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Titre : Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot

Auteur : Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot. Auteur du texte

Éditeur : Impr. A. Laytou (Cahors)

Date d'édition : 1893

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343873149

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343873149/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 12361

Description : 1893

Description : 1893 (T18).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55097168

Source : Société des études du Lot

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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BULLETIN

LA SOCIETE DES ETUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME DIX-HUITIÈME

PREMIER FASCICULE

CAHORS

IMPRIMERIE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34 1893

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN,



BULLLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUE

DU LOT



BULLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME DIX-HUITIÈME

CAHORS

IMPRIMERIE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34

1893

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.



PRECAUTIONS

PRISES PAR UNE VILLE DU QUERCY POUR SE PRÉSERVER DE LA PESTE. AU XVIIe ET AU XVIIIe SIÈCLES

(Extraits d'un livre consulaire de la ville de St-Céré)

En 1628, la peste faisait son apparition dans le midi de la France et, de cette époque à 1631, visitait successivement diverses villes du Languedoc et de la Guyenne. Dans ces provinces le commerce était interrompu, disent les historiens de Languedoc « et la plupart des chemins étant déserts ou abandonnés, à cause que plusieurs habitans, pour se garantir du mal, les avoient rendus inaccessibles, le roi, par des lettres du 15 janvier de l'an 1629, ordonna au Parlement de Toulouse de faire réparer ces chemins, et d'y établir des logemens pour les passans qui auroient des certificats de santé. La contagion se manifesta à Montpellier, après le départ du cardinal de Richelieu, à la fin du mois de juillet de l'an 1629. La cour des aides se retira alors à Montagnac, et la plupart des habitans désertèrent la ville, où il mourut deux mille personnes jusqu'au mois de novembre. Le mal diminua les mois suivans, et il y cessa entièrement au mois de février 1630. La peste fut fort violente en 1630 au Puy, à Carcassonne, à Montauban et à Toulouse. Elle avait commencé à Carcassonne en l'an 1629 et cette année mille sept cens soixante-dix habitans en moururent. Elle enleva cinq mille cinq cens personnes à Montauban, depuis la fin du mois de septembre de l'an 1629 jusqu'au mois d'avril de l'année suivante. Quant à la ville de Toulouse, la maladie y fit beaucoup de ravages en 1630 et 1631 et il y mourut cinquante mille personnes. »

De son côté, le chroniqueur Guyon de Maleville, dans ses Esbats sur le Quercy, s'exprime ainsi au sujet de cette peste :

« 1626. — Il fust veu des loups jusqu'aux portes de Caors, près l'église des Jacobins, présage de la peste et famine qui arriva dans peu.


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» 1627. — En cette année et un an devant la grande contagion, parut dans Caors un fantôme durant les nuicts, pendant plusieurs mois, de la grandeur d'un grand et gros chien, la teste faite comme un veau, se trainoit par les rues, couchoit dans les cimetières et estoit suivi des chiens qui l'accompagnoient sans japper. Il fust veu de plusieurs.qui le voulant approcher, il disparoissoit d'abord : ce qui donna grande terreur aux habitants, mesme à cause des cris et hurlemens qu'il faîsoit dans les cimetières, ce qui avertissoit le monde d'une prochaine fin, qui fust l'an suivant 1628, dont la dévastation fust si grande qu'il mourut dans Caors quarante mille personnes (1) et trois consuls. Cette contagion dura un an.

" 1628. — En cette année, aux Testes de la Pentecoste, les taches de sang qui sont au Saint-Suaire parurent plus éclatantes que de coutume avec des petits rayons noirs autour desdites taches, pré,- sage de la contagion suivante, qui fust remarqué de plusieurs. »

Au milieu du désarroi général, une petite ville du Quercy, st-Céré,

essaya de se mettre à l'abri de la contagion. Dans ce but, elle

s'adressa à un médecin de l'endroit, M. Soulhols, le priant de lui

indiquer les mesures préventives à suivre et, en cas d'invasion du

fléau, les règles à observer pour en arrêter les progrès.

M. Soulhols donna des conseils, sous forme de règlement en 30 articles. Ce règlement fut adopté par le conseil de la ville et les prescriptions qu'il renfermait furent ponctuellement exécutées.

Est-ce à l'efficacité des prescriptions souvent fort sages du reste, de M. Soulhols, et dont la plupart seraient' encore adoptées par les hygiénistes de nos jours, est-ce au hasard que la ville de St-Céré dut d'être épargnée ? Ce qu'il y a de bien certain c'est que cette ville n'eut pas un seul pestiféré. Aussi, en 1720, près d'un siècle plus tard, lors de la nouvelle peste qui dévasta Marseille et le Gévaudan, les habitants de St-Céré s'empressèrent-il de remettre en vigueur les prescriptions contenues dans le règlement de 1628.

C'est ce règlement, curieux surtout dans sa forme, dont nous donnons ci-après la copie. Nous l'avons trouvé dans un vieux registre consulaire de St-Céré, Connu sous le nom de Registre de la

(1) Un annotateur, sans doute Lacoste, amis en marge du manuscrit : « peut-être 4,000 » chiffre déjà bien raisonnable.


Boucle. Ce registre contient d'ailleurs toute une série de documents importants pour St-Céré, du XIVe au XVIIIe siècle. Il contient aussi diverses délibérations intéressantes sur la peste de 1720, que nous reproduirons également.

Nous transcrivons tous ces documents textuellement, en leur conservant même leur orthographe, quelquefois un peu fantaisiste.

« Advis a Messieurs les syndics de la ville de Saint Cere et a tous ceux de leur conseil pour la préservation de la maladie contagieuse qui commance de régner a Figeac, Fons, Cajarc et autres lieux depuis le moys de febvrier dernier mil six cens vingt et huit.

» Premieremant il leur plairra de faire tenir les rues bien nettes et les faire laver deux ou trois foys la sepmaine comme faisoit faire Toxale, médecin a ceux d'Athènes, au rapport de Lucien.

» 2. — De faire entretenir le canal du milieu de la ville et de faire paver en pente ou a demy dos dasne ses fosses pour plus facilemant descharger les impuretez des maysons voysines.

» 3. — De faire mettre à sec la place du Grevier a l'imitation du marais de Bourdeaux lequel avant estre comblé causoit souvant par ses vapeurs malignes ce fléau.

» 4. — De mettre hors la ville ceux qui travaillent ez oeuvres puantes et sales comme tanneurs, conroyeurs, peaussiers, teinturiers, assommeurs de boeufs, moutons et autres et de ne souffrir quils tandent leurs cuirs audessus de leurs maisons.

» 5. — De ne permettre que les revandeurs de mourue jettent dans les rues publiques leau ou ils lont mise tremper.

» 6. De faire donner conduite à tous les prives qui ont leurs ouvertures sur les rues.

» 7. — De ne seuffrir quon nourrisse dans la ville aucun pourceau, chien, chat, oye, canard, pigeon, poule, chapon et autre animal domestique qui puisse par son excremant aporter telle infection, desquels sy on dresse un holocauste comme fist un médecin scytique a la deesse Hécate. Lair estant vicié et corrompu sans doubte on se" pourroit trouver aussy moins frustré de son attante que luy cause de leur vapeur et exhalation qui le peut corriger.

» 8. — De deffandre aux bouchers de ne mettre chair en vante


daucune beste sans estre visitée et ne tuer point aucun taureau a raison de sa qualitte propre spécifique quil a dengendrer tel mal aynsy que Denys Halicarnasse le rapporte lorsquil dit que les jeux tauriliens furent institués a Rome a cause des jeunes hommes vierges et femmes grosses qui pour avoir mangé de la chair de taureau furent saisis de peste.

" 9. — De donner advis a tous les habitans de la ville de manger peu dherbes, point de racines, legumages, potirons et autres tels alimans qui peuvent engendrer un mauvais suc dans le corps ; celles neantmoins quon voudra avoir en usage seront toute espèce de cichorées, borraches, buglose, vinette, scabieuse et pinpinelle et de ne servir dautre eau que de la rivière de Bave puisée audessus de la ville que jestime aprocher a la bonté de celles que Vitruve descrit, si non qu'il y eut danger de maladie du long d'icelle, car en tel cas on choisira la fontaine la plus commode qui vise vers l'oriant.

" 10. — De prohiber et reffuser l'entrée a tous pauvres estrangers de quelle qualitté et condition qu'ils soint, leur donnant la passade et de soigner que ceux de la ville soint départis équitablement dans les maysons des cytoyens chacun selon la possibilité de ses biens afin qu'ils puissent se contenir dans leurs maysons et que par ce moyen ils nayent subjet de se mesler dans les assemblées publiques. Sabellicus rapporte que les Vénitiens prattiquans ce conseil ne furent nullemant frappés de peste.

» 11. — De ne permettre quaucune sorte de trafic et commerce se face entre les personnes de la ville et celles qui vont et viennent des lieux pestiférés ou soubçonnes tels, soubs la peyne par eux délibérée.

» 12. — De faire exposer a lair pandant 30 bu 40 jours a quelque lieu éloigné de la ville toute marchandise qui par imprudance auroit été retirée dans la ville venant de tels lieux.

» 13. — De ne souffrir le logemant dedans ny dehors la ville a qui que ce soit sans passeport et sy par mesgarde il sen trouvé quelquun de logé, je trouve bon de faire fermer la mayson ou la bien parfumer.

» 14. — Denjoindre aux hostes de ne retirer personne sans vostre permission, autremant de leur fermer le lotgis pendant 25 ou 30 jours.


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» 15. — De faire faire la quaranteine aux habitans de la ville qui viennent des lieux pestiférés en un lieu esloigne dycelle et de prohiber qu'ils ne soint visittes que par ceux que vous y aures Commis.

» 16.—De deffandre que personne ne visitte malade durant ce temps que les médecins, chirurgiens et apothicaires auxquels ils enjoindront de leur rapporter fidelemant ceux quils auront veus frapes ou soubçonnés de cette maladie.

» 17. — Et dautant que l'air donne quelquefoys naissance a ce dragon a cause d'une malignité quil contracte ou du ciel ou des vapeurs de la terre, il leur plaira de pourvoir deux ou trois foys la sepmaine a le corriger par de grands feux faits ez toutes lès places publiques et carrefours de la ville avec bois de genévrier, rosmarin et autres boys odoriférants qui estants réduits en charbons on pourra jetter encore dessus quelque parfum commun qui sera par nous ordonné.

» 18. —.Et sy nous sommes assaillis de ce fleau, ce que Dieu ne plaise, je leur conseille de bannir toute assemblee publique comme marchez, foires et autres pour autant quil trouve le plus souvant ez yceux ses racines comme rapporte Tite Live de Rome et pour la deffance des assemblees saintes et devotes de la remettre a la volonte des superrieurs.

» 19. — Il leur plaira aussi d'arrester un lieu, le plus sain qui sera par eux advize hors la ville pour y dresser les huttes des malades pauvres et necessiteux ou on les fera porter de nuict par des corbeaux et traiter par les chirurgiens apothicaires et autres ordinaires et quant aux riches de les pourvoir a leur despans dans leurs maisons de touttes choses necessaires comme dalimans et de personnes propres a les servir:

» 20. — De donner aux malades des confesseurs, medecins, chirurgien?, apothicaires, gardes, corbeaux, fossoyeurs et autres ministres nécessaires auxquels on deffandra de ne converser riullemant avec les sains.

" 21. — De faire en sorte que les chirurgiens et apothicaires soint pourvueus d'un medecin pour les instruire ou du moins d'un reglemant tant pour eux que pour panser leurs malades, soigner, purger, antidoter et nourrir.

» 22. — De mettre ordre a ce que les corps morts infectes soint ensevelis bien proffond dans la terre de peur quil nen arrive de


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mesme qua la peste que Diodore le Sicilien rapporte de Carthage, laquelle pour ceste cause redoubla les forces de sa malignite. » 23. — Denjoindre estroitemant aux chirurgiens apothicaires et gardes des pestiferes quils enterrent bien proffondemant les pailles, excremants, reliefs, emplastres, cataplasmes, onguents et autres choses qui peuvent avoir servy aux pestiferes et quils se gardent de les brusler a raison de la fumee maligne qui peut entretenir et donner ce fleau comme atteste Tite Live des Gaulois.

» 24. — De donner advis a ceux qui se trouveront dans des maisons infectées de changer dhabits, de chambre et si se peut faire dair, prenant tous les matins de quelque bon antidotte comme theriaque, mithridate et autres.

» 25. — De prandre garde quaucun ne se saisisse de maison empestee quau préalable elle nayt esté bien mundifiee, parfumee et de nouveau blanchie comme on faisoit jadis celles des lepreux.

» 26. — De ne permettre quaucun vestemant ni linge soit exposé a lencan ny appandu sur aucune lance durant ce temps.

» 27. — De faire faire des huttes pour ceux qui releveront de maladie a un lieu beau, esleve et esloigne des autres et denjoindre a tous les malades de ne converser avec personne quils ne soint parfaittemant gueris et a ces fins les chirurgiens seront advertis de ne les laisser eschapper de leurs mains que leurs bosses et charbons nayent flué deux ou trois foys ausquels encores ils donneront attestation signee de leur seing pour estre receus dans la communauté ; je leur conseille neantmoins quavant les y produire ils les purgent, seignent, beignent, rasent et habillent de neuf.

» 28. — Dexhorter chacun a se retirer aux metairies dy cy pres qui sont ez un bel aspect recevants le vant de bize ouvertemant et y envoyer leurs familles jusques a ce que la maladie sera esteinte. Aynsy les Romains pour sen preserver sailloient tenir quelque temps hors la ville au lieu ou estoit baty le temple d'Esculape, comme estant le plus sain et le plus agreable de tous.

» 29. — De faire que Messieurs de la justice ne discontinuent ez tout ce temps dexercer leur vacation pour corriger et punir les larrons, brigands et voleurs qui a lincommodite et calamite dautruy derrobent et pillent indifferammant ne trouvants aux maysons ou villes ancune résistance, mais tout desert, et abandonne, soit par mortalite, soit par crainte ou fuite.


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» 30. — Etpourceque ce fleau selon les theologiens rcognoit pour sa cause le decret et vouloir de Dieu qui nous le peut envoyer pour lexpiation de nos crimes comme il fist a son grand prophette, il leur plaira de porter un chacun a faire des oraisons generalles et particulieres et a offrir a Dieu leur coeur afin quil luy plaise de destourner son ire sy point il est courrouce contre nous et aynsy le grand saint Gregoire apaisa cette peste de Rome qui terraçoit les hommes par de sy violants et forts esternuemants qu'elle nous a donné subjet depuis de saluer de la part de Dieu celuy que nous voyons estre frappe de ce simptome.

» Et c'est ladvis que je soubsigné donne a la requisition de Messieurs de la Barriere et Boutel, syndics de ceste ville pour tesmoignage de laffection que je porte à ma patrie.

» Ce jour d'huy vingt et septiesme de mars mille six cens vingt et huit.

« SOLIOLS, Dr médecin. »

Ces avis étaient immédiatement soumis à l'approbation du Conseil de la ville. Quelques jours après le Conseil prenait la délibération suivante :

» Conseil tenu dans lauditoire de Larnot par devant Messieurs Colomb, lieutenant et le procureur d'office, le second d'apvril mil six cens vingt et huit.

» Presans maistre Estienne Boutel, docteur ez droits, Jhean de la Barriere, sieur de Loubejac, syndics de la presant ville, Françoys Condamyne, Jhean Auziets, jadis syndics, Jacob Lacaze, Jhean de Longueval, Mathurin Puymule, Estienne de Condamyne, Marc Anthoyne de la Segarie, bourgeois, Jhean de Savary, sieur de Narbonnes, Paul Dusol, Bernard Trapy aisné, bourgeis et maistre Rigail Daldy, notaire et procureur.

» Lesdits sieurs sydics ont proposé par la bouche du sieur Boutel que conformemant au Conseil de la ville, le jour dhier tenu, concernant la contagion dont nous sommes menacés par les circonvoysins, Monsieur Southols, médecin de cette ville a dressé des articles ez nombre de 29 fort utiles et necessaires pour se conserver et garantir du mal de la ditte contagion, qui est un des grands fleau dont Dieu nous menace a cause de nos pechés. Cest pourquoy il pre-


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sante lesdits articles, requiert que par moy greffier en soit faitte lecture.

» Et a linstant il a été procede en présence des susnommes a la lecture desdits articles par moy greffier et par ledit sieur Boutel apres retires et a demandé advis a l'assemblee sy on doibt executer les dits articles, ce qui est fort nécessaire du moins a presant, partie d'iceux qui est de se prandre garde des denrées qui viendront du coste de la ditte contagion, de nestoyer le fosse vieux du milieu de la ville, ne boire autre eau que celle de la rivière et autres choses contenuss aux dits articles, outre a demande advis a l'assemblee sy on doibt interdire aux apothicaires de la presant ville de ne se desaisir des remedes preservatifs audit mal, ains les garder pour la ville en cas en auroit besoing que Dieu ne veuille et que au cas nous laurions prandre de Gouzou, Dussol et Jhean Laroumech chirurgien pour y proceder suyvant le Conseil du jour dhier lexécution duquel est requis et necessaire en tous ses chefs.

» Tous les susnommes ont este dadvis dobserver ce que le sieur Boutel a represente, mesme les articles dresses par ledit Souilhols de quoy la ville le doibt remercier.

» Nous dit de Colomb lieutenant concedons soubz lhonneur du jour et du bon plaisir de madame (1), acte de ce dessus et que ledit appointemant par nous donne mis au pied dudit Conseil sera executte selon sa forme et teneur. »

Les précautions prises en 1628, avaient donné de trop bons résultats pour que les habitants de Saint-Céré, lors de l'invasion de la peste de Marseille, en 1720, hésitassent à remettre en vigueur toutes les prescriptions du règlement de M. Soulhols.

Du reste, par son arrêt du 7 août 1720, le parlement de Toulouse avait fait une obligation à toutes les villes de son ressort, d'observer un règlement « pour prévenir les accidents du mal contagieux ».

Aussitôt après la réception de cet arrêt, le Conseil de ville de Saint-Céré se réunissait et le 21 août suivant, prenait la délibération suivante :

(1) La vicomtesse de Turenne, seigneuresse de la ville de Saint-Céré. On sait que Saint-Céré faisait partie de la vicomté de Turenne.


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» Lan mil sept cens vingt et le vingt un aoust a la ville de SaintCere en Quercy dans là maison de ville en labsence de Mrs les officiers.

» Assemblés Mrs noble Guion de Meja, escuyer, Me Jean Thomas Lavaur notaire et procureur, Baptiste Caylac marcht de cuivre, conseuls modernes de cette ville, Me Jacques Lavaur prebstre et syndic de la communaute de Messieurs les prebstres dudit Saint-Céré, noble Jacques de Puyinulle, sieur de Lacombe, Me François de Labarriere advocat en parlement, noble Guillaume de Lavaur seigneur de Laboisse, nobles Hiesrome de Friac, Guy de Savary sieur de Lagarinie, Pierre de Lagarde sieur de la Clavayrie, Pierre de Lacaze bourgeois, Jacques de Longueval sieur de Tremenouze, Me Pierre Louis de Lavaur docteur et advocat en parlement, Maturin Fontane, Raymond Subreuze sieur de la Negrie, Marc Bedos Me chirurgien et autres icy assembles et convoques suivant la coutume.

» Le sieur Meja premier conseul a presente à l'assemblee les divers avis quon reçevoit de toutes parts du mal contagieux qui a paru dans la ville de Marseille, et des precautions quon prenoit dans le Languedoc et dans toutes les villes qui peuvent avoir commerce avec ces provinces de Provence et de Languedoc meme pour empecher une communication dangereuse et que ce mal ne se repende. Il a fait lire un arret donne sur ce sujet par le parlement de Toulouze, le 7e de ce mois qui ordonne a toutes les villes et bourgs fermes de son ressort de faire garde aux portes pour empêcher la communiquation avec les pais suspects et ny laisser entrer personne qui,ne porte des bons certificats de sante, de faire tenir les villes et rues nettes et faire sortir tous les cochons et marque les autres precautions necessaires avec injongtion aux magistrats politiques de les faire executler et dy veiller et aux citoiens dy obeyr exactement et conformement a l'arret. On est instruit qua Thoulouze, a Montauban, a Alby, a Caors, a Rodes, a Villefranche, a Figeac on fait deja une garde exacte et qu'on y prend les autres précautions requises, que l'on a déja veu revenir de nos citoiens et voisins qui avaient passé par ces villes qui portent des certificats sans lesquels on ne les auroit pas laisse passer, ensuitte de quoy ledit sieur Meja a fait lire l'arret dont une coppie est cy attachee. Il a este aussi fait lecture de ce quy setoit pratiqué dans


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cette ville, dans une crainte dun pareil mal qui setoit deja fait ressentir dans cette province en lannee 1628 et dont il pleut a la miséricorde de Dieu de garantir cette ville avec les sages et exactes precautions que Ion y prit suivant les avis de Mr Soulhols, habille et zele msdecin qui ramassa et donna a ses concitoyens les regles salutaires pour se preserver, qui sont transcrites sur les livres de ce teins la et qui ayant este lues presentement se sont trouvees conformes a celles qui sont prescrites par larret.

» Surquoi il a demande que l'Assemblee delibarat et comme le sieur juge est absent, que le sieur lieutenant plusieurs fois appele na peu venir, que le sieur procureur doffîce est aussy absent les voix ayant ete demandees.

» Toute lassemblee a ete unanimement dadvis que premierement on auroit recours a Dieu par des prieres publiques et une procession generalle quon prieroit M. le Cureden instruire et avertir les paroissiens, quen suite on ne laisseroit des portes de la ville ouvertes que les trois de Larvol, de Soulhac et du Roubinet, quon fairoit garde aux ponts de Larvol, du gravier, audessus de celluy de Soulhac, dans le faubourg dit de la Cabane et Roubinet, que ces gardes seroint composees et placees avec quelque garde avancée quil sera jugé a propos par les ordres des sieurs conseuls et du' conseil qui leur sera joint cy apres, que les petites portes qui sont dans les murs de la ville seront fermées, hors de celles qui sont dans les maisons des particuliers, lesquels repondront du soin de les tenir fermees.

» Que pour le netoyement des rues et pour en faire chasser les cochons, empecher qu'on y tue les betes pour la boucherie et faire observer tout ce qui est prescrit a cet egard, de meme que pour le soin de la viande qui se debitera, pour les ordres qui sont a donner aux cabaretiers et touchant lentree et passage de tous les etrangers et leurs voitures et marchandises et pour faire donner de leau dans le fosse du milieu et du tour de la ville et certificats a verifier ou donner et generallement pour tout ce qui est ordonne par le susdit arrêt et quil seroit (trop long) de specifier icy, les dits sieurs conseuls avec leur conseil sont chargés et ont tout pouvoir dordonner et dexecuter tout ce quil sera juge à propos, et sont autorises aussy pour toutes les dépenses qui seront necessaires qui leur seront passées en compte suivant letat qui en sera dresse et signe


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par eux et au conseil, et comme de mettre les portes de ville en etat detre fermees, faire des barrieres au dela ou il conviendra, avoir de la munition pour les gardes, envoyer des gens, faire batir quelques endroits et generallement pour tout ce que les cas differents pourront exiger.

» Que ce Conseil sera compose de M. le Juge, quand il sera de retour de son voyage de Grenoble, des trois consuls, du premier conseiller et de chaquun deux ; quils sassembleront au moins une fois tous les jours, si le mal continue et encore plus sil setendoit dans le Languedoc et plus souvent si les cas le requierent, quils seront pries dy être assidus, quils seront au moins cinq et tous sil se peut, que ceux des autres habitants qui voudront y venir, y seront agreablement receus, que lors quils le jugeront a propos, ils convoqueront les assemblees de ville auxquelles tous ceux qui doivent y venir sont pries de se rendre, toutes affaires laissees et tous de faire part de leurs avis et de contribuer de tous leurs soins a lexecution de ce qui sera juge a propos.

» Que si personne refuse dobeir a larret et aux ordres que les sieurs consuls donneront en execution dicelluy, comme il vient detre explique et dans les autres chefs, il sera contraint par execution et par toutes les voyes ordonnees de droit sans distinction et sans dellay ny que personne sera exempt d'obeir et de servir pour lexecution desdits ordres.

» Que MrS nos médecins qui sont absents seront pries de venir aux prochaines assemblees, dexaminer les susdits avis dudit sieur Southols et de marquer si suivant les circonstances ils jugent quil y ait a présent et dans la suite dautres precautions a prendre.

» De Meja conseul; Lavaur. conseul ; Caylac, conseul et autres signés a l'original, avec moy Delherm. greffier desdits sieurs conseuls. »

Le.25 août, nouvelle assemblée où il est constaté que la procession a été faite et où il est décidé que toutes les prescriptions, à l'exemption des moins pressantes, contenues dans la délibération du 21 août, seront rigoureusement exécutées. On y décide également que les ravageurs de vignes, de fruits et autres, toujours disposés à profiter des embarras causés par une calamité publique,


— 16seront mis dans un cachot et poursuivis jusqu'à punition exemplaire, aux dépens de la ville.

Les 8 et 15 septembre, nouvelles assemblées où il est décidé de faire fermer les portes de la ville avec des verrous et où il est donné lecture d'un nouvel arrêt du parlement de Toulouse, prescrivant l'organisation, dans chaque localité, d'un conseil de santé.

Ce conseil de santé institué aussitôt à Saint-Céré se réunissait'le 21 septembre 1720 et prenait la délibération suivante :

» Du 21e du mois de septembre, dans la maison de M. le curé ou le Conseil est assemble, il a ete resolu en premier lieu que M. le cure est prie de continuer les prieres publiques de tous les jours et les processions pour implorer la misericorde de Dieu.

» En second lieu quon publiera et faira savoir aux habitans des villages de cette paroisse et a ceux des autres paroisses de cette chatellenie de ne recevoir et loger aucun etranger incognu ou meme connu, qui vienne audela de trois ou quatre lieues loin sans sassurer par MrS les Cures ou autres personnes quils peuvent avoir sachant lire, quil ait le certificat de santé, en bonne forme, et pareillement si aucune bete meurt dans leurs lieux de ne la point escorcher ny souffrir quelle soit escorchee, et si quelquun manque ou contrevient a quelquun de ces articles quil paiera 50 livres damande et sera conduit en prison et que ceux qui viendront en donner avis seront payes dun escus pour leur soin a prendre sur ceux qui auront contreveneu.

" En troisieme lieu quon publiera et declarera a tous ceux qui seront commis pour commencer a des gardes ou pour la faire quils se gardent de boire et faire boire ou manger publiquement sur les lieux de leur garde et que si Ion en trouve quelquun qui méprise cet ordre et encore plus qui fut enhyvré dans le tems de ces fonctions ou autrement qui les abandonne, et de memes si quelquun les refuse en ayant lordre, il sera mis en prison par MrS les Conseuls et paiera lamande de 50 livres.

" En quatrieme lieu que Ion faira publier de nouveau et executter exactement lordre de bien netoyer les rues et fermer les vanelles? quon etablira jpour cet effet des commissaires de quartier et que ceux qui y auront manque dans deux jours et dans la suitte payeront aussy une amande sur le champ, chaquun pour ce qui


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regarde le devant de sa maison et mis en prison si on le trouve a propos.

» En cinquieme lieu que tous les soirs les commandans des gardes remettent la clef des portes des villes qui sont ouvertes pendant le jour a M. le premier Conseul qui les remettra le lendemain matin a ceux qui entreront dans la meme fonction et visiteront soir et matin exactement les cabarets de leurs quartiers suivant les deliberations precedentes.

» En sixieme lieu quau cas que les commandans et les conseuls negligent ou ne puissent donner ordre a quelque chose et punir les contrevehans, ceux qui composent le present conseil sobligent de ly rapportter pour en donner avis incessament a M. le Procureur generai du Parlement pour y faire donner ordre par son autorite.

» Dausies. juge; du Bousquet; de Meja; Lavaur; Caylac et autres signes a l'original ».

Le 14 juin 1721, autre délibération du conseil de santé, ainsi conçue :

» Du 14 juin 1721.

» Assembles dans la maison de M. le cure les messieurs ci devant nommes et autres soussignes, sur les nouvelles de ce qui a paru du mal contagieux dans quelques endroits du Gevaudan et les precautions quon croit etre oblige de prendre et quon ordonne dans tous les lieux de cette province et des voisins avec une exactitude rigoureuse.

» On a resolu dexecuter exactement le contenu aux deliberations precedentes et particulierement pour les articles qui vont etre specifies dont l'execution est la plus pressante.

» Sayoir en 1er lieu que Mrs les Consuls, seront assistes chacun deux de deux ou trois messieurs pour ce quil y a a faire et que outre cela personne des habitans ne pourra refuser de les suivre et de les assister quand ils les appelleront pour quelque execution.

» Quils prendront la peine de passer et faire passer et publier dans toutes les rues pour enjoindre de ny laisser aucunes ordures et de fermer toutes les vanelles et que cela soit executte par chacun pour ce qui regarde sa maison et le devant de sa maison dans deux jours, au bout desquels tous ceux qui nauront pas obey seront

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executes et leurs meubles jusqua la valeur de cent sous, pour lesquels on en fera incessament et sans délai la vente et en cas de desobeyssance formelle et resistance, ceux qui en seront coupables seront mis en prison sans rémission.

» Quon ira chez tous les cabaretiers et gens qui logent des étrangers pour leur denoncer absolument que sils reçoivent aucun etranger de plus de trois ou quatre lieues dici, soit marchand, soit autre sans lavoir plutot amené aux consuls pour examiner leurs certificats, ils paieront 50 livres damande et leur cabaret sera fermé au moins pour un mois sans quartier, sans préjudice de plus grandes peines si le cas le requiert, comme sils avaient receu des gens venans des pays suspects ou portans des marchandises suspectes.

" Que Mrs les Consuls assistes comme dessus feront une pareille visite dans tous les villages de la paroisse et de la chatellenie et petites maisons des environs ou on loge des gens qui passent.

» Quils feront aussi visite chez tous les marchands de la ville pour leur recommander et enjoindre tout ce qui regarde leurs marchandises quils peuvent deja avoir ou recevoir, quils passeront cbez tous les gens de la ville qui peuvent avoir des grains par leurs fermes ou de leurs fonds pour savoir sils en ont a vendre, en prendre un etat, convenir avec eux ou quils le gardent afin que la ville puisse les leur acheter au prix quils voudront quand on les prendra d'eux ou quils le vendent presentement au prix dont on conviendra ; que pour cet effet on en passera un billet avec eux et signe deux, sur quoi on verra la quantite de grains qui est dans la ville, si elle parait suffisante pour un tems assez considerable en cas de besoin, rien netant plus a craindre que ce défaut de provisions et que si sur etat on trouve quil ny en ait pas assez, on aura recours a d'autres gens dans le voisinage pour en acheter des grains, de quoi lesdits consuls feront leur rapport aux premieres assemblees.

» Quon empechera absolument tous etrangers, valets ou servantes, qui sont dans la ville et autres desy établir et prendre domicile, et tous les habitans de leur louer aucun logement et en souffrir chez eux, que ceux-ci paieront lamaride s'ils contreviennent et les etrangers seront chasses ; quon tachera aussi d'en faire sortir ceux qui sans aucun bien, sans possession et sans permission sy sont établis depuis peu ou qui peuvent donner des sujets légitimes de


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plainte de leur conduite, etant la pluspart de mauvaise vie, voleurs et dangereux.

» Quon exhortera les apothicaires de se pourvoir de bonnes drogues suivant lavis de Mrs les médecins à la sagesse et au zele desquels on a tout sujet davoir confiance ; que les portes de la ville auxquelles on fait garde seront fermees la nuit sur les 10 heures et le matin jusqua 4 heures ; quon ne souffrira aucun désordre, ivrognerie, bruit, dereglement ni neglicence dans les gardes. »

Puis viennent successivement les délibérations suivantes :

» Lan mil sept cens vingt un et le dix neufvieme juin, sur lheure de deux apres midy, dans la maison de ville de Saint-Cere, pardevant Me Jean Louis Dausies, sieur de Pommiers, advocat en Parlement, juge de ladite ville, assembles Messieurs Me Estienne Dardalhon, sieur de Miramon, advocat en Parlement, Pierre Lacaze, bourgeois et Gaillard, marchand, conseuls modernes, Mr Dubousquet cure, Mr Raymond Guion de Meja, Jean Thomas Lavaur, assesseurs, Mr de Puymule, advocat en Parlement. Mr de Lavaur, seigneur de Laboisse, Mr Delmas, bourgeois, Mr Lagarde de la Claverie, bourgeois, Mr Lacaze, bourgeois, Me Raymond Laussac, docteur en medecine, Me Bouygues aussi docteur en médecine, Bemut, marchand, Blanc notaire et procureur.

» Ledit sieur Miramon, premier conseul a propose a l'assemblée que les gardes quon avoit deja etablies et les autres precautions quon prenoit pour se deffandre de la contagion, et rompre tout commerce avec les pays qui en sont infectes seroient inutiles, si on navoit recours a Dieu qui envoye cette maladie a son peuple pour le punir de ses crimes, comme il fit autrefoys a son prophete ; quils avoient appris que les dames religieuses de la Visitation de la ville de Marseille, que la maladie contagieuse a presque entierement ruinee, en avoient este preservees par la devotion particuliere quelles ont au sacre coeur de Jesus, et quelles ont renouvelle en cette occasion, ce qui a meme porte Monsieur l'Eveque de Marseille dordonner deux festes dans l'annee en lhonneur du coeur adorable de Jesus rempli damour et de tendresse pour les hommes, et lui temoigner une devotion particulière par quelque acte exterieur de religion, sils trouveroient a propos de sengager par un voeu solennel de faire une procession generalle a laquelle on prieroit les Reverands peres Recolets et Mrc les penitans dy assister, a l'eglise


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des dames religieuses de la Visitation de cette ville le lendemain de loctave de la feste Dieu, jour auquel elles font la feste du sacre coeur de Jesus et quon passeroit ce jour la meme qui est toujours un vendre dy et cela pendant dix annees consecutives a commencer des apres demain, qui est le jour de cette feste.

» Ledit sieur Miramon a encore propose a lassemblee si elle ne seroit point davis de se mettre de nouveau sous la protection de saint Roch et de sengager a cet effet a celebrer sa feste, au jour quelle est marquee par leglise pendant dix annees.

" Sur lesquelles propositions ledit sieur Dausies, juge, ayant collige les voix des susnommes, lassemblee a este davis unanimement de sengager comme il a este propose de faire une procession generale a leglise des' dames religieuses de la Visitation de cette ville le lendemain de loctave de la feste Dieu, jour auquel elles font la feste du sacre coeur de Jesus et de jeuner aussi ce jour la, pendant dix annees consecutives a commencer des apres demain; que Mrs les Consuls auront soin de prier M. le Cure davertir le peuple le dimanche auparavant au prosne pour cette procession generale et pour ce june qui devront se faire le vendredy suivant.

» Lassemblee a encore convenu unanimement quon celebrerait de la maniere quil a este propose la feste de Saint Roch pendant dix annees consecutivement a compter du sexieme aoust prochain, jour auquel leglise a marque sa feste et que Mrr les Consuls prieroient aussy M. le Cure d'en avertir le peuple au prosne le dimanche auparavant.

» Lassemblee a aussi delibere quon continuerait a garder exactement les portes de Larvol et de Souilhac et jquon mettroit une garde sur le pont des dames religieuses de la Visitation, et que les autres portes seraient fermees. On a permis par condescandance douvrir les portes de Loulié, de Roubinet et de Labarriere depuis sept heures du matin jusqu'à neuf, et que pendant ces deux heures on y mettroit une sentinelle qui repondrait scavoir celle de Roubinet au commandant de la garde de Larvol et celle de Loulié au commandant de la porte de Souilhac et que si on manque a ces precautions pour quelquune de ces trois portes, elles seront absolument fermees tant le jour comme la nuit. »

« Lan mil sept cens vingt un et le dix neufvieme octobre dans la maison de ville de Saint-Cere, assembles les soussignes :


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« Me Estienne Dardailhon, sieur de Miramont, advocat en parlement, premier conseul a dit a l'assemblee : Son Altesse qui nous donne des temoignages d'une bonte singuliere et de son attention pour la conservation du pays nous a fait scavoir quelle vouloit quon observat exactement dans ce vicomte les mesmes ordres et reglemens pour se preserver de la contagion qui sont presens dans toutes ces provinces et les voisines par Monsieur le maréchal de Barricq a raison de quoy elle doit mesme envoyer incessament des ordres precis en forme ; ainsy nous croyons quil est necessaire detablir un bureau de sante pour regler et decider les cas quy. arrivent au sujet des gardes et ordonner tout ce quune sage conduite leur inspirera pour nous preserver du mal qui nous menace.

« Surquoy la communaute assemblee unanimement resolu den remercier premierement Son Altesse et ensuitte non seulement de continuer, mais encore de redoubler, avec toute son application, ses soins et son exactitude pour lexecution de ces ordres sy necessaires pour le salut du pais, et qui ne peuvent estre negliges en aucun point sans un extreme peril.

« Et pour cest effet, elle a regle quil seroit estably un conseil de sante dans la presente ville quy se tiendra ou dans la maison de M. le cure ou chez Me Lavaur, et qui sera compose de douze commissaires, scavoir de M. de Presque, gouverneur ; M. le Juge; Messieurs les Consuls ; M. le Cure; M. de Lavaur ; M. Lacombe ; M. Laguarinie; M. Meyza; M. Colomb; M. Lacaze du Faubourg; M. de Friac ; M. Lagarde, qui ont este nommes et qui ont accepte leur nomination pour regler et decider tous ensemble ou au nombre de six tous les cas qui pourroint arriver au sujet des gardes, pour ordonner le netoyement des rues, des fermures de breches de murailhes de la ville, et celles des portes de ville quon jugera a propos, pour regler aussy et marquer les endroits necessaires pour retirer les pauvres malades et pour faire faire quarantaine en cas quil feut besoin, et des personnes suspectes et dautres endroits pour des marchandizes quon soupçonnerait et quon croirait devoir arrester et aussy pour faire bruler celles qui montreraient de (hetme), pour aussy prendre les moyens de faire des amas et magazins de grains et des drogues que Ion jugara convenable et qui ont este deja resolus par deliberations precedantes, pour que la ville ne fut pas depourvue en cas daccident, de surprise, de menace


-22prochaine

-22prochaine mal contagieux ; pour ordonner des amendes, prison et autres peines ordonnées et requises en pareil cas contre les marchands qui entreprendraient de vendre ou achepter des marchandises venant des pais infectés, contre les hostes et cabaretiers quy logeraient des personnes sans qu'au prealable les certificats et les personnes nayent estes veus examines et interroges et vises avec ordre de loger chez ces hostes par un desdits sieurs commissaires dans le lieu de leur assemblee, contre ceux qui refuseraient ou ne fairoient pas exactemant les gardes ; finalement la dite communauté donne plein pouvoir et absolu aux dits sieurs commissaires de faire et ordonner tout ce quy par eux sera trouvé bon et nécessaire pour la surete de la ville et pour la régularitte des gardes et de faire mettre a execution tout ce quy sera statue conformement. »

Délibération de la chambre du Conseil de santé, en date du 28 octobre 1731, visant surtout les cabarets et le logement des étrangers.

Autre du 31 octobre 1721 pour le même objet.

Autre du 4 novembre 1721 pour l'entrée des cuirs envoyés d'Aurillac.

» Du vendredi, 14 novembre 1721.

« On a veu le certificat des cuirs receus par les cordonniers svivant le reglement du 4 de ce mois et mis le resultat au coté de l'art, de ce jour la, ci-dessus.

» On a trouve a propos de faire fermer incessament dune bonne murailhe de pierre a chaux et sable le dessous de l'infirmerie de l'hopital et que M. le Sindic y fera travailler incessament.

» Que si Dieu permetoit que quelque pauvre fut atteint d'un mal suspect de contagion, on le fera porter incessament audit hopital, apres en avoir auparavant fait sortir tous les pauvres qui sy trouveront non atteints de pareil mal, auxquels on pourvoira de quelque autre logement, et apres avoir aussi disposé ledit hopital pour recevoir les malades qui se trouveraient atteints du mal contagieux.

" Que toutes les boutiques des marchands de la ville et des


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barbiers seront fermées pendant tout les jours de dimanche et des festes commandees a peine de cent sous damende contre les contrevenans au profit de l'hopital.

« Que les marchands chapeliers et cordonniers seront appeles au premier conseil generai pour reconnoitre lengagement suivant la resolution de lassemblee dudit jour 4e du present mois, cela naiant pu etre execute plustot et quon ne differera plus lachat du blé et de procurer lachat des drogues par les apoticaires ;

» Que les deux commissaires du bureau qui seront de tour par jour pour le conseil visiteront dans leur jour les portes des gardes pour voir si les capitaines et les gardes sont exacts et le rapporteront aux assemblees generales du bureau.

» Quon donnera trente sous a quiconque deferera au conseil que quelque particulier de la ville ont loge quelque etranger sans certificat ou qui aura ouvert quelque porte particulière de sa maison pour les faire passer, surtout la nuit, pour faire la punition requise des contrevenans. »

Délibération du 19 novembre 1721, au sujet de la fermeture des portes de la ville.

A cette date du 19 novembre 1721 s'arrête la série des délibérations prises pour empêcher l'invasion de la peste de 1720. Le fléau du reste, à ce moment, avait disparu et plus n'était besoin de prendre des précautions qui, si elles avaient pour effet de sauvegarder les villes de l'invasion d'un mal terrible, avait malheureusement aussi pour effet de faire cesser tout commerce et de ruiner le pays.

L. COMBARIEU,

Archiviste.


COMPTE

DE RECEPTES ET DE DESPANCES

DU

VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESGLISE CATHEDRALLE

SAINCT-ESTIENNE DE CAORS

POUR

L'année 1652 finissant 1653

(suite)

Plus ie me doibs rembourser de la somme de trente six livres quinze soUls payée a M. Belvèze bailhe pour les fraix par lui exposés a la levée des deniers du pac de Touts Saincts de l'année 1652 suivant la procuration a luy faicte par Mrs du chapitre de quoy apert par un mandement au pied du rolle cy remis 18 e. 15 s.

Plus a Mr Bienvenu la somme de quarante livres a luy accordée par Mrs du chapitre pour des services rendus aud. chapitre par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 15e. 20s.

Plus a maistre Morel prestre trois livres pour avoir faict accomoder une lampe de leton (51) et le tabernacle pour l'église de Goudou par mandement de Mr le chantre cy remis. 1 e.

Plus a Mr Dumas (52) bouton nier quarante souls pour avoir faict deux aspersoirs par mandement de M. le chantre cy remis » 40s.

Plus a Mr Moncoutié sept livres sept souls pour la chandelle ou huille despandue le ieudy sainct (53) au monument apert du mandement de Mr le chantre cy remis... 2 e 27s.

Plus ie me doibs rembourser de la somme de quattre livres que iay payée pour le louage d'un cheval que Mr Belvèze print pour aller a Sainct Paul (54) pour les affaires

Passé veu les mandements et quittances


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du chapitre apert au mandement dud. sieur Belvèze bailhe cy remis 1 e. 20s.

