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Titre : Le vicomte de Bragelonne / par Alexandre Dumas,... ; édition illustrée par J.-A. Beaucé

Auteur : Dumas, Alexandre (1802-1870). Auteur du texte

Éditeur : Librairie illustrée (Paris)

Date d'édition : 1876

Contributeur : Beaucé, Jean-Adolphe (1818-1875). Illustrateur

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13193626p

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30373139c

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (811 p.) : fig., portrait d'Alexandre Dumas ; gr. in-8

Format : Nombre total de vues : 824

Description : [Le vicomte de Bragelonne (français)]

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5518273j

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-146

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/03/2009

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LES TROIS MOUSQUETAIRES

— Bah ! vous aurez tout le temps, Monsieur, répliqua l'hôtelier en débouchant la bouteille ; le Jiateau ne part que dans une heure.

— Mais qui m'avertira ? fit Je poète.

— Votre voisin, répliqua l'hôte.

— Mais je le connais à peine.

— Quand vous l'entendrez partir, il sera temps que vous partiez.

— 11 va donc à Belle-Isle aussi ?

— Oui.

— Ce monsieur qui a Un laquais? demanda d'Artagnan.

■— Ce monsieur qui a un laquais.

— Quelque gentilhomme, sans doute?

— Je l'ignore.

— Comment, vous rignOï'éz?

— Oui. Tout ce que je sais, c'est qu'il Jioit le môme vin que vous.

— Peste ! voilà Jiien 'dé l'honneur pour iioùs, dit d'Artagnan en versant à boii'ê à son compagnon, tandis que l'hôte s'éloignait-.

— Ainsi, reprit le poète, revenant à ses idées dominantes, vous n'avez jamais vu imprimer?

— Jamais.

— Tenez, on prend ainsi les lettres qui composent le mot, voyêz=vô'us : A B ; ina foi, voici un R, deux EE. puis lin G-.

Et il assembla lès lettrés avec une vitesse et une habileté qui n'échappèrent point à l'oeil de d'Artagnan.

— Abrégé, dit-il eti téruiiiiauL

— Bon, dit d'Artâgiiau ; voici bien dés lettres assemblées ; mais comment tièhnent-elles?

Et il versa un sêiîbM verre de vï'n à son hôte.

M. Jupenet sourit èii lrouitiié qui à l'épouse à tout ; puis il tira^ de sa poche toujours) une pe^ tite règle de métal-, composée de deux parties assemblées en équerfe, sur" laquelle il réunit et aligna les caractères en les maintenant sous son pouce gauche.

— Et comment appelle^t-ôn celle petite règle de fer ? dit d'Artagnan ; car enfin tout cela doit avoir un nom.

— Cela s'appelle un composteur, dit Jupenet. C'est à l'aide de cette règle qu'on forme les lignes.

— Allons, allons, je maintiens ce que j'ai dit; vous avez une presse dans votre poche, dit d'Artagnan en riant d'un air de simplicité si lourde que Je poète l'ut complètement sa dupe.

— Non, rôpliqua-t-il, mais je suis paresseux pour écrire, et quand j'ai l'ait un vers dans ma tête, je le compose tout de suite pour l'imprimerie. C'est une besogne dédoublée.

— Mordious! pensa en lui-même d'Artagnan, il s'agit d'éclaircir cela.

Et sous un prétexte qui n'embarrassa pas Je mousquetaire, homme fertile en expédients, il quitta la table, descendit l'escalier, courut au hangar sous lequel était le petit chariot, fouilla avec la pointe de son poignard l'étoffe et les enveloppes d'un des paquets, qu'il trouva plein de caractères de fonte pareils à ceux que le poêle imprimeur avait dans sa poche.

— Bien ! dit d'Arlagnan, je ne sais point encore si M. Fouquet veut fortifier matériellement Bellc-1 sic ; mais voilà, en tout cas, des munitions spirituelles pour le château.

Puis, riche de cette découverte, il revint se mettre à taille.

D'Artagnan savait ce qu'il voulait savoir. Il n'en resta pas moins en face de son partner jusqu'au moment où l'on entendit dans la chamJire voisine Je remue-ménage d'un Jiomme qui s'apprête à partir.

Aussitôt l'imprimeur J'ut sur pied ; il avait donné des ordres pour que son cheval fût attelé. La voiture l'attendait à la porte. Le second voyageur se mettait en selle dans la cour avec son laquais.

D'Artagnan suivit Jupenet jusqu'au port; il embarqua sa voiture et son cheval sur le Jiateau.

Quant au voyageur opuretit, il en lit autant do ses deux chevaux et de son domestique. Mais quelque esprit qup dépensât d'Artagnan pour savoir son nom, il ne put rieli apprendre.

Seulement, il remarqua soh visage de façon à ce que le visage se gravât pour toujours dans sa mémoire-.

D'Artagïlàii avait bbhne envie dé s'embarquer avec les deux passagers, mais un intérêt plus puissant que celui de l'a curiosité-, celui du succès, le repoussa du rivage et le ramena dans l'hôtellerie.

11 y entra en soupirant el se mit immédiatement au lit aliïi d'être prêt ÏB lendemain de bonne heure avec de fraîches hi'éës et le conseil de Ja nuit.

LXVIll

AKTAGXAN CONTINUE SES INVESTIGATIONS.

Âu point du jour, d'Al'tàgilah séiki lui-même Furet, qui avait fait boiiilianeê tôtttê la nuit et dévoré à lui seul les restes àê provisions de ses deux compagnons:

Le mousquetaire prit tous ses renseignements de l'hôte, qu'il trouva fin, défiant, et dévoué corps et âme à M. Fouquet.

Il en résulta que, pour ne donner aucuu soupçon à cet homme, il continua sa fable d'un acliat probable de quelques salines.

— S'embarquer pour Belle-Isle à la RocheBernard, c'eût été s'exposer à des commentaires que peut-être on avait déjà faits et qu'on allait porter au château.

De plus, il était singulier que ce voyageur et son laquais fussent restés un secret pour d'Artagnan, malgré toutes les questions adressées par lui à l'hôte, qui semblait le connaître parfaitement.

Le mousquetaire se fit donc renseigner sur les salines el prit Je chemin des marais, laissant la mer à sa droite et pénétrant dans cette plaine vaslc et désolée qui ressemble à une mer de boue, dont çà el là quelques crêtes de sel. argentont les ondulations.

Furet marchait à merveille avec ses petits pieds nerveux, sur les chaussées larges d'un pied qui