies dans Flandre Maritime.

Plusieurs autres des nombreuses sociétés savantes dont il était membre ont reçu ses communications et publié ses travaux. Dans le Bulletin du Comité de la langue,, de l'histoire et des arts de France, il a fait paraître le Plan ou cadre général d'un projet d'instruction sur la musique , et l'Office du Sépulcre, selon l'usage de l'abbaye d'Origny-Sainte-Benoîte; dans les Annales archéologiques de Didron : l'Harmonie au Moyen-Age, des Traités inédits sur la musique au Moyen-Age, l'Orientis partibus à trois parties, avec fac-simile, et une série d'articles, publiés de 1845 à 1858, offrant un Essai sur les instruments de musique du Moyen-Age; dans les Mémoires de la Société archéologique de Namur, une Chanson du XVe siècle ; dans le Messager des Sciences historiques de Gand , les Chants liturgiques de Thomas à Kempis, avec fac-simile et planches de musique; dans la Dietsche Warande, d'Amsterdam, les Chansons religieuses de Théodoric de Grüter.

A Lille , où il établit sa résidence d'hiver en 1859 , lorsqu'il eut été nommé, ainsi que nous l'avons déjà dit, juge près le tribunal de première instance de cette ville , M. de Coussemaker contribua puissamment à mettre en honneur le goût pour l'histoire , l'archéologie et les arts. Nous avons parlé plus haut de l'heureuse influence qu'il a exercée dans la Commission historique du département , dont le siége se trouve en cette ville ; nous ne pouvons oublier de rappeler qu'il a rendu d'importants services comme membre des Commissions des Archives départemen-


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tales , de la Bibliothèque publique et du Musée , et surtout dans le sein de la Société des Sciences, d'Agriculture et des Arts de Lille.

Nommé membre de cette société en 1859, il en fut élu président en 1861 et il prononça , à cette occasion , dans la séance solennelle, un Discours sur l'archéologie au XIXe siècle. En cette même année 1861, il fit paraître , dans les Mémoires de la société, un Essai historique sur le Hoop , où se trouvent de curieux renseignements au sujet de cette institution judiciaire, qui est spéciale à la Flandre Maritime. C'est encore en cette même année que, sur sa proposition, fut adopté le projet de faire publier, par la Société, l' Inventaire analytique et chronologique des chartes de la Chambre des Comptes de Lille, rédigé au XVIIIe siècle, par Denis-Joseph Godefroy, le dernier de cette génération de savants historiographes qui se sont succédé à Lille de 1668 à 1792. Après la mort de l'archiviste du Nord , M. Le Glay, M. de Coussemaker se chargea d'achever la révision du texte de cet inventaire , de le compléter et de l'annoter ; les tables furent confiées à M. Dupuis et au successeur de M. Le Glay , M. Alexandre Desplanque. Plusieurs érudits ont donc pris part à la publication du travail des Godefroy; mais c'est à l'initiative et à l'activité de M. de . Coussemaker qu'est due la mise en lumière de cet important ouvrage , formé de deux volumes grand in-quarto, comprenant 668 pages de texte et un index alphabétique de 284 pages mentionnant plus de 10,000 noms de lieu ou de personne.

A la suite de cette énumération des services rendus par M. de Coussemaker dans les sociétés savantes du Nord de la France et de la part importante qu'il a prise à leurs travaux, nos lecteurs ne seront pas étonnés d'apprendre que la plupart des associations les plus célèbres , formées en Europe pour l'avancement des sciences, des lettres et des arts, avaient tenu à honneur de lui offrir le titre de membre correspondant. Il en était ainsi de l'Institut et de la Société des Antiquaires de France , de l'Académie Impériale de Vienne , de l'Académie Royale de Belgique, de l'Académie espa-


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gnole d'archéologie de Madrid , de l'Académie de Sainte-Cécile de Rome, de la Société des Antiquaires de Londres et d'un grand nombre d'autres compagnies dont la seule énumération remplirait des pages.

Nous rappellerons encore que les travaux de M. de Coussemaker lui avaient valu les titres de chevalier des ordres de la Légion d'honneur, de Saint-Grégoire-le-Grand et de Léopold de Belgique.

IV.

Travaux d'histoire et d'archéologie publiés par M. de Coussemaker en dehors des Sociétés savantes. — Documents concernant les troubles religieux du XVIe siècle dans la Flandre Maritime. — Esprit chrétien des ouvrages de M. de Coussemaker.— Sa mort.

En dehors des écrits qu'il a publiés dans les mémoiros et bulletins des Sociétés savantes, M. Edmond de Coussemaker a préparé ou fait paraître un certain nombre d'ouvrages que nous devons faire connaître à nos lecteurs.

Parmi les travaux , restés dans sa bibliothèque à l'état de manuscrit et prêts pour l'impression , nous pouvons signaler la Topographie de la châtellenie de Bourbonrg, rédigée en 1869 , l'Histoire des instruments de musique dont les planches ont été gravées et dont la rédaction était achevée , les Traités de Theinrede et Jean de Tewkesbury , qui n'ont pu trouver de place dans le quatrième volume des Scriptores de musica medii oevi , le Cartulaire de l'abbaye de Walten et le cartulaire de l'abbaye de Bourbourg , d'après les originaux conservés, dans la bibliothèque nationale de Paris, les Fiefs et feudataires dans la Flandre Maritime de 1390 à 1660 d'après les comptes de bailliage de Bailleul, de Bergues et de Cassel. La liste des travaux manuscrits sur la musique se trouvera à l'appendice.

Au nombre des ouvrages que M. de Coussemaker a fait paraître en dehors des mémoires des Sociétés savantes et de ses grandes


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publications sur la musique, nous indiquerons la Généalogie de la famille de Coussemaker, volume in-quarto de 292 pages de texte avec 15 planches chromo-lithographiées publiée, en 1858, une Notice sur un manuscrit musical de Saint-Dié publiée en 1859 , des Observations sur la canalisation du Vliet publiées en 1860, et les OEuvres complètes d'Adam de la Halle , poésies et musique , splendide volume in-quarto de LXX1V-440 pages, précédé d'une introduction dans laquelle se trouve une curieuse étude sur le trouvère du XIIIe siècle dont le nom est l'une des gloires de la ville d'Arras. Ce dernier ouvrage fut publié en 1872, sous les auspices et en partie aux frais de la Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille. Nous devons nous arrêter plus longuement sur l'importante publication qui a occupé en grande partie les dernières années de M. de Coussemaker, l'Histoire des troubles religieux de la Flandre Maritime au XVIe siècle, ouvrage formé de quatre volumes grand in-quarto d'environ 400 pages chacun, qui a été imprimé en 1875 et 1876 , sous les auspices et aux frais de la Société d'Emulation pour l'étude de l'Histoire de la Flandre, à Bruges.

Le nord de la France et les Pays-Bas ont tout particulièrement souffert des troubles religieux qui ont éclaté vers le milieu du XVIe siècle. Non-seulement, les habitants de ces contrées ont eu à supporter les maux qui accompagnent toujours la guerre civile, mais dans presque toutes les localités, les monuments publics et les objets d'arts ont été détruits , des violences et des assassinats ont été commis contre des personnes inoffensives. La Flandre Maritime a subi les commotions les plus violentes et les désastres les plus tristes durant cette sanglante période : l'histoire de cette petite province offre, à cette époque, un intérêt tout particulier.

M. de Coussemaker l'avait compris , peu de temps après qu'il eut commencé à s'occuper de recherches historiques. D'un autre côté en étudiant les nombreuses publications qui ont paru , depuis un certain nombre d'années , sur les troubles religieux dans nos


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contrées, il avait remarqué que tous les auteurs, même les plus érudits et les plus consciencieux, avaient négligé les évènements qui se sont passés dans la Flandre Maritime , province dont l'histoire ne peut cependant être séparée de celle des Pays-Bas. Une autre observation l'avait non moins vivement frappé. Les innombrables documents dont il avait pris connaissance établissent que les protestants étaient des rebelles, en contravention avec les lois de l'Église et de l'État, alliés aux étrangers et presque tous coupables de crimes de droit commun : et cependant la plupart des auteurs, se laissant aller à ces sentiments d'hostilité contre le catholicisme, qui, depuis deux à trois siècles, dominent dans beaucoup d'ouvrages historiques, ont donné le rôle d'apôtres et de victimes aux calvinistes des Pays-Bas, poignée de sectaires et d'ambitieux formée en grande partie d'aventuriers et de perturbateurs de l'ordre public.

Sous l'influence de cette double pensée, M. de Coussemaker s'occupa de recueillir tous les documents inédits qui peuvent concerner les troubles religieux du XVIe siècle dans la Flandre Maritime. Aux Archives du Royaume à Bruxelles, source où avaient déjà puisé un grand nombre d'érudits , il rechercha et fit transcrire toutes les pièces relatives à son projet qui se trouvent dans dans les documents d'intérêt général, tels que les quarante volumes des Papiers des Troubles, les Liasses de l'Audience, les Registres du Conseil des Troubles, le Procès du comte d'Égmont et les Comptes des Confiscations. Le riche dépôt des Archives départementales du Nord n'avait jamais été consulté pour un travail de cette nature: M. de Coussemaker y fit la plus riche moisson dans les pièces d'intérêt général, dans les Comptes des bailliages, dans les Comptes des confiscations , dans les Registres des Chartes de l'Audience et dans plusieurs autres séries de documents. Ces découvertes et les travaux d'inventaire qui ont été opérés depuis quelques années dans presque toutes les villes de la Flandre Maritime l'amenèrent à fouiller les archives de ces villes, où il trouva les renseignements les plus curieux et les correspondances les plus

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mportantes. Des recherches furent aussi opérées pour lui dans les dépôts d'archives de la Flandre-Occidentale ; et il consulta avec fruit les riches bibliothèques de plusieurs érudits, avec qui il était en relation d'amitié ou de travail. Jaloux d'éclairer complètement une question, sur laquelle , malgré d'excellents travaux de M. de la Royère, la lumière n'était pas encore faite , il ne négligea aucune source de renseignements et prit la résolution de publier

in-extenso tous les documents qui pouvaient concerner l'histoire des troubles religieux vers le milieu du XVIe siècle dans la Flandre Maritime.

Ceux-là seuls qui ont parcouru en détail les quatre volumes qui' viennent d'être mis au jour après la mort de M. de Coussemaker et qui ont remarqué la diversité des sources d'où proviennent les documents , peuvent se faire une idée du temps, du travail et des sacrifices d'argent qu'a exigés cet ouvrage. Grâce à des travaux qui se continuèrent pendant vingt ans , grâce à de fréquentes visites dans les divers dépôts d'archives que nous venons de mentionner, grâce à des dépenses considérables opérées pour les frais de recherches

recherches de transcription, M. de Coussemaker put enfin arriver à son but et réunir sur le sujet dont il s'occupait une collection de pièces inédites que l'on peut appeler complète. A ce dernier point de vue, aucune publication relative à l'histoire des troubles ne peut être comparée à celle qu'il a fait paraître.

Cet ouvrage n'est pas, ainsi qu'il l'a écrit lui-même , une histoire dans le sens ordinairement attaché à ce mot : c'est le recueil de tous les documents relatifs aux troubles religieux dans la Flandre Maritime de 1560 à 1570. Mais ces document sont coordonnés et au besoin analysés de manière à faire ressortir la vérité , dans toute sa netteté, dans tout son éclat, dans toute sa puissance. Chacune des quatre grandes parties du travail est précédée d'une introduction, dans laquelle l'auteur , avec l'impartialité la plus complète, appelle l'attention sur les faits les plus saillants et sur les personnages les plus marquants, de manière à donner une idée générale des événements. C'est une sorte d'esquisse de l'histoire.


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Convaincu que la vérité résulterait de la lecture de son ouvrage, M. de Coussemaker avait renoncé à exprimer , même dans la préface, son opinion personnelle. La publication d'un travail analogue relatif à Valenciennes, le détermina, au moment où il mettait la dernière main à son oeuvre , à exposer sa pensée tout entière et à faire connaître au public le jugement qu'il s'était formé après vingt ans d'études. Grâce à cette heureuse circonstance, nous pouvons apprécier le but que M. de Coussemaker s'est proposé en publiant l'histoire des troubles: cet ouvrage, comme l'ensemble de ses autres travaux d'érudition, est un monument élevé en l'honneur du catholicisme et du principe d'autorité ; il a accumulé documents sur documents pour prouver jusqu'à l'évidence que les sectaidu XVIe siècle étaient en grande partie des rebelles et des criminels.

Cette pensée, toutefois, ne l'a point amené à écarter de son ouvrage aucun document. Toutes les pièces qu'il a trouvées ont été publiées in-extenso ; ses analyses et ses introductions ne présentent même aucune trace de l'opinion personnelle qu'il s'était formée. C'est une publication tout à la fois complète et impartiale.

De tous les recueils de documents qui ont paru sur les troubles religieux du XVIe siècle, le travail de M. de Coussemaker est relativement le plus étendu , le mieux coordonné et aussi, nous croyons pouvoir l'ajouter , l'un des plus soignés au point de vue de la reproduction des textes. Sous ce dernier rapport, on ne peut faire à l'histoire des troubles dans la Flandre Maritime les reproches qui ont été adressés à quelques autres des ouvrages historiques du même auteur.

Ce recueil restera comme un modèle du genre; il sera pour M. de Coussemaker, l'oeuvre importante dont il a pu, sur son lit de mort, dire avec le poète latin :

Exegi monumentum cere perennius.


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C'était son oeuvre de prédilection , c'était le couronnement de sa carrière d'érudit. Il y travaillait avec ardeur, avec passion. Que de fois il a longuement entretenu ses amis , sa famille , de ses recherches sur les troubles religieux ! Que de fois, il nous a parlé, durant des heures, des découvertes qu'il venait de faire et des difficultés qu'il rencontrait ! Que de fois, il nous a consulté sur le plan qu'il se proposait de suivre et sur les recherches longues et opiniâtres auxquelles il devait se livrer pour découvrir un nom de lieu , un nom d'homme, voilé sous l'orthographe fantaisiste des scribes du XVIe siècle ! La publication de ces documents a été sa constante préoccupation durant les trois à quatre dernières années de sa vie; il s'y adonnait avec une ardeur qui devait nuire à la santé déjà affaiblie d'un septuagénaire. Nous lui disions (et des voix plus autorisées lui répétaient avec nous), que ce travail opiniâtre, excessif, lui serait faneste , que, dans l'intérêt même de son oeuvre , il devait ménager ses forces ; il répondait qu'avant de paraître devant Dieu il avait à coeur de mettre la dernière main aux deux grandes oeuvres qu'il avait depuis si longtemps entreprises dans l'intérêt de la vérité et de la religion, les Scriptores de musica medii oevi et les Documents sur le troubles religieux du XVle siècle. « Ce dernier ouvrage, ajoutait-il, » sera mon testament comme érudit ; j'y aurai inscrit ma der» nière pensée. J'y aurai dévoilé les délits et les crimes de ces » sectaires du XVle siècle, que des hommes de mauvaise foi ou » des ignorants veulent transformer en victimes ; j'y aurai prouvé » qu'ils ne furent que des gueux. »

Ces paroles et surtout l'ensemble des publications de M. de Coussemaker nous amènent à rappeler que, dans ses travaux . il s'est, le plus souvent, inspiré des pensées de la religion. C'était un savant chrétien. Si les années qu'il passa à Paris vers 1830 avaient pu sembler affaiblir un instant le profond esprit de foi qu'il avait puisé dans sa famille , il n'avait pas tardé à revenir aux croyances de sa jeunesse. Ce qu'il a cherché surtout dans ses longues recherches sur le moyen-âge, et dans les heures qu'il a employées à feuilleter les manuscrits des riches bibliothèques


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du Nord de la France ce sont les oeuvres des écrivains de nos antiques abbayes, c'est l'action de l'Église. Son premier livre, fut un travail dans lequel il prouva que le père de la musique moderne a été un savant moine de Saint-Amand ; son dernier ouvrage a été consacré à défendre le catholicisme contre les attaques de ceux qui veulent glorifier les fanatiques sectaires du XVIe siècle.

Cet esprit chrétien se montrait dans la vie publique et dans la vie privée de M. de Coussemaker. Si cette notice n'était pas uniquement consacrée à étudier l'érudit, nous aurions rappelé les qualités dont il a fait preuve dans l'exercice des fonctions de juge près les tribunaux d'Hazebrouck , de Dunkerque et de Lille, nous aurions insisté sur les immenses services qu'il a rendus , en représentant, de 1849 à 1876, les intérêts du canton de Bourbourg dans le Conseil général dû département du Nord. Dans le sein de cette assemblée comme dans le prétoire du tribunal, comme dans les salles où se réunissaient les sociétés savantes, son dévouement inaltérable à l'ordre public , sa connaissauce profonde et lucide du Droit, son habileté à saisir le point précis de la discussion et la solution pratique des questions les plus difficiles , sa parole nette , logique, tranchante, inflexible, lui donnaient une autorité, qui était souvent décisive quand une question était controversée. Il prenait, sur les assemblées délibérantes comme sur les individus, un ascendant auquel il était difficile de se soustraire. Les paroles prononcées par M. Bergerot et par M. De Meunynck sua la tombe de M. de Coussemaker, donneront à nos lecteurs une idée des services qu'il a rendus comme conseiller général et comme maire de Bourbourg.

Ces occupations, dont il ne se désintéressa jamais, ajoutaient de nouvelles fatigues à celles qu'il s'imposait pour la publication des grands ouvrages qu'il avait entrepris. L'ardeur incessante, fiévreuse, avec laquelle il se livrait au travail et surtout à l'achèvement de son histoire des troubles religieux avaient profondément altéré sa santé. En 1875, il ne put siéger que durant quelques jours, à la session du Conseil général, et il se vit, par intervalle, obligé de


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suspendre ses études. Au mois de décembre de cette même année , il retrouva ses forces durant quelques jours , et il voulut achever la publication du quatrième volume du Scriptores de musica medii oevi, et hâter la publication des Documents relatifs aux Troubles religieux dont le troisième volume était sous presse.

Ce dernier effort l'épuisa. Durant les premiers jours de l'année 1876, il comprit qu'il fallait enfin se rendre aux prescriptions du médecin et aux prières de celle qui avait été la compagne de sa vie et la confidente de tous ses travaux et de toutes ses jouissances intellectuelles : il nous confia , bien à regret, le soin de mettre la dernière main à ses deux grandes publications. Dès lors, il tourna sa pensée vers le ciel. Envisageant la mort avec cette fermeté d'âme et cette vigueur d'esprit dont il avait tant de fois donné des preuves, il déclara qu'il ne voulait pas tarder davantage à s'y préparer en chrétien.

Nous n'oublierons jamais le moment, ou, après s'être confessé avec cette foi simple et profonde qu'il avait l'habitude de montrer dans l'église de sa paroisse, il demanda de lui-même, bien qu'autour de lui on ne le jugeât pas encore nécessaire, à recevoir la sainte Eucharistie et le sacrement de l'Extrême-Onction. Le ministre du Seigneur tardant un peu à arriver, il exprima à plusieurs reprises l'impatient désir qu'il éprouvait de recevoir les derniers Sacrements. Lorsqu'ils lui eurent été administrés, il joignit pieusement les mains sur la poitrine et, après avoir demandé qu'on le laissât seul avec Dieu , il s'absorba dans une longue et muette adoration. Bientôt ses forces se puisèrent; deux heures après, le 10 janvier 1876, à onze heures du soir, il s'éteignit doucement dans la paix du Seigneur.

Sa famille avait perdu un époux, un père aimant et dévoué, sa patrie d'adoption un représentant qui ne négligeait jamais les intérêts du public et des particuliers, le Nord de la France un érudit qui était l'âme des travaux intellectuels opérés dans cette contrée, les sociétés savantes un membre dont le nom et la réputation faisaient leur gloire, l'histoire de la musique son écrivain le plus


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savant et le plus autorisé, la religion et la société un défenseur convaincu, toujours prêt à soutenir les principes et les institutions sur lesquels repose l'ordre public. Ces sentiments se firent jour au moment de ses funérailles : les paroles prononcées le jour de ses obsèques et les regrets exprimés par la presse européenne, ont prouvé que la mort de M. de Coussemaker a été un deuil pour le monde savant, comme pour la Belgique et tout le Nord de la France.


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I. INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

SUR LES

OUVRAGES ET TRAVAUX DE M. E. DE COUSSEMAKER.

I.

MUSIQUE.

La société philharmonique en province, paroles de C. Lagarde. 1832. — Manuscrit.

On a exécuté l'ouverture et l'air de soprano au 2e concert de la Société d'Emulation de Douai.

Le diamantperdu, petit opéra comique exécuté au collége de Bailleul à la distribution des prix , en 1835..

Imogène, opéra en 3 actes , paroles de Berthé. — 1836. — Manuscrit (Premier acte).

Ouverture en ut pour orchestre, exécutée aux concerts de Bailleul en 1827. —Manuscrit.

Ouverture en la pour orchestre , exécutée à un concert d'Hazebrouck et aux concerts de Bailleul en 1828. — Manuscrit.

Ouverture en répour orchestre , exécutée aux concerts de Bailleul en 1829. —Manuscrit.

Ouverture en sol, exécutée aux concerts de Bailleul en 1830. — Manuscrit.

Onverture en la (2e).pour orchestre, exécutée aux concerts de la Société d'Émulation de Douai en 1832.—Manuscrit.


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Air varié pour hautbois avec accompagnement d'orchestre, exécuté aux concerts de la Société d'Emulation en 1832 et aux concerts de Dunkerque en 1833. — Manuscrit.

Messe à quatre voix avec accompagnement d'orchestre , exécutée à Bailleul en 1827. — Manuscrit.

Messe pour choeur et solos avec accompagnement d'orchestre, exécutée à Bailleul. — 1828. — Manuscrit.

Kyrie à 4 voix sans accompagnement, chanté à l'église N.-Dame de Douai en 1831. — Manuscrit.

Benedictus, à 4 voix, sans accompagnement, chanté à l'église N.-Dame de Douai en 1831.

Sanctus, à 4 voix , sans accompagnement, chanté à l'église N.- Dame de Douai en 1831.

0 Salutaris, à 4 voix d'hommes sans accompagnement, chanté à l'église N.-Dame de Douai en 1831.

Agnus Dei, à 4 voix , sans accompagnement, chanté à l'église de N.-Dame de Douai, en 1831. — Manuscrit.

0 Salutaris , pour ténor avec accompagnement de 4 cors , 3 violoncelles et contre-basse , chanté à l'église St. -Pierre de Douai en 1833. — Manuscrit.

Ave Maria, à 4 parties, sans accompagnement. — 1858. —Manuscrit.

0 Salutaris, à 4 parties, sans accompagnement.— 1863.— Manuscrit.

Six valses à 4 voix d'hommes sans accompagnement. —1828. — Manuscrit.

Amis, que de chants d'allégresse, choeur à 4 voix, sans accompagnement, chanté aux concerts de la Société d'Emulation de Douai, en 1832. — Manuscrit..

Choeur de chasseurs à 4 parties pour voix d'hommes avec accompagnement d'orchestre. — 1832.

Alachapelle, choeur à 4 voix, sans accompagnement, chanté dans les concerts de Douai en 1840-1850. — Manuscrit.


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Ecco il fiero istante, quatuor pour soprano, contralto, tenore et basso , avec accompagnement de piano. —1829. — Manuscrit.

Tiranno amore, Cavatine Italienne pour voix de contralto, avec accompagnement d'orchestre , chantée au 1er concert de la Société d'Émulation de Douai, en 1832. — Manuscrit.

Quel momento, Cavatine Italienne , avec accompagnement d'orchestre pour tenor , chantée au 2° concert de la Société d'Émulation de Douai, 1832. —Manuscrit.

Le bruit des combats a cessé , scène (récitatif, prière et airs) pour soprano, avec accompagnement d'orchestre , composée pour la Société d'Émulation de Douai, 1833. — Manuscrit.

Adogni passo , Cavatine Italienne pour ténor, avec accompagnement d'orchestre, et réduit avec accompagnement de piano à quatre mains, chantée à divers concerts de Dunkerque, Bailleul, etc., 1835. — Manuscrit.

Recueil de six romances et chansonnettes. — Paris Schlesinger. 1827. Il contient :

1° J'ai besoin d'être aimé. — Paroles de Léon Nutly.

2° Lève les yeux. id. id.

3° Colin ne peut être trompeur, id. id.

4° La plus sage id. Boucher de Perthes.

5° La bergère difficile. id. Sazerac.

6° L'orage. id. Boucher de Perthes.

Recueil de sept romances, chansons et norturnes, Paris, Schlesinger. 1828. Ce recueil contient :

1° Les rossignols. — Paroles de Béranger. 2° Le Sénateur id. id.

3° Ma Vocation. id. id.

4° Ma Rêverie. id. id.

6° L'Ange gardien. id. id.

7° L'Aveugle, à 2 voix, id. de Mme T...

7° Que le jour me dure ; à 2 voix. Paroles de J. B. Rousseau


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Six Mélodies, Paris, Schlesinger, 1832. Ce recueil contient :

1° Adieux de l'hôtesse arabe. — Paroles de Victor Hugo. 2° Le retour. id. Paul de Kock.

3° Amour et Patrie. id. id.

4° Celle que j'aime. id. Duhem.

5° La captive. id. Victor Hugo.

6° Il n'est plus là. id. Paul de Kock:

Huit mélodies, Lille, Made Bohem, 1836. Ce recueil contient :

1e Souvenir. Paroles de Lamartine

2° La fille d'Otaïti. id. . Victor Hugo.

3° L'aube naît. id. id.

4° La fiancée du marin. id. Mme Desbordes Valmore

5° Chant d'une jeune esclave. id. id.

6° Malheur à moi. id. id.

7° Pour qui te voit béni soit Dieu. id. id.

8° Doux souvenir. id. Brouta.

Douze quadrilles de contredanses composés pour orchestre , et exécutés aux bals de l'hôtel-de-ville de Douai, 1832 et 1833. — Manuscrit.

Six quadrilles, valses et polkas pour piano , à 4 mains, 18341836. — Manuscrit.

Traité de contrepoint et de fugue, 1832. — Manuscrit.

Traité d'Harmonie, 1832. — Manuscrit.

Mémoire sur Hucbald et sur ses traités de musique . suivi de recherches sur la notation et sur'les instruments de musique, avec 21 planches. Paris, Techner, 1841, in-4°, de VIII, et 212 pages. (Tiré à 80 exemplaires).

Ce mémoire a été publié dans les Mémoires de la Société centrale d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai, année 1839-1840, p. 171-394.

Notice sur les collections musicales de la Bibliothèque de Cambrai et des autres villes du département du Nord, in-8°, de 180


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pages de texte et de 40 pages de musique. Paris, 1843. (Tiré à 110 exempl.).

Ce travail a été publié dans les Mémoires de la Société d'Émulation de Cambrai, année 1841, p. 59-236.

Histoire de l'Harmonie au moyen-âge. Paris, 1852, in-4°, de XIII. —374 pages de texte ; 38 planches , fac-simile et XLIV pages de musique.

Cet ouvrage a été couronné par l'Académie des Inscriptions et belles Lettres , en novembre 1852.

Trois chants historiques de la Flandre, avec musique. (Annales du Comité flamand de France, t. I, p. 162-190).

Chants populaires des flamands de France, recueillis et publiés avec les mélodies originales , une traduction française et des notes. Gand, 1856, gr. in-8°, de 419 pages de texte avec planches et musique.

Notice sur un manuscrit musical de la Bibliothèque de St.-Dié. Lille, 1859, in-8° de 20 pages.

Drames liturgiques du moyen-âge. Rennes, 1860, in-4° de 350 pages avec fac-simile.

Messe du XIIIe siècle traduite en notation moderne et précédée d'une introduction. — Paris. 1861, g. in-4°, de 8 pages de texte et de 33 pages de musique avec un fac-simile.

1864. Les harmonistes du XIIe et XIIIe siècles. Lille, in-4°.

1865. — L'art harmonique aux XIIe et XIIIe siècles. Paris, 1865, m-4°, de XII. — 293 pages de texte et de 228 pages de musique ancienne et moderne.

Sources historiques de l'art musical au XIVe siècle. Lille, Lefebvre-Ducrocq, 1869. Cet ouvrage est en quelque sorte le prospectus de l'Art Harmonique au XIVe siècle.

Scriptorum de musica medii oevi nova series a Gerbertina altera. Paris, 1867-1876, 4 vol. in-4°.

Plan ou cadre général d'un projet d'instruction sur la musique. 1857. (Bulletin du Comité de la langue, del'histoire et des arts, année 1857).


— 141 —

Office du sépulcre, selon l'usage de l'abbaye d'Origny-SainteBenoîte ; rapport fait à la section d'archéologie du Comité de la langue, de l'histoire et des arts, le 20 avril 1857. Paris, 1858. (Bulletin du Comtié de la langue , année 1857).

« Orientis partibus » à trois parties, avec fac-simile. Paris, 1857, in-4°, de 7 pages. (Annales archéologiques, de Didron aîné, année 1857).

Essai sur les instruments de musique du moyen-âge. — (Série d'articles publiés dans les Annales archéologiques, de M. Didron, années 1845 à 1858).

Traités inédits sur la musique du moyen-âge.—Lille, 1865, in-4°, de 22 pages. (Annales archéologiques, de Didron , t. XXIV, p. 330).

Chants liturgiques de Thomas à Kempis, avec fac-simile et planches de musique. Gand, 1856, in-8° de 20 peges. (Messager des sciences historiques de Belgique, année 1856).

Chansons religieuses de Théodore de Grüter, moine de Doesbourg, au XVe siècle, avec fac-simile et musique. Amsterdam, 1857. [Dietsche Warande , année 1857).

Chanson du XVe siècle. (Mémoires de la société archéologique de Namur, année 1862).

OEuvres complètes du trouvère Adam de la Halle. Lille, 1872, gr. in-8° de LXXIV. — 440 pages.

Cette publication a été faite sous les auspices et en partie aux frais de la Société des Sciences, Agriculture et Arts de Lille.


— 142 —

II. HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE.

SOCIETE DES SCIENCES DE LILLE.

Essai historique sur le Hoop. (Mémoires, 2e série, t. VIII, p. 185-216).

Discours sur l'archéologie au XIXe siècle, prononcé le 22 décembre 1861, à la séance solennelle de la Société Impériale des Sciences, etc.. de Lille. (Mémoires, 2e série, t. VIII, p. XCIXCVII).

Inventaire analytique et chronologique des archives de la Chambre des Comptes de Lille, publié par les soins et aux frais de la Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, 2 vol. in-4° de 954 pages. .

C'est à l'initiative et en partie aux soins de M. de Coussemaker qu'est due cette importante publication.

COMMISSION HISTORIQUE DU DÉPARTEMENT DU NORD.

Lettres sur l'ancienne abbaye de Bourbourg et sur quelques églises de l'arrondissement de Dunkerque. (Bulletin, t. III, p. 187-200).

Voyage historique de M. Bethmann dans le Nord de la France , traduit de l'Allemand et précédé d'une introduction. (Bulletin, t. III, p. 189-251).

Notice sur la bibliothèque communale de Bourbourg. (Bulletin, t. IV, p. 420-430).


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Quelques épitaphes des églises de Comines, Cambrai, Condé, Esne, Estaires, Halluin, Solre-le-Château et Valenciennes. (Bulletin, t. V, p. 297-341).

Statistique archéologique du Département du Nord : arrondissement de Dunkerque. (Bulletin, t. VI, p. 123-284).

Paroles prononcées sur la tombe de M. le docteur Le Glay, président de la Commission historique. Lille, 1863, in-8° de 4 pages. (Bulletin, t. VII, p. 142).

Statistique archéologique du Département du Nord : arrondissement d'Hazebrouck. (Bulletin, t. VII, p. 142-212).

Note sur les poteries découvertes à Buurbourg et à Cappellebrouck. (Bulletin, t. IX, p. 25-26).

Manuscrit du couvent de Sainte Catherine de Sienne de Douai : notice descriptive. (Bulletin, t. XII, p. 309-397).

Notice nécrologique sur M. Louis Cousin. (Bulletin , t. XII, p. 541-544).

SOCIETE DUNKERQUOISE POUR L'ENCOURAGEMENT DES LETTRES, DES SCIENCES ET DES ARTS.

Discours prononcés comme président de la Société Dunkerquoise. (Mémoire, 1854-1855, p. 9, 39; — 1858-1859, p. 8).

Document inédit pour servir à l'histoire des guerres de Flandre et à celle de la ville et de la châtellenie de Bourbourg au XVIIe siècle. (Mémoires, t. V , p. 166 à 220).

COMITÉ FLAMAND DE FRANCE.

Instructions relatives aux dialectes flamands et à la délimitation du français et du flamand dans le Nord de la France. (Annales , t. II, p. 62-69).

Bibliographie des flamands de France. (Annales, t. II, p. 341373, t. IV, p. 413-448).


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Délimitation du flamand et du français dans le Nord de la France. (Annales, t. III, p. 377-399. — Dunkerque, 1857).

Quelques recherches sur le dialecte flamand de France. (Annales, t. IV, p. 79-131.

Notice sur les archives de l'abbaye de Bourbourg. (Annales, t. IV, p. 257-342).

Vitraux peints et incolores des églises de la Flandre Maritime. (Annales, t. V, p. 104-120).

Keure de Bergues, Bourbourg et Furnes, traduite et annotée. (Annales, t. V, p. 180-228).

Documents relatifs à la Flandre Maritime, extraits du cartulaire de l'abbaye de Watten. (Annales, t. V, p. 297-383).

Notice sur l'abbaye de Ravensberg. (Annales, t. VI, p. 232-282).

Élections aux États-Généraux de 1789 dans la Flandre Maritime. Procès-verbaux, cahiers de doléances et autres documents. (Annales, t. VII, p. 182-318).

Notice sur la Maison des lépreux lez-Bourbourg. Annales, t. VIII, p. 297-343).

Notice sur l'hôpital et couvent Saint Jean à Bourbourg. Annales , t. IX, p. 114-182).

Rapport et dénombrement des villes et châtellenies de Dunkerque, Bourbourg et Warneton. (Annales, t. X, p. 398-455).

Sources du droit public et coutumier de la Flandre Maritime. (Annales, t. XI, p. 183-290; t. XII, p. 137-332).

Notice sur le monastère de Peene, dit la Maison de Paix. (Annales, t. XII, p. 332-359).

Fiefs et fondataires de la Flandre Maritime. (Annales, t. XIII, p. 17).

Une lettre du comte d'Egmont. (Bulletin, t. I, p. 67).

Tableau chronologique et héraldique des bourgmestres de la ville et châtellenies de Bergues depuis l'union en 1586. (Bulletin, t. I, p. 138-142).

Note sur l'église de Millam. (Bulletin, t. I,p. 215-219).


— 145 —

Ancien inventaire de titres relatifs à la ville de Bailleul ; — liste de chartes et titres relatifs à la ville de Bailleul. (Bulletin, t. I, p. 368373, 391-393).

Note sur une signature autographe de Michel de Swaen, poète Dunkerquois. (Bulletin, t. I, p. 399-401).

Fabrication des draps à Cassel et à Saint-Omer au XIVe siècle. (Bulletin, t. II, p. 12-14.

La fête des innocents à l'abbaye de Watten au XIIIe siècle. (Bulletin, t. II, p. 71-72).

Un rayon de ma bibliothèque : étude sur quelques livres anciens de littérature flamande. (Bulletin, t. II, p. 178-192, 205-211).

Épitaphes espagnoles (extraites d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale) (Bulletin, t. II, p. 285-288).

Institution d'une chapelle dans l'église paroissiale de Bourbourg par Robert de Fiennes, connétable de France. (Bulletin, t. II, p. 334-336).

États-Généraux de 1789. Procès-verbaux concernant l'élection des députés et la rédaction des cahiers de doléance par les trois ordres de la Flandre Maritime. (Bulletin, t. II, p. 373-381).

Discours prononcé dans la séance extraordinaire, tenue le 7 juillet 1863, à Cassel, à l'occasion du dixième anniversaire de la fondation du Comité. (Bulletin, t. III, p. 88).

Analectes historiques sur la Flandre Maritime. Extraits de l'inventaire des chartes de la bibliothèque du séminaire épiscopal de Bruges. (Bulletin, t. III, p. 131).

Notes sur des verrières qui existaient autrefois dans les églises de la Flandre Maritime. (Bulletin, t. III, p. 204-233).

Note à propos d'un acte de 1383, relatif à la capitulation de l'armée anglaise, occupant la ville de Bourbourg à cette époque, qui existe aux Archives générales du Royaume à Bruxelles (Bulletin, t. III, P. 372).

Documents historiques relatifs à la ville de Bergues. (Bulletin, t. III, p. 425).

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La musique dans l'église paroissiale de Bourbourg au XVIe siècle. (Bulletin, t. III, p. 455).

État des villes et villages composant la châtellenie de Cassel avant 1789. (Bulletin, t. III, p. 469).

Le couvent des Pères Capucins à Bourbourg. (Bulletin, t. IV,

P.17).

Note sur une communication faite par M. le marquis de GodefroyMénilglaise,

GodefroyMénilglaise, à la transmission de la châtellenie de Bourbourg,

en 1310, par Robert de Bart à Isabeau sa soeur. (Bulletin, t. IV,

p. 71).

Un combat judiciaire à Cassel, en 1396. (Bulletin, t. IV, p. 105).

Franche vérité rétablie dans la châtellenie de Bailleul en 1434. (Bulletin, t. IV, p. 116).

Croix de chanoinesse de l'abbaye de Bourbourg, (Bulletin, t. IV. p. 429).

Bailleul et ses châtelains. (Bulletin, t. IV, p. 429).

Notice sur la Madeleine, maison de lépreux lez Bergues Saint Winoc (Bulletin, t. IV, p. 455).

Documents historiques sur la Flandre Maritime, extraits du grand cartulaire de Saint-Bertin (Bulletin, t. V, p. 61-89, 134-144, 175192, 269-288, 295-336).

Lettre touchant la démolition de Thérouane. (Bulletin, t. V, p. 96).

Le château de Bourbourg : sa démolition en 1528. (Bulletin, t. V, p. 150-155).

Cloches et carillon de Bourbourg. (Bulletin, t. IV, p. 175).

Privilége octroyé par Charles-Quint aux arbalétriers, archers et arquebusiers de Bourbourg, en 1520. (Bulletin, t. V, p. 155-160).

Discours prononcé sur la tombe de M. Desplanque. (Bulletin, t. V, p. 347-350 ; Bulletin de la Commission historique du Nord, t. XII,

P-1).

Liste des sceaux relatifs à la Flandre Maritime. (Bulletin, t. V,

p. 356-377, 442).


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Documents historiques sur la Flandre Maritime. Liste de ceux de la chàtellenie de Cassel qui ont pris le parti de Philippe-le-Bel contre Gui de Dampierre. (Bulletin, t. V, p. 381-384).

Maisons confisquées à Dunkerque après la bataille de Cassel en 1328. (Bulletin, t. V, p. 426-429).

Bataille de Gravelines. 1558 : lettre du Roi à M. de Molembais. (Bulletin, t. V, p. 430-431).

Notice sur l'ancien tabernacle de l'église Saint-Jean-Baptiste à Bourbourg. (Bulletin, t. V, p. 476-480).

Notice sur la seigneurie et famille du Wez, seigneurie située à SaintPierrebrouck. (Bulletin, t. V, p. 487-540).

Château de Bourbourg. (Bulletin, t. VI, p. 36-42).

Relations entre la France et l'Angleterre à la fin du XIVe siècle. (Bulletin, t. VI, p. 43-45).

Nécessité de mettre en état de défense Dunkerque, Gravelines et Bourbourg. — Droits du comte de Flandre sur les dunes. (Bulletin, t. VI, p. 66-89).