Plus a Guilbert (55) notaire dix livres pour les fraix peines et vacations par luy exposés a faire assigner divers paisants pour la rante de l'Hospitalet (56) par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 3e 20s.

Plus a Magdalene de Ressairé huict livres pour avoir blanchi le linge de l'esglise par mandement de Mr le chantre cy remis 2e, 40s.

Plus aulx révèrends pères Jésuites (57) la somme de cinquante livres pour la rante que MrS du chapitre leurs font annuellement pour huict cent livres de pied apert de quattre quittances cy remises 16 e. 40 s.

Plus a Albiguié orfèvre vingt-cinq livres pour avoir refaict les chaisnons et fourni de l'argent pour la lampe qui est devant le Sainct Sacrement par mandement de Mr Le Blanc bailhe 8e. 20s.

Plus a Magdalene de Ressayre quattre livres pour avoir blanchi le linge de l'esglise apert du mandement de Mr le chantre cy remis.. le. 20 s.

Plus a Mr Babuel quattre livres dix soûls pour la chandelle qu'il a fourni a l'estation apert du mandement de Mr Belvèze cy remis le. 30s.

Plus a lad. de Ressayre huict livres pour avoir blanchi les nappes de la chapelle Sainct Sauveur (58) et accomodé les aubes de l'esglise par mandement de Mr le chantre cy remis 2e, 40s.

Plus au sieur Babuel quattre livres dix soûls pour les chandelles de l'estation par mandement de Mr Le Blanc bailhe cy remis 1 e. 30 s.

Plus aud. sieur Babuel aultres quattre livres dix souls pour les chandelles de lad. station apert du mandement dud. sieur chantre bailhe cy remis. 1 e. 30s.

Plus a Bernard Comborieu clerc de Mr Moncoutié six livres pour avoir faictes diverses copies d'actes pour le chapitre par mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 2 e.

Plus a Dubrel clerc de Mr Rocques procureur six livres que Mrs du chapitre luy donnent pour divers services renPassé

renPassé les mandements et quittances


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dus aud. chapitre apert du mandement de M. Belvèze bailhe cy remis 2 e.

Plus aud. sieur Babuel quatre livres dix souls pour les chandelles fournies a l'estation suivant le mendement de Monsieur le chantre bailhe et receu dud. Babuel cy remis 1 e. 30 s.

Plus a Mr Chansarel (59) la somme de quarante quatre livres sept souls pour les fraix du voyage faict à la ville de Lauzerte par mandement de Mr le chantre bailhe qui est icy remis 14 e. 40 s.

Plus a Peyrone de Ressayre troix livres pour la faceon de deux aubes et capitels (60) deux nappes pour l'esglise par mandement de Mr le chantre-remis 1e.

Plus a Mas vingt souls pour une esçhelle qu'il a àchaptée pour tendre la tapisserie (61) par mandement 20 s.

Plus a maistre Laporte orfevre seitze souls pour avoir accomodé la croix petite par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 16 s.

Plus ie me doibs rembourcer de la somme de quarante une livres dix sept souls deux deniers qui m'est deube par la closture de mes comptes de l'année 1651 finissant 1652 .... .,13e. 57s. 2d.

Plus ie me doibs payer de la somme de cent huictante et trois livres dix souls que i'ay payée à Jean Vaissière pour la despance qu'il fit à Puylarocque pendant qu'il y faisoit la recepte du bled ou pour le port d'icelluy bled comme appert de son rolle et du mandement au pied de Mr le chantre cy remis 61e. 10 s.

Plus ie me doibs rembourser de la somme de six cent trente quattre livres deux souls six deniers que i'ay payée pour Foviols rantier de Lauzerte l'année 1651 pour laquelle somme il avoit esté faict prisonnier et despuis eslargi par Mrs dud. chapitre duquel Foviols ils ont accepté obligation par contract faict avec luy et Rastelly advocat de Lauzerte apert dudict contract emprisonnement cy remis.. 211 e. 22s. 6d.

Plus Tinterest de lad. somme plairra a messieurs les auditeurs passer icelluy pour un an troix mois a compter du premier may 1651 attendu que le comptable n'avoit rien repassé

repassé

les mand. et quit.

Passé sauf au se d'en poursuivre le paie, dudit contre ledit Foviols

Passé


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ceu dud. afferme lors dud. emprisonnement (a) et néant m oings faict l'advance des deux premiers pacs pour la distribution du premier febvrier 1652 led. interest monte pour quinze mois a cinquante sept livres six souls dix deniers (5) 19 e. 6 s. 10 d.

Plus ie me doibs rambourcer des fraix du voyage faict a Lauzerte expres contre ledict Foviols apres la prinse dud. Lauserte (62) pour luy demander payement du prix de l'afferme auquel voyage Jean Vaissière mon collègue aurait vacqué avec Gérauld Vaissière (63) sergent deux iours pour aller et venir et despandu pour led. voyage ou salaire du sergent doutze livres apert de l'exploit cy remis avec la response dud. Foviols signée de sa main 4 e.

Plus ie me doibs rembourcer de la somme de trois livres que i'ay payée a Vaissière sergent pour la saisie faicte contre les ten en tiers du moulin Sainct Jacques (64) a faulte de payement de la rante assise sur led. molin la dicte saisie est es mains de Mr Rocques procureur 1e.

Plus au Guarrel quattre livres pour avoir proclamé les affermes (65) du chapitre apert du mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 1 e. 20 s.

Plus a esté payè a maistre Galhard et Therion chappellains des Casettes la somme de cinq cents dix livres pour a quoy monte la moytié de mille vingt livres de l'afferme de Vilamade de ladicte année 1652 f. 1653 de la quelle moytié en fault prendre dix huict livres pour la part desd. chapellains pour les frais ordinaires et extraordinaires et ainsin restera sullement pour lesd. chappellains quattre cents nouante deux livres 164e.

Plus à Albiguié orfèvre treilze livres pour avoir faict une croix pour donner la paix (66) par mandement de Mr le chantre cy remis 4 e. 20s.

Plus payé à Mr Belvèze bailhe dix sept livres pour le voyage qu'il a faict a Goudou pour faire procéder a l'estimation

(a) A cause de la guerre dud. Lauzerte.

(b) Erreur l'interest ne se monte que 39 I. 12 s. 9 d.

Passé

Passé sauf au sc de poursuivre le remboursement

Passé


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de certain dommage faict par la gresle apert de son rolle et receu cy remis : 5e. 40s.

Plus a Jean Sudrié six livres pour six grands sercles qu'il a bailhés a maistre Claude pour accomoder les tonneaux du pressoir (67) apert du mandement de Mr Belvèze baile cy remis 2e.

Plus a Pierre et Bernard Rossinhol (68) troix livres dix souls pour leur voyage qu'ils ont faict en ville comme séquestres commis aux fruits de Goudou la présente année a requeste de Mr le marquis de Sainct Suplice apert du mandement de Mr Belvèze bailhe cy remis 1e. 10s.

Plus a Boniau sergent six livres pour estre allé exécuter Lafargue et Malhol fermiers de Sainct Aurel l'année 1652' appert du mandement de Mr Belvèze cy remis 2e.

Plus a Mr Babuel une livre dix souls pour avoir fourni chandele et encens pendant la dernière station apert du mandement de Monsieur Belvèze bailhe cy remis 30s.

Plus a Mr Aymar (69) marchant nonante cinq livres dix neuf souls pour un compte de marchandise prinse de sa boutique pour le chapitre apert du compte et mandement de M. Le Blanc bailhe au pied cy remis 31 e. 59s.

Plus a François hoste troix livres pour avoir faicte la cuisine al Montat le iour de Sainct Barthelemy par mandement de Monsieur Le Blanc bailhe cy remis le.

Plus a Daganeau (70) maistre talheur sept livres pour la

faceon ou fournitures faictes a un habit pour le porteur cy

devant enfant de coeur par mandement de Monsieur Le

Blanc bailhe cy remis 2e. 20s.

Total de la despance extraordinaire faicte en plusieurs et divers affaires monte à la somme de sept cent cinquante huict escus vingt troix souls trois deniers... 758e. 23s. 3d.

AULTRE DESPANCE FAICTE EN PROCÈS PENDANT LAD. ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement Mets en despance la somme de soixante livre que i'ai

Passé


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délivrée à Monsieur Jouffreau (71) conseiller aux aydes (72) suivant le mandement de Mr Belveze bailhe cy remis avec la quittance dudict sieur Joufreau. 20 e.

MESME DESPANCE FAICTE EN LA DICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Mets en despance la somme de trente souls payée a Mas pour avoir faict nettoyer la chapelle du Sainct Sauveur par mandement de Monsieur le chantre cy remis 30 s.

Plus.au sieur Babuel quatorze souls pour la chandelle de suif despendue le soir de la Noel par mandement de Monsieur le chantre bailhe cy remis 14 s.

Plus dix souls a Monsieur Moncoutié pour avoir achapté un robinet pour le lavemain de l'esglise par mandement de Monsieur le chantre bailhe cy remis 10s.

Plus a Astrières vingt souls pour divers ports de lettres de Tholose par mandement de Monsieur le chantre cy remis 20 s.

Plus au sieur Babuel vingt cinq souls pour avoir achapté des cordes ou clous pour fermer les portes par mandement de Monsieur le chantre bailhe cy remis 25 s.

Plus a un masson ou a Mas vingt souls pour les causes contenues au mandement de Monsieur le chantre bailhe cy remis 20 s.

Plus au sieur Moncoutié sacristain dix sept souls six deniers pour avoir achapté des doux ou filet d'airain pour la garniture du tabernacle apert du mandement de Monsieur le chantre cy remis : 17s. 6 d.

Somme susd. mesme despance deux escus seitze souls six deniers 2e. 16s. 6d.

AULTRE DESPANCE FAICTE EN REPARATIONS PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Mets en despance la somme de trente livres payée a Monsieur Albié pour la réparation qu'il a faicte faire au couvert de l'esglise de Martissan par mandement de Monsieur BelPassé

BelPassé

les mand. et

quitt.


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veze bailhe quittance au pied dudict sieur Albié recteur cy

remis 10 e.

Plus a Pierre Douze masson quattre livres cinq souls pour avoir réparé le toict du chasteau du Montat par mandement de Monsieur Belveze bailhe cy remis 1 e. 25 sPlus

sPlus Jean Alazard (73) charpantier vingt livres pour et en déduction de la réparation de l'esglise de Vazerac suivant son contract par mandement de Monsieur Belveze bailhe cy

remis. 6 e. 40.s.

Plus a Monsieur Lacan recteur d'Aynac la somme de vingt et quattre livres pour tout ce qu'il a fourny pour la réparation de l'esglise d'Aynac apert du mandement de Monsieur Belveze bailhe et quittance au pied remis... 8 e. Plus a Monsieur Verdier recteur de Montlauzun neuf livres pour une vitre qu'il a faict faire ou autre choses a l'esglise de Sainct Laurens par mandement de Monsieur le

chan tre bailhe cy remis 3 e.

Plus a maistre François Laqueilhe (74) vingt et deux livres pour l'entier payement d'un tableau par luy faict a l'esglise de Thezeis (75) par mandement de M. le chantre

cy remis 7e. 20s.

Plus a Antoine Noël la somme de vingt six livres dix soûls pour faire tenir a Monsieur Rougié curé de Puylaroque pour le payement des frais exposés à la réparation de l'esglise de Puylaroque et de Mazerac par mandement au pied du rolle faict par Monsieur le chantre cy remis... 8 e. 47 s.

Plus au sieur Valette vitrier doutze livres pour avoir

remis les vitres de l'esglise de Nostre Dame de Soubiroux

apert du mandement de Monsieur le chantre remis... 4 e.

Plus a maistre François Laqueille unze livres pour partie

de payement d'un tableau pour l'esglise de Thezels par

mandement de Monsieur le chantre cy remis 3 e. 40 s.

Plus a Mas six livres quinze souls pour certainne réparation faicte au pressoir suivant le mandement de M. Le Blanc

bailhe cy remis 2 e. 15 s.

Total de la despance en réparations monte à la somme de cinquante.cinq escus six souls 55 e. 6 s.

Passé veu

les mand. et

quitt.


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DENIERS COMPTES ET NON RECEUS PENDANT LADITE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

J'ay dict avoir receu la somme de doutze cens livres des messieurs de Courtois fermiers du prieuré de Lauzerte et n'ay receu que cinq cents huictantes livres et partant mets en reprise de six cent vingt livres 206 e. 40 s.

Plus ay dict avoir receu de Guilhaume Fores dict Arthes la somme de vingt quatre livres pour l'afferme du péage du pont vieulx et n'ay receu que doutze livres partant mets en reprinse doutze livres que luy ont esté quittées par mandement de Monsieur Le Blanc bailhe cy remis. 4 e.

Somme deux cents dix escus quarante souls. 210 e. 40 s.

AULTRE DESPANCE FAICTE EN DÉCIMES PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653.

A esté payé à Monsieur de Michaëlis recepveur général des décimes pour les pacs d'octobre 1652 et de febvrier 1653 la somme de deux mille six cents huictante et huict livres pour la décime du chapitre 896 e.

Plus pour les termes d'octobre 1652 et febvrier 1653 de Messieurs les recteurs de Soubiroux, Sainct Barthelemy, Sainct Laurens, et Sainct Géry la somme de cent livres seitze souls les quittances sont au pouvoir de Monsieur de Sainct Suplice grand archidiacre (76) 33 e. 36 s.

Somme neuf cents vingt et neuf escus trente six souls.

AULTRE DESPANCE FAICTE EN DISTRIBUTIONS (77) PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653.

A esté distribué a la feste Notre Dame la Chandeluse la somme de treitze mille trois cent livres à vingt deux chanoines et un sixiesme a raison de six cent livres pour Chanoine 13300 e.

Plus a esté distribué a la feste Sainct Estienne la somme de six mille six cents cinquante livres a vingt deux chanoines et un sixiesme a raison de trois cent livres pour

Vérifié et passé

Passé à MMe

grand Arch.

remettre les

quit. du sr

Michaëlis ql

a en ses

mains

Vériflé et passé


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chanoine 2216 e. 40 s.

Somme six mille six cent cinquante escus.

Plus ont esté raportés trois mandements l'un de 60 1. pour l'aumosne de Puylarocque l'autre de 50 1. pour les procès l'autre de 4 1. dix sols pour la station montent tout a 38 e. 10 s.

RECEPTE DE L'ARGENT DES OBITS FAICT PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653.

Premièrement

L'obit de Monsieur d'Arpaion (78) est fondé sur le bénéfice de Sainct Proiect le dixme duquel est affermé à sept cents septante cinq escus sur maistre Jean Vernhe notaire. 775 ej

L'obit de maistre Guilhaume Belvèze (79) recteur de Crégols (80) pour la somme de .deux cents livres qu'il légua. Les hoirs de maistre Innocent Cayssac (81) prebendier et Jacques Périé font doutze livres dix soûls de rante le premier aoust 4 e. 10 s.

L'obit de Monsieur Belvèze (82) chanoine pour trois cents livres qu'il légua Jean Lamote (83) peinctre faict dix-huict livres quinze soûls de rante le 24e février 6 e. 15s.

L'obit de Monsieur Barthes (84) chanoine pour trois cents livres qu'il légua Pierre Correiols (85) faict dix huict livres quinze souls le second de may 6e. 15s.

L'obit de Messire Robert de Gontault (86) pour trois cents livres qu'il légua Dorde Bernet faict dix huict livres quinze souls le 22e iulhet 6 e. 15 s.

L'obit de Monsieur Belvèze chanoine pour deux cents quarante livres maistre Pierre et Anthoine Benacs (87) font rante quinze livres le 18e febvrier 5 e.

L'obit de maistre Jean Galhard (88) hebdomadier pour deux cents livres qu'il légua Jean Issala (89) notaire Durand Badel et Jean Cernet font doutze livres dix souls de rante le 24e febvrier 4 e. 10 s.

L'obit de Messire Bertrand (90) Evesque pour mille livres qu'il légua maistre Hélie Planihol (91) vivant secrétaire en

Vérifié et passé

Vfcrifié


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l'Université (92) faict soixante deux livres dix soûls de rante le premier octobre 20e. 50s.

L'obit de maistre Anthoine Béraldi (93) chanoine pour deux cents livres qu'il légua Gaissiot Léotard Anthoine Delbosc font doutze livres dix souls de rante le 20e iuin. 4 e. 10s.

L'obit de Messire Guilhaume Leige ;94) Evesque pour cent livres qu'il légua maistre François Planavernhe (95) greffier Dominique Poderous (96) font six livres cinq soûls de rante le second may ......: 2 e. 5 s.

L'obit de Maistre Guilhaume Louvat (97) chanoine pour deux cents livres qu'il légua Jean Gisbert (98) marchant a present Monsieur Traversier (99) pour luy faict doutze livres dix souls de rante le 10e mars 4 e. 10 s

L'obit de Monsieur Domec (100) chantre pour doutze cents livres qu'il légua Maistre Pierre Delpech (101) et Jacques Astorg (102) pour quatre cents livres qu'ils tiennent font vingt et cinq livres rante le 25e mars 8 e. 20 s.

Les hoirs de Bertrand Dominicy (103) pour aultr'es quattre cents livres dudict obit font vingt et cinq livres le 17e febvrier 8e. 20s.

Les héritiers de Maistre Innocent Cayssac prebendier demeurant chargés des aultres quattre cents livres restantes et font suivant la transaction passée le 17e septembre 1644 avec noble Lebrun et personne ne paye la rante.. 8 e. 20 s.

L'obit de Monsieur Palach (104) chanoine pour trois cents livres qu'il légua Monsieur Loubaudie bourgeois faict dix huict livres quinze soûls le 22e iulhet 6 e. 15 s.

L'obit de maistre Bernard Bonnet escholier pour trois cents livres qu'il légua Henri Pons et Pons Bastis de la Bastide Fortonnière (105) font dix huict livres quinze soûls le 4» iuin 6 e. 15 s.

L'obit de maistre Gilibert Tustal (105) pour cent livres qu'il légua Jean Morgue advocat de Castelnau faict rante six livres cinq souls le second mars 2 e. 5 s.

L'obit de maistre Regourd (107) archidiacre pour trois cents livres qu'il légua Jean et Dorde Durands marchants font dix huict livres quinze souls 6 e 15 s.

L'obit de Monsieur Alemandy (108) archidiacre de Tornés

3

vérifié


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pour deux mille livres qu'il légua Monsieur de Galessie.(109) fait cetit vingt cinq livres de rante le 3e septembre. 41 e. 40 s.

L'obit de maistre François Ferrier (110) chanoine pour doutze cent livres qu'il légua Pierre Talhade et Gaissiol Léotard de Castelnau font pour quattre cents livres vingt et cinq livres rante le 20e iuin 8 e. 20 s.

Monsieur Benac (111) advocat pour les huict cents livres restantes faict cinquante livres de rante le iour de Sainct Thomas (112) 16e. 40s.

L'obit de feu Maffre de Cardalhac (113) chanoine pour troix cents livres perdues.

L'obit de maistre Galhard Raymondi pour six cents livres qu'il légua dame Louise de Cardalhac (114) dame de Terride faict rante trente sept livres dix souls le 25 décembre 12 e. 30 s.

L'obit de messire Estienne de Popian (115) évesque pour doutze cents livres qu'il légua le chapitre tient 25 e.

L'obit de maistre François Magni (]16) secrétaire dudict chapitre pour deux cents livres qu'il légua sur Bénac (117) advocat faict doutze livres dix souls 4 e. 10s.

L'obit de maistre Pierre Le Blanc (118) chantre pour seitze cents livres qu'il légua damoiselle Isabeau de la Veilhe vefve de maistre Jean Roaldès (119) advocat en tient douze cents livres et faict soixante quinze livres de rante le 6e iulhet.. 25 e.

Noble François de l'Olivié sieur de Ramps et Lasudries praticien tiennent les quattre cents livres restantes le 25e10bre » 8 e. 20 s.

L'obit de maistre Gilibert Massaut(120) grand archidiacre pour mille livres qu'il légua Messieurs du chapitre tiennent six cent livres qu'ils ont employé au payement de Laboval du Parvilhe somme comme apert aux comptes de 1650 f. 1651.... 22e. 30s.

Les quattre cents livres restantes sont tenues par Monsieur Roaldès théologual (121) et faitct rante vingt cinq livres le 21e may le tout estoit tenu par Danglas (122) 8e. 20s.

L'obit de Messire Anthoine de Luzech (123) Evesque pour

Vérifié


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deux mille livres qu'il légua et syndic et consuls de la Bastide Marnhac (124) en tiennent seitze cents livres et font rante cent livrés le 6e apvril 33 e. 20 s.

M™ Roaldès chanoine théologal en tient deux cents livres et faict rante le 21e may doutze livres dix souls... 4 e. 10s.

Madamoiselle de Parriel (125) advocat vefve en tient trente livres et faict rante une livre dix sept souls six deniers le tout cy devant tenu par Danglas et Vacquié...... 37 e. 6 d.

La dicte damoiselle tient cent trente livres de la consignation de Monsieur Aymard (126) marchand et faict rante huict livres deux souls six deniers le 13e iun. 2 e. 42s. 6 d.

Plus, tient cent quarante livres scavoire est cent vingt huict livres de la consignation faicte par Monsieur Guilhelmin et doutze livres que Messieurs du chapitre ont bailhée du leur pour faire trois cents livres que ladicte damoiselle tient en tout et faict rante pour cent quarante livres le dict iour 13e iun huict livres quinze sols. .... 2 e. 55 s.

Maistre Gabriel Planavernhe advocat pour cent soixante dix livres restantes de la fondation de Monsieur de. Luzech Evesque faict dix livres doutze souls six deniers le iour de Toutssaint.. , 3 e. 32 s. 6d.

L'obit de Monsieur Olive (127) chanoine pour troix cents livres qu'il légua Monsieur Olive (128) docteur régent faict dix huict livres quinze souls de rante le iour de Sainct Thomas 6 e. 15 s.

L'obit de Monsieur Bertrand vicomte de Bourniquel pour vingt quartes froment qu'il légua sont affermées a Pierre Benassy hoste de Montauban a vingt escus 20 e.

L'obit de maistre Anthoine Guerre (129) hebdomadier pour deux cents livres qu'il légua François Bolsaguet et Anthoine Delbosc marchant font doutze livres dix souls le 4° apvril 4 e. 10 s.

L'obit de Mr Jean Balaguier (130) Evesque pour deux mille livres qu'il légua maistre Hélie Planihol secrétaire en l'université et Olivier Delpern font rante pour sept cents livres quarante trois livres quinze souls 14 e. 35s.

Honeste femme Raymonde de Gisbert et Jean Durand (131) son fils pour cent cinquante livres de cette fondation

Vérifié


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font neuf livres sept souls de rante le 9e mars. 3 e. 7s. 6d.

Jean Gisbert marchant pour sept cents livres faict quarante et trois livres quinze souls a présent Mr Traversié(132) 14 e. 33 s.

Maistre Guilhaume Linon advocat en lient quattre cents livres et faict vingt et cinq livres de rante le premier apvril « 8 e. 20 s.

Monsieur de Galessie pour quatorze livres de ceste fon.- dalion faict dix sept souls six deniers.. 17s, 6 d.

Maistre Hélie Planihol pour cent cinquante livres faict neuf livres sept souls six deniers 3 e. 7 s. 6 d.

L'obit de maistre Anthoine Brisson (133) théologal pour trois cents livres qu'il légua Guinot Figeac arquebusier tient en la place de Rogier et Dellard qui estoint chargés de ladicte somme faict dix huict livres quinze souls le 12e may 6 e. 15 s.

L'obit de Monsieur Donadieu (134) chanoine pour six cents livres qu'il légua Mr Astorg conseilher esleu Jacques Astorg son frère et Guilhaume Vaissière font rante trente sept livres dix souls le 4e iun 12e. 30 s.

L'obit de Monsieur de Besins (135) gouverneur de Quercy pour six cents livres qu'il légua Jean Savary (134) hoste de la présent ville faict rante trente sept livres dix souls le 26e may 12 e. 30 s.

L'obit de Messire Anthoine d'Auriole (137) pour mille livres qu'il légua le seigneur de Sainct Circ en faict soixante deux livres dix souls de rante le 24e iun la moitié et l'aultre moytié le 25e décembre par les Consuls de Cremps (138) 20e. 50 s.

L'obit de maistre Anthoine Courtois (139) prebendier pour six cents livres qu'il légua le chapitre tient ladicte somme 12 e. 30 s.

L'obit de Monsieur Grenier (140) sieur de Comiac (141) pour deux cents livres qu'il légua Jean Lugol chirurgien de Rampous, Pierre Ricard font doutze livres dix souls 4 e. 10 s.

L'obit de Monsieur Oronce (142) chanoine pour deux cents givres qu'il légua Jacques Bolsaguet et Jean Lagrange couVérifié

couVérifié


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raieur font doutze livres dix souls le 29e mars— 4 e. 10 s.

L'obit de Messire François de Cardalhac (143) pour mille livres qu'il légua noble Jean de Giscard (144) seigneur de La Coste Grézels faict soixante deux livres dix souls le 29 septembre 20 e. 10 s.

L'obit de noble Jacques de Guiscar pour troix cents livres qu'il légua Jacques Vidal et Maistre Pierre Vidal (145) font dix huict livres quinze souls de rante le premier may 6 e. 15 s.

L'obit de Monsieur Gaudin (146) prébendier pour troix cents livres qu'il légua Dorde Larocque Delmas de Larocque faict dix huict livres quinze souls.. 6e. 15s.

L'obit de Maistre Louis de Monbrun (147) chanoine pour sept cents livres qu'il légua les hoirs de sire Bertrand Dominicy en tiennent cent cinquante livres et font rante neuf livres sept souls six deniers 3e. 7s. 6d.

François Planavernhe grefier et Dominique Poderous en tiennent cinq cent cinquante livres et font rante le vingt uniesme mars 1 e. 27 s. 6 d.

L'obit de noble Jean de Pugnet (148) seigneur de Peyrilhe (149) pour troix cents livres qu'il légua Innocent Cayssac prebendier et Pierre Cayssac bourgeois font dix huict livres quinze souls 6 e. 15 s.

L'obit de Monsieur Alemandi chanoine pour doutze cents livres qu'il légua Monsieur Cassan et Barre en tiennent sept cents cinquante livres et font rante le 1 de novembre quarante six livres dix sept souls six deniers. 15e. 37 s. 6d.

Me Durand tient deux cents livres le pied est perdu.

Jean Lamothe peinctre pour deux cents livres de reste de ceste fondation faict doutze livres dix souls le premier may 4 e. 10 s.

L'obit de maistre Gilibert de Cardalhiac (150) protonotaire (151) pour mille livres qu'il légua les consuls des Clausels (152) font cinquante livres de rante le 24e iuin et 25° décembre 16e. 40s.

L'obit de Maistre Pierre Bosc (153) hebd. pour cent livres qu'il légua Maistre Hélie Sers faict six livres cinq souls le cinquiesme iulhet 2 e. 5 s.

Vérifié


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L'obit de Maistre Anthoine Hébrard de Sainct Suplice (154) evesque pour quinze cents livres qu'il légua madame la duchesse d'Usech 155) faict rante quattre vingt treitze livres quinze souls le 24e iun 31 e. 15 s.

L'obit de Monsieur de Castelnau (156) pour doutze cents quattre vingt neuf escus de vingt et sept souls six deniers pièce revenant a mille sept cents septante deux livres sept souls six deniers les héritiers de Maistre Gabriel Planavernhe en tiennent quattre cents trente livres et font vingt et six livres sept souls six deniers de rante le iour de touts Saincts 8 e. 47 s. 6 d.

Monsieur Roaldês advocat pour cent trente sept livres cy devant tenue par Vinnac faict rante huict livres unze souls troix deniers le 8e septembre. 2 e. 51 s. 3d.

M' Despanel (157) tient dudict obit quarante une livres cinq soûls et faict cinquante un sou quattre deniers de rante 51 s. 4 d.

Mr Olive de Sainct Circ pour cent cinquante une livres de ceste fondation faict neuf livres neufs souls de rante. 3 e. 9s.

Mr Constans (158) advocat et Rey (159) tiennent cent cinquante livres et font neuf livres sept souls six deniers le iour de Sainct Thomas , 3e. 7s. 6d.

Mr Ligonhiac pour soixante huict livres quinze souls faict quattre livres cinq souls et un denier le premier apvril... le. 25s. ld.

Mr Delon (160) advocat pour quattre vingts sept livres faict cinq livres neuf souls quattre deniers de rante le iour de Sainct Thomas 1 e. 59 s. 4 d.

Maistre François Roaldès chanoine théologal et J. Molinier (161) pour troix cents trente six livres font vingt une livres de rante le dernier iulhet 7 e.

Mr Olive docteur régent pour quattre vingts deux livres deux souls faict cinq livres troix souls huict deniers 1 e. 43s. 8d.

Mr de Gàlessie pour soixante seitze livres dix souls faict quattre livres quinze souls de rante le 3r 7b,°.. 1 e. 35 s 7 d.

Mr Cayssac prébendier pour trente cinq livres de ceste fondation faict quarante et troix souls de rante 43 s.

Vérifié


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L'obit de Monsieur Tondut (162) chanoine pour troix cents livres qu'il légua Monsieur Duver (163) faict rante dix huict livres quinze souls 6 e. 15 s.

L'obit de Maistre Jacques Marty (164) épistolier pour deux

cents livres qu'il légua Monsieur Delpech (165) hebdomadier

hebdomadier damoiselle Claude de Tauran sa mère font treitze

livres dix souls six.deniers le 9e mars 4e. 22s. 6d.

L'obit de Monsieur Oronce chanoine pour huict cents soixantes livres qu'il légua Jean Sailhac prébendier et Jean Salhac marchant-frères font cinquante troix livres quinze soûls le 20 iulhet 17 e. 55s.

Aultre obit dudit sieur Oronce pour quattre cents livres qn'il légua Madamoiselle Dubrun vefve de Monsieur Lafage (166) advocat faict vingt et cinq livres de rante. 8 e. 20s.

L'obit de Monsieur Oronce chanoine pour cent livres qu'il légua pour l'augmentation de l'obit de feu Mr Oronce M» Colom recteur de Sainct Genies (167) faict six livres cinq souls le 4e may 2 e. 5 s.

L'obit de Mr Tauran (168) presfre pour quattre cents livres qu'il légua maistre Anthoine Bonal procureur d'office de Castelnau, Estienne Lartigue et Pierre Méric font rante vingt-cinq livres le 21e iun 8e. 20s.

L'obit de Maistres Fraisses (169) frères prébendiers pour quattre cents dix huict livres qu'ils-ont léguée Maistre Hélies hebdomadier faict dix huict livres quinze souls pour troix cents livres qu'il tient le 12e may 6e. 15s.

PAUL DE FONTENILLES. (A suivre).

Vérifié


ORDRE DE MALTE

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÈRE

(Suite)

LIMITES DE LA COMMANDERIE

L'emplacement des bornes maltaises étant déterminé, il convient de retracer les limites de la Commanderie. Or, l'étude que nous venons de faire, jointe à la connaissance des rentes payées par les divers tènements ou fiefs et que nous analyserons plus loin, va nous permettre de poursuivre notre tâche sans trop d'encombrés.

Examinons d'abord le territoire proprement dit de la baronnie de la Tronquière, soit celui sur lequel le Commandeur jouissait des droits seigneuriaux en usage et possédait la justice haute, moyenne et basse.

FIEF DE PRATOUCY

Nous commençons par le fief de Pratoucy, qui était détaché de l'ensemble du bénéfice, et formait comme une enclave dans les chatellenies de Souscèyrac et de La Bastide-du-Haut-Mont.

Portons-nous là où nous avons trouvé la 15e borne, existante encore mais mutilée.

Nous sommes au ruisseau de la Luzette. Remontons-en le cours sur la rive gauche en laissant à droite les grands bois des Gariffes. Nous rencontrons bientôt le chemin de Pratoucy à la Luzette et St-Saury. Reprenons le ruisseau. Il nous conduit au confluent de celui des Partilières, là où avait été dressée la 16e borne. Suivons ce dernier sur un parcours de 65 mètres environ. Ici, longeons les côtés est des parcelles 50 et 51, section B de Sénaillac, où est la ligne séparant cette commune de celle de La Bastide-du-Haut-Mont. Nous croisons le chemin de Sousceyrac à La Bastide, à l'endroit où s'élevait la 14e borne de Malte.


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Descendons le chemin de Sousceyrac jusqu'au carrefour qu'il forme avec celui de Pratoucy à la Luzette, et après avoir parcouru ce dernier sur une longueur de 670 mètres environ, prenons, à gauche, le nouveau chemin qui s'offre, conduisant soit aux coteaux de La Bastide, soit à Barrès.

A 82 mètres, le ruisseau de la Louyre est devant nos pas. Suivons en les bords en aval Nous verrons bientôt, à gauche, le village du Fabre, de la châtellenie de Sousceyrac, et celui de Pratoucy, à la Commanderie (1).

Quittons la Louyre lorsqu'elle se perd dans un autre ruisseau qui prend sa source dans les pacages situés entre Belcamp et le chemin de Pratoucy à la Luzette. Remontons le cours de ce dernier, laissant successivement, à gauche le moulin de Mencontié, le Périé, Prunet et Belcamp, et à droite la Carderie, le puy du Moulin et ensuite Pratoucy.

A 190 mètres en moyenne en amont du point où il traverse le chemin de Prunet à Sénaillac, le ruisseau sert de limite aux communes de Sénaillac et Sousceyrac. Parvenus vers sa source, prenons la ligne divisoire communale tracée au cadastre. Elle nous mène à la 13e borne, depuis longtemps enlevée, puis à l'étang du Vialou, d'où elle nous reconduit enfin à la 15e borne, qui a été notre point de départ.

Au cas où les indications qui précèdent présenteraient quelque obscurité, résumons-nous en quelques lignes.

La ligne pourtour du fief de Pratoucy se confondait, de la 15e à la 16e borne, avec le ruisseau de la Luzette ; de la 16e à la 14e avec la limite cadastrale des communes de Sénaillac et La Bastide. De cette pierre maltaise elle suivait le chemin de La Bastide à Sousceyrac jusqu'au carrefour du chemin de la Luzette à Pratoucy, qu'elle prenait vers Pratoucy pour le quitter à gauche, à la distance marquée plus haut. Elle se perdait ainsi sur le ruisseau de la Louyre dont le cours la portait à un confluent, à 190 mètres en amont du moulin

(1) Plus loin, aux pieds du puy du Moulin, on observe, baigné en partie par les eaux de la Louyre, un rocher de granit affleurant le sol, où sont creusées des cuvettes, sortes de cavités, inégales en profondeur, que les paysans attribuent à un esprit imaginaire nommé par eux le Drat.


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de Mencontié. De ce point elle remontait le ruisseau qui alimente l'étang de la Carderie, se confondait d'abord avec lui, puis avec la limite communale de Sousceyrac et Sénaillac jusqu'au ruisseau de la Luzette, où elle retrouvait la 15e borne.

Telles sont les limites de l'ancien fief de Pratoucy.

Ainsi, ce fief confinait, au nord, à la forêt do la Luzette, propriété particulière de la maison des Castelnau, qui étaient, avec le vicomte de Turenne (1), coseigneurs du château de Sousceyrac (2).

A l'est s'étendait le fief de las Vaysses, dont l'abbé de Maurs était décimateur ; au midi, celui du Fabre, et, à l'ouest, le fief de Belcamp, tous deux de la juridiction de Sousceyrac.

Le fief de Pratoucy payait annuellement au Commandeur la rente seigneuriale suivante : 4 setiers de seigle, 2 seliers4 cartons d'avoine, 8 sols de 15 deniers, 2 gelines, le tout portable au château de la Tronquière; en outre, il devait une journée d'homme pour faucher les prés appartenant en propre à la baronnie.

Cette redevance en grains et en argent équivalait, mesure actuelle, à 5 hectolitres 76 litres de seigle, 2 hectolitres 88 litres d'avoine, et 4 francs 94 c. en numéraire.

TERRITOIRE AGGLOMERE ET FIEFS LIMITROPHES DE LA COMMANDERIE

Ainsi que la plupart des bénéfices importants, le membre chef de la commanderie de La Tronquière comptait des fiefs nombreux.

Tout fief portait le nom soit du village, soit du tellement ou étendue de terres qu'il embrassait dans son périmètre ; comme aussi le fief pouvait se composer d'un ou plusieurs villages et de leurs dépendances environnantes. C'est ce qui explique les expressions dont nous nous servirons maintes fois plus loin, à la suite du nom de

(1) Delpon, Statistique du Lot.

(2) L'un des derniers châtelains de cette place féodale, M. CharlesMarie-Paul-André, duc de Luynes et de Chevreuse, qui avait conservé ces bois, même après la Révolution, les vendit le 8 juin 1825, à M. Géry de Laroussilhe, notaire à Gorses.


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chacun d'eux : villages et tènements, ou village et tènement, ou simplement encore tènement.

, Le territoire aggloméré de la commanderie comprenait :

Toute la paroisse de La Tronquière;

Toute la paroisse de Gorses, qui prenait alors dans ses limites, resserrées ensuite par la Révolution, l'ensemble de ses villages actuels, et en outre, la chapelle de Verdal, les hameaux de Malpuech, Estai et Corn, ceux de Peyrusse, Fonbonne et Béale Nègre, aujourd'hui dans la commune de Lentillac, canton de St-Céré. A cette énumération ajoutons les hameaux de Mialet et des Tillets, rattachés depuis à la commune de Montet-Bouxal ;

Toute la paroisse de Bouxal, c'est-à-dire Bouxal, Mas del Prat, La Cabane, La Vitarelle, Le Bruel, L'Hoste et La Vigairie ;

Le village de Pens, de la paroisse du Montet ;

Le tellement de Liais, dans la paroisse de St-Colombe;

Les villages et tènements de Brugairies, Labié, Ladomihe et Rabanel dans la paroisse de Prendeignes, autrefois nommée Prendemies.

Dans la paroisse de Lauresses : les villages de Bénech, Lavernhe haute, Perpigne, Labro, Lascroux, Lacamp, Las Costes, Montussac, Lasbories. Mazarguil, Messenguiral, Calméjane, le Bousquet et Mas del Puech, et peut-être Lalie; en outre les tènements désignés sous les noms de Castelrenac, Fonpeyre, Peyratel, Ste-Marie, les Séquarelles ou Séquaresses, et le Teyssedou. Quelques-uns de ces tènements comprenaient peut-être certains des villages désignés ci-dessus. La confusion est d'autant plus possible que plusieurs noms de ces tènements ont disparu ;

Enfin dans la paroisse de Sénaillac : La Gardelle, Le Bex, Cassagnouse et Las Teulières.

L'ensemble des paroisses et villages que nous venons d'énumérer formait es que nous appelons le territoire aggloméré de la Commanderie-baronnie de La Tronquière.

Le commandeur exerçait les droits seigneuriaux en usage dans toute leur étendue, sauf sur les villages ci-après (1) de la commune de Gorses : 1° Malpuech, Corn et Estais ; 2° Les Tillets, Poutiac et Groucezet.

(1 Voir les améliorissements de 1750.


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Les premiers relevaient, pour la justice seulement, de la vicomte de Turenne où ils étaient compris, les seconds du sieur de Naucaze.

Mais, en dehors de ces fiefs, le commandeur en possédait d'autres qui formaient enclave dans les seigneuries voisines.

C'est ainsi qu'il prélevait les rentes :

Du village du Bos, dans la paroisse de St-Cirgues;

De Lavernhe basse, dans celle de Lauresses, où l'abbé de Figeac, représenté par le curé de la paroisse, était gros décimateur.

Du Bouysset-le-Félichou, paroisse de Maurs ;

De Pratoucy, dans la paroisse de Sénaillac, enclavé dans les seigneuries de Sousceyrac et La Bastide-du-Haut-Mont.

Tous ces villages relevaient, même pour la justice, des juges ordinaires du commandeur.

Le commandeur jouissait aussi, mais des rentes seulement, des villages de Bray, Lacamdourcet, (1) Courbou, Marraufin, Aubiès, Lagarrigue, et le Cassan, paroisse de Lentillac. Ici la justice appartenait au vicomte de Turenne, à qui le commandeur devait hommage.

Enfin le membre chef s'enrichissait encore de rentes sur les paroisses de Castelnau-Bretenoux, Loubressac, Autoire, St-MichelLoubéjou, Gagnac, St-Laurent, Belmont, St-Jean-Lespinasse et Félines (villages de Féline et St-Martin-des-Bois).

Ceci établi, et pour compléter notre tâche, traçons les limites de la Commanderie proprement dite.

A cet effet, portons-nous à la lre borne maltaise, qui était placée à l'intersection du ruisseau de Tolerme et du chemin de La Tronquière à La Bastide-du-Haut-Mont. De là pénétrons dans le chemin de La Bastide à Lauresses et dirigeons-nous vers la 2° borne, c'està-dire au chef-lieu de cette dernière paroisse.

Jusqu'à Lauresses, ce chemin sert de limite à la commanderie. à condition toutefois d'ajouter au territoire ainsi déterminé, le village de Las Costes, placé à gauche du chemin.

Avant d'aller plus loin, disons que tout ce que nous avons laissé ou laisserons à notre droite jusqu'à notre retour à la première borne, formait la partie agglomérée du bénéfice de Malte, en sorte

(1) La paroisse de Lacamdourcet est de création postérieure à la Révolution


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que nous aurons toujours à gauche les fiefs des seigneurs voisins.

Arrivés à la 2e borne (bourg de Lauresses), allons vers la troisième en remontant quelque temps le chemin de Lauresses à La Tronquière et en ayant ensuite à gauche, par une déviation vers le sud, le Bousquet, Messenguiral et Calméjane, Lavayssette et Lapeyre.

Du hameau de la Croix de Malte (3e borne), marchons vers Les Tilletsque nous abandonnons à droite; rejoignons la ligne séparative communale de Gorses et du Montet, suivons-la pour passer ensuite, en nous portant, vers le midi, entre Mialet et Broussoles, puis entre Lavigairie et Arnal.

Ici nous rencontrons le vieux chemin de St-Médard à Sabadel. Entrons dans cette voie rurale, quittons-là bientôt de façon à laisser Pens à droite, retrouver le chemin de Maurs à Roucayroux, le suivre à son tour, nous redresser à gauche sur Sabadel et gagner la 4e borne, au midi de Sabadel.

De la 4e borne dirigeons-nous vers les 5e et 6e pierres maltaises. Pour cela ayons successivement, à droite, Cabridens, le Suc, le Bruel et Liais jusqu'à Roucayroux, et, à gauche, las Combes, Poutignac, Latreille, Mialaret, la Rentie et Ste-Frie, autrefois nommé Ste-Foy.

Du village de Roucayroux, qui, malgré l'emplacement donné à la 6° borne, est en dehors de la commanderie et relevait de l'abbesse de Leyme, prenons successivement la limite communale actuelle séparant Labathude et Montet-Bouxal où nous rencontrons la 7e borne, puis la ligne divisoire fie St-Médard et Montet-Bouxal, ensuite celle de St-Médard et Gorses. Nous arrivons ainsi d'abord à la 8e et bientôt à la 9e borne.

