124 PSYCHOLOGIE MORBIDE / L
i Elles déliraient, pendant tout ce temps-là, sur leurs idées démoniaques : la soeur de Belfield se disait assiégée par sept diables, la soeur de Sazilli par huit, la soeur de la Mothe de Baracé par quatre, la soeur Elisabeth par cinq.,.
Pendant les exorcismes, il arrivait que les religieuses s'endormaient, ce qui a fait penser à Calrneil que :
« L'état de ces filles ressemblait peut-être, par instants, à celui des somnambules. Cette supposition permet d'expliquer l'impossibilité où les religieuses se trouvaient de raconter certains jours ce qu'elles avaient dit ou faitpendant une partie des accès nerveux. Les jours où elles échappaient à ['assoupissement, où elles étaient au contraire violemment exallées par la nature de leurs sensations tactiles et viscérales, elles ne se rappelaient que trop, quand arrivait le pouvoir de la réflexion le cynisme dégoûtant de leurs actes, la hardiesse inouïe de leurs assertions. » ; . - _ .
Il y avait déjà quinze mois que les Ursulines étaient possédées, toute la communauté était atteinte, lorsque Laubardemont, un des confidents secrets de Richelieu, arriva à Loudun, pour examiner l'affaire de démonolàtrie du couvent. Le cardinal l'avait envoyé comme commissaire extraordinaire avec les pouvoirs les plus étendus.
Urbain Grandier, qui était l'auteur d'un libelle contre le despotisme de Richelieu, fut arrêté sous l'inculpation de sorcellerie, et déféré devant une