Confiscations dans la Flandre Maritime sous Philippe-le-Bel. (Bulletin, t. VI, p. 104-166).

Discours prononcé dans la séance générale tenue par le Comité flamand de France, juin 1873. (Bulletin, t. V, p. 185-192).

Fondation de chapelles et chapellenies dans la Flandre Maritime. (Bulletin, t. VI, p. 461-486).

Analectes historiques sur la Flandre Maritime : 1° Tombeaux de Robert le Frison à Cassel et de Thierry d'Alsace à Watien. (Bulletin, t. II, p. 357-360); 2° Notes extraites d'un manuscrit intitulé : Déclaration généalogique des titres de Philippe III, d'Austriche, roy des Espagnes et des Indes. (Bulletin, t. V, p. 90-95, 101-112) ; 3° Un émissaire de Philippe d'Artevelde dans la Flandre Maritime). T. VI, p. 46-48).


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AUTRES OUVRAGES PUBLIÉS PAR M. DE COUSSEMAKER

Génalogie de la Famille de Coussemaker et ses alliances. Gr. in-4° de 292 pages de texte et 15 planches chromolithographiées. Lille, 1858).

Observations sur la canalisation du Vliet. Lille, 1860, in-8° de 9 pages.

Orfévrerie du XIII siècle. — Châsse et Croix de Bousbecques. — Lille, 1861. In-4° de 23 pages de texte avec 3 planches lithochromées et une gravure.

Troubles religieux du XVIe siècle dans la Flandre Maritime, documents inédits, 1560-1570, avec fac-simile de signatures. (Bruges, 1875-1876, 4 vol. in-4°, 1600 pages avec le portrait de M. Coussemaker) .

Cet ouvrage a été publié sous les auspices et aux frais de la Société d'Emulation, pour l'étude de l'histoire de la Flandre, à Bruges.

OUVRAGES PRÉPARÉS POUR L'IMPRESSION ET RESTÉS A L'ÉTAT DE MANUSCRIT.

L'art harmonique au XIVe siècle.

Histoire des instruments de musique au moyen-âge, in 4° avec planches. (Les planches ont été gravées).

Traités de Theinred et de Jean de Tewkesbury. (Ces deux traités n'ont pu trouver place dans le tome IVe des Scriptores).

Cartulaire de l'abbaye de Bourbourg.

Cartulaire de l'abbaye de Watten

Fiefs et feudataires de la Flandre Maritime de 1390 à 1660, relevés d'après les comptes de baillage de Bailleul, Bergues et Cassel. (Suite du travail dont la première partie a paru dans le tome XIIIe des Annales du Comité flamand de France).

Topographie de la châtellenie de Bourbourg.


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II.

DISCOURS

PRONONCÉS AUX OBSÈQUES DE M. DE COUSSEMAKER.

M. BERGEROT, membre du Conseil général, a prononcé, au nom de ses collègues, les paroles suivantes :

MESSIEURS ,

En l'absence de mon honorable président, je reçois la douloureuse mission d'exprimer, au nom du Conseil et en particulier au nom des Conseillers généraux de l'arrondissement de Dunkerque, de derniers adieux à M. Edmond de Coussemaker, qui faisait partie du Conseil général depuis le 1er Août 1849 et y représentait le canton de Bourbourg.

M. de Coussemaker avait toujours regardé comme un honneur d'y siéger parmi les défenseurs de tous les grands principes sociaux, sans lesquels les sociétés ne peuvent ni prospérer ni vivre. Non content d'être un magistrat intègre et un jurisconsulte distingué, de consacrer à ses études d'histoire, d'archéologie et de philologie flamande, des travaux qui lui avaient valu d'être appelé à siéger parmi les membres correspondants de l'Institut de France et à présider notre Commission historique et plusieurs Sociétés savantes, il était depuis de longues années le défenseur le plus chaleureux et le plus écouté des nombreux intérêts du riche canton de Bourbourg.

Laborieux et dévoué, il étudiait avec ardeur toutes les questions


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qui pouvaient intéresser l'industrie, le commerce et l'agriculture du département du Nord, et apportait dans nos discussions une parole lucide et souvent éloquente.

Nous l'avons vu, quoique souffrant et fatigué, accepter, dans ses derniers jours, les fonctions de maire de Bourbourg, sa ville d'adoption, et cumuler ainsi un ensemble de travaux qui auraient pu fatiguer des intelligences moins vastes et des coeurs moins courageux.

Il nous laisse un grand exemple de dévouement à ses devoirs, à la science, à son pays, et il emporte nos plus sympathiques regrets, ainsi que ceux de ses nombreux amis du canton de Bourbourg, où sa mémoire sera toujours vénérée.

M. VAN HENDE, président de la Société Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, a prononcé au nom de cette Société le discours qui suit :

MESSIEURS,

La Société des Sciences vient de faire la perte la plus cruelle. Son nouveau président, à peine installé dans ses fonctions, doit être l'interprète de votre douleur, et vous comprendrez l'émotion d'un collègue qui, depuis quinze ans, vénère en M. de Coussemaker le président de la Commission du Musée d'archéologie et assiste, sous sa direction, aux séances de la Commission historique du département.

Nos profonds regrets. Messieurs vous le savez, trouvent de l'écho dans le monde savant tout entier, frappé de ce coup imprévu.

M. Edmond de Coussemaker, né à Bailleul en 1805, et destiné par sa naissance à l'étude du droit et à la carrière de la magistrature, a consacré la majeure partie de ses loisirs à la musique et à son histoire. Les aptitudes précoces qu'il montra pour cet art lui permirent d'exceller dans le jeu de plusieurs instruments ; mais son goût le portait vers le chant, et, pendant qu'il suivait à Paris les cours de la Faculté de droit, son éducation musicale le fit admettre avec distinction dans les


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salons de Mmes les comtesses Merlin, de Sparre et Meroni, où se pressaient les amateurs et les artistes en renom. De retour à Douai, poury faire son stage d'avocat, il y étudia le contre-point et composa diverses oeuvres parmi lesquelles figurent des mélodies qui ont paru à Lille. Ce fut alors qu'il entra dans l'administration judiciaire. Après avoir été successivement suppléant de justice de paix à Bailleul, juge de paix à Bergues, juge aux tribunaux d'Hazebrouck et de Dunkerque, il fut appelé au tribunal civil de Lille en 1858.

Dans l'intervalle, ses premières publications littéraires lui avaient ouvert les portes de plusieurs sociétés savantes, lorsque son Histoire de l'Harmonie au moyen-âge lui valut une médaille de l'Institut et bientôt après le titre de Membre correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Ce travail contenait le germe de toutes les publications d'archéologie musicale qui l'ont suivi. Les trois premiers volumes des Scriptores de musica, publication qui renferme un fonds inépuisable de renseignements, suivirent un vaste traité : l'Art harmonique aux XIle, XIIle, XIVe siècles, où l'auteur, théoricien consommé, a traité à fond, d'une manière magistrale, la notation, la mesure, le rythme et l'harmonie au moyen-âge. L'importance de ses découvertes l'a rendu le maître incontesté d'un domaine qu'il a conquis au prix de ses labeurs ; et je ne puis mieux rappeler le talent dont il fit preuve, qu'en citant les paroles de l'éminent critique M. Fiorentino, au sujet de cet ouvrage :

« M. de Coussemaker est un homme d'une érudition profonde, d'un » esprit subtil et délié, d'un jugement droit et sain, ne procédant que » par la logique la plus sévère et ne cédant jamais ni aux séduc» tions du paradoxe, ni aux entraînements de l'esprit de système. Il » réunit l'imagination et le goût d'un artiste à la science d'un maître » et à la patience d'un bénédictin. »

Tel il est dans ses oeuvres, tel il s'est montré dans ses relations, et sa réputation a grandi rapidement. La société des Sciences lui avait décerné en 1848 le diplôme de membre correspondant : il avait reçu les deux décorations de la Légion-d'Honneur et de Saint-Grégoirele-Grand, et faisait déjà partie de plus de vingt-cinq sociétés savantes


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de la France et de l'étranger, lorsque six mois après son arrivée à Lille, il devint Membre résidant de la nôtre.

Appelé à la vice-présidence aux premières élections, il se voyait l'année suivante, à deux jours d'intervalle, chevalier de l'Ordre de Léopold et notre Président. En cette qualité, il a prononcé à la séance solennelle un discours sur l'Archéologie au XIXe siècle, en même temps qu'il inaugurait parmi nous la réunion intime et cordiale où chaque année nous resserrons, comme dans une fête de famille, nos amitiés anciennes et nouvelles.

Depuis lors les honneurs n'ont cessé de s'accumuler sur sa tête, justifiés par les nouvelles productions qui se sont succédé sans relâche, notamment les Drames liturgiques du moyen-âge et les Chants populaires des flamands de France, qui ont mis en relief l'étroite affinité philologique et ethnographique des Flamands de France avec les peuples germanico-scandinaves ; et cependant ce n'est là qu'une partie de ses travaux. Les Annales du Comité flamand, qu'il a fondé et présidé depuis sa création, sont remplies de documents précieux pour l'histoire de la Flandre maritime, qu'il puisait dans les archives politiques et dans sa riche bibliothèque.

Je dois renoncer, Messieurs, à faire l'énumération des corps savants qui, de Bruxelles à Rome, de Londres à Saint-Pétersbourg et à Vienne, ont tenu à honneur de l'inscrire parmi leurs membres correspondants, comme à parler de sa bibliothèque musicale, la plus importante et la plus précieuse qu'ait jamais possédée un particulier, et peu connue parce que M. de Coussemaker était modeste. Malgré sa correspondance étendue, malgré le temps qu'il donnait aux devoirs de sa profession et aux services qu'il ne cessait de rendre au canton de Bourbourg, malgré les importants travaux auxquels il s'est livré durant sa longue carrière, sa profonde connaissance des hommes le faisait diriger avec sagesse les commissions qu'il présidait, et entretenir avec ses collègues des rapports empreints d'affabilité, de franchise et de cordialité.

Au moment où il mettait la dernière main à deux ouvrages de longue haleine, la mort est venue l'arrêter. Il avait près de lui la digne


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compagne dont le tendre dévouement partageait son goût pour les recherches historiques : il est resté calme, et sa fin chrétienne a couronné dignement une vie consacrée au culte de la justice et à la glorification de l'Art, dans la recherche du Beau et du Vrai.

M. l'abbé DEHAISNES, archiviste du département du Nord, a prononcé les paroles qui suivent :

MESSIEURS,

Un cercueil présente, surtout pour le prêtre, un caractère pieux et sacré. Aussi, en face des restes mortels de M. Edmond de Coussemaker, c'est au point de vue religieux et chrétien que je voudrais rappeler, en quelques paroles, les travaux, la vie, la mort de l'éminent érudit que viennent de perdre nos sociétés savantes, notre contrée et la science.

Elevé dans une famille pieuse, M. de Coussemaker, en s'occupant, jeune encore, de l'histoire de l'art musical, comprit de lui-même, sans avoir été précédé dans cette voie par aucun écrivain français de notre siècle, l'importance et l'intérêt de la musique religieuse au moyenâge.

Il débuta en étudiant un traité écrit par un moine du neuvième siècle, et suivit à travers les âges le développement de l'art musical chrétien en des centaines de manuscrits conservés dans toutes les bibliothèques de la Flandre, et dans celles de Londres, de Paris, de Montpellier, de Milan, de Venise, de Florence et de Rome.

Ayant contribué à faire connaître le mystère de la notation des neumes, ces hiéroglyphes musicaux, il fit apprécier par l'Europe savante, attentive à ses écrits, la simple et longue harmonie du plainchant, « cette musique divine, composée, ainsi qu'il le disait, de mélodies aussi limpides que belles, qui fut recommandé par Charlemagne, qui fut enseignée par saint Grégoire-le-Grand et saint Amboise, qui fit verser des larmes à saint Augustin dans la cathédrale de Milan ».


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L'étude d'un art qui inspire trop souvent des goûts frivoles, l'amena ainsi à ouvrir à la science une voie inexplorée et à faire mieux comprendre le grand caractère du moyen-âge, époque importante et curieuse que dédaignent ceux-là seuls qui ne la connaissent pas.

Cette époque chrétienne, M. de Coussemaker l'étudia aussi dans ses ouvrages sur le droit coutumier, l'histoire, l'archéologie et les arts. Ce sont les siècles de foi et leurs établissements religieux, qu'il a plus particulièrement fait connaître, dans les nombreux écrits sortis de sa plume durant une période de plus de quarante ans de travaux continus.

Aucun de ceux qui ont été mêlés à sa vie intellectuelle ne peut ignorer qu'il a consacré les dernières années de son existence à l'Histoire des troubles religieux dans la Flandre au seizième siècle, oeuvre d'un chrétien non moins que d'un savant, dans laquelle il a établi, par d'inombrables documents, que le protestantisme a été, le plus souvent, en notre contrée perturbateur et persécuteur.

Cet immense labeur l'avait continuellement préoccupé pendant deux à trois ans; il s'y était livré avec l'ardeur et l'opiniâtreté qu'il apportait à tous ses travaux. Il répétait il y a quelques jours : « Bientôt, je pourrai dire exegi monumentum. " Oui, son oeuvre était presque achevée. Mais ses forces étaient épuisées : il s'alita pour ne plus se relever.

Sa mort fut, comme sa vie, celle d'un chrétien. Je n'oublierai jamais l'heure où lui furent administrés les derniers Sacrements. Ses mains jointes avec une pieuse ardeur, ses yeux tournés vers le Dieu qu'appelaient ses désirs, sa figure empreinte de la sévère beauté qui caractérise la mort, tout révélait une foi profonde, une ardente piété. Quand il eut reçu son Dieu, il déclara qu'il voulait rester seul pour se recueillir dans une suprême adoration. Quelques heures après il s'éteignait doucement, au milieu des larmes de ses enfants et de celle qui lui avait consacré et donné toute sa vie....

Il laissait comme magistrat un renom de science et d'inflexible énergie, comme homme public le souvenir d'innombrables services rendus au département et à sa ville d'adoption, comme savant de


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nouveaux sillons ouverts dans le domaine intellectuel et des oeuvres qui ne périront pas, comme chrétien des exemples dont profiteront ceux qui l'ont connu et dont il sera, nous le demandons au Seigneur, récompensé dans le séjour éternel.

M. BONVARLET, secrétaire du Comité flamand, a prononcé, au nom de ce Comité et de la Société Dunkerquoise, l'allocution qui suit :

MESSIEURS,

Appelé par la bienveillante initiative de mes collègues à les représenter pendant cette douloureuse cérémonie, je ne chercherai pas à m'arrêter, dans cette courte allocution, sur les mérites divers et pour ainsi dire opposés de l'homme distingué, de l'homme bon et excellent que le pays vient de perdre. Je ne tiendrait pas davantage à offrir à vos regards le tableau de cette existence, si utilement, si complètement remplie. D'autres ne failliront pas à la tâche ; mon rôle à moi sera plus modeste. Interprète auprès de vous de la société Dunkerquoise, dont notre cher défunt fut plusieurs fois le chef autorisé, du Comité Flamand de France surtout, dont il fut le principal fondateur, et dont il demeura constamment le Président, je me bornerai à vous faire entendre la vive expression de nos regrets.

Surpris comme la plupart d'entre vous, Messieurs, par le coup inopiné qui nous frappe, je me sens mal préparé à vous parler des oeuvres de prédilection d'Edmond de Coussemaker ; mais je sais qu'en venant vous entretenir de lui, je puis compter sur toute votre indulgence. Ne sommes-nous pas sur cette noble terre de Flandre, dont il s'est complu à faire revivre les grands souvenirs et dont il était l'un des plus dignes enfants ?

Au milieu des défaillances de tout genre qui affligent notre époque et qui tendent à effacer partout jusqu'à la dernière trace des traditions locales, un certain nombre d'hommes d'élite, parmi lesquels de Coussemaker brillait au premier rang, se sont efforcés de


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réagir contre d'aussi fatales tendances. Par sa fidélité au culte du passé, par sa persistance à conserver l'usage de sa vieille langue, notre contrée s'est trouvée toute préparée pour subir avec fruit l'impulsion du vaillant esprit, de la vigoureuse intelligence, qui organisa, il y a bientôt vingt-cinq ans, le Comité Flamand de France.

Personnellement associé depuis longtemps au but ardemment poursuivi par notre cher et regretté de Coussemaker, j'aurais mauvaise grâce à vous parler avec détails des nombreux travaux littéraires qu'il avait entrepris en dernier lieu et qui viennent d'être si fatalement interrompus. Un de nos amis communs, Alexandre Desplanque, qui, jeune encore, a précédé dans la tombe celui que nous pleurons aujourd'hui, a d'ailleurs consacré au défunt une remarquable étude qui servira de départ à toute biographie de notre célèbre compatriote. Je ne puis cependant m'empêcher de vous rappeler les notices aussi nombreuses que substantielles dont de Coussemaker a rempli les Annales et le Bulletin du Comité Flamand : archéologie, paléographie, beaux-arts, philologie, linguistique, tout a été pour lui le prétexte ou le cadre de travaux destinés à la glorification de notre terre natale. Je ne dois pas oublier de mentionner aussi son Recueil de chants populaires ; il restera comme l'un des plus curieux monuments littéraires de la Flandre et il ne sera pas l'un des moindres titres de notre bien-aimé défunt à la constante gratitude des érudits.

Et ses savantes recherches sur le droit public et coutumier dans Flandre Maritime et sur la féodalité, qui voudra se charger de les terminer? Qui pourrait d'ailleurs aborder avec cet amour profond de la vérité, avec cette rectitude de jugement et cette solidité de raisonnement qui constituaient une des faces les plus saillantes de la physionomie littéraire de notre vénéré ami, la solution des grands problèmes de notre histoire, la discussion des phénomèmes sociaux et politiques entrevus dans l'étude de notre passé ?

Et ce cartulaire de l'abbaye de Bourbourg, il en avait reconstitué


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les éléments avec une passion toute bénédictine et avec la libéralité que lui permettait une grande fortune. Qui songera désormais à en entreprendre la publication ? Et cette magnifique collection de documents relatifs à la période aiguë de nos troubles religieux du XVIe siècle, de Coussemaker la regardait pour ainsi dire comme le couronnement de sa laborieuse carrière et la croyait à bon droit destinée à modifier de fond en comble les jugements portés sur cette époque mémorable par l'ignorance et l'esprit de parti. Qui sera appelé à compléter cette grande oeuvre entreprise par la Société d'Émulation de Bruges ?

Notre bien aimé compatriote est allé recevoir dans un monde meilleur la récompense de tant et de si utiles travaux. Groupés autour du souvenir de leur regretté Président qui avait adopté cette belle devise : Deo et Labore, les membres du Comité Flamand de France poursuivront avec tenacité la construction de l'édifice qu'ils élèvent à leur pays. L'Union fait la force. Cette maxime que j'emprunte à une nation voisine et amie n'est-elle pas l'accompagnement nécessaire de notre propre symbole, du crédo littéraire et scientifique de de Coussemaker Moedertael en Vaderland ?

M. DE MEUNYNCK, ancien maire de Bourbourg, a prononcé le discours qui suit :

MESSIEURS,

Une voix plus autorisée que la nôtre vient de rendre un juste hommage aux travaux d'érudition qui assignent à M. de Coussemaker une place éminente dans le monde savant.

Nous, nous n'avons pas à nous étendre sur cette partie si belle de la carrière de celui dont nous déplorons aujourd'hui la perte ; mais nous nous sommes imposé la tâche et le devoir de rappeler, devant cette tombe entr'ouverte, les services que M. de Coussemaker a rendus au pays comme représentant du canton de Bour-


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bourg au Conseil général, où il siégea sans interruption pendant vingt-sept ans.

Il était à peine arrivé au Conseil départemental que la question de la dérivation de la navigation, question vitale au point de vue des intérêts de Bourbourg, se produisit; il la combattit aussitôt de toute son énergie, à chaque session nouvelle, il l'attaqua avec des arguments nouveaux, et c'est à cette résistance que l'on dut d'abord l'ajournement de ce désastreux projet qui devait enlever à Bourbourg son canal de grande navigation et porter la perturbation dans le système de dessèchement et d'irrigation du pays, jusqu'à ce qu'enfin les ingénieurs adoptèrent la combinaison qui satisfit tous les intérêts engagés dans cette question si longtemps débattue.

La vicinalité, qui intéresse à un si haut degré l'agriculture, fut toujours l'objet de ses plus vives préoccupations. Par ses lumineux rapports et ses instances réitérées, il parvint à obtenir le classement au rang de chemins de grande communication de plusieurs chemins vicinaux ordinaires qui étaient une lourde charge pour les communes ; mais ce fut surtout lors de l'application de la loi de 1868, qui dota le département de 2,300 kilomètres de nouveaux chemins, qu'il rendit le service le plus signalé.

La part assignée au canton dans cette vaste entreprise n'était pas en rapport avec l'étendue de son territoire. Par son insistance, par ses démarches près des maires qui résistaient à des mesures difficiles à comprendre au premier aspect, il parvint à obtenir une nouvelle répartition pour plus du double de l'affectation première du canton ; si donc aujourd'hui nos communes sont sillonnées de chemins empierrés qui sont venus prendre la place des voies de terre le plus souvent impraticables, ne serait-ce pas une injustice de ne pas rattacher à ce grand bienfait le nom de M. de Coussemaker?

Partisan de toutes les idées de véritable progrès, M. de Coussemaker associa ses efforts à ceux de l'administration municipale pour l'obtention d'un chemin de fer. Sa persistance et son concours le plus actif nous étaient acquis dans cette importance question, et on peut dire qu'il contribua efficacement à doter la contrée de la double voie


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ferrée qui, dans un prochain avenir, exercera une influence notable sur le développement des affaires commerciales et industrielles et sur la prospérité du marché de Bourbourg.

Nous pourrions nous étendre encore longuement sur l'activité et le dévouement que M. de Coussemaker n'a cessé de déployer dans l'accomplissement du mandat que les électeurs lui ont si souvent renouvelé ; mais nous tenons à dire quelques mots de sa sollicitude pour les intérêts privés. Combien de familles n'a-t-il pas obligées ? Ce ne fut jamais en vain qu'on invoqua son appui ; aucune démarche, aucune sollicitation ne lui coûtait lorsqu'il s'agissait de rendre service; il était comme une Providence pour ceux qui étaient dans la peine ou qui réclamaient de l'administration supérieure une juste et tardive réparation. On allait en toute confiance vers lui ; car on pouvait compter sur un accueil bienveillant, sur des paroles d'espoir et sur des promesses qu'il ne faisait jamais en vain.

Bourbourg n'était pas seulement sa ville d'adoption, mais on peut dire sa ville de prédilection. Aussi, dans ces derniers temps, a-t-il voulu, malgré des fatigues amenées par l'âge et le travail et qui lui commandaient le repos, lui donner un dernier témoignage d'affection en se chargeant du fardeau de l'administration municipale. Le temps seul lui a manqué pour rendre ces fonctions aussi fructueuses qu'on pouvait l'attendre de son zèle et de sa passion du bien. La ville devra néanmoins à son administration l'ouverture d'une nouvelle entrée, conséquence du maintien de la grande navigation sur le canal de Bourbourg, et qui, en même temps qu'elle facilitera l'accès de ses marchés, donnera le mouvement et la vie à tout un quartier jusqu'ici déshérité.

La Société d'Agriculture avait aussi trouvé en lui un Président animé du désir de la guider dans la voie du progrès. Il en a donné une preuve irrécusable en prenant l'initiative de ce beau concours de moissonneuses, de faucheuses et d'autres instruments aratoires, qui a été d'un si utile enseignement et par l'organisation de la brillante exposition de produits agricoles et horticoles dont tout ce grand centre conservera longtemps le souvenir.


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Tels sont, à grands traits, les principaux actes de la vie publique de l'homme éminent que nos regrets accompagnent à sa dernière demeure.

Dans ce moment suprême de séparation, recevez, M. de Coussemaker, tous mes remerciements pour votre longue et si utile collaboration; bien souvent vous nous avez aidé de vos conseils qui étaient ceux d'un ami sincère et dévoué.

Personne n'a mieux connu que nous les sentiments qui vous animaient pour la population de ce canton, dont pendant un si grand nombre d'années vous avez chaleureusement défendu les intérêts ; aussi, sommes-nous sûr d'en être l'interprète en venant déposer sur celte tombe l'expression de toute sa reconnaissance.


RECHERCHES-SUR LES SIRES DE COMINES

PAR M. TH. LEURIDAN,

Membre Titulaire, à Roubaix.

I.

MAISON DE COMINES.

UN SEIGNEUR DE COMINES AU Xe SIÈCLE. - PERSONNAGES

DU NOM DE COMINES.

— ROBERT, BULCHARD ET WALKER DE COMINES.

La première mention d'un seigneur de Comines se rencontre dans la Flandria illustrata de Sanderus (1). Il faut savoir, dit cet auteur, que la seigneurie de Zantvoorde appartint d'abord aux seigneurs de Comines dont l'un, vers l'an 990 , donna sa fille en mariage, avec cette terre, à Georges d'Escornaix qui, de cette union, eut une fille unique nommée Alice, laquelle épousa Guillaume de La Vichte, vicomte d'Erbodeghem, seigneur de Cruyshautem, de Machelen, de Lokeren, etc.

Au bas d'une charte de 1047 , donnée par Carpentier dans son Histoire de Cambray, un Alard de Comines figure parmi les

(1) T. II, lit. VI, p. 379 Res sacras Iprenses, art. Santvoorde.

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témoins (1); mais j'ai négligé cette charte dépourvue de toute authenticité.

Parmi les vaillants hommes d'armes que Guillaume de Normandie appela de la Flandre, en 1066, pour l'aider à faire la conquête de l'Angleterre, on cite Robert de Comines que le docteur-historien John Lingard appelle Robert de Cumin. La troisième année de son règne , le roi Guillaume donna le comté de Durham à Robert qui, avec six ou sept cents chevaux , se hâta d'en prendre possession. Sur la rive gauche de la Tees, il rencontra Egelwin, évêque de Durham, qui l'informa que les habitants avaient juré de conserver leur indépendance ou de périr dans leur entreprise, et lui conseilla de ne pas s'exposer, avec une si petite escorte , au ressentiment d'un peuple brave et exaspéré. Cette exhortation fut reçue avec mépris ; Comines entra dans Durham , s'empara du palais épiscopal et abandonna les maisons des citoyens à la rapacité de ses soldats. Pendant la nuit, les Anglais réunirent une force considérable et, au point du jour, ils entrèrent dans la ville (29 janvier 1069).

Les Normands, épuisés par la fatigue de leur marche et la débauche de la dernière nuit tombèrent pour la plupart, sans résistance, victimes de la fureur de leurs ennemis ; le reste se retira précipitamment près du chef, au palais de l'évêque. Pendant quelque temps, ils arrêtèrent et combattirent aux portes et aux fenêtres ceux qui les poursuivaient ; mais bientôt le palais fut embrasé, et Comines, avec ses compagnons, périt dans les flammes. Deux d'entre eux seulement échappèrent au massacre (2).

Ce récit diffère un peu de celui d'Orderic Vital, qui ne parle ni

(1) Preuves , p. 6.

(2) Histoire d'Angleterre , traduction du baron de Roujoux , t. II, p. 33. — Cf. Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, t. I, p. 261 et 268 Voir dans le Messager des Sciences historiques de Belgique , 1869 , l'Histoire des relations politiques entre la Flandre et l'Angleterre au moyen-Age, par Emile Varenbergh qui cite Hoveden, p. 451.


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du mépris de Robert de Comines pour l'avis de l'évêque de Durham, ni du pillage par ses soldats d'une ville qui devenait son domaine et le prix de ses services ; il y serait entré, au contraire, en toute confiance. Robert n'y périt pas moins avec tous les siens (1).

S'il faut en croire la généalogie de la Maison de Goethals (2), Robert n'était pas seul de sa famille dans cette expédition en Angleterre. Un sien parent l'accompagnait : c'était Bauduin de Mude, fils d'Arnoud II et de Jeanne de Comines. Arnoud Bonicolli, sire de Mude, serait cité parmi les seigneurs qui prirent part à la guerre de Treize ans , soutenue par le comte de Flandre et le duc de Lothier contre l'empereur Henri III et terminée par le traité de Cologne, en 1057, Il serait mentionné, comme témoin, dans une charte de donation faite par le châtelain de Gand à l'abbaye de Saint-Pierre, en 1065(3). Jeanne de Comines lui aurait donné trois fils : Bauduin, que je viens de citer ; Gerem Bonicolli, sous-prieur de l'abbaye de Saint-Bavon, mort en 1107 , et Jean Bonicolli, qui se serait fixé à Courtrai et dont le fils Juste, célèbre par le duel qu'il soutint à Ypres, en 1116, ayant pour champion Bauduin à la Hache , aurait pris le nom de Goethals. — Mais j'aurais désiré , pour cette note, une autre garantie qu'un dire de généalogiste.

Suivant Carpentier, un Lambert, sire de Comines, aurait été le père de Burchard ou Bouchard de Comines (4), qui, en l'an 1083, souscrivit une charte de Gérard, évêque de Cambrai, donnant des biens à l'abbaye qu'il avait tranférée de Tron(1)

Tron(1) Guizot, t. XXVI, p. 178.

(2) Poplimont, La Belgique héraldique, t. V, page 38-40.

(3) A cette date, on ne trouve point de charte de donation du châtelain de Gand ni dans Du Chesne, Preuves de la maison de Gand , ni dans Van Lokeren Chartes de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand.

(4) Histoire de Cambrai, p. 414.


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chiennes à Grammont (1). En 1085, Burchard de Comines suivit Robert le Frison, se dirigeant vers la Syrie. Il revint de ce pèlerinage et, en 1096, accompagna Robert de Jérusalem à la première croisade!2). Carpentier, parlant d'après Gélic, dit que Burchard , sire de Comines , avant de prendre les armes contre les infidèles , sous Godefroid de Bouillon, distribua une bonne partie de ses biens aux églises de Lille, de Tournai, de Douai, de Marchiennes et de Cambrai. A celle-ci, il céda le droit qu'il avait sur quelques héritages au village de Boiry-Notre-Dame. L'historien de Cambrai ajoute qu'une des filles de Burchard, nommée Ermengarde, fut conjointe à Aldon de Beaurevoir, lequel, par un acte daté de Comines même en 1161, donna des terres à l'abbaye de SaintAndré à Câteau-Cambrésis, du consentement de sa femme, de Burchard et de Bauduin , ses fils (3).

Comme contemporain, on rencontre Walker de Comines, témoin d'une charte de Robert-le-Jeune, marquis des Flamands, qui, sur le point de partir pour la croisade, en 1096, donna à l'église de Saint-Pierre de Lille le bodium de Lesquin (4).

Je ne sais sur quel fondement Jacques Le Groux dit que Lambert de Guînes, premier évêque du siége restauré d'Arras, élu en 1093 et mort en 1115, était sorti de l'illustre famille des seigneurs de Comines (5). Le Groux confond l'évêque avec Lambert de Comines, l'un des chanoines de la collégiale de Saint-Pierre de Lille qui assistèrent, comme députés de cette église, à l'élection de 1093(6). Buzelin donne ce Lambert de Comines, sorti de

(1) Miraeus, t. III, p. 18. s. Bochardi de Commines.

(2) Meyer, Ann. lib. IV.

(3) Histoire de Cambrai, t. II, p. 414 et preuves, p. 84.

(4) Miraeus, 111 , 665. Walkerus de Cumines.

(5) La Flandre gallicane , ms. art. Comines.

(6) « Quatenus ad hanc electionem, tres vel quatuor ex fratribus vestris , qui nobis lanto operi, cooperante Spiritu Sancto, consilium et auxilium subministrent, dignemini transmittere. Inter quos propulsa omni occasione dominum Claremboldum, dominum cantorem Lambertum (Guisnensem), alium quoque Lambertum de Comines mittere elaborate. » (Buzelin, Gallo-Flandria, p. 22).


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la noble famille de ce nom , comme une des lumières de l'église de Lille (1). C'est aux sollicitations de Lambert de Comines, son ancien confrère, que le nouvel évêque d'Arras donna à l'église de Saint-Pierre de Lille l'autel de Monchaux , en 1111(2).

Je note pour mémoire que les Délices des Pays-Bas font un seigneur de Comines et de Warneton du bienheureux Jean , chanoine de Saint-Pierre de Lille, puis religieux du Mont-Saint-ÉIoi, archidiacre d'Arras et enfin évêque de Térouane, mort en 1130 (3). C'est sans plus de fondement qu'on le dit issu de la maison de Comines.

De ce qui précède où j'ai rapporté, sans critique comme sans garantie, tout ce que mes recherches m'ont fourni, trois noms seraient à retenir pour la filiation des seigneurs de Comines : C'est d'abord celui de Robert, mais rien n'indique que ce soldat de fortune ait été seigneur de Comines ; ce sont, ensuite, ceux de Burchard et de Walker cités dans des chartes non suspectes, le premier en 1083, le second en 1096 ; mais quels liens unissaient ces deux personnages ? Ont-ils été l'un et l'autre seigneurs de Comines et dans quel ordre ? L'un d'eux est-il le père de Bauduin qui va suivre et qui, en 1138, avait pour frère Guillaume et pour oncle Syger? Ce sont là autant de questions que, pour le moment, je renonce à résoudre.

(1) Ibid. p. 23. « Nonparum luminis Insuloe sparsit Lambertus ille Cominoeus. »

(2) Miraeus, 1, 310. « Pro tua etiam, dilecte in Christo frater, Lamberte de Comines, et quorumdam fratrum nostrorum interventione, concedo ecclesioe B. Petri de Insula, altare de Moncellis. »

(3) T. III, p. 133


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BAUDUIN Ier. 1129-1163.

Un acte de 1129, cité par Du Chesne, dans son Histoire de la Maison de Gand, a pour témoin B. de Comminiis (1). B peut être l'initiale du nom de Burchard ; mais si le lecteur aime mieux voir ici, comme je suis porté à y voir moi-même, un Bauduin de Comines, il peut l'identifier avec notre Bauduin Ier.

En 1138, Thierri d'Alsace, comte de Flandre, consent à l'échange de terres dépendantes de son fief, fait entre les religieux de Bas-Warneton et Bauduin de Comines. L'acte, passé à Ypres, a pour témoins : Guillaume, frère de Bauduin de Comines ; Syger, son oncle ; Gommar de Quesnoy, Bauduin de la Lys (de Leia); Hugues et Evrard de la Lys, frères; Lambert de Wastine et autres (2).

Ce Bauduin figure comme témoin dans les actes du comte Thierri, de 1139 à 1151 (3). Il assiste , en 1154, Jean de Brimeu , donnant des biens à l'abbaye de Saint-Aubert de Cambrai, pour la fondation d'une chapelle , et, en 1159 , Walter, sire d'Halluin , cédant à la même abbaye la dîme d'Iwuy (4). La création de la paroisse de Reninghelst en 1161, par le comte Thierri et Philippe, son fils, eut aussi pour témoin Bauduin de Comines(5). Enfin, un acte de l'abbaye de Marchiennes, en 1163, est souscrit par Whillelmus et Balduinus de Comines (6).

(1) P. 14. Preuves.

(2) D'Hoop. Chartes du Prieuré de Poperinghe, N° 14

(3) Charte d'Anchin , N° 41 ; ann. 1139. — Chambre des comptes, Inventaire Godefroy, N°66; ann. 1146. — Cartulaire d'Hasnon, f° 75 ; ann. 1149. — Malbrancq , De Morinis , t. III , p. 714 ; ann. 1151.

(4) Carpentier , Histoire de Cambray preuves , p. 83.

5) Inventaire Godefroy , N° 80.

6) Cartulaire, p. 118


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BAUDUIN II ET ALIX DE BAILLEUL. — 1180

La chronique de Lambert d'Ardre, éditée par notre savant confrère M. le Marquis de Godefroy-Ménilglaise, rapportant la postérité de Guillaume II, châtelain de Saint-Omer, et de Mélisende de Picquigny, dit que leur seconde fille, appelée Euphémie, fut mariée à Bauduin, seigneur de Bailleul, qui d'elle eut deux fils : Gérard et Hoston de Bailleul, et aussi quatre filles dont la première se nommait Alix de Comines (1), c'est-à-dire Alix de Bailleul, femme du seigneur de Comines(2).

D'après les dates (3), Alix a été l'épouse d'un seigneur de Comines, qui se place avant Bauduin III, dont la femme se nommait Béatrix. Si j'avais tant soit peu de confiance en Carpentier, je retrouverais ce seigneur dans le « Bauduin, seigneur de » Commines, qui, environ l'an 1180 , séjourna quelques années à » Cambray, pour y jouir de la présence et de la conversation de » son cousin Roger de Wavrin , évesque de Cambrai. » — « J'ai » veu, ajoute Carpentier, une charte de ce seigneur, par laquelle » il prend la qualité d'avoué et de défenseur de l'abbaye de Saint» Aubert (4). »

Cette alliance de la maison de Comines avec celle de Bailleul, serait-elle restée dans les armoiries des seigneurs de Comines? de Bailleul portait de gueules à la croix de Vair (5), et cet écusson chargeait en coeur les armes des Comines. On a vu souvent des fils ajouter au blason de leur famille les armes de leur mère.

(1) Chap. XLVI.

(2) Du Chesne, Maison de Gand , p. 54.

(3) On rencontre les oncles d'Alix dans les actes de 1141 à 1118 , et Guillaume IV, châtelain de Saint-Omer , cousin germain de ladite Alix , appartenant par conséquent à la même génération , s'est marié vers 1111. (A Giry , les châtelains de Saint-Omer, p. 8,)

(4) Histoire de Cambray, p. 414.

(5) Statistique archéologique du département du Nord.


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On me communique une note assez singulière extraite des Annales militaires d'Ypres, de Vereecke : " Le 20 juin 1179, » Philippe d'Alsace, à son retour de la Terre-Sainte, dota la » ville d'Ypres des armoiries qu'il avait enlevées au sultan » Nobilion : elles consistaient en une croix de Lorraine rouge et » un lion noir portant une colonne. Bauduin de Comines y ajouta » la croix inférieure ornée de clochettes (croix de vair) comme » blason des anciens vicomtes d'Ypres. Ce sont encore aujourd'hui » les armoiries de la ville d'Ypres. »

Que vient faire, dans les armoiries d'Ypres, un Bauduin de Comines après 1179? L'écu de gueules, à la croix de vair, peut avoir été introduit dans les armoiries d'Ypres par les châtelains de la maison de Bailleul, comme il a pu aussi être introduit dans celles des seigneurs de Comines par suite de l'alliance de Bauduin II avec Alix de Bailleul ; mais je ne sache pas qu'aucun Bauduin de Comines , ni notre Bauduin II, ni l'un de ses successeurs , ait jamais été châtelain ou vicomte d'Ypres, à moins qu'on ne tienne à perpétuer l'erreur de Lambin, qui a confondu, comme on le verra , Bauduin de Comines , châtelain d'Aire, époux de Gertrude, avec Bauduin d'Aire , époux de Marguerite, châtelaine de Bailleul et d'Ypres.

En 1180, Bauduin de Comines est témoin dans un diplôme du comte Philippe d'Alsace qui confirme les donations de ses prédécesseurs et donne lui-même, à l'abbaye de Notre-Dame de Vormezeele, quelques mesures de terre sises à Houthem , près de l'aqueduc de Sibald (1).

BAUDUIN III. — BÉATRIX. — MATHILDE DE HOUDAIN. —

1187-1218.

Bauduin, 3e du nom , sire de Comines, eut des contestations

(1) Cartulaire de l'abbaye de Vormeseele. (Vormezeele).