De cette dernière pierre marchons sur la limite communale de Gorses vers Terrou, remontons entre les deux communes de Terrou et Lentillac jusqu'au village de Corn que nous laisserons à droite, de même que la chapelle de Verdal.

De la chapelle descendons directement au ruisseau de Tolerme pour en remonter le cours jusqu'aux environs d'Estals que nous enfermons avec Peyrusse, Fonbonne et Béale Négre dans les dépendances de la Commanderie.

D'Estal portons-nous à l'extrémité des limites de Gorses, entre Malpuech et Estais et suivons-en les caprices. Elles nous amèneront


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non loin de Sénaillac, où nous prendrons le Bex à droite pour passer ensuite entre le Fabre et Cassagnouse, vers la 12e borne.

De là nous irons retrouver la 1re borne en suivant tour à tour la ligne qui sépare La Tronquière et La Bastide du Haut Mont, ensuite La Tronquière et Lauresses, et nous remonterons le cours du ruisseau de Tolerme jusqu'à son intersection avec le chemin de La Tronquière à La Bastide du Haut Mont, et qui a été notre point de départ.

Telles sont les limites du membre chef de la Commanderie.

Nous aurions pu apporter dans notre analyse une précision plus grande, indiquer les distances métriques, les chemins, sentiers ou ruisseaux rencontrés et marquer pas à pas notre route. Mais nous avons reculé devant cette tâche, qui présente plus de difficultés que d'avantages, et nous eût conduit trop loin.

DENOMBREMENT DES RENTES

Les archives de Toulouse ne renferment aucune pièce relative aux rentes à payer au Commandeur par les divers fiefs de son bénéfice. Nous avons vu que le document volumineux où nous pouvions les retrouver a été perdu.

Heureusement, un registre des Ordinaires de La Tronquière (1) renfermant les décisions rendues de 1741 à 1753, par les juges de la Commanderie, nous a permis de reconstituer en partie l'état des rentes incombant aux tenanciers des fiefs. Là, en effet, sont consignées les quantités exactes de grains, les sommes, etc., que les fermiers exigeaient des débiteurs retardataires. Or leurs réclamations étaient appuyées sur les copies authentiques de reconnaissances féodales.

Il est peut-être bon de rappeler ici, afin d'expliquer l'intervention de ces fermiers, que le Commandeur, au lieu de poursuivre en personne ou au moyen de son fondé de pouvoirs, le recouvrement des

(1) Communication due à l'obligeance de M. Lavernhe, notaire à StCirgues.


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redevances, aimait mieux, le plus souvent, s'en décharger sur autrui grâce à un traité à forfait passé pour une période d'années variable et qui lui garantissait un revenu déterminé.

Les fermiers se mettaient ainsi aux lieu et place du Seigneur. A son exemple, ils obligeaient au besoin l'un des tenanciers d'un fief, à leur choix, à payer les redevances de tous les autres, quitte à celui-ci d'avoir recours en justice contre ses co-débiteurs afin de rentrer en possession de ses avances.

Le dénombrement que nous allons placer sous les yeux du lecteur ne renferme, il est à peine besoin de le dire, que l'indication des rentes dues au Commandeur. En dehors de ces redevances, il existait encore un certain nombre d'impôts à la charge des habitants, tels que le rôle des tailles de la communauté dressé annuellement par les consuls, le rôle extraordinaire qui les grevait parfois hors mesure lorsque les troupes royales étaient envoyées parmi eux en quartier d'hiver, etc.

Un fait à remarquer c'est que les renies déterminées dans les reconnaissances sont restées les mêmes, depuis les temps les plus anciens de la féodalité jusqu'à la Révolution, ou du moins elles ne nous ont nullement paru, malgré quelques modifications de détails dans leurs renouvellements, s'aggraver dans une mesure quelconque ; en sorte que grâce à la dépréciation ascendante sinon des denrées, tout au moins du numéraire, les charges des tenanciers ont dû s'alléger d'une manière appréciable avec l'écoulement des siècles.

Enfin, pour permettre au lecteur qui désirerait se rendre compte des quantités actuelles auxquelles correspondent les anciennes mesures agraires consignées dans notre relevé, et comparer -la valeur de la monnaie d'autrefois à celle d'aujourd'hui, nous extrayons les données suivantes de la Métrologie française de M. Duc-Lachapelle.

Mesures des grains de Figeac

Le setier équivalait à 144 litres.

Le carton à..18

Le penne .à.. .4.. 50 c.l.

Le pennon à...l 12 c. l.

La pugnère (indéterminé).


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Mesures des grains de St-Céré

Lé setier équivalait à 80 litres 72 c. 1.

La carte : à 20 litres 18 c. 1.

La pugnère à 2 litres 88 c. 1.

Monnaie (1)

La livre valait 0 fr. 98 c. 77.

Le sol .04 c. 94.

Le denier 0 c. 41.

Poids de Figeac

La livre équivalait à 489 grammes 506 milligrammes.

L'once à 30 504

Le galion (indéterminé).

Exposons maintenant, par paroisses telles qu'elles existaient en 1789, le relevé des rentes dues par chaque fief au Commandeur.

PAROISSE DE LA TRONQUIÈRE

Les mesures employées dans toute l'étendue de cette paroisse étaient celles de Figeac.

Balaguié (tènement de) : un setier et six cartons de seigle, cinq setiers d'avoine, six sols de quinze deniers chacun et une geline.

Boudet (village et tènement de) : un setier et quatre cartons de seigle, cinq setiers et deux cartons d'avoine, cinq sols de quinze deniers, deux gelines et une manoeuvre à faucher.

Braconnac (tènement de) : deux setiers de seigle, un setier et six cartons d'avoine et six sols de quinze deniers.

Faradou (tènement de) : quatre cartons de seigle et quatre deniers.

(1) Il est inutile de faire observer que cette appréciation de la valeur de la monnaie n'est exacte qu'en tant qu'on l'applique aux derniers jours de la monarchie, soit à la veille de la Révolution.


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Ooutteredonde (village et tènement de) : quatre setiers de seigle, quatre setiers d'avoine, une livre de cire, deux gelines, une maoeuvre à faucher et dix sols de quinze deniers.

Le Fau et Suquet (village et tènement de) : quatre setiers de seigle, quatre setiers d'avoine, sept sols de quinze deniers, une livre de cire, deux gelines, une journée à faucher.

Lescure del Mas (tènement de) : deux setiers et quatre cartons de seigle, trois sols tournois valant chacun quinze deniers.

La Majorie (village et tènement de) : trois setiers de seigle, deux setiers et quatre cartons d'avoine, sept sols de quinze deniers, deux gelines et une demi-livre de cire.

Maniols (village et tènement de) : deux setiers six cartons de seigle, autant d'avoine, douze sols de quinze deniers et six deniers, une geline et une manoeuvre à faucher.

Le Méjas (village et tènement de) : trois setiers et deux cartons de seigle, deux setiers d'avoine, trois sols de quinze deniers et une geline par feu.

Le. Palier (tènement de) : quatre setiers de seigle, quatre cartons et une pugnêre d'avoine, six sols de quinze deniers, une livre de cire.

Prégalaye, près Tarenques (tènement du) : un setier d'avoine, un sol de quinze deniers, une manoeuvre.

Puechservier (village et tènement de) : un setier et six cartons de seigle, un setier et six cartons d'avoine, trois sols de quinze deniers et une geline.

Le Sirayol (village et tènement de) : neuf setiers de seigle, neuf setiers d'avoine, vingt-quatre sols de quinze deniers, une livre et demie de cire, six gelines et une journée à faucher.

Moulin de Tarinques : trois setiers et un carton de seigle, un carton d'avoine, deux gelines.

La Tronquière (village et tènement).

De tous les documents consultés par nous, aucun ne fait connaître la rente que payaient au commandeur les habitants du lieu même de La Tronquière. Il est probable que le fermier percevait en personne et sans difficultés les redevances individuelles. Du moins au courant des treize années dont nous avons pu examiner les décisions des Ordinaires, nul tenancier de l'endroit n'a été poursuivi soit à titre d'indivis, soit comme débiteur personnel.

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PAROISSE DE GORSES

Le village de Malpuech est le seul où la mesure de St-Céré fût adoptée. Partout ailleurs l'on appliquait celle de Figeac,

Ar mandiès (tènement de) : six cartons de seigle, six cartons d'avoine, deux sols de quinze deniers et trois deniers.

Le Bousquet (village et tènement de) : Un setier et six cartons de seigle, un setier et six cartons d'avoine, six sols de quinze deniers, deux gelines et une bouade.

Cahuac (voir Labrousse).

Campendut (village et tènement de) : huit setiers et deux cartons de seigle, huit setiers d'avoine, dix-sept sols de quinze deniers quatre deniers et une bouade.

Une partie de cette rente était attribuée à la fabrique de Gorses.

Canet (village et tènement de) : quatre setiers de seigle, quatre setiers d'avoine, quinze sols de quinze deniers, une geline par feu et une bouade.

Clicagnes (village et tènement de) : neuf setiers de seigle, neuf setiers d'avoine, vingt-cinq sols de quinze deniers, une livre de cire, quatre gelines et une bouade.

Combard (village et tènement de) : cinq setiers de seigle, cinq setiers d'avoine, dix sols de quinze deniers, deux gelines et une bouade.

Le fief de Combard comprenait : Combard, Lasbarengues et Mergouliac.

Corn (village et tènement de) : indéterminé. Fait maintenant partie de la paroisse de Lacamdourcet, commune de Lentillac. Relevait pour la justice de la vicomte de Turenne.

Coussilles (tènement de) : deux cartons de seigle, deux cartons d'avoine, six deniers et une bouade.

Estai (village et tènement de) : indéterminé. Est aujourd'hui rattaché à la commune de Lentillac, et relevait, pour la justice seulement, de la vicomte de Turenne.

Frèges (village et tènement de) : un carton et deux pugnères un quart de seigle, deux cartons d'avoine, dix-neuf sols de quinze deniers et un denier. ■

Le village de Frèges payait une rente plus élevée que celle que


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nous indiquons. L'énumération ci-dessus représente simplement la part d'un fort tenancier de ce fief.

Gorses. Les redevances du fief de Gorses étaient la propriété de l'oeuvre de l'église du lieu ainsi que les rentes des villages de Renac et du Touron. Faute de documents.il ne nous a pas été • possible d'en établir le chiffre.

Grousseset (village et tènement de) : rentes indéterminées. Ce village formait peut-être un fief avec l'un des tènements ou lieux habités voisins.

La fabrique de Gorses percevait une partie de sa redevancé.

Au sieur de Naucaze appartenait le droit de justice de Groussezet.

Labrousse et Cahuac (villages et tènements de) : cinq setiers cinq cartons et une pugnère de seigle, quatre setiers, deux cartons et deux pugnères d'avoine, huit sols de quinze deniers, une geline et deux bouades.

Lantuéjoul (village et tènement de) : cinq setiers de seigle, quatre setiers d'avoine, six livres et six deniers, deux gelines et une bouade.

Lasbruyères (village et tènement de) : indéterminé. La fabrique de Gorses possédait une part de cette rente.

Larode (tènement de) : voir Le Theil.

Lavergne (village et tènement de) : deux setiers de seigle, deux setiers un carton et deux pugnères d'avoine, cinq sols de quinze deniers, une geline, demi-livre de cire, et une bouade de trois livres.

Malpuech (village et tènement de) : trais setiers de seigle, six cartons d'avoine (mesure de Saint-Céré), une geline et cinq sols de quinze deniers. Dépend maintenant de la paroisse de Lacamdourcet ; relevait pour la justice de la vicomté de Turenne.

Mialet (village et tènement de) : deux setiers de seigle, quatre cartons d'avoine, cinq sols de quinze deniers et une geline.

La redevance de Mialet appartenait à l'église de Gorses.

Ce village n'est plus dans cette paroisse mais bien dans celle du Montet.

Les Pommiers (village et tènement de) : rentes indéterminées. La fabrique de Gorses jouissait en partie des redevances dues par ce fief.

Poutiac (village et tènement de) : rentes indéterminées.. Ce fief


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relevait, pour la justice, du sieur de Naucaze et non des ordinaires de la Tronquière.

Pressoires (village et tènement de) : deux setiers de seigle, quatre cartons d'avoine, cinq sols de quinze deniers et une geline.

Le Puech (village et tènement de) : cinq setiers et quatre cartons de seigle, cinq setiers et quatre cartons d'avoine, douze sols de quinze deniers, cinq gelines et une bouade de trois livres.

Puech la Vieille (tènement de) : un setier de seigle.

Renac (village et tènement de) : trois setiers de seigle, un setier d'avoine, six sols de quinze deniers, une geline. (La fabrique de Gorses prélevait cette rente.)

Salacroup (village et tènement de) : quatre setiers quatre cartons et deux pugnères de seigle, quatre setiers et quatre cartons d'avoine, onze sols, une bouade et deux gelines.

Le Sirey (tènement de) : trois cartons et deux pugnères trois quarts de seigle, autant d'avoine.

Les quantités ci-dessus ne représentent qu'une partie de la redevance due par le tènement du Sirey.

Le Theil et Larode (village et tènements de) : six setiers deux cartons deux pugnères et demie de seigle ; six setiers cinq cartons deux pugnères et demi d'avoine, neuf sols de quinze deniers, une geline et une bouade.

Une reconnaissance du 7 juillet 1743 modifia, ainsi qu'il suit, la rente prélevée sur ce fief : six setiers trois cartons deux pugnères et demie de seigle; six setiers cinq cartons deux pugnères et demi d'avoine, une geline, douze sols de quinze deniers et deux deniers.

L'église de Gorses jouissait d'une partie de cette rente.

Les Tillets (village et tènement de) : indéterminé. Ce village est aujourd'hui dans la commune de Montet-Bouxal. Les rentes en étaient payées au Commandeur qui n'exerçait pas sur ce fief le droit de justice.

Le Touron (village et tènement de) : vingt cartons de seigle, seize cartons d'avoine, cinq sols de quinze deniers, une geline et une bouade. (A la fabrique de l'église de Gorses).

Trémoulettes (tènement de) : deux cartons de seigle, un sol de quinze deniers, une geline.

Le Tronquet (village et tènement) : cinq cartons de seigle, cinq cartons d'avoine et six deniers.


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Verdal (chapelle de) : elle était autrefois dans la paroisse de Gorses. Actuellement elle se trouve dans celle de Lacamdourcet. Les revenus se composaient seulement des offrandes des fidèles, qui servaient à l'entretien de la chapelle.

Vespié et Lagardelle (villages et tènements de) : quatre setiers et cinq cartons de seigle, autant d'avoine, treize sols de quinze deniers, une livre de cire, une demi geline.

Vielcanet (village et tènement de) : cinq setiers, cinq cartons et une pugnère et demie de seigle ; cinq setiers un carton et une demipugnère d'avoine, douze sols de quinze deniers, trois gelines et demie et une bouade de trois livres.

PAROISSE DE BOUXAL

Il n'est resté aucune trace des redevances à la charge des habitants de cette paroisse, bien que le Commandeur exerçât sur eux le droit de justice haute, moyenne et basse et qu'il jouît de la directe.

PAROISSE DU MONTET

Pens (village et tènement de) : quatre setiers de seigle, trois setiers quatre cartons d'avoine, huit sols de quinze deniers, une geline.

Mesures adoptées : celles de Figeac.

PAROISSE DE SAINTE-COLOMBE

Liais (tènement de) : quatre setiers de seigle, deux setiers d'avoine, douze sols de quinze deniers, mesure de Figeac, une demi livre de cire et deux gelines.


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PAROISSE DE SAINT-CIRGUES

Le Bos (village et tènement de) : quatre setiers seigle, trois setiers deux cartons d'avoine, mesure de Figeac, quinze sols de quinze deniers et une geline.

PAROISSE DE SABABEL Mesures de Figeac

Cabridens (village et tènement de) : trois setiers quatre cartons de seigle, quatre cartons d'avoine, dix sols de quinze deniers, une demi livre et et quinze galions de cire.

La Gineste (tènement de) : deux setiers quatre cartons de seigle, un setier quatre cartons d'avoine, six sols de quinze deniers et trois deniers, une geline.

La Sudrie (tènement de) : un setier six cartons de seigle, autant d'avoine, trois gelines et cinq sols de quinze deniers.

PAROISSE DE PRENDEMIES (PRENDEIGNES) Mesures de Figeac

Brugayries (village et tènement de) : deux setiers, deux cartons de seigle, deux cartons d'avoine, six sols de quinze deniers, et quatre gelines.

Labié (tènement de) : dix cartons de seigle, autant d'avoine grosse ; trois sols de quinze deniers et neuf deniers, une geline par feu.

Ladomine (village et tènement de) : trois setiers de seigle, un setier quatre cartons d'avoine, un setier et deux cartons de froment, quatre sols de quinze deniers et six deniers, une geline.

Rabanel (tènement de) : trois cartons de froment, cinq setiers de seigle, cinq setiers d'avoine, douze sols de quinze deniers, deux poules (sic).


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PAROISSE DE LAURESSES Mesures de Figeac

Bènech (village et tènement de) : les redevances de ce village semblent se confondre avec celles de Lavernhe-Haute.

Galméjane (village et. tènement de) : huit setiers de seigle, cinq setiers quatre cartons d'avoine, seize sols de quinze deniers, une geline par feu et une manoeuvre.

Castelrenac (tènement de) : deux setiers de seigle, un setier, six cartons d'avoine, quatre sols de quinze deniers, unejournée à faucherFonpeyre

faucherFonpeyre et tènement de) : trois setiers seigle, autant d'avoine, soixante oeufs et une manoeuvre à faucher.

Lacam (village et tènement de) : quatre cartons un penne deux pennons de seigle ; quatre cartons un pennon d'avoine, dix sols de quinze deniers et trois gelines.

Lalie (village et tènement de) : douze cartons de seigle, un setier d'avoine et sols de quinze deniers (énumération incomplète).

Nous pensons, mais sans pouvoir l'affirmer, que le fief de Lalie dépendait de la Commanderie. Notre doute provient d'une difficulté à lire le manuscrit où cette rente figure.

Las Costes (village et tènement de) : deux setiers quatre cartons de seigle, deux cartons d'avoine, six sols de quinze deniers, cinq gelines et deux manoeuvres.

Lascroux (village et tènement de) : deux cartons unepugnèrede seigle, autant d'avoine.

Cette quantité ne représente qu'une part de la rente. .

Lauresses (bourg de) : les rentes perçues sur les. habitants de Lauresses étaient la propriété du curé, lequel relevait de l'abbé de Figeac, gros décimateur dans la paroisse.

Lavernhe-Haute (village et tènement de) : cinq setiers de seigle, autant d'avoine, dix-sept sols de quinze deniers, une geline par feuLavemhe-Basse

feuLavemhe-Basse et tènement de) : quatre setiers de seigle, trois gelines, six sols caorsens/

Perpigne (village et tènement de) : paraît se confondre avec Lavernhe-Haute.

A suivre. F. DE LAROUSSILHE.


LES ÉVÈQUES DE CAHORS

ET LE DROIT D'ANNATES

Un des premiers soins de Raymond de Cornil (1), évêque de Cahors (1280-1293), fut de travailler à réparer sa cathédrale qui tombait en ruines. Avec l'assentiment unanime du chapitre de Cahors et des principaux du clergé de son diocèse, le prélat ordonna que, la première année, il serait prélevé la moitié des revenus des églises qui viendraient à vaquer, dans toute l'étendue du diocèse, pour contribuer à la dite restauration. Voici, d'après Lacroix, les termes de cette ordonnance :

« Raymond, etc., La sainteté, Seigneur, convient à votre maison ; il convient que le lieu, où le Dieu de paix a établi sa demeure, soit entouré de respect, de paix et de sécurité; aussi les lois, qu'un mouvement divin a inspiré aux princes d'établir, ont-elles enrichi de certains privilèges les temples vénérables, où, ceux qui craignent Dieu, ont coutume d'aller implorer le pardon de leurs péchés, ainsi que la fabrique de ces mêmes temples. Par ces considérations, nous estimons équitable et juste que notre église de Cahors dédiée aux glorieux Saint-Etienne premier martyr, qui, au su de tous, a un si grand besoin des aumônes des fidèles pour consolider, conserver, restaurer et compléter l'édifice, perçoive un subside nécessaire sur les biens des églises qui dépendent d'elle. En conséquence, du consentement des archiprêtres de la vénérable église susdite et des chapelains du diocèse de Cahors, nous statuons et ordonnons que la moitié des fruits, revenus, casuels et produits quelconques de toutes les église soumises à nous ou à notre chapitre, qui, pour quelque cause que ce soit, viendront à vaquer, soit, la première année de la vacance, intégralement et librement consacrée à l'oeuvre ou à la fabrique de la dite église autant de

(1) Il est nommé de Corneilhan, dans un mémoire que nous avons sous les yeux.


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temps qu'il nous plaira, ou jusqu'à ce que nous en ayons autrement ordonné.

« En foi de quoi nous avons fait apposer ici notre sceau et celui de notre chapitre. »

« Et. nous, membres du chapitre de Cahors, pour corroborer encore le présent acte, nous consentons à ce qui vient d'être dit, et nous avons fait attacher notre sceau aux présentes.

« Donné à Cahors, en synode, le vendredi après la Pentecôte, l'an du seigneur 1285. » (1)

Voilà l'origine d'un droit qui, dans la suite, a été vivement discuté. Grâce à l'obligeance de M. le curé de Tissac (Tarn-et-Garonne), nous avons un mémoire qui relate l'historique de ce droit, et donne, en particulier, sur ce sujet, des lettres patentes du roi, en date de juillet 1681. Nous allons réunir ces différentes pièces et donner ainsi, par à peu près, la physionomie générale du droit sus énoncé, depuis 1285 jusqu'en 1768, époque où survint un différend entre le prieur de Tissac et le vénérable chapitre de Cahors.

Raymond I de Cornil avait établi, en 1285, le droit d'annate, pour contribuer aux réparations et restaurations de la Cathédrale de Cahors qui tombait en ruines.

En 1308, le jeudi avant la fête de la chaire de Saint-Pierre, Raymond II Panchelli ordonna à son tour la levée de l'annate pour élever en l'honneur de Saint Ambroise une petite chapelle (2),monument de reconnaissance pour son saint prédécesseur, et pour agrandir cette tour voûtée, qui domine aujourd'hui le palais épiscopal (3).

« Nous voulons, ordonnons et statuons, dit Raymond, que le chapitre reçoive la moitié des fruits des églises vacantes et de celles qui le deviendront dans la cité et le diocèse de Cahors, dans l'année où elles vaqueront à l'avenir par la retraite où le décès des recteurs et chapelains ou vicaires perpétuels des dites églises. Ils seront perçus par des chanoines élus annuellement par nous et par notre chapitre

« Avant tout, il sera bâti, au moyen des fruits et biens

(1) Lacroix, trad. d'Ayma, t. 1 p. 409.

(2) Le mémoire porte : pour réparer la chapelle de Saint-Ambroise élevée sur le Lot, et pour achever la voûte du palais épiscopal.

(3) Lacroix trad. d'Ayma t. 1 p. 470.


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ci-dessus, en l'honneur de Dieu et du bienheureux Ambroise, notre patron, autrefois évêque de Cahors, un oratoire convenable et décent dans le lieu, l'antre ou la grotte, où, non loin du pont vieux de Cahors, sur les rives du Lot, le saint mena, dit-on, pendant longtemps, une vie solitaire et volontairement pénitente..... Item,

des fruits susdits nous ordonnons que, avec ce qui restera des

dits fruits, on répare les ruines actuelles et à venir de notre église

cathédrale, du chapitre et du cloître Item, de ces mêmes fruits

on fera et l'on surlèvera une troisième voûte ou partie dans la

tour et sur la tour, qui fait face à la cour épiscopale et à notre

chapelle »

Le mémoire constate que le droit d'annate a été prélevé « suivant le compte de la recepte de Caors », en 1304, 1305, depuis 1308 jusqu'en 1311, en 1314, 1321, 1328. Il cite un contrat d'arrentement de ce droit sur un bénéfice de'l'année 1329, et sur un autre de l'année 1332. Un curé du diocèse consentit, en faveur de la fabrique de l'église cathédrale, une obligation « du reste du dit droit » en la même année • 1332. Ce même droit fut encore arrenté en 1340 et 1345. En 1350, il y eut, à ce sujet, une sentence rendue par l'official de Cahors.

A cette même date 1350, Bertrand de Cardalhac, alors évêque de Cahors, rendit une ordonnance, qui interprêtait le droit accordé depuis longtemps par ses prédécesseurs pour les besoins de la fabrique. Il demanda préalablement l'avis du chapitre, et il l'approuva en ce sens que la loi comprenait seulement ceux qui succéderaient à des bénéficiers décédés, et non ceux qui possédaient saintement et légitimement ces bénéfices régulièrement acquis par permuta'ion ou à tout autre titre équivalant. L'énergique prélat statua très nettement que les administrateurs religieux n'auraient aucun droit sur de tels bénéficiers, ni sur leurs familiers et serviteurs également exemptés (1). Vient encore un arrentement du droit d'annate de l'année 1376. Dès le début de l'administration d'Antoine de Luzech, évêque de Cahors (1493-1509), le souverain Pontife Alexandre VI autorise de nouveau la perception des taxes que les prédécesseurs de cet évêque avaient plus d'une fois accordées pour restaurer l'église

(I) Lacroix, trad. d'Ayma, t. II p. 134 et 135.


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cathédrale, en réparer les ruines et en prévenir de nouvelles. Mais de sages précautions furent prises pour que par négligence ou par fraude ces secours prélevés sur les produits fixes des bénéfices ne fussent pas détournés de leur destination, comme il arrive par l'extrême licence et l'impunité des collecteurs (1). La bulle du pape, en date du 22 juin (10 des calendes de juillet) 1493, fut fulminée, le 3 mai 1507, avec les formalités ordinaires, par l'official de Cahors, en qualité de commissaire apostolique.

Le mémoire relate ensuite l'état des quittances du susdit droit faites par le receveur du chapitre de 1521 à 1527, de 1531 à 1549, de 1581 à 1595 et en 1626.

Une transaction passée, le 10 octobre 1641, entre le bienheureux Alain de Solminihac, évêque de Cahors, et son chapitre porte qu'il reste convenu entre eux qu'on continuera la levée du droit d'annate.

Un arrêt de la cour, en date du 20 décembre 1650, rendu à la requête de plusieurs bénéficiers contradictoirement avec le chapitre, celui-ci « fut renvoyé en jugement pour playder l'apel comme d'abus, cependant avec inhibitions, de continuer l'exaction, à peine de 1,000 livres d'amende ». Cet arrêt fut signifié au chapitre, qui cessa de percevoir. Il y eut encore, sur ce point, un arrêt du conseil du 23 décembre 1675. Mais, en 1681, le chapitre exposa au roi l'établissement du droit d'annate, avec les ordonnances et bulle à l'appui, et en obtint, au mois de juillet de la même année, les lettres patentes autorisant les ordonnances susdites et maintenant le chapitre de Cahors « dans le droit de percevoir la moytié des fruits et revenus des cures du diocèse de Caors, vacantes par mort ou autrement, durant .la première année de la vacance d'icelles, pour en jouir par les chanoines et chapitre, ainsi qu'ils en ont bien et duement joui et usé, en jouissent et usent à présent, pourvu que le dit droit n'ait pas été révoqué, et, en outre, à condition que la portion, qui restera aux bénéficiers, puisse suffire pour les entretiens et charges, ce qui sera réglé par les sieurs évêques de Caors, et leurs successeurs sauf notre droit et d'autruy en tout ».

Voici d'ailleurs ces lettres patentes du roi Louis XIV :

(1) Lacroix, trad. d'Ayma t. II p. 338.


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« Louis, par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut. Nos chers et bien aimés les chanoines et chapitre de l'église cathédrale de Caors nous ont fait remontrer que, l'année 1285, Raimond, lors évêque de Cahors, ayant considéré qu'il n'avait aucun fonds pour l'entretien et réparation de l'église cathédrale, que néammoins il était de la dignité des églises de cette qualité, aussi bien que de l'honneur du service divin, qu'elles fussent bien entretenues, et que pour cest effet les églises inférieures seraient obligées d'y contribuer, quand il ne se trouverait point d'autre fonds, il ordonna, du consentement de son chapitre et des principaux du clergé de son diocèze, que la moitié du revenu de la première année de la vacance des églises soumises à l'évêque ou au chapitre, de quelque manière qu'elles eussent vaqué, serait appliqué à l'oeuvre et fabrique de la cathédrale jusques à ce qu'il en eût ordonné autrement. Cette ordonnance fut trouvée si juste par un autre Raymond, évêque de Caors, et qui tenoit le siège épiscopal en 1308, qu'il en fit une semblable et même expliquant celle de son prédécesseur; il comprit dans la contribution toutes les églises de la ville et diocèse de Cahors, pourvu qu'il restât à ceux, qui les desserviraient, un fonds suffisant pour leur subsistance, et il destina les deniers qui proviendraient aux réparations, qui étoient alors, ou qui seraient à faire à l'avenir tant dans l'église que dans le chapitre et le cloître. Son successeur appelé, Bertrand, suivit son exemple, et fit pareille ordonnance en 1328, ce qui fut approuvé par Philippe le Bel, qui régnoit environ le même temps, car ayant eu induit pour percevoir pendant neuf années les revenus des bénéfices vacants dans le diocèse de Caors, il n'a reçu que la moitié, et laissa l'autre à l'égliee cathédrale, ainsi qu'il est prouvé par les comptes, qui en furent tenus en ce temps là. L'église de Caors a continué de jouir sans interruption d'une contribution si juste et si nécessaire, et ceux qu'elle a proposés pour en faire le recouvrement en ont rendu décompte depuis plus de trois siècles, qui justifie cette vérité; et se trouve même que ce droit lui a été confirmé par une bulle du pape Alexandre VI, de l'année 1493, laquelle a été fulminée avec les formalités ordinaires par l'official de Caors, en qualité de commissaire apostolique, le 3° may 1507. Comme c'est par ce moyen que l'église de Caors s'est maintenue dans la splendeur qui convient à la dignité des églises cathédrales,


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il est important qu'un ordre si bien établi soit maintenu. Les dits chanoines et chapitre ont cru que, pour l'autoriser encore davantage, ils dévoient avoir recours à nous, comme étant les protecteurs de toutes les églises de notre royaume, et particulièrement des cathédrales, et ils nous ont fait très humblement supplier de leur vouloir accorder nos lettres sur ce nécessaires. A ces causes, et mettant en considération la très humble prière qui nous en a encore été faite par notre très cher et féal conseiller le Sr Le Jay, a présent évêque de Caors, après avoir fait voir à notre conseil les ordonnances, bulles, comptes et autres pièces mentionnées cyattachées sous scel de notre chancellerie, nous avons de notre grâce spéciale, pleine puissance et authorité royale, authorisé, confirmé, et par ces présentes siniées de notre main, authorisons et confirmons les dites ordonnances et conformément à icelles authorisé et maintenu lesdits chanoines et chapitre de l'église cathédrale de Caors dans le droit de percevoir la moitié des fruits et revenus des cures du dit diocèse de Caors, vacantes par mort ou autrement durant la première année de la vacance d'icelles pour en jouir par les dits chanoines et chapitre tout ainsi qu'ils en ont bien et duement joui et uzé, en jouissent et usent encore à présent, pourvu que le dit droit n'ait pas été révoqué, et, en outre, à condition que la portion qui restera aux bénéficiers puisse suffire pour les entretiens et charges, ce qui sera réglé par les sieurs évêques de Caors et leurs successeurs, à condition que les dits fruits et revenus, qui seront ainsi perçus par le dit chapitre, ne pourront être employés à autre usage que pour réparations, embellissemens et ornemens qu'il conviendra faire à la dite église cathédrale, suivant l'avis des dits sieurs évêques de Caors et leurs successeurs présents et à venir ; et seront les contes tant de la levées des deniers que de l'emploi d'iceux rendus par devant eux, de trois en trois ans, par le chapitre ou ceux qui seraient par lui préposés au recouvrement des dits droits. Si donnons en mandement à nos amés et féaux le lieutenant, nos cours de parlement de Toulouse et Guyenne que les présentes nos lettres de confirmation ils ayent à faire registrer, et de leur contenu jouir et user et les dits exempts et leurs successeurs, plainement, paisiblement et perpétuellement, cessant et faisant cesser tous troubles et empêchemens à ce contraires, sauf notre droit et l'autrui en tout. Car tel est notre plaisir; et affin que


ce soit chose ferme, stable à toujours', nous avons fait mettre notre scel à ces présentes. Donné à Versailles, au mois de juillet, l'an de grâce 1681 et de notre règne le 39e signé : Louis ; et sur le reply, parle roy, PHILIPPEAUX, scellé du grand sceau de cire verte avec de lacs de soye verte et rouge. »

Ces lettres patentes furent enregistrées par le parlement de Toulouse, le 11 septembre de la même année, dans toute leur forme et teneur, mais avec cette restriction « sauf l'opposition d'un tiers».

Le 12 décembre 1694, continue le mémoire, Mes Parizot et Dautheserré furent consultés par les curés. Conformément à leur avis il fut rendu arrêt d'après lequel toutes les ordonnances, sur lesquelles le chapitre se fondait, furent déclarées abusives, et les curés relaxés définitivement de la demande de ce droit. Cet arrêt fut signifié à M. Roualdès, alors syndic du dit chapitre.

Un arrêt du 2 juin 1703 condamna MMrs de Larnaudie, d'Escayrac et Constans, qui avaient fait oppositiou au droit d'annate, à payer au syndic du chapitre la légitime valeur de la moitié des fruits de la première année de la vacance de leurs bénéfices, à la condition toutefois que la portion, qui leur restera, puisse suffire pour leur portion congrue et pour les charges des bénéfices.

La cure de Tissac vint à vacquer en 1717, par la mort du titulaire, M. Gisbert. M. Couture, qui lui succéda, et MM. Pons et de Bonal, qui vinrent après, ne furent point inquiétés au sujet du droit d'annate. C'est ce qu'affirme du moins le mémoire dressé en 1768 pour M° J.-P. Monmayou, pourvu depuis peu du prieuré-cure de Tissac. et c'est aussi sur ce fait que s'appuie le nouveau titulaire pour demander les titres justificatifs en vertu desquels le droit d'annate lui était réclamé. Ces titres nous venons de les reproduire. Disons, en terminant, qu'il s'ensuivit un procès. Le syndic du chapitre, M. Guillaume de Belvèze fut autorisé à poursuivre sa demande, et M. le curé de Saint-Aureuil fut délégué pour présider le partage des grains, aussitôt qu'on eût payé sa pension à M. de Corneilhan, seigneur de Mondenard. De plus, la récolte n'ayant été abondante cette année-là, et par contre le nombre des pauvres étant très considérable, le curé se vit adjuger une bonne part de ce qui, en temps ordinaire, serait allé aux « réparations, embellissemens et . ornemens de l'église cathédrale de Caors. »

Cazillac, 16 février 1893. B. TAILLEFER.


CANTIQUES POPULAIRES

EN DIALECTE DU QUERCY Recueillis par M. l'abbé J. GARY

VI

Bendro lou jour fourmidable Oquel jour espoubentable, Lou gron, lou dorré des jours, Quon, son poude s'en défendre, Lou mounde réduit en cendre Sero fenit per toujours.

0 gron. jour, jour de coulèro, Jour de plours et de misera, Mêmo pel Tome inoucen ! Olas! pel l'orne coupable, Que sero doun esfrouyable Oquel jour del jujomen.

Nou règno ol mounde plus d'ordre : Tout poret dins lou desordre Tout es dins la counfusiou Un flot subit que s'olumo Sosis tout, brullo, counsumo, E tout es en coumbustiou

Os quatre couets de lo terro, Uno troumpeto de guerro Sono, crido ourriblomen : Morts, ranimas bostro cendre, Lebas-bous, benès entendre Bostré dorré jujomen.


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Tout ôubeis sons escuso, E lo noturo counfuso Bei. pertout morcha les morts. 01 liot morcat tout s'otroupo E los amos bénou 'n troupo Reunidos o lours corps.

Olas ! que sero troublado, Moun Diou, que sero olormado L'amo qu'ôuro biscut mal, Quon beiro soun juge en l'aire, Tout brilhen coumo'n esclaire, Mountat su soun tribunal !

01 moumen qu'o pres so plaço, Tout fremis o lo menaço D'oquel Diou tout en furour, Dount lo sebèro justiço Punis lo mendro moliço Din lo pu grondo rigour.

Lou libre de lo councienço Es duber o lo presenço De l'uniber ossemblat. Los occious los pus cochados, Los pus secrétos pensados, Tout se trobo oqui morcat.

Déjà, sons àutro denounço, Lo sentenço se prounounço E pes missons ê pes bous. Pes bous qu'elo es counsoulento ! Mes, olas ! qu'es ocoblento Per toutses les pecodous !

Moun pèro bous o côusidos, Benês, amos benesidos, Pendre pousessiou del cél ; Bàutros de iou rejetados


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Onas, onas, reproubados, Onas ol flot éternel.

O quai orrèt esfrouyable ! Que forai iou, misérable, Quon l'entendrai prounouhça ? Se los amos que sou puros O peno serôû seguros Qu'ôurai iou de que trombla !

Moun diou, poudés o touto ouro Solba'n pecodou que plouro Soun pecat : perdou, perdou! Implori bostro ossistenço, Solbas-me, Diou de clemenço, Iou sôui oquel pecodou! '

Bostro bountat pietodouso Per moun amo malirouso

0 ton fat e ton potit ! Boudrias-bous de ton de penos E del son de bostros benos Per jomai perdre lou fruit ?

Nou, per qu'obés per moun amo Souffer uno mor infamo, Nou me boudres pas donna, Mes puléu, Diou tout oimable, Per ton que siasqui coupable Boudres plo me perdouna.

Que lo pietat bous opaise. Que bostro furour se taise

01 gron jour del jujomen ! Quon pourtores mo sentenço, Qu'ojes déjà moun ôufenso Perdounado enfièromen.

En otënden oquelo ouro,

Moun corp tremblo, moun èl plouro,


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Soui din lo cousternociou ; Ogojas un misérable, Bous que ses to coritable, Ojas de iou coumpossiou.

Bous qu'obès de Motoleno Toplo roumput lo codeno E solbat lou boun loirou, O Jésus, moun esperenço, Usas, usas d'indulgenço Ember un gron pecodou

Es bertat, nou soui pas digne Que me dounes cat de signe De fobour ni d'omistat, Mes bous domandi per gracio, Moun sôubur, que bostro facio Me regarde ombe bountat.

Quon los amos reproubados Toumborôu precipitados Dins un ifer éternel, Que moun amo pus urouso S'embole touto jouyouso Ombe lus sents din lou cèl.

VII

0 l'ifer, o l'ifer o plo tort qu n'y penso. Juinesso o que pensas ? Fosés lèu penitenço. Cal n'obe cat de sens, ou cal un cur de fer Per se libra 'l pecat quond on crei o l'ifer.

Benés, juine insensat e bous juino insensado, Benés beire en ifer lo juinesso donnado, Que les missons plozes e les jots criminéls Où plounjat son retour din de flots eternéls.


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Ogotsas doun oqui lours supplices extrêmes; Oùzés din Iour furour, lours crits et lours blasfèmes. Que bési-iou, gron Diou? Ah ! fremissi d'ourrour, Ço que besi 'n ifer me romplis de terrour.

Oqui besi o miliés de gorçous et de filhos ; Oqui besi de moûts, de milhouns de fomilhos Dins uno mar de flot toutsés ensebelits, Que romplissou l'ifer e de plours et de crits.

Olas ! qu'es debengut lou ten de moun juine âge, Sodis lou que bibio din lou libertinage ! Qu'es debengut, olas ! oquel to poulit ten Oun nou besio que jots, rires e passo-ten !

O fols omusoinens, bèno e folo allegresso, Qu'ai aro des plozes qu'obio din mo juinesso? Un cruel soubehi ocos tout ço que n'ai E ço de pus cruel qu'en ifer souffrirai.

Ah ! désirs criminels, ah ! môuditos pensados, Môuditos libertats qu'ai presos e dounados ! Din de plozes impurs per m'estre entretengut, Din de brosiés ordens aro soui reboundut.

Iou n'entendi que crits, qu'urlomens esfrouyables, Que grinçomens de dens, que renées execrables ; Tout l'ifer countro iou bournis d'imprecocious, Tout m'ocablo de mais e de malediccious.

Nou besi que dragouns, que fantomes ourribles, Que demouns en furour enquèro pus terribles : Esfrouyables objets qu'ai toujours o mous éls Per obe trop lonçat de regars criminéls.

Tout pénétrât de flot brulli coumo 'no souco, Lou flot me sor pes éls, pel nas e pel lo bouco, Din mos benos lou flot coulo, bo coumo 'n riou, Brullo l'amo e lou corp e m'embrazo tout biou.


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0 lou cruel turmen, o l'ourriblo tourturo ; Que môudit sio lou corp e l'amo que l'enduro ! Ah misérable corp, toujour tu brulloras E jomai din lou flot nou te counsumoras.

Jomai, ocos doun fat, jomai plus d'esperenço, Iou nou beirai jomai lo fi de mo soufrenço, Iou serai per jomai dins oqueste turmen. Ah que pagui plo car les plozes d'un moumen !

Tout es perdut per iou, iou soui desesperado, Sodis en mémo ten lo filho reproubado ; Ocos fat per toujour, moun sor es orrestat, Moun portage es l'ifer per uno éternitat.

L'ifer, olas ! l'ifer ! couci me soui perdudo? Oco sou mous porens qu'oici m'ôu reboundudo, Oppe, môudits porens, en floten mo possiou, Ses càuso, bàutres soûls, de mo reproubociou.

Ah ! paire malirous, ah ! malirouso maire ! Quon jomai bous ai bits, quon jomai ai bit l'aire ! Oppe, debias pulêu m'estoufa din lou se Que me doissa donna per un pichou ploze.

Mes, moudito que soui, perque me soui fochado Quon touto libertat nou m'èro pas dounado? Perque de lours couhsels nou fosio cat d'estat ? Perque boulio toujour segre mo boulountat ?

To souben m'obiôu dit : siasques doun retengudo, Fugis los coumpognos, aimo lo soulitudo. Mes obiôu bel porla, bel crida per moun be, Iou morchabi toujour e n'escoutabi re.

Iou n'obio din l'esprit que lou libertinage, Que dansos, passo-ten, jots, rires, bodinage. Môudit sio lou ploze que to car m'o coustat, Môudito iou cen cots quon jomai l'ai goustat.


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0 que me coustas car, plozes d'uno bilhado, Embrossados, boizats, regars d'uno possado ! Que bous ai plo croumpats, bouquets del mes de mai, Perqu'oici me fosés brulla per un jomai.

Ah! cruel soubeni de mo folo juinesso,

Que moun rire possat me càuso de tristesso !

Olas ! que de regrets, que de cruels remors

Me càuso lou boun ten qu'ai dounat o moun corps !

O rajo, o desespouèr, o coumble de misera ! Toujour Teternitat s'offro o iou tout entièro. Couci ? per un ploze que to pàu o durat, Que me calgue brulla touto uno eternitat?

Brulli, lou ploun foundut coulo dedin mous osses, Un dragoun infernal me manjo o belses trosses, Un ourrible gropal estocat o moun corp Me rounjo net e jour e jomai nou demor.

