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Titre : La fille de Satan / par Clémence Robert

Auteur : Robert, Clémence (1797-1872). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1876

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb312248473

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (327 p.) : fig. au titre, couv. ill. ; in-4

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Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55181736

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-258

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/04/2009

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LA FILLE DE SATAN

PROLOGUE I

NOTRE-DAME DE BON-SECOURS ■

JLie jour terne et voilé de décembre se levait sur les montagnes du Jura. Parmi les masses de rochers, de bois sombres, où il ressemblait encore à la nuit, son pâle rayon éclairait plus distinctement la petite chapelle de Notre-Dame de BonSecours , dressée sur un sommet agreste, à mi -côte de plus hautes montagnes.

C'était la fête de cette chapelle, placée par exception au sein de l'hiver, parce que c'est la saison où les habitants de ces pauvres petits hameaux dispersés dans la solitude ont le plus de 11 eaux à redouter et de bons secours à demander au Ciel contre les ouragans, les bètes fauves affamées, les calamités de tout genre.

Élevé au sixième siècle, par saint Romain, le fondateur de la célèbre abbaye de Saint-Claude, le petit temple rustique comptait en l'année 1595, à laquelle nous sommes arrivés, ses neuf cents ans sonnés et, percé à jour par la ruine, semblait «devoir être emporté h la première tempête.

Il y avait déjà beaucoup de cierges allumés dans l'intérieur, clos d'antiques murailles où les échancrures du temps se confondaient avec les traces des primitives sculptures. Malgré la rigueur delà saison, le Jura produit de si beaux buis et en telle abondance que l'autel, les deux

croisées et l'étroit portail en ogive avaient pu être entièrement encadrés de guirlandes de verdure. La cloche, ébranlée depuis la première blancheur de l'aube, continuait à faire entendre des sons qui ne résonnent qu'une fois dans l'année au milieu de ce désert.

Tous les sentiers qui rayonnaient alentour étaient pleins de villageois arrivant à la file.

Ces chemins sinueux venaient, au nord, des villages semés dans les plis du mont Crêpante, qui dominait la chapelle de ce coté; au sud, ils montaient du bourg de Noirtitte, voisin de Saint-Claude ; à l'est, du château de Beauchène, qui, sur la pente du mont opposé, faisait face a. la chapelle.

Dans l'ensemble, ce paysage d'hiver au sein des montagnes était coupé de teintes fortement tranchées, mais également tristes et sévères. A la base, les bassins, les plateaux, toutes ces nappes d'herbes ilétries baignaient dans une humidité noire ; à mi-côte, les grands bois gardaient d'ans leurs rameaux secs et épineux des masses d'ombres éternelles ; sur les cimes hérissées, la blancheur froide de la neige se confondait avec la teinte froide et pâle du ciel.

Mais, sur le plateau semé de sapins et de bouleaux où s'élevait la chapelle, la joie de cette journée ne brillait pas moins. Les villageois endimanchés accouraient à l'une de ces fêtes de saints qui sont pour eux les plaisirs du monde. Les premiers arrivés se reposaient mollement sur quelque pan de rocher. Des femmes agenouillées disaient leur chapelet devant les niches placées de chaque côté du portail,