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avec l'abbaye de Saint-Bertin au sujet d'une terre appelée Obstal, située à Bas-Warneton ; la transaction qui intervint fut confirmée par Philippe , comte de Flandre et de Vermandois , dans un acte sans date, mais dont il est possible de circonscrire l'âge. L'accord fait à Bas-Warneton d'abord, en présence des échevins, des hommes de Bauduin : Guillaume de Fleneka , Guillaume de Ham, Gommar de Houdhem, Durstein de Comines et quelques paysans, est renouvelé à Comines du consentement de l'épouse et des héritiers de Bauduin ; puis celui-ci se rend à Lille près de la reine Mathilde au temps où le comte Philippe était en expédition, et là reconnaît ce qui a été fait en présence de témoins, tant clercs que laïcs. Philippe ayant épousé la reine Mathilde en 1184, et étant parti en Palestine en 1190, c'est dans l'intervalle qu'il a confirmé l'accord entre Bauduin de Comines et les religieux résidant à Bas-Warnetotr. Au dos de l'acte est écrit : Circa 1187 (1).

Six ou sept Bauduin de Comines se succèdent jusqu'à la fin du XIIIe siècle , et cette répétition non interrompue du même prénom rend difficile l'attribution exacte de certaines notes. Sans doute , les alliances permettent de distinguer quelques uns de ces personnages, mais l'embarras subsiste pour l'application des actes qui précèdent ou suivent immédiatement ceux où le nom des femmes figure. Tel est ici le cas; le besoin d'opter m'a seul conduit à attribuer à Bauduin III, plutôt qu'à son prédécesseur, les faits que relate l'acte de 1187.

A cette période appartient aussi un Jean de Comines, chanoine de Messines qui signe, en 1185, des lettres de l'abbesse Agnès (2) et un Gérard de Comines qui était mort avant 1188, et

(1) D'Hoop. Prieuré de Poperinghe, N° 28.

(2) Diegerick , Inventaire des chartes et documents de l'ancienne abbaye de Messines, p 25.


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dont la veuve réclamait alors certains biens que les religieux de Loos prétendaient avoir reçus dudit Gérard (1).

En 1187, Bauduin de Comines signe une charte par laquelle Philippe d'Alsace confirme une donation de 20 rasièrcs de froment par an, faite par Bauduin ll de Bailleul, châtelain d'Ypres , à l'hôpital des Lépreux de Saint-Jean-lez-Ypres. (2)

En 1190 , Bauduin de Comines et sa femme Béatrix exemptent les religieuses de l'abbaye du Bois ou Nonnenbossche, à Ypres, de tout droit de ton lieu dans sa ville de Comines (3). En cette même année 1190, Bauduin de Comines prit la croix à Gand avec le comte Philippe d'Alsace et partit au mois de septembre. Le comte étant mort de la peste à Saint-Jean d'Acre, PhilippeAuguste, son exécuteur testamentaire, dut, par une charte datée du camp devant Acre l'an 1191, se porter caution pour Bauduin de Comines, Guillaume de Béthune, Hugues de Croix, et cinq autres chevaliers qui avaient emprunté 860 marcs d'argent à des marchands de Gênes (4).

En 1195, la reine Mathilde, veuve de Philippe d'Alsace, terminant à Lille, avec ses hommes, un procès entre l'abbaye de Loos et Roger d'Englos, nomme parmi les principaux témoins de la réparation faite à l'abbé par Roger, Bauduin de Comines (5).

M. l'abbé Dervaux, trompé par une annotation fautive , cite un acte de 1196, par lequel Bauduin, de concert avec sa femme Marguerite, aurait donné six cents de pré à l'hôpital de Comines; mais, dans l'original que j'ai lu avec attention , il s'agit d'un

(1) Bibliothèque de l'École des Chartes , 5° série , t. III, p. 556.

(2) J.-J Lambin, Esquisses historiques et biographiques sur les châtelains et vicomtes d'Ypres, p. 10.

(3) Ab omni ville nostre, scilicet de Comminis , thelonei exactione. (Van Hollebeke. L'abbaye de Nonnenbossche, p. 66. — Wauters. Table des chartes et diplômes imprimés, t. II, p. 690).

(4) Galeries historiques du Palais de Versailles, t. VI, 2e partie, p. 218 (5) Archives départementales , fonds de l'abbaye de Loos


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Bauduin du Bois , de Nemore (1), et non de Bauduin de Comines. — Le même auteur dit, à la page 48 de ses Annales religieuses, qu'en cette année 1196, un Bauduin, seigneur de Comines, signe à Tournai un concordat consenti par lui, l'évêque de cette ville et les chanoines de la collégiale de Saint-Pierre de Comines ; mais cet acte que je retrouve dans Miraeus (2) est bien signé par Bauduin, chanoine de Comines , mais non par le seigneur du lieu qui n'intervient nullement dans l'accord.

En 1196, Bauduin de Comines souscrit un acte de Bauduin, comte de Flandre et de Hainaut, faisant une donation à l'abbaye des Dunes (3).

Le comte Bauduin, qui souffrait impatiemment la perte de l'Artois, cédant aux voeux de son peuple, fait alliance avec l'Angleterre pour faire la guerre au roi de France, et se jette d'abord sur le Tournaisis. Le 20 juillet 1197, il est devant Tournai forçant les habitants à rester neutres et à lui payer une forte somme d'argent. La trêve qu'il leur accorde à ce prix est signée par Bauduin de Comines (4) qui signe également, le 8 septembre suivant, les traités passés entre le comte et Jean d'Irlande, frère de Richard, roi d'Angleterre, et entre ledit Jean d'Irlande et Philippe de Namur, frère du comte Bauduin (5).

En cette même année 1197, lorsque le comte Bauduin, étant à Courtrai avec sa cour, termine un différend que sa cousine Sibille de Flandre, dame de Lillers, avait élevé contre l'abbaye de Saint-Amand, au sujet de la dîme de Lecca, Bauduin de Comines se trouve parmi les barons, juges du procès (6). Dans la même

(1) Archives de l'hôpital de Comines, original. — Registre des chartes, pièce cotée O.

(2) 11, 1200.

(3) Inventaire Godefroy, N°203.

(4) Poutrain , Histoire de la ville de Tournai, preuves, p. 19.

(5) Inventaire Godefroy, Nos 208 et 209.

(6) Brassart, Histoire du château et de la châtellenie de Douai, p 532


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ville, au mois de novembre 1197, Roger de Courtrai, renonçant, pardevant le comte, à tous ses droits sur un alleu de la paroisse de Wevelghem, abandonné à l'abbaye de Nonnenbossche par Lambert de la Vichte, fait souscrire ses lettres par Bauduin de Comines (1).

Deux actes de Bauduin, comte de Flandre et de Hainaut, ratifiant, en 1197, l'exemption de péages que son prédécesseur le comte Philippe avait accordée à l'abbaye de Clairvaux (2), et renouvelant, en 1198, les privilèges de la ville de Saint-Omer sont souscrits par Bauduin de Comines (3), qui signe aussi les nouveaux tarifs de tonlieu accordés par le comte aux Gantois, le 15 juillet 1199 (4).

La guerre contre la France se continuait avec des alternatives diverses. Le roi Richard d'Angleterre étant mort, l'alliance conclue en 1197 fut renouvelée le 17 août 1199, entre le comte de Flandre et Jean-sans-Terre, frère et successeur de Richard. Parmi les barons qui jurèrent les nouvelles conventions figure encore Bauduin de Comines (5).

Mais enfin fatigué de cette lutte, Bauduin entre en arrangement avec Philippe Auguste et la paix est arrêtée à Péronne en janvier 1200 (n. st). Parmi les barons flamands qui signèrent cette paix se retrouve notre Bauduin de Comines (6).

En l'année 1200, Elisabeth, abbesse de Messines, déclare que Gillebert d'Aire a donné à l'église de Messines, en aumône perpétuelle, trois havots et demi de froment, et que Bauduin de Comines et son fils Basile ont également concédé à ladite église trois havots et demi de froment à prendre sur la terre tenue par Hugo Hillin.

(1) Van Hollebeke, L'abbaye de Nonnenbossche, Nos XIII et XIV.

(2) Miraeus, IV, 209.

(3) Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie , t. IV, N° 25.

(4) Warnkoenig, Histoire de Flandre, t. III, p. 239.

(5) Inventaire Godefroy, N° 218.

(6) Dumont, Corps diplom, I, 120.


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— Ces sept havots à fournir le jour de la purification NotreDame (1).

Par un acte daté de Courtrai le jour de Saint-Jacques et de SaintChristophe au mois de juillet 1200, Bauduin, seigneur de Comines, déclare que lui et Bauduin le jeune, son fils, châtelain d'Aire, ont reconnu librement n'avoir aucun droit sur la dîme de Dranoutre , appelée la dîme de l'autel, qui appartient à l'église de Saint-Pierre de Lille. Le même jour, Bauduin comte de Flandre et de Hainaut, atteste que Bauduin, seigneur de Comines, et son fils Bauduin , châtelain d'Aire, ont fait ladite déclaration en sa présence (2).

En 1201, Bauduin, seigneur de Comines, approuve la donation de la sixième partie des dîmes de Zillebeke faite à l'abbaye de Nonnenbossche. par Bauduin de Zillebeke et Marguerite, sa femme (3). Au mois de mars 1202, Bauduin de Comines et Bauduin son fils étaient à Aire avec le comte Bauduin confirmant la fondation du chapitre de cette ville au moment de partir pour Jérusalem (4).

Au mois d'avril suivant, le comte Bauduin réunit au camp de Valenciennes les chevaliers de Flandre qui devaient l'accompagner à la croisade. Là brillait Bauduin de Comines (5). Il s'agit ici, sans doute, de Bauduin le jeune, châtelain d'Aire, car on dit que le comte Bauduin , en confiant la régence du pays à son frère Philippe, comte de Namur, lui avait adjoint, comme conseils, trois hommes expérimentés : Bouchard d'Avesnes, Gérard, prévôt de Bruges et chancelier de Flandre, et Bauduin, sire de Comines (5).

(1) J. L. A. Diegerick , Inventaire des chartes et documents de l'ancienne abbaye de Messines , N° 48.

(2) Actum curtraci anno Dominice incarnationis M. CC. Mense julio in die Sancti Jacobi et Sancti Christophori. (Cartulaire de la collégiale de SaintPierre , dit Decanus, à la Bibliothèque de Lille).

(3) Van Hollebcke, L'abbaye de Nonnenbossche, p. 79, 80 et 85, N°s XIX, XX, et XXIV.

(4) Inventaire Godefroy, Nos 251 et 252.

(5) Miraeus, 111,12.

(6) Edw. Le Glay, Histoire des Comtes de Flandre, I, 439


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On retrouve Bauduin de Comines à Bergues en juin ou juillet 1207, à la suite du marquis de Namur, régent de Flandre ; il siége parmi les nobles hommes de la cour tels que le comte de Guines , les châtelains de Saint-Omer, de Lille et de Douai (1).

Avant cette époque déjà, s'il faut en croire Carpentier, Bauduin de Comines, veuf de Béatrix, (2) s'était remarié à Mahaut de Béthune (fille de Robert V et d'Alix de Campdavène, mais non de Guillaume et de Mahaut de Tenremonde), avec laquelle il est nommé dans une charte du Mont St-Martin , l'an 1206. ( 3)

En 1209, Bauduin, sire de Comines, et son fils Bauduin le jeune, châtelain d'Aire, affranchissent de toute servitude Mabille de Roncq et ses cinq filles, et les donnent à l'église de Saint-Pierre de Lille. ( 4) Le père et le fils se portent cautions , vers 1211, pour Adam, châtelain d'Ypres et de Bailleul, qui avaient pris des engagements envers l'abbaye de Nonnenbossche. (5)

En Février 1212 (n. st.) Bauduin de Comines le père est donné comme caution à Louis , fils aîné du roi de France, à qui le comte Ferrand et la comtesse Jeanne cédaient les villes de Saint-Omer et d'Aire avec les fiefs et le domaine que le roi réclamait en vertu du traité de Péronne. (6) Le 9 août de la même ,année , il signait avec les hommes du comte et de la comtesse la charte d'institution d'échevins annuels à Gand. (7)

(1) Maldeghem la Loyale, par la comtesse de Lalaing , p 358 ; ouvrage cité par le P. Pruvost, Histoire des seigneurs de Tourcoing , p, 255 et par M. Brassart, Histoire du château et de la chdtellenie de Douai, p. 118. Le premier indique juin, le second juillet 1207.

(2) L'année de la mort de Béatrix n'est pas connue ; on sait seulement par l'obituaire de Saint-Pierre de Lille, qu'elle mourut le 6 des calendes de novembre : » VI Kl. 9 bris obitus Beatricis , uxoris Balduini de Comines. « (Ms. de la Bibliothèque de Lille , E.M, 91).

(3) Histoire de Cambray. p. 414.

(4) Vander Haer. —Buzelin. —Miraeus, I, 570.

(5) Van Hollebecke , p. 88.

6) Inventaire Godefroy, N°276. — Warnkoenig , Histoire de la Flandre, t. I, p. 346, aux pièces justificatives.

(7) Du Chesne, Maison de Gand, preuves, p. 474. — Warnkoenig, t. III pièces justificatives , p. 251.


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Le 31 mars 1215, Bauduin , sire de Comines , fait connaître que Bauduin de Méternes et Elisabeth, sa femme, fille de Gilbert de Wartembecke, ont vendu à l'Abbaye de Sain-Bertin deux gerbes de la dîme de Bas-Warneton. (1) Le 3 avril 1214, il est chargé, avec cinq autres chevaliers, par le comte Ferrand et la comtesse Jeanne, d'assigner la part revenant à sire Bouchard d'Avesnes du chef de sa femme Marguerite, soeur de la comtesse. (2)

Bauduin le père assista à la bataille de Bouvines. (3) Après cette mémorable journée , quand la comtesse de Flandre eut été réduite à n'être plus que l'humble vassale de Philippe-Auguste, les gentilshommes de nos contrées parurent plus empressés que jamais à combattre sous les drapeaux du roi d'Angleterre en lutte contre ses barons soulevés. Ce fut par troupes entières qu'on les vit émigrer fidèles à Jean sans Terre. Ils avaient à leur tête, entre autres, le comte de Guines , Robert de Béthune , Bauduin d'Aire , Gérard de Gravelines , Henri de Bailleul, le châtelain de Fumes, Bauduin de Comines, Gilles, Henri et Thierri de Sotteghem, dont les noms se retrouvent à chaque instant dans les rôles de cette époque, conservés à la Tour de Londres. ( 4) Le 20 novembre 1215 , le roi Jean d'Angleterre ordonne au templier Roger depayer le fret de trois navires sur lesquels étaient arrivés Bauduin de Comines et les siens. (5) Le 3 mars 1216, Bauduin de

(1) In ecclesia Sancti Petri de Comines.... ubi hec acta sunt. D'Hoop , Prieuré de Poperinghe, Nos 42, 43 et 44. — Bibliothèque nationale, collection Moreau, vol. 118, f° 74, Balduinus, dominus de Comines. Bon dessin de son sceau équestre, bouclier aux armes. Légende: X Sigillum Baldewini de Cumines. Contre-scel , armoriai : Croix de vair à la bordure chargée de 8 roses. Légende : X Sigillum secretum.

(2) Inventaire Godefroy, N° 293.

(3) P. Roger, Noblesse et Chevalerie, p 112.

(4) Wauters , Table des chartes et diplômes imprimés, t. III, XVII. (Introduction).

(5) Hardy, t. 1, p. 237. — Wauters, t. III, p. 434.


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Comines, Gilbert d'Aire et Gérard de Sottegem s'étaient engagés envers le roi d'Angleterre de payer mille livres pour la rançon du connétable d'Ermelingeham. Le 21 du même mois, le roi Jean donnait un sauf-conduit aux vassaux de Bauduin de Comines qui allaient en Flandre au nom de celui-ci. Enfin, le 15 avril suivant il autorisait Bauduin lui-même à retourner dans son pays avec cinq autres chevaliers et leur donnait un sauf-conduit. (1)

En cette même année 1216, Bauduin de Comines et son fils aîné, Bauduin, donnent à l'abbaye de Zonnebeke la dîme que Bauduin de Renardsbrige possédait à Gheluvelt et qu'il tenait de Walter de Zillebeke. Cette dîme relevait de Bauduin de Comines qui en cède le domaine à l'abbaye pour le salut de son âme et de celle de ses prédécesseurs. L'acte est revêtu des sceaux de Bauduin, de son fils et des hommes présents à cette donation. (2)

Au mois de Janvier 1216 (v st.) Mathilde de Houdain et Bauduin de Comines, son mari, déclaraient qu'en vertu d'un accord entre eux et Daniel, avoué d'Arras et seigneur de Béthune , au sujet des terres de Choques et de Robecq qui provenaient d'Alix, fille de feu Bauduin, comte d'Aumale , l'avoué devait jouir du manoir et de la moitié de la terre de Choques et Mathilde de l'autre moitié de ladite terre avec le manoir de Robecq qu'elle promettait tenir de lui en hommage-lige. (3)

(1) Hardy. — Wauters, III, p. 443, 446 et 450.

(2) Archives de l'abbaye des Dunes , au grand séminaire de Bruges.

(3) Ego Matildis de Hosdagnio et Balduinus de Cominis, maritus meus, notum facimus universis tam presentibus quam futuris quod super escheantiis totius terre de Chockes et de Rosbeka cum pertinentiis que de Aelide , filia Balduini , quondam comitis de Aubeni, exciderunt inter nos et Danielem, advocatum Attrebatensem et dominum Bethuniensem, compositum est sub hac forma. Nos creantavimus dicto advocato quod ipse mansum de Chockes cum medietate totius terre predicte cum homagiis pertinentiis omnibus videlicet in campis, in nemoribus, in aquis et in omnibus aliis proventibus propinquioribus et magis necessariis dicto manso hereditario possidebit. Nos vero mansum de Rosbeka cum altera medietate totius terre prenominate cum homagiis et pertinentiis


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Le sceau de Mathilde est resté attaché à la charte ae janvier 1216 et figure une dame debout en robe étroite , coiffée en longues tresses pendantes, un oiseau sur le poing. Légende : Sigillum Malhildis, domine de Hosden et castellanee de Broburg. (1) Celui. de Bauduin manque actuellement ; ce seigneur y était réprésenté . armé età cheval, avec l'écusson de ses armes au contre-scel. (2)

Mathilde de Béthune, fille de Robert V, seigneur de Béthune , tué au siége de Ptolémaïde le 18 janvier 1191, et d'Alix de Campdavène dite de Saint-Pol, avait épousé en premières noces Gauthier le jeune, châtelain de Bourbourg, dont elle avait eu une fille, Béatrix, châtelaine de Bourbourg, alliée en 1195 à Arnould II, comte de Guines. Mathilde s'était remariée à Hugues, seigneur de Houdain, dont elle avait eu une fille, Alix de Houdain, épouse de Jean de La Chaussée (3). Bauduin de Comines était son troisième mari. Cette alliance n'est mentionnée nulle part ; mais il parait évident que celte Mathilde, dame douairière de Houdain et dame douairière de Bourbourg, est celle qui se donne comme femme de Bauduin de Comines.

Philippe de l'Espinoy ( 4) et après lui Du Chesne (5) et le P.

omnibus videlicet in campis, in nemoribus , in aquis et in omnibus aliis proventibus propinquioribus et magis necessariis prefato manso hereditario habebimus et totam illam medietatem terre quam prediximus de dicto advocato per legietatem tenebimus et de heredibus suis. Ista autem assignatio que predicta est fieri debet per proborum hominum estimationem. Et ut hoc ratum stabile et inconcussum permaneat presentem paginam sigillorum nostrorum appensionibus fecimus communiri. Actum anno domini millesimo ducentesimo sexto dicimo mense januario. (Archives départementales du Nord, B. 15; Original.— Analysé incomplètement dans l'inventaire Godefroy ; édition de la Société des Sciences de Lille, N° 309).

(1) Demay , Sceaux de la Flandre, N° 5, 492.

(2) Note de l'inventaire Godefroy, aux archives départementales du Nord.

(3) Par un acte de 1225, Alix, son mari et leur fils Hugues confirment la donation du vivier de la Pugnoy faite à l'abbaye de Chocques par Mathilde de Houdain, mère d'Alix. (Duchesne , maison de Béthune, preuves, p. 56).

(4) Recherche des antiquites et noblesse de Flandre, p. 130.

(5) Maison de Béthune, p. 184.


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Anselme (1) font de notre Mathilde de Houdain, une soeur de Daniel, avoué d'Arras et seigneur de Béthune, fille de Guillaume de Béthune surnommé le Roux , et de Mahaut de Tenremonde; mais il y a certainement confusion , car à cette Mahaut de Béthune ne peut s'appliquer la qualité de dame de Houdain et de châtelaine de Bourbourg que prend la femme de Bauduin de Comines.

En novembre 1220 , Mathilde dite de Houdain , dame de Choques , donnait à l'Abbaye de ce nom son étang de le Pugnoy avec la pêche des viviers pour les chanoines de ce monastère. (2) Elle mourut cette année, le 7 des ides de décembre. (31 Au mois de mai suivant, Béatrix, comtesse de Guines et chatelaine de Bourbourg, donnait à la même abbaye 5,000 harengs secs pour le salut de Gauthier, chatelain de Bourbourg, son père; de Mahaut de Béthune, dame de Choques, sa mère; d'Arnould, comte de Guines, son mari, et d'Henri, châtelain de Bourbourg, son frère. Elle faisait la même donation à l'église N.-D de Liskes. (4)

Quant à Bauduin III, nous le retrouvons, en 1217, témoin de l'acte par lequel Wautier de Vormeseele, en présence de la comtesse Jeanne , abdique pour lui et pour les siens tout droit a l'élection du prévôt de Vormeseele. (Chron. de l'abb. de Vormeseele, p. 48). Il était mort avant le mois de juin 1218, laissant de Béatrix , sa première femme , outre Bauduin , châtelain d'Aire , qui lui succèda, et Basile de Comines qui figure avec lui dans un acte de 1200 : Guillaume de Comines, prévôt de Cassel, Jean de Comines, chevalier, et Agnès de Comines, femme de

(1) Généalogie de la maison de France, t. IV, p. 211.

(2) Mathildis de Houddain agnomine nuncupala, domina de Chocques, (DuChesne, Maison de Béthune, preuves, p. 54).

(3) VII idus decembris obiit Mathildis de Bethunia, domina de Chocques, mater Beatricis comilissoe de Gisnes. Hoec Mathildis dédit nobis vivarium de Pugnoia. (Du Chesne Maison de Béthune. extrait du Martyrologe de Chocques).

(4) Inventaire Godefroy , édition de la Société des Sciences de Lille , N°s 356 et 362. — Miraeus, t. III, p. 363. — DuChesne , Maison de Gand, p 274, et Maison de Béthune, preuves p. 55.


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Gilles de Gamechines. — A cette génération paraît appartenu aussi Adélaïde de Comines religieuse de Messines, qui souscrit l'acte d'une donation faite en 1215, à son abbaye par Henri de Neuve-Église (1), et Yolente de Comines qui avait épousé Rogier Bette, chevalier, seigneur de Westacker, tué à la bataille de Bouvines (2).

BAUDUIN IV, CHATELAIN D'AIRE , ET GERTRUDE , SA FEMME.

1218-1240.

Bauduin de Comines, dit le Jeune tant que son père vécut, paraît dans les actes dès l'an 1200 , comme châtelain d'Aire (3). Il fonda, cette année, avec Renaud d'Aire, une chapellenie dans l'église de Notre-Dame extra-muros ou du Thil à Aire (4). — 11 avait épousé Gertrude, qui d'après Goethals était châtelaine d'Aire, soeur et héritière de Philippe (5). Cette assertion du généalogiste, à laquelle d'ailleurs je n'ai rien de précis à opposer, reste néanmoins à prouver, car dans aucun des titres diplomatiques où figure Gertrude , et ils sont nombreux , cette dame n'est qualifiée châtelaine d'Aire.

Par deux actes de 1207 et de 1211. un Bauduin de Comines , se qualifiant sénéchal du comte de Flandre et seigneur del Thilg , fait savoir qu'en sa présence et de son consentement, Guillaume de Sarcus, son homme pour la dîme del Thilg, a engagé d'abord

(1) Diegerick, Inventaire des chartes et documents de l'ancienne abbaye de Messines, p. 40.

(2) Léon de Herckenrode, Coll. de tombeaux, épitaphes et blasons, p, 631.

(3) Bibliothèque de Lille, cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre, dit Decanus (ut supra).

— Dom Lepez, ms. d'Arras, N° 332. Litteroe Balduini junioris de Comines, Ariensis Castellani, anno 1202.

(4) Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie, t. X, 2° partie, p. 111

(5) Dictionnaire généalogique et héraldique, art. Thiennet.


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la moitié, puis la totalité de ladite dîme (1). Le sceau porte cette légende: Sigillum Balduini de Comines; on y remarque un orle de roses entourant un écu en abîme chargé d'une croix.

D'après les armoiries, ce Bauduin, fils de Bauduin III et de Béatrix, est notre châtelain d'Aire de qui émanent plusieurs chartes relatives à la même dime du Thil. Mais qu'est-ce que cette sénéchausssée qu'il s'attribue dans ces deux actes lorsqu'on sait que l'office de sénéchal de Flandre était depuis 50 ans déjà dans la maison de Wavrin à titre héréditaire? Les documents dont je dispose n'offrent aucune solution à cette question. Je dirai cependant que d'après les chartes des comtes de Flandres, ceux-ci avaient, ou XIIe siècle, plusieurs sénéchaux (2), usage qui a pu subsister jusques dans le siècle suivant. Ainsi divers personnages de la famille d'Aire, depuis Onulfus en 1075 jusqu'à Gilbert d'Aire en 1177, sont qualifiés sénéchaux (3). Or, Bauduin de Comines , qu'on dit époux de la châtelaine d'Aire , pouvait aussi tenir de sa femme l'une des sénéchaussées de Flandre.

Au mois de juillet 1207 , Bauduin engage du gré de sa femme, pour cent livres neuves, au chapitre de Saint-Pierre d'Aire, sa dîme du Thil, de Tilia (4) qu'il tenait en fief de l'abbé de Ham , lequel ratifie cet engagement (5). Cette dîme qui consistait en la

(1) Dom Lepez, ms. N° 332 de la Bibliothèque d'Arras, p. 173. Ego Balduinus de Comines, senescallus comitis Flandnoe et dominus del Thilg , lam futuris quam proesentibus notum fieri volo quod Willelmus de Sarcus, homo meus de decima del Thilg Ann. 1207 et 1211.

(2) Voir à ce sujet : Brassart, Une vieille généalogie de la maison de Wavrin, pages 18 et 19.

(3) Ibid.

(4) Thil, Tille, (Tilleul) est la forme romane ou française de Lynde, dans l'arrondissement d'Hazebrouck. M. Rouyer, dans ses Recherches historiques sur le chapitre et l'église collégiale de Saint-Pierre d'Aire, cite parmi les lieux principaux où la collégiale jouissait de droits de dîme : Lynde ou Thil. (Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie , t. X, pages 111 et 144, 2e partie'.

(5) Dom Lepez, ms. d'Arras. Baduinus Junior de Comines, Ariensis Castellanus.


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troisième partie de la dîme du village, Bauduin le Jeune la vendit au chapitre pour 160 livres neuves en 1214, du consentement de Gertrude , sa femme, et de son fils aîné, et la résigna entre les mains de l'évêque des Morins (1).

Au mois de mars 1212, Bauduin de Comines, châtelain d'Aire, avait garanti au roi de France la fidélité de son seigneur Louis, fils de ce monarque (2). Son scel figure un écu à la croix de vair et à la bordure chargée de huit roses (3).

Devenu seigneur de Comines en 1218 et toujours châtelain d'Aire , Bauduin IV donne à l'abbaye de Saint-Bertin, en juin de cette année, de l'assentiment de Gertrude, sa femme et de Bauduin, son fils aîné, deux gerbes de la dîme de Bas-Warneton, se prélevant au sud de la Lys ; Guillaume , son frère, prévôt de Cassel, renonce à son droit viager sur cette dîme (4). Bauduin approuve la cession faite à ladite abbaye, par Bauduin de Méternes et Elisabeth, sa femme , de deux gerbes de la même dîme de Bas-Warneton, prélevées au nord de la Lys. — Il affirme que Bauduin , son père , avait promis de maintenir l'abbaye dans la possession de cette dernière dîme contre Jean de Bondues, cousin du châtelain d'Aire, qui la revendiquait par retrait lignager (s).

L'année suivante Bauduin déclare que du consentement de Gertrude, sa femme, et en présence de Jean de Comines, son

(1) Ibid. 149.

(2) Teulet. Layettes du Trésor des Chartes, t. I, p. 378.

(3) Douetd'Arcq. Collection de sceaux, N° 5273.

(4) Bibliothèque nationale, collection Moreau, vol 123, f° 172. Ego Balduinus, dominas de Commines et Castellanus Ariensis. Bon dessin du sceau équestre bouclier aux armes. Légende : X Sigil. Baldevini de Cominis Castellani d'Arie, Contrescel armorial : Une croix de vair à la bordure chargée de 8 roses. X Secretum Bal. de Cominis.

(5) D'Hoop, Prieuré de Poperinghe, N°s 45, 48 et 53. — Dom Lepez, ms, d'Arras, 328-329.


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frère, il a confirmé aux religieux de Bas-Warneton la possession d'une terre qui avait été tenue de lui en fief par Walter Bone (1).

En juillet 1222, Bauduin et sa femme Gertrude donnent à l'hôpital et à l'hôtel du Saint-Esprit de Comines, pour le salut de leurs âmes et celles de leurs prédécesseurs, un havot de blé de chaque muid provenant des profits de leur moulin sur la Lys ; ils donnent à l'hôpital seul les revenus de la boucherie de la ville (2).

En 1223 , Bauduin , seigneur de Comines , pour le salut et la guérison de son âme , de celle de sa femme et celles de ses prédécesseurs , exempte à toujours l'église de Saint-Martin d'Ypres de tout droit de tonlieu levé à Comines sur les bateaux qui y passent et qui sont à destination de ce chapitre (3).

En juin 1224, Bauduin, sire de Comines, atteste par-devant ses hommes , savoir : Willaume , prévôt de Cassel, et Jean de Comines, chevalier, ses frères ; Bauduin de Comines le jeune, son fils; Jean de Wenehem , Henri Make et autres, que Gilles de Gamechines et Agnès, sa femme, ont vendu à l'église de Saint-Pierre de Lille, un tiers de la dîme de Comines, de Deulémont et d'Ousviet, qu'ils tenaient de lui en fief (4).

En janvier 1225(n. st.), Bauduin, seigneur de Comines, déclare avoir vendu, du consentement de sa femme et de Bauduin , son fils aîné, à Wautier, évêque de Tournai, la portion de dîme de Gavre formant la troisième partie de la dîme de Comines, pour 110 livres monnaie de Flandre (5). Au mois de février suivant, il donnait en aumône, aux religieux de Bas-Warneton , pour le salut de son âme et de celle de Gertrude , sa femme, un pré de deux

(1) D'Hop, N°49.

(2) Registre des chartes de l'hôpital, pièce cotée A, page 6. —Annales religieuses de Comines, p 55.

(3) Cartulaire de Saint-Martin, f° LIX.

(4) D'Hoop, N°57.

(5) Bulletin de la Société historique de Tournai, t XVI, p. 75.


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bonniers, appelé Den Ham, promettant que son fils ratifiera cette donation (1).

Par diplôme du 25 mai 1225, Bauduin, seigneur de Comines, et Bauduin, son fils aîné, donnent à l'abbaye de Messines, pour le salut de leurs âmes, une rente annuelle et perpétuelle d'une rasière de froment à prélever sur leurs revenus de Dranoutre (2). Cette donation est confirmée, en 1227 par Bauduin et sa femme Gertrude (3).

Le 15 décembre 1226, Bauduin de Comines promet de rester fidèle au roi de France et de se déclarer pour lui contre le comte Ferrand et la comtesse Jeanne, si ceux-ci n'exécutent pas les conditions de la paix conclue avec le roi de France (4).

En 1227 , Bauduin , chevalier, seigneur de Comines , atteste que Gilles de Sarcus, son homme, a engagé toute sa dîme de Tillio. Son sceau a pour légende : Sigillum Balduini de Comines, Castell. Ariensis (s).

En 1228, Bauduin, seigneur de Comines, ajoute un bonnier de terre aux deux bonniers de pré qu'il avait donnés, en 1224 , au prieuré de Bas-Warneton (6). La même année, il autorise sa soeur Agnès de Comines et son mari, Gilles de Gamechines, à donner audit prieuré de Bas-Warneton une dîme qu'ils possédaient sur le territoire de Comines et qu'ils tenaient en fief de lui, Bauduin de Comines (7).

(1) Malbrancq. De Morinis, t. III, p. 482. — D'Hoop, N°59.

(2) Diegerick, Inventaire des chartes et documents de l'ancienne abbaye e Messines, p. 47. L'original est conservé avec les sceaux des deux seigneurs.

(3) Ibid. p. 49.

(4) Teulet, Layettes, t. II, p. 104.

(5) Dom Lepez, p. 174. Ego Balduinus, miles, dominus de Comines.

(6) Malbrancq, de Morinis.

(7) Ibid. Lettres datées de Watewe (Waton) et signées par Bauduin et son fils aîné, par Philippe de Gavre et Hugues des Prés.


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En juin 1230, Bauduin, sire de Comines , du consentement de sa femme et de son fils aîné, donne à son parent Michel d'Ypres, et à ses héritiers, pour la tenir de lui en fief, une rente annuelle de 30 rasières de froment (1). En la même année, il constitue à l'abbaye de Clairmarais une rente de 20 sous parisis à charge de service religieux, pour l'âme de Robert, son fils, qui reposait dans le cimetière de Clairmarais (2).

En 1230 encore , Bauduin et sa femme donnent, en aumône, pour le salut de leurs âmes, à l'hôpital Notre-Dame de Comines, le rapport de la fontaine, dite Trespuis (3).

En 1232, Bauduin de Comines donne à l'église de Saint-Martin d'Ypres, du consentement de sa femme Gertrude, tout le droit qu'il pouvait avoir sur la terre que Jean, autrefois chanoine d'Ypres, avait donné avec sa personne, en propriété à ladite église ; ladite terre située au midi de Comines, près de la fontaine (dite Trespuis) (4).

L'année suivante, Bauduin de Comines , Gertrude, sa femme , et Bauduin, son fils aîné, déclarent avoir donné à l'église de Messines tous les droits qu'ils possédaient sur la personne de Walter de Schaeterweghe et tous ses descendants, nés et à naître, ainsi que sur les fils d'Adélaïde, soeur de Walter, et leurs descendants, nés et à naître.— Bauduin reconnaît que feu son père avait déjà fait donation à l'église de Messines de la personne dudit Walter (5).

En 1234, Bauduin de Comines et sa femme Gertrude

confirment une donation faite par Jean de à

l'abbaye de Zonnebek'c d'une terre qu'il possédait à Linselles et

(1) Van Hollebeke, Nonnenbossche, p. 110 et 111.

(2) De Laplane, Abbaye de Clairmarais, t. II, p. 177.

(3) Registre des chartes de l'hôpital de Comines, pièce C.

(4) Cartulaire du chapitre de Saint-Martin, Registrum Rubrum, f°. XLIX r°.

(5) Diegerick, Inventaire des chartes et documents de l'abbaye de Messines, p. 53.


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qu'il tenait en fief du sire de Comines. Bauduin et Gertrude cèdent à l'abbaye le domaine de cette terre pour le salut de leurs âmes et celles de leurs prédécesseurs (1).

En 1237 (v. st.), le chevalier Bauduin de Comines déclare qu'il se prononcera pour le roi de France si le comte Thomas et la comtesse Jeanne manquent à leurs engagements envers ce monarque (2). Le sceau de Bauduin figure un écu à la croix de vair et à la bordure chargée de huit roses: + Sigill[um) -Baldevini de cominis, Castell(ani) Arie (nsis). Contre-sceau: + secretu (m) Baldevini cominis (3).

En janvier 1239 (n. st.), Bauduin, seigneur de Comines, et Gertrude, son épouse, cèdent à l'église des frères de la milice du Temple, à Ypres, l'hommage de 5 bonniers de terre à BasWarneton que Guillaume Guérin, clerc , tenait de Jean de La Lys. Au mois de mai suivant, Bauduin le jeune, fils aîné de Bauduin, de Comines, et J., son épouse, confirment cette donation (4).

Après le mois de janvier 1239, on ne retrouve plus Bauduin châtelain d'Aire, et l'on ne voit nulle part en quelles mains a passé cette châtellenie qui, d'après Goethals, aurait été l'apanage de Gertrude, sa femme, encore vivante en 1239 (5). Bauduin paraît être mort cette année même ou en 1240, avant le mois de novembre, époque où son fils figure comme seigneur de Comines.

Plusieurs auteurs modernes identifient l'époux de Gertrude

(1) Archives du séminaire de Bruges, section de Zonnebeke, N° 43.

(2) Teulet, Layettes, t. Il, p. 343 et 369.

(3) Douet d'Arcq, N° 5274.

(4) Léop. Devillers, Inventaire analytique des Archives des commanderies belges, lions 1876, p. 194.

(5) On dit qu'au XIIIe siècle cette châtellenie s'est confondue avec le Bailliage qui l'a remplacée sous le rapport judiciaire et administratif ne laissant subsister l'office de châtelain qu'à titre de fief ; (Courtois, Dict. géographique de l'arrondissement de Saint-Omer, t. XIII des Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie). De là peut-être le peu de traces que cet office a laissé depuis dans l'Histoire.


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avec Bauduin d'Aire, époux de Marguerite , châtelaine de Bailleul; ce qui n'est pas possible puisqu'il y a dans le même temps deux femmes différentes. D'un autre côté, Goethals , déplaçant l'erreur, fait de ce Bauduin d'Aire , un Bauduin de Comines qui aurait été châtelain d'Aire du chef de sa mère Gertrude (1) ce qui n'est possible qu'en supposant à ladite Gertrude deux fils du nom de Bauduin, l'un succédant à son père dans la seigneurie de Comines, l'autre héritant des biens de sa mère ; mais, dans aucun titre diplomatique, à ma connaissance du moins , Bauduin d'Aire, qui figure dans les actes de 1215 à 1245, n'est qualifié châtelain d'Aire et encore moins fils de Bauduin de Comines et de Gertrude.

Du reste, on ne'peut se servir, en aucune manière, de la filiation des seigneurs de Comines insérée par Goethals dans la généalogie de Thiennes. Tout y est confusion inextricable ; confusion dont le premier auteur serait Carpentier et, après lui, Lambin, archiviste de la ville d'Ypres, qui a écrit une notice sur les châtelains de cette ville sans indiquer aucune source.

BAUDUIN V, VEUF D'ADÈLE DE BERGUES; — J., SA SECONDE FEMME. — 1240-1259.

Bauduin V, fils aîné du châtelain d'Aire et de Gertrude, avec lesquels il paraît dans les actes dès l'an 1214, avait épousé Adèle de Bergues dont il était veuf en 1227 et dont il eut un fils et des filles (2). Au mois de mai de cette année, Bauduin, dit le jeune pour le distinguer de son père, donne aux soeurs de l'hôpital de Comines une rasière de froment à prendre sur ce qui lui revient du moulin, à charge par elles de faire célébrer chaque année, la

(1) Dictionnaire généalogique, art. Thiennes

(2) Archives communales de Comines, original, AA. I.


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veille de Saint-Michel, un obit pour ladite Adèle de Bergues, sa chère femme (1).

Bauduin se remaria, paraît-il ; mais sa seconde femme qui, en mai 1239, ratifie avec lui une donation faite aux Templiers d'Ypres par Bauduin IV, n'est désignée, comme on vient de le voir, que par l'initiale J.