Ah ! filhos que bibés, coumo iou din lou bice, Prenés exemple o iou, ogochas moun supplice. Olas ! se poudio iou tourna bioure oulan ses, Qu'usorio be milhour del ten que nou fosés !

Din lou ten que risés, oici mai d'uno plouro ; Mes espéras un pàu, doissas beni bostro ouro, Oital din qualques jours bous tobe plourores, Oital, belèu démo, bous tobe brullores.


CONCOURS

LITTÉRAIRE, SCIENTIFIQUE ET ARTISTIQUE

PROGRAMME DU CONCOURS

Article 1er. — Un Concours public est ouvert par la Société des Etudes du Lot, pour l'année 1894.

Art. 2. — Tous les travaux présenté?, au Concours devront, à peine d'exclusion, intéresser le Quercy.

Art. 3. — Des médailles d'or ou de vermeil seront décernées, selon l'importance des ouvrages :

1° A un travail historique ; 2° A une monographie (1) ;

3° A une biographie (2).

4° A un travail scientifique ou à l'histoire d'une industrie du département du Lot;

5° A des collections de notes historiques, d'inscriptions, de chants populaires, de légendes, etc.;

6» A un travail artistique (peinture, sculpture, dessin, photographie, musique, etc.;

7° A une oeuvre littéraire (poésie ou prose), en français ;

8° A une oeuvre littéraire (poésie ou prose), en idiôme quercynois.

(l Les monographies devront se rapporter à une région, à une commune, à un établissement ou à un monument du Quercy.

Les monographies communales devront comprendre :

a La description de la commune (orographie, hydrographie, géologie, statistique, etc.;

b L'histoire de la commune, en indiquant les pièces à l'appui;

c Une étude sur les monuments qu'on y rencontre;

d Les légendes, les dictons, les usages locaux.

(2] Les études biographiques et historiques devront concerner un personnage du Quercy ou des faits antérieurs à 1789.


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Art. 4. — Des médailles d'argent ou de bronze pourront en outre être accordées comme second et troisième prix.

Art. 5. — Les travaux présentés devront être inédits.

Art. 6. — Les manuscrits ne seront pas rendus.

Art. 7. — Tous les ouvrages destinés au Concours devront être adressés franco, avant le 1er mars 1894, soit au Président semestriel, soit au Secrétaire général de la Société.

Ils ne devront porter aucun nom, mais seulement une devise qui sera répétée dans un billet cacheté, contenant le nom et l'adresse de l'auteur.

Art. 8. — Le jury chargé d'apprécier les travaux sera composé en majorité de personnes étrangères à la Société.

Art. 9. — Les enveloppes contenant l'adresse des auteurs des ouvrages qui auront obtenu une médaille ou une mention honorable, seront ouvertes immédiatement après la décision du jury; les autres seront détruites.

Art. 10. — Seront rejetés du Concours :

Les ouvrages qui attaqueraient la religion ou le gouvernement ;

Ceux qui traiteraient de questions politiques ou religieuses;

Ceux qui blesseraient les moeurs ou les bienséances ;

Ceux enfin dont les auteurs se feraient connaître avant le jugement définitif, ou pour lesquels ils solliciteraient ou feraient solliciter.

Art. 11. — La Société des Etudes se réserve le droit de faire imprimer, dans son Bulletin, en totalité ou en partie, les travaux couronnés.

Art. 12. — Les médailles seront décernées dans le courant du mois de mai 1894.

Certifié conforme :

Le Secrétaire général, JUSTIN GARY.


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTDDES

PENDANT LE 1re TRIMESTRE DE 1893

Séance du 9 Janvier Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le Président donne lecture d'une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique en date du 5 janvier, relative au 31e congrès des Sociétés savantes, qui aura lieu à la Sorbonne, les 4, 5, 6 et 7 avril prochain, et rappelant les formalités préalables à remplir par les délégués. Le samedi, 8 avril, la séancegénérale aura lieu dans le grand amphithéâtre, sous la présidence de M. le Ministre. Les noms des délégués devront être adressés dans les derniers jours du mois de janvier au 1er bureau du secrétariat et de la comptabilité. Pour plus amples renseignements, les membres intéressés pourront s'adresser à M. le Secrétaire général de la Société des Etudes.

M. le Secrétaire général donne connaissance d'un article publié par le Temps sur une cité préhistorique découverte en Amérique dans le Guatemala.

M. Caminade donne lecture d'une agréable nouvelle agricole intitulée : en QuercySur

QuercySur proposition de M. le Président, il est décidé que les séances commenceront désormais à. 8 h. 1/2 précises du soir.

Sur la proposition de M. le Secrétaire général, il est décidé que la Commission du Bulletin se réunira le vendredi 13 janvier, également à 8 h. 1/2 précises du soir.


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Séance du 16 Janvier

Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. Joseph Blanc, secrétaire des séances, donne connaissance des propositions de la commission du Bulletin, pour la composition du prochain fascicule. Ces propositions étant adoptées, le fascicule 4 de l'année 1892 sera ainsi composé :

Comptes de la Cathédrale de Cahors, en 1652, par M. Paul de Fontenilles ;

Histoire de la Commanderie de Latronquière (suite), par M. F. de Laroussilhë ;

Cantiques patois, par M. l'abbé Gary ;

Les Chats (poésie française), par M. Joseph Blanc ;

Nécrologie de M. Bonamy, par M. Greil ;

Nécrologie de M. Pignères, par M. F. de Laroussilhe ;

Bibliographie du Quercy en 1892, par M. Girma;

Rapport de fin d'année, par M. l'abbé Gary, secrétaire général ;

Procès-verbaux des séances du trimestre ;

Composition du bureau de la Société pour Vannée 1893 ;

Liste des Membres de la Société ;

Liste des Sociétés correspondantes.

M. le président donne lecture de la lettre suivante, que M. Gustave Larroumet lui a adressée, en réponse à la notification qui lui avait été faite de son élection comme Président honoraire de la Société des Etudes :

« 11 janvier 1893. « Monsieur le Président et Cher Confrère,

« J'ai l'honneur de vous accuser réception de la lettre par laquelle » vous m'annoncez que la Société des Etudes m'a décerné le titre de » Président honoraire. Cette nouvelle me touche profondément; je ne » pouvais être plus attaché â mes confrères, mais leur décision me mon» tre combien sont réciproques de leur parties sentiments d'affectueuse » sympathie que j'éprouve pour eux.

« Vous voulez bien motiver cette décision par mes services envers la » Société; en unissant mes efforts aux siens, je n'avais fait que remplir » un devoir; je la remercie à mon tour de m'avoir associé à son oeuvre.


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» Dans l'avenir comme dans le passé, je travaillerai avec elle de tout » mon pouvoir à rappeler et à consacrer les titres de mon pays.

« Je vous prie, Monsieur le Président et Cher Confrère, d'être au» près de la Société l'interprète de ma reconnaissance, et d'agréer, etc.

« Gustave LARROUMET. »

M. le Président signale dans le tome XII (n° 6) de la Revue des travaux scientifiques une note faisant connaître que M. Ernest Malinvaud, vient de découvrir l'Alyssum petraeum au château d'Assier, ainsi qu'un Orchis hybride à Thémines, Mas de Lafont : Herborisation dans le Lot, par M. E. Malinvaud (Bulletin de la Société botanique de France, tome XXVI).

Sur la proposition de MM. Cangardél et de Laroussilhe, il est décidé que la Société s'adressera à M. Belloti, à St-Etienne, pour lui demander dans quelles conditions il lui serait possible de reproduire en phototypie les enluminures du Te Igitur, en prenant pour base un tirage â part de 200 exemplaires.

M. Caminade donne lecture d'une nouvelle humoristique intitulée : Une confirmation à Gourdon en 1809.

M. Greil commence la lecture du Livre de Comptes d'un chanoine de Cahors, ouvert en 1748.

Séance du. 23 Janvier Présidence de M. GREIL, doyen d'âge

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le Président donne lecture d'une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique en date du 15 janvier, rappelant que la 17» session des Sociétés des Beaux-Arts des départements aura lieu du 4 au 7 avril prochain. Les manuscrits devront parvenir à la direction des Beaux-Arts avant le 1er février. Les demandes de cartes et de lettres de parcours devront être adressées avant le 25 février au soir, terme de rigueur.

M. Girma donne lecture d'une lettre de M. Malinowski, remerciant ses collègues de l'avoir nommé président honoraire, et faisant connaître que le traitement de la vigne par le bitume a été préconisé le 9 janvier dernier par M. de Mély, à l'Académie des sciences. M. Malinowski estime


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que ce fait n'est pas indifférent au département du Lot, étant donné que la montagne de Capdenac (Lot) contient de grandes couches de schistes bitumeux.

M. Caminade donne lecture d'une intéressante nouvelle historique intitulée : Une conférence au Louvre, au commencement du grand siècle.

M. Greil continue la lecture du Livre de comptes d'un chanoine de Cahors en 1748, Il s'arrête au 1er février 1749.

Séance du 30 Janvier Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le président fait part à la Société de la mort d'un de ses membres résidents, M. l'abbé Bonabry, qui fut pendant quelque temps secrétaire des séances. Il dépose en outre sur le bureau plusieurs papiers intéressant la société, qui étaient encore en possession de M. Bonabry.

M. Combes est chargé d'écrire la notice nécrologique de ce membre.

M. le président donne connaissance d'une circulaire de la librairie Techner relative à la prochaine publication, du Livre d'or de Jeanned'Are, par Pierre Lanéry d'Arc.

M. Greil continue la lecture du Livre des comptes d'un chanoine de Cahors, ouvert en 1748.

M. Caminade donne communication d'une nouvelle à la fois humoristique et historique intitulée : En Carnaval.

M. Joseph Blanc donne lecture d'un sonnet : Les deux voix.

Séance du 6 Février Présidence de M. GREIL, doyen d'âge

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. — M. le président dépose l'Annuaire administratif du département du Lot, offert par MM. les chefs de division de la Préfecture, ses éditeurs, auxquels


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la Société adresse tous ses remerciements pour leur gracieux hommage.

M. Greil lit une notice nécrologique très complète, sur M. Bonamy, ancien membre correspondant, qui doit être publiée dans le prochain fascicule du Bulletin.

M. Caminade donne lecture d'une fantaisie littéraire : Un sermon du curé des Masséries en 1700.

M. Greil continue la lecture du Livre de comptes d'un chanoine de Cahors, ouvert en 1748. Il s'arrête au 1" juillet 1749.

Séance du 20 Février Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est In et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le président donne connaissance d'une lettre par laquelle M. Lévy, professeur à Fribourg, demande un exemplaire du Te Igitur, formulaire contumier publié dans le Bulletin de la Société des études.

M. le Secrétaire général fait connaître qu'il a adressé à M. le Ministre de l'Instruction publique, sur sa demande, les 4 fascicules de Tannée 1891 du Bulletin de la Société, pour être envoyés à l'exposition de Chicago.

M. Girma offre en hommage à la Société un exemplaire de VArmanac Careinol, par M. Calcas.

M. Pépin, trésorier-payeur général du département du Lot, est présenté comme membre résident par MM. Cangardel, président de la Société, et Caminade, sous-économe du Lycée Gambetta. Conformément aux statuts, son élection est renvoyée à la prochaine séance.

MM Daymard et de Laroussilhe sont désignés pour réprésenter la Société au 31e Congrès des sociétés savantes à la Sorbonne.

M. Daymard rend compte d'une excursion qu'il a faite à Caniac et signale plusieurs curiosités archéologiques et historiques de cette commune. — Il raconte à cette occasion la légende de St Namphase, qui se serait retiré à Caniac et y aurait été enterré.

M. Greil donne communication, de la part de M. l'abbé Taillefer, d'une étude historique sur les Évêques de Cahors et le droit d'Annates, d'après des documents extraits des archives provinciales de Tissac,


diocèse de Montauban. — L'acte qui donne naissance à ce droit date de l'année 1285.

M. Calvet donne communication d'une lettre que lui a adressée M. Judicki, membre correspondant, actuellement en Sibérie, et qui contient de curieuses observations sur la propriété qu'aurait le niyrte de chasser les moustiques des endroits où il pousse et sur son degré de résistance au froid ; M. Judicki dit l'avoir vu former des buissons très épais dans les régions montagneuses de la Sibérie, où sévit un froid très intense.

M. Caminade donne lecture d'une épitre en français qu'il a adressée à M. Calcas, en réponse à un sonnet patois que l'auteur de VArmanac Carcinol lui avait dédié.

Séance du 27 Février Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale 1° dans le Bulletin de la société historique et archéologique de la Corrèze, des notes biographiques sur le général Marbot ; 2° dans le Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, un travail de notre confrère, M. l'abbé Taillefer, sur l'aliénation des biens ecclésiastiques en 1576, déjà paru dans le Bulletin de la Société des Etudes ; 3° une étude sur les francs-archers par M. l'abbé Galabert, curé de Caylus ; — on sait que cette localité faisait partie de l'ancien Quercy.

M. Pépin, trésorier général du Lot, présenté à la dernière séance par MM. Cangardel et Caminade, est élu membre résident.

M. le secrétaire, général remet à MM. Daymard et de Laroussilhe leurs cartes de délégués au 31e congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne.

Il donne lecture d'un article publié par notre confrère M. H. Caminade, dans l'Avenir Gourdonnais, sur un poème de M. J.-B. Rouquet : Jeantèt et Tountounetto.

M. Greil donne lecture d'une satire peu connue, contre Montmaur, helléniste quercynois distingué (17° siècle) ; cette satire intitulée : La vie du Grand Mogol, a été publiée en 1643.


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M. de Laroussilhe signale la mort de M. Landes, résident de France au Tonkin, membre de la Société des Etudes. La Société exprime à sa famille tous ses regrets et lui adresse ses compliments de condoléance.

M. l'abbé Gary est désigné pour faire la notice nécrologique de M. Landes.

Sur la proposition de M. le secrétaire général, il est décidé que le conseil d'administration et la commission du Bulletin se réuniront vendredi prochain pour étudier la composition du prochain Bulletin ainsi que l'organisation d'un concours littéraire, historique et artistique, devant coïncider avec le concours régional de Cahors, qui aura lieu Tannée prochaine.

Séance du 6 Mars Présidence-de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. Joseph Blanc, secrétaire des séances, donne connaissance des décisions prises par le Conseil d'administration et la Commission du Bulletin dans sa séance du 3 mars. Ces deux commissions se sont occupées de la composition du 1er fascicule du Bulletin pour Tannée 1893, et de l'organisation d'un concours littéraire, historique et artistique à l'occasion du Concours régional qui aura lieu l'année prochaine. En ce qui concerne le Bulletin, la Société adoptant les propositions de la commission, le 1er fascicule de 1893 sera ainsi composé :

1° Précautions prises par une Ville du Quercy (St-Céré) pour se préserver de la peste au XVIIe et au XVIIIe siècle (1628), par L. Combarieu.

2° Comptes du chapitre de la Cathédrale de Cahors en 1652 (suite), par M. Paul de Fontenilles.

3° Histoire de la Commanderie de Latronquière (suite), par M. F. de Laroussilhe.

4° Les Évêques Cahors et le droit d'annates, par M. l'abbé Taillefer.

5° Cantiques patois, par M. l'abbé Gary.

6° programme du concours organisé par la Société pour 1894.

7° Procès-verbaux des séances du semestre.

Eh ce qui concerne le Concours, la Société approuve les décisions de la Commission, décide qu'elle décernera des médailles d'or et de vermeil,


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suivant la valeur des ouvrages, ainsi que des médailles d'argent et de bronze, à des travaux historiques, monographiques, biographiques, scientifiques, artistiques (peintres-sculpteurs) littéraires (français et patois, prose et poésie) intéressant le Quercy. — Les ouvrages destinés au Concours, devront parvenir à la Société avant le 1er mars 1894, terme de rigueur — Le programme détaillé sera inséré au prochain Bulletin, et ultérieurement publié dans la presse locale et régionale. Il sera fait un tirage à part, et des exemplaires seront adressés aux personnes qui en feront la demande.

M. Caminade lit une intéressante fantaisie : Le Manteau.

M. Greil donne lecture de 4 ballades du Quercy, qu'il a trouvées dans un ouvrage de poésie française imprimé en 1846. Ballades et légendes, par M. Siméon Pécontal — Voici les titres de ces 4 ballades : Les Pins et les Roses — Le Drac — Jeanne — Les deux baisers.

Séance du 13 Mars Présidence de M. le lieutenant colonel BLIN, doyen d'âge

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

Il signale dans la table analytique de l'Art et la Province la présence des noms de MM. Larroumet, Malinowski et Cangardel, membres de la Société et auteurs de divers travaux.

M. Caminade donne lecture d'une nouvelle : La Violette.

M. Greil communique l'extrait d'un ouvrage de botanique suivant lequel certaine espèce de myrte croît dans les climats froids du Nord — ce qui confirme l'opinion de M. Judicki.

Le même membre lit deux poésies, l'une de M. de Verninac de St Maur et l'autre de M. l'abbé de Verninac nos compatriotes ; tirées d'un numéro du Journal de Paris ; de l'année 1785; une relation anecdotique sur le roi Murat, et enfin un budget de 1739 de la Communauté d'Albas ; ce dernier document lui a été transmis par un confrère M. Miran. Le total des dépenses figurant à ce budget s'élève à 1888 livres.


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Séance du 20 Mars

Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues dans la semaine écoulée. Il signale dans le dernier Bulletin de la Société historique et archéologique du Pèrigord, un article de M. de Rouméjoux, membre de la société, sur le Château de Roussilhe.

M. Caminade donne lecture d'une fantaisie littéraire sur des sonnets d'auteurs quercynois.

Séance du 27 Mars Présidence de M. VALETTE, président

M. le secrétaire général dépose les publications reçues depuis la dernière séance.

M. le président donne lecture d'une lettre de M. Roubaud, artiste peintre, professeur au lycée de Cahors, qui demande à faire partie de la Société des études à titre de membre résident.

M. Roubaud se présente sous le patronnage de MM. de Laroussilhë, percepteur, et Rougé, sculpteur-statuaire. Conformément au règlement, il sera statué sur son élection à la prochaine séance.

M. le président dépose deux brochures offertes par l'auteur, M. de Rouméjoux, et intitulées : Voyage archéologique de Dax à SaintSébastien, et Cinquième excursion de la Société historique et archéologique du Périgord.

La Société, par l'organe de son président, remercie M. de Rouméjoux de ses deux hommages.

M. Daymard lit une vieille légende recueillie dans les récits populaires du pays. Ce récit, qui rappelle les temps fabuleux et ressemble sur bien des points aux contes de Perrault, a été communiqué par M. Daymard à M. Sébillot qui y reconnaît l'un des types les plus répandus dans l'antiquité et croit y retrouver une altération des aventures d'Andromède et Psyché, exposés à la fureur de monstres marins, ou bien encore les aventures de héros de contes bretons.


DROIT DE LITRE

COMPROMIS ENTRE IZABEAU DE LA BOISSIÈRE DE NARCÈS, DAMOISELLE DE GAIRAC, VEUVE DE JACQUES DE LUZECH, SEIGNEUR ET BARON DE LUZECH, ET JEAN LARMIÉ, MAITRE-PEINTRE. >

4 février 1590

La litre, du latin « listra », était une grande bande ou ceinture noire que, pour la cérémonie des obsèques, on tendait autour de l'église ou de la chapelle, où elles avaient lieu. Elle était réservée autrefois aux princes, aux grands, aux hommes constitués en dignité, et portait, peintes ou appliquées, les armoiries du défunt.

On appelle droit de litre le droit qu'avaient, après le décès de leurs ascendants, les héritiers d'un patron-fondateur, ou d'un seigneur haut justicier, de faire peindre autour de l'église ou chapelle fondée, ou dans les églises ou chapelles du ressort de la haute justice, une bande noire ornée des armoiries du défunt.

Cette bande noire existe dans l'église de Nevèges, près de Molières (Tarn-et-Garonne). En grattant par places le crépi, il est facile de constater que cette bande est peinte tout autour de l'église, un peu au-dessous des chapitaux qui forment la naissance de la voûte. Nevèges était du ressort de la haute justice de Castelnau-des-Vaux, et il y a tout lieu de croire que les armoiries de cette ville sont également peintes sur le mur de l'église.

Nous avons trouvé chez Me Pons, notaire à Lauzerte, dans un registre (feuille volante) coté n° 17, 1585 à 1587, de Jean Célière, notaire royal de Ventaurel (paroisse de St-Daunès, juridiction de Montcuq), un document concernant le droit de litre.

Il s'agit d'un accord entre la demoiselle de Gairac et Jean Larmié, peintre, au sujet des peintures à exécuter dans l'église de Luzech, à l'occasion des obsèques de Jacques de Luzech. Cet acte nous paraît donner une idée complète du droit de litre, dont nous venons de parler. A ce titre-là et aussi parce qu'il intéresse directement une ville du département du Lot, nous en adressons copie à la Société des Etudes.

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« L'an mil cinq cens iiijXXX (1590), et le quatriesme jour du mois de février, après-midi, dans la salle et château de Luzech, en Quercy, régnant Henry, ...devant moi, Jehan Célière, notaire royal, ...a esté en personne Jehan Larmié, maître-peintre du lieu du Vignal, près de Gourdon, audit Quercy, qui de gré a promis à haulte et puissante dame, Madame Isabeau de Gairac, vefve à feu messire Jacques de Luzech, quand vivoit chevalier de l'ordre du roy, seigneur et baron dudit lieu, lui faire, savoir toutes les peintures tant dehors que dedans de la grande esglize dudit Luzech noires ; — plus quatre timbres, savoir au dehors trois, sur la porte de ladite esglize deux, sur la chapelle de ladite esglize ung, et au dedans sur l'autel de la chapelle ung aultre; — plus de noircir quatre draps avecques une croix blanche à chacun desdits draps semés de larmes; — davantage la représentation des armes du feu sr de Luzech semblables à celles qu'il portait; — plus de noircir la chapelle ardente; — fauldra plus qu'il noircisse toute la chapelle comme estoit à l'enterrement du feu père dudit'sieur, semé de larmes ; — plus fauldra à ladite chapelle peindre deux anges qui portent les armes dudit feu sieur ; — et fanldra que ledit Jehan Larmié ternisse tous les escussons qui seront nécessaires tant dedans que dehors ladite esglize et chapelle ardente, draps mortuaires, ceux du grand haute!, ceux qui seront requis pour les pauvres qui porteront des torches, et aultres qui pourront être nécessaires pour ce fait.

» Laquelle besoigne il accomensera faire au premier jour et continuera sans soy emploier à d'autres affaires jusques à tant qu'il l'ait achevée, le tout à ses despens.

» Pour quoy faire ladite dame luy donnera vingt et quatre escus sol, Tescu vaillant soixante sols, desquels luy a cy baillé et payé cinq escus, que le dit Larmié a réellement receus en pièces de dix sols bien comtés, et le reste luy paiera, comme il faira ladite besoigne, et lorsqu'il travaillera audit Luzech ladite dame luy faira les despens de bouche, et à ce faire respectivement se sont obligés es-présences du sieur Pierre Garnauld de Sols, Me Guilhaume Micquel, notaire royal des Tours, yci signés avec lesdits contractans, et moy.

Cazillac, 30 mai 1893.

B. TAILLEFER.


ANALYSE DU TRAVAIL DE M. BARRIÈRE-FLAVY

PAR M. DE ROUMÉJOUX

Dans le livre très instructif que vient de publier M. Barrière-Flavy sur les sépultures barbares dans le midi et l'ouest de la France, l'auteur nous dit que c'est une fausse appellation que celle de mérovingienne, qu'on a donnée à certains objets trouvés dans des sépultures des Ve, VIe et VIIe siècles. Il n'y a pas d'art mérovingien, il y a un art transporté de l'Asie ou du nord-est de l'Europe avec les peuplades germaniques qui ont envahi la Gaule, la Suisse, l'Italie, l'Espagne; cet art n'est pas la propriété d'une peuplade, mais, celle de tous les peuples qui l'ont conservé pendant toute la durée de leur occupation, avec plus ou moins de pureté, selon qu'ils avaient un degré de civilisation plus avancé, ou qu'ils avaient été en contact avec des peuples dont le sentiment artistique était plus ou moins développé. Barbare ne veut pas dire sauvage, car l'état de ces peuples implique une certaine civilisation, qui s'affina au contact des populations romaines, auxquelles ils se mêlèrent forcément quand ils furent bien assis dans leurs possessions nouvelles. Trois peuplades ou hordes sont contemporaines, les Francs, ripuaires au nord de la Gaule, les Burgondes à l'est, les Visigots à l'ouest et au midi.

Les Visigots furent, de 412 à 508, très puissants et leur royaume, dont le siège était à Toulouse, comprenait tout le pays qui s'étend au-dessous de la Loire jusqu'aux Pyrénées, une carte en indique, la délimitation, il comprenait les pays de Toulouse, d'Agenais, du Bordelais, de Périgord, de Saintonge, d'Aunis et de Poitou. Mais après la bataille de Vouillé (507) et la prise de Toulouse (508),par l'armée de Clovis, leur royaume fut bien diminué. Ce peuple a laissé des traces de son passage, comme les Francs en Belgique, les Burgondes en Bourgogne et en Suisse, ces traces sont surtout apparentes et certaines dans leurs sépultures, par l'habitude qu'ils avaient d'ensevelir leurs morts avec les armes et les bijoux leur


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ayant appartenu, rite commun, qui explique la grande quantité d'objets intéressants, souvent de grande valeur, que l'on trouve dans leurs tombes : armes et bijoux, vases en terre, en verre, en bronze, de formes si variées et si curieuses par leurs types qui n'ont rien de commun avec les formes des industries précédentes.

Nous ne pouvons suivre M. Barrière-Flavy dans les développements qu'il donne â sa théorie, et les détails où il entre au sujet du costume et des armes des Visigots ; nous renvoyons à son livre plein de faits et d'observations, qui jettent un jour nouveau sur cette époque peu étudiée de notre histoire méridionale. Nous ajouterons seulement que les tombes sont ordinairement creusées dans le sol, dans lequel on mettait le mort, quelquefois on le plaçait dans une caisse de bois dont on retrouve les fragments ou les clous, suivant les localités on creusait ces tombeaux dans le roc, comme dans l'ouest ; quelques fois ils sont formés de plusieurs pièces de pierre, ou de briques à rebord. Les corps sont placés sur le dos, la tête appuyée sur une pierre plate. Quelque fois ils sont accroupis, ou bien retournés la face contre terre, comme à St-Félix (HauteGaronne). On trouve dans ces sépultures : des haches, des lances, des poteries, des vases en verre, des couteaux, peu d'épées dans le midi, des bracelets, des perles en verre, des agrafes de plusieurs formes de dessins variés plus élégantes, plus fermement dessinées que dans les objets similaires de la Belgique ou de la Bourgogne, des boutons, etc.

M. Barrière-Flavy donne la nomenclature des lieux où on a trouvé des cimetières ou des tombes barbares, et une série de planches où sont reproduits les objets les plus remarquables recueillis dans les fouilles. Il a négligé Cahors où cependant on a trouvé des objets de cette époque, à la gare, aux Hortes, dans la rue St-Projet, à Pern, à Thégra, à Prayssac. M. Greil, notre si complaisant collègue aurait pu fournir un petit contingent au recueil de M. Barrière-Flavy. Ce livre est, nous le répétons, d'un haut intérêt et nous en recommandons la lecture à ceux qui s'occupent de l'histoire de notre Midi.


ORDRE DE MALTE

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÈRE

(Suite)

Peyratel (tènement de) : un setier et quatre cartons de seigle, un setier et deux cartons d'avoine, quatre sols de quinze deniers, une bouade.

Puéchuzal (village et tènement de) : trois setiers de seigle, autant d'avoine, sept sols de quinze deniers et une manoeuvre de rente.

Séquarelles ou Sêquaresses (tènement de) : un setier de seigle, deux sols de quinze deniers.

Teyssedou (tènement de) : deux cartons deux pugnères et un demi quart de seigle, autant d'avoine, six deniers et un tiers de geline.

PAROISSE DE SENAILLAC Mesures de Figeac

Le Bex (village et tènement de) : un setier de seigle, trois sols de quinze deniers et six deniers d'argent, une geline.

Cassagnouse-Haute (village et tènement de) : deux setiers de seigle, deux setiers d'avoine, trois sols de quinze deniers, une geline, une manoeuvre à faucher.

Cassagnousse-Basse (village et tènement de) : deux setiers quatre cartons de seigle, autant d'avoine, quatre sols de quinze deniers, une geline, une manoeuvre.

Ces deux fiefs ne forment aujourd'hui qu'un seul village : Cassagnouse.

Lasbareilles (village et tènement de) : quatre setiers de seigle, un setier d'avoine, sept sols de quinze deniers, deux gelines.

Lagardelle (voir Vespié, paroisse de Gorses).

Pratoucy (voir fief de Pratoucy).


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PAROISSE DE LENTILLAC Mesure de Saint-Céré

Cassagne (tènement de) : un setier six cartons de seigle, autant d'avoine, quatre sols de quinze deniers, une geline.

Nous n'avons pu établir la quantité des rentes que le Commandeur prélevait sur chacun des villages de Bray, Lacamdourcet, transformé depuis lors en chef-lieu de paroisse, Courbou, Marroufin, Aubiès, Lagarrigue et le Cassan.

Toutefois nous savons que, de 1765 à 1768 inclusivement, les rentes en grains des divers villages de la paroisse avaient été sousaffermés pour cent trente-deux setiers de seigle, mesure de SaintCeré, portables annuellement au château de la Tronquière, et qu'en 1770, ces mêmes fiefs avaient été abandonnés à de nouveaux sousfermiers pour une somme annuelle de douze cent quatre vingt cinq livres, payables la moitié au 8 décembre, et le reste au dimanche de la Passion.

Nous avons pu constater, en outre, qu'en l'année 1769, le sieur Géraud Lacroix, fermier de la Commanderie, avait sous-affermé pour la somme de quatre vingt dix livres la dîme des agneaux des villages ci-après : le Bray, Lacamdourcet, Courbou, Marroufin, Aubiès, Lagarrigue, Corn, Malpuech, Estais, le Cassan, las Bruyères, le Bousquet, Martabriol, Salacroup, Canet, Vielcanet, et tous les hameaux situés au-dessous de Vielcanet et Estais, à l'exception de Labartheredonde, Pisseloup et Cahuac.

Lacroix se réservait dans le bail la dîme des porcs sur tous les villages ci-dessus désignés, qui appartenaient aux paroisses de Lentillac et Gorses.

CASTELNAU-BRETENOUX 1750

Nous rappelons ici que, suivant l'état des améliorissements de 1750, les rentes prélevées sur ce membre s'élevaient à : 54 setiers de seigle. 5 setiers et un demi quart d'avoine. 1 setier de noix. 1 setier de fèves. 4 livres, 4 sols et 6 deniers d'argent.


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BOUYSSET LE FÉLICHOU (Auvergne)

Suivant une reconnaissance du 6 février 1715 (T), renouvelée au village de Cavanhié (St-Cirgues), d'après les précédentes, en faveur de Messire Jacques Georges de Taraud, commandeur de la Tronquière, le membre de Bouysset le Félichou, surnommé le coquin (2), se composait des hameaux ou tènements de la Combe del Four, la Borde, Lastourguie, Germes et Silvestre.

Les tenanciers de ces fiefs devaient une rente annuelle de un setier de froment et six deniers caorsens. Ils étaient astreints, durant un jour de l'année, au droit d'auberg ou de gîte et nourriture envers le seigneur Commandeur, sa suite, quatre chevaux, le faucon, chiens courants, lévriers et tout l'attirail de chasse. Ils

(1) La plus ancienne reconnaissance de Bouysset le Félichou est de 1401. Les suivantes connues sont de 1433, 1600, 1689, 1715 et 1760.

(2) Le nom de Bouysset le Félichou était, en 1401, Soubeyras ou Sobiras, puis mas de Salvestre au XVIIe siècle. Il porte actuellement celui de Boisset et a conservé le surnom de Coquin depuis un temps reculé.

Voici d'ailleurs un extrait de lettre adressée, le 2 mai 1745, par M. Prat, notaire à Figeac, au Commandeur de la Tronquière, qui l'avait chargé de renouveler des reconnaissances sur le point de tomber en caducité. Elle confirme notre opinion :

« Après quatre voyages à Bouysset le Félichou, dit M. Prat, je suis parvenu à faire la vérification exacte de ce fief et â dresser le, plan pièce par pièce. Il n'y a qu'une maison habitée par un paysan, le plus mutin de tous, quelques masures, des jardins, chènevières, petits prés, des bois à châtaignes, une petite vigne et des terres labourables. Le fief n'est chargé que d'un setier de froment et six deniers tournois. Il y a pour le moins soixante ans que cette rente n'a pas été payée, les fermiers n'en ayant jamais pu rien tirer. Ce village est habité par des gens qu'on peut appeler sauvages. On ne le nomme pas Boysset le Félichou

mais Boysset le Coquin Je sais que si M. le Commandeur prenait

possession de ce bien, comme il lui est possible, et qu'ilen expulsât ces mutins, d'honnêtes gens, qui ont des domaines au voisinage, contigus au même fief, le prendraient sous la même rente. Le sieur Baget (fondé de pouvoirs du Commandeur; et moi avons donné commission à un huissier de faire des saisies sur tous ces gens-là pour le paiement des frais et arrérages. Je crains qu'il ne trouvera pas grand chose à prendre. »


payaient aussi un droit d'acapte, à la mort du grand maître de Malte et de Temphytéote.

Le froment était portable au château de la Tronquière, à la fête de St-Julien, et l'argent à la St-André.

Enfin ils étaient tenus aux droits de lods et ventes, investitures, prélatioh, us et exercice de ladite justice, avec bans, sang, clameurs, amendes, aspeiges, vigiles vade, manoeuvres, tout comme les tenanciers ordinaires de la Commanderie de la Tronquière.

REVENUS GENERAUX ET CHARGES DE LA COMMANDERIE

Nous avons déjà fait observer que les rentes payées par les tenanciers n'avaient jamais subi d'aggravation et qu'elles étaient les mêmes à la veille du grand mouvement de 1789 qu'aux jours de l'époque féodale. Toutefois la valeur intrinsèque du numéraire ayant diminué à mesure qu'il s'est répandu davantage, il devait en résulter une augmentation relative, plutôt apparente que réelle, des revenus de la Commanderie. En d'autres termes, on ne saurait être surpris que la vente des grains, agneaux, volailles, etc. prélevés sur les habitants ait insensiblement atteint un chiffre de plus en plus élevé.

Au reste, en parcourant le relevé chronologique des revenus de la Commanderie depuis la dernière partie du XVIIe siècle, — car nous ne pouvons remonter que vers le milieu du règne de Louis XIV, — on remarquera combien la dépréciation du métal monnayé a été rapide.

Exposons maintenant les données que nous possédons.

1676

Revenus

En 1676, l'ensemble des fiefs de la Tronquière et Castelnau sont

affermés 4000 livres, ci 40001

Drulhe et ses dépendances 2100 livres, ci 2100

Total : 6100 livres, ci 61001

A reporter 61001


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Report 61001

Charges

Les charges du Commandeur sont alors les suivantes :

Il doit verser à la caisse de l'Ordre, comme responsions 14021

Au Trésor royal 262

Aux recteurs paroissiaux et vicaires de la Commanderie 420

Total. 20841 ci 20841

Il reste en revenus nets 4016 1

1686 La situation est la même.

1708 Revenus

La Tronquière et ses dépendancas sont affermés

4000 livres, ci : 40001

Drulhe 1900 livres, ci 1900

Total : 5900 livres, ci 59001

Charges

Décimes au roi 2621

Responsions 1102

Pensions 420

Total 17841 ci. 17841

Revenus nets : 4116, ci 41161


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1720 Revenus

La Tronquière et ses dépendances sont affermés

4800 livres, ci 48001

Drulhe : 1900 livres, ci 1900

Total : 6700 livres, ci 67001

Charges

Décimes au roi 2591 118 3d

Responsions 1072 4

Capitation 121 7

Taxe des vaisseaux 120 2 1

Caisse commune 12 2

Gages de l'archivaire : 9

Au vicaire de Gorses 30

Total 16241 » 10d ci. 16241

Revenus nets 5076, ci. 50761

1750 Revenus

Le membre chef de la Tronquière et Gorses sont affermés au sieur Laborie au prix de 6000 livres, ci... 60001

Le membre de Bouxal au sieur Pontié pour 1200 livres, ci 1200

Le membre de Drulhe au sieur Coudercet pour 4800 livres, ci 4800

Les censives de Villefranche au sieur Puechourtres 100 livres, ci.. 100

Total : 12100 livres, ci 121001

A reporter 121001


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Report 121001

Charges

Responsions 1072 1 4d

Capitation 125 6S 5

Taxe des vaisseaux 120 2 1

Décimes au roi 150 7 8

Dixièmes 208 17 6

Caisse commune 12 2

Archives 9

Pension au chevalier de Gardouch. 649 5

Pension au Com. de Balesta... 381 12 10

Au secondaire de Gorses 60

Total........ 21881 12s » ci, 21881 12s

Revenus nets 9311 livres 8 sols, ci 93111 8s

1764 Revenus

« Pierre Loudes, bourgeois du lieu de Gorses, et Géraud Lacroix, marchand à la Tronquière, prennent en ferme la Commanderie, Drulhe excepté, pour une somme de 8600 livres, ci 86001

« Au-dessus de la dite somme et sans diminution d'icelle, les preneurs seront tenus de payer toutes les charges annuelles et locales dudit membre de la Tronquière, savoir : 20 setiers de seigle, 4 setiers d'avoine, 4 agneaux, 71 livres d'argent à M. le Vicaire perpétuel de la paroisse de la Tronquière ; 150 livres à monsieur son vicaire ; plus 20 setiers de seigle, 4 setiers d'avoine, et 4 agneaux à M. le vicaire perpétuel de la paroisse de Gorses, et 150 livres à Monsieur son vicaire ; plus 20 setiers de seigle, 4 setiers avoine, 4 agneaux et 86 livres argent à M. le curé de Bouxal ; plus six setiers seigle à M. le Juge, 2 setiers seigle à monsieur son lieutenant, 3 setiers seigle à M. le Pro- >.

A reporter 8600 '


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Report 86001

cureur d'office et 2 setiers au garde bois du château. Le Commandeur se réserve, en outre, 12 setiers de seigle pour les pauvres de la paroisse de la Tronquière, 4 setiers seigle pour les pauvres de la paroisse de Bouxal, 3 setiers seigle pour les pauvres de Lauresses. »

A cette date (1764), le setier de seigle, mesure de Figeac, se vendait, au marché de cette ville, 23 livres ; l'avoine 12 livres ; les agneaux 1 livre et demie ; en sorte que, si l'on ajoute au produit de la vente des denrées et des animaux réservés le montant du fermage, on obtient un chiffre minimum de 2735 livres, ci.. 2735

Nous ne connaissons pas le montant du fermage de Drulhe et des censives de Villefranche. Mais admettons que ce chiffre soit resté le même jusqu'en 1750, bien que celui du membre chef se soit sensiblement élevé ; il nous donne 4900 livres, ci 4900 1

Total du revenu brut. 162351

Charges

Nous ne savons pas à quelle somme étaient fixées les charges. Si l'on admet qu'elles sont les mêmes qu'en 1750, elles donnent 2788 livres, ci 27881

Il faut y ajouter le montant des réserves énumérées ci-dessus, après en avoir déduit 60 livres remises au vicaire secondaire de Gorses, soit 2728 livres, ci 2728

Total : 5516 livres, ci 55161 ci. 55161

Il resterait'en revenus nets : 10719 livres, ci 107191

1769 Revenus

La Commanderie, Drulhe excepté, est affermée pour six années


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aux sieurs Obscur, Bonnet et Pascal, négociants à Villefranche en Rouergue, pour une somme de 10000 livres, ci 100001

Nous n'avons pas d'autres renseignements.

Mais si nous nous aidons de ceux que nous fournit l'état de. 1764, nous arriverons à combler approximativement cette lacune.

En 1764, disons-nous, les fermiers devaient verser, en dehors du prix ferme convenu, une certaine quantité de grains destinés à diverses oeuvres et dont la valeur représentait environ 2735 livres, ci 2735 1

En outre, Drulhe, en adoptant même le chiffre minimum, (celui de 1750) était affermé avec Villefranche 4900 livres, ci 49001

Total présumé : 17635 livres ci 176351

Charges

Redevances en grains et en argent (voir ci-dessus) 2735 livres, ci. 27351

Responsions, etc. (en prenant l'année 1750 pour base et après en avoir déduit 60 livres du secondaire de Gorses) : 2728 livres, ci 2728

Total 54631 ci. 54631

Reste approximatif en revenus nets 15172 1

Toutes compensation opérées et si Ton considère qu'en l'année 1769, le gain réalisé par les fermiers, fut, d'après leurs propres mémoires, de 2433 livres, l'on peut évaluer, même en restant audessous de la vérité, à le somme de vingt mille soixante huit livres le montant des revenus bruts de la Commanderie de la Tronquière, alors qu'en 1708, soixante ans auparavant, il pouvait atteindre 7000 livres à peine.

LE CHATEAU DE LA TRONQUIÈRE

Depuis longtemps déjà, les derniers vestiges du château de la Tronquière ont disparu. C'est à peine si les contemporains de la


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Restauration se souviennent d'avoir vu une grande tour carrée élevée au nord de cette lourde construction. En outre, il n'est resté, aux archives du Grand Prieuré de Toulouse, aucun plan qui nous permette d'en faire une description détaillée et sûre, en un mot de reconstituer exactement la forteresse détruite.

Il est certain cependant qu'elle restait debout aux premiers jours de la Révolution, puisqu'elle a servi jusqu'à cette époque à recevoir les grains provenant de la dîme.

D'un autre côté, nous observons, dans un « arpentement » de 1740, des renseignements de nature à seconder nos recherches.

« Nous avons trouvé, disent les notaires experts (1), que ledit château et les patus qui l'entourent et en dépendent, et dont partie compose une espèce de terrasse et partie un ancien fossé, confrontent, du septentrion, avec maison du sieur Vermande, marchand, maison et petit jardin de Jean Fenouil, charpentier ; — du levant, avec rue publique rendant de la place publique de la Tronquière à l'église du lieu et avec le patus ou place qui est devant l'église ; — du midi, avec autre rue rendant de l'église à la place publique ; — et du couchant, avec fourniol (fournil), de Pierre Lacroix, m° chirurgien, certain terrain abandonné, jardin et maison d'Antoine Brunies, me maçon, et maison dud. sieur Géraud Vermande.

« L'assiette du château contient quinze perches et demie, et les patus en forme de terrasse et fossés qui l'entourent, dix neuf perches et demie ; en tout trente cinq perches. »

En jetant un coup d'oeil sur l'emplacement et les abords du château disparu, on est frappé de l'ancienneté de la plupart des habitations environnantes, si bien qu'il est permis d'affirmer que ces maisons ont une existence supérieure à deux siècles. La chapelle des Commandeurs, qui, depuis le départ des Réformés (1571), servait d'église aux paroissiens, a un aspect moins fatigué par l'usure des temps, moins délabré surtout que les bâtisses dont nous parlons, et pourtant elle remonte à plus de trois cents ans. Il est donc certain que notre appréciation sur leur âge ne laisse de place à aucun doute. Par suite elles étaient déjà bâties en 1740, époque à laquelle eut lieu 1' « arpentement », où il est aisé de les

(1) M. Mage, notaire à Ste-Colombe, et M. Prat.