Bauduin V apparaît pour la première fois comme seigneur de Comines en novembre 1240, dans un acte par lequel son gendre , Gérard, sire de Waudripont, chevalier, affranchit les habitants de Renaix de toutes tailles et corvées, leur permet de se marier sans sa permission et met cette ville à loi. Cet acte est souscrit par Bauduin, sire de Comines, chevalier ; par sa fille, femme de Gérard ; par Bauduin, chevalier, damoiseau de Comines, son fils; et par Rasse, sire de Cordes, chevalier, frère du seigneur de Waudripont (2).

II figure, sous le nom de Bauduin le père, dans une charte des Archives de Marchiennes datée de 1240, le mardi devant la Chandeleur (29 janvier 1241, nouveau style). C'est une sentence en français rendue par le comte Thomas et la comtesse Jeanne sur un désaccord existant entre Arnoul d'Audenarde et sa fille Marie, d'une part, et Bauduin d'Aire et Marguerite, chatelaine de Bailleul, sa femme d'autre part, au sujet du traité de mariage de Jean, fils du comte de Rethel et neveu de la châtelaine de Bailleul, avec Marie d'Audenarde. Le préambule de la sentence dit que les parties s'étaient engagées, sous peine de 5,000 livres a s'en rapporter au jugement du comte et de la comtesse et avaient donné pour pleiges et cautions de cet engagement chacune quatre chevaliers parmi lesquels « Bauduins de Chomines li père. » Les choses ainsi posées, il semble que l'engagement qui avait constitué ces cautions peut avoir

(1) Registre des chartes de l'hôpital, pièce cotée B.

(2) Joseph de Saint-Genois, Monumens anciens, p. 546.


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précédé de quelques mois la sentence arbitrale « parfaite à loi et par jugement» le 29 janvier 1241, et dès lors cet acte pourrait être appliqué à Bauduin IV ; mais, on vient de le voir, Bauduin V est lui-même père' d'un chevalier qui porte comme lui le nom de Bauduin et la qualification « Li père » peut aussi très-bien lui convenir (1)

En octobre 1244, Bauduin, seigneur de Comines, reconnaît qu'il s'était injustement emparé des biens d'une femme qu'il avait regardée comme sa serve ; mais qui était tributaire de l'abbaye de SaintPierre de Gand, ainsi qu'il s'en était assuré depuis (2).

En 1245-46 le chevalier Bauduin de Comines se porte caution , pour la comtesse Marguerite, de la fidèle exécution des conventions que cette princesse avait conclues avec le roi Louis, la reine Blanche et les frères du monarque (3). A cette promesse append le sceau équestre du seigneur de Comines. Sigillum Balduini militis, domini de Comines. Le contre-sceau présente un écu à l'orle de merlettes [de roses) chargé en coeur d'un écusson à la croix. Secretum meum michi (4).

En juin 1246, Bauduin, seigneur de Comines, institue une chapellenie en l'honneur de Dieu et de saint Jacques dans l'hôpital de Comines, conférant le droit de patronage aux soeurs dudit hôpital, en ajoutant toutefois que si les soeurs ne présentaient pas une personne capable dans les trois mois qui suivront la vacance, le droit de présentation lui reviendrait et à ses successeurs. Bauduin, son fils aîné, prête serment qu'il ne contreviendra jamais à ces choses (s).

(1 Cartulaire de Marchiennes. — Bulletin des Antiquaires de la Morinie, VI, p. 175.

(2) Van Lokeren. Abbaye de Saint-Pierre de Gand, N° 567.

(3) Teulet. Layettes, t. II, p. 555 et 607.

(4) Douët d'Arcq, Nos 1869.

(5) Registre des chartes de l'hôpital, pièce cotée K


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Le 11 juillet 1250, Bauduin, seigneur de Comines ,et Bauduin, son fils aîné, s'accordent avec Walter de Marvis, évêque de Tournai, au sujet de leur juridiction respective dans la seigneurie de Comines (1). Bauduin et son fils auront toute justice sur les terres de l'évêque, des chanoines et de l'église, dans la ville ou bourg de Comines et hors de la ville dans la rue qui conduit vers la maison de l'évêque en deçà du ponceau et du ruisseau jusqu'au fossé de la ville. L'évêque aura toute justice haute et basse sur ses terres, sur celles des chanoines et de l'église de Comines hors du bourg et dans ladite rue au-delà du ponceau et du même ruisseau.— Bauduin et son fils cédent à l'évêque et à ses successeurs le patronat de l'église de Comines, ainsi que le droit d'y conférer les prébende» et les bénéfices. Marguerite, comtesse de Flandre confirme, le même jour, cet accord qui est ratifié en ce qui concerne le patronat et la collation des prébendes et bénéfices, par le pape Alexandre IV. — L'évêque de Tournai reconnaît la comtesse Marguerite et ses successeurs, comtes de Flandre, comme avoués de l'église de Comines, excepté de la chapellenie qui appartient à la mense seigneurale (2).

En février 1250 (v. s.) Bauduin, seigneur de Comines, fait savoir que Jean de Waudripont a vendu aux religieuses de l'hôpital de Comines, cinq bonniers de terre situés audit Comines près de la croix vulgairement appelée de Rabit (3). En mai 1252, il atteste que Hugues de Roda, frère de Vaast, chanoine de Cassel, a vendu

(1) L'Évêque de Tournai possédait en la paroisse de Comines un fief et sei gneurie nommé Ten Walle, et y avait un château dans l'endroit qui porte aujourd'hui le nom de Biscopo en flamand Bischophof. (Derveaux. Annales religieuses de Comines, p. 44).

(2) Mirseus, t. II, p. 1230, 1231, 1234. — Buzelin, Fland. sacr. et prof. p. 331.

(3) Archives de l'hôpital de Comines, original dépourvu du sceau qui y était attaché à des lacs de soie rouge.—Registre des chartes de l'hôpital, pièce cotée E


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audit hôpital la moitié d'un bonnier de pré et un cent sis au même lieu (1). Cette dernière charte est munie d'un sceau équestre bien conservé.Le contre-sceau présente un écusson orléde huit roses et en coeur un écusson à la croix. La croix m'a paru totalement dépourvue de vair comme dans le sceau de 1245 décrit par M. Douët d'Arcq.

En janvier 1254, Bauduin déclare que Vaast, chanoine de Cassel, a vendu à l'hôpital un bonnier de pré à Comines dans le lieu appelé Ham (2).

Bauduin, seigneur de Comines, s'était rendu caution pour Arnoul, sire de Mortagne et châtelain de Tournai , envers Isabeau et Mahaut de Lille , enfants de Mahaut, châtelaine de Lille et de Péronne ; au mois de mars 1254, Arnoul promet de libérer le seigneur de Comines, son cousin, de cette caution (3). .

Le 2 décembre 1257 , Bauduin de Comines est présent à l'acte par lequel Mathilde, châtelaine de Saint-Omer, renonce, en faveur de l'abbaye de Roosendael, à ses prétentions sur les dîmes et la seigneurie de Leffinghe(4).

En janvier 1258 (v. st.), Bauduin, seigneur de Comines, chevalier, déclare que , sain de corps et d'esprit, il a donné, pour le salut de ses prédécesseurs, du consentement de Bauduin , son fils aîné, chevalier, son plus proche héritier, au prieuré de Bas-Warneton, la haute et basse justice et tous ses droits sur la cour de ce prieuré (s).

(1) Ibid. Original muni de sou sceau. — Registre des chartes de l'hôpital, pièce F.

(2) Ibid. Original ; lacs de soie rouge. — Registre des chartes de l'hôpital, pièce G.

(3) Inventaire Godefroy, N° 1106.

(4) Mirseus, III. 99.

(5) D'Hoop, N° 100. —Martène et Durand, Thésaurus anecdotorum, t. III, col. 734.


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Je suppose que Bauduin V, qui a figuré dans les titres pendant 45 ans, est arrivé ici au terme de sa carrière, et j'attribue à son fils et successeur les actes suivants.

A cette génération qui va suivre appartiennent, sans qu'on sache quels liens les unissent entre eux :

Hellin de Comines, prieur des Frères-Prêcheurs de Bergues, puis de Lille, qui joue un rôle considérable dans les événements qui s'accomplissent en Flandre de 1260 à 1283 ;

Jean de Comines , chanoine de Zonnebeke , en 1263 (1)

Hughe et Micholes de Comines, cités avec d'autres nobles personnages dans un rôle du XIIIe siècle, reposant aux Archives de l'Hôpital de Saint-Jean d'Ypres (2).

BAUDUIN VI. — 1264-1281.

Bauduin VI, fils ainé de Bauduin V , est sans doute le même seigneur qui est cité par Du Chesne dans un acte de septembre 1264, par lequel il vend une terre à l'abbaye de Saint-Léonard de Guînes(3). En avril 1265, Bauduin, chevalier, sire de Comines , déclarait que Gilles de le Coutere , son homme, avait vendu diverses parties de terre sises audit Comines(4). En août 1267 , il permettait à Griffons Connins, de Bas-Warneton, et à Béatrix , sa femme, de vendre quatre bonniers de terre ahanable et quatre bonniers de pré d'un fief qu'ils tenaient de lui (5).

Le 16 avril 1272, Marguerite, comtesse de Flandre et de Hainaut, chargeait Bauduin, sire de Comines, Paul, prévôt de

(1) Archives du séminaire de Bruges, section de Zonnebeke, N° 52.

(2) » Chest la rente del hospital Saint-Jehan. » long rôle en parchemin.

(3) Maisons de Gand et de Guînes, preuves, p. 290.

(4) Inventaire Godefroy, N° 1403 bis.

(5) Philippe de L'Espinoy , p. 131.


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l'église de Lille , et Michel, bailli de cette ville, du soin d'évaluer les terrains qu'il était nécessaire d'acquérir pour le creusement du canal de La Bassée à Lille (1). — La comtesse approuvait, en 1275, la prisée faite en exécution de ce mandat, par son féal Bauduin, sire de Comines, chevalier, Michel de Le Deûle, bailli de Lille, et Paul de Beaufremez , bourgeois de Lille(2).

Au mois de mai 1273, le lundi devant la Trinité, Bauduin , sire de Comines , donnait à sa ville la place située entre la maison de Gillon Stassens et le vieux moulin, pour en faire un marché(3). En la même année, la comtesse Marguerite et le comte Gui, son fils, à la demande de Bauduin, sire de Comines, de Jean Marelins, sire de Wartembeke, de Walter, frère et héritier de celui-ci, approuvent la vente faite le 18 juillet à Jean Baerdonc, bourgeois d'Ypres, pour l'hôpital qu'il se proposait de fonder à Ypres, d'une dîme prélevée à Houthem , et que Jean Marelins , vendeur, tenait du sire de Comines (4).

Par acte daté de Warneton , le 14 février 1273 ( v. s ), Bauduin, sire de Comines, reconnaissait devoir au comte Guy 124 livres 12 sous parisis, que le comte avait payées pour lui à deux bourgeois de Lille (5).

En 1275, Bauduin VI signe, comme garant, les lettres par lesquelles Gui de Dampierre , associé dès ce moment au Gouvernement, jurait d'observer les conventions souscrites envers le roi saint Louis par le comte Thomas et les comtesses Jeanne et Marguerite(6). En 1276, le chevalier Bauduin, seigneur de Comines , déclare que Hele Haze et sa soeur Marote, de Douai,

(1) Roisin , édition Brun-Lavainne, p. 286.

(2) Saint-Génois, Monumens anciens, p. 649.

(3) Archives communales de Comines, original.

(4) Mirreus, t. III, p. 606 et 607, 2 actes.

(5) Saint Génois, Monumens anciens,, p. 649.

(6) Warnkoenig, Histoire de Flandre, III, 347.


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ont cédé à la comtesse Marguerite, pour les Soeurs de Notre-Dame de Lille, une rente de vingt livres d'Artois(1).

Messire Bauduin de Comines se trouve parmi les complices du sire de Cysoing et de Michel de Le Deûle, qui, en 1276, violèrent indignement l'église de Saint-Pierre de Lille et y commirent des atrocités révoltantes sur un malheureux clerc nommé Adam Blawet, fils d'Amaury, chevalier. Poursuivi par leur vengeance jusques dans la chapelle du chapitre où il s'était réfugié, blessé, mutilé , traîné sanglant autour du cloître, dans le cimetière et dans l'église même, puis à travers les rues de la ville jusqu'au gibet Adam Blawet avait été pendu comme si justice l'avait ordonné. Cet attentat fut sévèrement puni par sentence que rendit la comtesse Marguerite dans la seconde quinzaine du mois d'août, et c'est à cette occasion que le Concile de Bourges promulgua, le 13 septembre, contre les violateurs des immunités ecclésiastiques, son douzième canon en vertu duquel les coupables furent excommuniés. Bauduin, seigneur de Comines, Gilles de Mastaing, le chevalier Bauduin Le Borgne et son fils Jean d'Espaing, furent les premiers à demander pardon à l'autorité spirituelle de la profanation qu'ils avaient commise, et, par leur soumission du 8 novembre, ils acceptèrent l'arbitrage qui devait déterminer la satisfaction qu'ils auraient à donner. Hellin, seigneur de Cysoing, et Michel de Le Deûle, bailli de Lille, ne tardèrent pas à suivre cet exemple et à se réconcilier avec l'Église (2).

(1) Gachet, Cartulaire de l'Abbiette de Lille , dans le Messager des Sciences hist. de Belgique, 1852, p. 45.

(2) Elie Brun. Profanation de l'église Saint-Pierre ; dans les Archives historiques et littéraires du Nord de la France, 2e série, t. II, p. 290. — Tailliar. Notice sur la collégiale, de Saint-Pierre de Lille ; t. III du bulletin de la Commission historique du Nord. —J.-J. E. Proost Histoire du droit d'asile religieux en Belgique ; dans le Messager des Sciences historiques , année 1868. — Harduini, Acta conciliorum, t. VIII, c. 141.

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En octobre 1276, Bauduin , seigneur de Comines , déclare que pour le salut de son âme, celles de son père, de sa mère et de ses soeurs , pour le profit de la ville de Comines et pour restitution des torts faits par lui ou ses ancêtres à ladite ville , il a, de sa bonne volonté, remis irrévocablement et à toujours aux échevins et à toute la communauté, les quatre deniers d'étalage (1) que chaque bourgeois devait lui payer annuellement à la Noël, plus le service de fener ses foins et toutes corvées. Il leur remet aussi les profits de la halle de Comines, les mesurages des blés et des trémois (2) qu'on fait à ladite halle et au-dessous de la ville excepté au moulin de Comines et y réservé le droit des meseaux (3). Il leur abandonna enfin le rewardage (4) des pourceaux et les deniers de place (5).

Au mois d'août 1280, Bauduin fait savoir qu'en présence de Malins de Wartenbeke, chevalier, Alard de Le Lys et autres autres hommes de fief, messire Guillaume du Busc et Agnès , sa femme , ont vendu à l'hôpital de Comines 14 rasières d'avoine de rente et 13 cents de pré sis à Bas-Warneton et qu'ils tiennent en fief de lui Bauduin. Cette charte est pourvue d'un sceau bien conservé et en tous points pareil à celui qui pend à la charte de 1252(6).

En janvier 1281, Bauduin, chevalier, sire de Comines , fait don à Jean Leskevin de 2 muids de froment (7). Au mois de mars de la même année, il approuve un échange fait entre Guillaume del Watine et l'hôpital de Comines (8).

(1) État, demeure ; droit de bourgeoisie.

(2) Menus blés qui ne sont que trois mois dans la terre.

(3) Lépreux, ladres ; les hôtes de l'hôpital.

(4) Inspection ; les produits de cette inspection.

(5) Archives communales de Comines, original, AA. I.

(6) Archives de l'hôpital de Comines, original.

(1) Archives communales de Comines, AA. 2, f° 2, v°.

(8) Archives de l'hôpital, original. — Registre des chartes, pièce


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On retrouve Bauduin, sire de Comines, comme témoin, le 13 octobre 1282 (1), le 3 mars 1283 ( n. st.)(2), en 1284 (3), et enfin en février 1285 (v. st.) (4) —Il passait, en 1287, avec le Chapitre de Lille, un accord concernant le fief de la chapelle Saint-Nicaise qui dépendait du château de Comines (5).

ALIX DE COMINES, VEUVE D'HELLIN DE WAZIERS. 1281-1298.

Bauduin VI, qui ne reparait plus après 1287 et dont la femme m'est inconnue, laissait, enfre autres filles,Alix (5) qui avait épousé, avant 1272, Hellin de Waziers, sire de Heudincourt, descendant d'une branche de la noble maison de Wavrin. Appelé aux armes, en 1272, parle roi Philippe III, avec la noblesse du royaume et comme feudataire du Bailliage de Vermandois , le sire de Heudincourt , n'étant encore qu'écuyer, avait emprunté pour s'équiper, une somme de 360 livres à l'abbé de Vaucelles, ainsi que le constate des titres du mois de mai de cette année (7). Son sceau armoriai pendu à ces actes est décrit par M. Demay (8) et M. Douët d'Arcq (9); il figure un écu portant un écusson en abime à la bande brochant sur le tout : - S'Hellins de Waziers. Dès 1275, Hellin était chevalier; il était mort en 1286, avant son beau père et laissant d'Alix de Comines plusieurs enfants, notamment :

(1) Hautcoeur, Cartulaire de Flines.

(2) Saint-Génois, Monumens anciens, p. 108.

(3) Mirseus, t. III, p. 441.

(4) 28 Cartulaire de Flandre, p. 441.

(5) Derveaux, p. 51.

(6) Dans l'acte du mois de mars 1281, Bauduin la nomme sa fille aînée.

(7) Brassart. Généalogie de Wavrin, p. 75.

(8) Inventaire des sceaux de la Flandre, N° 1805.

(9) Collection de sceaux, N° 3958.


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1. Hellin, sire de Heudincourt, qu'on retrouvera comme seigneur de Comines.

2. Robert de Waziers en faveur duquel sa mère paraît s'être dessaisie de la seigneurie de Comines dès 1298 et peut-être avant cette époque.

3. Maaillin de Waziers, témoin à une charte de sa mère, en 1303.

A ces trois fils d'Hellin et d'Alix de Comines , M. Brassart croit pouvoir ajouter les suivants :

4. Jean de Waziers , chevalier, qui florissait en 1313 et 1326.

5. Nicolas de Waziers, chevalier. sire de Linselles et de Blaton, qui le 5 mars 1327 (v.s.) délivra une charte à l'abbaye de Marquette , relative à une terre tenue du Blaton et sise en la paroisse de Comines, voulant qu'il fût dit en l'abbaye, trois messes de requiem pour son père, pour sa mère, et pour lui après son décès.

Hellin et Alix eurent aussi deux filles, l'une mariée au chevalier Guillaume de Jauche , sire de Gommignies, l'autre à Florent de Saint-Ylier.

La veuve d'Hellin donnait à l'abbaye de Vaucelles , en 1303, la veille de la fête Notre-Dame en Août, une charte confirmative des actes de mai 1272. Elle vivait encore en 1306 et signait, comme dame de Waziers, le 1er mai de cette année, des lettres de nonpréjudice pour les échevins de Douai qui l'avaient autorisée à prendre des tourbes dans le marais de Sin (1).

(1) Brassart. Généalogie de Wavrin, p. 74. — Inventaire analytique des Archives communales de Douai, série DD. 142.


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MAISON DE WAZIERS.

ROBERT DE WAZIERS. — 1298-1301.

Robert de Waziers est qualifié seigneur de Comines dans un acte du 17 avril 1298 (1)_ Il figure encore en cette qualité, au mois de juin 1301, dans une sentence confirmative des droits de l'abbaye de Marquette sur la rivière de la Deûle. Robert portait les mêmes armes que son père Hellin III : d'azur à l'écusson d'argent, à la bande de gueules brochant sur le tout (2).

Au sujet de ces armes, M. Brassart rappelle que le noble romancier, Antoine de La Salle, dans son Histoire et chronique du Petit Jehan de Saintré, composé en 1459, à Genappe en Brabant, fait figurer le seigneur de Comines parmi ceux de la marche de Flandres qui prennent part à une expédition imaginaire, lui attribuant pour armoiries , probablement d'après quelque vieil armoriai : d'or à l'écusson de sable diapré à ung orle de roses de gueules. Et cryoit : Commines (3).

Ni le Père Anselme, ni feu M. Goethals ne font mention de notre Robert qui mourut sans hoirs avant 1309, laissant la

(1) Brassart. Généalogie de Wavrin.

(2) Demay. Sceaux de la Flandre, N° 1043 et 1806.

(3) Généalogie de Wavrin. — On a vu que l'orle de roses est de l'ancienn maison de Comines.


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seigneurie de Comines à son frère aîné, Hellin IV, sire Heudincourt.

HELLIN Ier DE WAZIERS. - 1309-1318.

Hellin IV de Waziers, chevalier, le premier du nom dans la série des sires de Comines, donne en 1309, aux échevins d'Ypres, le chemin de Comines à Ypres, à charge pour lesdits échevins de le réparer de façon à prévenir les accidents qui arrivent journellement aux marchands se rendant dans ces villes. Il leur abandonne à cette fin la maille qu'il percevait de chaque cheval, char ou charrette , chargés en l'échevinage de Comines (1).

En récompense des bons services que lui avait rendus Hellin de Waziers, dans les guerres contre les Flamands rebelles, le roi Philippe Le Bel lui donna une rente de 60 livres parisis, sur la terre de Miraumont. Louis Le Hutin, par ses lettres patentes du mois d'août 1315, convertit ce don en rente héritière. Le 20 janvier 1318 (v.st.) Hellin vendit la rente au chapitre de Notre-Dame d'Arras (2).

Hellin avait épousé la fille du grand seigneur de Chaûle dont il eut deux enfants qui assistèrent à la vente de la rente de Miraumont, savoir : Hellin qui suit, et Alix de Waziers.

HELLIN II DE WAZIERS. — 1339-1354.

Hellin II, chevalier dès 1318, sire de Waziers , de Heudincourt et de Comines, florissait en 1339. Au mois d'avril de cette année,

(1) Archives départementales. Inventaire-sommaire, t. II, p. 10. — Jules de Saint-Génois, Inventaire des chartes de Rupelmonde, p. 43.

(2) Brassart, Généalogie de Wavrin, p. 83. —Archives départementales B. 551.


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il déclarait que, par la mort de son beau-père, Jean de Barbançon, il lui était dévolu le dixième d'un franc-alleu situé à Merbes-leChâteau. (Compte-rendu de la Commission royale d'Histoire, XrV, 211. ) Il se joignit à la noblesse de la châtellenie de Lille pour réclamer contre la coutume des arsins, privilége que possédait la ville de Lille de brûler la maison de tout habitant du dehors qui aurait porté la main violemment sur un bourgeois de cette ville. II fut débouté, comme les autres, par arrêt du Parlement de Paris du 29 mai 1350 (1).

Le 17 mai 1354. un accord a lieu entre Hellin de Waziers, seigneur de Comines, et de Heudincourt et Mgr Alard de Limbicque, chevalier, d'une part, et les échevins de Comines, d'autre part, par lequel on dispose que quatre hommes seraient élus pour prendre copie des lettres et consulter le témoignage des anciens sur le tarif du tonlieu et du vinage en la ville de Comines(2). — Mais, peut-être cet acte doit-il être attribué au successeur de Hellin Il.

Hellin avait épousé Agnès de Barbançon , fille de Jean, seigneur de Barbançon, et de N. de Dargiès , dont il eut Hellin III, qui suit (3).

HELLIN III DE WAZIERS. — 1359-1382.

Hellin III, chevalier, sire de Waziers, de Comines et de Heudincourt, accorde, le 29 septembre 1359, aux drapiers, tisserands et foulons de la ville de Comines , plusieurs priviléges et franchises, et leur donne des statuts approuvés et confirmés

(1) Roisin, édition Brun-Lavainne, p. 361 et 385.

(2) Archives municipales de Comines, AA. 1. 3) Brassart, Généalogie de Wavrin, p. 83.


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par le roi de France Jean, en octobre 1361, sur un vidimus des échevins de Lille, daté du jeudi 7 octobre de la même année(1).

Froissart cite, en avril 1360, le sire de Waziers parmi les gentilshommes qui sortirent de Paris contre les troupes du roi d'Angleterre, qui étaient venues escarmoucher jusques aux barrières de cette ville (2).

On voit, dans l'inventaire des Archives de Comines , que cette terre fut saisie sur le sieur de Waziers, qui ne s'était pas rendu comme otage en Angleterre , ainsi qu'il lui avait été ordonné lors de la prise, par les Anglais, de Jean-le-Bon, roi de France (3). Mais cette disgrâce paraît n'avoir pas eu de suite, car, en 1364, le sire de Comines est en plein exercice de ses prérogatives seigneuriales. Au mois d'août de cette année, Hellin confirme les priviléges accordés par son prédécesseur, en 1276, et ceux par lesquels lui-même déclare que les échevins de la ville auront seuls, à l'exclusion de ses hommes de fiefs et de ses échevins de dehors, le droit de juger les bourgeois de Comines et de prendre nformation sur leurs personnes et sur leurs biens, pour quelque cas que ce puisse être. Il accorde, en outre , aux bourgeois , le droit de porter armure pour se défendre dans toute sa terre de Comines, si cela n'est interdit par les échevins. Il accorde encore, qu'en toute amende en-dessous de 10 livres, lesdits échevins auront le tiers ; et s'il arrivait aucun cas à juger par lesdits échevins dont ils ne fussent assez sages du jugement à rendre , ils peuvent et doivent aller au sens et conseil des échevins de la ville de Lille. Et peuvent lesdits échevins faire bourgeois tous tels qu'il leur plaira sans le seigneur. — Le roi. Charles V approuve

(1) Archives municipales de Comines, AA — Analysé dans Diegerick, Archives d'Ypres, t. II, p. 182.

(2) Edition Buchon, +.. IV, p. 49. 3) Série DD.


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ces priviléges, par l'apposition de son sceau , au mois de janvier 1365(n.st.)(l).

Au mois de mai 1369, Hellin , seigneur de Waziers, et autres seigneurs, se constituent cautions, envers le comte de Flandre, de l'obligation souscrite par le Roi de décharger les villes et châtellenies de Lille, Douai et Orchies, de toutes les charges prises sur icelles depuis la cession qui en a été faite au roi de France (2).

Suivant M. Brassart, Hellin avait épousé : 1° en 1348 , n'étant encore qu'écuyer , Béatrix d'Aveluis, fille du seigneur d'Aveluis et de N- de Sombreffe, qui lui avait apporté la terre d'HéninLiétard en partie, relevant du comté de Lens ; 2° Jeanne de Bergues, fille du chevalier Guilbert. Il eut de sa première femme :

1° Marie de Waziers , héritière de Waziers et d'Hénin-Liétard en partie , mariée en premières noces à Jean , chevalier , seigneur de la Hamaide , et en secondes noces , vers 1398 , à Briffaut de Sorel, écuyer ;

2° Jeanne de Waziers , dame de Comines, qui suit ;

3° Catherine de Waziers , épouse en premières noces d'Amoury Pourchel, écuyer, seigneur de Frémicourt, et en secondes noces à Watier de Vertaing , chevalier , seigneur d'Aubigny ;

De sa seconde femme , Hellin III laissa :

4° Hellin IV , qui paraît être mort avant son père ;

5° Jeanne de Waziers , mariée à Thomas de Beaufremez, chevalier , seigneur de Fléquières. On retrouve Hellin III dans un acte du 23 avril 1382 , où l'on

(1) Archives municipales de Comines, AA. — Analysé dans Diegerick, Archives d'Ypres, t. II, p. 202.

(2) Archives départementales. Inventaire-sommaire, B 916.


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voit que dès lors il s'était dessaisi de la seigneurie de Comines en faveur de Jeanne, l'une de ses filles du premier lit. Il serait mort le 5 avril 1411 (1). « Monseigneur Herlin, à son temps sire de » Waziers, de Heudicourt et de Comines, lequel ala de vie à » trespas en che mortel siècle, le jour de Pasques flories l'an mil » quatre cens et onze, et fut extrais et yssus de très-noble lignée » de moult grands seigneurs (2). »

(1) Brassart, Généalogie de Wavrin, pages 83 et 85, art. Hellin VI. (2) Ms. de la Bibliothèque de Tournai, N°CCXXI.


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III. MAISON DE LA GLYTE.

JEANNE DE WAZIERS ET COLARD DE LA CLYTE. -1382-1404.

Jeanne de Waziers, dame de Comines, épousa Colard de la Clyte, chevalier, seigneur de Renescure et du Thil, lieutenantgénéral du comte Louis de Flandre, durant son absence de 1370 à 1372, maître d'hôtel de Philippe, duc de Bourgogne, gouverneur de Lille, en 1374 et 1375, bailli de Bruges en 1389, de Lille en 1394, fils de Colard de la Clyte, seigneur de Neufcourt et de Pasquette, dame de Renescure. Suivant les quartiers généalogiques des chevaliers de la Toison d'or, la mère du seigneur de Comines était de la famille de Mortagne et portait d'or à la croix de gueules (1).

Une transaction passée devant les échevins de Douai, le 23 avril 1382, entre Catherine de Waziers et les tuteurs de Jeanne et de Marguerite Pourchel, ses enfants mineurs, mentionne l'intervention de Colard de la Clyte, seigneur de Comines, oncle desdits enfants (2).

Colard de la Clyte, du conseil du comte, joua un certain rôle dans les évènements de son temps. En 1382 (v. st.), quand Louis

(1) Maurice, Blason des Chevaliers de la Toison d'Or, art. Jean de La Clyte.

(2) Brassart, Généalogie de Wavrin, p. 85.


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de Male força les villes qui s'étaient insurgées contre son autorité à lui remettre leurs priviléges, Colart fut l'un des conseillers commis pour recevoir et visiter ces priviléges (1). Au mois de mars de la même année, il accompagnait la duchesse de Bourgogne à son départ de Bruges (2). ll fut chargé de fortifier le port de l'Ecluse et Nieuport. Il construisit aussi, suivant Oudegherst, les châteaux d'Audenarde et de Courtrai, ainsi que les fortifications d'Ypres (3).

En 1388, Colard de la Clyte, chevalier, seigneur de Comines, détenait les biens qu'un bourgeois de cette ville, nommé Simon Claye, avait délaissés et que revendiquait par droit de succession Marie dite Stassin. La Gouvernance de Lille avait reconnu le bon droit de ladite Marie et ordonné que les biens en litige lui seraient restitués par le seigneur et son bailli. Ceux-ci, ayant interjeté appel au Parlement de Paris, y furent déboutés et condamnés aux dépens par sentence du 19 de septembre (4).

En 1391, Colard soutenait un procès de juridiction contre les échevins de la Salle d'Ypres. Il prétendait que les fiefs tenus de la cour féodale de Comines, bien que situés dans la châtellenie d'Ypres, dépendaient, comme leur chef-lieu, de la Salle de Lille , et il entendait y exercer sa juridiction malgré les gens d'Ypres. En conséquence, il avait envoyé à Zillebeke, dependance de Comines, son bailli et quelques hommes 0 pour y garder la feste de la ducasse », mais ils avaient été arrêtés par le bailli d'Ypres qui fit tenir une vérité où Colard fut condamné à l'amende de 60 livres. Le conseil du duc confirma le jugement en ce qui concernait Zillebeke qui resta distrait de la juridiction de Comines, mais leva

1) Edward LeGlay, chronique rimée des troubles de Flandre, pages 113, 134 et 143. — Diegerick, Inventaire des Archives d'Ypres, t. II, p. 235.

(2) Gachard, Rapport sur les Archives de Lille.

(3) T. II, p. 603.

(4 Archives de Comines.


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l'amende et ordonna de délivrer les gens de Colard et de leur rendre leurs armes (1).

En avril 1396, Colard de la Clyte, chevalier, sire de Comines, revendiquait des religieux de Saint-Bertin quelques biens à BasWarneton (2).

Colard de la Clyte, conseiller et chambellan de Philippe le Hardy (3), mourut vers 1404 ; il eut de Jeanne de Waziers, qui lui survécut, quatre fils et cinq filles :

1° Louis de Comines, mort en bas âge ;

2° Guillaume , d'abord chanoine de Saint-Pierre de Lille , puis de Tournai , et enfin prévôt de Cassel, mort en 1437 (4).

3° Jean, qui suit.

4° Colard, dit de Comines, seigneur de Renescure et père du célèbre Philippe de Comines.

5° Jeanne de Comines, épouse de Guillebert de Saint-Omer, seigneur de Piennes.

6° Marguerite de Comines, épouse en premières noces d'Olivier de Halluin, et en deuxième noce de Roland de Utkercke, chevalier de la Toison d'or de la première promotion. Elle mourut en 1414, et fut inhumée dans l'église de Maldeghem à côté de son second mari (5).

7° Philippote de la Clyte, mariée à Ghislain de Halluin, seigneur de Bughenot.

(1) Archives du Royaume, lettres du pénultième jour d'août 1391.

(2) D'Hoop Chartes du Prieuré de Saint-Bertin à Poperinghe, Nos 151 et 152. 3) Mémoires pour servir à l'histoire de France et de Bourgogne, t. II, pages

40.

(4) " XI Kal. Jan. 1437, obiit Wilhermus de Comines prepositus Casletensis hujus ecclesioe canonicus. » (Obituaire de Tournai. — Bulletin de la Commission royale d'Histoire, III, 180).

(5) Mausolée de la Toison d'or, p. 8.


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8° Catherine de Comines , dont on ne connaît pas la destinée.

9° Marie de Comines, « qui est à l'adventure ceste Marie de « Comines laquelle au registre de la Chambre des comptes à Lille, " commençant 1393 et finissant 1399, est dicte morte par le faict d'aucuns habitans de Lille. » (1

JEAN 1er DE LA CLYTE, DIT DE COMINES. — 1404-1443.

Au mois de novembre 1409, Jean de La Clyte, qu'on nommait communément Jean de Comines, était en qualité de chevalier bachelier parmi les gentilshommes que le duc de Bourgogne avait mandé à Paris, pour se garantir des hostilités du duc d'Orléans. Il en sortit en novembre 1410 à la suite de la paix de Wincestre et au nombre des chevaliers et écuyers à qui le duc fit distribuer, en les congédiant, pour 5,000 fr. de vaisselle d'argent (2).

Le 31 juillet 1414, Jean, duc de Bourgogne et comte de Flandre, accordait à Jean de la Clyte, seigneur de Comines, son conseiller et chambellan, le droit de faire courir assises (accises) en la ville de Comines fans payer pour ce d'autre denier que les 800 couronnes de France, qu'icelui seigneur duc en avait reçues (3).

Jean de la Clyte, seigneur de Comines, assista à la bataille d'Azincourt, en 1415 ; fait prisonnier à Ruisseauville, il ne fut relâché qu'au prix d'une énorme rançon. A cette occasion les échevins de Comines attestent, dans un acte du 6 mai 1416, que pardevant eux comparurent tous les foulons de cette ville, lesquels en pré(1)

pré(1) de Maubus.

(2) Histoire générale et particulière de Bourgogne, par un religieux bénédictin de l'abbaye de St-Benigne de Dijon et de la Congrégation de Saint-Maur. (Dom Urbain Plancher et Dom Merle), t. III, p. 295 et 318.

(3) Archives communales de Comines, AA. — Lettres insérées dans le rapport et dénombrement de la baronnie de Comines, du 22 mars 1620.


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sence de noble et puissant seigneur Jean de La Clyte et en considération que la rançon dudit seigneur montait à très-grande somme déclarèrent, de leur bonne et franche volonté, donner tant pour lui que pour ses successeurs, seigneurs et dames de Comines, deux sous parisis de Flandre de chaque drap qu'ils fouleront en ladite ville. Le 17 août 1417, Jean, duc de Bourgogne et comte de Flandre, donna son approbation à cet acte à charge par les seigneurs de Comines de faire mention de ces choses dans les dénombrements de leur fief (1).

En 1418, le seigneur de Comines défendait sa juridiction contre les gens de lois d'Ypres avec plus de succès que son père. La sentence du conseil de Flandre dispose que ladite terre de Comines doit être administrée selon les coutumes de la Salle de Lille et interdit à tous officiers autres que le gouverneur et le bailli de Lille d'y faire aucun exploit sans le consentement du seigneur (2).

Le sire de Comines se retrouva mêlé, comme son frère Colard et beaucoup d'autres seigneurs du pays, à la querelle des Armagnacs et des Bourguignons. Il suivit Jean-sans-Peur à Paris, en 1417, cette fois comme chevalier banneret ayant avec lui un chevalier bachelier, 66 écuyers, 145 hommes de trait à cheval et un trompette (3). Après l'assassinat du duc Jean à Montereau, le 10 septembre 1419, il accompagna le jeune duc Philippe se rendant à Troyes avec une nombreuse armée pour venger la mort de son père. Il était près de lui à la bataille de Mons en Vimeux. La déroute s'était mise dans l'armée bourguignone et tout semblait perdu lorsque la valeur et l'audace de Jean de Comines changèrent

(1) Rapport et dénombrement de la baronnie de Comines, 1620.

(2) Archives communales de Comines, AA. 3. -

(3) Histoire générale et particulière de la Bourgogne, t. III, p. 474. — Monstrelet, chap. CLXXXII, 1417.


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les choses de face. Il réunit 300 flamands, les ramena contre l'ennemi et, grâce à lui, la victoire fut assurée (1).

Le 9 août 1423 , Jean de Comines était commis avec les siresde Coolscamps, d'Utkerke, de Masmines et de La Kéthulle au gouvernement de la Flandre pendant l'absence du duc (2). Pour prix de ses services, il reçut une pension de 300 francs (3), et il obtint la charge de souverain bailli de Flandre par lettres, patentes du 14 mai 1424 (4), charge qu'il résigna en 1435 et qui passa à son frère Colard.

Ce fut Jean Ier, dit-on, qui bâtit le château de Comines dont on voit encore aujourd'hui les restes (5).

Par ses lettres de 1429, Jean, seigneur de Comines, fait connaître que les échevins de cette ville ayant entrepris d'élever un beffroi et n'ayant pu l'achever faute d'argent, l'avaient cédé au seigneur, son père, pour qu'il en terminât la construction, à condition qu'ils pourraient le reprendre , par la suite, en remboursant ledit seigneur. Et comme depuis peu la maison échevinale, la halle et le marché de ladite ville ont été détruites par le feu, il déclare rétrocéder aux échevins, moyennant certaine somme qu'il en a reçue , tous les droits qu'il avait sur le beffroi pour en faire une maison échevinale, une halle et tout ce qui sera le plus profitable à la ville (6).

(1) » Dominus enim de Comene, qui secum habuit CCC pedites, de suis Flamingis sctlicet qui fuerunt, fuit causa victorioe. « (Corpus chronicorum Flandriae, I, 255). —Monstrelet, chap. CCXXVIII, 1429; — Chap. CCLVII, 1421.

(2) Kervyn de Lethenhove, Histoire de Flandre, t. IV, p. 235.

(3) Registre des chartes de la Chambre des comptes, 1417-1423 f° 46.

(4) J.-J.-E. Proost, Recherchés historiques sur le souverain bailliage de Flandre, dans le Messager des Sciences historiques de Belgique, année 1816, p. 295.

(5) Derveaux, Annales religieuses de Comines, p. 62.

(6) Archives communales de Comines, registre des titres, p. 4.


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Au mois de janvier suivant, Jean, seigneur de Comines, fut créé chevalier de la Toison-d'Or, le huitième de la première promotion.

Jean accompagna son prince allant assiéger Compiègne où fut prise la Pucelle d'Orléans (1). Il l'accompagnait aussi à la paix d'Arras, le 21 septembre 1435 (2). Ce fut lui qui exposa aux Gantois l'intention du duc deBourgogne de faire le siége de Calais pouren expulser les Anglais. Il le fit avec tant de succès et flatta si bien leur amour-propre qu'ils vinrent offrir leurs corps et leurs biens pour aider le duc à reconquérir son patrimoine. Pendant le siége, il commanda, avec Gérard du Chastel, les milices communales d'Ypres et de Courtrai (3).

A peu de temps de là , Jean fut impliqué dans un procès qui eut un grand retentissement et où son honneur était gravement intéressé. Jacques des Préaux, prince de la maison de Bourbon, avait été assassiné mystérieusement près de Plaisance, en Italie. Les auteurs du crime étaient restés longtemps inconnus, mais en 1436, Charles, duc de Bourbon et d'Auvergne, cousin de la victime , voulut les poursuivre et les faire condamner. Il adressa une plainte au Parlement pour accuser Jean de Comines, souverain bailli de Flandre , d'avoir fait périr perfidement son parent, et ce fut en vertu de cette dénonciation qu'on arrêta deux valets qui reconnurent avoir été les instruments du meurtre et qui tous les deux protestèrent que le sire de Comines avait armé leurs bras.

Jean de Comines était inscrit parmi les bourgeois de Gand; il crut devoir déférer le soin de sa justification aux échevins de cette ville qui citèrent à leur vierschare, fixée au 15 novembre, le duc

(1) Kervyn de Lethenhove, Histoire de Flandre, t, IV, p. 255.

(2) Lefebvre Saint-Remv. chap. CLXXXIII.

(3) Ibidem, chap. CXCI. — Proost, Recherches historiques, sur le souverain Bailliage de Flandre, p. 295. — Kervyn de Lethenhove, Histoire de Flandre, t. IV, p. 274

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de Bourbon et le comte de Vendôme, en notifiant cette décision aux conseillers du Parlement, aux baillis d'Amiens, de Lille et de Tournai, aux prévôts de Beauquesne et de Montreuil, afin qu'ils pussent, s'ils le voulaient, assister à la procédure.

Les procureurs du duc de Bourbon virent le sire de Comines protégé par son Souverain et une foule de seigneurs dont les maisons étaient alliées à la sienne ; ils ne se présentèrent point à la vierschare. Jean de Comines y répéta sa demande de soumettre aux échevins de la Eeure le jugement de toutes les accusations articulées par ses ennemis. " Je suis, dit-il, un loyal chevalier qui » s'efforça toujours de vivre selon les règles de l'honneur et de la » vertu. J'ai servi fidèlement en France et dans d'autres pays tous » mes princes, c'est-à-dire en premier lieu le duc Philippe, fils » du roi Jean de Fiance , puis le duc Jean, son fils, et ensuite le » duc Philippe qui règne aujourd'hui. Je les ai accompagnés dans » beaucoup d'expéditions périlleuses ; j'ai reçu de nombreuses » blessures en combattant avec eux ; partout on m'a cité comme » un bon et fidèle chevalier, d'une réputation sans tâche, et je » me confie encore aujourd'hui dans la justice du Dieu du ciel » qui sait la vérité de mes paroles , et dans l'estime de ceux qui » me connaissent.»

Tous les délais fixés par la loi s'étant écoulés sans que les accusateurs eussent paru , les échevins de la Keure déclarèrent le duc de Bourbon , le comte de Vendôme, les conseillers du Parlement , les baillis d'Amiens , de Lille et de Tournai, les prévôts de Beauquesne et de Montreuil déchus, comme contumaces , de tout droit de poursuivre le sire de Comines , ordonnant que celui-ci fût, à l'avenir, reconnu légalement purgé de toutes les accusations portées contre lui et lui réservant son recours contre tous ceux qui avaient diffamé son honneur.

Le duc de Bourbon consentit à faire cesser les poursuites déférées au Parlement, mais sans nullement convenir de l'innocence du sire de Comines. Le 6 avril 1437, le duc de Bourgogne pria les


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échevins de la Keure de vouloir accorder à celui-ci toute assistance en son office (1).

Messire de Comines, chevalier de la Toison-d'Or, dut également se justifier dans le 4e chapitre de cet ordre. Le Souverain lui fit lire les dépositions de Jean de Rottrelem, exécuté au pays de Liége pour le meurtre de Jacques de Bourbon, lesquelles dépositions l'accusaient d'y avoir eu part. Messire de Comines nia le fait et assura par serment qu'il était innocent, soumettant l'affaire à la décision de l'assemblée ou d'autres juges qu'elle trouverait bon de nommer, et offrant à cet effet de se constituer prisonnier. Le Souverain commanda qu'il serait donné part de celte réponse à Monsieur de Bourbon, cousin du défunt et un des dénonciateurs de Comines (2).

Nous retrouvons le sire de Comines au mois de mai suivant, parmi les chefs des troupes que le duc fit amener de la Picardio pour châtier les habitants de Bruges, et le 11 décembre 1440, il était près du duc faisant sa première entrée en cette ville depuis sa soumission (3).

Jean de la Clyte dont la devise était: sans mal, mourut le 13 mai 1443, suivant les Annales religieuses de Comines (4); en 1445, suivant le Mausolée de la Toison-d'Or (5) ; le 13 mai 1448, d'après M. De Coussemaker, qui corrige le précédent (6). La première date me semble la plus exacte; celle que donne M. De Coussemaker pouvant être le résultat, à l'impression, d'une mauvaise lecture : 8 pour 3. — La Clyte portait : de gueules au

(1) Kervyn de Lethenhove, Histoire de Flandre, t. IV p. 399-303.

(2) Baron de Reiffenberg, Histoire de l'Ordre de la Toison d'Or, p. 19-21.

(3) Kervyn de Lethenhove, Histoire de Flandre, t. IV, p. 301 et 338.

(4) P. 65.

(5) P. 11.

(6) Quelques épitaphes des églises de Comines, Cambrai, etc., dans le Bulletin de la Commission historique du Nord, t. V, 1860.


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chevron d'or, accompagné de trois coquilles oreillées d argent, lignées de sable , 2 en chef et une en pointe ; à la bordure de l'écu d'or.

Le blason des chevaliers de la Toison-d'Or, par Maurice , lui donne pour quartiers :

La Clyte. Waziers.

Mortagne. Avelus (1).

D'après les quartiers généalogiques relevés à Comines , Jean épousa Jeanne de Ghistelles, morte le 9 octobre 1431 et enterrée à Comines dans la chapelle de Saint-Chrysole avec son mari (2). Elle devait être fille de Jean , seigneur de Ghistelles , de Warneton et d'Englemunstre , et de Jeanne de Châtillon, dame de SaintLambert (3). De cette union était né un fils qui garda le nom de Comines.

Jean de la Clyte se remaria à Jeanne de Preures , douairière de Jean , seigneur des Fosseux (4), laquelle survécut à son mari ; on la retrouve en 1449 comme dame (douairière) de Comines dans un acte du fonds des Chartreux de Gosnay, aux archives du Pas-de-Calais. Son sceau ligure un écu au chevron accompagné de trois coquilles , qui est Comines , parti d'un billeté au lion , qui est Preures (5).

JEAN II DE LA CLYTE DIT DE COMINES. — 1443-1475. .

Jean ll de Comines prit part, en 1452 , à la guerre contre les Gantois révoltés, et y fut armé chevalier de la main du comte

(1) D'argent au lion de gueules.

(2) De Coussemaker, Quelques épitaphes des églises de Comines, Cambrai, Condé, etc.

(3) Père Anselme, Histoire généalogique de la Maison de France, t. VI, p. 126.

(4) Maurice, Blason des chevaliers de laToison d'Or.

(5) Demay, Sceaux de l'Artois, N° 564


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d'Estampes en face d'Audenarde. (1) ll assista au fameux repas du Faisan qui eut lieu à Lille en 1453 et y fit voeu, avec les plus grands seigneurs du pays, d'entreprendre le voyage de la Terre Sainte contre les Turcs qui venaient de s'emparer de Constantinople. Mathieu de Coussy a consigné ce voeu dans ses chroniques,

a Je , Jehan de Comines , voue à Dieu, à la benoite Vierge » Marie, aux dames et au Phaisant, que se mon très-redoulé » seigneur , Monseigneur le duc va en ce voyage qu'il a intention » de faire pour résister aux emprises du Grand-Turc et des » mécréants, je le servirai partout ou bon lui semblera , soit par » terre ou par mer, de mon corps et à mes dépens, et au cas que » pour cause de maladie ou autre empeschement, si apparant » que chacun le cognust, je n'y puisse aller, j'y envoierai trois » gentilshommes de nom et d'armes à mes dépens et frais , " lesquels je paierai tant et si longuement que l'armée de " Monseigneur s'entretiendra pardelà, pourveu que ce soit le bon " plaisir de mon très-redouté seigneur. » (2)

En 1455, Jean II de La Clyte fonde, à Comines. le couvent des soeurs grises ou pénitentes , sur l'emplacement d'un ancien béguinage détruit par le feu. (3)

Au mois de mars 1456, Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, accorde à la requête de Messire Jean, seigneur de Comines , chevalier, son conseiller et chambellan, une franche foire à la ville de Comines. (4)

Le 30 mars 1462, Jean, seigneur de Comines, conseiller et chambellan du duc de Bourgogne, capitaine de la ville et château de Nieuport, considérant la désolation et la pauvreté du peuple

(1) Mathieu de Coussy, Chronique, chap. LU. — J. Du Clercq, chap. VIII.

(2) Ibid. chap. LXXXVIII.

(3) Derveaux, Annales religieuses de Comines, p 132. (4) Archives communales de Comines , AA


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de Comines, permet à tout ceux qui habiteront cette ville d'établir des outiles autant qu'il leur plaira dans leurs maisons et enclos, (1)

L'année précédente, Jean avait accompagné le duc Philippe allant assister au sacre de Louis XI et à l'entrée de ce monarque à Paris. (2) Il fut l'un des douze seigneurs qui portèrent en terre le corps du duc Philippe, en 1467. (3)

En 1468, Jean II de Comines était avec le duc Charles de Bourgogne à son entrée à Gand, il assistait aux fêtes célébrées à à Bruges à l'occasion du mariage de Charles avec Marguerite d'Yorck. (4)

Vers 1470 , Jean II faisait rapport de la seigneurie de Comines. En 1471, il donnait un local aux tisserands de Comines pour y exposer leurs draps. (5) Il mourut en 1475 et fut enterré à Comines. Voici ce qu'on lit dans un manuscrit cité par M. de Coussemaker, au sujet de la tombe de Jean de Comines: « En l'église » collégiale de Comines , en la chapelle de Saint-Chrisol, derrière " le choeur, du côté du Midy, dedans le mur, étoit une sépul» ture de pierre blanche, élevée , avec l' effigie d'un priant cou» ché ; étant telle épitaphe sur la bordure de la sépulture :

« Cy gist hault et puissant seigneur, Jean de Comines, Fils de Jean , en son vivant signeur dudit lieu , Chevalier, conseiller et chambellan de mou très-redouté seigneur, Monseigneur le duc de Bourgogne, Et de Brabant, comte de Flandre ; Capitaine du Chastel et ville de Neufport, A son temps chevalier d'Honneur,

(1) Ibid.

(2) J. Du Clercq, Mémoires, chap. XXXIII.

(3) G. Chastellain, Chroniques , chap. CCXXIX. — Du Clercq , chap. LXVI,

(4) Kervyn de Lethenhove, t V, p. 117 et 141.

(5) Inventaire des Archives de Comines, f° 20.


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De ma très-redoubtée dame Marie,

Duchesse de Bourgogne et de Brabant,

Comtesse de Flandre ;

Lequel signeur trespassa audit service ,

En la ville de Gand , au mois d'apvril,

L'an de l'Incarnation Notre-Seigneur 4475. » « Au front de la sépulture il y avait ces quatre quartiers : Comines (La Clyte) — Waziers. = Ghistelles — Chastillon." (1) Suivant le père Anselme , (2) Jean II de La Clyte ou de Comines avait épousé Jeanne d'Estouteville-Torcy, dont il ne nomme pas les parents et que lui-même ne mentionne pas dans la généalogie d'Estouteville-Torcy. (3) D'après les quartiers généalogiques de Jeanne de La Clyte qui suit, la mère de Jeanne d'Estouteville était une de Fiennes qu'on ne peut identifier avec Jeanne de Fiennes, épouse de Jean d'Estouteville , seigneur de Torcy , puisque ceux-ci vivaient un siècle plutôt. C'est un point à éclaircir. — Estouteville portait : Fascé d'argent et de gueules de dix pièces, au lion brochant sur le tout. De leur union, Jean de La Clyte et Jeanne d'Estouteville n'eurent qu'une fille qui vient d'être nommée et par laquelle la seigneurie de Comines, passa dans la maison de Halluin. — Jeanne de la Clyte ou de Comines, née elle-même d'un fils unique, n'était donc point la nièce du célèbre historien de ce nom, et le docteur le Glay s'est trompé d'une génération. ( 4)

JEANNE DE LA CLYTE OU DE COMINES, Veuve de Jean de Halluin. —1475-1512.

Jeanne de Comines, vicomtesse de Nieuport, née en 1440, au hâteau de Comines, fut une des femmes les plus accomplies de la

1) Quelques épitaphes dès églises de Comines, Cambrai, Condé, etc.

(2) T.VI. p. 707.

(3) T.VIII, p. 96.

(4) Catalogue descriptif des manuscrits de la bibliothèque de Lille, introduc tion. XVIII.


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cour de Bourgogne. Elle épousa Jean , seigneur de Halluin, de Belleghem, de Lauwe , du Gavre, etc., fils de Wautier IV et de Jacqueline de Wisch , dame de la Chapelle, dont elle était veuve en 1473, étant âgée de 33 ans.' Après avoir été dame d'honneur de Marie de Bourgogne, et gouvernante de son fils Philippe Le Beau, puis dame d'honneur de Jeanne, reine de Castille, Jeanne se retira dans son château de Comines où elle acheva sa carrière dans les exercices de piété et de charité. Elle mourut en 1512 et fut enterrée à Comines. On a conservé son épitaphe rimée , accompagnée de cette note (1) :

« En la même chapelle (de Saint-Chrysole), dedans le mur du " costé du septentrion , assez près de l'huis, vis-à-vis de la pré» cédente (celle de Jean II, de Comines), étoit une belle sépul" ture, élevée de trois pieds, avec l'effigie d'une priante couchée, » avec une plate lame de cuivre enchassée dedans le mur, » contenante plusieurs belles fondations , et étoit la sépulture de » Madame Jeanne, dame de Comines, fille de Jean susdit, " femme à messire Jean de Halluin , et mourut cette dame à " Comines, à son chasleau, l'an 1512; étoit tel son épitaphe : »

« Ci gist, en bas de cette histoire, Laquelle est faite en sa mémoire, Madame Jeanne de Comines , Mangée de terre et de vermines ; Qui veuve fut jusqu'à la fin De Jean, seigneur de Hallewin. Dame d'honneur fut en sa vie , Longtemps servant Madame Marie ; Laquelle, quand elle fut trespassée, Gouvernante fut ordonnée De son fils Philippe , noble et rice , Prince d'Espaigne, duc d'Austrice, De Bourgogne et comte de Flandre , Lequel servi sans nul esclandre ;

(1) Quelques épitaphes des églises de Comines, Cambrai, Condé, etc.


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Et quand il fut hors de jeunesse, Il ordonna de la princesse, Sa femme et sa chère compaigne, D'Arragon , royne d'Espaigne, Dame d'honneur, que bien servit Et en Espaigne la suivit ; Qui puis par là ramena En le pays où demora. Et tant bien servit sa maîtresse, Que fut atteinte de vieillesse ; Dont eut congé de demorer, Sans en Espaigne retourner , Et puis à Comines en ses terres, Fina le reste de ses jours, Le jour de Pâques vers minuit, En grand homme , louange et bruit, L'an mil cinq cent et douze aussy , Vous suppliant que sans nul sy Tous de prier soyez records, Pour l'âme dont cy gist le corps. Requiescal in pace.

L'auteur ajoute : « Au front de la sépulture, pardessus la cha" pelle qui est la platte table de devant, y étoient les quatre » quartiers ; mais à cause qu'ils étoient mal assis, car le troi» sième devroit estre le dernier ; je les ay icy redressez et mis » comme ils doivent estre :

" Comines (La Clyte)-Ghistelles = Touteville-Fiennes (1)»

Jeanne avait eu de son mariage avec Jean de Halluin :

1° Wautier, mort jeune ,

2° Georges qui suit ;

3° Isabeau de Halluin , seconde femme de Louis de Joyeuse, comte de Grandpré ;

(1) Tout redressé qu'il soit, le quartier de Fiennes ne reste pas moins à vérifier.


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4° Jeanne de Halluin , mariée à Philippe de Witthem, seigneur de Berselle et de Braine-Laleu ;

5° Barbe de Halluin , épouse de Charles de Contay, seigneur de Morcourt et de Fricourt.

Halluin portait: d'argent à trois lions de sable, armés, lampassés et couronnés d'or.


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IV. MAISON D'HALLUIN.

GEORGES D'HALLUIN. — 1512-1536.

Georges, seigneur d'Halluin et de Comines, vicomte de Nieuport, naquit au château de Comines, en 1470 (1). « Entraîné, dit le Dr Le Glay, par son goût vers la culture des lettres plutôt que vers la profession des armes à laquelle sa naissance semblait l'appeler , il entra bien vite en relation avec les hommes les plus distingués de l'époque , spécialement avec Erasme, le Voltaire de son siècle. Ce grand philologue fait l'éloge de Georges d'Halluin dans plusieurs de ses ouvrages et notamment dans une lettre à. Thomas Morus, sous la date de 1520. « Tous les grands seigneurs , » dit-il, s'attachent à faire instruire leurs enfants dans les " Belles-Lettres ; mais aucun de ces courtisans n'est vraiment " lettré, si ce n'est le seul Georges d'Halluin qui, jusqu'à » présent, n'a recueilli de ses bonnes études d'autres fruits que » la jalousie des autres. Du reste, j'espère que bientôt les dignités " récompenseront son mérite.»

» Georges d'Halluin s'était établi dans le château de Comines qui lui appartenait du chef de sa mère. Là vivait le célèbre grammairien Jean Despautère qui, dans l'épitre dédicatoire de

(1) Derveaux, Annales religieuses de Comines, p. 81.


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l'Ars versificatoria, Joue le goût exquis, la critique délicate de Georges, à qui, dit-il, rien d'imparfait ne pouvait plaire. Georges forma, au château de Comines, une bibliothèque que l'on regardait comme l'une des plus riches des Pays-Bas.

« Georges d'Halluin est auteur d'une traduction française de l'Éloge de la Folie , par Erasme ; il est aussi l'auteur d'un traité ayant pour titre : De restauratione linguoe latinoe. Il avait composé un petit traité en français contre les erreurs de Luther, un autre sur le couronnement des empereurs , un opuscule sur la musique, ainsi que des annotations sur Virgile. Enfin Ferdinand de Maubus, seigneur de Schoondorp , possédait des lettres adressées à Hugues de Maubus, son aïeul, par Georges d'Halluin (1). »

Le 22 avril 1515, Georges, seigneur d'Halluin et de Comines, fut autorisé par Charles, prince d'Espagne , comte de Flandre , à construire , à la demande des bateliers de Gand , une seconde écluse à Comines , pour parer au danger que présentait l'unique écluse, et à percevoir à perpétuité un droit de passage stipulé dans les lettres patentes, du Souveraine). En 1524, Georges d'Halluin, seigneur de Comines, fait un règlement pour l'hôtel du Saint-Esprit de cette ville (3). En 1533, à la supplication des bailli et échevins, il diminue les droits qui étaient levés sur les bières brassées à Comines (4). — En 1535 à la demande de messire Georges d'Halluin, chevalier, sire de Comines et son chambellan , Charles-Quint transfère au jour de Saint Denis la franche foire octroyée à Comines par Philippe-le-Bon, pour le jour de Saint-Rémi (5).

(1) Catalogue descriptif des manuscrits de la Bibliothèque de Lille, introduc tion, XVIII-XXI.

(2) Annales religieuses de Comines , pièce justificative. (3) Ibid, p. 131.

(4) Archives communales de Comines, AA(5)

AA(5)


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Georges d'Halluin mourut en 1536. Il avait épousé Antoinette de Sainte-Aldegonde, fille de Nicolas, seigneur de Noircarmes et d'Honorine de Montmorency. Sainte-Aldegonde portait : d'argent au chef de gueules, un baton de sable brochant sur le tout ; écartelé d'or à la bande de sable, chargée de trois coquilles d'argent posées dans le sens de la bande ; qui est de Noircarmes. De cette alliance étaient nés :

1° Jean , qui suit;

2° Jeanne d'Halluin, mariée en premières noces à Philippe, seigneur de Beaufort en Artois, et en secondes noces à Jacques, comte de Ligne et de Fauquemberghe; elle mourut le 27 septembre 1557;

3° Anne d'Halluin, épouse de François Vander Gracht, seigneur de Valslede, dont elle était veuve en 1564.

« Georges d'Halluin fut inhumé dans l'église de la seigneurie de ce nom. On lisait sur son mausolée l'épitaphe suivante :

Munera qui sprevit aulae fumosa superbae, Pro dulci Aonidum ludo et sudore Minervae, Nec tainen abstinuit regum, si quando vocatus Conciliis, gravibus consultans publica dictis ; Nec patriae duras sudanti Marte labores Defuit, et neutram contempsit tempora laudem , Qui quos antiqua populos ditione tenebat, Legibus instituit, fuerant ut tempora, sanctisComminii genitrix, Haleuwini cui pater arcem Jure dedit prisca majorum laude regendam, Ejus habes clausos cineres hoc marmore, mentem Pronus ei precibus commenda, siste viator, AEternum cineres faciat qui vivererursus. (1)

Sous ce marbre reposent les cendres de celui qui, pour les doux passe-temps des nuises et la culture des lettres ; dédaigna les

(1) Le Glay, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque, de Lille, XXII.


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honneurs d'une cour brillante ; qui, néanmoins, ne s'abstint point de prendre part aux affaires publiques, quand il était appelé aux Conseils du Roi, et ne manqua point non plus à sa patrie lorsqu'elle était livrée à la guerre, ne méprisant ainsi ni l'une ni l'autre gloire selon les circonstances ; qui gouverna sagement ses sujets par des lois appropriées au temps ; à qui sa mère de Comines et son père d'Halluin transmirent en héritage le château illustré par la gloire de leurs aïeux. Passant, arrête-toi et par tes prières recommande son âme à celui qui fera revivre ces cendres pour l'Eternité.

Pendant les guerres du XV le siècle, l'église d'Halluin où reposaient Georges et ses ancêtres fut abattue et sur son emplacement un fort fut construit pour empêcher la garnison de Menin de ravager la châtellenie de Lille, " Ce fort fut fait de forme quarrée avecq » quatre boulewerts en l'un desquels fut enclos le lieu où avoit » esté l'église dud. Hallewin. Il fut achevé le XXVle d'octobre » 1582 (1). » « A propos du fort, où je regardois souvent les " ouvriers , dit un témoin oculaire, je déplorois le sort misérable. » des personnnes illustres qui pensent éterniser leur mémoire » par des sépultures magnifiques où ils montrent le premier point » de leur félicité ; lorsque je voyois par le malheur de la guerre » abolir la mémoire des tombeaux relevez des seigneurs de « Hallewynetse couvrir de terre pour en dresser un boulevert (2). "

JEAN D'HALLUIN 1536-1544.

Jean , seigneur d'Halluin et de Comines, né le 2 janvier 1510, fit la plupart des campagnes de France et d'Italie. ll mourut en

(1) Manuscrit de Wayembourg, à la Bibliothèque publique de Koubaix.

(2) P. Colins, Histoire des choses les plus mémorables advenues en Europe depuis l'an onze cens XXX, jusques à notre siècle , digérées et narrées selon le temps et ordre qu'ont dominé les seigneurs d'Enghien.


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1544 d'un coup d'arquebuse reçu au passage de la Marne devant Vitry, à la tête d'une compagnie de 150 hommes d'armes dont il était capitaine , et fut inhumé à Comines. Il était allié à Jossine de Lannoy , fille du seigneur de Molembais, chevalier de la Toison-d'Or, et de Françoise de Barbançon. Jossine de Lannoy portait : d'argent à trois lions de sinople couronnés d'or, armés et lampassés de gueules qui est de Lannoy ; sur le tout de sable à dix losanges accolés d'argent. 3 , 3 et 1 ; qui est d'Esnes. — Jossine mourut en 1561 et fut inhumée près de son mari. Leur épitaphe est reproduite par M. De Coussemaker, dans le Tome V du Bulletin de la Commission historique du Nord.

Cy gist hault et puissant signeur,

Messire Jan de Hallewin , Seigneur dudit Hallewin et Comines ,

Vicomte de Nieuport, Seigneur de Roleghem, Wartembecq, Westoven, Lauwe, Ronck, etc. Gentilhomme de la bouche et capiteine de chevaulcheurs.

A l'empereur Charles Ve du nom ; Lequel termina le mardi 22e de juillet 1544,

Au camp dudit empereur, Devant la ville de Saint-Desir, en France,

D'un coup de haquebuze, Qu'il reçut le jeudi précédent à la prinse de Vitry , En son eage de 34 ans et demy et 20 jours.

Priez Dieu pour l'âme.

Et madame Jossine de Lannoy, Sa femme, trespassa le 18e de mai, 5611.

Je rétablis l'ordre de leurs quartiers mal disposés dans le

manuscrit qui a fourni cette épitaphe :

« Les quartiers de messire Jean de Hallewin étaient huit et

huit de Madame Jossine de Lannoy, savoir :

Halluin ; Lannoy ;

La Chapelle ; Berlaimont ;

Comines ; Esnes ;

Estouteville ; Neuville ;

Noircarmes ; Barbançon,

Pamèle ; Sarrebruse ;

Montmorency ; Bossut ;

Vilain ; Lalaing.


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C'est par erreur que le P. Anselme dit que Jean et sa femme furent enterrés à Cambron; Scohier, d'accord avec la généalogie manuscrite des sires de Comines et d'Hallewin, à la Bibliothèque de Tournai, désigne expressément Comines comme lieu de leur sépulture. « Au mesme mur, plus proche de l'autel, y avoist n l'image de Nostre Sauveur Jésus-Christ, debout, monstrant la » playe de son costé de la main droite et tenant sa croix ; et à son » costé droit un priant à genoux, et du costé gauche aussy à » genoux une dame priante, et à l'entour de l'arcure de cette " sépulture y avoit seize quartiers, et estoit la sépulture de " messire Jehan, seigneur de Hallewyn et de Madame Jossine de » Lannoy. B

Deux enfants étaient nés de l'union de Jean d'Halluin et de Jossine de Lannoy : Louis: mort jeune et enterré à Bruxelles dans la chapelle du Saint-Sang-du-Miracle , et Jeanne-Henriette qui suit.


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V. MAISON DE CROY.

JEANNE-HENRIETTE D'HALLUIN ET PHILIPPE DE CROY. —

1544-1581.

Jeanne-Henriette, héritière d'Halluin et de Comines, vicomtesse de Nieuport, venait de naître quand elle perdit son père ; elle grandit sous la tutelle de sa mère et épousa au château de Comines, le 24 janvier 1559, Philippe de Croy dont elle fut la première femme.

Philippe, sire de Croy, duc d'Arschot, prince de Chimay, comte de Porcéan et de Beaumont, seigneur de Seneghem, de Rotzelaer, de Bierbeck, d'Heverlo, d'Avesnes, de Landrecies, de Lillers , de Saint-Venant, etc., sénéchal et chambellan héréditaire de Brabant, était né à Valenciennes en 1526. N'étant encore que marquis de Renty, il avait été général des troupes des Pays-Bas que Marie, reine de Hongrie, avait envoyées au secours de l'empereur Charles-Quint contre le duc de Clèves ; il avait été fait chevalier de la Toison d'or en 1556. Le roi Philippe II l'envoya en qualité d'ambassadeur, en 1563, à la diète tenue à Francfort, par l'empereur Ferdinand ler, en laquelle Maximilien, fils de celui-ci, fut couronné roi des Romains. Il était gouverneur de Flandre en 1568 (1).

Les archives de Comines conservent entre autres actes émanés

(I) Le Père Anselme, Histoire généalogique, t. V. 641.

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de ce seigneur, deux chartes de 1568, dont l'une est une diminution des droits sur les bières brassées à Comines et l'autre une permission pour les drapiers de cette ville de faire dorénavant des draps de 1920 fils au lieu de 1800 fils, « lesquels draps seront scellés d'une rose dorée sur étain , pour les distinguer d'autres draps moindres. » (1)

Philippe de Croy est nommé en 1572 et 1573 chef et superintendant du Conseil d'Etat; en 1574, il va attendre, dans le comté de Bourgogne, Henri III, roi de Pologne (2) Soupçonné d'être favorable à l'Espagne, il est arrêté, avec le conseil d'État, par ordre des États généraux en 1576 (3). Don Juan d'Autriche étant arrivé aux Pays-Bas, Philippe de Croy et son fils Charles vont le rejoindre à Namur M. Philippe reçoit le commandement du château d'Anvers et prête serment au nom de Philippe II ; les Etats lui donnent le gouvernement de la Flandre, et il est reçu en cette qualité à Gand le 25 octobre 1577 ; mais connaissant son attachement à la religion catholique et sa fidélité au roi, le prince d'Orange , de concert avec les chefs des Gueux, excite une sédition contre Philippe qui est conduit en prison, où i! reste jusqu'au 14 novembre (5). En 1579, il fut l'un des députés qui se rendirentà Cologne pour raccommodement des provinces (6).

Jeanne-Henriette d'Halluin mourut le 6 décembre 1581, à l'âge de 37 ans. Son mari lui survécut et se remaria en 1582 à Jeanne de Blois, fille de Louis, seigneur de Trélon et de Charlotte d'Humières (7). Philippe mourut à Venise, le 11 décembre 1595, à l'âge de 70 ans, et fut inhumé dans l'église de l'abbaye d'Héverlé où

(1) Archives communales de Comines, AA. — Annales religieuses, p. 95.

(2) Bulletin de la Commission royale d'histoire, 1, 130 et 131.

(3) Kervyn de Lethenhove, t. VI, p. 290.

(4) Van Meteren, 134.

(5) Ibidem. — Le Petit, la Grande chronique de Hollande, II, .14-1.

(6) Strada, Guerre de Flandre, 2e décade, liv. II. (7) Le P. Anselme, V, 642.


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un magnifique monument en marbre de Paros le représentait à genoux eh habit ducal et où on lisait cette épitaphe :

« Cy gist haut et puissant prince messire Philippe, sire de Croy, « duc d'Arschot, prince du Saint-Empire, de Chimay, de Porcéan, « comte de Beaumont et Seneghem, etc., chevalier de l'ordre « du Conseil d'Estat, capitaine d'hommes d'armes, et haute « princesse, dame Jenne, héritière des maisons de Hallewin et « Comines, etc., princesse, comtesse et dame desdits lieux , pre" niière femme. Et dame Jenne de Blois. seconde femme. Priez « Dieu pour leurs âmes (1). "

Jeanne-Henriette d'Halluin et Philippe de Croy eurent un fils et deux filles :

1° Charles de Croy, qui suit.

2° Anne de Croy, née à Beaumont le 4 janvier 1564, qui devint duchesse d'Arschot après son frère. Elle épousa le 4 janvier 1587 Charles de Ligne, prince d'Arenberg, pair de Hainaut, chevalier de la Toison d'or, maréchal héréditaire de Hollande, gouverneur des Pays-Bas après le comte de Mansfeldt. Il était fils de Jean de Ligne, baron de Barbançon, et de Marguerite de la Marck, comtesse d'Arenberg.

3° Marguerite de Croy, née à Bruxelles, le 11 octobre 1568,qui épousa en premières noces Pierre de Hénin, comte de Boussu, mort en 1598, et en secondes noces Vladislas, comte de Furstemberg , chevalier de la Toison d'Or. A la mort de son frère, Marguerite recueillit les seigneuries de Comines et d'Halluin.

CHARLES DE CROY, DUC D'ARSCHOT. - 1581-1612.

Charles de Croy était né, non à Comines, comme le disent Bu(1

Bu(1 Bosquet, Réduction de la ville de Bone, p. 133. — Deleville, Heverlea coelestina.


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zebn et Marchant, mais au château de Beaumont le 1er juillet 1560, ainsi que lui-même nous l'apprend dans ses mémoires (1). II avait épousé, en 1580, Marie de Brimeu, comtesse de Meghem, créature naladive et impérieuse par laquelle il se laissait gouverner , yant poussé la faiblesse jusqu'à embrasser le calvinisme à son instigation.

Charles est élu gouverneur par les habitants de Bruges et fait son entrée en cette ville le 7 juillet 1583 ; mais humilié d'avoir trahi la foi de ses pères, il est dès lors décidé à abjurer le calvinisme e à réconcilier la Flandre avec son souverain légitime ; son père l'encourage dans cette voie et lui ménage des conférences avec le duc de Parme. Le 2 avril 1584. les députés de Bruges et du Franc signent la paix avec le Roi ; Charles abjure la réforme (2).

Il est envoyé au secours de l'électeur de Cologne, en 1588 ; reçoit le commandement d'une armée allant au secours de la Ligue, en 1590 et 1592 ; dirige le siége de Coverden en Frise, en 1595 ; assiste l'année suivante à la bataille de Douions et au siége de -Cambrai. En 1597, il est nommé gouverneur de l'Artois et commande l'armée opposée au maréchal de Biron. ll négocie la paix de Vervins qui est signée le 2 mai 1598 entre la France et l'Espagne. Il est ensuite employé dans toutes les guerres contre la Hollande jusqu'à l'armistice de huit mois conclu en 1607.

Gentilhomme de la Chambre et membre du Conseil d'État dont il devint le chef, Charles , sire de Croy , duc d'Arschot, prince de Chimay, comte de Beaumont, de Seneghem et de Porcéan, seigneur d'Halluin et de Comines, vicomte de Nieuport, etc., avait été nommé grand d'Espagne de première classe et bailli de Hainaut, en 1593, puis créé duc de Croy par lettres d'Henri IV,

(1) Publiés par le baron de Reiffenberg, Bruxelles, 1845, p.. 1 et 2.

(2) Beaueourt do Noortvelde, 98. — Strada, 2e décade, liv. V. — Mémoires de Charles de Croy.

(3) Bulletin de la Commission royale d'histoire XI, 421. - Van Meteren, 339. — Mémoires de Charles de Croy.


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roi de France , au mois de juillet 1598. Membre du Conseil privé des archiducs Albert et Isabelle et chevalier de la Toison-d'Or en 1599 , il avait reçu l'année suivante , à Halluin et à Comines, ses Souverains visitant la châtellenie de Lille(1).

Sa femme, Marie de Brimeu, était morte le 18 avril 1605, à Liége, sans lui avoir donné d'enfants. Vers la Noël de la même année il s'était remarié, avec dispenses du Saint-Siége, à sa cousine Dorothée de Croy-Havré. Il mourut sans postérité légitime, le 13 juin 1612, au château de Beaufort, en Artois, laissant les seigneuries d'Halluin et de Comines à sa soeur Marguerite, qui suit (2).

Le monument de Charles de Croy se trouvait, comme celui de son père, dans l'église de Héverlé. On y lisait cette inscription : « Carolus a Croy, nuper dux Croy et Arscholi, ex magna " progenie natus, nunc putredo terrae et cibus vermiculorum. " Obiit in Domino exspectans resurrectionem mortuorum, anno » CID IDC XII, 13a junii (3). »

Charles de Croy portait : écartelé aux 1er et 4e d'argent à trois fasces de gueules qui est de Croy ; aux 2° et 3e d'argent à trois doloires de gueules , les deux en chef adossées , qui est de Renty.

On retrouve aux Archives de Comines , entre autres lettres de ce seigneur, une autorisation donnée, en 1590, à la ville de s'imposer jusqu'à la somme de 1,650 florins, pour acquitter la dette occasionnée par les aides du Souverain, la réparation des rivages, ponts et chaussées et autres dépenses nécessaires (4).

(1) Mémoires du duc Charles de Croy. — Commission royale d'histoire, bulletin I; 147. — Manuscrit de Comines.

(2) Van Meteren, 597. — Dossier de la Chambre des Comptes aux Archives du département du Nord.

(3) Mausolée de la Toison-d'Or, p. 281. 4) Registre des titres, AA.


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MARGUERITE DE CROY ET VLADISLAS, COMTE DE FURSTEMBERGHE.—1612-1614.

Marguerite de Croy, épouse de Vladislas , comte de Furstemberghe, releva la seigneurie de Comines au décès de son frère et en fit foi et hommage le 17 juillet 1613 (1). — Le document qui m'a fourni celte note ajoute que la seigneurie de Comines passa, par donation testamentaire, à Alexandre de Croy, prince de Chimay ; ce qui eut lieu avant le 6 mai 1614 (2)- — Alexandre était neveu de Marguerite, quatrième fils de sa soeur Anne de Croy et de Charles de Ligne, prince d'Arenberg.

Par son testament, Marguerite de Croy , comtesse de Furstemberghe, fit plusieurs legs aux pauvres et aux Soeurs-Grises de Comines (3). — Elle fonda, à perpétuité, sept bourses à l'Université de Louvain pour sept jeunes gens étudiant la Théologie (4).

(1) Manuscrit Scapelinck. —Dossier de la Chambre s Comptes aux Archives du département du Nord.

(2) Le testament de la comtesse de Furstemberghe est du 6 février 1614 ; une requête du prince de Chimay relative au relief des terres et baronnies de Comines, Halluin et autres, à lui échues au décès de la comtesse, est renvoyée à l'avis des officiers fiscaux du bailliage de Lille, le 6 mai suivant. Le décès de Marguerite a donc suivi de près ses dispositions testamentaires.

(3) Inventaire-sommaire des Archives communales de Comines.

(4) Dénombrement de la baronnie de Comines.


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VI. MAISON DE LIGNE-CROY

ALEXANDRE DE LIGNE-CROY. — 1614-1629.

Alexandre de Ligne-Croy et d'Arenberg, prince de Chimay , comte de, Beaumont, seigneur d'Avesnes, souverain de Fumay et de Revin, pair de Hainaut, baron de Comines et d'Halluin, chevalier de la Toison-d'Or, porta l'épée de souveraineté à la pompe funèbre de l'archiduc Albert, le 12 mars 1622 ; il fut tué à la surprise de Wesel, le 16 août 1629. — Ses armes étaient : écartelé aux 1er et 4e cantons d'argent à 3 fasces de gueules; aux 2e et 3e cantons contre-écartelé d'azur à 3 fleurs de lis d'or et de gueules ; sur le tout de cette écartelure un écusson d'hermines ; et sur le tout du tout, de gueules à 3 quintefeuilles d'or. Il avait épousé, en 1613, Madeleine d'Egmont, fille de Charles, comte d'Egmont, prince de Gavre, chevalier de la Toison-d'Or, et de Marie de Lens, dite d'Aix , baronne des Deux-Aubignies.

Le 16 mai 1616, Alexandre de Croy-Chimay-d'Arenberg, prince du Saint-Empire et de Chimay, comte de Beaumont, baron de Comines et d'Halluin, déclare que , parvenu à la succession des baronnies de Comines et d'Halluin , il approuve et ratifie toutes les lettres de fondation de l'hôpital de Notre-Dame de Comines et se déclare protecteur des religieuses qui les possèdent (1).

(1) Archives de l'hôpital do Comines, registre des chartes, — Annales religieuse de Comines, p. 129,


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Le 22 mars 1620 , le prince de Chimay fit rapport de la baronnie de Comines. C'est le premier seigneur qu'on voit qualifié baron de Comines ; je n'ai pu retrouver les lettres qui lui confèrent ce titre.

Le prince laissait de son union, avec Madeleine d'Egmont, quatre enfants : Albert et Philippe, successivement barons de Comines; Isabelle d'Arenberg, alliée à Louis, marquis de Gonzagues, et Marie-Charlotte de Croy-Chimay-d'Arenberg, mariée à Eugène de Hénin , comte de Boussu , dont le fils, Philippe-Louis de Hénin, recueillera la succession de ses oncles Albert et Philippe.