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reconnaître. C'est pourquoi elles nous tiennent lieu de premier point de repère.

Mais nous avons des indices autrement certains.

La tour carrée a été rasée après la Révolution. Toutefois on aperçoit les traces de sa base quadrangulaire indiquée par des pierres taillées affleurant le sol (1). On peut voir, également marquées de la même manière, les fondations de deux autres tours rondes aux pieds de la terrasse qui existe encore, bien que découronnée de ses travaux de défense.

D'après nous, l'entrée du château devait faire face au nord, ayant pour abri la puissante tour carrée et s'ouvrant sur un pont-levis. Un fossé, la plupart du temps étanche, mais armé d'engins meurtriers, tels que des chausse-trapes, cernait un quart environ de l'enceinte totale, mais plus particulièrement ce côté septentrional, moins élevé que les autres. Quant au château lui-même, nous inclinons à croire qu'il était détaché des remparts et enclos dans leurs murailles. La présence de la galerie aérienne en bois mentionnée aux améliorissements de 1750 semble le démontrer. D'ailleurs bon nombre d'anciens repaires féodaux, surtout lorsqu'ils étaient assis sur une proéminence aussi peu accusée, offraient cette particularité.

L'enceinte affectait une forme très sensiblement carrée. A son angle nord, se dressait la tour carrée ou donjon ; aux angles sud et ouest, deux tours rondes (celles dont on retrouve les fondations), et enfin, à l'angle est, quelque tour ou bastion qui n'a pas laissé de vestiges (2), mais dont l'existence paraît d'autant plus sûre que ce point n'est pas protégé plus que les autres par un de ces escarpements naturels inaccessibles aux assauts.

Ces diverses tours étaient, cela va sans dire, reliées entre elles par de hautes murailles à crénaux et mâchicoulis où tout du long courait un chemin de ronde.

Telle était sans doute la physionomie générale de la forteresse qui, en y comprenant la cour intérieure et les remparts, occupait une surface moyenne de vingt trois ares..

(1) Les deux tours rondes couvrent soixante-trois mètres de surface, la tour carrée exactement un are.

(2) Des travaux de terrassement ont sans doute caché les indices.


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Nous n'avons découvert nulle part, ni chapiteaux ni pierres sculptées permettant de croire qu'elle a pu présenter un aspect artistique. Elevée à une époque barbare, elle offrait sans doute, cette analogie avec la grande majorité des monuments dont elle était contemporaine.

En 1740, elle était déjà démantelée. Les remparts abattus laissaient émerger la terrasse qui avait été la cour intérieure. Les fossés étaient à demi comblés.

Assurément, les Réformés qui l'avaient occupée pendant les guerres de religion, y avaient marqué leur passage par la dévastation et l'incendie.

En outre, il est juste de rappeler qu'à cette date, la résidence baronniale comptait au moins cinq siècles d'existence et que certaines de ses parties avaient pu, faute d'entretien suffisant, tomber en ruines. Or, du jour où la monarchie absolue avait, en réalisant l'unité de la France, mis un terme aux guerres de seigneur à seigneur, à quoi bon les Commandeurs, qui n'habitaient plus guère leurs bénéfices, auraient-ils sacrifié des sommes considérables à rafraîchir leurs châteaux pour leur conserver leur vieille allure menaçante ?

Au moment de la Révolution, le château de la Tronquière était donc dans un état de délabrement avancé. Le fondé de pouvoirs y habitait quelques pièces, et le surplus des salles, comme nous l'avons déjà dit, servait de greniers aux fermiers de la Commanderie.

Au reste, si nous rappelons que quarante ans auparavant, en 1750, le mobilier ne consistait plus qu'en une table, treize chaises et une armoire, on comprendra sans peine qu'il avait perdu tout au moins le large confort de jadis.

La Révolution n'a pas, que nous sachions, achevé la destruction du monument féodal, car, s'il en avait été ainsi, la tradition en aurait gardé le souvenir. Nous avons comme témoignage de notre opinion la présence, après ce grand orage social, du donjon au sommet duquel était la prison seigneuriale. N'est-ce pas ici que se serait d'abord appesantie la main de ceux que poussait la haine de l'ancien régime ?

Quoi qu'il en soit, tout cela a subi une transformation complète. Là où s'élevait la forteresse, on a bâti une maison d'apparence


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modeste qui servit longtemps d'école et où celui qui écrit ces lignes a appris à lire.

EGLISE DE LA TRONQUIÈRE

L'église paroissiale avait été bâtie au milieu du cimetière. Détruite vers 1575 par les bandes des Réformés à la tête desquels marchait le fameux Bessonias, sa reconstruction fut entreprise en 1630, à la suite d'une réclamation présentée par les habitants à l'évèque de Cahors. Mais la population locale, partagée en deux camps très marqués, les catholiques et les protestants, n'y contribua pas dans la mesure voulue, et la toiture resta en souffrance. Aussi elle ne paraît pas avoir été terminée, en sorte que l'église, inachevée, n'a jamais dû servir à l'exercice du culte.

Cinquante-six ans après, en effet, en 1686, nous voyons que le Commandeur en a muré les portes, « le choeur et la nef étant découverts. »

Depuis longtemps on n'aperçoit aucune trace de cette construction, dont les ruines ont pu attirer le regard jusqu'aux premiers jours de notre siècle.

CHAPELLE DES COMMANDEURS

Bâtie en dehors des remparts, dont elle n'était séparée que de cinq à six mètres, la chapelle de la Commanderie existe encore.

.Elle est en style roman, mais dépourvue de ces sculptures qui donnent un caractère intéressant aux monuments anciens. En un mot, elle ne se distingue en rien des édifices religieux les plus pauvres de la campagne.

Le choeur seul est couvert en maçonnerie. La nef est plafonnée en planches. Le clocher, à pignon, avait deux cloches.

Pendant une durée de trois siècles, elle a tenu lieu d'église aux habitants, qui, en retour, avaient charge de l'entretenir (1).

(1) Voir améliorissements de 1708.


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Il y a une dizaine d'années, une nouvelle église ayant été édifiée au chef lieu de la Tronquière, la chapelle est maintenant transformée en grange, et l'on peut voir la toiture du clocher d'où les tuiles ont été enlevées, montrer à nu sa vieille charpente.

LE BOIS DU CHATEAU

A deux kilomètres environ du château de la Tronquière, le Commandeur possédait une forêt qui portait autrefois et a conservé le nom de Bois du Château.

Mesurée en 1700 par les soins de M. de Sales, escuyer, seigneur de Boisse, conseiller du roi, maître es eaux et forêts de Rouergue et de Quercy, elle est déclarée occuper une contenance de 105 arpents et demi, mesure de Paris, soit 36 hectares.

En 1337, Me Jean Mage, notaire a Sainte-Colombe, l'évalue à 55 arpents seulement, mesure de Paris, mais en augmentant le nombre des pieds de roi contenus dans la perche, en sorte que, toutes compensations opérées, il reste à peu près d'accord avec le précédent expert.

En 1740, nouveau mesurage ; évaluation absolument conforme à celle de 1700.

En 1760, le sieur Igence, féodiste à Sainte-Radegonde en Rouergue, n'estime l'étendue de la forêt qu'à 75 arpents 52 perches, soit 25 hectares 81 ares. Il est vrai qu'il n'a pas dû tenir compte du quart de réserve (1), dont la superficie ne s'étendait pas, suivant son calcul, à moins de 8 hectares 60 ares, ce qui rehausse le chiffre total à 34 hectares 41 ares.

L' « arpentement » de 1700 donne pour limites à la forêt : au nord, le bois de Gabrielle Martine (2), de Cassagnouse ; à l'ouest, un pré de Pierre Méja; au midi, le ruisseau de Tolerme, et, à l'est jusqu'au nord, les terres d'habitants de Lescure del Mas.

(1) Par ordonnance royale de 1699, un quart des forêts seigneuriales devait être réservé pour les besoins de la marine française. Cette part portait le nom de quart de réserve.

(2) De ce côté se trouvait le quart de réserve.


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Le chemin allant de la Tronquière à Barrés détachait à droite la neuvième partie environ des bois du château.

A cette date (1700), le pourtour de la forêt fut marqué par trois bornes (1) portant la croix de Malte et qui venaient s'ajouter aux bornes ordinaires déjà existantes.

On indiqua le quart de réserve par quatre autres pierres à la croix de Malte avec la lettre R. Celles-ci faisaient face au bois réservé.

En 1740, le nombre des bornes à la croix de Malte fut élevé à vingt une.

Nous n'avons pu en découvrir aucune ; nous supposons néanmoins qu'un certain nombre a survécu, perdues qu'elles sont dans l'épaisseur des taillis.

Malgré les coupes partielles que, morcelée entre divers propriétaires, l'ancienne forêt de la Commanderie subit parfois, elle conserve encore un aspect imposant. Peuplée de grands chênes et de hêtres aux magnifiques ramures où s'ébattent librement les hôtes ordinaires des bois, il n'est pas téméraire de dire qu'elle rappelle sans désavantage les profondeurs ombreuses où les poètes antiques aimaient à chercher leurs idylles, au bord des sources fraîches.

LE CARCAN

La peine du carcan consistait à fixer le condamné à un poteau au moyen d'un collier de fer et à l'exposer ainsi aux regards du public. Elle était considérée comme un accessoire, une aggravation du châtiment. Les condamnés aux travaux forcés étaient attachés au carcan avant d'être envoyés au bagne (2).

Le Commandeur Georges Jacques de Taraud « a fait un poteau à la place et y a mis le carcan », disent les améliorissements de 1708.

Cet instrument de flétrissure publique se dressait sur la place actuelle qui s'étend en face de la nouvelle église de la Tronquière

(1) « La première à deux perches (mesure de Paris), du ruisseau de Tolerme, le long d'un rajol, sur un rocher immobile; la deuxième sur un autre rocher immobile; la dernière entre deux rochers immobiles. »

(2) Chéruel. — Dictionn. des institutions de la France.


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et est limitée entre autres par les maisons Girles et Brugidou, le jardin Taurand, les chènevière et pré situés en contre bas et à l'ouest.

Le carcan était donc à portée du regard des châtelains, à quelques pas du donjon et de l'entrée de la forteresse.

LES FOURCHES PATIBULAIRES

Au faîte de plusieurs piliers en maçonnerie bâtis généralement sur une colline était assujettie une lourde poutre transversale à laquelle on pendait les condamnés à mort. C'étaient les fourches patibulaires.

Le même Commandeur avait, en 1708, redressé ces colonnes que sa qualité de baron lui permettait d'élever au nombre de quatre (1).

La tradition place celles de la Tronquière aux abords du village de Puéchuzal, au nord-est du chef-lieu de la commune.

A suivre. F. DE LAROUSSILHE.

(1) Les seigneurs avaient droit à trois seulement, les comtes à six, etc


COMPTE

DE RECEPTES ET DE DESPANCES

DU

VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESGLISE CATHEDRALLE SAINCT-ESTIENNE DE CAORS

POUR

L'année 1652 finissant 1653 (suite)

OBITS COMMUNGS

Maistre Jean Merlin bachelier notaire du Bas (171) et Merlin bourgeois tiennent quattre cents quarante et cinq livres seitze souls cy devant tenus par feu Contival et font vingt et sept livres seitze souls de rante le 23° mars 9 e. 16 s.

Maistre François Planavernhe greffier, Dominique Poderous tiennent quattre livres font cinq souls 5 s.

Les hoirs de Mc Corbesier advocat pour vingt et deux livres deux souls le pied est perdu.

Mr Boisson advocat pour cinquante livres de l'obit de Guillaume Leygue faict troix livres six souls huict deniers le iour de sainct Thomas 1 e. 6 s. 8 d.

Puis ledict sieur Boisson en troix articles dans lesdicts obits commungs la somme de soixante livres et faict troix livres quinze souls le. 15s.

Sieur Jacques Benoict tient cent livres desdits obits et faict six livres cinq souls de rante 2 e. 5 s.

Les consuls de Lalbenque (172) font neuf livres deux soûls six deniers de rante le premier iour de quaresme 3 e. 2 s. 6 d.

Vérifié


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L'obit du Martinayre pour deux cent livres qu'il légua Anthoine Baugile marchant de Castelnau faict doutze livres

dix souls de rante le 23e iun 4 e. 10 s.

Plus dix quartes froment que les tenentiers du moulin de Quercy (173) payent annuellement ou a livres a dix livres

la quarte 33 e. 20 s.

Maistre Guillaume Planavergne en tient cent livres et faict six livres cinq souls 2 e. 5 s.

Jean et Dordé Durands pour quattre vingt dix livres desdits obits font cinq livres doutze souls six deniers de rante 1 e. 52 s. 6 d.

Jean Gabriel Mendé héritier de Pinquery pour trente quattre livres deux souls faict quarante deux souls quattre deniers 42 s. 4 d.

Mr Despanel faict vingt souls desdits obits 20 s.

Badel pour la maison de Sales cordannier faict vingt cinq souls 25 s.

M' de Ramps faict cinq livres treitze souls deux deniers de rante aulx dicts obits 1 e. 33 s. 2 d.

Dame Louise de Cardalhac dame de Terride pour cent soixante dix neuf livres huict souls neuf deniers doibt neuf livres quinze souls neuf deniers de rante.... 3 e. 15 s. 9 d.

Jean Morgné advocat de Castelnau pour cinquante neuf livres faict troix livres troix souls neuf deniers. 1 e. 3 s. 9 d.

Mr Besombes (175) lieutenant particulier pour troix cents livres que Messieurs du chapitre lui ont bailhé faict dix huict livres quinze souls 6 e. 15 s.

Messieurs Castelly frères pour deux cents cinquante livres des restes de l'afferme des rantes de la prévosté font quinze livres doutze souls six deniers 5 e. 12 s. 6 d.

Maistre Pons Bardy procureur pour deux cents livres d'obit de Maistre Jean Crubilié (176) faict doutze livres dix souls le 24e iun 4 e. 10 s.

Total de la recepte des obits se monte à la somme de mil cinq cents trente deux escus trente sept soûls neuf deniers 1532 e. 37 s. 9 d.

Vérifié.


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AULTRE RECEPTE EXTRAORDINAIRE DES OBITS FAICTE EN LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement i'ay receu de Me Pechimbert la somme de cent quarante huict livres pour payement de quattre quartes froment qu'il faict au chapitre et est pour 1650, 1651, 1652, a raison de huict livres la quarte pour 1650 et 14 1. 10 sols pour 1651 et 1652 revenant le tout a ladiste somme..

Plus ay receu de Maistre Guilhaume Planihol secrétaire en l'Université de Cahors la somme de cent trente deux livres un sou six deniers pour ce que feu Maistre Hélie Planihol son père restoit des arrérages des rantes constituées qu'il faisoit au chapitre bailhés en réprinse par feu Salhac en ses comptes de l'année 1648 finissant 1649 44 e. 1 s. 6 d.

Plus ay receu dudict Planihol la somme de cent trente une livre cinq souls pour les arrérages deubs par ledict feu Planihol de la rante constituée qu'il faict au chapitre le 21e iun de 44 e. 15 s. pour 700 e. de pied qu'il tient de l'obit de Monsieur Balaguier Evesque et c'est pour les années 1650, 1651 et 1652 la courante est dans la recepte ordinaire 44 e. 45 s.

Plus ay receu dudict Planihol la somme de deux cents huictante livres dix souls pour les arrérages deubs par ledict feu Planihol de la rante constituée qu'il faict au chapitre le premier octobre de 71 e. 17 s. 6 d. pour 150 e. qu'il tient de l'obit dud. sieur Balaguier evesque et 1000 e. de l'obit de Mr Bertrand evesque et c'est pour les années 1649,1650,1651 et 1652 la courante est à la recepte ordinaire le pied desquelles sommes a esté payé 96 e. 10 s.

Somme universelle de la recepte tant ordinaire que extraordinaire de l'argent des obits monte à la somme de mil sept cent soixante cinq escus quattre souls troix deniers, ,., 1765 e. 54 s. 3 d.

Vérifié.


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DESPANCE DE L'ARGENT DES OBITS DISTRIBUÉS PAR Me DE LESTANG PENDANT.LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement suivant un estat cy remis.

A l'obit de M0 Belveze sacristain le 7° aoust a este distribué unze livres quinze souls six deniers 3 e. 55 s. 6 d.

A l'obit de Me Belveze chanoine le 8e dt. la somme de doutze livres dix souls 4 e. 10 s.

A l'obit de Me Oronce chanoine le 12e dt. la somme de vingt et troix livres quinze souls 7 e. 55 s.

A l'obit de Mr Barthe chanoine 17e dict unze livres quinze souls 3e. 55s.

A l'obit de Monsieur Martin épistolier le 19e dict et duquel obit l'évangelistier et l'épistolier ont six soulz chascung pour leur distribution la somme de doutze livres dix souls 4 e. 10 sA

sA de Monsieur Gontaut evesque de Condom le 25e dict doutze livres six souls ... 4 e. 6 s.

A l'obit de Monsieur Belveze chanoine le 25e dict duquel obit l'hebdomadier qui est de la messe de tierce ledict iour de son anniversaire ont dix huict souls chascung pour leur distribution la somme de quatorze livres six deniers 4 e. 40 s. 6d.

A l'obit de Mr Galhard (177), hebdomadier le 30° dict unze livres dix souls 3 e. 50 s.

A l'obit de Mr Tondut chanoine le premier septembre unze livres unze souls 3 e. 51 s.

A l'obit de Mr Bertrandi evesque le 3e 7bre doutze livres deux soulz 4 e. 2 s.

A l'obit de Mr Le Couvat chanoine le 15e dict doutze livres cinq soûls. 4 e. 5 s.

A l'obit de Me Domec chantre le 26° dict doutze livres. 4 e.

A l'obit de Me Palach le 25e dict doutze .livres un sol six deniers 4e. 1 s. 6d.

A l'obit de Me Bonet (178) collégiat le 13" octobre unze livres six soûls 3 e. 46 s.

A l'obit de Me Regourd archidiacre le 19e dict deutze livres six soûls 4 e. 6 s.

Passé


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A l'obit de Me Février chanoine le 25e dict unze livres treitze soulz six deniers 3 e. 53s. 6d.

A l'obit de Mr Cardalhac chevalier le 29e dict auquel un docteur régent et un consul assistent le soubverguier a mesme distribution qu'un hebdomadier pour les advertir la somme de treitze livres dix souls six deniers. 4e. 33 s. 6d.

A l'obit de, Me Raymond (179) chanoine le 31° dict unze livres seitze souls 3 e. 56s.

A l'obit de Mr de Popian evesque de Caors le second novembre unze livres quinze sols 3 e 55 s.

A l'obit dudit seigneur de Popian le 3e dict doutze livres 4 e.

A l'obit de Me Magny secrétaire le 9e dict doutze livres

un sou 4 e. 1 s.

A l'obit de Me Carcavi (180) le 7e ianvier la somme de unze livres dix neuf souls 3 e. 59 s.

A l'obit de Mr Massaut grand archidiacre le 10e ianvier unze livres doutze souls 3 e. 52 s.

A l'obit de Mr Pugnet sieur de Peyrilhe le 20e dict auquel assistent un consul et son heretier doutze livres unze souls 4e. Ils.

A l'obit de Mr Montbrun chanoine le 25° dict doutze livres deux souls 4 e. 2 s.

A l'obit de maistre Claude Anthoine Hebrard de SainctSuplice (181) grand archidiacre unze livres quatorze souls le 13e febvrier 3 e. 54 s.

A l'obit de Monsieur Olive chanoine le quatorziesme febvrier doutze livres 4 e.

A l'obit de Monsieur de Popian evesque de Caors le 29e mars doutze livres un sou 4e. 1 s.

A l'obit de Monsieur Guerre hebdomadier le second apvril doutze livres quattre souls 4 e. 4 s.

A l'obit de M. Carcavi chancelier le 7° dict unze livres seitze souls 3 e. 56s.

A l'obit de Monsieur Balaguier evesque le 8e dict unze livres treitze souls six deniers 3e. 53s. 6d.

A l'obit de Monsieur Brisson théologal le 16e dudict unze livres quatorze souls 3 e. 54 s.

Passé.


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A l'obit de Monsieur Donadieu chanoine le 21e dict unze livres doutze souls 3 e. 52 s.

A l'obit de Monsieur Besins seneschal le 30e dict doutze livres 4e.

A l'obit de Monsieur Courtois prebendier le 4e may dix livres cinq souls : 3 e. 25 s.

A l'obit de maistre Anthoine Fraissé prebendier le 18e dict

unze livres deux souls... 3 e. 42 s.

A l'obit de Monsieur Vital Fraissé le 20e dict unze livres un sol 3 e. 41s.

A Tobit de Monsieur Oronce chanoine le second iuin doutze livres deux soûls 4 e. 2 s.

A l'obit de Monsieur Grenier sieur de Comiac, chanoine le 13e dict doutze livres 4 e.

A l'obit de Monsieur Galhard prebendier le 18° dict unze livres six souls six deniers 3e. 46s. 6d.

A l'obit de Monsieur Gaudin prebendier le 19e dict unze livres 3 e. 40 s.

A Tobit de Monsieur de Montbrun chanoine le vingt uniesme dict dix livres 3e. 40s.

A Tobit de Monsieur Tauran prebendier le 7e iuilhet dix neuf livres unze souls six deniers 6 e. 31 s. 6d.

DESPANCE DES DE PROFUNDIS QUI SE DISENT TOUS LES DIMANCHES TANT MATIN QUE SOIR

Premièrement

Au mois d'aoust a esté distribué treitze livres unze Souls 4 e. 31 s.

Au mois de septembre quatorze livres troix soûls. 3e. 43 s.

Au mois d'octobae quatorze livres dix souls six deniers 4e. 50s. 6d.

Au mois de novembre treitze livres dix neuf souls. 4e. 39s.

Au mois de décembre quatorze livres quinze soûls. 4e. 55s.

Au mois de janvier quatorze livres. 4e. 40s.

Au mois de febvrier treitze livres doutze souls.. 4 e. 32 s.

Au mois de mars treitze livres seitze souls 4e. 36s:

Pané.


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Au mois d'avril treitze livres dix sept souls . 4e. 37s.

Au mois de may quatorze livres dix souls 4e. 50s.

Au mois de juin treitze livres seitze souls six deniers 4 e. 36 s. 6 d.

Au mois de julhet quatorze livres 4e. 40s.

Despance ordinaire des obits et messes des enfants qui se disent par Mrs les hebdomadiers et prebendiers et aultres durant toute l'année laquelle monte a la somme de soixante six livres un sou 22 e. l s.

Somme soixante dix huict escus onze soûls.

Aultre despance de la messe du chantre qui se dict par MrS les hebdomadiers et prebendiers durant toute Tannée laquelle monte quatorze livres cinq souls 4 e. 45 s.

AULTRE DESPANCE DES OBITS ET MESSE DES ENFANTS QUI SONT EXTRAORDINAIRES

Premierement

Monsieur de Castelnau evesque de Caors fonda une messe canonicale avec diacre st soubsdiacre touts les premiers mardis de chaque mois a raison de cinq souls pour chaque une messe un sou pour le diacre et huict deniers pour le soubsdiacre montant en tout les doutze messes quattre livres 1 e. 20 s.

Plus fonda ledict seigneur de Castelnau une messe touts les aultres mardis de chasque sepmaine laquelle se dict par un hebdomadier lesquels mardis montent au nombre de cinquante deux savoir pour chaque messe deux souls six deniers revient tout à six livres dix souls 2 e. 10s.

Plus fonda Monsieur Alemandi archidiacre de Tornès pour tous les vendredis de chaque mois une messe canonicale avec diacre et soubsdiacre a l'autel des enfants lesquelles sont en nombre de doutze a raison de dix souls pour chaque messe un sou pour le diacre huict deniers pour le soubsdiacre montant sept livres 2 e. 20 s.

Plus fonda Monsieur de Sainct Suplice evesque de Caors une messe canonicale avec diacre et soubsdiacre le vingt et

Passé.


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cinquiesme de chasque mois qui sont en nombre de doutze pour chasque messe cinq souls au diacre un sou au soubsdiacre huict deniers montant lesdictes messes la somme de quattre livres le. 20s.

Plus fonda Monsieur de Castelnau evesque quattre messes canonicales aulx veilhes des quattre testes principales de Nostre Dame scavoir a la Conception, a la Nativité, a la Purification, a; l'Annonciation a cinq souls pour chaque messe un sou pour le diacre et huict deniers pour le soubsdiacre montant les susdites messes vingt et six souls. 26 s.

Plus fonda Monsieur Courtois prebendier trois messes canonicales scavoir le 18e aoust octobre et decembre montent les dictes messes vingt souls 20 s.

Plus fonda Monsieur de Vezins deux messes canonicales scavoir le 31e aoust et le 30e decembre montant treitze souls quattre deniers 13s. 4d.

Plus Tobit de Monsieur Beraldi chanoine le second septembre messe canonicale six souls huict deniers.. 6s. 8 d.

Plus Tobit de Mr Rieux messe canonicale le 10e septembre six souls et huict deniers 6 s. 8d.

Plus Tobit de Mr Tustal le 29e septembre messe canonicale six souls huict deniers 6 s. 8 d.

Plus fondation de deux messes canonicales faictes par Mr Curbilié prestre Tune le 14e febvrier Taultre le 25° iuin treitze souls quattre deniers ... 13 s. 4 d.

Plus Tobit de Mr Ricard vicomte de Bourniquel le 29e febvrier messe canonicale six souls huict deniers 6 s. 8 d.

Plus fondation de Mr Oronce le 4e may 1646 de quattre messes canonicales scavoir aulx quattre testes des morts a raison de huict souls pour chasque messe et deux souls au chappier qui les doibt servir montent les dictes messes deux livres .■ 40 s.

Plus Tobit de Monsieur d'Auriole le 16e may messe canonicale six souls et huict deniers 6 s. 8 d.

Plus Tobit de Mr de Lusech evesque le premier iuin messe canonicale six soûls huict deniers 6 s. 8 d.

Plus fondation de seitze messes pendant l'octave du Corpore Christi faicte par Mr de Comiac chanoine lesquelles se

Passé.


— 109 —

disent a l'autel du Sainct Sauveur montent les dictes messes en fournitures de la cire et hosties sept livres huict souls. 2e. 28s.

Plus fondation de Mr de Cardalhac evesque le 15e iuin et le 14° iulhet de deux messes canonicales lesquelles montent treitze souls et quattre deniers 13 s. 4 d.

Plus Tobit de Me Vidal (182) banquier le premier iulhet messe canonicale et deux aultres messes qui se disent le lundi suivant a la chapelle du Sainct Suaire a raison de huict souls pour chascune des dictes messes et aultres huict souls au sacristain qui fournit la cire et hosties et qui les doibt servir, ensemble deux souls six deniers pour advertir les parents de la venir entendre monte la somme de trente trois souls deux deniers 33 s. 2 d.

Plus Tobit de Mr Bosc hebdomadier le 16e iulhet messe canonicale six souls huict deniers 6 s. 8 d.

La.despance faicte aulx veilles des sept testes Nostre Dame scavoir la Purification, Annonciation, Visitation, Assomption, Nativité, Présentation et Conception, maistre Anthoine Babuel estant payé de quattre livres que le fondateur luy donne pour la fourniture des chandelles de cire et hosties monte la somme de cinquante troix livres quinze Souls 17 e. 5 s.

Plus a Messieurs les évangelistier et épistolier pour le mardi de chaque sepmaine ou pour les épistres monte toute Tannée la somme de cinquante souls 50 s.

Plus pour les gages du sieur de Lestang qui faict la dicte distribution dix livres 3 e. 20 s.

Plus a esté payé aulx sieurs Palezy et Babuel portiers la somme de quatorze livres dix huict souls qui se prennent sur la despance des menuts obits quarante souls sur l'obit de Mr d'Auriole, trente souls sur Tobit de Mr Alemandi, troix livres huict souls sur Tobit de Mr d'Arpaion huict livres revient tout a la dicte somme 4e. 58s.

Plus la somme de quatorze livres qui se prend de Tobit de Mr Massaut pour faire des aubes aulx enfants. 4 e. 40 s.

Plus a esté payé a Mas soubsverguier la somme de cinquante livres pour les gages que le chapitre luy donne a

Paisé,


- 110 —

prendre sur la fondation de Mr Le Blanc chantre apert des mandements cy remis —. 16 e. 40 s.

Plus a Mr Valette maistre des enfants la somme de quarante deux livres sept soûls onze deniers pour les gaiges qui se prennent sur la distribution des obits scavoir sur Tobit de M* d'Arpaion huict livres, sur Tobit de M'Alemandi en deux articles vingt-cinq livres un sou troix deniers, sur Tobit de Mr Massaut six livres, sur Tobit de Mr d'Auriole treitze soûls quattre deniers et sur la despance des menuts obits quarante soûls revient tout a quarante deux livres sept soûls unze deniers qui parfont les sept cents livres que le chapitre luy donne 14 e. 7 s. 6 d.

Total de la despance ordinaire de l'argent des obits monte à la somme de troix cents trente cinq escus trente cinq souls neuf deniers » 335 e. 35s. 9d.

AULTRE DESPANCE EXTRA ORDINAIRE DES OBITS PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premierement a esté payé aulx musiciens pour avoir chanté aulx quattre messes universelles des morts la somme de doutze livres a raison de troix livres chascune apert de quattre quittances cy remises 4 e.

Plus aulx sieurs Mauzuc et Blanquet chapellains de Me Madiran la somme de deux cents livres apert des quitances cy remises 66 e. 40 s.

Plus a Mon Seigneur (183) pour sa part des obits la somme de vingt et une livre apert de quitance sur mon livre 7e.

Plus ie me doibs rembourser la somme de six cents cinquante cinq livres seitze souls troix deniers qui m'est deube par la closture de mes comptes de l'année 1651 finissant 1652 218e.36s.3d.

Plairra a Messieurs les auditeurs passer au comptable la somme de quarante sept livres quattre soyuls neuf deniers a quoy montent les interets de la dicte somme pour un an attendu qu'il ne s'en est peu rembourcer .... 15 e. 44s. 9 d,

Passé.


—111 —

Plus ie me doibs rembourcer de la somme de troix livres payée a Vaissière sergent pour la saisie et inquant faits contre Coriols remise es mains de Roques procureur le.

Somme troix cents seitze escus un sou.

DENIERS COMPTÉS ET NON RECEUS EN LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premierement mets en reprinse la somme de septante cinq livres que ie dis avoir receue de Monsieur de Popian que Messieurs du chapitre tieunent 25 e.

Plus la somme de trente sept livres dix souls que le chapitre tient de la fondation de Monsieur Courtois. 12 e. 30s.

Plus la somme de vingt cinq livres de Tobit de Monsieur Domec que Monsieur de la Gresette (184) randit à Cayssac 8 e. 20s.

Plus la somme de doutze livres dix souls de Tobit de Monsieur Belveze que ledict Cayssac tient 4 e. 10 s.

Plus la somme de dix huict livres quinze souls de Tobit de Me Pugnet que ledit Cayssac tient 6 e. 15 s.

Plus la somme de vingt cinq souls de Tobit tenu par Badel 25 s.

Plus la somme de sept livres cinq souls des obits tenus par Monsieur Boysson (185) que Messieurs du chapitre luy donnent pour les services qu'il rend audict chapitre. 2e. 25s.

Plus la somme de dix huict livres quinze souls de Tobit tenu par Guinot Figeac arquebusier attendu qu'il y a procès avec Monsieur Caussanel (186) recteur de Sainct Maurice 6 e. 15 s.

Plus la somme de quarante troix souls neuf deniers que ledict Cayssac tient de Tobit de Monsieur de Castelnau 43 s. 9 d.

Plus la somme de vingt huict souls un denier que les héritiers de Monsieur Corbesier (187) tiennent des obits communs et personne ne paye.

Plus la somme de quinze livres doutze souls six deniers deube par Monsieur Castelli recteur de Sainct Antet et d'aultre Castelli son frère y a saisie qui fut remise es mains

Passé sauf au st de se rembourc. sur ledil Coriols

Passé.

Passé sauf

ausc de

poursuivre.

Passé

Passé sauf

au se de

ponrsuivre.


- 112 -

de Rocques 5e. 12s. 6d.

Plus ie dicts aèoir receu des héritiers de Durand la somme de trente troix livres quinze souls sur laquelle n'ay receu que dix huict livres deux souls six deniers scavoir de Madamoiselle de Pariol dix livres doutze souls six deniers et François Delcamp sept livres dix souls partant reste quinze livres doutze souls six deniers que ie mets en reprinse 5 e. 12 s. 6d.

Plus la somme de trente quattre livres sept souls six deniers deube par feu Mr Dominicy y a saisie remise es mains de Mr Rocques procureur 11 e. 27 s. 6 d.

Plus la somme de cinq livres neuf souls quattre deniers deube par Monsieur Delom advocat y a decret cy devant 1 e. 49 s. 4 d.

Plus la somme de doutze livres dix souls deube par François Bolsaguet et Jean de Grange (188) y a saisie cy devant 4o. 10 s.

Plus la somme de trente sept livres dix souls que Messieurs du chapitre tiennent de Tobit de Maistre Gilibert Massaut pour les six cents livres payées à Laboval 2e. 30s.

Plus la somme de dix huict livres quinze souls pour la rante que doibt Pierre Corriols la saisie est es mains de Rocques procureur 6 e. 15 s.

Plus la somme de vingt sept livres seitze souls pour la rante que doibt Monsieur Merlin notaire du Bas de quoy il y a saisie cy remise 9 e. 16 s.

Plus la somme de quarante quattre livres treitze souls neuf deniers de rante que Jean Lamothe peinctre doibt en deux articles pourquoy i'ay faict faire saisie. 14 e. 53 s. 9d.

Plus la somme de vingt cinq livres de rante que Jean Lugol chirurgien de Rampoux et maistre de Ricard frères doibvent pour deux années escheues le 17e iulhet a 12 e. 10 s. par an dequoy i'ay faict faire saisie sur Ricard procureur ; 8e. 20s.

Plus la somme de huict livres doutze souls de rante que Mr Roaldes advocat doibt pour les années 1649, 1650, 1651, 1652, de quoy i'ay faict faire saisie et revient a.... 6 e. 15 s.

Passé sauf

au se do

poursuivre.

Passé.

Passé et le

recepveur

remettra les

saisies et

incluants.


— 113 —

Plus la somme de six livres deux souls deux deniers de rante deube par feu Monsieur Leblanc pour noble JeanFrançois de Gauleiac (189) seigneur Despanel pour les années 1649, 1650, 1651, 1652, de quoy i'ay faict faire saisie et revient a . 8e. 8s. 8d.

Total des deniers comptés et non receus des obits monte à la somme de cent soixante unze escus vingt neuf souls un denier 171e. 29s. ld.

AULTRE DESPANCE EN DISTRIBUTIONS PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653.

A esté distribué a la feste Nostre Dame la Chandeluse la somme de mille neuf cents soixante six livres treitze souls quattre deniers 65 e. 33 s. 4d.

Aultre distribution a la feste Sainct Estienne dernière la somme de mille neuf cents soixante six livre treitze souls quattre deniers.

Somme mille troix cents onze escus six souls huict deniers.

COMPTE DE LA RECEPTE DES PREBENDES DES ENFANTS DE COEUR PENDANT LA DICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement fait recepte de la somme de quattre cents livres de la distribution de la Chandeluse dernière 133e. 20s.

Plus de la somme de quatorze livres de Tobit de Mre de Massaut laquelle se prend de la distribution manuelle pour faire des aubes aulx enfants. 4 e. 40s.

Plus la somme de cinquante six livres pour le revenu de neuf cents livres que Mr Despan (190) conseilher au presidial tient de Tobit de Monsieur de Montbrun sur la fondation de troix mille livres destinée pour Tentretenement desdicts enfants laquelle somme estoit tenue par Lavernhe de Ginalhac le terme est escheu au 14e octobre .. 18 e. 40 s

Plus la somme de cinquante livres pour le revenu de huict cent livres que ledict sieur fonda pour estre employée au

8

Vérifié et passé


- 114 -

payement d'un maistre de grammaire pour enseigner les enfants laquelle somme est tenue par Messieurs du chapitre 16e. 40s.

Plus la somme de troix cents livres que Monsieur Le Blanc chantre donna pour Tentretenement de deux enfants de coeur de laquelle somme Monsieur Dufour faisoit rante le pied est a present tenu par M™ de Gouliols président aux Aydes lé terme n'escherra qu'au mois de novembre.

Plus ie mets en recepte la somme de deux cents huict livres quattre souls dont ie suis faict débiteur pour-la closture de nos comptes de Tannée 1651 finissant 1652. 69e. 24s.

Total de, la recepte de l'argent des prebendes des enfants de coeur monte a la somme de deux cents quarante deux escus quarante quattre souls 242 e. 44 s.

DESPANCE DE L'ARGENT DES PREBENDES DES ENFANTS DE COEUR PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement mets en despance la somme de cinquante livres que ie dicts avoir receue de Tobit de ,Mre de Madiran (191) que ie n'ay pas receue le chapitre devant ladicte rante 16e. 40s.

Plus payé à M" Delmas prestre cinquante livres pour avoir enseigné la grammaire aulx dicts enfants pendant Tannée apert du mandement cy remis de Mr le chantre et seitze souls pour un despautere (192) — 16e. 56 s.

Plus payé a Daganeau maistre talheur cent une livre pour les habits et bas des enfants de coeur mentionnés au mandement et rolle cy remis ledict mandement de Monsieur le chantre bailhe 33 e. 40s.

Plus audict, Daganeau tailheur cent quattre livres dix souls pour aultres habits desdicts enfants mentionnes au rolle et mandement au pied dudict livre le chantre bailhe cy remis 34e. 50s.

Plus a maistre Guilhaume Murat trente sept livres dix soûls pour les souliers des enfants apert du rolle et mandement au pied de Mr le chantre cy remis 12 e. 30 s.

Plus a maistre Daganeau vingt neuf livres neuf souls

Vérifié et passé.

Passé veu

les mand.

et quit.


— 115 —

pour la faceon des robbes desdicts enfants ou de huict soutanes comme est porté au rolle et mandement au pied de Mr le chantre cy remis 9 e. 50 s.

Plus a Mr Trumas (193) apoticquaire six livres pour un rolle de sa bouticque et mandement au pied cy remis. 2 e.

Plus a maistre Astorg (194) marchant boutonier vingt et trois livres seitze souls pour le rolle et mandement de monsieur le chantre au pied cy remis 7 e. 56s.

Plus a madame Dalbignié vingt une livre pour payement de trois, napes deux doutzaines servieites grossières pour la maitrise par mandement de monsieur le chantre cy remis ; 7e..

Plus a maistre Lacavalerie (195) cordonnier la somme de seitze livres pour dix paires souliers des enfants de coeur, comme apert du mandement de monsieur le chantre cy remis 5e. 20s.

Plus a maistre Pierre Ganilh (196) charpentier treitze livres dix souls pour un armoire qu'il a faict pour la maîtrise apert du mandement de monsieur le chantre cy remis 4 e. 30 s.

Plus payé a une femme qui avoit fourni les drogues et guéri un enfant de coeur de la tigne dix livres apert du mandement de monsieur le chantre cy remis 3e. 20s.

Plus rendu a Mr Valette neuf livres pour avoir faict recouvert le toit de la maitrise achapté doux et fourni tuille et la despance au recouvreur apert du mandement de Mp le chantre cy remis 3 e.

Plus audict sieur Delmas cinquante deux souls six deniers pour avoir achapté deux despautères deux paires rudiments et du papier pour les enfants apert du tout au mandement de monsieur le chantre cy remis 52s. 6d.

Plus a un charpentier vingt souls pour avoir accomodé le lessivié de la maitrise apert au mandement de monsieur le chantre cy remis . 20s.

Plus a Mr Durieu (198) médecin doutze livres pour ses gaiges apert de son receu remis 4e.

Plus a Mr Frachot (199) maistre chirurgien pour ses gaiges apert du receu cy remis 3e. 20s,

Passé veu

les mand

et qult.


— 116 —

Plus a Mr Valette maistre des enfants la somme de cent quattre vingt livres pour Tentretenement de deux enfants laquelle se prend des trais cents livres que monsieur Dufour faisoit rante et a present monsieur de Souliols.. 60 e.

Plus a monsieur Aymar marchant la somme de cent nonante quattre livres pour un compte de marchandise prinse de sa bouticque pour les enfants de choeur apert du compte et mandement au pied de Mr le chantre bailhe cy remis 64e. 40s.

Plus a la servante de la maitrise quinze souls pour avoir achapté deux courbeliers ou cousu des serviettes par mandement de monsieur Leblanc bailhe cy remis 15 s.

Total de la despance faicte sur les prebendes des enfants de coeur monte a la somme de deux cents quattre vingt dix escus cinquante neuf souls six deniers 290e. 59s. 6d.

Et la recepte desdictes prebendes monte a la somme de deux cents quarante deux escus quarante quattre souls 242e. 44s.

Partant est deub au comptable pour avoir plus despance que receu la somme de quarante huict escus quinze souls six deniers 48e. 15s. 6d.

RECEPTE DES BLEDS PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Sainct Aureil clos a trente trois sextiers sur Pierre Mathiol et aultres 33 sextiers.

Sainct Sernin clos a soixante un sextiers sur Anthoine Manhac 61 sextiers.

Sainct Cyprien clos a tiquante deux sextiers sur Anthoine Delbosc de Grezels 52 sextiers.

PAULDEFONTENILLES. (A suivre).

Passé veu

les mand,

et quit.

"Vérifié.


STATISTIQUE DES DÉCÈS

DE LA COMMUNE DE CAHORS PENDANT L'ANNEE 1893

Le nombre des décès pendant l'année 1892 s'est élevé à 348, et celui des naissances à 235 seulement, d'où une différence de 113 en faveur des décès.

L'année précédente (1891), on avait enregistré 326 décès et 213 naissances ; d'où il résulte une différence de 22 décès pour 1892 et de 22 naissances en faveur des naissances.

Il s'est rencontré en 1892 pour le sexe masculin 179 décès et pour le sexe féminin 158, d'où une différence de 21 en faveur du sexe fort.

TABLEAU DE DÉCÈS PAR AGES ET PAR MOIS

AGES

Morts-nés. 0232014 12010 16

De 0 jours à 1 an. 203334435 114 33

De 1 au à 10 ans. 210111212214 18

De 10 à 20. . 0 2 1 0 1 1 0 1 0 0 0 0 6

De 20 à 30. . 3 3 3 6 1 1 0 2 0 1 1 2 23

De 30 à 40. . 2 2 1 3 1 0 1 2 1 1 2 2 18

De 40 à 50. . 4 2 2 2 0 1 4 1 2 1 0 4 23

De 50 à 60. . 7 7 3 1 4 3 1 1 4 3 3 2 39

De 60 â 70. . 9 5 5 7 3 4 4 2 2 8 4 1 54

De 70 à 80. . 15 10 7 5 3 4 4 3 6 5 6 6 74

De 80 à 90. . 7 5 5 2 5 4 4 3 3 4 2 0 43

De 90 à 100. .000000000100 1

TOTAUX... 52 39 33 32 22 23 28 19 27 27 21 25 348


— 118 -

En jetant un coup d'oeil sur le tableau ci-dessus, il est facile de voir le classement des âges par rapport aux decès ; les septuagénaires décédés sont les plus nombreux (74) ; puis viennent les sexagénaires (54), les octogénaires (43), les quinquagénaires (39), puis enfin ceux âgés de 0 jours à un an (33).