ALBERT DE CROY-CHIMAY-D'ARENBERG. — 1629-1643.

Albert de Croy-Chimay-d'Arenberg, prince de Chimay et du Saint-Empire, seigneur d'Avesnes, était encore sous la garde noble de sa mère qui releva pour lui la baronnie de Comines en novembre 1630 , et en fit foi et hommage le 27 février 1631. Il mourut le 16 novembre 1643, sans enfants de son mariage avec Claire-Eugénie d'Arenberg, sa cousine germaine, laissant sa succession à Philippe, son frère, qui suit.

On voit, aux archives de Comines, sous la date de 1643, des lettres d'Albert de Croy-d'Arenberg, accordant aux habitants de cette ville exemption de logements militaires à cause des charges qu'elle avait supportées antérieurement (1).

PHILIPPE DE CROY-CHIMAY-D'ARENBERG. — 1643-1675.

Philippe de Croy-Chimay-d'Arenberg, prince de Chimay, comte de Beaumont et seigneur d'Avesnes, après la mort de son

(1) Archives communales de Comines, AA, 6.


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frère aîné, chevalier de la Toison-d'Or , gouverneur et capitaine général de la province de Namur et ensuite de la province de Luxembourg, releva la baronnie de Comines le 29 décembre 1643 et en fit foi et hommage le 19 mai suivant. — En 1645, Philippe IV permit au prince de Chimay de vendre telle partie des fiefs de Comines, Halluin et autres qui lui conviendrait, afin de payer les dettes de son frère, feu le prince de Chimay, qui, pendant dix ans, avait été privé du revenu des terres de Chimay, Avesnes, Beaumont, Finaay, Revin et Seneghein , leur proximité de la frontière ayant été cause qu'elles avaient été ravagées par les Français (1).— C'est alors que furent vendues les seigneuries de Wartenbeke, de Bas-Warneton et de Luelzack.

Le prince Philippe mourut le 12 janvier 1675. 11 avait épousé, au mois de mars 1642 , Théodore-Maximilienne-Jossine de Gavre , comtesse de Frezin, laquelle mourut en 1676. — Cette dame portait : d'or au lion de gueules, armé et lampassé d'azur à la bordure engrelée de onze pointes de sable. Elle était fille de Pierre-Ernest de Gavre, comte de Frezin, et de Catherine-Isabelle de La Marck. De cette alliance vint un fils, qui suit.

ERNEST-ALEXANDRE-DOMINIQUE DE CROY-CHIMAYD'ARENBERG. — 1675-1686.

Ernest-Alexandre-Dominique (selon d'autres , François-Dominique-Ernest), de Croy-Chimay-d'Arenberg, prince de Chimay, comte de Beaumont, chevalier de la Toison-d'Or ,• gouverneur et capitaine-général de la province de Luxembourg, vice-roi de Navarre, mourut à Pampelune le 3 juin 1686, sans enfants et le dernier de la branche des princes de Chimay. Il avait épousé, par contrat du 27 octobre 1675, Marie-Antoinette de Cardenas Ulloa

(1) Chambre des Comptes, inventaire-sommaire, B. N° 1664.


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Balda Zuniga y Velasco, morte le 28 août 1691 et enterrée aux Récollets de Malines, où se voit sa sépulture. Les biens du prince de Chimay étaient passés à Philippe-Louis de Hénin, comte de Boussu, son cousin germain, fils de sa tante Anne-Charlotte de Croy-Chimay-d'Arenberg, et d'Eugène de Hénin, comte de Boussu, mentionnés plus haut (1).

(1) Nobiliaire des Pays-Bas.


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VII. MAISON DE HÉNIN-D'ALSACE.

PHILIPPE-LOUIS DE HENIN, DIT D'ALSACE. — 1686-1688.

Philippe-Louis de Hénin, dit d'Alsace, comte de Boussu, prince de Chimay, marquis de la Vère, baron de Liedekerke et de Beveren, mourut le 25 mars 1688, laissant de son mariage avec Marie-Anne-Louise Verreycken, qu'il avait épousée en 1673 et qui mourut à Malines en 1729, cinq enfants :

1° Charles-Louis-Antoine, qui suit ;

2° Thomas-Philippe ou Thomas-Louis , surnommé le cardinal d'Alsace, prévôt de la cathédrale de Gand en 1696, évêque d'Ypres en 1713, archevêque de Malines en 1714, cardinal en 1719, mort à Malines le 5 janvier 1759.

3° Alexandre-Gabriel-Joseph d'Alsace de Boussu , marquis de la Vère, prince de l'Empire en 1735, prince de Chimay après la mort de son frère aîné, gouverneur de Courtrai en 1729, puis d'Audenarde en 1735; mort lieutenant feld-maréchal des armées de l'Empereur et capitaine de ses gardes du corps, le 18 février 1745.

1° Marguerite-Thérèse, morte en 1693, ayant été mariée à Dominique-Aquiviva de Aragon.


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5° Anne-Ernestine, dame de l'Ordre de la Croix-Etoilée, morte le 17 mars 1754 , épouse de François, marquis de Los Rios (1).

CHARLES-LOUIS-ANTOINE D'ALSACE-CHIMAY. — 1688.

Charles-Louis-Antoine de Hénin, comte de Boussu, prince de Chimay, créé prince de l'Empire par l'empereur Léopold, puis grand d'Espagne le 3 avril 1708, marié en premières noces, le 6 avril 1699 , à Diane-Gabrielle-Victoire Mancini, morte le 20 septembre 1716, fille aînée de Philippe-Jules Mancini-Mazarini, duc de Nevers et de Douzy, et de Diane-Gabrielle de Damas Thianges, et, en secondes noces, à Charlotte de Rouvroy, fille de Louis, duc de Saint-Simon, et de Geneviève-Françoise de Durfort de Lorges. — Le prince de Chimay mourut sans postérité le 4 février 1740 ( 2) ; il avait vendu le 17 avril 1706, dit-on, les baronnies de Comines et d'Halluin au duc d'Orléans.

(1) Varlomont, Notice historique sur la commune, le château et les seigneurs de Boussu, dans le tome 6 des Mémoires de la Société historique de Tournai.

(2) Ibidem.


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VIII. MAISON DE BOURBON-ORLÉANS.

1706-1792.

Durant le XVIIIe siècle , Comines eut successivement pour barons :

Philippe , duc d'Orléans en 1701, régent du royaume en 1715 , mort le 2 décembre 1723.

Louis , duc d'Orléans en 1723, mort le 4 février 1752.

Louis-Philippe , duc d'Orléans en 1752 , mort le 18 novembre 1785.

Louis-Philippe-Joseph (Égalité), duc d'Orléans en 1785, mort le 6 novembre 1793.

En 1792 , la terre de Comines était vendue au profit des créanciers de Philippe-Égalité à Mme de Loose qui ne laissa qu'une héritière, Angélique-Marie-Françoise-Ghislaine de Loose, mariée le 5 août 1801 à Édouard-Josse-Marie de Potter, membre de l'ordre équestre de la province de Flandre orientale. Leur fille unique, Adélaïde-Marie-Ghislaine de Potter de Comines, épousa Jean-Baptiste d'Hane de Steenhuys , sénateur de Belgique, chevalier de l'ordre de Léopold; elle mourut à Nice en 1844, instituant son mari légataire universel à l'exception du domaine de Comines dont elle légua la nue-propriété à son beau-frère, Edmond-JosephMarie Ghislain d'Hane de Steenhuyse. né le 6 juin 1802. ( 1)

(1) Annales religieuses de Comines, p. 49. — Poplimont, La Belgique héraldique, art. de Potter et Hape de Steenhuyse.


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IX.

LA SEIGNEURIE DE COMINES

D'APRÈS LE DÉNOMBREMENT DE 1620.

A une époque que les dénombrements ne déterminent pas, mais qui est antérieure au XVe siècle , six fiefs , savoir: un bois de huit bonniers dit le Bois de Comines, la terre de Wartembecque et celle de Hertsberghe nommée Houthem, les fiefs de Bavichove, de Aelzack et de Ladessous, avaient été démembrés ou, si l'on veut, esclichés de la seigneurie de Comines , pour quint de partage.

Suivant la coutume de la Salle, Bailliage et Châtellenie de Lille, où le droit d'aînesse avait lieu dans les successions ab intestat, les enfants puinés, iiis ou filles, qui n'avaient succédé à aucun des fiefs délaissésau trépas de leur père ou de leur mère, pouvaient revendiquer de leur aîné le quint, c'est-à-dire le cinquième desdits fiefs à répartir entre eux par égales portions ; c'était leur légitime. L'aîné n'avait pas toujours le droit de s'acquitter en argent par estimation ; le quint devait être escliché si les ayant droit l'exigeaient. Comme correctif, néanmoins , la coutume établissait qu'un fief ainsi morcelé ne pouvait plus être quinté qu'après 40 ans et cela afin de maintenir autant que possible dans leur intégrité les grands fiefs d'où les familles tiraient leur éclat, (1)

(1) Titre 3, art. 1 et 3.


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Le quint réel était donc rare ; les puinés, intéressés à la splendeur de leur maison , acceptaient presque toujours l'équivalent en argent ou restaient dans l'indivision jusqu'au remboursement, et lorsque l'esclichement n'avait pu être évité, le possesseur et après lui les héritiers du fief faisaient tous leurs efforts pour racheter successivement, en vue de les réincorporer au gros dudit fief, les parties qui en avaient été détachées. C'est ce qui avait eu lieu pour Comines.

Le 6 décembre 1419 , Philippe , duc de Bourgogne et comte de Flandre, à la requête de son amé et féal chevalier, Messire Jean de la Clyte , seigneur de Comines. qui lui avait exposé son grand désir de réincorporer au gros de sa terre le Bois de Comines, « ja piécha escliché hors de sa dite terre » voulant reconnaître les grands et notables services du requérant, consentait au réincorporement de ce fief. Un acte du 17 février 1428, également inséré dans les dénombrements , constate qu'à cette époque les autres fiefs avaient été de même rachetés et reincorporés au domaine de Comines.

Le revenu de la baronnie de Comines, ainsi complété, était évalué année commune , en 1614, à 6,154 livres 8 sous 6 deniers 3 dixièmes , de 40 gros à la livre, ou 12,156 fr. 89 cent. Par son testament du 6 février de cette année, la comtesse de Furstemberghe , ayant fait donation à son neveu le prince de Chimay de la baronnie de Comines, et celui-ci ayant à payer au suzerain, à cause de cette donation , le dixième de la valeur du fief, une estimation en fut faite sur le pied du trentième denier, ou, si l'on veut, à raison d'un rapport annuel de 3,33 pour cent. On réunit les revenus de trente années et la somme obtenue, c'est-à-dire , 184,632 livres 15 sous 9 deniers tournois de 40 gros à la livre, ou 364,707 fr. environ, représenta la valeur du fief. Le dixième à payer s'élevait donc à 18,463 livres 5 sous 6 deniers 9 dixièmes ou 36,470 francs 70 cent.

L'évaluation fut trouvée trop faible par les officiers fiscaux du Conseil privé qui estimaient qu'on eût pu prendre pour pied le


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trente-cinquième et même le quarantième denier, « considéré » qu'il y a ville, château, église collégiale, et qu'elle est une " des quatre haultes justices de Lille, à raison de quoy le sei" gneur et son officier sont des principaux membres des États " dudit Lille, B (1) Mais il ne parait pas qu'on ait donné suite à cette' prétention, les gens du Bailliage de Lille déclarant avoir même excédé le pied suivi de toute ancienneté, « qui, en termes " de droict et suivant l'opinion la plus commune des docteurs, est " arresté aux fruicts de vingt ou vingt-cinq ans B (2)

On arrive ainsi au rapport et dénombrement que le prince de Chimay servit le 22 mars 1620 et au moyen duquel je compte donner une idée exacte de l'importance exceptionnelle de la baronnie de Comines, en laissant au document, autant que possible, sa couleur locale.

Le fief, ville, terre et seigneurie de Comines, tenu en un seul membre de la salle de Lille , à dix livres de relief, à toute justice haute, moyenne et basse, et dont le possesseur était l'un des quatre hauts justiciers de la chàtellenie de Lille , s'étendait tant en cette chàtellenie qu'en celles d'Ypres et de Courtrai, au territoire du Franc, en la ville de Bruges et ailleurs , com(1)

com(1) le comte de Melun fait dater de 1369 environ, c'est-à-dire du retour à la Flandre des Châtellenies de Lille, Douai et Orchies , l'admission des quatre seigneurs hauts justiciers aux Etats de la province composés jusque là du Magistrat de Lille et des députés de Douai et d'Orchies. Possédant les plus anciennes et les plus importantes seigneuries du pays, étendant en outre leur juridiction sur un grand nombre do fiefs, il leur revenait une part dans la représentation des intérêts généraux. Ils siégèrent donc aux assemblées, non en personne, mais par leurs baillis, qui étaient en général des personnages considérables faisant aussi partio de la noblesse. Les quatre pairies héréditaires de la Flandre-Wallonne qui donnèrent droit à l'entrée aux États furent la Châtellenie féodale de Lille, ou fief du châtelain, la baronnie de Cysoing, la terre de Wavrin et la seigneurie de Comines. (Les États de Lille, dans les mémoires de la Société des Sciences, de Lille, 1860-1869).

(2) Dossier aux Archives départementales du Nord, N° 73 de l'État général des registres de la Chambre des Comptes de Lille relatifs à la Flandre, par M. l'abbé Dehaisnes , archiviste.


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ailleurs, comprenant, avec un beau château flanqué de hautes murailles et de tours, environné de fossés et d'eau, 80 bonniers d'héritages en prés, pâtures, bois, eaux, flégards , rejets et terres ahannables ; comprenant encore ladite ville de Comines en telle grandeur et aussi avant que l'échevinage d'icelle pouvait s'étendre des deux côtés de la Lys entre les deux ponts. Dans les 80 bonniers étaient comptés six fiefs autrefois séparés, par forme de quint de partage, hors du fief de Comines et ci-devant réincorporés.

Audit fief et seigneurie appartenaient annuellement en rentes justiciables : 264 rasières d'avoine , mesure de Comines ; .113 rasières 3 franquarts d'avoine, mesure d'Ypres; 14 rasières et 4 franquarts de seigle ; 290 chapons , 18 poules, 460 oeufs, 10 moutons et demi et 17 oisons ; —en argent : 134 livres 16 sous 11 deniers parisis ; (1) lesquelles rentes se levaient sur 450 bonniers environ sujets à double rente de relief à la mort des héritiers et au quinzième denier à la vente, don ou transport des héritages.

Le seigneur de Comines avait droit de pêche dans la Lys depuis le château de Warneton jusqu'au pont de Wervick ; dans laquelle rivière et dans lesquelles limites nul ne pouvait pêcher sans sa permission, sauf avec une verge de cinq pieds et une simple soie de cheval attachée à la ligne;

Droit de confiscation des bateaux ou barquettes qui n'étaient pas gardés la nuit ;

Droit d'écluses par lesquelles touts bateaux pouvaient passer le mardi et vendredi de chaque semaine à douze heures du jour précisément en payant 5 deniers outre le salaire de quatre espeyeurs commis pour ouvrir et fermer lesdites écluses ; hors desquels jours et heure nul ne pouvait passer sans le congé du seigneur,de son bailli ou du receveur. Et comme au temps passé, ajoute le dénombrement,

(1) La livre parisis ne valait que 12 sous et demi, la moitié du florin carolus qui valait 25 sous.

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il n'y avait qu'une écluse, ce qui rendait le passage difficile et périlleux à cause de la véhémence du courant, Georges de Halluin, seigneur de Comines, avait fait construire, à la demande des bateliers de Gand, la seconde écluse à ses frais et avait été autorisé, le 22 avril 1515, par le prince d'Espagne, comte de Flandre, à percevoir à perpétuité les droits de passage stipulés dans les lettres patentes de cet octroi, savoir : 12 et 18 gros de Flandre, 2 escalins de Flandre, 2 escalins 6 deniers gros, 2, 3,4 et 6 escalins gros selon la charge des bateaux (1).

Audit seigneur revenait un droit de vinage qui était de quatre deniers par chaque chariot qui passait sur son fief entre Comines et le Boesbrugghe.

Lui appartenaient sur la Lys, en sa ville de Comines,quatre moulins à eau à moudre blé, brais et écorces, à tordre huile et à fouler draps et bonnets ; lesquels moulins étaient bannaux et les manans du lieu ne pouvaient porter ni envoyer moudre ailleurs à peine de 60 sous d'amende et confiscation des grains et sacs.

Lui revenait le droit d'un denier sur chaque rasière de grains que l'on mesurait sur ladite rivière de la Lys aussi avant que l'échevinage s'étendait (2).

Lui revenait encore deux sous parisis sur chaque pièce de drap, foulée en la ville de Comines, droit accordé, le 6 mai 1416, par les foulons de ladite ville, à Jean de la Clyte, prisonnier des Anglais à la bataille de Ruisseauville, en considération de sa rançon et tant pour lui -que pour ses successeurs seigneurs de Comines, et confirmé le 17 août 1417 par le duc de Bourgogne à charge d'en faire mention dans les dénombrements du fief de Comines.

(1) Voir la traduction de ces lettres patentes dans les Annales religieuses de Comines, par M. l'abbé Derveaux, p. 175.

(2) Le profit des mesurages effectués à la halle avait été abandonné en 1276, par Bauduin VI, aux échevins et à la communauté. (Archives de Comines AAI.)


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Le seigneur de Comines avait le privilége de pouvoir faire courir, cueillir et lever au profit de la ville et échevinage tous droits d'accises, tant sur bière, cervoise et autres breuvages que sur toutes sortes de denrées qui s'y vendaient ; droits dont il prélevait le quart. Ce privilége avait été concédé le 31 juillet et 6 août 1414, par le duc de Bourgogne et le comte de Charolais, à Jean de. la Clyte, moyennant 800 couronnes d'or une fois payées, et en con sidération des grands frais que la ville de Comines avait à suppoi ter tant pour le gouvernement de l'échevinage que pour l'entretien des pavés, édifices et autres ouvrages de ladite ville.

Le seigneur avait droit d'afforage, à raison de deux lots par muid ou la valeur en argent à son choix, sur tous les vins qui se vendaient en brocs dans sa ville et échevinage de Comines ;

Droit de gruute qui était de deux lots de bière ou cervoise sur chaque brassin brassé en ladite ville et échevinage et d'un lot sur chaque tonneau amené du dehors.

Comines était ville à loi pourvue de plusieurs beaux priviléges (1). Le seigneur y commettait un bailli et un banc de sept échevins. Le grand bailli instituait sous-bailli et sergents pour exercer la justice ; les échevins nommaient les quatre scelleurs et esgardeurs de draps

(1) En 1276, Bauduin VI, le dernier seigneur de l'illustre maison de Comines, avait fait remise à la commune des quatre deniers que les bourgeois devaient lui payer individuellement chaque année pour reconnaissance du droit de bourgeoisie qui leur avait été antérieurement octroyé. Il l'avait affranchie de toutes prestations serviles notamment de la corvée de fener ses foins, et lui avait abandonné plusieurs de ses droits seigneuriaux. — Hellin de Waziers, le troisième du nom dans la série des seigneurs de sa maison qui possédèrent Comines, avait confirmé ces concessions en 1364, et les avait accrues, comme on a pu le voir, de plusieurs autres privilèges. Les échevins de la ville pouvaient, sans le seigneur, faire bourgeois tous tels qu'il leur plaisait, et ils avaient seuls le droit de les juger à l'exclusion des échevins du dehors et des hommes de fief. Lesdits bourgeois étaient autorisés à porter armure pour se défendre dans toute la terre de Comines.—Précédemment, en 1359, le même Heilin de Waziers avait accordé aux drapiers, tisserands et foulons, des priviléges et des franchises


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qui percevaient un droit partagé par tiers entre le seigneur, les échevins et lesdits scelleurs. Le plomb que ceux-ci appliquaient sur les draps portait les armes du seigneur et pour contre-scel les armes de la ville (1). Les échevins nommaient aussi les deux percheurs de draps qui appliquaient un scel sur les draps foulés en bonne condition, les quatre jurés des tisserands et les quatre jurés des foulons ; mais le seigneur s'était réservé le choix des officiers appelés Camermeesters qui avaient le gouvernement de faire mener à toutes les foires les draps que l'on fabriquait à Comines.

Le seigneur avait dans la ville deux avoués d'orphènes (2). Il avait aussi des Égards pour le pain , la bière, la viande,le poisson, etc. Les amendes que ces Égards percevaient étaient réparties par tiers entre le seigneur, les échevins et lesdits officiers: mais les amendes prononcées par les échevins" eux-mêmes appartenaient pour un tiers à ceux-ci et pour les deux autres tiers au seigneur si elles n'atteignaient pas dix livres, les amendes de dix livres et audessus revenant au singulier profit du seigneur. ll en était ainsi de si longtemps qu'il n'était mémoire du contraire.

Le seigneur avait pouvoir par lui; son grand bailli et ses échevins , toutes les fois qu'il leur semblait utile au bien commun de la ville, de faire statuts , keures , édits et ordonnances sur le fait de la draperie et en toute autre chose.

Quand un bourgeois avait débat avec un autre en quelque lieu que ce fût hors de la ville et terre de Comines , le seigneur ou ses officiers pouvaient les mettre à loi dans ladite ville pardevant

(1) Les armes de la ville de Comines étaient d'argent à la clef empalée de sable, accompagnée à dextre et à senestre de six besants de gueules.

(2) Avoués d'orphelins; à Lille gard'orphènes. Je préfère avoué, le terme répondant plus et mieux à l'idée de défense et de protection. La charge des avoués d'orphelins, l'une des belles institutions communales du moyen âge , consistait à veiller sur les biens des orphelins et à vérifier les comptes de tutelle qu'on devait leur rendre chaque année.


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les échevins; de même s'ils étaient attraits en justice par bourgeois (1).

Dans sa ville de Comines, le seigneur pouvait faire tenir deux franches vérités, l'une appelée Vust Waerheide, l'autre Sleerp waerheide, où devaient venir déposer par devant les échevin 0 à la première, les bourgeois et autres manans de la ville, à la seconde, les bourgeois et autres manans forains. Il pouvait mettre certains cas hors desdites vérités, et si quelque personne était bannie par elles, il pouvait rappeler le ban et rendre la ville, satisfaction faite à partie.

Les échevins étaient tenus de rendre une fois l'an les comptes de la ville au seigneur ou à son représentant; ils ne pouvaient asseoir aucune taille sans son octroi.

Le seigneur pouvait constituer des avaleurs de vin appelés Vuistraders et des mesureurs de foin. ll avait telle franchise que ceux qui amenaient du poisson de mer pour être vendu en ville, étaient obligés d'aller le déclarer au château. Il pouvait faire tenir breleng, jeux de table et de dés (2).

(1) A Lille, les bourgeois n'étaient justiciables que des échevins de cette ville. Là, les franchises faisaient un impérieux devoir à la commune de revendiquer tous bourgeois arrêtés dans la châtellenie et à ceux-ci de décliner la compétence de tout tribunal étranger sur eux ; ici, c'était une faculté dont le seigneur et ses officiers, d'une part, et les bourgeois, de l'autre, pouvaient user s'ils le voulaient.

(2) Des droits analogues figurent parmi les prérogatives du châtelain de Lille, le premier des Hauts-justiciers de la province : il pouvait faire ouvrir à telle heure qu'il lui plaisait les paniers de poissons amenés au marché de Lille et prendre à prix raisonnable la provision nécessaire à son hôtel. — L'exécuteur des hautes-oeuvres, que ledit châtelain était obligé de livrer au Comte, avait le droit de tenir par toute la ville et baillie le handute et breleng nommé le jeu de dés.— Au seigneur de Wavrin, le troisième des hauts-justiciers de la châtellenie de Lille, il était dû 15 écus Johannes sur une maison appelée la chambre de Wavrin qui avait franchise de breuvage; » laquelle maison est aussi franche des jeux « de table, de déz , de brelencq et de tous autres jeux ; c'est-à-dire que ceux qui » y jouent ne sont exposés à aucune amende ni reprise de quelque juridiction » que ce soit. » (Rapports et dénombrements du fief du châtelain et d la terre de Wavrin).


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Dans son fief terre et seigneurie de Comines, le seigneur commettait un second banc de sept échevins appelés échevins forains ou du dehors pour les oeuvres de loi et autres cas dans les dépendances dudit fief tant en la châtellenie de Lille qu'en celle d'Ypres ; lesquels échevins tenaient deux jours de plaids par semaine de quinzaine en quinzaine. En l'un des jours ils jugeaient, selon la loi de la salle d'Ypres, tous cas advenus en la seigneurie de Comines sous la châtellenie d'Ypres ; en l'autre ils jugeaient, selon la loi de la salle de Lille, tous cas advenus à la seigneurie de Comines sous la châtellenie de Lille. Le seigneur prêtait ses échevins forains à ses hommes de fief toutes les fois que besoin était (1).

A cause de la noblesse de son fief le seigneur de Comines pouvait, à son avénement et première entrée, recevoir le serment de ses hommes et sujets et ramener les bannis.

Dans sa dite terre de Comines, le seigneur faisait tenir trois franches vérités générales dont deux au-delà de la Lys vers Ypres ; l'une appelée le Contremeulewale, l'autre à l'Aubel (2) de BasWarneton , et la troisième en deça de la Lys, sur une motte de moulin appelée Winhem-Meulene. Comme pour la ville, il pouvait rendre sa terre aux malfaiteurs, bannis par icelles vérités, satisfaction faite à partie. — Dans la terre comme dans la ville de Comines, le seigneur pouvait en outre, toutes et quantes fois

(1) Beaucoup de fiefs relevant de Comines et situés sur son territoire ou aux environs avaient, pour l'exercice de leur justice vicomtière, bailli, lieutenant et sergent particuliers, mais pouvaient et devaient emprunter au seigneur de Connues ses échevins forains. Tels étaient entre autres : Le Buus, la Chaussée. Mersians ou Melseant, le Pont, Ten Roode, Sroders ou Pertrisers, La Vichte, Wynhem, Ter Zoeter Stede et Zwaernoets, à Comines ; La Chapelle, Gherloo et Raboom, à Bas-Warneton ; Ter Loo, à Werwick ; Gruteghem, à Bousbecque.

(2) D'albus , blanc : populus alba, peuplier, vulgairement bois-blanc. L'aubel ou Obel, les Aubeaux ou Obeaux sont des noms de lieux très-fréquents dans notre pays. La forme Obel a surtout prévalu dans le nom patronymique : Delobel, qu 1 fait perdre le sens étymologique.


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qu'un crime y était perpétré , faire adjuger incontinent une vérité.

Dans son fief, le seigneur de Comines avait tous bans d'août et de mars. Il y faisait tenir annuellement par son bailli ou lieutenant et ses échevins du dehors trois plaids généraux pour tout ce qui intéressait ses droits seigneuriaux (1).

A cause de sa seigneurie, le baron de Comines était seigneur temporel et fondateur de l'église collégiale et paroissiale du lieu, des églises paroissiales de Bas-Warneton et de Houthem. A lui seul ou à son bailli le droit de porter blanche verge , en signe de seigneurie, autorité et prééminence , aux processions partout et aussi avant que s'étendaient ses dites ville, seigneurie et paroisses; même de nommer les ministres, marguillerset autres officiers des églises et charités des pauvres desdites paroisses ; comme aussi de commettre les poinctes et assayeurs de tailles et aides, d'ouïr leurs comptes , les clore et les signer.

Lui appartenait la collation de la chapelle castrale érigée en son château et dont le chapelain était tenu de célébrer la messe tous les jours en quelque lieu que le seigneur fit sa demeure. Icelle chapelle pourvue d'une dîme à Comines ; — la collation de la chapellenie de Wartembecque fondée en ladite chapelle castrale et consistant en une messe tous les dimanches , icelle chapellenie pourvue d'une dîme à cueillir dans les paroisses de Houthem et de Hollebeke, et valant 250 livres parisis ; — la collation de la chapelle de Winhem chargée de deux messes par semaine, qui se

(1) C'était un véritable luxe d'assises et d'enquêtes; en les récapitulant on en trouverait huit et même onze par an , sans compter les vérités particulières ou informations pour chaque crime : Dans le fief trois franches vérités générales et trois plaids généraux ; — dans la ville deux franches vérités. — Les statuts des drapiers , de 1359 , insérés dans le Recueil des Ordonnances royales, t IV, p. 211, prescrivaient pour ce métier trois vérités spéciales » Et si voulons « que toutes les amendes et forfaitures dudit mestier par nos eschevins de » Commines en soient faites et oyes trois véritez chacun an ». (Du Cange, sub verbo veritas).


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célébraient alors en l'église paroissiale, icelle chapelle dotée d'un fief tenu de la cour de Comines ; —la collation de la chapelle Saint-Jacques à l'hôpital, quand icelle chapelle venant à vaquer, les soeurs n'avaient pas présenté dans les trois mois un chapelain idoine ; ladite chapelle fondée et dotée par messire Bauduin de Comines (en 1246) à charge d'une messe tous les jours.

Lui appartenait encore la collation de la messe quotidienne fondée en la chapelle de Saint-Chrysole dans l'église paroissiale de Comines, par dame Marguerite de Croy , comtesse de Furstemberghe, icelle fondation dotée de 600 livres par an à charge de résidence pour le chapelain ; — la collation de sept bourses de 100 florins chacune fondée par ladite comtesse de Furstemberghe, en l'Université de Louvain , à conférer, pour le terme de sept ans chacune, à sept jeunes gens ou prêtres étudiant la théologie.

Les seigneurs de Comines étaient fondateurs des prébendes des chanoines en l'église Saint-Pierre (1), de l'hôpital et de son cloître, ainsi que du couvent des Soeurs grises.

Audit Comines il y avait quatre confréries: la première de rhétorique, dite de la Sainte-Truite , celles de l'arbalète ou de Saint-Georges , de l'arc à main ou de Saint-Sébastien, du jeu d'épée ou de Saint-Michel.

Enfin, 143 fiefs relevaient de la baronnie de Comines et devaient au seigneur le relief de dix livres et en dessous, quand ils passaient aux héritiers par succession, et le dixième de leur valeur quand ils changeaient de maîtres par vente, don ou transport. — La description, même sommaire, de ces nombreux hommages, m'entraînerait trop loin ; elle trouvera , d'ailleurs, meilleure place

(1) Fondateurs, ils l'étaient en effet; mais Bauduin V et son fils avaient, en 1250, cédé à l'évêque de Tournai le patronat de l'église et le droit d'y conférer les prébendes et bénéfices , ne réservant que la collation de la chapelle castrale comme appartenant sans conteste à la manse seigneuriale. (Miraeus, t. II, pages 1230, 1231 et 1234).


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dans la statistique féodale, dont la Commission historique m'a confié la rédaction. Je me bornerai donc ici à une simple énumération des fiefs ayant un nom.

A Comines même, de l'un et de l'autre côté de la Lys, c'étaient : La Barre , le Buus , le Cadet, la Chaussée, le Coutre, avec 8 hommages, Dessous-Espaing, Fichau-Busch, Kattenkirkof, Malpart, la Montée, Mersians , Plouviers, Poesbrugghe, Le Pont, Schoonevelde, avec 11 hommages, Sroders ou Pertrisers, Ten Roode, Touroulte, Verderue, La Vichte, Vlederick, Wynhem-Meulenwale avec un hommage, Ter ZoeterStede ou Doulieu, Zuiguebaut et Zwaernoets.

A Wervick : Bernecouster et Terloo ; à Linselles, Hurtembuus; à Bousbecque , Gruteghem ; à Bailleul , le Crebbe ; près d'Armentières, la seigneurie de Prémesques.

Certains hommages importants s'étendaient au loin dans le pays d'Ypres, dans celui de Courtrai et jusques dans Bruges. C'étaient, entre beaucoup d'autres : Wystschaele, avec 21 hommages, et Ten Walle et Cockuyt, à Wystschaete ; le Zunt-Coutere, à Hollebeck ; Marrem , à Moorseele ; Ten Waetere , à Swevezeele ; Zandvoorde, avec 8 hommages, et le Kiens-Mersch, a Zandvoorde.

A Houthem : Boesbrugghe, avec 12 hommages, Ter Borrecht, Cortewilde, Foubert, Ten Tayhals , Tourvins et Woordc-Thiende.

A Bas-Warneton : La Chapelle, Gherloo , La Montre , La Ponte, avec 17 hommages , Raboom , Ruebin, Vorniizel-Coutere , et enfin Wayembourg, La Loette et Ham.— Ces trois derniers, par lesquels je termine une nomenclature trop sèche, avaient été réunis en une seule seigneurie, sous le nom de Wayembourg, par Charles, duc de Croy et d'Arschot, baron de Comines, de 1581 à 1612.

Wayembourg, La Loette et Ham réunis comprenaient 7 cents de prés flottis à Bas-Warneton, châtellenie de Lille, tenant à la Lys ; 17 cents de terre à labour , à Comines ; 7 bonniers nommés le Ham et des renies sur 67 bonniers à Comines, Werwick, BasWarneton et Quesnoy ; La Loette consistant en rentes sur des héritages situés à Comines et Deûlémont ; un hommage. Le fief


— 250 —

avait bailli, lieutenant, sergents et banc de sept échevins, pour l'exercice de la justice vicomtière; il était chargé, envers le baron de Comines, de 30 livres de relief.

Avant la réunion des trois fiefs, Wallerand de Croix, fils cadet de Bauduin de Croix, dit de Drumez, et de Marguerite de Landas , était, au dire des généalogistes, seigneur de Wayembourg, qu'on écrivait aussi Oyembourg; il mourut le 5 août 1560, laissant de Catherine de Waes, dame de Triestres, à Wasquehal, quatre enfants dont l'aîné, Bauduin, lui succéda dans la seigneurie de Wayembourg. Bauduin de Croix , seigneur de Wayembourg, est l'auteur des Mémoires ou Commentaires inédits qui portent ce nom , et dont Buzelin a fait un ample usage dans ses Annales pour la narration des troubles religieux du XVIe siècle (1).

(1) La Bibliothèque de Roubaix possède une copie des commentaires de Wayembourg.


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X.

BAS-WARNETON, AELZACK ET WARTEMBECQUE.

On a vu, qu'en 1645, Philippe IV avait permis au prince de Chimay d'aliéner telle partie qui lui conviendrait des fiefs de Comines , Halluin et autres, pour payer les dettes de son frère auquel il venait de succéder. En vertu de cette autorisation, le prince de Chimay vendit Bas-Warneton avec Aelzack, qui faisaient partie de son domaine seigneurial, ainsi que l'importante seigneurie de Wartembecque, que possédaient également les barons de Comines , mais en tenure séparée, distincte de la terre du même nom attachée au gros de leur fief.

La seigneurie de Bas-Warneton, des deux côtés de la Lys, consistait en renies; celle de Aelzack, en 15 cents de terre à labour et en rentes. Ces deux seigneuries furent acquises pour être tenues en un seul fief de la Salle de Lille à 10 livres de relief et à justice de vicomte, par Pierre de Massiet, écuyer, seigneur de la Bussche , dont je n'ai pu suivre les descendants.

Wartembecque, dite Croix-Mainbourg, était un fief en l'air, tenu de la Salle de Lille à 10 livres de relief, et consistant en rentes sur environ 330 bonniers d'héritages situés à Comines, Linselles , Bondues, Wanibrechies , Quesuoy , Deûlémont et aux environs. Le fief avait justice de vicomte, bailli, lieutenant, sergent et banc de sept échevins; avoir de bâtards, biens épaves et estrayers. — Dans un temps où tout était inféodé, la charge


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de poursuivre judiciairement la rentrée des rentes, des amendes, des forfaitures et de tous autres droits en la terre de Wartembecque, moyennant une part des sommes ainsi perçues, avait été érigée en fief, tenu du châtelain de Lille, à 30 sous de relief. On nommait ce fief le fief du Châtelain (1).

Peu d'années avant le trépas du duc d'Arschot, Wartembecque avait été exposée en vente et on n'en avait eu plus haute offre que de 4,466 livres 13 sous 4 deniers tournois de 40 gros à la livre , ou 8,823 fr. 05 centimes ; offre qui ne parut pas suffisante pour consommer la vente du fief, mais qui servit de base, en 1614, pour l'évaluation du dixième denier à payer au suzerain , comme droit de mutation, par suite de la donation de cette seigneurie au prince de Chimay par la comtesse de Furstemberghe (2).

On trouve une famille du nom de Wartembecque du XIe au XIIIe siècle : Bauduin de Wartanbeke est témoin , en 1056 , avec Bauduin de Warnatun et beaucoup d'autres , à la charte par laquelle Bauduin V, dit de Lille , marquis des Flamands, confirme au monastère de Saint-Pierre de Gand la possession du village de Harnes (3). Bauduin de Wartenbeka, homme du comte de Flandre, souscrivait, en 1187 , une charte de Philippe d'Alsace mettant fin à la contestation élevée entre Bauduin de Comines et l'église de Saint-Bertin, au sujet d'une terre située à Bas-Warneton (4). Bauduin de Wartenbeccha reparaît en 1190 , avec son frère Gilbert, dans une charte de Bauduin III de Comines, et dans une autre de Gomaire de Houthem (5).

En 1213, Elisabeth, dame de Wartenbeke, fille de Gilbert, parent ( cognatus ) de Bauduin de Comines , vendait, à l'abbaye de Saint-Bertin, deux gerbes de la dîme de Bas-Warneton,

(1) Dénombrement du fief du châtelain de Lille.

(2) Dossier aux Archives départementales du Nord, N° 13 de l'État général. (3) Teulet, Layette du trésor des chartes, N° XI.

(4) D'Hoop, Chartes du prieuré de Poperinghe, N° 28.

(5) Van Hollebeke, L'abbaye de Nonnenbossche, Nos IX et X


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qu'elle tenait en fief dudit Bauduin de Comines. En 1222, cette dame était veuve de Bauduin de Meterne (1).

Jean Marelins qui, le 18 juillet 1273, vendit, pour la fondation d'un hôpital à Ypres, une dîme se prélevant à Houthem et qu'il tenait en fief du seigneur de Comines, se qualifiait sire de Wartenbeke; il avait pour frère et héritier Walter Marelins(2). Un siècle plus tard, Olivier de Brauwere était seigneur de Wartenbeke et avait un démélé de juridiction avec la ville d'Ypres (3).

Les seigneurs de Comines semblent avoir possédé Wartembecque pendant plusieurs siècles. Le duc d'Arschot avait tenté de l'aliéner en 1600, mais cette vente avait été depuis annulée ( 4) et en 1620 Alexandre de Croy servait le rapport et dénombrement du fief qui fut définitivement vendu, en 1645, à Philippe de Mailly, chevalier, seigneur de Quesnoy-sur-Deûle, vicomte d'Eps, qui en fit foi et hommage le 19 décembre 1649.

Philippe de Mailly , créé marquis de Quesnoy en 1661, mourut en 1670, époux d'Alberte de Gand-Villain, fille du comte d'Isenghien, de laquelle il avait eu un fils qui suit et trois filles — Guillaume de Mailly, marquis de Quesnoy, comte d'Eps, avait épousé, en premières noces , Isabelle-Caroline-Marguerite de Croy; de cette union était née une seule fille, mariée au comte de Millendonck, à qui elle ne donna elle-même qu'une fille unique, Marie-Marguerite-Louise de Millendonck qui épousa AlexandreEmmanuel, prince et comte de Croy. — Guillaume de Mailly s'était remarié à Isabelle-Marguerite de Longueval dont il eut sept enfants ; il mourut le 18 octobre 1696. — Son fils, Ferdinand-François-Biaise de Mailly mourut le 27 juillet de

(1) D'Hoop,N°s 42,43,53.

(2) Miraeus, 111,606 et 607.

(3) J. L. A. Diegerick, Inventaire des archives d'Ypres, II, 222. '4) Archives départementales du Nord, répartition des fiefs.


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l'année suivante, après avoir légué, par testament, tous ses biens à sa mère, qui mourut en 1724, ayant cédé à quatre de ses filles, la terre de Quesnoy et ses dépendances dont elle s'était néanmoins réservé l'usufruit.

Les demoiselles de Mailly: Marie-Joseph, morte en 1724; Catherine-Thérèse , morte en 1737 ; Marie-Françoise-Adrienne, morte en 1749, et Louise-Bernardine-Ursule, appelée Mademoiselle de Buire , jouirent conjointement du marquisat de Quesnoy. La dernière fit don entre-vifs en 1755, à sa nièce Marie-Marguerite-Louise de Millendoncq, épouse du prince de Croy. La princesse de Croy laissa à sa mort, qui eut lieu le 23 août 1768 , le marquisat de Quesnoy et le fief de Wartembecque à son fils unique Charles-Emmanuel, duc de Croy (1).

(1) Defretin, Notes sur Quesnoy~sur-Deûle.


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TABLE DES MATIERES.

Pages.

I. Maison de Comines 16I

II. Maison de Waziers 197

III. Maison de la Clyte 203

IV. Maison d'Halluin 219

V. Maison de Croy 225

VI. Maison de Ligne-Croy 231

VII. Maison de Hénin-d'Alsace. 235

VIII. Maison de Bourbon-Orléans 237

IX. Seigneurie de Comines d'après le dénombrement de 1620 238

X. Bas-Warneton, Aelzack et Wartembecque 251



— 257 —

TABLE

DES TBAVAUX CONTENUS DANS LE TOME QUINZIÈME

PAGES,

Van Hende (Ed.). — Notice sur Guillaume Le Blanc, maître de la Chambre des Comptes de Lille et sur un jeton frappé à ses armes 5

Durieux (A.). — Les archives communales de Cambrai 37

Dehaisnes (l'abbé). — Notice sur la vie et les travaux d'Edmond de

Coussemaker 97

Leuridan (Th.). — Les seigneurs de Comines 161



TABLE GENERALE

DES MATIÈRES, DES NOMS D'AUTEURS ET DES NOMS DE LIEUX

CONTENUS DANS LES QUINZE PREMIERS VOLUMES DU BULLETIN

De la Commission Historique du Département du Nord (1).

Abbaye de Bourbourg. (Voir Edm.

de Coussemaker). Abbaye de Château près de Mortagne

Mortagne de l'). (Voir

Benezech de St-Honoré). Abbaye de Cysoing (Chartrier de 1').

(Voir Godefroy-Ménilglaise). Abbaye de Liessies (Mémoire sur

les Archives de l'), par Le Glay,

IV, 270. Abbaye de Loos (Description du

local de la bibliothèque de l'), II,

281. Abbaye de Maroilles (Mémoire sur

les Archives de l'), par Le Glay,

IV, 317. Abbaye de St-Aubert à Cambrai.

Mémoriaux des abbés. (Voir Le

Glay). ALBERT et ISABELLE (Archiducs). (La

Joyeuse entrée des) (février 1600).

Lille au XVIe siècle, par J. Houdoy,

Houdoy, 399. Amiens. Intendants de la Générante. (Voir Desplanque A.). Annappes (Inscription gravée au

Perron d'), III, 16. Archéologie. Nouvelles et faits

archéologiques, 1,118.

Archéologie. Nouvelles archéologiques, II, 137.

Archéologie. Nouvelles archéologiques, III, 145.

Archéologie. Nouvelles archéologiques, III, 321.

Archéologie. Nouvelles archéologiques, IV, 152.

Archéologie. Nouvelles, IV, 442.

Archéologie. Notice sur deux statuettes trouvées à Bavai, par de Contencin, I, 337.

Archéologie. Lettre de M. Bollaert sur des tombeaux découverts près de Bavay, I, 322.

Archéologie. Lettre sur une épée trouvée à Cambrai, par Delcroix (F.), I, 363.

Archéologie. Carreau trouvé aux Chartreux de Douai, III, 156..

Archéologie. Trouvaille près du Quesnoy, V, 98.

Archéologie. Poteries découvertes à Bourbourg et à Cappellebrouck, IX, 25.

Archéologie. Résumé sur des découvertes faites dans Cambrai et l'arrondissement, X, 333.

(1) Le chiffre romain indique le volume et le chiffre arabe indique la page.


— 260 —

Archéologie. Note sur les objets trouvés à Quaedypre,X, 353; — à Bergues, X,357;— à Dunkerque, à La Tour du Leughenaer, X, 357.

Archéologie. Découverte d'objets romains à Wallers, XII, 245.

Archéologie. Note sur des objets trouvés dans l'arrondissement de Dunkerque et appartenant à M. Herrewyn, XII, 302.

Archéologie. Découvertes faites à Lille et à Bouvines par M.Rigaux, XII, 6, 8.

Archéologie. Découvertes archéologiques par M. Rigaux, XII, 15, 21 ; — XIII, 21, 24, 26,28,32,38, 44.

Architectonique . ( Considérations sur l'art), par Caloine, IV, 28.

Archives de l'abbaye de Chateau, près Mortagne. (Voir Bénézech de St-Honoré).

Archives de l'abbaye de Liessies (Mémoire sur les), par Le Glay, IV, 270.

Archives de l'abbaye de Maroilles (Mémoires sur les), par Le Glay, IV, 317.

Archives de l'abbaye de St-Aubert à Cambrai. (Voir Le Glay).

Archives communales de Cambrai (Les), par A. Durieux, XV, 37.

Archives communales de Douai. (Voir Dehaisnes).

Archives communales de Lille. (Voir Paeile, Ch.).

Archives de Valenciennes. (Voir Caffiaux).

Archives départementales, communales et hospitalières du Nord. (Voir Desplanque).

Archives départementales de Lille. (Notes sur les bustes qui doivent décorer la façade principale de l'hôtel des), I, 372.

Archives départementales du Nord.

(Voir Le Glay), V, 245 ; — VI, 30. Archives des Eglises et maisons reliligieuses

reliligieuses Cambrésis. Mémoire

par Le Glay, IV, 154. Archives des hospices de Douai.

(Voir Brassart). Armentières (Siège d') en 1647. Note

de M. de Smyttère sur un tableau

représentant ce sujet, VII, 128. Armes de la Collégiale de St-Pierre

de Lille, par Imbert de La Phalecque,

Phalecque, 75. Armes de Lille(Anciennes). Demande

de rétablissement, XIII, 48. Armes de Lille. Lettre de M. BrunLavainne,

BrunLavainne, 78. Armes de Lille. Lettre de M. de

La Phalecque, IV, 85. Armes de Lille. Lettre de M. Chon

à M. Henry Bruneel, IV, 90. Armes de Lille. (Voir Bruneel H.). Armoiries de la ville de Bailleul

(Notes sur les), par de Coussemaker,

Coussemaker, 305. Armoiries de Roubaix. (Voir La Phalecque, Imbert de). Arsin (de l') et de l'abattis de maisons dans le Nord de la France,

par le Dr Le Glay, I, 248. Artistes du moyen âge nés dans le

département du Nord (Deux).(Voir

Gachet, Emile). Artistes du pays. Lettre de M. Grar,

IV, 431. ARTOIS (Le comte d'). Sa tournée dans

la Flandre maritime. (Voir Girardot).

Girardot). Note sur les fondations et

substructions de l'Hôtel de ville

de Douai, X, 343. ASSELIN (A.). Souvenir de la Flandre

dans les montagnes du Rouorgue

(Aveyron).


— 261 —

AUGER DE BOUSBECQUE. Biographie par M. l'abbé Derveaux, XIII, 177.

Avelin (Eglise d'). (Voir Mantoulet).

Avesnes (arrond. d'). Statistique archéologique par Caverne, IX, 35.

Avesnes. Découverte d'un cimetière gallo-romain sur l'ancien territoire d'Avesnes. Origine de cette ville, par Lebeau, XII, 523.

Avesnes (Eglise d'). Notice par Lebeau, I, 345.

Avesnes-le-Sec (Sur le clocher d'), par de Baralle, II, 61.

Bailleul (Notes sur les armoiries de

la ville de), par de Coussemaker,

XII, 305. BARALLE (de). Lettre concernant la

restauration do l'hôtel de ville

du Cateau, I, 350. BARALLE (de). Lettre sur Bermerain,

1,211. BARALLE (de). Notice sur l'ancienne

église des Jésuites à Cambrai,

11,205. BARALLE (de). Lettre sur l'Eglise de

la ville du Cateau, I, 422. BARALLE (de). Lettre sur l'image

miraculeuse de N.-D. de Grâce de

Cambrai, II, 216. BARALLE (de). Sur le clocher d'Avesnes-le-Sec,

d'Avesnes-le-Sec, 61. BARALLE (de). (Voir Delcroix, F.). Bavai (Tombeaux et squelettes

découverts près de). Lettre de

M. Bollacrt, I, 322. Bavai (Statuettes trouvées à). Notice

par de Contencin, I, 337. Beffroi de Bergues. Notice par do

Contencin, I, 25. Beffroi de Bergues (Bourdon du).

Rapport sur sa translation, I V,463. Beffroi de Douai. Rapport par

M. Meurans, IV, 104.

Beffroi et Hôtel de ville de Douai,

Gravure, IV, 104. BELLEGAMBE (Sceau de Georges).

Gravure, XII, 336.

BÉNÉZECH DE ST-HONORÉ. Notice

abrégée sur les Archives de l'ancienne abbaye de Chateau près de Mortagne, III, 61.

BÉNÉZECH. Note sur les tombeaux des princes de la maison de Croy déposés en 1845 sous le calvaire du cimetière de Vieux-Condé, III, 111.

BERBIER-DUMETZ (Claude). Note sur son mausolée, III, 7.

Bergues (Beffroi de). Notice par de Contencin, I, 25.

Bergues (Beffroi de). Rapport de M. Caloine pour la translation du bourdon du, IV, 463.

Bermerain (Lettre sur), par MM. de Baralle et F. Delcroix.

BERTRAND (R. de). Histoire du couvent des Clarisses anglaises de Gravelines. (Voir Chon).

BETHMANN. Voyage historique. (Voir Edm. de Coussemaker).

Bibliothèque de l'abbaye de Loos. Description du local, II, 281.

Bibliothèque de Bourbourg. Notice par Edm. de Coussemaker, IV, 420.

Billets de confiance (Notice sur les), du département du Nord, par Gentil-Descamps, III, 86.

Biographie. Ecrivains de l'arrondissement de Dunkerque du Xe au XVIe siècle. Notes par M. do Baecker, III, 10.

Bissezeele (Notice sur l'église de), par Develle, II, 201.

Blason (De la gravure du), par Imbert de La Phalecque, V, 71.

Blason (2e lettre sur la gravure du), par de La Phalecque, VI. 86.


— 262 —

Bleuets de Lille. (Voir Leuridan, Th.).

Bleuets de Lille. Note sur l'origine

du nom et sur la fondation

de Jacques Imbert, par le comte de Fontaine de Resbecq, XIII, 167.

BOLLAERT. Lettre sur des tombeaux et squelettes découverts près de Bavay, I, 322.

BONVARLET. Etat des terriers anciens existant dans les communes de l'arrondissementd'Hazebrouck au 1" juillet 1860, XI, 226.

BONVARLET. Communication sur la ferme du Temple àZeggerscappel, X, 351.

BONVARLET. Sépultures à Caestre. Lettre, VI, 28.

BOULY (Eug.). Notice sur les constructions et voies antiques découvertes dans le bois do Busigny en 1847, 1848 et 1849, IV, 241 ; — V, 77.

Bourbourg (abbaye de). (Voir de Coussemaker, E.).

Bourbourg (Bibliothèque de). Notice par E. de Coussemaker, IV, 420.

Bourbourg (Monnaie de). Notice par Ch. Robert, IV, 93.

Bourbourg (Poteries découvertes à). (Voir Coussemaker, Edm. de).

BOURDON. Rapport sur un mémoire de M. Michalowski sur l'unité des langues, V, 162.

BOURDON. Rapport sur un des mémoires de la Société de sphragistiques, V, 119.

Bousbecque (Tombeau d'un seigneur à), par l'abbé Derveaux, V, 227.

Bouvines (Bataille de). Monument commémoratif. Lettre à M. le Préfet, 3 août 1856, V, 112; — 10 août 1857, V, 132.

Bouvines (Bataille de). Rapport de la sous-commission chargée de l'examen du projet d'érection d'un monument commémoratif, VI, 80.

Bouvines (Monument de). Notice par M. Chon, IX, 21.

BOYER DE STE-SUZANNE. Les Intendants de la Généralité d'Amiens. (Voir Desplanque).

BRASSART. Etat de la collation des cures des villages de l'Arrondissement de Douai en 1790, X, 339.

BRASSART (F.). Hospices de la ville de Douai. Salle des Archives. Description des objets qui s'y trouvent, VII, 104.

BRASSART. Note sur la collégiale St-Remi qui devait exister vers 1030 dans l'Ostrevant, X, 336.

BRASSART. Notice sur le couvent des Augustins de Marchiennes, XI, 221.

BRASSART. Statistique archéologique. Arrondissement de Douai, VIII, 233.

BRASSART. Tableau des patrons des anciennes églises paroissiales de l'Arrondissement de Douai, XI, 361.

Brigittines de Lille. (Voir A. de Norguet).

Brillon et le Loire, par Duthilloeul, II, 180.

BRUN - LAVAINNE. Analyse d'un compte de dépense de la maison du duc Charles de Bourgogne, VIII, 189.

BRUN - LAVAINNE. Inventaire des reliques et autres objets précieux de l'Eglise collégiale de StPierre de Lille à la fin du XIVe siècle, X, 83.

BRUN-LAVAINNE. Lettre. Armes de Lille, IV, 78.


263 —

BRUN-LAVAINNE. Lettre de Charles, Dauphin de Viennois au duc de Bourgogne. Communication et note, X, 293.

BRUN-LAVAINNE. Note sur les anciennes coutumes de Lille,X,360.

BRUNEEL (H.). Allocution prononcée sur sa tombe par Legrand (P.), V, 182.

BRUNEEL (H.). Guide de Lille Rapport par M. Chon, IV, 72.

BRUNEEL (H.). Histoire populaire de Lille. Rapport de M. J. Deligne, III, 252.

BRUNEEL (H.). Le Musée de Lille, III, 103.

BRUNEEL (H.). Observations relatives au programme du concours pour l'Eglise N.-D. de la Treille à Lille, V, 17.

BRUNEEL (H.). La pyramide de Cysoing, II, 274.

BRUNEEL (H.). Décision de la Coinmission historique rendue conformément aux conclusions du

rapport de M au nom de

la sous - commission chargée d'étudier la question des armes de la ville de Lille, IV, 92.

BRUNEEL (H.). Rapport sur l'histoire des Comtes de Flandre par Ed. Le Glay, I, 409; — II, 43.

BRUYELLE (Ad.). Statistique Archéologique. Arrondissement de Cambrai. Carte.

Bugnicourt (Seigneurie de). Notice par M. Josse. Compte rendu par Chon, X, 20.

Bulletin de la Commission historique. Circulaire du Ministère de l'Instruction publique, IV, 147.

Busigny (Voies antiques du bois de). (Voir Bouly (Eug.).

Caestre (Sépultures à). Lettre de M. Bonvarlet, VI, 28.

CAFFIAUX. Archives communales de Valenciennes. Notice, X, 175.

CAFFIAUX (H). Les francs des cinq offices des feux aux XIIIe, XIVe et XV" siècles à Valenciennes, XI, 133.

CAFFIAUX (H.). La ville de Valenciennes avait-elle guerre civile ou paix profonde quand elle reçut, en 1114, la charte dite de la Paix, XIV, 451.

CALOINE (P.). Considérations sur l'art architectonique, IV, 28.

Cambrai (Arrondissement de). Statistique archéologique, par Bruyelle, VII, 213.

Cambrai (Diocèse de). Histoire Ecclésiastique par Le Glay. Rapport par Deligne, IV, 39.

Cambrai (Abbaye St-Aubert). Archives. (Voir Le Glay).

Cambrai ( Abbés de St-Aubert ). Mémoriaux. (Voir Le Glay).

Cambrai. (Epée exhumée à). Lettre par F. Delcroix, I, 363.

Cambrai (Archives communales), par A. Durieux, XV, 37.

Cambrai (Cathédrale de). Lettre par F. Delcroix et de Baralle, I, 237.

Cambrai (Eglise des Jésuites). Notice par de Baralle, II, 205.

Cambrai (Eglise des Récollets). Pierres tumulaires. ( Voir Wilbert).

Cambrai (Epigraphie). (Voir Delattre, V.).

Cambrai (Quelques épitaphes de l'Eglise de), par Edm. de Coussemaker, V, 297.

Cambrai (Souterrain du ferme à). Lettre de MM. Delcroix et de Baralle, I, 90.

Cambrai. Léproseries et maladreries. (Voir Derode, V.).


— 264 —

Cambrai (Métropole de). Pierres tumulaires. (Voir Wilbert).

Cambrai (Mont de piété de). Notice historique par Alc. "Wilbert, III, 114.

Cambrai (Notre-Dame de Grâce). Lettre sur l'image miraculeuse, par De Baralle, II, 216.

Cambrai (Notre-Dame de Grâce). Image miraculeuse. (Voir Failly, E. J.).

Cambrai (Sur les pierres jumelles de), par Wilbert, IV, 36.

Cambrai (Plan du faubourg StGilles et du Plat Famières à), en 1789. Gravure, XIII, 249.

Cambrai. Recherches historiques sur la villa de l'abbé du SaintSépulcre, le faubourg Saint-Gilles et la seigneurie du Plat Famières par Victor Dclattre, XIII, 247.

Cambrésis (Archives des Eglises et maisons religieuses du). Mémoire par Le Glay, IV, 154.

Cambrésis (En quel lieu du) a été détenu Charles-le-Mauvais. Note par Le Glay, III, 59.

Capellebrouck (Eglise). Face septentrionale. Gravure, II, 194.

Cappellebrouck (Poteries découvertes à). (Voir Coussemaker, Edm. do).

Carembaut (Le). Statistique féodale du département du Nord, par Th. Leuridan, XII, 169

CARNEL (Abbé). Notice sur un tableau tryptique du commencement du XVIe siècle. Monument funèbre de Hugues Le Cocq en l'Eglise Collégiale de St-Pierre à Lille, VI, 91.

Cassel (Seigneurs et chatelains de). (Voir Smyttère, E. de).

Cathédrale de Cambrai. Lettre par Delcroix et De Baralle, I, 237.

CAULAINCOURT (A. de). Lettre au sujet des observations présentées par M. Bruneel au programme du concours pour l'Eglise N.-D. de la Treille à Lille.

CAVERNE. Statistique archéologique. Arrondissement d'Avesnes, IX,

35.

CELLIER. Chansons et vaudevilles sur la bataille de Denain. Rapport sur ce travail par Chon, IX, 279.

CELLIER. Statistique archéologique de l'arrondissement de Valenciennes, VIII, 19.

Chambre des Comptes de Lille. Jetons. (Voir Van Honde).

CHARLES, Dauphin de Viennois. Lettre. (Voir Brun-Lavainne).

CHARLES DE BOURGOGNE. Analyse d'un compte de dépense. (Voir Brun-Lavainne).

CHARLES-LE-MAUVAIS. (En quel lieu du Cambrésis a été détenu) par Le Glay, III, 59.

CHARLES-QUINT (Retraite de), au monastère de Yuste. (Voir Melun de).

Chartreux de Douai. Carreaux trouvés, par Duthilloeul, III, 52.

Chasuble de Ste-Aldegonde à Maubeugo. Lettre par Lebeau, II, 30.

Château d'Ecaillon (Notice sur la démolition du), par Le Glay, III, 78.

Château d'Esne. Lettre par F. Delcroix et de Baralle, I, 110.

Cheminée en grès existant à Valenciennes. Lettre de M. Wallez, I, 174.

Chéreng (Cloches de). Danse des morts. (Voir Contencin), II, 37.

CHON (F.). Compte rendu sur la notice de M. Josse sur la Seigneurie de Bugnicourt, X, 20.


— 265 —

CHON (F.). Lettre à M. H. Bruneel sur les armes de Lille, IV, 90.

CHON (F.). Monument de Bouvines. Notice, IX, 21.

CHON (F.). Rapport sur l'ouvrage : Histoire du couvent des pauvres Clarisses anglaises de Gravelines, parR. de Bertrand, V, 174.

CHON (F.). Rapport sur : Chansons et vaudevilles sur la bataille de Denain. Extraits d'un recueil manuscrit de la Bibliothèque de Valenciennes, par Cellier, IX, 279.

CHON (F.). Rapport sur le Guide de Lille de M. Henry Bruneel, IV, 72.

Cimetière. Découverte d'un cimetière gallo-romain sur l'ancien territoire d'Avesncs. Origine de cette ville, par Lebeau, XII, 523.

COLABT DE DOUAI (Sur), par Emile Gachet, IV, 53.

Collégiales (Notes sur plusieurs), du

Nord de la France, par Tailliar,

XI, 365. Collégiales. Condé-sur-l'Escaut. La

collégiale de Notre-Dame, par

Tailliar, Xi, 307.

Collégiale de St-Pierre de Lille

(Armes de la), par Imbert de la

Phalecque, V, 75. Collégiale St-Pierre de Lille (Notice

sur l'ancienne), par Tailliar, III,

264. Collégiale St-Rémi. Note de Ch.

Brassart, X, a36.

Colonia (Villa). Recherches sur ce lieu par Le Glay, II, 175.

Comédie (Privilège de la), à Lille. (Voir Girardot).

Comines. La ville aux beaux clochers par l'abbé Derveaux, V, 214.

Comines (Chanoines de). Mémoire pour servir à la revendication du coffret renfermant les principales reliques de St-Chrysole confié en dépôt par -les chanoines de Comines au chapitre St-Donatien de Bruges, par l'abbé Derveaux, XII, 515.

Comines (Quelques épitaphes de l'Eglise de), par E. de Coussemaker, V, 297.

Comines (Les seigneurs de), par Ch. Leuridan, XV, 161.

Comités d'arrondissement (Sous). Formation. Circulaire aux M. C, VIII, 162.— Procès-verbaux 1864, VIII, 419; — 1865, IX, 257; — 1866, X, 38 ; — 1867 et 1868, X, 332; — 1869, XI, 197; — 1870, XI, 348 ; - 1872, XII, 248 ; - 1873, XII, 300 ; — 1874, XIII, 50.

Commission historique. Division en

3 sections, I, 159. Communes (Histoire des). (Voir aux

noms Communes).

Comtes de Flandre (Histoire des), par Le Glay. (Voir Bruneel (H.).

Conde-sur-l'Escaut. Sa collégiale de Noire-Dame et son chapitre do chanoines, par Tailliar, XI, 367.

Condé (Quelques épitaphes do l'Eglise de), par Edm. de Coussemaker, V, 297.

Condé (Vieux). Les tombeaux des princes de Croy. (Voir Bénézech).

Conférences tenues à Lille en 1716. (Voir Le Glay).

CONTENCIN (de). Description de l'Eglise St-Maurice, I, 199.

CONTENCIN (de). Lambersart, son fief et son église (Notice historique et archéologique), II, 236.


— 266 —

CONTENCIN (de). Note sur une danse des morts prise sur une des cloches de la commune de Chéreng, II, 37. Gravure.

CONTENCIN (de). (Notice nécrologique sur M.), par Dr Le Glay, VII, 117.

CONTENCIN (de). Notice sur deux statuettes en bronze trouvées à Bavai et faisant partie du cabinet de M. Crapez, I, 337.

CONTENCIN (de). Notice sur l'ancienne église de Gondecourt et quelques mots sur celle d'Houplin, I, 413.

CONTENCIN (de). Notice sur l'ancienne porte St-Pierre de Lille, I, 280.

CONTENCIN (de). Notice sur l'église de Wasquchal, I, 216.

CONTENCIN (de). Notice sur le Beffroi do Bergues, I, 25.

COURMACEUL (de). Lettre relative à la découverte d'un buste dans un grenier de St-Amand, V, 241.

COUSIN (L.). Notice nécrologique par E. de Coussemaker, XII, 541.

COUSSEMAKER (Edm. de). Allocution prononcée on prenant la présidence (10 décembre 1863), VIII, 12.

COUSSEMAKER (Edm. de). Discours prononcé sur la tombe do M. Alex. Desplanquc, XII, 1.

COUSSEMAKER (Edm. de). Lettre sur l'ancienne abbaye de Bourbourg et sur quelques églises de l'arrondissement de Dunkerque, II, 187.

COUSSEMAKER (Edm. do). Manuscrit du couvent de Ste-Catherine de Sienne de Douai. Notice descriptive avec fac-similé, XII, 309.

COUSSEMAKER (Edm. de). Notice nécrologique sur M. L. Cousin, XII, 541.

COUSSEMAKER (E. de). Notice sur la bibliothèque communale de Bourbourg, IV, 420.

COUSSEMAKER (Edm. de). (Notice sur la vie et les travaux d'), par Dehaisnes, XV, 97.

COUSSEMAKER (Edm. de) Paroles prononcées sur la tombe de M. le D' Le Glay, VII, 142.

COUSSEMAKER (Edm. de). Poteries découvertes à Bourbourg et à Cappellebrouck, IX, 25.

COUSSEMAKER (Edm. de). Quelques épitaphes des Eglisesde Comines, Cambrai, Condé, Esne, Estaires, Halluin, Solre-le-Château, Valenciennes, V, 297.

COUSSEMAKER (Edm. de). Statistique archéologique. Arrondissement d'Hazebrouck, VII, 145.

COUSSEMAKER (Edm. de). Voyage historique de M. Bethmann dans le Nord do la France, traduit de l'allemand et précédé d'une introduction, III, 189.

COUSSEMAKER (Edin. de). Notes sur les armoiries de la ville de Bailleul, XII, 305.

Coutumes de Lille. (Voir BrunLavainne).

Couvent des Augustines de Marchiennes. (Voir Brassart).

Création de la Commission historique, 1,1.

Croisade (Note sur quelques peintures relatives à la 4e), par Grar, IV, 434.

CROIX (Louis de). Fondations. Note sur sa famille. (Voir Leuridan) (Th.).

CROY. Note sur les tombeaux des princes de Croy déposés à VieuxCondé. (Voir Bénézech).

Cures des villages de l'arrondissement de Douai. (Voir Brassart).


— 267 —

Cysoing (Chartrier de l'abbaye de).

(Voir Godefroy-Ménilglaise). Cysoing (La pyramide de), par

H. Bruneel, II, 274.

Danse des morts sur une cloche de Chéreng. (Voir Contencin).

DE BAECKER (M.). Notes sur quelques écrivains de l'arrondissement de Dunkerque du Xe au XVIe siècle, III, 10.

DEHAISNES. Archives communales de Douai. Notice, X, 145.

DEHAISNES (Mgr). L'Espagne a-t-elle exercé une influence artistique dans les Pays-Bas. Etude historique, XIV, 427.

DEHAISNES (Mgr). Notice sur la vie et les travaux de M. Edm. de Coussemaker, XV, 97.

DEHAISNES. Rapport sur le projet d'un dictionnaire topographique du département du Nord, XII, 286 ; — Plan à suivre, XII, 295.

DEHAISNES (Mgr). Rapport sur les monuments historiques du département du Nord, XIII, 383.

DELATTRE (Var). Recherches historiques sur la villa de l'abbé du Saint-Sépulcre, le faubourg St' Gilles et la seigneurie du Plat Famières à Cambrai, XIII, 247.

DELATTRE (V°r). Recueil d'Epigraphie Cambrésienne, IX, 345-349.

DELATTRE (Pierre) (Notice sur), par Duthilloeul, III. 84.

DELCROIX (F.). Lettre sur la Cathédrale de Cambrai, I, 237.

DELCROIX (F.). Lettre sur le château d'Esne, I, 110.

DELCROIX (F.). Lettre sur le souterrain du Ferme à Cambrai, I, 90.

DELCROIX (F.). Lettre sur une ancienne épée exhumée au faubourg de Cambrai, I, 363.

DELCROIX (Notice sur M.), Il, 94.

DELCROIX (F.). (Voir De Baralle).

DELIGNE (Jules). Rapport sur l'Histoire populaire de Lille par M. Bruneel, III, 252.

DELIGNE (J.). Rapport sur le Cameracum ou Histoire ecclésiastique du diocèse de Cambrai par M. Le Glay, IV, 39.

DELIGNE (J.). Rapport sur les négociations diplomatiques entre la France et l'Autriche durant les 3 ) dernières années du XVIe siècle, publiées.par Le Glay, II, 224.

Délimitation du français et du flamand. (Voir Derode, V.).

Délimitation des langues française et flamande dans le département du Nord. (Tracé topographique), 1,370.

Denain (Bataille do). Chansons et vaudevilles. (Voir Cellier).

Dénombrement de Lille on 1077, I, 230.

DERODE (Vor)- Léproseries ou Maladreries à Cambrai, Lille et Douai, II, 259.

DERODE (Vor). Notice sur l'Eglise St-Maurice, I, 96, 167.

DERODE (Vor)- Notice sur la Motte Madame, à Lille, II, 78.

DERODE (Vor)- Sur la carte de délimitation du français et du flamand dans le département du Nord et du Pas-de-Calais, II, 51.

DERVEAUX (l'abbé). Biographie d'Auger Ghisselin do Bousbecque, XIII, 177.

DERVEAUX (l'abbé).Comines. La ville aux beaux clochers, son beffroi, salhaison communale, V, 214.


— 268 —

DERVEAUX (l'abbé). Mémoire pour servir à la revendication du coffret renfermant les principales reliques de Saint-Chrysole confié en dépôt par les chanoines do Comines au chapitre de Saint-Donatien, aujourd'hui Saint-Sauveur de Bruges, XII, 515.

DERVEAUX (Abbé). Tombeau d'un seigneur à Bousbecque

DESILVE (Abbé). Lettre sur une découverte d'objets romains à Wallers, XII, 245.

DESPLANQUE (A.). De la réunion par Louis XIV à la France d'une partie de la Flandre et du Hainaut,X,57.

DESFLANQUE (A.). Discours prononcé sur sa tombe par M. de Coussemaker, XII, 1.

DESPLANQUE (A.). Epigraphie cambrésienne. Inscriptions funéraires et monumentales appartenant à la collection cambrésienn.e de M. Vor Delattre. Rapport sur cette communication, IX, 345.

DESPLANQUE (A). Mémoire des Intendants de la France et du Hainaut français sous Louis XIV. Introduction, X, 367.

DESPLANQUE (A.). Mémoire des Intendants de la Flandre et du Hainaut français sous Louis XIV, XI, 250.

DESPLANQUE (A.). Notices sur les archives départementales,communales ethospitalières du Nord, X,97.

DESPLANQUE (A.). Rapport sur l'ouvrage de M. Boyer de SteSuzanne : Les Intendants de la Généralité d'Amiens, IX, 207.

DESPLANQUE (A.). Rapport sur une communication de documents faite par le baron de Girardot,VIll, 109.

DEVELLE. Notice sur l'église de Bissezeele, II, 201.

Dictionnaire topographique du département du Nord. Projet. Rapport par Dehaismes, XII, 286 ; — Plan à suivre, XII, 295.

DIONIS DU SÉJOUR. Les champs de bataille de Fontenoy, III, 70.

Douai (Arrondissement de). Cures des villages. (Voir Brassart).

Douai (Arrondissement de). Eglises paroissiales. (Voir Brassart).

Douai (Arrondissement de). Statistique archéologique, par Brassart, VIII, 233.

Douai (Archives communales).(Voir Dehaisnes).

Douai (Beffroi de). Rapport de M. Meurans, IV, 104.

Douai (Beffroi et Hôtel de Ville). Gravure, IV, 104.

Douai (Chartreux de). Lettre sur les carreaux trouvés, par Duthilloeul, III, 52.

Douai(Carreau trouvé aux Chartreux de), III, 156, Gravure.

Douai. Manuscrit du Couvent de Ste-Catherine de Sienne. Notice descriptive par Edm. de Coussemaker, XII, 309.

Douai (Eglise des Dominicains)- Pierre tumulaire, III, 321.

Douai. Epitaphiers manuscrits concernant Douai et l'arrondissement. Notes par M. Preux, X, 44.

Douai (Hospices de). Salle des archives. (Voir Brassart, (F.).

Douai (Hôtel de Ville). Note de M. Asselin sur les fondations et substructions, X, 343.

Douai. Léproseries ou maladreries. (Voir Derode, V.).

Douai (Muséede). Inscriptions.(Voir Duthilloeul).

Douai (Paroisses et collèges). (Voir Paroisses).


— 269 —

DUBOIS (Anne), fondatrice des Brigittines de Lille, par M. de Norguet, X, 193.

DUGUÉ DE BAGNOLS. Mémoire sur la Flandre wallonne en 1698, X,450.

Dunkerque (Arrondissement de). Eglises. (Voir Edm. de Coussemaker).

Dunkerque (Arrondissement de). Statistique archéologique,VI,223.

Dunkerque (Eglise St-Eloi, découvertes à 1'), IV, 449.

Dunkerque (Eglise St-Eloi). Vitrail de la Chapelle du Sacré-Coeur, IV, 442.

DURIEUX (A.). Les archives communales de Cambrai, XV, 37.

Duronum (Lettre de M. A. Lebeau sur l'emplacement de), XI, 375.

DUTHILLOEUL. Brillon et le Loire. II, 180.

DUTHILLOEUL. Extrait d'une lettre adressée à M. le Dr Le Glay sur des inscriptions du Musée de Douai et sur le château du Loire de la commune de Brillon, II, 56.

DUTHILLOEUL. Lettre sur les carreaux trouvés aux Chartreux de Douai. Les Montmorency à Douai, III, 52.

DUTHILLOEUL. Notice sur Delattre (Pierre), III, 84.

Ecaillon (Château d'). Démolition,

par Le Glay, III, 78. Ecrivains de l'arrondissement de

Dunkerque du Xe au XVIe siècle,

Notes par M. de Baecker, III, 10, Eglise d'Avelin. (Voir Mantoulct). Eglise d'Avesnes. Notice par

Lebeau, I, 345. Eglise de Bissezeele. Notice par

Develle, II, 201. Eglise des Jésuites à Cambrai,

Notice par de Baralle, II, 205.

Eglise Métropole de Cambrai. Pierres tumulaires.(Voir Wilbert).

Eglise des Récollets à Cambrai. Pierres tumulaires. (Voir Wilbert).

Eglise de Capellebrouck. Face septentrionale de la grande nef, II 194.

Eglise du Cateau. Lettre par de Baralle, I, 422.

Eglise des Dominicains de Douai. Pierre tumulaire, III, 321.

Eglise St-Eloi à Dunkerque. Nouvelles découvertes, IV, 449.

Eglise St-Eloi à Dunkerque. Vitrail de la Chapelle du SacréCoeur, IV, 442.

Eglise Notre-Dame d'Esquermes. Rapport par V. de Melun, II, 171.

Eglise de Gondecourt. (Voir Contencin).

Eglise de Gravelines. Note sur le Mausolée de Claude BerbierDumetz, III, 7.

Eglise de Lambersart. (Voir de Contencin).

Eglise N.-D. de la Treille à Lille. Observations de M. Bruneel relatives au programme du concours, V, 17;— Lettre de M. de Caulaincourt, V,94.

Eglise St-Maurice à Lille. Notice par V. Derode, I, 96, 167.

Eglise St-Maurice à Lille. Description par de Contencin, I, 199.

Eglise collégiale de St-Pierre de Lille. Reliques, etc. (Voir BrunLavainne).

Eglise collégiale St-Pierre de Lille. Monument d'Hugues Le Cocq. (Voir Carnel, abbé).

Eglise St-Maurice à Lille (Pointures murales découvertes dans la chapelle Sainte-Anne. Gravure, XI, 237.


— 270 —

Eglise St-Sauveur à Lille. Peintures murales découvertes dans l'), XI, 237. Gravure.

Eglise de Marquette (Ostrevent). Tabernacle. Lettre de M. Valiez, I, 93.

Eglise de Marquette (Ostrevent) Lettre par Grimault, I, 368.

Eglise de Quesnoy-sur-Deûle. (Voir Fretin).

Eglise de Wasquehal. Notice par de Contencin, I, 216.

Eglises (Epigraphie de quelques), du département du Nord, par Ed. de Coussemaker, V, 297.

Eglises (Objets religieux dans les). Conservation. Lettre de l'Archevêque de Cambrai, 1,308.

Eglises du diocèse. Objets précieux. Lettre relative à leur conservation, VI, 1.

Eglises du département du Nord. Objets d'art et d'archéologie conservés. Inventaire. Plan du travail, VIII, 154.

Eglises. Inventaire des objets d'art et d'archéologie contenus dans les Eglises, chapelles et établissements hospitaliers du département du Nord, XI, 228.

Eglises et maisons religieuses du Cambrésis. Mémoire sur les archives, par Le Glay, IV, 154.

Eglises paroissiales (Tableau des patrons des anciennes) de l'arrondissement de Douai par Brassart, XI, 361.

Eglises de l'arrondissement de Dunkerque (Quelques). (Voir Coussemaker, Ed. de).

Enseignement primaire dans le département du Nord avant 1789. (Voir Fontaine de Resbecq).

Epigraphie Cambrésienne. (Voir Delattre, V.).

Epigraphie de quelques églises du

département du Nord par Edm.

de Coussemaker, V, 297. Epigraphie. Rapport de M. Verly

sur un album communiqué par

M. Arnould Detournay, X, 304. Epitaphiers manuscrits concernant

Douai et son arrondissement.

Notes par M. Preux, X, 44. ERNEST (Mgr Jean). Sa réception à

Lille. (Voir Girardot). Esne ( Château d' ). Lettre par

P. Delcroix et de Baralle, I, 110. Esne (Quelques épitaphes de l'église

d'), par Edm. de Coussemaker,

V, 297. Espagne (l') a-t-elle exercé une

influence artistique dans les PaysBas. (Voir Dehaisnes). Esquermes (Eglise Notre-Dame).

Rapport par de Melun, II, 171. Estaires (Quelques épitaphes de

l'Eglise d'). (Voir Edm. de Coussemaker), V, 297. Estampage en papier. Instructions,

I, 152. Etat-Civil (Registres de 1'), dans le

département du Nord avant 1792.

(Voir Le Glay). Etroeungt. Lettre de M. A. Lebeau

sur l'emplacement de Duronum ;

découverte d'un milliaire romain,

XI, 375.

FAILLY (E.-J.). Essai archéologique sur l'image miraculeusede NotreDame de Grâce de Cambrai, 11,103.

Ferme à Cambrai (Souterrain du). Lettre de MM. Delcroix et de Baralle, I, 90.

Flamand (Délimitation du) et du français. (Voir Derode, V.).

Flamand et français dans le département du Nord. (Voir Délimitation).


— 271 —

Flandre (Réunion par Louis XIV à la France). (Voir Desplanque, A.).

Flandre (Un souvenir de) dans les montagnes du Rouergue, par Asselin (A.), XI, 27.

Flandre (Comté de) (Notice sur l'origine du), par Le Glay, III, 181.

Flandre (Comtes de). Histoire. (Voir Bruneel).

Flandre maritime. Tournée du comte d'Artois. (Voir Girardot).

Flandre (Intendants de). Mémoires. (Voir Desplanque, A.).

Flandre Wallonne (Intendance). (Voir Dugué de Bagnols).

Flandre Wallonne (Intendance). (Voir Le Pelletier de Souzy).

Flandria Illustrata. Lettre de M. Le Glay (Dr), I, 87.