Ceux qui ont donné le moins de prise à la mort sont les suivants : de 10 à 20 ans (6 décès), ceux d'un an à 10 ans (18) ceux de 30 à 40 ans (18), ceux de 20 à 30 ans (23), ceux de 40 à 50 ans (23).

Il n'y a qu'un seul nonagénaire, pas un centenaire et 16 mortsnés.

Le tableau ci-dessus permet également de classer les mois de la manière suivante: janvier (52 décès), février (39), mars (33), avril (32), juillet (28), septembre et octobre (chacun 27), décembre (25), juin (23), mai (22), novembre (21) et août 19. Il en résulte que ce sont les premiers mois de l'année janvier, février, mars, avril qui ont eu le plus de décès (en tout 156), tandis que les quatre derniers n'en ont eu que 100 et les 4 mois intermédiaires, c'est-à-dire mai, juin, juillet, août sont les moins cotés avec 92 décès.

En partageant Tannée en deux, on trouvera le 1er semestre beaucoup plus chargé que le second (201 pour le premier et 147 pour le second).

TABLEAU DES DÉCÈS ET DES NAISSANCES PAR MOIS ET PAR SEMESTRE

décès naissances décès naissances

Janvier.... 52 17 Juillet 28 20

Février 39 12 Août.... 19 20

Mars.... 33 23 Septembre....... 27 10

Avril 32 22 Octobre 27 17

Mai 22 23 Novembre 21 25

Juin 23 21 Décembre 25 25

201 118 147 117

Il est facile de s'assurer par ce tableau que les naissances sont inférieures aux décès, sauf les mois de mai, août et novembre.

Considérés sous le rapport des paroisses, les décès donnent les résultats suivants : Cathédrale, 142 décès, St-Barthélémy (58),


— 119 —

St-Urcisse (44), Cabessut (16), St-Georges (10), paroisses suburbaines (21) et hospices (39). Il en résulte le classement suivant :

Saint-Barthélémy 2,23 %

Cathédrale 2,15 %

Cabessut 2,00%

St-Urcisse 0,66 %

St-Georges 0,49 %

La population de la commune étant de 15,500 habitants, la proportion des décès par rapport à ce nombre est de 22,4 %, chiffre assez élevé et qui ne se comprendrait pas si on ne se rappelait que les quatre premiers mois furent très chargés, à cause de l'épidémie d'influenza qui s'est fait sentir pendant ce temps et même antérieurement, puisque en trois mois il est décédé environ 150 personnes.

Je vais examiner les professions des décédés en 1892, après avoir préparé le tableau suivant :

TABLEAU DES PROFESSIONS

Sans professions ou trop jeunes ... 177

Cultivateurs, jardiniers 36

Propriétaires, rentiers 10

Prêtres, religieux 5 + 3= 8

Soldats, officiers, gendarmes 8

Cordonniers 5

Boulangers 5

Professeurs. 4

Maçons 3

Menuisiers 3

Domestiques .3

Robeuses, couturières 3.

Employés de chemins de fer 3

Voyageurs de commerce 2

Négociants 2

Marchands tailleurs 2

Commis des ponts et chaussées 2

Employés d'octroi 2


— 120 —

Directeurs des tabacs 2

Tailleurs d'habits 2

Cuisiniers 2

Fabricants de cierges 2

Tonneliers 2

Aubergistes, maître d'hôtel 2

Revendeuses 2

Ménagères 2

Et un cas pour chacune des professions suivantes : Marchand de bois, marchand de poisson, marchand de fromage, commis des postes et télégraphes, commis de préfecture, épicier, agent d'assurances, comptable, imprimeur, chanteur ambulant, modiste, entrepreneur, photographe, dentiste, brocanteur, architecte, peintre, serrurier, charretier, portefaix, ouvrier employé au tabac, terrassier, manouvrier, journalier, charron, chargeur, forgeron, chaisier, tanneur, ferblantier, chaudronnier.

Je vais passer en revue les principales de ces professions et faire connaître leur rapport avec les maladies ; je commence par les cultivateurs :

Cultivateurs, jardiniers, au nombre 36. — 27 décès durant le premier semestre et 7 seulement pendant le second. Indiquant que les saisons froides et humides sont défavorables à ces travailleurs.

De ces 36 décédés, je citerai 7 octogénaires, 16 septuagénaires, 4 sexagénaires, 4 quinquagénaires, 2 quadragénaires, 2 trentenaire et 1 âgé de 18 ans. Comme cause de maladies je citerai : 7 vieillards, 6 apoplexie cérébrales, 5 affections cardiaques, 5 catarrhes pulmonaires et pneumonie, 2 ramollissement cérébral, plus 1 affection intestinale, 1 péritonite stomachique, 1 cancer de l'oreille, 1 dépôt cérébral, 1 phtysie pulmonaire, 1 cholérine, 1 affection vésicale, 1 méningite tuberculeuse, 1 asthme.

Soldats, officiers, gendarmes, nombre 7. — Quatre soldats sont décédés à l'hospice en 1892, âgés de 22, 23, 23, 23 ans ; 2 de phtysie pulmonaire, 1 de broncho-pneumonie, le dernier sans cause connu ; 3 au mois d'avril, 1 au mois d'août, les '3 autres étaient 1 militaire retraité, 1 officier de 46 ans, 1 gendarme de 82 ans. Un des trois s'est suicidé avec une arme à feu.


— 121 —

Prêtres, religieux, nombre 8 : 5 prêtres et 3 religieuses. — En janvier il y a eu 3 décès de prêtres âgés de 70 ans, 63 ans, 66 ans, atteints de grippe avec complication ; plus 1 religieuse (affection cardiaque). En février, décès d'un chanoine âgé de 78 ans et 1 religieuse âgée de 82 ans, atteints d'affections différentes. En décembre décès d'un prêtre âgé de 78 ans, atteint de pneumonie.

Cordonniers, nombre 5. — Mois divers; âgés de 23, 61, 67 et 84 ans; atteints de phtysie p., d'anévrisme, de colique hépatique et de vieillesse.

Charpentiers, nombre 5. — Mois différents ; âgés de 52, 53, 67, 75, 77 ans ; atteints deux de grippe-influenza, les trois autres de bronchite, gastrite et asthme.

Boulangers, nombre 5. — Mois divers; âgés de 25,45, 57, 71, 75 ans et atteints de bronchite, phtysie pulmonaire, affection cardiaque, apoplexie et affection asthmatique.

Professeurs, nombre 4. — Mois divers ; âgés de 31, 48, 66, 66 ans et atteints de congestion cérébrale, apoplexie, phtysie pulmonaire et affection cardiaque.

Maçons, nombre 3. — Deux décès en février et un en décembre ; à l'âge de 45, 48 et 67 ans, atteints deux de pneumonie et un de ramollissement cérébral.

« Menuisiers, nombre 3. — Mois divers ; âgés de 23, 44 et 65 ans ; atteints de phtysie pulmonaire, d'albuminurie et d'affection cardiaque.

Domestiques, nombre 3. — En mars deux décès et un en janvier ; âgés de 25, 67, 74 ans; atteints deux de congestion cérébrale et un de grippe compliquée.

Négociants, marchands, nombre 8. — En janvier 2 décès, autant en février et juin, 1 en août, 1 en décembre Ils étaient âgés de 31, 42, 55, 56, 61, 65, 67 et 72 ans. Deux sont morts de la grippe compliquée de pneumonie, deux atteints d'apoplexie, un d'anévrisme, un de phtysie pulmonaire et les autres d'affections mal déterminées.

Robeuses, couturières, nombre 3, — Un décès en janvier, 57 ans, congestion pulmonaire, un décès en mars, 50 ans phtysie pulmonaire, un décès en octobre, 22 ans, phtysie pulmonaire.

Employés de chemin de fer, nombre 3. - Un décès en janvier. 50


— 122 —

ans, gastrite chronique ; un décès en juin, 50 ans, méningite ; un décès en septembre, 40 ans, gastrite.

Voyageurs de commerce, nombre 2. — Un décès en janvier, 37 ans, gastrite ulcéreuse ; un décès en mars, 21 ans, congestion cérébrale.

Agents d'assurances, nombre 2. -Un décès en février, 79 ans, affection cardiaque; un décès en octobre, 57 ans, pneumonie. ■

Commis des ponts et chaussées, nombre 2. — Un décès en août, 37 ans, phtysie pulmonaire ; un décès en octobre, 65 ans, congestion cérébrale.

Directeurs de tabacs, nombre 2. — Un décès en mars, 86 ans, congestion pulmonaire grippe ; un décès en février, 76 ans, gastrite.

Fabricants de cierges, nombre 2. — Un décès en janvier, 70 ans, pneumonie ; un en décembre, 55 ans, paralysie.

TABLEAU DES MALADIES CAUSE DES DÉCÈS

Vieillesse ; 29

Apoplexie cérébrale 44

Affections cardiaques 36

Grippe-pneumonie 16

Grippe-congestion-pulmonaire 8

Pneumonie simple 16

Phtysie pulmonaire. 19

Bronchites 17

Faiblesse de la constitution 7

Gastro-entérite 7

Ramollissement cérébral 6

Convulsions 6

Gastrite chronique.. 6

Athrepsie 4

Croup 4

Coqueluche 4

Anévrisme 4

Affections hépatiques 4

Affections cancéreuse 4

Mort subite 4


— 123 —

Alcoolisme 3

Erysipèle... 3

Fièvre typhoïde 3

Albuminerie 2

Méningite tuberculeuse 2

Ascite 2

Gangrène 2

Péritonite . 2

Méningite ordinaire 2

Gastrites 2

Carreau 2

Affection du cerveau 2

Paralysie 2

Cause mal déterminée 15

Et un décès pour chacune des autres maladies :

Abcès par congestion, affection utérine, affection du tube intestinal, accident typhique, affection nerveuse, asthme, brûlures, cholérine, hémorrhagie stomacale, granule, ictère, hémorrhagie utérine, hémorrhagie puerpérale, vice de conformation, affection intestinale, fracture de la colonne vertébrale, abcès du cerveau, tétanos, tympanite, paralysie intestinale, phlegmon, pendaison, suicide par arme à feu.

Je vais à présent passer en revue chacune des causes de décès en les examinant au point de vue des mois, de l'âge, du sexe et des professions, je commencerai par la vieillesse.

1° Vieillesse. — Nombre 29. — C'est le 12e des décès.

Le premier trimestre a fourni 10 décès ; le second 6 ; le troisième 9 et le quatrième 4, ce qui donne 16 décès pour le premier semestre et 13 pour le second.

Dans ce nombre 29, le sexe masculin est représenté par 10 et le sexe féminin par 19.

L'examen des âges donne les résultats suivants : 1 était âgé de 90 ans ; 6 de 80 ans, 6 de 82 ans, 3 de 86 ans, 3 de 84 ans, 2 de 87 ans, 2 de 81 ans ; les 5 derniers avaient 83, 76, 79 et 75 ans. Comme profession je citerai : 7 cultivateurs, un employé d'octroi, un teinturier, un cordonnier, et les autres sans professions-.

2° Apoplexie cérébrale. — Nombre 44, c'est le 7e des décès.


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Cette cause est toujours la plus fréquente dans notre commune et c'est la saison froide, rigoureuse qui est le point initial de cette maladie. En effet, les décès du 1er trimestre et du dernier s'élèvent à 14 et 10, c'est-à-dire 24 ; tandis que ceux des deux autres trimestres ne s'élèvent qu'à 17 décès. Le sexe masculin est inscrit pour 20 et le féminin pour 21. L'examen des paroisses donne le résultat suivant : Cathédrale 13 décès, hospice et St-Barthélemy chacun 10 décès ; St-Urcisse 4 décès et un seul pour St-Georges et Cabessut, puis 2 décès pour les paroisses suburbaines.

Je citerai comme âges : 3 octogénaires, 17 septuagénaires, 12 sexagénaires, ce qui fait 32 vieillards, et 9 autres pour les âges moins avancés. C'est donc une cause de mort pour la vieillesse.

Comme professions je signalerai : cinq cultivateurs., deux domestiques, deux revendeuses, deux professeurs, un marchand de bois, un marchand de poisson, un fabricant de cierges, un employé de commerce, un comptable, un entrepreneur, un commis des ponts et chaussées, .un chanoine, un propriétaire, un journalier, un manouvrier, un tonnelier, le reste sans profession.

3° Affections cardiaques. —Nombre 34 (c'est le 12° des décès).

Sur 34 décédés, 14 étaient du sexe masculin et 20 du sexe féminin. Le 1er semestre a. fourni 18 décès (10 + 8) et le second 16 (6 + 10).

Les âges étaient les suivants : 26 vieillards (3 octogénaires, 13 septuagénaires et 10 sexagénaires), et 8 des autres moins âgés.

Comme profession je noterai : 5 cultivateurs, 2 religieux, 1 professeur, 1 agent d'assurances, 1 photographe, 1 rentier, 1 boulanger, 1 épicier, 1 menuisier, 1 charretier, 1 propriétaire et le reste sans profession.

Le classement des décès par paroisse, donne le résultat suivant : Cathédrale 18, St-Urcisse 7, St-Barthélemy 3, l'hospice 2 et 4 pour les autres quartiers.

4° Grippe (Influença). — Nombre 16 (11 en janvier, 4 en février,

1 en mars).

Les âges étaient les suivants : 25 ans, 53 x 3, 54, 61, 63, 64, 70, 73 et 85 ans. La mortalité s'est fait sentir chez ceux qui étaient déjà malades avant l'apparition du fléau.

Parmi ces décédés il s'est trouvé : 2 prêtres, 2 charpentiers,

2 maçons, 1 marchand, 1 jardinier, 1 domestique, 1 religieux et six sans profession.


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Trois de ces décèdes étaient atteints depuis longtemps d'affection cardiaques ; 7. autres étaient pneumoniques et les autres avaient des congestions pulmonaires.

La Cathédrale a eu de ce chef 7 décès ; St-Barthélemy 2, l'hospice 2, les autres 3.

5° Pneumonie. — Nombre 16.

Affection de la saison rigoureuse, ayant occasionné 5 décès pour le premier trimestre, 4 pour le second, 1 pour le troisième et 6 pour le quatrième. Le premier et le dernier étant les plus dangereux ont causé 11 décès, tandis que les deux autres n'en ont fourni que 5.

Sur ces 16 décédés, 6 étaient septuagénaires, 1 sexagénaire et 4 quinquagénaires, les autres étaient beaucoup plus jeunes. Comme profession je noterai : 2 cultivateurs, 1 prêtre, 1 soldat, 1 agent d'assurance, 1 tanneur, 1 cuisinier, 1 fabricant de serge et 3 propriétaires.

L'examen des paroisses donne les résultats suivants : 8 décès pour la Cathédrale, 3 à St-Urcisse, 2 à St-Barthélemy.

6° Bronchite. — Nombre 13.

Les bronchites se développent comme la précédente affection pendant la saison froide et humide, de ce chef il y a eu 13 décès, dont 10 pour le premier semestre et 3 seulement pour le second.

Il s'est rencontré : 2 septuagénaires, 2 sexagénaires, 1 quinquagénaire, 2 quadragénaires et les autres moins âgés. Parmi eux se trouvent : 1 brocanteur, 1 tailleur d'habits, 1 boulanger, 1 charpentier, le reste sans profession, de ce chef la Cathédrale a eu 7 décès, l'hospice 3.

7° Congestion pulmonaire. — Nombre 8.

La congestion pulmonaire est souvent le résultat de la grippe; elle constitue une complication sérieuse, surtout chez les personnes déjà malades. Par cette cause il y a eu 7 décès pour le premier semestre et 1 seul pour le second; c'est évidemment une conséquence de l'épidémie.

Il y a eu 5 vieillards et 3 d'un âge moins avancé. Comme professions je citerai : 1 directeur des tabacs, 1 peintre, 1 portefaix, 1 couturière.

Par cette cause la Cathédrale a eu 6 décès, l'hospice 2,


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8° Phtysie pulmonaire. — Nombre 23.

Cette affection est une de celles qui enlèvent le plus de monde. Sur ces 23 décès, 11 étaient âgés de 20 à 30 ans; 5 de 10 à 20 ans;

4 étaient trentenaires, 2 quinquagénaires et 1 quadragénaire; c'est l'âge de 20 à 30 qui l'emporte toujours, on peut répartir ces décès en 17 pour le premier semestre et 6 pour le second.

Quant aux paroisses elles ont donné les résultats suivants : Cathédrale 9 décès; St-Barthélemy 5; Hospice 3; St-Urcisse 2; campagne 2; et St-Georges 1 seul.

Quant aux professions je signalerai : 9 sans profession, 2 soldats, et 1 des autres : jardinier, cordonnier, menuisier, boulanger, tonnelier, imprimeur, professeur, négociant, conducteur des ponts et chaussées, chanteur ambulant, robeu.se. 18 décédés étaient du sexe masculin et 7 du sexe féminin.

9° Gastro-entérite. — Nombre 10.

Il y a eu de ce chef 10 décès, dont 2 en juillet, 3 en août, 3 en septembre, 2 en octobre.

La Cathédrale en a fourni 4, St-Barthélemy autant, St-Urcisse 2.

5 étaient du sexe masculin et 5 du sexe féminin. 10° Gastrite simple. — Nombre 7.

L'âge de ces décédés étaient les suivants : 76, 60, 56, 50, 44,40, 37 ans. 6 étaient de la Cathédrale, 1 seul de St-Barthélemy.

Parmi eux se trouvaient : 2 employés de chemin de fer, 1 voyageur de commerce, 1 directeur de tabacs, 1 charpentier et les autres sans professions.

12° Ramollissement cérébral. — Nombre 7.

Il y a eu de ce chef 5 décédés à l'hospice, 1 au couvent de Nevers, le dernier place St-Urcisse.

Parmi eux se trouvaient : 2 cultivateurs, 1 terrassier, 1 maçon et 3 sans professions.

2 étaient septuagénaires, 2 sexagénaires, 2 quadragénaires et 1 octogénaire.

13° Convulsions chez les enfants. — Nombre 7.

Ces affections communes chez les enfants ont causé la mort à 7 d'entr'eux, âgés de 2 ans, 4 ans, 5 mois, 7 mois, 4 mois et 1 mois. 3 étaient domiciliés dans la paroisse de St-Barthélemy, 2 à StUrcisse, 1 à St-Georges et 1 autre à Cabessut; tous étaient du sexe masculin.


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14° Affections cancéreuses. — Nombre 5;

Cette cause a entraîné peu de personnes, 2 du sexe masculin et 3 du sexe féminin.

Parmi eux se trouvaient : 3 septuagénaires, 1 sexagénaire, 1 quinquagénaire (51 ans).

3 étaient sans professions, les 2 autres étaient cultivateur et charron.

L'un était atteint d'un cancer de l'oreille, un autre de l'intestin, un autre de la langue, un autre de l'oeil, le dernier de la matrice.

15° Mort accidentelle. — Nombre 9.

Il y a eu trois morts subites, un tétanos, une péritonite traumotique, un suicide par arme à feu, un suicide par pendaison, une fracture de la colonne vertébrale et le dernier dont la cause est mal déterminée.

2 étaient cultivateurs, 1 commis des ponts et chaussses, 1 dentiste, 1 officier, 1 ouvrier, les autres sans professions.

Il s'est rencontré : 1 octogénaire, 3 septuagénaires, 2 quinquagénaires, 2 quadragénaires; le dernier avait 27 ans.

Ces accidents se sont passés : à Cabessut, à Larroque-des-Arcs, aux Mathieux, à l'hospice, à St-Urcisse, rue des Boulevards, rue des Carmes, rue Fénelon, faubourg Labarre.

16° Croup. Angine couenneuse. — Nombre 4.

Quatre enfants ont succombé aux suites du croup; un âgé de 5 ans, domicilié place Thiers, un second (3 ans), domicilié rue JeanCaviole, un troisième (2 ans), domicilié rue Feydel et le quatrième âgé de 21 mois, demeurant impasse Burgade.

17° Coqueluche. — Nombre 4 décès.

Sur ces quatre décédés, 3 étaient du sexe féminin, un seul était du sexe masculin.

Le premier a succombé en avril, à l'âge de 6 ans, rue Lastié.

Le deuxième a succombé en mai, âgé de 4 ans, rue du Boulevard.

Le troisième a succombé en mai aussi, âgé de 5 mois, à Cabessut.

Le dernier âgé de 5 ans, était domicilié à Labarre.

18° Anévrisme. — Nombre 5.

Cette cause a entraîné 5 personnes : 1° un négociant, âgé de 31 ans, domicilié boulevard Gambetta; 2° un cordonnier, âgé de 61 ans, domicilié boulevard Gambetta; 3° un maître d'hôtel, âgé de 70 ans, domicilié près la rue Brives; 4° un propriétaire, âgé de


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71 ans, domicilié boulevard Gambetta; 5° un tailleur d'habits, âgé de 71 ans, domicilié rue Nationale.

19° Affections hépatiques. — Nombre 5.

Les cinq décédés par cette cause étaient : architecte, cordonnier, gendarme en retraite, employé d'octroi, sans profession. L'un était octogénaire, 3 sexagénaires, Je dernier avait 49 ans. Leur domicile était le boulevard Gambetta, 2 rue Fénelon, rue du Rempart, rue de la Banque.

20° Fièvre typhoïde. — Nombre 4. C'est le 87e des décès.

Deux étaient domiciliés à Labarre, le troisième habitait l'avenue de Toulouse et le dernier est mort à l'hospice.

Trois étaient sans professions, le quatrième était agent d'assurances. Les âges étaient : 60 ans, 57 ans, 27 ans, 20 ans.

21° Albuminurie ou maladie de Bright. — Nombre 4.

Quatre décès par cette cause, dont deux sans profession, un cultivateur et un menuisier. Leur domicile était rue du Rempart, Cabessut, place Clément Marot et Bach en dehors de la ville. Il y avait parmi eux un septuagénaire, un sexagénaire, un quarantenaire et le dernier âgé de 6 ans.

22° Alcoolisme. — Nombre 3.

Cette cause doit être fréquente, bien qu'il n'y ait que 3 décès, généralement on ne déclare cette maladie qu'avec peine. L'un des trois décédés était sous-chef de bureau à la préfecture, le second était aubergiste et le troisième mendiant. Leur domicile était le faubourg Labarre, la rue Lestieu, la rue des Soubirous. L'un était septuagénaire, les deux autres avaient 55 et 52 ans.

23° Erysipèle. — Nombre 3.

Trois décédés par cette cause, dont un octogénaire, un septuagénaire et le dernier très jeune. Tous étaient sans profession. Le premier est mort à l'hospice, le second rue Brives et le troisième rue Fénelon.

24° Asthme proprement dit. — Nombre 5.

Par cette cause cinq personnes sont décédées : un boulanger, un charpentier, un cultivateur et les autres sans professions. Ils étaient âgés de 77, 73, 71, 75 et 54 ans. Ils habitaient Labarre, la rue Lastié, la rue Brives, St-Georges et Labéraudie.

25° Gastrite chronique. — Nombre 3.

Le premier avait 40 ans, il était employé des chemins de fer et il


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habitait le quai Champollion; le second avait 56 ans, il était sans profession et son domicile était rue Darnis; le troisième avait 67 ans, il était charpentier et il demeurait rue Pellegri.

26° Affection cérébrale non déterminée. — Nombre 2.

Par cette cause 2 décès seulement, 48, 45 ans, horticulteur, sans profession; hospice et Cabessut.

27° Affection puerpérale. — Nombre 3.

31 ans, 27 ans et 23 ans; tels sont les âges des trois décédés, domiciliés rue Fondue-Basse, boulevard Gambetta et

Entérite. — 2 décès à l'âge de 7 ans et 10 mois.

Ascites. — 2 décès à l'âge de 60 ans et 49 ans.

Péritonite. — 2 décès à l'âge de 70 ans et 62 ans.

Gastro-entérite. — 1 seul cas, 56 ans, sans profession, rue du Château.

Tympanite. — 1 seul cas, 85 ans, religieuse Dame Blanche.

Péritonite. — 2 cas : 52 ans, hospice et 71 ans, impasse Catone.

OEdème. — 71 ans, cultivateur, à Cabessut, et 47 ans, sans profession, à Bach.

Phlegmon. — 69 ans, cultivateur, rue St-Géry, et 68 ans, chaisier, hospice.

Affection utérine. — 57 ans, sans profession, avenue de la Gare; 31 ans, sans profession.

Tétanos. — 27 ans, aux Mathieux.

Affection vésicale. — 30 ans, jardinier, aux Hortes.

Gangrène. — 2 décès : 65 ans, rue Portail Alban ; 56 ans Boulevard Gambetta.

Affection intestinale. — 38 ans, cultivateur, aux Tuileries.

Hémorrhagie stomacale. — 66 ans, ferblantier, impasse Soûlés.

Fracture de la colonne vertébrale. — 56 ans, ouvrier de tabac.

Brûlure. — 4 ans, moulin de Labéraudie.

Hernie étranglée. — 73 ans, St-Georges.

Hémoptysie. — 58 ans, marchande.

Méningite. — 2décès : 20 ans, modiste, Cabessut; 50 ans, employé au chemin de fer, rue de l'Université.

Affection nerveuse. — 62 ans, charpentier, rue Nationale.

DÉCÈS DE L'HOSPICE

Les décès de l'hospice se sont élevés au nombre de 39, dont 25

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pour le premier semestre et 14 pour le second. Les mois les plus chargés ont été : janvier (13 décès), avril (6 décès), mars, novembre et décembre, (chacun 4 décès). En février pas un seul décès et un seul pour chacun des mois de : mai, juin, septembre et octobre.

26 décédés étaient du sexe masculin et 13 du sexe féminin.

L'examen des âges donne les résultats suivants : 2 octogénaires, 12 septuagénaires, 8 sexagénaires (ce qui fait 22 vieillards), plus 3 quinquagénaires, 5 quadragénaires, 3 trentenaires et 6 de 20 à 30 ans.

Comme profession je citerai : 4 cultivateurs, 4 soldats, 2 boulangers, 2 domestiques, 2 ménagères et un de chacun des autres : terrassier, brocanteur, journalier, cordonnier, comptable, charron, forgeron, revendeuse, chaisier, manouvrier, cuisinier, maçon et les autres sans profession.

Les maladies causes des décès ont été les suivantes :

Congestion cérébrale 8

Ramollissement cérébral 5

Bronchite ... 4

Phtysie pulmonaire 3

Congestion pulmonaire 2

Affection cardiaque 3

Plus 1 pour chacune des maladies suivantes : fièvre typhoïde, péritonite traumatique, abcès par congestion, érysipèle, cancer de la langue, lésion au cerveau, et d'autres dont les causes sont indéterminées.

Pour me résumer, je dirai que les décès en 1892 ont été assez nombreux à cause de l'épidémie de grippe survenue dès le mois de décembre 1891, et qui a fait 16 victimes en 1892 (11 pour janvier, 4 en février et 1 en mars).

La fièvre typhoïde a été la cause de 4 décès ; le croup a fait 4 victimes ainsi que la coqueluche. L'érysipèle eufin en a fait trois. Le total de ces décès par affection épidémique s'élève donc à 31 dans le courant de l'année 1892.

Cette épidémie de grippe ou infiuenza a été générale, non seulement dans notre région, mais encore dans toute la France et les pays limitrophes. Pour notre commune de 15,000 habitants, elle a augmenté les décès d'une manière très sensible.

Dr LEBOEUF.


ISTORIO CARCINESO

A Frederi Mistral.

A calquos lègos de Cous, cazido entran de berdos mountagnos dount la cimo es dantelado de soucos, d'ameliès, de coudouniès e

d'abelaniès, en milo-ouèit-cent Moussu de Gambèrt croumpèt

la Bordo-des-tres-Moulis, tant poulido, tant agradiboul que semblo èstre adoubado esprès per i reçaure uno deèsso.

Sas bignos, sous pradèls fiourits s'esplandissen en pento douço e ban se bagna dins l'àigo del Lot que la tournejo presque be coumo'n ramiè e fa cascailleja sous très moulis. A cent mèstres del bord, fièromen pincat, le castèl tapissat de lèdro, de liserouns, e que semblo boulé s'amaga dins de niùs de bouisso, de lilas e de lauriès-roso, del coustat del lebant se perd tout entiè dins le fuilhatje.

Fa de grandis albres, d'al mens dus cents ans d'atge, tant nauts, tant feilhuts, qu'en plen mes d'agoust per tant que le soulel siosque bm e furetaire, pot pas trouba le pus pichou trauquet per i'engulha uno de sas taquinos fièchos d'or.

Fa bel se repausa e respira la douço frescuro dins las grandos alèyos oumbrousos oun benen repetinga de blancs agnelous, entran que le bentoulet parfumât bransolo las fiouretos, e les niùs pindoulhats à las brancos emperlados oun de miliês d'auzelous chiùlon e fan tinda lours rejouissentos cansous.

Aqui, quand benio le tems de las bacanços, Moussu e Madarno de Gambèrt s'agradabon de se passeja amé lour fil, Moussu Louis, un bel junome de dèx-e-sèpt ans. Souben le Moussurot abio per graçiouso coumpagno, Martineto, uno païsantouno que benio de beire flouri soun quatorzièmo prin-tems, bello drollo, pla tengudo, e tant sapiento, ça dision, que la regento del bilatge.

Ero la filho de Marti-Jarban, un ancien soullat, décou-rat, se bous


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plaï, e mèstre bourdiè de Moussu de Gambèrt. Martineto aimabo Moussu Louis coumo' n diù. Cal dire qu'à Nadal que benio,. i'aurio dus ans qu'un soèr acoursado per un joene brau que s'èro descapat dé l'estable, dins soun trouble, en fugin, êro toumbado dins le lac. Moussu Louis, esmougut, d'un soul balan, malgrat la fret que fazio, s'èro jetat tout bestit dins l'aïgo berdastro e d'uno ma fermo arrapan soun amigueto i'abio salbat la bido.

Aco soun de cauzos que se doublidon pas, al countrari, ame las annados prenen roisse de mai en mai dins un cor amistous é recounneissent. Tabes la mainado éro pessomentouso quand le fil de sous mêstres partissio per la bilo, e dintrabo al coulètge per reprene sous estudis.

Au fousquèt be mai, la paureto, quand Moussu Louis aujen toutis sous diplômos de sabent, se randèt à Paris e dintrèt à l'Escolo Poulitècnico.

A parti d'aquelo epoco tournèt pas mai à la Bordo-des-tresMoulis, car soun paire e sa maire abion de parents dins la capitalo; dus ou tres cops l'an les anabon bisita, e pensats, per la mémo oucasiù manquabon pas d'ana beire lour fil que tant aimabon.

Martineto trezanabo de languino, risio pas mai, se passejabo soubent souleto dins las grandos aleyos oumbrousos ; aro l'èrbo i creïssio nauto, audurouse, è i'amagabo la traço des passés que la fazion soubeni del tems urous oun fadejabo ame Moussu Louis. Aqui sous poulits eilhous se ramplission de glermos escouzentos, e digus nou pensabo à l'amaro doulou que bricailhabo soun joene cor. Le malur benguèt amali sa peno. Uno malautio tarriblo, là picoto negro, s'esplandisquèt coumo un flèu dins le Carci. Plegabo las gens coumo de mouscos. Uno niboul de dol entrumisquèt la bordo n'ia gaire tant risento.

Dins mens d'uno semano Moussu e Madamo de Gambèrt s'anguèben rejougne dins lour cabot de familho. Moussu Louis s'empreissèt de beni, mes trop tard per reçaure la benedicciù pairalo. N'ensajarèi pas de bous pintra soun desespoèr, sa desoulaciù. Se troubêt al cabes del liéyt de mort de sa maire. Ame sous darniès poutous recepièt soun darniè souspir. Le poudion pas deranca de sul calabre d'aquelo que i'abio dounnat le joun, e qu'aimabo tant. En boun fil, randèt dinnomen sous darniès debers, mesclats


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d'amars regrets, à sous cars morts que dibio pas mai beire aïcibas, e de sas glermos azaguèt le toumbèl oun droumission, e oun sa plaço èro marcado.

Pracos, on bezio qu'uno negro pensado le destermenabo. Tabes, tardèt pas à tourna parti per Paris sans abe dit un soul mot, sans abe quittomen remarquat d'un soul cop d'el la pauro Martineto, que pourtan èro bengudo bello filho, e qu'abio fait, pecaïre, tout so qu'abio pouscut per se trouba sur sous passés ame l'entenciù de le counsoula.

Mai d'un an se passêt. Marti-Jarban qu'èro un brabe orne fazio prouspera la Bordo-des-tres-Moulis. Martineto toujoun souleto, pessomentouso, e sajo, s'embellissio. Moussu Louis abio tout doublidat. Las bendemios èron bengudos. La recolto èro estado bounno; e rasins d'aussares, e le muscat, e l'ambrousïo as grus d'or abion ramplit las tinos. Un bi de foc, qu'entestabo, bulhissio brumous dins les chaïs e dins las grandos cabos del castèl. Marti-Jarban èro fier de soun obro ! E soun joeno mèstre benio pas ! Un

soèr à la toumbado de la nèyt, recepiet uno lettro de Paris. N'èro pas de Moussu Louis !

Un medeci reputat, de la capitalo, i mandabo que soun mèstre èro estat dangeirousomen blassat en duel, e, qu'uno forto fièbre afougado per uno peno de cor, le tenio en grand dangè.

I'announçabo l'arribado de Moussu Louis que boulio s'escanti, ça disio, dins le saloun des pourtrèts de sous aujols, ount èron morts soun paire e sa maire.

Dus jouns aprèx uno calècho de posto le pourtèt. Fazio pietat. Dus medecis benguts de la billo l'attendion. Quand fousquèt aloungat dins soun lièyt, i dounnèben les soèns que soun piètre estât reclamabo, daissèben lour ourdounnenço, è s'en anguèben countristats. Benion le bisita cado joun Al cap de dos semanos n'anabo ni milhou ni pus mal. Soubent la joenesso a rasou de la mort. Un soèr, al moumen que les medecis anabon sourti del castèl uno fenno les arrestèt. Ero Martineto. D'uno boux bergounjouso lour diguèt : « Coussi ba Moussu Louis ?» — Un d'elis, le pus bièl, i respoundèt : « Ma filho, ba pla mal, .. i'a pas mai d'oli al calel ! » — In metrèi ! cridèt elo. — Ah ! pauroto, n'es pas en toun poubèr, quand nous escantissèn, sur nostro terro, i'a pas d'oli per nostre calel. — In metrèi ! bous disi, e fiambara ! — Atal tournèt crida Martinete, e,


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coumo'n oumbro, s'abalisquèt dis la grando alèyo des marrouniès.

Buffabo un bent estouffent è la cabèco (chouette) cantabo.

La fi de juliét èro bengudo. Fazio'no calou qu'atucabo. Moussu Louis boulio que las finestros del saloun fousquèssen dubèrtos nèyt e joun. En faço del castèl à dos pourtados de fusil, se troubabo jouts uno boulto de berduro, l'oustal del bourdiè. Un mayti, enta las dos ouros, le malaut entrigat diguèt à sa bielho nouiriço : « Marieto, qu'es dounc aquel lum que besi luzi toutos las nèyts? tenèts, regardats aqui, en faço. »

— Aqui, es l'oustal del bourdiè, mes le lum fiambo dins la crambo de Martineto.

— Martineto, moun Diù ! 0 quin dous soubeni ! Ma Martineto ! L'abioi doublidado !... Marieto la boli beire, ta leû que sera grand joun me la menarets »

An'aquelo douço pensado soun bisatge amagrit aujèt coumo un sourire, mes ablazigat per la fièbre le joene malaut s'endroumisquèt..... Quand se rebelhèt, Martineto, grandido, superbo, les èls negats de plous, èro touto dreto, pessomentouso, dabant soun lièyt Fousquèt urous de la beire, e de joyo alabets sourisquêt; e prenguen sa maneto, i diguèt d'uno boux esmougudo :

« Martineto, tu moun amigueto d'autres cops, la jantio coumpagno de mous joenes ans, tu que mous parents aimabon, es aqui dabant iou, bello coumo las anjos del paradis, e, iou m'escantissi. Soun estat engrat enbers tu, Martineto, perdounno me I »

Elo respoundio pas, plourabo : « Ploures pas, tas glermos me fan mal. Mes digo-me, t'en prègui, perque le lum brullo dins ta crambo toutos las nèyts? Le besi. Ah! malurouso_. legisses de roùmans beleù. Pren gardo, aquelis libres maïssants destrallon lé cerbèl de las filhetos, e pla souben per toujoun acampon lour bounur.

— O Moussu Louis, iou podi pas bous menti, legissi jamai.

— E que fas dounc ?

— Prègui Diù.

— E per qui?

— Per bous, Moussu Louis.

— Per iou, o merci ! Tu me plagnes, e las qu'an bricat moun cor me daisson mouri... Mes digos, que fas de toun lum ?


— 135 —

Elo respoundio pas : « O ! t'en prègui, Martineto, n'èi pas lountemps à biùre, aujes pietat de iou, me mentisquès pas, parlo.

— E be, le lum es per bous, Moussu Louis.

— Per iou ?

— O bé, le medeci, un soèr, en me parlan de bous, m'abio dit : « Ma filho, i'a plus d'oli al calel » è ioù in teni nèyt e joun.

— O moun Diù ! coumpreni tout, aro. Calqu'un m'aimo dounc encaro sur la terro !

— Bezèts, Moussu Louis, i'a pla lountems d'aco, desempèi aquel joun d'ibèr, per Nadal, que bous jitèbets tout bestit dins l'aigo tourrado del lac per me salba la bido, jurèbi que me maridarioi jamai, mes que bous aimarioi toujoun coumo'no ounèsto filho diù aima soun mèstre. » A soun tour el plourabo. Sousquèt lountems. Tout d'un cop i poutouuéjèt las dos mas coumo un fraire, apèi diguèt : « Merci, Martineto, so que m'as dit m'a fait plazé, me trobi milhou, pla milhou. Quicom me dis que garirèi. Bait'en, moun amigo, doublides pas, t'en prègui, de fa brulla toun calel, sa flambo me rebiscolo, leù leù me lebarei e seras recoumpensado. Te farei marida. »

Martineto, jouiouso. s'en anguêt en diren : « O per aco, Moussu Louis, jamai! jamai! dins nostro familho n'aiman qu'un cop dins la bido ! »

Le calel flambèt e le malaut garisquèt.

Un bel maiti d'agoust se passejabo dins la grando alèyo oumbrouso, apuyat d'un coustat sur l'espallo de Marti-Jarban soun bourdiè, e de l'autre sur aquelo de Martineto. Les auzelous cantabon de pus bello e semblabon boulé festeja sa garisou. Digus nou poulsabo. Tout d'un cop Moussu Louis diguèt : « Marti-Jarban, à parti d'aouèit, poudèts leba toutis les papiès necessaris pel maridatge de Martineto, le mes que ben sera ma fenno ! »'

— Bostro fenno ! Moussu ! cridèt Jarban suspres, en se jitan sul bord de l'alèyo. Le malaut serio toumbat se Martineto I'abio pas retengut dins sous brasses. Les duspoulits bisatges des joubencèls se toucabon :

« Oui, ma fenno, respoundèt Moussu Louis, qu'acos bous estoune pas, moun bel paire, e, per arros, preni moun prumiè poutou de fiançailhos. » Embrassèt Martineto sul frount. Elo baissèt les èls.

Amagat dins le fuilhatge d'un marrouniè, le roussignol cantabo soun aubado.


— 136 —

Al cap d'un mes le maridatge aujet loc. Las noços fousquèben manificos. Durêben tresjouns. Las pus grandos familhos delCarci, qu'approubaben Moussu Louis de Gambèrt, tengnèben à i prene part.

Inutille de dire que les noubèls mandats s'adourabon ; se quittabon pas d'uno minuto. Pracos un soèr Moussu Louis s'èro randut à la billo per affasses. Dempèi lountems l'ouro del soupa abio lindat al. relotge del castèl, e n'èro pas arribat. Martineto l'attendio pessomentouso sur la terrasso, ede sous èls enquièts, abal, pla lèn, soundabo la grando routo touto blanco. Tout d'un cop fousquèt jouiouso, bejèt se leba uno niboul de ponlsiéro, e leù entendèt le galop des chabals. Lapesuco porto del parc s'alandèt, e le qu'attendio sautèt laugè de la calècho. Mountèt biste al saloun. Pourtabo à la ma uno caisseto acatado d'un belours rouge, mirgailhat de clabèls d'or : « Ei attendut, diguèt elo, benios pas, è m'enquietabi. » El, sans i respoundre, sourtisquèt de la caisseto quicom de poulit, finomen ciselât, que lambrejabo coumo de perletos, e parlèt atal :

« Aqui'n Calel d'argent, le métras dins ta crambo, Tant que beirèi soun lum moun bounur luzira. » Elo, entran dus poutous, i respoundêt : « Sa fiambo, Louis, tant que biùrèi jamai s'escantira ! »

l'a lountems que soun maridats, e lour luno de mèl es encaro à sous quatre quartiès. E le calel toujoun fiambo mai biù que jamai car Martineto s'es proumeso d'i ajusta uno mèco cado cop que Diù lour dounnario un noubèl nascut, l'a tres becs que grazilhon, un per un bel efantet de nau ans, e dus per dos sors bessounos, poulidos, mignounos, e douços coumo d'angelets.

Apèi Martineto a boulgut tabès que soun lum, en tems d'auratge, e l'ibèr. pousquèsse serbi d'estello as bouiatjurs perduts dins la campagno, car la caritaf es la pourtièro del castèl.

Quand se fa tard, la nèit ou le maiti, à l'albo, se d'estrangès passon prèp de la Bordo-des-tres-Moulis per se randre al plasent bilatge de X..., quand i'arribon manquon pas de dire :

« Diù i'abe calqu'un de pla malaut al castèl, aben bis flamba un lum al naut de la grando tourre. »

Mes ta leû, per las gens de l'endret, lour es respoundut :


- 137 —

« Bous dounnets pas de pessomen per aco, i'a pas digus de malaut çhé Madamo de Gambèrt, al countrari, le lum qu'abèts bis

« La nèit, le joun, atal brullo touto l'annado,

Lountems flambara pel sigur ;

Nous fa tant gau dins la countrado Que l'abèn batejat : Le Calel (1) del bounhur !...

Cahors, le 30 octobre 1892.

(Sous-dialecte languedocien).

J.-B. ROUQUET.

"Vice-Président de l'Ecole de Jasmin.

(1) Calel : Petite lampe à queue, en cuivre, composée d'une tige a crochet et de deux petits creusets superposés, dont l'un est garni de trois becs et le second, de forme ronde, contient l'huile qui doit alimenter le premier. Vieux système, très simple.