Flandria Illustrata de Sanderus. (Voir Le Glay).

Flandria Illustrata de Sanderus (Gravures de), par Preux, V, 86.

FONTAINE DE RESBECQ. Histoire de l'enseignement primaire avant 1789 dans les communes qui ont formé le département du Nord, XIV, 1.

FONTAINE DE RESBECQ (Comte de). Note sur l'origine du nom des Bleuets de Lille et sur la fondation de Jacques Imbert, seigneur de Melle, bourgeois de Lille, XIII, 167.

FONTAINE DE RESBECQ (Comte de). Réponse à une demande de renseignements sur l'instruction primaire avant 1789 dans le département du Nord, XIII, 381.

FONTAINE de RESBECQ (Comte de). La sainte et noble famille de Lille (1588-1793), XII, 25.

Fontaine Del Saulx à Lille. Note sur son véritable emplacement,XII,2. — Lettre à M. le Maire de Lille,16.

Fontenoy (Le champ de bataille de). (Voir Le Glay).

Français. Délimitation du français et du flamand. (Voir Derode, V.).

Français et flamand dans le département du Nord. (Voir Délimitation) .

FRETIN. Notice sur l'ancienne église de Quesnoy-sur-Deûle.

GACHARD. Retraite de CharlesQuint à Yuste. (Voir de Melun).

GACHET (Em.). Lettre à M. Le Glay sur deux artistes du moyen âge nés dans le département du Nord. (Colard de Douai. Jacquemont de Nivelles), IV, 53.

GENTIL-DESCAMPS. Notice sur les billots de confiance du département du Nord, III, 86.

GIRARDOT. Communication sur une requête du maréchal de Castries touchant le privilège de la Comédie à Lille, VIII, 186.

GIRARDOT. Compte rendu de la tournéo du comte d'Artois dans la Flandre maritime rédigée parle Comte de Resbecq. Communication, VIII, 184.

GIRARDOT. Halluin. Mémoire pour la cession de 115 bonniers de terre. Communication, VIII, 170.

GIRARDOT Communication de documents. Rapport de M. Desplanque (A.), VIII, 169.

GIRARDOT . Procès-verbal de la réception faite dans la ville de Lille de Mgr Jean Ernest, prince de l'Empire, évêque de Tournay, VIII, 179.

GIRARDOT. Projet de tournée et emplois des 9 jours que Mgr le Comte d'Artois a à employer pour voir la Flandre et une partie du Hainaut. Communication, VIII, 183.


— 272 —

GODEFROY - MÉNILGLAISE. Observations

Observations dans le chartrier

de l'Abbaye de Cysoing, V,19. Godin. (Lettre de M. Lebeau sur la

découverte d'un milliaire romain

etde sépultures gallo-romaines,à)

XI, 379. Gondecourt (Eglise de) (Notice sur

l'ancienne), par de Contencin,

I, 413. GRAR. La découverte de la houille.

Rapport sur cet ouvrage, par

Vanackère, IV, 249. GRAR. Lettre concernant les artistes

du pays, IV, 431. GRAR. Notes sur quelques peintures

relatives à la 4e croisade, IV, 434. Gravelines (Couvent des Clarisses

anglaises de). (Voir Chon). Gravelines (Eglise de). Note sur le

mansolée de Claude de BerbierDumetz,

BerbierDumetz, 7. GRIMAULT. Lettre sur l'Eglise de

Marquette (Arrondissement de

Valenciennes, I, 368. Guide de Lille par H. Bruneel.

Rapport par F. Chon, IV, 72.

Halluin (Quelques épitaphes de l'Eglise d'), par Edm. de Coussemaker, V, 297.

Halluin. Mémoire présenté par le duc d'Orléans à la Cour de France pour la détourner de céder à l'impératrice Marie - Thérèse 115 bonniers do terre, VIII, 170.

Hainaut (Comté de). Paroisses et collèges. (Voir Paroisses).

Hainaut (Intendants du). Mémoires. (Voir Desplanqué, A.).

Hainaut. Réunion par Louis XIV à la France. (Voir Desplanque, A.).

Hazebrouck (Arrondissement d' ). Statistique archéologique , par Edm. do Coussemaker, VIII, 145.

Hazebrouck (Terriers de l'arrondissement d'). (Voir Terriers).

Histoire des communes (Lettre de M. le Préfet relative aux renseignements à recueillir sur l'),1,375. — Réponse Le Glay, l,379.

Hôpital Comtesse à Lille. Lettre à M. le Maire de Lille relative à la reconstruction de la tour du petit beffroi, II, 22.

Hôpitaux. Recherches sur les anciennes maisons hospitalières du Nord de la France, par J. Le Glay, V, 138.

Hospices de Douai. Archives. (Voir Brassart).

Hospice de Valenciennes. Inscription gravée sur une plaque de cheminée, III, 176.

Hôtel de Soubise à Lille. Notice par V. de Melun, III, 93.

Hôtel de ville du Cateau. Lettres sur la restauration par de Baralle, I, 350.

Hôtel de ville de Douai. Fondations et substructions. Note de M. Asselin, X, 343.

HOUDOY (J.). Abbaye de Marquette. Documents archéologiques, XIII, 65.

HOUDOY (J.). La Joyeuse entrée des archiducs Albert et Isabelle,février 1600. Lille au XVIe siècle, XII,399.

Houille (découverte de la), par Grar. Rapport de M. Vanackère sur cet ouvrage, IV, 249.

Houplin (Église d') (Quelques mots sur l'), par de Contencin, I, 413.

HUE DE CALIGNY (J.-A.), auteur du mémoire sur l'intendance de la Flandre maritime, XII, 268.

Image miraculeuse de N.-D. de Grâce à Cambrai. (Voir Failly, E.-J.).


— 273 —

IMBERT (Jacques). Note sur l'origine du nom des Bleuets de Lille et sur la fondation do Jacques Imbert, par le comte de Fontaine de Resbecq, XIII, 167.

Innocents (Un plomb des). (Voir Van Hende).

Inscription gravée au Perron d'Annappes, III, 16.

Inscription gravée sur une plaque de cheminée dans l'hospice de Valenciennes, III, 176.

rnscriptions funéraires et monumentales du Nord. Rapport de M. Desplanque sur ce projet, VIII, 129.

Inscriptions historiques du département du Nord. Mémoire de M. Le Glay, I, 37.

Instruction primaire. Réponse de M. le comte de Fontaine de Resbecq à une demande de renseignements sur l'instruction primaire avant 1789 dans le département du Nord, XIII, 381.

Intendance de la Flandre Wallonne. (Voir Lepelletier de Souzy).

Intendance de la Flandre Wallonne. Mémoire. (Voir Dugué do Bagnolt).

Intendants de la Généralité d'Amiens.

d'Amiens. Desplanque, A.).

Intendants de Flandre et du Hainaut. (Voir Desplanque, A.).

Inventaire des objets d'art et d'archéologie contenus dans les églises, chapelles et établissements hospitaliers du département du Nord, XI, 228.

JACQUEMONT DE NIVELLES (Sur), par

Emile Gachet, IV, 53. JOCQUET (Jacques). Notes par Van

Hende, XII, .221

JOCQUET. (Mre Jacques) (Annotations

concernant), XII, 258. JOSSE. Notice sur la Seigneurie de

Bugnicourt. Compte rendu par

F. Chon, X, 20.

LAHOUSSOIS. Renseignements demandés selon les ordres du contrôleur général par M. d'Haffrongues, aux échevins d'Orchios, sur l'État de juridiction de cette ville, XII, 261.

LALLAIN (Christine de). Notice par le Cte de Melun, IX, 286.

Lambersart. Notice par de Contencin, II, 236.

Langues (L'Unité des), par Michalowski. Rapport par Bourdon, V, 102.

Langues française et flamande dans le département du Nord. (Voir

. Délimitation).

LA PHALECQUE (Imbert de). Armes de la Collégiale de St-Pierre do Lille, V, 75.

LA PHALECQUE (Imbert de). Des armoiries de Roubaix. A propos d'une notice de M. Leuridan, V, 343.

LA PHALECQUE (Imbert de). De la gravure du Blason, V, 71.

LA PHALECQUE (Imbert de). Lettre sur les armes do Lille, IV, 85.

LA PHALECQUE (Imbort de). 2e lettre sur la gravure du Blason, VI, 86.

LEBEAU. Découverte d'un cimetière gallo-romain sur l'ancien territoire d'Avesnes. Origine de cotte ville, XII, 523.

LEBEAU. Lettre sur la Chasuble do Ste-Aldegonde à Maubeuge,11,20.

LEBEAU (A.). Lettre sur la découverte d'un milliaire romain et de sépultures gallo-romaines à Godin, XI, 379.

18


— 274 -

LEBEAU (A.). Lettre sur l'emplacement de Duronum. Découverte d'un milliaire romain à Etrcoeungt. XI, 375.

LEBEAU. Notice sur l'Église d'Avesnes, I, 345.

LE BLANC (Guillaume). Notice par Van Hende, XV, 5.

Le Cateau (Eglise). Lettre par de Baralle, I, 422.

Le Cateau (Hôtel de ville). Restauration. Lettre par de Baralle, 1,350.

LECOCQ (Hugues). Monument dans l'église de St-Pierre de Lille. (Voir Carnel).

LE GLAY (Dr). De l'arsin et de l'abattis de maisons dans le Nord de la France, I, 248.

LE GLAY (Dr). Gameracum christianum. Rapport sur cet ouvrage par Deligne (J.), IV, 39.

LE GLAY (Dr)- Le champ de bataille de Fontenoy visité en juin 1745 par une députation de la Cour des Aydos de Paris. Lettre de Dionis du Séjour, III, 70.

LE GLAY (Dr). Discours prononcé sur la tombe de M. Pierre Legrand, V, 194.

LE GLAY (Dr). En quel lieu du Cambrésis a été détenu le roi de Navarre Charles-le-Mauvais, III, 59.

LE GLAY (Dr). Histoire des comtes de Flandre. (Voir Bruneel).

LE GLAY. Lettre sur la Flandria Illustrata, I, 87.

LE GLAY (Dr). Lettre sur les mémoriaux des abbés de St-Aubert de Cambrai, II, 169.

LE GLAY (Dr). Mémoire sur la tenue des registres de l'Etat civil dans la circonscription du département du Nord avant 1792, IV, 112.

LE GLAY (D1). Mémoire sur les archives de l'abbaye do Liessies,IV,270.

LE. GLAY (Dr). Mémoire sur les archives do l'abbaye de Maroilles, IV, 317.

LE GLAY (Dr)- Mémoires sur les archives de l'abbaye de St-Aubert à Cambrai, VII, 1.

LE GLAY (Dr). Nouveau mémoire sur les archives départementales du Nord, V, 245 ; - VI, 30.

LE GLAY (Dr). Mémoires sur les archives des Eglises et maisons religieuses du Cambrésis, IV, 155.

LE GLAY (Dr). Mémoire sur quelques inscriptions historiques du département du Nord, I, 37.

LE GLAY (Dr). Négociations diplomatiques. (Voir Deligne, Jules).

LE GLAY (Dr). Notice nécrologique sur M. A. de Contencin, VII, 117.

LE GLAY (Ds). Notice sur l'origine du Comte de Flandre, III, 181.

LE GLAY (Dr). Notice sur la démolition juridique du château d'Ecaillon, III, 78.

LE GLAY (Dr)- Notice sur les conférences tenues à Lille en 1716 à la suite du traité de Bade, V, 53.

LE GLAY (Dr). Ordonnance du Magistrat de Lille, au sujet des toits en chaume et des murs en paillotis, précédée de quelques remarques,!, 206.

LE GLAY (Dr). Perquisition de toutes les personnes qu'il y a dans Lille et son agrandissement en septembre 1677, I, 230.

LE GLAY (Dr). Rapport sur la lettre du préfet relative aux renseignements à recueillir sur l'histoire des communes, I, 379.

LE GLAY(Dr). Rapport sur quelques planches gravées de la Flandria Illustrata de Sanderus, IV, 96.


— 275 —

LE GLAY (Dr). Recherche du lieu appelé dans quelques anciens titres : Villa Colonia in pago cameracensi, II, 175.

LE GLAY (Dr)- Rectification au sujet de la naissance de Philippe de Lalaing, Lettre à M. Cahier, III, 326.

LE GLAY (Dr). Paroles prononcées sur sa tombe par E. de Coussemaker, VII, 142.

LE GLAY (Edw.). Lettre sur les sceaux, II, 166.

LE GLAY(J.). Recherches historiques sur les anciennes maisons hospitalières rurales du Nord de la France, V, 138.

LEGRAND (P.). Allocution prononcée sur la tombe de M. H. Bruneel, V, 182.

LEGRAND (P.). Antiquités des rues de Lille, IV, 58.

LEGRAND (P.). Dictionnaire du patois de Lille et de ses environs, IV, 353, 459.

LEGRAND (P.). Discours prononcé sur sa tombe, par Le Glay, V, 194.

LE PELLETIER DE SOUZY. Intendance de la Flandre Wallonne. Instructions données à M. de Breteuil en lui remettant l'intendance en décembre 1683, X, 373.

Léproseries ou Maladreries à Cambrai, Lille et Douai, par Victor Derode, II, 259.

Le Quesnoy (Trouvaille archéologique près de), V. 98.

Le-warde (Monnaie trouvée à). (Voir Robert).

LEURIDAN (Th.). Notes sur l'origine du nom des Bleuets de Lille, sur les fondations de Louis de Croix et sur la famille du fondateur, X, 75.

LEURIDAN (Th.). Rapport sur une trouvaille de médailles à Roubaix, IX, 273.

LEURIDAN (Th.). Les seigneurs de Comines, XV, 161.

LEURDDAN (Th.). Statistique féodale du département du Nord ; 1re partie : La Chatellenie de Lille, I. Le Mélantois, XI, 45 ; — Il. Le Carembaut, XII, 169 ; — III. Le Pévèle, XIII, 73.

Liessies (Mémoire sur les archives de l'abbaye de), par Le Glay, IV, 270.

Lille (Arrondissement de Lille). Statistique archéologique,VI, 103.

Lille. Découvertes archéologiques, par M. Rigaux, XII, 6, 8.

Lille (Archives communales). (Voir Paeile (Ch.).

Lille (Archives départementales). Notes sur les bustes qui doivent décorer la façade principale de l'Hôtel, I, 372.

Lille (Armes de) (Anciennes). Rétablissement, XIII, 48.

Lille (Armes de) (Voir Bruneel, H.).

Lille (Armes de). Lettre do M. BrunLavainne, IV, 78.

Lille (Armes de). Lettre de M.Chon, IV, 90.

Lille (Armes de). Lettre de M. do La Phalecque, IV, 85.

Lille (Bleuets). Notes sur l'origine du nom des bleuets de Lille et sur la fondation de Jacques Imbert, par le Cte de Fontaine de Resbecq, XIII, 167.

Lille (Bleuets de). (Voir Leuridan, Th.).

Lille (Brigittines de). (Voir de Norguet).

Lille (Collégiale St-Pierre de). Notice par Tailliar, III, 264.


276

Lille (Collégiale de St-Pierre de). Armes, par Imbert de La Phalecque, V, 75.

Lille (Collégiale St-Pierre de). Méreaux. (Voir Van Hende).

Lille (Comédie à) (Privilège de la). (Voir Girardot).

Lille (Conférences tenues à) en 1716. (Voir Le Glay).

Lille (Coutumes). (Voir Coutumes).

Lille. Dénombrement en 1677. Communication Le Glay, I, 230.

Lille (Eglise collégiale de St-Pierre). Monument d'Hugues Le Cocq). (Voir Carnel, Abbé).

Lille (Eglise collégiale de St-Pierre de). (Voir Brun-Lavainne).

Lille (Eglise N.-D. de la Treille). Observations de M. Bruneel relative au programme du concours, V, 17. — Lettre de M. de Caulaincourt, V, 94.

Lille (Eglise St-Maurice). Notice par V. Derode, I, 96,167.

Lille (Eglise St-Maurice). Description par de Contencin, I, 199.

Lille (Eglise St-Maurice). Peintures murales découvertes dans la chapelle Ste-Anne. Gravure, XI, 237.

Lille (Eglise St-Sauveur). Peintures murales découvertes dans... Gravure, XI, 237.

Lille (Fontaine Del Saulx). Note de M. Van Hende sur son véritable emplacement, XII, 11. — Lettre à M. le Maire do Lille, 16.

Lille (Guide de), par Henri Bruneel. Rapport de M. Chon, IV, 72.

Lille ( Histoire populaire ), par Bruncel. Rapport par J. Deligne, III, 252.

Lille au XVIe siècle. La Joyeuse entrée des archiducs Albert et Isabelle, février 1600, par J. Houdoy, XII, 399.

Lille (Hôpital Comtesse). Lettre à M. le Maire do Lille relativement à la reconstruction de la tour du petit beffroi, II, 22.

Lille (Hôtel do Soubise). Notice par Vte de Melun, III, 93..

Lille. Jetons de la Chambre des Comptes. (Voir Van Honde).

Lille. Léproseries ou Maladreries. (Voir Derode, V.).

Lille (Motte Madame). Notice par V. Derode, II, 78.

Lille (Le Musée de), par Henry Bruneel, III, 103.

Lille (Patois de). Dictionnaire par Pierre Legrand, IV, 353, 459.

Lille (Plan), 1525. Fragment. Gravure, I, 275.

Lille (Porto de Paris). Sa conservation. Notes de M. le Comte de Melun, IX, 252. — Lettre du Maire de Lille, X,7.

Lille (Porto Saint-Pierre). Notice par de Contencin, I, 280.

Lille. Réception de Mgr Jean Ernest. (Voir Girardot).

Lille (Rues do). Antiquités, par Pierre Legrand, IV, 58.

Lille (Rues de). (Voir Comte de Melun).

Lille (Sainte et noble famille) La, par le Comte de Fontaine do Resbecq, XII, 25.

Lille (Séminaire do Saint-Pierre). Annotations concernant certain Mre Jacques Jocquet, auteur de pièces théâtrales représentées par les Elèves du séminaire de SaintPierre, de 1630 à 1636, XII, 258.

Lille (Toits en chaume). Ordonnance du Magistrat avec remarques par Le Glay, I, 206.

Lille (Tour Saint-Pierre). Plans, coupe et détails. Gravure, I, 225.


277 —

Loire (Brillon par Duthilloeul,

Duthilloeul, 180.

Loos (Description du local de la bibliothèque de l'abbaye de), II, 281.

Loos (Découvertes de monnaies anciennes à). Note par Ed. Van Hende, IX, 240.

Maisons (Abattis de), dans le Nord

de la France. (Voir Le Glay. Maisons (Toits en chaume). Ordonnance

Ordonnance Magistrat de Lille avec

remarques par Le Glay, I, 206. MANTOULET. Une visite à l'Eglise

d'Avelin. Rapport par le Comte

de Melun, IX, 276. Manuscrits (Lettre, de M. Mille sur

trois) qui existent à Roubaix,

I, 234. Marchiennes. Couvent des Augustines.

Augustines. Brassart). Marchiennes (Note sur la ville de)

en 1770, extraite de la Collection

Moreau, XI, 225. MARISSAL. Notice nécrologique par

Ch. Vincent, II, 285. Maroilles (Archives de l'abbaye de).

Mémoire par Le Glay, IV, 317. Marquette (Abbaye de). Documents

archéologiques par J. Houdoy,

XIII, 65. Marquette (Eglise de) (Ostrevent).

Tabernacle. Lettre de M Valiez,

I, 93. Marquette ( Arrondissement de

Valenciennes). Lettre sur l'Eglise,

par Grimault, I, 368. Maubeuge (Chasuble de Ste-Aldegonde).

Ste-Aldegonde). de Lebeau, II, 20. Maubeuge (Chapitre de Ste-Aldegonde).

Ste-Aldegonde). de M. Preux sur

des documents manuscrits y

relatifs, X, 347.

Mélantois (Le). Statistique féodale. (Voir Leuridan, Th.).

MELUN (Cte de). Christine do Lallain, princesse d'Epinoy. Notice, IX, 286.

MELUN (de). Eglise Notre-Dame d'Esquermes. Rapport, II, 171.

MELUN (Vte de). Notice sur l'Hôtel de Soubise à Lille, III, 93.

MELUN (Cte de). Observations pour la conservation de la porte de Paris à Lille, IX, 252.

MELUN (Cte de). Rapport sur l'Histoire de la Retraite et de la mort de Charles Quint au monastère de Yuste.Lettres inédites publiées par Gachard, V, 167. ..

MELUN (Cte de). Rapport sur la notice de M. Mantoulet : Une visite à l'Eglise d'Avelin, IX, 276.

MELUN (Cte de). Souvenirs historiques applicables aux nouvelles rues de Lille, VII, 108.

Membres de la Commission historique. Tableau au 1er septembre 1846, II, 303 ; - au 17 septembre 1853, IV, 467. - Liste générale au 31 décembre 1864, VIII, 437 ; — 1er supp , IX, 393 ; — 2e supp., X, 551 ; - 3e supp., XI, 390; - 4e supp., XII, 548. — Liste au 1er octobre, 1868, X, 553 ; — au 1er août 1871, XI, 392; — au Ier août 1873, XII, 550.

Membres correspondants de la Commission historique; — Circulaire, I, 7,65, 121 ; — II, 300 ; — IV, 148; — VIII, 126, 162; — Nominations, I, 151.

Membres résidants de la Commission historique. Instructions, I, 70 ; — Circulaire, II, 301.

Mesures de l'Arrondissement de Douai (Anciennes). Notes de M. Tailliar, IX, 263.


— 278 —

MEURANS. Beffroi de Douai. Rapport, IV, 104. .

MICHALOWSKI. L'Unité des langues. Rapport par M. Bourdon, V, 162.

MILLE. Lettre sur trois manuscrits qui existent à Roubaix, I, 234.

Milliaire. Lettre de M. Lebeau. Découverte d'un milliaire romain à Etroeungt, XI, 375..

Milliaire. Lettre de M. Lebeau sur la découverte d'un milliaire romain à Godin, XI, 379.

Monnaies anciennes découvertes à Loos. Note, par Ed. Van Hende, IX, 240.

Monuments (Conservation et description). Rapport donnant les travaux de la Commission historique pendant 1841-42, II, 288.

Monuments historiques (Circulaire relative à la restauration des), IV, 451.

Monuments historiques. Circulaire du Préfet du Nord , pour leur conservation, VIII, 167.

Monuments historiques (Rapport sur les) du département du Nord, par Mgr Dehaisnes, XIII, 383.

Monuments historiques (Liste des) du département du Nord dressée par la Commission historique (1873), XIII, 399.

Mont-de-Piété do Cambrai. Notice historique, par Alc. Wilbert, III, 114.

Montmorency (Les), à Douai. (Voir Duthilloeul).

Monumentset objets d'art religieux. (Recherches sur). Lettre à Mgr l'Archevêque de Cambrai, I, 303.

Monuments et objets d'art religieux. Lettre de Mgr l'archevêque de Cambrai à MM. les Doyens et Curés de son diocèse sur la conservation et la description, 1,310.

Monuments etobjets d'art religieux.

Questionnaire, I, 313. Mortagne (Archives de l'ancienne

abbaye de Château de). (Voir

Bénézech de St-Honoré. Motte Madame à Lille. Notice, par

V. Derode, II, 78. Musée de Douai (Inscriptions du).

(Voir Duthilloeul). Musée de Lille (Le), par Henri

Bruneel, III, 103.

Négociations diplomatique*, par Le Glay. (Voir J. Deligne).

NIEUWENHOVE (Proetorius de). Gravure, IV, 96.

Nord (Département du). Archives départementales, communales et hospitalières. (Voir Desplanque).

Nord (Nouveau mémoire sur les archives départementales du), par Le Glay, V, 245 ; — VI, 30.

Nord (Département du). Notice sur les billets de confiance par GentilDescamps, III, 86.

Nord (Département du). Rapport sur le projet de dictionnaire topographique, XII, 286; —Plan à suivre, XII, 295.

Nord (Département du). Histoire de l'Enseignement primaire avant 1789. (Voir Fontaine de Resbecq).

Nord (Département du). Registres de l'Etat civil. (Voir Le Glay).

Nord (Département du). Mémoire sur quelques inscriptions historiques, par Le Glay, I, 37.

Nord (Département du). Rapport de M. Desplanque sur le projet d'un travail sur les inscriptions funéraires et monumentales, VIII,129.

Nord (Département du). Réponse do M. le Comte de Fontaine de Resbecq à une demande de renseignements sur l'instruction primaire avant 1789, XIII, 381.


— 279 —

Nord (Département du). Délimitation du français et du flamand. (Voir Derode, Vor).

Nord (Département du). Langues française et flamande. ( Voir Délimitation).

Nord (Département du). Rapport sur les Monuments historiques, XIII, 3S3.

Nord (Département du). Liste des monuments historiques, 1873 , XIII, 399.

Nord (Département du). Objets d'art et d'archéologie conservés dans les églises, etc. Plan du travail, VIII, 154.

Nord (Département du).Objets d'art et d'archéologie des églises. (Voir Inventaire).

Nord(Département du Nord)'.Statistique archéologique. Arrondissement d'Avesnes, IX, 35 ; — Cambrai, VII, 213; — Douai, VIII, 233; — Dunkerque, VI, 223 ; — Hazebrouck, VII, 145 ; — Lille, VI, 103 ; — Valenciennes, VIII, 19.

Nord (Département). Statistique féodale par Leuridan ; 1re partie : Chatellenie de Lille : I, Le Mélantois, XI, 45 ; — Le Carembaut, XII, 169;-III, La Pévèle XIII,73.

Nord (Département du). Statistique monumentale et archéologique. Circulaire envoyée aux Membres de la Commission historique, V, 209, 237.

Nord de la France. De l'arsin. (Voir Le Glay.

Nord de la France. Voyage historique de M. Bethmann. (Voir Edm. de Coussemaker).

NORGUET (A. de). Anne Dubois, fondatrice des Brigittines do Lille (1574-1618), X, 193.

Notre-Dame do Grâce à Cambrai.

Image miraculeuse. (Voir Failly,

E. J.). Notre-Dame de Grâce à Cambrai.

Lettre sur l'image miraculeuse

par de Baralle, II, 216. Numismatique. Monnaie do Bourbourg par Ch. Robert, IV, 93. Numismatique. Monnaies trouvées

à Roubaix. (Voir Leuridan, Th.). Numismatique. (Voir Van Hende). Numismatique gauloise. Monnaie

trouvée à Lewarde. (Voir Robert). Numismatique lilloise. Notice sur

Guillaume Le Blanc et sur un jeton

frappé à ses armes, par Van

Hende, XV, 5. Numismatique lilloise. Méreau de

la collégiale St-Pierre. (Voir Van

Hende). Numismatique lilloise. Jetons de

la Chambre des Comptes de

Lille. (Voir Van Hendo).

Objets d'archéologie offerts, I, 119, 325 ; — III, 176.

Objets offerts. Dessins, I, 119; — II, 151.

Objets précieux conservés dans les églises du diocèse. Lettre relative à leur conservation, VI, 1.

Objets d'art et d'archéologie conservés dans les églises, etc., du département du Nord. Plan du travail, VIII, 154.

Orchies (Renseignements demandés selon les ordres du contrôleur général par M. D'Haffrengues aux échevins d'), sur l'Etat de Juridiction de cotte ville. Communication de M. Lahoussois, XII, 261.

Ouvrages offerts à la Commission historique. Index alphabétique jusqu'au 1er janvier 1848, III, 148.


— 280 —

Ouvrages et objets offerts, I, 119; — III, 148.

PAEILE (Ch.). Archives communales de Lille. Notice, X, 108.

Paroisses (Noms des) et des collèges du comté do Haynaut par doyennés au XIIe siècle (Ext. concernant Douai et l'Oslrevent),X,345.

Pas-de-Calais (Département du). Délimitation du français et du flamand. (Voir Derode, Vor).

Patois. Dictionnaire du patois de Lille et des environs par Pierre Legrand, IV, 353, 459.

Pays-Bas (L'Espagne a-t-elle exercé une influence artistique dans les). (Voir Dehaisnes).

Pévèle (La). Statistique féodale du département du Nord par Th. Leuridan, XIII, 73.

PHILIPPE DE COMINES. Corresponpondance publiée relativement à son buste, III, 42.

PHILIPPE DE LALAING. (Rectification au sujet do la naissance de). Lettre de M. Le Glay, III, 726.

Pierres jumelles de Cambrai (Sur les), par A- Wilbert, IV, 36.

Pierres tumulaires de la Métropole de l'église des récollets à Cambrai. (Voir Wilbert).

Pierre tumulaire retirée do l'ancienne église des Dominicains de Douai, III, 321.

Plan de Lille, 1525. Fragment. Gravure, I, 225.

Porte de Paris à Lille. Sa conservation. Notes de M. le Cte de Melun, IX, 252. — Lettre du Maire de Lille, X, 7.

Porto Saint-Pierre à Lille. Notice par de Contencin, I, 280.

PREUX . Communication sur des documents manuscrits relatifs au chapitre des chanoinessos de SteAldegonde de Maubeuge, X, 347.

PREUX. Lettre à M. le Dr Le Glay sur les gravures sur cuivre de la Flandria illustrata de Sanderus, V, 86.

PREUX. Notes sur les Epitaphiers, manuscrits concernant Douai et son arrondissement, X, 44.

Procès-verbaux (Extraits des). Du 9 janvier au 15 mai 1841, I. 72; — 5 juin au 18 septembre 1841, L 154 ; — 2 octobre au 18 décembre 1841, I, 225 ; — 15 janvier au 18 juin 1842, I, 318 ; — 2 juillet 1842 au 17juin 1843, I, 385 ; — 1er juillet 1843 au 1er janvier 1844, II, 9 ; — 20 juillet 1844 au 1er janvier 1846, II, 141 ; — 17 janvier 1846 au 1er janvier 1848, III, 5 ; 1848 et 1849, III, 157 ; — 1849 et 1850, IV, 5 ; — 1851, IV, 129 ; — 1852, IV, 259; — 2 février et 4 juillet 1853, IV, 463 ; — Octobre 1853 à mai 1855, V, 5 ; — 24 janvier 1856 à décembre 1856, V, 89 ; — 1857, V, 123 : — 1858 et 1859, V, 178 ; — 1860, 1er semestre, V, 233 ; — 5 juillet au 13 décembre. 1860, VI, 1 ; — 1er semestre, VI, 13; — 2e semestre

1861, VI, 59 ; — 1862, 1er semestre, VI, 70 ; — Juillet à décembre

1862, VII, 87 ; — Janvier à juin 1803, VII, 121 ; — Juillet à décembre 1863, VIII, 1 ; — Juillet à août 1854, VIII, 121 ; — Novembre et décembre 1864,

VIII, 400. ; —Janvier à juin 1865,

IX, 5; — Juillet 1865 à juillet 1806, IX, 225 ; — Novembre 1866 à juillet 1867, X, 5 ; — Novembre 1867 à juillet 1868, X, 299 ; D'août

. à septembre 1868, XI. 5 ; — 1869, XI, 166; — 1870, XI, 329; — 1871, XII, 1 ; — 1872, XII, 217 ; 1873, XII, 285 ; — Juillet 1873 à décembre 1875, XIII, 1.


— 281 —

Publications (Listes des) reçues du 1er juillet 1873 au 2 décembre 1875, XIII, 403.

Quesnoy - sur - Deûle (Église de). (Voir Fretin).

Rapport sur la situation financière de la Commission historique depuis 1839 au 10 septembre 1868,XI,17.

Rapports au préfet, I, 10,129 ; —

II, 288 (1841-42); - (1846-47),

III, 40 ; — (1849-50), IV, 227 ; — (1850-51), IV, 150; — (1851-52),

IV, 453 ; - (1852-53), IV, 456 ; - (1853-54), V, 14; — (1854-55),

V, 90 ; - (1855-56), V, 109 ; — (1856-57), V, 130; — (1857-58), V, 180 ; - (1858-59), V, 201 ; - (1860), VI, 10 ; - (1860-61), VI, 68 ; - (1862-63), VIII, 6 ; - (186364), VIII, 165 ; — (1864-65), IX, 270; - (1865-66), X, 52; - (1866-67), X, 297; - (1868-69),

XI, 195 ; — (1869-70), XI, 373 ; — (1870-71), XII, 255 ; - (1871-72),

XII, 256.

Règlement (Projet de), V, 199.

Règlement de la Commission historique, VIII, 156.

Reliques et objets précieux de la collégiale St-Pierre de Lille. (Voir Brun-Lavainne).

RIGAUX (H.). Découvertes archéologiques, XII, 15, 21 ; — XIII, 21, 24, 26, 28, 32, 38, 44.

ROBECQ (Comte de). Compte rendu de la tournée du Comte d'Artois dans la Flandre Maritime, VIII, 184.

ROBERT. Description d'une monnaie gauloise trouvée à Lewarde près Douai, II, 90.

ROBERT (Ch.). Monnaie de Bourbourg. Notice, IV, 93.

Ronchin. Découverte d'une sépulture gallo-romaine. Rapport de M. Van Hende, XI, 10.

Roubaix (Armoiries de). (Voir La Phalecque.

Roubaix (Manuscrits). Lettre de M. Mille sur 3 manuscrits qui existent à Roubaix, I, 234.

Roubaix (Monnaies trouvées à). (Voir Leuridan, Th.).

Rues de Lille (Antiquités des), par Pierre Legrand, IV, 58.

St-Amand. Lettre relative à la découverte d'un buste dans un grenier de la ville de St-Amand par de Courmaceul, V, 241.

Saint-Amand (Tour do). Rapport sur sa restauration, III, 163.

Saint-Amê,archevêquo de Sens, par Tailliar, XI, 213.

St-Aubert à Cambrai. (Archives de l'abbaye). (Voir Le Glay).

Saint-Chrysole.Mémoire pour servir à la revendication du coffret renfermant les principales reliques de St-Chrysole au chapitre SaintDonation à Bruges, par l'abbé Derveaux, XII, 515.

Sainte-Catherine do Sienne à Douai (Manuscrit du couvent de). Notice descriptive par Edm. de Coussemaker, XII, 309.

Sceaux (Lettre sur les), par Edw. Le Glay, II, 166.

Sceaux (Lettre du Préfet aux maires relative à l'enlèvement ou la mutilation des), 111,324.

Seigneurs de Comines (Les), par Th. Leuridan, XV, 161.

Sépulture gallo-romaine à Ronchin. Rapport de M. Van Hende, XI, 10.

Sépultures. Lettre de M. A. Lebeau sur la découverte, et de sépultures gallo-romaines à Godin, XI, 379. 19


— 282 —

Sépultures à Caestre. Lettre de M. Bonvarlet, VI, 28.

SMYTTÈRE (De). Note sur un tableau représentant le siège d'Armentières en 1647, VII, 128.

SMYTTÈRE (De). Recherches historiques sur les seigneurs, châtelains et gouverneurs de Cassel des XIe, XIIe et XIIIe siècles, IX, 299.

Solre - le - Château (Quelques épitaphes de l'église de), par Edm. de Coussemaker, V, 297.

Statistique archéologique du département du Nord. Arrondissement d'Avesnes, IX, 35 ; — Cambrai, VII, 213 ; — Douai, VIII, 233; — Dunkerque, VII, 145 ; — Hazebrouck, VI, 223 ;— Lille, VI, 103; — Valenciennes, VIII,. 19

Statistique archéologique du département du Nord. Carte. Demande d'un crédit supplémentaire, X, 54.

Statistique féodale du département du Nord, par Leuridan (Th.). I. Le Mélantois, XI, 45 ; — II. Le Carembaut, XII, 169 ; — III. La Pévèle, XIII, 73.

Statistique monumentale et archéologique du département du Nord. Circulaire envoyée aux Membres, V, 209, 237.

Steenvoorde (Plan de), IV, 90.

Tableaux d'honneur (Rédaction et établissement des), III, 168, 171, 172.

TAILLIAR. Condé-sur-1'Escaut. La collégiale de Notre-Dame et son chapitre de chanoines, XI, 367.

TAILLIAR. Notes sur les anciennes mesures de l'arrondissement do Douai, IX, 263.

TAILLIAR. Notes sur plusieurs collégiales du Nord de la France, XI, 365.

TAILLIAR. Notice sur l'ancienne collégiale de St-Pierre de Lille dans ses rapports avec les institutions féodales et communales, III, 264.

TAILLIAR. Saint-Amé, archevêque de Sens, XI, 213.

Terriers. Etat des terriers anciens existant dans les communes de l'arrondissement d'Hazebrouck au 1er juillet 1860, par M. Bonvarlet.

Titres anciens propres à être réintégrés dans les dépôts publics. (Circulaire du Préfet aux maires, relative aux), III, 325.

Tombeau d'un seigneur à Bousbocque, par l'abbé Derveaux, V, 227.

Tour de Saint-Amand. Restauration. Rapport de M. Benvignat, III, 163.

Tour Saint-Pierre à Lille. Plan, coupe et détails, I, 225.

Valenciennes (Archives de). (Voir Caffiaux).

Valenciennes. Les francs des cinq offices des feux. (Voir Caffiaux (H.).

Valenciennes (Hospice de). Inscription gravée sur une plaque de cheminée, III, 176.

Valenciennes (Quelques épitaphes de l'Eglise de), par Edm. de Coussemaker, V, 297.

Valenciennes. Statistique archéologique, par Cellier, VIII, 19.

Valenciennes (La ville de) avait-elle guerre civile ou paix profonde en 1114. (Voir Caffiaux, H.).

VALLEZ. Lettre sur un petit monument ou tabernacle de l'Eglise de Marquette (Ostrevent), I, 93.


— 283 —

VALLEZ. Lettre sur une cheminée en grès existant dans une maison à Valenciennes, I, 174.

VALLEZ (H.-J.-G.). Note nécrologique, I, 223.

VANACKÈRE. La découverte de la houille . Ouvrage de M. Grar, Rapport, IV, 249.

VAN HENDE ( Ed. ) . Notice sur Guillaume Le Blanc, maître de la Chambre des Comptes de Lille et sur un jeton frappé à ses armes, XV, 5.

VAN HENDE. Note sur la découverte d'un méreau de la collégiale de St-Pierre et de deux louis d'or frappés à Lille, V, 230.

VAN HENDE (Ed.). Note sur une découverte de monnaies anciennes à Loos, LX, 240.

VAN HENDE (Ed.). Numismatique lilloise. Note sur quelques jetons de la Chambre des Comptes, par VII, 97.

VAN HENDE (Ed.). Un plomb des Innocents et deux jetons inédits trouvés en 1866, X, 91.

VAN HENDE (Ed). Rapport sur la découverte d'une sépulture galloromaine à Ronchin, XI, 10.

VAN HENDE (Ed.). Rapport sur le véritable emplacement de la fontaine Del Saulx à Lille, XII, 11.

VAN HENDE (Ed). Rapport sur une communication de M. Van de Casteele relative à J. Jocquet, XII, 221.

VERLY. Rapport sur un album envoyé à la Commission historique par M. Arnould Detournay, X, 304.

VINCENT (Ch.). Notice nécrologique sur M. Marissal, II, 285.

Vitraux (Calques des). Instructions, I, 152.

Voies antiques découvertes dans le bois de Busigny. (Voir Bouly, Eug.).

Wallers (découverte d'objets romains à), XII, 245.

Wasquehal (Eglise do). Notice, par de Contencin, I, 210.

WILBERT. Lettre sur les pierres tumulaires existant dans la Métropole et l'Eglise des Récollets de Cambrai, II, 70.

WILBERT (Alc). Notice historique sur le Mont de piété de Cambrai, III, 114.

WILBERT ( A. ). Sur les pierres jumelles de Cambrai. Lettres, IV, 36.

Zeggers-Cappel. Ferme du Temple. Note de M. Bonvarlet, X, 351.

Lille Imp. Danel.