NOTICE NÉCROLOGIQUE

SUR M. L'ABBÉ BONABRY

Monsieur l'abbé' Antoine Bonabry naquit à Clermont-Ferrand le 28 novembre 1830; il était le fils unique d'un ménage d'ouvriers, ce qui ne l'empêcha pas de recevoir une bonne instruction dans sa ville natale.

Entré de bonne heure dans l'Institut des Frères des Ecoles chrétiennes, il professa avec distinction dans divers établissements de cet ordre. Il le quitta après une quinzaine d'années avec l'intention d'entrer dans le clergé paroissial, et dans ce but il passa quelque temps au grand séminaire de Cahors, pour y faire ses études de théologie. Mais diverses circonstances l'ayant empêché de donner suite à son projet, il ouvrit dans notre ville une école primaire libre qui conquit bientôt la confiance des familles.

C'est que notre confrère était un instituteur de vocation ; il consacrait sans compter son temps, son coeur et son intelligence aussi bien à l'éducation qu'à l'instruction des enfants. Il surveillait leurs récréations, leur faisait faire souvent de longues et instructives promenades, cherchant en toute occasion à leur inspirer de bons sentiments, en même temps qu'il les faisait passer par des exercices scolaires les plus convenables à l'âge et à l'intelligence de chacun. Aussi obtenait-il de brillants résultats; plus d'une fois un cancre incorrigible sassouplit sous sa main savante et devint un écolier présentable.

Rien ne lui coutait pour perfectionner son petit établissement ; c'est ainsi que déjà âgé il se mit à étudier l'allemand pour pouvoir en enseigner les éléments à ses chers élèves. Enfin un trait qui achèvera de le peindre, c'est que malgré la modicité de ses ressources il secourait souvent les enfants pauvres qui fréquentaient son école en leur faisant cadeau de livres classiques et même d'autres objets : nous pourrions citer tel d'entre eux qui a reçu de lui une paire de souliers.


— 139 -

M. Bonabry faisait partie de la Société des Etudes depuis 1874, et pendant de longues années il a été l'un des membres les plus assidus aux réunions. Il a rempli avec zélé et ponctualité les fonctions de secrétaire-adjoint bibliothécaire, tout en apportant de temps à autre des travaux où se révélait son instruction solide et son esprit ingénieux, peut-être un peu trop porté à la fantaisie.

Nous citerons entre autres son travail sur l'expérience du pendule de Foucault, une étude approfondie sur le régime des eaux de la fontaine des Chartreux et surtout son grand travail sur les inondations, qu'il publia plus tard en brochure et qui a été, on peut le dire, en dehors de ses devoirs pédagogiques, sa grande affaire pendant une bonne partie de sa vie.

Les dernières années de notre confrère n'ont pas été heureuses. Ruiné par des spéculations désastreuses, miné par le chagrin qui développa en lui une maladie incurable, il s'est éteint à l'âge de 62 ans, dans une situation plus que précaire, et c'est le corbillard des pauvres qui l'a conduit à sa dernière demeure.

Coeur excellent, esprit qui n'était pas sans charme malgré certaines bizarreries, conscience d'une honnêteté rigide, tel fut l'abbé Bonabry. N'est-ce pas assez pour que ceux qui l'ont connu conservent pieusement sa mémoire ?

A. COMBES.


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTODES

PENDANT LE 2e TRIMESTRE DE 1893

Séance du 10 Avril 1893 Présidence de M. CANGAUDE L, président

M. le secrétaire dépose les publications reçues depuis la dernière séance.

Il signale dans le Compte-rendu des séances générales du Congrès archéologique de France, tenues à Brives en 1890, une description des principaux monuments du nord de notre département. Des planches reproduisant des vues prises à Assier, Rocamadour, Castelnau-Bretenoux etc., accompagnent cette description.

Il est procédé au vote sur l'admission de M. Roubaud artiste-peintre, professeur au Lycée de Cahors, présenté à la dernière séance par MM. de Laroussilhe percepteur et Rougé sculpteur-statuaire. A l'unanimité, M. Roubaud est.agréé comme membre résidant.

M. le président communique une demande de souscription adressée par le Comité d'initiative, formé en vue d'élever une statue à Emile Augier. Cette demande est renvoyée à l'examen du Conseil d'administration.

M. H. Valette donne lecture d'un vieux poème patois, ayant pour titre : Guerre des Lausertins contre les Montcuquois, qui lui a été communiqué par M. Valat, percepteur, membre de la Société. L'auteur, resté inconnu, a pris pour sujet une rixe sanglante qui éclata à Montcuq, vers la fin du siècle dernier.

M. Caminade lit une fantaisie littéraire intitulée « Le Sapin. »

La séance est levée à 10 heures.


— 141 —

Séance du 17 Avril

Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues depuis la dernière séance.

M. Daymard signale à la Société de magnifiques sculptures du XIIe siècle, qu'il a observées dans la salle capitulaire attenant à l'église de Catus, et notamment un chapiteau de belle forme dont les quatre faces représentent successivement : Adam et Eve dans le paradis terrestre, Dieu dans sa gloire, Lucifer et sa cour, et un pêcheur que Satan attire en enfer. Les deux premiers sujets sont très finement sculptés, les deux autres sont seulement ébauchés.

Le socle de la colonne que surmonte ce chapiteau est décoré à ses angles d'une tête de chat; ces figures paraissent symboliser le nom de la ville.

M. le président communique une lettre de M. Meulet, instituteur public à Carlucet, qui demande à faire partie de la société -en qualité de membre correspondant, sous le patronage de MM. Valette et de Laroussilhe. Conformément au règlement, son élection est renvoyée à la prochaine séance..

M. Caminade lit une nouvelle ayant pour titre : Le Diable.

M. de Rouméjoux fait l'analyse d'un important ouvrage de M. Barrières-Flavy, sur les sépultures barbares des Ve VIe et VIIe siècles, dans le midi et l'ouest de la France.

La société décide que le travail de M. de Rouméjoux sera inséré dans le prochain Bulletin.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

Séance du 24 Avril

Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. M. Meulet, instituteur public à Carlucet, présenté à la dernière séan-


— 142 —

ce par MM. Valette et de Laroussilhe, est admis en qualité de membre correspondant.

M. Caminade lit une nouvelle originale ayant pour titre : Un Trésor.

M. Greil, au nom de M. l'abbé Taillefer, membre de la société, donne lecture d'un compromis, passé le 20 septembre 1467 en l'étude de M0 Natalis, notaire à Montcuq, entre le recteur du Boulvé et de Creyssens, et ses paroissiens. Dans cet acte, ceux-ci reconnaissent à leur recteur certains droits ecclésiastiques de tout temps payés par leurs devanciers et renouvellent le serment de s'y conformer à peine de poursuites par le recteur.

M. Greil communique une brochure que vient de publier M. W. Pascal-Estienne sous le titre : Christophe Colomb et les Colomb en France. L'auteur signale une famille de Colomb habitant le HautQuercy, qui paraît descendre de l'illustre navigateur. Comme derniers représentants, elle comprendrait notamment : MM. Louis de Colomb, général de division, Albert de Colomb, capitaine d'infanterie en retraite, blessé au Tonkin, percepteur à Aubervilliers, et Octave de Colomb, habitant le château d'Autoire.

M. de Laroussilhe informe la société que M. Rougé sculpteurstatuaire, vient d'être admis au salon de 1893 (Champs-Elysées), pour l'envoi d'un haut relief conçu dans le genre renaissance florentine. M. le président félicite M. Rougé.

Le même membre fait part de la mort de M. Ayma, ancien directeur de la Société des Etudes. La société adresse à sa famille ses compliments de condoléance.

M. Gary communique le travail annuel de M. le docteur Leboeuf : Statistique des décès en 1892.

La séance est levée.

Séance du 1er Mai Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans le Bulletin archéologique de Brive cinq bulles du pape Urbain V, intéressant le Quercy, et un article sur l'épée de Roland, conservée à Rocamadour.


— 143 —

Il dépose également un ouvrage ayant pour titre : Etudes de littérature et d'art, offert à la Société par M. Gustave Larroumet, membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne.

Ce volume, que vient de faire paraître notre éminent confrère, est composé de divers articles dont quelques-uns ont été publiés dans la Revue des Deux-Mondes et la Revue bleue.

La Société remercie M. Larroumet de son offre gracieuse et charge un de ses membres de faire l'analyse de ce travail.

M. Caminade lit une étude historique intitulée : Transfert à Gourdon des cours royales de Cahors, Montcuq, Lauzerte et autres lieux.

La séance est levée à 10 heures.

Séance du 8 Mai Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

Au nom de notre confrère, M, l'abbé Taillefer, curé de Cazillac, M. Greil communique l'extrait d'un mémoire dressé en 1674, à l'occasion des frais nécessités par la maladie et le décès d'un sieur Mathieu Borréjols de Saint-Gervasy.

M. Girma annonce à la Société que M. Gustave Larroumet vient d'être chargé, par la maison Hachette, d'une étude sur Clément Marot, qui fera partie de la Collection des grands écrivains français.

Le même membre signale le mauvais état dans lequel se trouve le monument Clément Marot, il exprime le désir que la Société fasse des démarches auprès de la municipalité afin que l'on remplace par une grille en fer la barrière provisoire qui existe actuellement.

M. Caminade donne lecture d'une intéressante nouvelle ayant pour titre : Une Conversion.

M. l'abbé Gary lit une pièce de vers de M. Calcas, publiée par le journal l'Alliance républicaine et dédiée à M. Girma et à la Société des Études du Lot.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.


— 144 — Séance du 29 Mai

Présidence de. M. CANGARDEL, président

M. le secrétaire général dépose les publications reçues depuis la dernière séance. Il signale dans le dernier numéro du Bulletin historique et archéologique du Périgord, un article de notre confrère M. de Rouméjoux sur les fortifications de Montignac.

M. Caminade donne ensuite lecture d'une étude historique ayant pour titre : Opinion de J.-B. Cavaignac, député du Lot, sur la question desavoir : si Louis XVI peut être jugé ? imprimée par ordre de la Convention nationale.

La séance est levée à 9 heures 1/2.


COMPTE

DE RECEPTES ET DE DESPANCES

DU

VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESGLISE CATHEDRALLE

SAINCT-ESTIENNE DE CAORS

POUR

L'année 1652 finissant 1653

(suite)

vérifié. Montliauzun clos à quarante trois sextiers sur messieurs Salhiac et Aldebert 43 sextiers.

Vazerac clos à soixante un sextiers sur Abraham Lagarderie et aultres 61 sextiers.

Sainct-Urcisse clos a trente sextiers sur Jean Béral de Casex 30 sextiers.

Casex a cinquante sextiers sur ledict Béral de Casex 50 sextiers.

Palhas clos a quarante cinq sextiers sur Athoine Manhac 45 sextiers.

Montdoumerc clos a quarante sextiers sur Louis Galhard de Montdoumerc 40 sextiers.

Sainct-Jean des Arades clos a treitze sextiers sur Jean Belon de Puylarocque 13 sextiers.

Puylarocque clos a huictante cinq sextiers sur Jean Alibert musnier 85 sextiers.

Saincte Anne clos a vingt sextiers sur ledict Alibert 20 sextiers.

Vers et Veles clos a huictante cinq sextiers sur Jean Binel 85 sextiers.

Sainct Antet clos a quarante sextiers sur Bernard Rigal

et autres 40 sextiers.

10


— 146 —

Martissan clos à trente deux sextiers sur maistre Jean Caulet notaire 32 sextiers.

La prémice de Vazerac clos a quattre sextiers sur maistre Jean Roaldès advocat 4 sextiers.

Cargue prune clos a deux sextiers sur Anthoine Valenty 2 sextiers.

Monsieur l'Abbé de la Garde Dieu faict pension audict chapitre de quatorze sextiers 14 sextiers.

Le moulin neuf faict rante quattre sextiers... 4 sextiers.

Le moulin Sainct Jacques faict rante quattre sextiers 4 sextiers.

Le moulin del Périé est affermé quarante sextiers ■ 40 sextiers.

Les rantes du Montât payables par les Consuls doutze sextiers deux quartes 12 sextiers. 2 quartes.

Plus pour la rante de Quercy pour deux années six sextiers 6 sextiers.

Plus pour la rante d'Arquié de Jean Pougets et monsieur Chansarel un sextier deux quartons... 1 sextier. 2 qartons.

Pour les rantes de Vers par monsieur le chantre six' sextiers 6 sextiers.

Plus de monsieur Courtois vieuls une quarte.. 1 quarte.

Plus de maistre Bisme advocat (200). 1 quarton. 1 boisseau.

Plus de monsieur Izar marchant 2 quartons.

Plus faict recepte de douze quartes deux quartons froment de la rante de la prévosté par monsieur Belvèze bailhe 3 sextiers. 2 quartons.

Plus de septante quartes un quarton deux boisseaux froment de la rante de la prévosté par Monsieur le chantre 17 sextiers. 2 quartes. 1 quarton. 2 boisseaux.

Plus de cinq quartes troix quartons deux boisseaux un quart froment de rante de Sainct-Vincens par monsieur le chantre 1 sextier. 1 quarte. 3 quartons. 3 boisseaux. 1 q.

Plus ie mets en recepte la quantité de cinq sextiers trois boisseaux dont ie suis débiteur par la closture de mes comptes de l'année 1651 finissant 1652. 5 sextiers. 3 boisseaux.

Plus d'une quarte froment des Carmes de la Mercy (201) 1 quarte.

Passé.


— 147 —

Total de la recepte des bleds monte a la quantité de huict cens onze sextiers deux quartes deux boisseaux et demy un quart. 800 : 11 sext. 2 qtes 2 b. 3. 1 qt.

DESPANCE ORDINAIRE DESDICTS BLEDS PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement pour le pain bénit de Sainct Estienne un sextier 1 sext.

Plus aulx portiers pour les hosties deux sextiers. 2 sext.

A la feste des Innocents a esté payé aux musiciens une quarte froment comme est de costume apert de quitance

quitance qte.

A Albiguié qui gouverne l'horologe (202) troix sextiers. 3 sext.

A Mrs les poincteurs (203) un sextier a chacun 2 sext.

Aux sieurs Palezy et Babuel portiers six sextiers a chacuns . 12 sext.

Au prestre de la chappellanie de Toute Saincts troix sextiers apert de sa quitance 3 sext.

Au maistre des enfants de coeur pour l'entretien de la maistrise vingt et cinq sextiers 25 sext.

A monsieur le recteur de Sainct Jacques (204) quattre sextiers .. 4 sext.

A Mr le recteur de Sainct Julien troix sextiers... 3 sext.

A Mr Dolive syndix un sextier deux quartes. 1 sext. 2 qtes

A Mr Moncoutié pour ses gaiges de secrétaire... 1 sext.

A Mr Roques pour ses gaiges de procureur 1 sext.

A Mr Daganeau pour ses gaiges 1 sext.

Au mesureur pour ses gaiges deux sextiers..... 2 sext.

A Mas pour le pain bénit de Pentecoste 2 qtons.

Au recepveur pour la diminution des blesds.... 20 sext. . Monte quattre vingt un sextiers troix quartes deux quartons.

Vérifié.

Passé veu. les inand et quit.


— 148 —

AULTRE DESPANCE EXTRAORDINAIRE DES BLEDS PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premierement a esté despandu au pressoir pendant les vendanges un sextier froment 1 sext.

Plus audict pressoir une quarte mixture et un quarton febves qui revient a une quarte froment apert de deux mandements de Mr le chantre, cy remis 1 qte.

Plus donné a Anthoine Gorgon une quarte mixture (205) pour avoir ioué de la trompette aux processions par mandement de Mr le chantre cy remis 1 qte.

Plus a la vefve de Malasaigne une quarte mixture pour les causes portées au mandement de Mr le chantre cy remis 1 qte.

Plus a la femme de la Sagne deux quartons mixture et deux quartons febves pour les causes portées au mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 1 qte.

Plus aux cribleurs deux quartons febves par mandement de Mr le chantre bailhe cy remis 2 qtons .

Plus a Mas deux quartons febves par mandement dudict sieur chantre cy remis 2 qtons.

Plus audict Mas quattre quartes froment pour avoir tenu la tapisserie ou tendue pendant l'année par deux mandements de Mr le chantre cy remis 1 sext.

Plus aux portiers deux quartes froment pour le carillon de Sainct Estienne ou pour avoir sonné pour le mauvais temps par mandement de Mr le chantre cy remis. 2 qtes fro.

Plus une quarte deux quartons froment pour le pain du iour de Sainct Barthelemy al Montat par mandement de Mr le chantre cy remis 1 qte. 2 qtons froment.

Plus a Guilhaume Cocula et Jacques Merle une quarte froment pour avoir donné l'encens dans l'esglise àpert du mandement de Mr le chantre cy remis 1 qte.

Plus a esté donné a Anthoine Manhac huict quartes froment par mandement de Mr Belvèze bailhe pour les causes y portées et cy remis 2 sext.

Plus aux hoirs de feu Anthoine Delbosc huict quartes froment pour les causes portées au mandement de Mr le

Passé veu

les mand.

et quit.


— 149 —

chantre cy remis 2 sext.

Plus a Barthelemy Melines doutze quartes froment pour les causes du mandement au pied d'une requeste ledict mandement par délibération signée Moncoutié cy remis 3 sext.

Plus ie me doibs rembourser de vingt huict quartes froment que ie paya l'année 1651 finissant 1652 pour les fermiers de Sainct Cyprien et Montliauzun et qui leur debvoint avoir esté tenu en compte pour certaine estimation de dommaige comme apert de l'acte a moy délivré par Mr Belvèze bailhe et cy remise 7 sext.

Plus ie me doibs rembourcer de quarante quattre quartes froment qui me sont deubes de reste des aflermes de Sainct Aurelh et Sainct Sernin en 1651 f. 1652 par Foviols et quattre fermiers lesquels i'avois faict emprisonner et ont esté eslargis par messieurs du chapitre qui ont transigé avec ledict Foviols et sont a present en procès au parlement avec lesdicts Foviols et quattre 11 sext.

Monte le total de la despance extraordinaire des bleds à la quantité de vingt huict sextiers deux quartons froment et quattre quartes mixture. 28 sext. 2 qtons from. et 1 sext. m.

BLEDS COMPTÉS ET NON RECEUS EN LAD. ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Je dis avoir, receu de Mr l'abbé de la Garde-Dieu quatorze sextiers froment et n'en ai receu que doutze a cause du port et criblures et ainsin mets en reprinse deux sextiers 2 sext.

Plus suivant le bail de recepte et article portant, et ou il adviendrait qu'aucun fermier ou débiteur dudict chapitre soubstiendrait ne debvoir la somme ou quantité des grains que leur seront demandés ou n'estre tenus de payer et qu'il les faudroit poursuivre lesdicts sieurs du chapitre se chargeront de la poursuitte et ce qu'il sera deubs par les débiteurs pourra en ce cas estre mis en reste en leurs comptes et non autrement, sy ce n'est que les débiteurs ou leurs cautions fussent insolvables.

Passé.

Passé sauf au se de

poursuivre le remboursement.

Passé.


— 150 —

Mets en reprinse la quantité de quarante une quarte deux quartons deux boisseaux et demy un quart et demy deux onces et demy froment oultre le rabais cy après sur l'afferme de Sainct Aurelh de ladicte année 1652 f. 1653 attendu le procès qui est entre le syndic du chapitrs et les fermiers au parlement... 10 sext. 1 qte. 2 b. 3. 1 qt 3. 2 on. 3.

Plus la quantité de nonante quattre quartes un quarton deux boisseaux et demy froment oultre le rabais cy après sur l'afferme de Vazerac de ladite année pour les raisons cy dessus du procès pendant au parlement entre ledict sieur syndic et les fermiers 23 sext. 2 qtes. 1 qt. 2 b. 3.

Plus ie mets en reprinse cent quarante huict quartes deux quartons deux boisseaux un quart, froment oultre le rabais cy après sur les affermes de Sainct Urcisse et de Casex de ladicte année le syndict dudict chapitre estant en procès avec Béral fermier desdicts deux bénéfices 37 sext. 2 qtons. 2 b. 1 q.«.

Plus ie mets en reprinse la quantité de seitze quartes froment qu'est l'entier afferme de la prémice de Vazerac n'en ayant rien prins estant en procès 4 sext.

Plus mets en reprinse la quantité de vingt quartes un quarton froment qui est deub de la rante du moulin Sainct Jacques de l'année 1651 et présente 1652 y a saisie et incants remis ez mains de Rocques procureur. 5 sext. 1 qton.

Plus mets en reprinse vingt cinq quartes troix quartons troix onces de froment sur les rantiers de Sainct Antet oultre le rabais cy après ledict syndic estant en procès avec les fermiers qui demandent compansalion dudict bled avec la non iouissance des milhets gros et aultres menus bleds et n'ont voulu payer a cause dudict procès. 6s. ] q. 3 q. 3 on.

Plus la quantité de quarante six quartes un quarton un boisseau et demy froment qni sont deubes par les fermiers de Sainct Autet de l'an 1651 sur lesquels i'ay faict faire ■ saisie poursuivi décret mise de possession contre laquelle ils se sont pourveus et en rabattement de décret demandant compansation de la non iouissance des milhets gros et menus et ont impétre lettres royaulx en ionction d'instance avec les fermiers du dict St Antet l652. Ils. 2q. 1 q. 1b.3.

Passé sauf au Sc. d'en poursuivre le remboursement.

Passé.

Passé sauf au ce. d'en poursuivre le remboursement.

Passé.

Passé

iusques à ce

que l'affaire

soit iujée

et quo le

conlablc soit

paisible.


— 151 —

Monte le total des bleds comptés et non receus la quantité de cent sextiers troix quartes un boisseau un quart une once le surcis y comprins.

AULTRE , DESPANCE FAICTE EN RABAIS PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

A esté faict rabais aulx fermiers de Sainct Aurelh de troix sextiers. 3 sext.

Aulx fermiers de Sainct Sernin de huict sextiers. 8 sext.

Aulx fermiers de Sainct Cyprien de huict sextiers. 8 sext.

Aulx fermiers de Montliauzun de sept sextiers... 7 sext.

Aulx fermiers de Vazerac huict sextiers 8 sext.

Aulx fermiers de Sainct Urcisse d'un sextier...... 1 sext.

Aulx fermiers de Casex de troix sextiers 3 sext.

Aulx fermiers de Palhas de deux sextiers 2 sext.

Aulx fermiers de Montdoumerc de quattre sextiers. 4 sext.

Au fermier de Sainct Jean 'des Arades d'un sextier. 1 sext.

Aux fermiers de Puylarocque et de Saincte Anne de dix sextiers 10 sext.

Aux fermiers de Vers et Vêles de cinq sextiers... 5 sext.

Aux fermiers de Sainct Antet de six sextiers 6 sext.

Aux fermiers de Martissan d'un sextiers 1 sext.

Aux fermiers de Cargue prune de deux quartes.. 2 qtes.

Monte soixante sept sextiers deux quartes.

AULTRE DESPANCE FAICTE EN DISTRIBUTIONS (206) PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Le premier d'aoust (207) 1652 fust distribué la quantité de cent septante quattre sextiers deux quartes deux quartons deux boisseaux et demy demy tiers froment a raison de huict sextiers pour chanoine. 174 sext. 2 qtes. 2 qtons. 2 b. 33t.

En dons et aumosnes un sextier deux quartes.

A la distribution de Toussaints (208) de ladicte année 1652 cent septante quattre sextiers deux quartes deux quartons deux boisseaux et demy demy tiers froment a raison de huict sextiers pour chanoine. 174 sext. 2 qtes. 2qt0ns, 2b. 33t.

Passé.


— 152 —

En dons et aumosnes un sextier deux quartes.

Le premier febvrier (209) 1653 fust distribué cent cinquante deux sextiers troix quartes un quarton un boisseau un tiers froment a raison de sept sextiers pour chanoine 152 sext. 3 qtes. 1 qton. 1 b. 1 t.

En dons et aumosnes un sextier deux quartes.

Finalement le premier may (210) 1653 a esté distribué trente un sextiers de froment a raison de six quartes pour chanoine 31 sext. 3 qtes

En dons et aumosnes un sexlier deux quartes.

RECEPTE DE L'ARGENT DE LA FABRIQUE (211) FAICTE PENDANT LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement mets en recepte la somme de vingt sept livres quattre souls receue de monsieur Rabaudy recteur de Sainct Avit pour le; droict d'annate (212) de ladicte cure 9e. 4s.

Plus la somme de vingt livres receue de maistre Guilhaume Laborie pour le droict d'annale de la cure de Mascla (213) 6e. 40s.

Plus la somme de cent livres receue de maistre Jean Cassian recteur de Sainct Cernin del Causse (214) pour le droict d'annate de ladicte cure 33e. 20s.

Plus ie mets en recepte la somme de troix cents huictante quattre livres dix souls cinq deniers en laquelle ie suis faict débiteur pour la closture de mes comptes de l'année 1651 finissant 1652 129e. 10s. 5d.

Somme cent soixante dix huict escus quatorze souls six deniers.

DESPANCE DE L'ARGENT DE LA FABRIQUE FAICTE EN LADICTE ANNÉE 1652 FINISSANT 1653

Premièrement mets en despancela somme de deux cents trente livres payée a maistre Olivier peinctre pour reste du prix de la peincture qu'il a faicte en la chapelle de Sainct Sauveur apert du mandement de monsieur le chantre

Passé.

Passé veu

les mand.

et quit.


— 153 —

bailhe cy remis 76 e. 40 s.

Plus a Jean Miquel le pere marchant la somme de trente huict livres deux souls pour payement du compte de la marchandise prinse de sa bouticque pour la dorure de la corniche du tableau de Sainct Sauveur apert du mandement de monsieur le chantre cy remis 12e. 42s.

Plus a maistre Laqueilhe peinctre la somme de trente deux livres pour fin de paye du travailh qu'il avoit entreprins par contract ou pour avoir refaict le tableau de Sainct Sauveur par mandement de monsieur le chantre cy remis 10 e. 40 s.

Plus a maistre Claude Hardy dix huict livres pour le prix de la besogne qu'il a faicte en la chapelle de Sainct Sauveur apert du mandement de monsieur le chantre cy remis. 6e.

Plus audict maistre Hardy quinze livres pour fin de paye de la besogne qu'il a faicte en ladicte chappelle de Sainct Sauveur apert du mandement de monsieur le chantre au pied du rolle cy remis 5e.

Plus audict Hardy six livres en déduction de la besogne qu'il avait entreprinse pour la chappelle de Sainct Sauveur par mandement de monsieur le chantre cy remis 2 e.

Plus audict Hardy quattre livres en déduction de la besogne cy dessus dicte par mandement de monsieur le chantre cy remis le. 20s.

Plus a Guiral Lespinasse et son frère masson la somme de troix livres pour quattre iournées qu'ils ont employées a la chappelle de Sainct Sauveur par mandement de monsieur le chantre cy remis 1e.

Plus au charpentié qui a faicte la poulelie pour la lampe de Sainct Sauveur et au masson qui a faict le trou cinq livres par mandement de monsieur le chantre cy remis 1 e. 40 s.

Plus a 'Louis Ardier cordier deux livres 15 souls pour la corde qu'il a faicte pour la lampe du Sainct Sacrement apert du mandement de monsieur le chantre bailhe cy remis 55 s.

Plus a Guilhaume Molenier recouvreur vingt souls pour avoir recouvert la chappelle de Sainct Sauveur (215) par

Pasté veu

les mand.

et quit.


— 154 —

mandement de monsieur le chantre bailhe cy remis.. 20s.

Plus a Guiral Lespinasse aultres vingt souls pour mesme cause par aultre mandement de monsieur Belvèze bailhe cy remis 20s.

Plus a Estienne Mercier vingt souls pour avoir faictes deux fiches a un siège du coeur de l'esglise par mandement de monsieur Belvèze bailhe cy remis 20 s.

Total de la despance de l'argent de la fabrique monte à la somme de cent dix huict escus cinquante sept souls 118 e. 57s.

Et la recepte monte cent soixante dix huict escus quatorze souls six deniers 178e. 14s. 6 d.

Partant doibt le comptable pour avoir plus receu que despance cinquante neuf escus dix sept souls six deniers 59e. 17s. 6d.

Tassé veu

les mand.

et quit.


— 155 — NOTES DU CHAPITRE DES RECETTES,

(1) Le charmant poëte cadurcien Olivier de Magny jeta, au XVI° siècle, un vif éclat sur ce non modeste jusqu'à lui mais ancien cependant puisqu'il était déjà porté à Cahors par un notaire dès 1333. On le retrouve, encore au bas d'un grand nombre d'actes notariés rédigés entre les années 1479 et 1607.

Pierre appartenait-il à la famille du poëte et descend-il de Michel frère d'Olivier de Magny qui succéda à son père dans cet office de notaire dont la famille était en possession depuis longtemps ? La similitude de nom, une situation sociale égale, et la coexistance dans une même ville sont autant de raisons qui pourraient donner quelque créance à cette hypothèse.

Il habitait la maison située à l'angle de la rue Clément Marot et de la place des Petites Boucheries. « Pierre Magny bourgeois tient maizon » a rue de labescat confronte du devant avec icelle, costé la placette des " petits mazels, d'autre maizon de damoiselle Jeane Degaillard, fond » maizon de maistre Guillaume Delsel huissié, ruelle entremis. » (Cadastre de la ville de Cahors de 1651 ; quartier du Pont-Neuf. Bibliothèque communale de Cahors ; manuscrits.) Outre cette maison et un jardin situé « aux ortes de Cabessut » et qui étaient taxés 26 livres, 8 sous, 6 deniers, il possédait une maison de campagne et des terres à Latauge paroisse de Cézac. (Cadastre de la paroisse de Cézac, fait par Estienne Correch notaire royal, en 1640 ; — L. Greil, Bulletin de la Société des Études du Lot; tome XIII° 1888.)

(2) La gestion des biens du chapitre était confiée primitivement à un chanoine. On lit dans les statuts capitulaires donnés à Cahors le mardi après la fête de Saint-Mathias apôtre l'an- de Notre Seigneur 1252, au

mois de février, par l'évêque Barthélemy de Roux : « comme le

» spirituel ne peut être bien fait sans le temporel, nous statuons que » chaque année on nommera deux ou trois chanoines bayles et syndics, » lesquels après serments percevront fidèlement tous les revenus autre » que les prébendes assignées aux chanoines et en formeront les » distributions quotidiennes aux chanoines et autres ; ils défendront » tous les droits de l'église devant tout juge, ils feront les recettes sans


— 156 -

» épargner personne par affection particulière et deux fois l'an ils » rendront compte au chapitre des dépenses et des recettes. A la fin de » l'année sans en être requis ils sortiront de charge, pour qu'on en » nomme d'autres. » (Histoire des Evêques de Cahors par Guillaume de La Croix, traduite pour la première fois du latin par M. L. Ayma ; tome i.)

Cet article des anciens statuts fut ainsi modifié par l'évêque Pierre de Bertrand en 1560.

« De l'office des Bayles ou Baillis.

» Du reste comme le spirituel ne peut se passer longtemps du tempo» rel, nous décidons que chaque année au mois d'août, le lendemain de » l'invention de Saint-Etienne (3 août) seront ordonnés ou élus par le » chapitre deux chanoines Baillis ou Bayles et syndics du même chapi» tre qui prêteront serment de fidèlement régir et administrer les biens » du dit chapitre. Et pour qu'ils ne soient pas trop détournés de l'obéis» sance et service de l'église, il sera permis à ces mêmes chanoines, » bayles ou syndics, d'offrir et présenter au chapitre un laïque, apte et ■» capable de recevoir et exiger tous et chacun des revenus et rentes » du même chapitre. Si le chapitre reconnaît ce laïque capable et apte » aux choses susdites, et s'il présente des cautions suffisantes, alors, » si cela lui semble bon, il admettra et recevra ledit laïque aux dites » fonctions. Si au contraire, il le repousse, les mêmes chanoines bayles » nommeront ou présenteront un autre ou d'autres laïques pour être » agréés ou acceptés par le chapitre, et s'occuper desdits revenus, après » avoir fourni des cautions. Lequel laïque receveur ou trésorier ne » dépensera et ne fournira aucune somme et ne disposera en aucune » façon desdits revenus sans le mandement et l'ordonnancement desdits » bayles et du chapitre. Il rendra compte des recettes et dépenses le » lendemain de l'invention de Saint-Etienne et toutes les fois qu'il en » sera recquis par le chapitre ou les bayles. En outre à la fin de l'année, » lesdits chanoines bayles remettront sans en être requis leurs charges » entre les mains du chapitre qui en choisira aussitôt de nouveaux, » lesquels commenceront immédiatement à gourverner les biens du » chapitre. » (Statuts du Vénérable Chapitre de Cahors, traduits du latin par M. J. Baudel ; Bullet. de la Soc. des Etudes du Lot; tome VI.)

(3) Nous avons indiqué plus haut les différentes modifications apportées par les évêques de Cahors aux constitutions capitulaires. Il convient


— 157 —

maintenant de rapporter les textes déterminant la composition du chapitre aux différentes époques de notre histoire.

L'évêque Géraud II, auquel on attribue la première réforme, avait fixé à trente le nombre des chanoines qui fut réduit à vingt-cinq d'après les statuts capitulaires donnés à Cahors le 27 février 1252 par l'évêque Barthélemy de Roux. Les revenus de la mense étant devenus insuffisants pour assurer la subsistance des chanoines Guillaume VI, d'Arpagon réduisit encore leur nombre le 2 novembre 1418. « D'abord, » dit-il, nous réduisons, diminuons ou restreignons à 14 le nombre » susdit de 25 canonicats et prébendes ; ainsi à l'avenir, sauf ce qui sera » réglé plus bas, il n'y aura dans l'église de Cahors que 14 canonicats » et autant de prébendes, savoir 13 pour 13 chanoines, et une pour » l'évêque actuel de Cahors, laquelle lui sera payée sur l'augmentation » provenant dé la dite réduction, et non autrement ni avant. Si donc » un des chanoines actuels se retire., meurt, se démet ou est écarté de » quelque manière que ce soit, aucun autre ne sera nommé, établi, » installé dans les canonicats ou prebendes devenues vacantes comme » il vient d'être dit ou autrement, ni par nous ni par nos successeurs; » mais les fruits, produits et émoluments des canonicats vacants et des » prebendes seront attribués en totalité au chapitre ou appliqués aux » autres chanoines prébendés restants, aux serviteurs et employés, » dans l'ordre du règlement du dit chapitre ; et cela jusqu'à ce que la » réduction ou diminution par nous ordonnée sorte son plein et entier " effet, c'est-à-dire atteigne le nombre de 14. C'est ce nombre de 14 » chanoines et prébendes que nous voulons établir et maintenir et que » par la présente ordonnance nous établissons pour l'avenir dans notre » cathédrale, à moins que, par une faveur de la Divine Providence, les » fruits et les ressources de la dite Eglise ne viennent à s'accroître de » manière à pouvoir suffire convenablement à l'entretien des 25, auquel » nombre, dans ce cas nous voulons qu'on revienne. » (G. de La Croix ; tome II.)

Le voeu de Guillaume d'Arpajon ne s'étant pas malheureusement réalisé, l'évêque Pierre de Bertrand, dans ses nouveaux statuts capitulaires promulgués le 6 novembre 1560, maintint a 14 le nombre des chanoines.

« In primis ut ministrorum numerus in Ecclesià nostrâ certus et » determinatus existât, statuimus à coetero in dictâ nostrâ Ecclesiâ » Cadurcensi esse perpetuo ut nunc sunt, quatuordecim Canonicatus et


— 158 —

» Proebendoe, pro quatuordecim canonicis, quorum quatuordecim Epis» copus cadurcencis pro tempore existens unus erit, Archidiaconus » Cadurcencis alter, Archidiaconus de Tornesio alter, qui Archidiaconi » in Ecclesià primas dignitates obtinebunt, Cantor autem et Cancella» rius qui officia in Ecclesià habent singuli singulos Canonicatus et » Proebendas habebunt ut nunc habent, reliqui nomen Canonicatus pro » aliis novem simplicibus canonicis existent.

» Et ultra proedictos quatuordecim canonicos erunt et manebunt in » Ecclesià nostrâ quatuor Hebdomadarii actu Proesbyteri (nec aliter ad » Hebdomadas possidendas admittentur) qui vice canonicorum omnia » ad divinum offlcium pertinentia perflcient. Erunt etiam duodecim » capellani perpetui beneficiati qui nunc Proebendati nuncupantur, » quorum sex perpetui yocati, pro choraulis ad matutinas et vesperas, » et quatuor testamentarii pro invitatoriis diebus singulis ad matutinas » decantandis, ut in tabula pendenti in choro ordinatum fuerit, et duo » columuarii vocati qui desservire Capellis Beatoe Marioe et Sancti » Salvatoris continuo tenebuntur. » (Statuta Venerabilis Capituli Cadurcencis ; Cadurcum, MDCCVI.)

Actuellement (1889) le chapitre de l'église cathédrale Saint-Etienne de Cahors se compose de M. Maury, doyen ; M. Devèze ; M. Cure ; M. F. Magne; M. Mazelié; M. Boisset ; M. Aubusson ; M. Albessard ; M. Belvèze, archiprêtre.

(4) Les statuts capitulaires de Barthélemy de Roux contiennent le

passage suivant relatif à la reddition des comptes : « Nous statuons

» que tous les chanoines de Cahors présents dans la province, se réunis» sent chaque année s'ils le peuvent commodément, pour la fête de St» Etienne d'août (3 août), soit pour honorer le saint, soit pour traiter

» des affaires communes Le lendemain de cette fête, nos bayles sans

» en être requis, rendront exactement leurs comptes, sortiront ensuite » de charge, et le chapitre en nommera aussitôt de nouveaux qui com» menceront immédiatement a administrer les biens du chapitre. » (G. de La Croix ; tome I.)

Pierre de Bertrand maintint cet article de l'ancien règlement et lui donna une forme plus explicite. « En présence des chanoines bayles .» de l'année précédente et des bay les nouvellement élus, ou d'autres » établis par le chapitre, le même laïque appelé receveur du chapitre, » rendra compte le lendemain de l'invention de St-Etiennede son admi-


- 159 —

» nistration, recettes et dépenses, et fournira ou paiera ce qui aura été » trouvé en déficit. Avant que lesdits comptes n'aient été rendus et » entendus et qu'il n'ait payé ou fourni le reliquat, il ne pourra être de » nouveau admis ou présenté par les chanoines bayles pour administrer » les dits revenus. Ces comptes vérifiés et complétés, seront comuni» qués aux syndics des hebdomadiers et des prebendiers pour qu'ils » puissent veiller à leurs intérêts. » (Statuts du vénérable chapitre de » Cahors ; Bullet. de la Soc. des Etudes du Lot; tome VI.)

C'est pour se conformer à cette prescription des statuts de l'évêque Pierre de Bertrand, les seuls en vigueur en 1652, que Pierre Magny rendait compte au chapitre de sa gestion de la mense capitulaire.

(5) Ce mot servait a désigner l'impôt perçu sur lés boucheries.

(6) Hameau faisant partie de la commune de Cahors.

(7) Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Gourdon. (Voyez plus bas la note 23.)

(8) Hameau de la commune de Cahus, canton de Bretenoux, arrondissement de Figeac. Avant le Révolution Cahus dépendait de la vicomte de Turenne. (L'Abbé B.-A: Marche; la Vicomte de Turenne.)

(9) Hameau de la commune de Monsalès, Aveyron. « Il est parlé dans » le testament de Raymond comte de Toulouse mort en 961 de l'église » de Cambolan. » (G. Lacoste. Histoire générale de la Province de Quercy publiée par les soins de MM. L. Combarieu et F. Cangardel, archivistes bibliothécaires ; tome I.)

Sous l'épiscopat de Guillaume VI d'Arpagon (1404-1431) l'église de . St-Aignan de Cambolan (S. Aniani de Cambolan) était déjà unie à la mense capitulaire. Le Pape Martin V avait confirmé cette union par une Bulle donnée à Florence le jour des Calendes de Décembre, la 3° année de son pontificat. (1 décembre 1419).

« Cambolan : M0 Pierre Doucet titulaire depuis le 14 juillet 1766. » Communiants, 200 ; revenu, 600 livres ; patron, le Chapitre de Caors ; » seigneur, M. de St Simon; généralité de Montauban; élection et » sénéchaussée de Figeac, présidial de Caors. » (Poullié du diocèse de Crhors de la fin du XVIII° siècle ; Bibliothèque communale de Cahors ; manuscrits.)


— 160 —

(10) Hameau de la commune de Lalbenque, arrondissement de Cahors. L'église Sainte-Croix de Palhas qui dépendait de l'archipretré de

Montpezat était taxée 20 livres.

« Paillas.(Exaltation de la Sainte Croix) ; M. Jean-Baptiste Guyot de » Mongrand titulaire depuis le 12 octobre 1772. Communiants, 250 ; » revenus 1/2 de la dime, 3,000 livres ; décimateur, le chapitre de Caors » patron, le chapitre de Caors ; seigneurs, M. de Puylaroque et M. de » la Valette ; généralité de Montauban; élection de Caors ; sénéchaussée » de Caors ; présidial de Caors. Annexe : Saint-Hilaire. Communiants, » 360. » (Pouillé du diocèse de Cahors de la fin du XVIIIe siècle.)

(11) Dès l'époque romaine les lins et les chanvres récoltés dans le pays des Cadurci jouissaient, parait-il, d'une grande réputation, consacrée d'après nos historiens locaux par les récits de Strabon, de Pline le naturaliste et les vers de Junéval et de Sulpicia. Ils servaient à tisser des toiles très fines à l'usage des dames ainsi que des vêtements pour l'hiver auxquels Junéval fait allusion dans ce vers :

« Institor hyberni tegetis, niveique cadurci. »

« Il est vraisemblable, dit Lacoste, que les prêtres d'Isis, déesse » qu'on regarde comme l'introductrice du lin portaient des robes tissées » de lin du Quercy. Enfin, continue le même auteur avec plus d'en» thousiasme local que de vérité historique sans doute, les ouvrages » fabriqués avec ce lin étaient usités jusque dans la Perse. » (G. Lacoste ; tome i.)

(12) « Becone tailleur tient maizon à la botte de St-Maurice, con» fronte du devant et coté avec deux bottes, d'autre maizon de Barthé» lemy Paltrie, fond maizon de Pierre Lezeret. » (Cadastre de la ville de Cahors de 1651 ; quartier de Valentré.)

La halle aux grains occupe aujourd'hui l'emplacement de l'ancienne église paroissiale de Saint-Maurice ou aboutissait la rue de ce nom dont une grande partie existe encore.

(13) « La quatorzième année du règne de Louis d'Outre-Mer (950) » Argambaud ou Ragambaud doyen du chapitre de Cahors, donne à » l'église de Cahors, ce qu'il possède dans la terre de Vayrols, qui » appartient à son père, et l'église de Saint-Pierre du Montât a laquelle » l'évêque Frotaire avait, à sa prière, uni les revenus de celle de Saint» Simplicien de Bona. C'est aujourd'hui l'église d'Arcambal, sous fin-


— 161 -

» vocation du même saint, et c'est apparement du doyen Argambaud » que le lieu prit.ensuite le nom qu'il porte aujourd'hui. » (G. Lacoste; tome I.)

« Guillaume IV de Cardaillac (1209-1234) confirma vers 1232 l'union » de l'église d'Archambald à celle de Saint Jacques ou Saint James de » Cahors qui dépendait du chapitre.

» L'église de Saint Simplice de Calzergue, aujourd'hui Arcambal » est du nombre de celles qui furent cédées au chapitre en 1253 par l'évêque de Cahors. Cette cession fut autorisée par le Pape Alexandre IV. (G. Lacoste ; t. II.)

» En 1254, Barthélemy (de Roux) attribua à perpétuité au chapitre de » Cahors l'église- de Oalzières qui est une annexe de Saint Jacques. » Dans l'acte de confirmation de 1272 cette église est mentionnée sous le vocable de « Saint Sulpice annexe de l'église de St-Jacques ou St-James » de Cahors. » (G. de la Croix ; tome I.)

Arcambal qui est aujourd'hui une commune du canton sud de Cahors, formait, avant la Révolution deux communautés, Arcambal et Galessie. L'église paroissiale était placée sous le vocable de St-Antoine et le nombre des paroissiens était de 1.011 environ.

(14) Galessie est actuellement un hameau de la commune d'Arcambal.

(15) Commune de création récente faisant partie du canton nord de Cahors. « Avant la Révolution Lamagdeleine faisait partie avec » Laroque des Arcs de la communauté de Cahors et formait une paroisse » de 256 paroissiens. » M. L. Combarieu, archiviste départemental ; Dictionnaire des communes du Lot.)

» Archipresbiteratu Cadurci ecclesia parrochiales, prout in synodo » appellantur.

» Laroque : S. Pétri de Floiraco, alias de Magdalena, cum annexis » Rupis Arcuum et de Valrufo ; ad presentationen capituli et nomina» tionen canonici hebdomarii.

» De l'esglise de la Roche Arcuum avecq l'annexe, X livres. » (A. Longon ; Pouillé du diocèse de Cahors suivi du compte des décimes pour l'année 1626.)

» Dans le compte des Décimes de 1526, on voit figurer pour une coti» sation de 10 sous, l'esglise de la Rocke-Arcum avec l'annexe et dans » le Pouillé du XVIIe siècle publié par M. Longnon on lit, sous le n° 149,

11


— 162 —

» Laroque..... S. Pétri de Floiraco, alias de Magdalena, cum ann.

" Rupis Arcuum et de Valrufo Ad pres, capituli et nominat. cano»

cano» hebdomadarii. » Le texte de notre Pouillé de 1637 est ainsi » conçu : «La Roque. — S. Petri de Floyraco, alias de la Madeleine, » cum annexis Rupis arcuum et de Valle Refferio, ad nominationen » canonici hebdomadarii et presentationem capituli cadurcensis. »

« De son côté Malleville écrit : « l'église paroissiale de St-Pierre de » Floirac, de la Roque-des-Arcs, avec ses annexes de Valroffle et de la » Madeleine, de la présentation du chapitre. » Ainsi pour Maleville» » l'église de St-Pierre de Floirac de la Roque-des-Arcs est l'église » matrice, dont celles de Valroufflé et la Madelaine sont annexes. Les » Pouillés, au contraire, s'accordent à ne considérer que comme une » seule et même église, Saint-Pierre de Floirac et la Madelaine, ayant » pour annexes La Roque-desrArcs et Valroufié. Dans le grand Pouillé » de la collection Lacabane nous trouvons :

" 1° A l'R, Roque-des-Arcs (La) annexe de La Madeleine ;

» 2° A l'M, Madelaine (La) de La Roque-des-Arcs. Stc-Marie-Magde» leine patronne. Communiants 820 en tout. Revenu 2,000 livres. » Décimateur, le chapitre de Caors ; patron, le chapitre de Caors. Sei» gneur M. de La Roque. Généralité, Montauban. Election, sénéchaus» sée et présidial, Caors, à 3/4 de lieue. Curé, M. Jean Albrespic, » titulaire le 25 juin 1775. M. Bounassier ou Bounassies. Ann. Laroque>

Laroque> Valroufié. Seigneur, M. de Biron. » (Mémorial du Quercy ; collection Lacabane ; n° 38.)

« L'église parochielle de St-Pierre de Floyrac de la Roque des Arcs » avec ses annexes de Valroffié et de la Madeleine de la présentation » du chapitre taxée 10 livres. » (Guyon de Maleville, sieur de Cazals ; Esbats sur le Païs de Quercy ; publié par les soins de MM. F. Cangardel et J. Malinowski dans le Bulletin de la Société des Etudes du Lot.)

* La Magdelaine de Laroque (Ste-Marie-Madelaine) ; M. Jean Pierre » Bonassies titulaire depuis le 30 juillet 1782. Communiants en tout, » 820; revenu, 2,000 livres; décimateur, le chapitre de Cahors ; patron,

" le chapitre de Cahors ; seigneur, M. de Floyrac ; généralité de Mon"

Mon" ; élection, sénéchaussée et présidial de Cahors. » Annexes :

» Laroque ; communiants, 238 ; seigneur, M. de Floyrac.

» Valroufié ; communiants, 260 ; seigneur, M. de Biron. Obit 4 livres

" 10 sols. » (Pouillé du diocèse de Cahors de la fin du XVIII« siècle.)


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(16) « Maistre Jean Redoulês notaire royal tient maizon et jardin à » la grand'rue de la Barre, confronte du devant la grand'rue, d'un costé » jardin de Bernard Gime, d'autre maizon de Bertrand Chanut, d'autre » maizon de Jean Coffin. »

Jean Redolès qui possédait une autre maison dans la même rue et de nombreuses vignes et terres autour de Cahors était taxé à trente trois livres seitze sols trois deniers. (Cadastre de Cahors de 1651 ; quartier de la Barre.

(17) « La dîme ou dixme était une certaine partie des fruits de la » terre, ordinairement la dixième partie que l'on payait à l'église ou aux » seigneurs. A l'origine la dîme fût plutôt un don des fidèles à l'église

» qu'une taxe imposée par la loi En 794 Charlemagne en fit une

» obligation.

» Les curés jouissaient ordinairement des dîmes de leurs paroisses.

" S ils étaient privés des grosses dîmes (dîmes prélevées sur les blés, le » vin, le gros bétail), ceux auxquels elles avaient été inféodées et qu'on » appelait gros décimateurs étaient tenus de leur payer une pension » nommée portion congrue et dont le minimum fut fixé à trois cents » livres au XVIIe siècle. » (A. Cheruel; Dictionnaire historique des Institutions, moeurs et coutumes de la France ; tome I.)

« Depuis Charlemagne, toutes les terres incessamment vendues

» et revendues, ont toujours payé la dime, et n'ont jamais été achetées » que sous cette charge, qui est environ un septième du revenu net. » Otez cette charge, vous ajoutez un septième au revenu du propriétaire » par conséquent un septième à son capital. » (H. Taine; les Origines de la France contemporaine. La Révolution ; tome I.)

» Cet impôt était en nature, consistait en une portion des fruits de la » terre et des troupeaux, et variait de province à province quant à sa » quotité et aux objets sur lesquels il s'étendait. » (Ch. Dezobry et Th. Bochelet; Dictionnaire général de Biographie et d'Histoire.)

« L'obolition entière des dîmes fut donc décrétée (par l'Assemblée » constituante dans la nuit du 4 août 1789) sous la condition que l'Etat » se chargerait des frais du culte. » (A. Thiers ; Histoire de la Révolution Française : tome i.)

(18) « Didier fit ensuite élever au delà nu Lot, à l'endroit même où » son frère Rustique avait été assassiné une basilique en l'honheur de


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» Saint-Pierre *, connue sous le nom de Saint-Pierre de Las Ortos **. » (G. Lacoste; tome I.)

« A peine installé sur son siège le nouvel évêque (Desiderius) dans le » but de mettre un terme à toutes ces folles terreurs et aussi pour » réconcilier les vivants avec le mort (l'évêque Rusticus, 632-630), » inaugura sa glorieuse administration, en faisant construire sur le » lieu même où son frère avait perdu la vie, une chapelle expiatoire. » Cette chapelle, dédiée à l'apôtre St-Pierre, fut, plus tard érigée en » paroisse et désignée sous le nom de St-Pierre de Las Ortos, c'est-à» dire St-Pierre des jardins ; car c'est ainsi qu'autrefois l'on désignait » cette partie de la plaine de Cabessut qui, de l'autre côté du Lot, fait » face à la ville. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'elle emprunta son » nom actuel à un riche bourgeois de Cahors qui en possédait une bonne » partie. » (Raphaël Périé ; Histoire Politique, Religieuse et Littéraire du Quercy ; tome I.)

En 1251 « Le faubourg de Cabessut qu'on appelait alors des

» Hortes » (E. Dufour ; la commune de Cahors au Moyen-Age.)

En 1264 les Frères Prêcheurs de l'Ordre de St-Dominique se transportèrent dans le nouveau local qu'ils venaient de faire construire sur un terrain que leur avait donné dom Arnaud de Géraud, situé « de » l'autre côté de la rivière près de l'église St-Pierre de l'Orte, prope » ecclesiam S. Petri de la Orta. » (G. de La Croix ; tome I.) M. Ayma ajoute en note : « Le quartier appelé de nos jours les Ortes est situé au » contraire à côté de l'ancienne église St-Géry. »

Voici qu'elle était l'origine de cette rente. « La 64e année de ce siècle » (1364), le jour des nones de décembre (5 décembre), le prélat (Bertrand » de Cardaillac), transfère à son chapitre une rente de dix livres depuis

(*) « Cette basilique appelée Saint-Pierre de las Ortos, à cause des jar» dins qui se trouvaient de ce côté de la ville, fut érigée en église paroissiale » et donnée par l'évêque Barthélemy au xine siècle aux religieuses de la » Daurade. » '

(**) « La plaine de Cabessut était divisée en jardins à l'usage de la ville » qui n'en possédait pas d'autre à cette époque. La partie de Cahors (côté » sud-ouest) où sont aujourd'hui les jardins (les Hortes) était sous les » Romains couverte d'édifices; mais du temps de Saint Didier (635-660) » on n'en voyait que les ruines et les débris qu'avaient fait le fer des bar» bares et de Théodebert. » (G. Lacoste; tome I.)


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» peu acquise du marquis de Cardaillac, payable sur la terre de Cabes» sut assez connue de nos compatriotes. Cela est consigné dans les » archives du chapitre. » (G. de La Croix ; tome n.)

On appelle aujourd'hui « les Hortes » la partie sud-ouest de la ville qui est encore occupée par de nombreux jardins.

(19) Le Pont vieux dont on attribue la construction aux Romains du temps d'Auguste était situé au sud de.la ville et servait au passage des voies romaines conduisant à Tolosa, à Segodunum et de là à Lugdunum et à celle d'Aginum. (E. Castagne ; Notice sur les Voies Romaines du département du Lot.)

« Lorsqu'on voulait entrer dans la ville, en venant du Midi, on négli» geait les gués qui en certaines saisons de l'année, étaient pratiqués » à divers points de la rivière, et on la traversait sur l'ancien pont de » pierre, construit par les Romains le seul qui existat encore. (Anté» rieurement à 1251).

» Ce pont surmonté de tours, dont une, celle du milieu, appartenait » au chapitre, et figure dans son sceau, était protégé à ses deux extré» mités par des ouvrages fortifiés que gardait toujours une troupe armée, » plus ou moins nombreuse selon les circonstances. On y percevait » d'ailleurs un droit de péage. » (E. Dufour ; Notes sur Cahors publiées par M. F. Dufour son fils. Bulletin de la Société des Etudes du Lot; tome I.)

L'accord fait entre l'évêque Bertrand de Cardaillac (1335-1367) et les Consuls de Cahors, en 1362, contient le passage suivant : « Item : les » Consuls auront la garde absolue des clés, des portes, des. ponts, des » tours efforts de la ville, à l'exception de la tour qui est au milieu du » Pont-Vieux, dont la garde appartient au chapitre et à ses gens, et de » latour existant sur le Lot, appelee la Tour des Chanoines, excepté » aussi les forts qui sont au pouvoir de l'Evêque de Cahors ou de son » chapitre. » (G. de La Croix; tome II.)

« Salvat rapporte que pendant son séjour à Cahors il (l'évêque Guis» card d'Aubusson, 1475-1476;, passa un accord entre les Consuls et le » Chapitre aux termes duquel celui-ci avait la faculté de faire entrer » son vin en franchise à la condition de faire réparer la tour du pont » vieux et celle qu'ont appelait la tour des chanoines. » (id.)

« Le sceau du chapitre de Cahors a un pont a trois tours d'un côté et » représente la lapidation de Saint Etienne de l'autre. Cela vient de ce


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» que, dans la division de la mense épiscopale qui eut lieu au XIe siècle » sous Géraud de Cardaillac, le péage du pont vieux, où il y avait trois » tours, avait été laissée au chapitre. » (G. Lacoste ; tome II.)

« Chapitre de Saint-Etienne de Cahors, 1317. » Sceau ogival de 67 mill. Archives de l'Empire ; J 443, N° 4. 37.

» Un château ou une porte de ville à trois tours rondes à toits pointus » surmontés de croix ; plus bas un pont à quatre arches et à trois tours, » et sous le pont deux poissons.

» CAPITULI SANCTI STEPHANI CATURCEN.....

» (Sigillum capituli santi Stephani Caturcensis.) » Contre-sceau.-

» La lapidation de St-Etienne.

» + S SANCTI STEPANI

» (Sigillum sancti Stephani.)

» Appendu à une procuration pour assister aux Etats généraux, datée » du vendredi après les octaves de Paques (15 avril) 1317. » (Drouet d'Arcq; Collection de sceaux des Archives de l'Empire.)

La Bibliothèque communale de Cahors possède un sceau du chapitre appendu a un acte de 1254. Des moulages du scel et du contre scel ont été déposés au musée de cette ville. (Troisième salle; première vitrine,.. n°s59et60.)

Le Pont vieux curieux et important spécimen de l'architecture romaine avait été fréquemment reparé dans le cours des siècles et ne possédait plus que deux arches lorsqu'il fut démoli en 1868 sous la direction de M. Duportal, ingénieur des Ponts et Chaussées attaché au service de la navigation du Lot. Les piles n'ayant pas été entièrement détruites sont encore visibles quand les eaux de la rivière sont très basses.

(20) Hameau de la commune et du canton nord de Cahors.

« En 1311, les Consuls de Cahors poursuivant l'oeuvre d'agrandisse» ment commencée par leurs prédécesseurs, donnaient à cens et à rente, » le territoire de Toulousque, moyennant une certaine redevance et » sous la réserve des droits seigneuriaux. » (E. Dufour; la commune de Cahors au Moyen-Age.).

Voici l'analysé succinte de cet acte écrit sur parchemin et qui est encore scellé du sceau de cire jaune des Consuls de Cahors.

« Accord entre les Consuls de Cahors et Etienne d'Artiz au sujet des


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» réparations et constructions que ce dernier avait faite à la maison

" vieille du consulat. Les Consuls lui cèdent en paiement deux cham» bres des maisons du sieur Daussa et tous les cens, acaptes, rentes, » entrées et sorties qu'ils auraient le droit de prélever au territoire de » Toulousque depuis le mardi gras 1313 jusqu'à celui de l'année sui"

sui" » (Archives communales ; Bibliothèque communale de Cahors ; Manuscrits.)

Les Evêques de Cahors avaient également des droits sur le fief de Tolosque puisque « le 17 avril 1368, l'évêque Begon de Castelnau (1368» 1389, commit Réginald de Thémines, son parent, chanoine de la » Cathédrale et son vicaire général, pour recevoir les hommages des » différents vasseaux de son église. Il lui mandait dans sa lettre datée » de Castelnau de Bretenoux, que ses propres affaires et celles de » son église l'obligeaient de s'absenter de Cahors. En vertu de ces » lettres, Réginald reçut les hommages d'Hélie de Buffet, pour le terri» toire de Toulousque. Cet hommage devait être accompagné du don » d'un bonnet de castor....» (G. Lacoste ; tome II.)

(21) Paroisse dépendant de la commune de Labastide-Murat, arrondissement de Gourdon

» La huitième année du règne-de Louis d'Outre-Mer (945), sous le » comte Raymond et l'épiscopat de Frotaire, Benjamin, archidiacre » de Cahors (Cartul. Cadurc. — Foulhiac.)- fit son testament qui est » d'une certaine étendue, mais qui est très précieux pour notre his»

his» Après un long préambule, où il prouve la nécessité de faire

» l'aumône, afin d'avoir sa part à la gloire inefable dont les bienheureux » jouissent dans le ciel il donne à la Cathédrale l'église de Goudou » (Godor ») (G. Lacoste; tome I.)

L'église de Goudou est au nombre de celles qui furent cédées au chapitre par l'évêque Barthélemy de Roux en 1272 (*).

« Et Archipresbiteratu de Gordonio.

» Goudou. — S. Joannis de Godonio. Ad. nomin. canonici hebdom. » Cadurcensis.

» Cette église (ecclesia de Godor) appartenait au chapitre de Cahors » des 1263, date de la rédaction des statuts capitulaires qui l'unissent à » la prébende de l'Archidiacre de Muntpezat. » (A. Longnon.)

(*) Nous avons reproduit le texte de cette donation page 178.


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L'église de Goudou à la présentation du chapitre de Cahors était taxée 40 sols (G. de Maleville.)

» Goudou (Décollation de St-Jean). M. Antoine Lavergne titulaire » depuis le 4 juillet 1783. Communiants, 300; revenu, 1,000 livres; » décimateur, le chapitre de Cahors; patron, le chapitre de Cahors; » seigneur, M. de St-Sulpice ; généralité de Montauban ; élection de » Figeac ; sénéchaussée de Gourdon ; présidial de Cahors. » (Pouillé de la fin du XVIIIe siècle.)

(22) Commune du canton de Catus, arrondissement de Cahors.

(23J La ville de Gramat chef-lieu de canton de l'arrondissement de Gourdon, bâtie sur les bords de l'Alzou, remonte à une haute antiquité ainsi que l'indiquent son nom, qui en sanscrit signifie village, l'étimologie gauloise du mot Alzou et les nombreux monuments mégalithiques répandus sur son territoire. Parmi ceux-ci il est un dit M. Lacoste encore « appelé Mont Eleuet, le plus grand et le plus haut qu'on puisse trouver " en France et qui a donné le nom de Gramat à cette ville. » (Tome I.)

Gramat était le siège d'une baronnie importante possédée dès le XIe siècle par une branche de la maison de Castelnau de Bretenoux. Un des membres de cette puissante famille, Guérin, l'érigea en commune en 1224 et lui accorda des coutumes. Elle fut possédée plus tard par Bertrand de Terride qui prenait en 1361 le titre de baron de Gramat.

En 1365 (V. st.) Aymar d'Aigrefeuille chevalier était seul seigneur de Gramat ayant acquis la baronnie de Bertrand de Terride. Hugues d'Aigrefeuille, son petit-fils, n'ayant pas d'enfants, donna cette baronnie à Bertrand de Barbazan, baron de Faudoas fils de Béraud et de Douce d'Aigrefeuille.

Le 6 août 1507 Jean d'Auriole évêque de Montauban et Adhémar d'Auriole, seigneur de Roussillon, Gironde et Peyrille, conseiller au Parlement de' Toulouse, son frère, acquirent par voie d'échange la baronnie, terre et seigneurie de Gramat de Béraud de Barbazan, seigneur de Faudoas. (Mémorial du Quercy; collection Lacabane.)

Elle entra ensuite dans la maison de Gontaud-Cabrerets par le mariage d'Anne fille d'Arnaud d'Auriole avec Raymond de Gontaud, seigneur de Cabrerets (*).

(*) « Cette grande maison de Vayrols tomba en quenouilles vers l'an


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Enfin elle était possédée à la fin du siècle dernier par la famille Jde Foulhiac à laquelle appartenait le savant chroniqueur Raymond de Foulhiac.

Les barons de Gramat rendaient hommage aux vicomtes de Turenne.

Vers 1041 « Bernard III évêque de Cahors convoqua un synode dans » la salle de la Cathédrale de Cahors, désignée sous le nom de Chambre » capitulaire, parce qu'elle était affectée aux assemblées du chapitre,

» qui s'y tenait toutes les fois que les affaires du clergé l'exigeaient

■» Dans le discours que prononça l'évêque Bernard devant cette.

» auguste assemblée, l'exorde nous semble digne d'être rapportée dans » notre histoire. Voici comment le prélat débute : « L'Auteur absolu du » salut du genre humain favorise ceux qui se repentent sincèrement de » leurs péchés et de tous les manquements inévitables à la fragilité » humaine; Voulez-vous vous en préserver? soyez les amis des pauvres. » Comme l'eau éteint le feu, de même l'aumône éteint le péché. Faites » donc l'aumône afin que vous ayez une place dans les éternels taber» naeles. C'est pourquoi, moi, Bernard III, évêque de Cahors, et mon » frère nommé Hugues, mais surnommé Robert, quatrième baron de » Gramat, Matfrède, son épouse et ses enfants faisant réflexion et » craignant le jugement de Dieu, nous voulons, pour le salut de nos » àmes celui de nos parents et des chrétiens vivants ou morts, donner à » Odilon, abbé de Cluny, l'église avec le lieu de Carennac, qui fait » partie de la baronnie de Gramat ; mais comme l'église de Carennac » dédiée à Saint-Sernin, appartient au chapitre de Cahors, je voudrais

» 1430 et une fille appelée Marguerite de Vayrols en fut héritière, laquelle » fût mariée avec Arnaud d'Auriole. De ce mariage furent procréés Antoine » et Gaufredi d'Auriole qui étant morts sans enfants mâles une fille de » cette maison appelée Anne entra en alliance avec celle des Messieurs de » Gontaud, seigneurs de Cabrerets.

(Dom Bruno Malvesin ; Histoire de la Chartreuse de Caors ; Bibliothèque de Toulouse ; Manuscrit.)


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» que le chapitre me fit propriétaire de cette église en lui cédant celle » de Gramat dédiée à Saint-Pierre, qui entre dans les biens de mon » patrimoine. Cette dernière église me paraît plus avantageuse, parce » qu'elle est située dans la capitale de la baronnie ; comme elle a un » nombre de fidèles beaucoup plus grand que celle de Carennac, il est » évident que l'échange augmenterait de plus de la moitié les revenus » en faveur du chapitre de Cahors. La paroisse de Saint-Pierre de » Gramat ne comprend pas seulement les habitants de cette ville, mais » encore un grand nombre de villages qui lui appartiennent. »

« Tous les membres qui composaient le synode consentirent à ce » changement d'église, et on peut dire que l'évêque de Cahors n'en " imposait pas au synode, car la dîme de Saint-Pierre de Gramat » s'élevait à six mille francs en partage entre le chapitre et le curé de » la paroisse. » (G. Lacoste ; tome i.)

Le chapitre consentit cet échange car l'église de Gramat figure comme lui appartenant, dans la bulle du Pape Pascal II, datée du 4 des ides d'avril 1106 et que, vu son importance, nous rapportons plus loin, page

« L'église de Gramat à la présentation du chapitre de Caors 10 livres » 10 sols. » (G. de Maleville.)

« Ex Archipresbiteratu de Tegrado.

» Gramat : S. Patri de Gramato ad nominationnem canonici cadur» cencis hebdomadarii.

» De l'église de Gramat. X livres.

» Gramat. — L'église de Saint-Pierre de Gramat (Beati Petri de » Gramado) appartenait au chapitre de Cahors dès l'an 1106, ainsi que » le prouve une bulle de Pascal II » (A. Longnon.)

» Gramat : St-Pierre ; M. Jean François Vaurs titulaire depuis le 25 » avril 1787. Communiants, 1,500; revenus, 1,500 livres; décimateurs, » le curé et le chapitre de Caors ; patron, le chapitre de Caors ; seigneur, » M. Foulhiac; généralité de Montauban ; élection et sénéchaussée de » Figeac ; présidial de Caors. » (Pouillé de la fin du XVIIIe siècle.)

(24) Commune du canton de Lacapelle-Marival ; arrondissement de Figeac.

« Vers la même époque (1090) le chapitre de Cahors recouvra encore » l'église de Saint-Geniès d'Aynac ; voici de quelle manière : Cette » église était au pouvoir des nobles du voisinage; Hugues de Fayt en


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» possédait une partie qu'il avait prise pour sa portion d'hérédité. Ce » seigneur non content d'en percevoir les revenus avec la dernière » rigueur, permettait encore aux femmes de sa maison d'enlever les » offrandes de l'autel, à mesure que les fidèles les y portaient. Cette » tyrannie excessive irrita les habitants d'Aynac; ils se soulevèrent » contre Hugues de Fayt, demandant à grands cris la liberté de leur » église. L'évêque de Cahors ayant appris, la nouvelle de la sédition, » mit l'église en interdit jusqu'à ce que le seigneur l'ait déguerpie ; » celui-ci fut en même temps excomunié. Mais peu affecté de se voir » frappé d'anathème, il continua et augmenta encore ses vexations. » Sur ces entrefaites, Géraud, de la maison de Saint-Vircent, près » Saint-Céré, prêtre recommandable par ses vertus, forma le projet » d'aller en pèlerinage à Jérusalem. Comme il se disposait à ce grand » voyage, des personnes sensées de son voisinage lui représentèrent » qu'il ferait une oeuvre plus méritoire, aux yeux de Dieu, en employant » l'argent destiné à son voyage, au rachat, des mains d'Hugues de Fayt, » de l'église d'Aynac qu'il pourrait remettre aux mains de l'évêque et » du chapitre de Cahors. Géraud de Saint-Vincent suivit le conseil : Il » alla trouver Hugues et détermina ce seigneur à céder ses prétendus » droits au chapitre de Cahors, moyennant la somme de cent cinquante » sous, qu'il lui compta. Hugues se réserva cependant une place gra» tuite de chanoine pour son fils Géraud. Girbert, neveu d'Hugues, se » désista aussi en faveur du chapitre des droits qu'il disait avoir sur la » même église, moyennant soixante sous qui lui furent comptés par » Géraud. Il ne restait, pour l'entier affranchissement de cette église, » qu'à engager Girbert de Lavergne et ses frères, et Armand de Can» cros, à renoncer à leurs prétentions ; le premier surtout qui, en sa » qualité de seigneur d'Aynac, croyait que l'église faisait partie de son » fief. Ces gentilshommes ne résistèrent pas à l'appât des cent soixante » sous que le prêtre Géraud leur offrit. L'église entière, libre et franche » de tous droits, revint ainsi dans la mense capitulaire du chapitre. » Bien plus, Girbert de Lavergne et ses frères, portèrent leur générosité » envers le chapitre, jusqu'à permettre à leur vassaux de disposer, en » sa faveur, des terres qu'ils tenaient d'eux. Il fut dressé acte de tout » cela en présence de l'évêque de Cahors, de Bernard de Saint-Céré et » de Rigald, son frère, de Guiraud de Valon, d'Armand de Cancros, de » Girbert et de Frotard de Thémines et d'autres nobles de la contrée. » (G. Lacoste ; tome I.)


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L'église de Saint-Geniés d'Aynac (ecclesia Beati Genesû de Ainago) est au nombre de celles qui sont citées dans la bulle du Pape Pascal II, comme appartenant au chapitre (G. de La Croix.)

« Archiprêtre de Thégra.

» L'église d'Aynac, de la présentation du chapitre de Caors taxée 16 » livres. » (G. de Maleville.)

» Ex Archipresbiteratu de Tegrado.

» Aynac. — S. Genesii de Aynaco ad nominationnem canonici cadur» censis hebdomadarü

» De l'esglise Saint Gènes de Aynac XXI livres.

» Aynac. L'église de Saint Genès d'Aynac apparaît dès 1106 au nombre » des églises possédées par le chapitre de Cahors. — La Croix. » (A. Longnon.)

En 1719, Aynac était affermé quitte de tous droits à Jean Peyre et autres la somme de 230 livres. (Etat de tous les fermes du chapitre de Cahors en 1719. Bibliothèque communale de Cahors ; Manuscrits.)

« Aynac. — St-Genest; M. Antoine Bouzou titulaire depuis le 10 » novembre 1772. Communiants, 1,00 ; revenu, 1/2 de la dîme 1,500 » livres ; décimateur 1/2, le chapitre de Cahors ; seigneur M. d'Aynac » (N. de Turenne) ; généralité de Montauban ; élection de Figeac ; pré» sidial de Cahors. » (Pouillé de la fin du XVIIIe siècle.)

(25) « Maistre Guillaume Solinhac advocat tient maizon à la botte de » Fages, confrontant du devant avec icelle, d'un côté maizon des héri» tiers de Jean Raynal, d'autre côté maizon de maistre Antoine » Mostoulat conseiller aux Aydes, fond maizon de Jean Borios, bour» geois. » (Cadastre de 1651 ; quartier de la Barre.)

(26) Cette commune du canton de St-Céré, airondisemeht de Figeac, faisait partie, autrefois, de la vicomte de Turenne. (L'Abbé A. Marche.)

L'église St-Pierre d'Autoire (ecclesia de Altoire) est mentionnée dans la bulle du Pascal II de 1106 comme appartenant déjà au chapitre. Plus tard l'évêque Guillaume d'Arpagon « anno 1408 ex capituli Tabulario » Parocioe d'Autoyré, alteram de Via annexit. » (Guillelmus de La Croix; séries et acta Episcoporum Cadurcensium.)

« L'Evêque de Cahors unit en 1409 ... à l'église d'Autoire une autre, » appelée de Via, depuis longtemps détruite. » (G. Lacoste ; tome III.)


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Voici dans quelles circonstances eut lieu cette union confirmée par le Pape Martin V en 1420.

Par suite du malheur des temps, la Cathédrale de Cahors était dans une situation lamentable au commencement du XVe siècle. Déchue de sa majesté et de sa dignité elle avait perdu son antique splendeur, dit tristement l'historien de nos évêques. Les revenus de la mense capitulaire qui suffisaient amplement autrefois à l'entretien des vingt-cinq canonicats établis par Barthélémy de Roux « sont réduits à presque rien s» par suite de la mortalité, des pestes, des désastres de la guerre, des » incursions des ennemis et autres calamités qui désolent depuis tant » d'années comme tous le savent, le Duché actuel d'Aquitaine. Les » chanoines réduits à l'extrême indigence, sont livrés à la dérision et au » mépris de tous par suite d'un état misérable qu'entretenaient le » nombre excessif des ayant-part et la disette déplorable dont cette » époque était affligée. »

L'Evêque de Cahors vint alors « au secours de son église depuis » longtemps chancelante et sur le penchant de sa ruine, la soutint, la » releva et par l'énergie des plus sages et pieux décrets la replaça dans » un état plus digne d'elle. » (G. de La Groix ; tome II)

Guillaume d'Arpajon, en effet, modifia quelques articles des statuts capitulaires et réduisit le nombre des chanoines à quatorze y compris l'évêque.

« Et néanmoins ledit évêque voyant que les mesures ci-dessus ne » suffisent nullement pour faire cesser l'immense détresse de son Eglise, » en vertu de l'autorité ordinaire, à incorporé, annexé et uni à perpé» tuité à la mense capitulaire de la dite Eglise les églises paroissiales » de Lauzerte, de St-Pierre d'Autoire et de St-Aignan de Camboulan, » diocèse de Cahors avec tous leurs droits et appartenances. Les rec» teurs des dites églises paroissiales, cédant, décédant ou se démétant » de quelque autre manière, il sera permis au dit chapitre, par lui ou » par un autre de prendre possession personnelle de ces églises, de » leurs droits et appartenances, et de les retenir à perpétuité pour son » usage et celui des dites églises; de faire régir lesdites églises de St» Pierre et de St-Aignan par des prêtres capables, délégués temporai» rement à cet effet par le chapitre et révocables par lui;..... Et comme » au nom du chapitre il nous a été assuré que les fruits, revenus et » produits, d'après l'estimation générale n'exeèdent. pas, savoir, pour » l'église de Lauzerte, 60, pour celle de St-Pierre (d'Autoire) 30, pour


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» celle de St-Aignan 20, et pour la mense des susdites églises 400

» florins d'or dits de Camerà (*) de revenu annuel, et l'Eglise de Cahors ». gémit encore misérablement sous le poids de la détresse ci-dessus

» décrite; nous avons été humblement supplié d'ajouter la force de

» l'approbation apostolique aux susdites réduction, suppression, union,

» annexion et incorporation, et autres mesures énoncées dans les dites

» lettres, et de daigner en outre nous occuper avec la bonté apostolique

» de la situation de la dite Eglise de Cahors ci-dessus exposée

» .........

» Il est néanmoins entendu que les susdites églises unies ne

» doivent pas être privées des offices divins, ni le soin des âmes négligé,

» mais qu'il sera fait face à toutes leurs charges accoutumées

» Et en outre nous déclarons dès à présent nul et non avenu

» tout ce qui pourrait être tenté sciemment ou par ignorance contre ce » qui précède, par qui que ce soit et en vertu d'une autorité quelcon»

quelcon» » (G. de La Croix ; tome II.)

L'Union de l'église St-Pierre d'Autoire à la mense capitulaire fut de nouveau confirmée par une bulle du Pape Eugène IV portant approbation de la bulle de Martin V, son prédécesseur, et donnée également à Florence le 19 novembre 1434. (G. de La Croix ; tome II.)

« Ex Archipresbiteratu de Tegrado.

» Autoyre. — S. Petri de Altario. Ad nominationnem canonici cadur» censis hebdomadarii.

» De l'esglise de Auctuar XV livres.

» Autoire : L'église de Autoire appartenait au chapitre de Cahors dès

» 1106. L'église de Saintt-Pierre d'Autoire fut, en 1419, une des trois » églises que Guillaume d'Arpajon, évêque de Cahors, unit à la mense » capitulaire. » (A. Longnon.)

« L'église d'Autoyre de la disposition de l'évesque taxée 15 livres. » (G. de Maleville.) Ce qui précède démontre l'erreur dans laquelle est tombée cet historien en attribuant à l'évêque la possession de l'église d'Autoire.

« Autoire, — M. Jean Salvat, né en 1715 titulaire depuis le 1er juin » 1738. Communiants, 500 ; revenu. 2,000 livres ; patron, le chapitre de

(*) « Le florin apostolique ou de Camerâ, chambre apostolique. La valeur variait de 10 fr. 93 à 12 fr. 58. » (Note de M. L. Ayma.)


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» Cahors ; généralité de Montauban ; élection et sénéchaussée de Figeac; » présidial de Caors. » (Pouillé de la fin du XVIIIe siècle.)

(27) Commune du canton de Bretenoux, arrondissement de Figeac.

« Avant la Révolution Gagnac faisait partie de la vicomte de Turenne, » était le siège d'une justice royale très étendue et formait une paroisse » sous l'invocation de St-Martin. 2,000 paroissiens. » (L. Combarieu, archiviste départemental ; Dictionnaire des Communes du Lot.)

Caruniaco ou Caniaco était au nombre des terres léguées par l'évêque St-Didier, en 654, à l'abbaye de St-Amand qu'il avait fondée à Cahors et où il voulait être inhumé. (G. Lacoste; tome I.) Le château et la terre de Gagnac appartenaient à Matfré de Castelnau qui en fit hommage pour la première fois à Raymond, comte de Toulouse, le IV des Calendes de juillet 1237. (G. Lacoste ; tome II.)

Plus tard cette terre fit partie de la vicomte de Turenne.

« Raymond VI fut troublé en la jouissance du vicomte de Turene » par Hélie Rudel, sire de Bergerac, et Hélis de Turene sa femme, fille » unique de Raymond IV. Mais ayant compromis de leurs différens sur » la Royne Blanche mère du Roy Sainct Louis, elle les accorda, par acte » de l'an M.CCLI, au mois de juin, et adjugea partie du vicomte de » Turene à la dite Hélis de Turenne, et Hélie Rudel son mary. » (C. Justel ; Histoire généalogique de la maison de Turenne ; livre I.)

« Item Castrum de Ganhac, cum pertinentiis suis et juribus univer» sis » se trouva compris dans la part attribuée à Raymond VI. (C. Justel; preuves.)

Ganhac faisait encore partie de la vicomte de Turenne en 1645. (C. Justel ; livre I.)

« Archiprêtré de Tégra : L'église de Ganhac et annexes de la présen» tation du chapitre de Caors taxée 20 livres. » (G. de Maleville.)

» Ganhac : S. Martini de Ganiaco cum annexis B. Marioe de Bias et » Laboisserie ad nominationnem canonici cadurcensis hebdomadarii.

» De l'esglise de Granhac avec l'annexe de Vlars et de Labesonia XX » livres.

» Gagnac. — Biars. Nous ne trouvons actuellement aucun nom que » l'on puisse covenablement rapprocher de celui de la seconde annexe » de Gagnac, Laboisserie ou Labesonie. » (A Longnon.)

Biars qui est aujourd'hui une commune du canton de Bretenoux arrondissement de Figeac dépendait autrefois de la vicomte de Turenne.


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282 paroissiens fréquentaient l'église placée sous l'invocation de l'Assomption.

Bessonies est une paroisse de la commune de St-Hilaire des Bessonies, canton de Latronquière, arrondissement de Figeac. L'église dédiée à la St0-Vierge était ad presentationnem abbatis Maurtii. On ne saurait donc y voir la seconde annexe de Ganhac.

Le hameau d'Estialon avait autrefois donné son nom à cette paroisse qui est appelée Saint-Hilaire d^Estialons par Cassini.

En 1720 « Canihac est affermé quitte de tout à M. Darnis de Gramat, » 1,000 livres. » (Etat de tous les fermes du chapitre en 1719.)

(28) Commune du canton de St-Céré, arrondissement de Figeac. Cette paroisse placée sous l'invocation de St-Jean-Baptiste faisait partie autrefois de la vicomte de Turenne.

« L'église de St-Jean de l'Espinasse de la présentation du chapitre de » Caors taxée 4 livres. » (G. de Maleville.) « Ex Archipresbiteratu de Tegrado.

» Saint-Jean. S. Joannis de Lespinasse ad nominationnem canonici » cadurcensis hebdomadarii.

» De l'esglise de Sainct-Jehan de Lespinasse près Auctoyre III » livres. » (À. Longnon.)

« Saint-Jean de Lespinasse; M. Jean Battut titulaire depuis l'année » 1773 le 8« du mois d'octobre. Communiants, 500 ; revenu, 800 livres ; » décimateur, le chapitre de Caors; patron, le chapitre de Cahors; » seigneur, le Roy ; généralité de Montauban ; élection de Figeac ; » sénéchaussée de Martel ; présidial de Caors. » (Pouillé de la fin du xvin 6 siècle.)

PAUL DE FONTENILLES. (A suivre).


ORDRE DE MALTE

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÈRE

(Suite)

EGLISE DE GORSES

L'église de Gorses offre un caractère architectural suffisamment déterminé malgré quelques réparations de détail exécutées à diverses reprises.

La voûte en pierres de la nef est sensiblement ogivale, tandis que certaines ouvertures affectent la forme romane. C'est ainsi que la porte, la plupart des fenêtres et les arceaux qui soutiennent l'entrée des deux chapelles, sont à plein cintre.

L'église remonte donc au XIIIe siècle, époque de transition entre le roman et le gothique.

Une tour carrée, depuis longtemps abaissée au niveau du toit de l'église, donnait accès à une tribune et de là au clocher. Ce dernier a dû autrefois être muni de moyens de défense à l'instar d'un certain nombre de monuments religieux du Moyen-Age.

Les boiseries des autels, qui n'ont rien de bien remarquable, sont du commencement du XVIIe siècle.

Dans la chapelle de gauche, on voit une statue en bois représentant la madone avec l'enfant Jésus sur les bras. Elle vient du pèlerinage de Verdal.

La chapelle de droite montre à la clef de voûte des. armoiries qui. nous sont inconnues.

Derrière le tabernacle on aperçoit un tableau sans intérêt dont la partie supérieure du cadre porte une croix de Malte en relief.

(1) Bibliothèque nationale ; Msscc n° 883.

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Au fond de l'église, un bénitier Louis XIV en serpentine rougeâtre.

Nous ignerons à quelle date l'église de Gorses est passée à la Commanderie. En 1156, elle dépendait de l'abbaye de Figeac, et, en 1520, elle figure sur le Catalogue des maladreries et commanderies de France (1), comme propriété de l'Ordre de Malte.

CHAPELLE DE VERDALE

Le pèlerinage de N. D. de Berdat, Verdale ou Verdal, autrefois dépendant de la paroisse de Gorses, est aujourd'hui sur la paroisse de Lacamdourcet, commune de Lentillac (St-Céré). Son origine est ancienne.

La chapelle, située au sommet d'un rocher granitique coupé à pic, domine une gorge profonde. Les diverses transformations qu'elle a subies ont complètement modifié son aspect. Ajoutons qu'elle a perdu sa relique la plus précieuse, la statue de la Vierge dont elle était ornée avant 1793. Or c'est surtout cette image qui fut toujours vénérée des fidèles, et ceux qui se pressent tous les ans ans à Verdal, vers la fin de l'été, ignorent sans doute qu'une nouvelle a remplacé l'autre.

Il est juste de dire qu'elle existe encore. On peut la voir, ainsi que . nous venons de la signaler, dans la chapelle de gauche de l'église de Gorses, où une longue robe environne, de la gorge jusqu'aux pieds, la madone et l'enfant Jésus.

Conçue dans le style du XIVe siècle, la statue est en bois de hêtre. Les mains et les bras des deux personnages ont disparu. Elle mesure un mètre treize centimètres de hauteur. L'expression générale est naïve et douce. L'ensemble présente un caractère spécial non dépourvu d'une certaine grâce,

Malheureusement, son état de vétusté l'a fait couvrir de peintures au coloris un peu criard auquel on a superposé un gros vernis de meuble d'un effet banal.

Elle offre cette particularité qu'on a creusé, des épaules, jusqu'à la base, le côté postérieur, dans le but probable d'en alléger le poids.


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Enlevée de l'autel de Verdal pendant la Révolution, la statue resta quelques années cachée au domicile d'un particulier. Vers 1800, elle fut portée à Gorses, où elle est restée.

Sous l'épiscopat de Mgr BardoU, elle fut réclamée par le desservant de Lacamdourcet. L'évêque lui-même intervint pour en appuyer la restitution au pèlerinage. Mais le curé de Gorses ayant déclaré que cet acte soulèverait des protestations violentes de la part de ses paroissiens, ce projet fut abandonné.

Il n'existe aucune monographie ou mémoire imprimés ni manuscrits connus sur le pèlerinage de N. D. de Verdal.

LES COMMANDEURS DE LA TRONQUIÈRE

Il ne nous a pas été possible d'établir la liste complète des Commandeurs de la Tronquière, dont vingt-deux seulement sont dénommés dans l'Histoire du Grand Prieuré de Toulouse. Toutefois nos recherches personnelles nous ont permis d'élever ce nombre à vingt-huit. En voici la liste chronologique :

1276 Arnald Borser.

1298 Pierre de Raymond.

1311 Raymond de Maurin.

1350-1357 Sicard de la Tour.

1401 Bérenger d'Alou.

1433 Folquet de Caritat.

1449-1456 Pierre de Montlezun.

1468 Guillaume de Ricard.

1544-1550 Louis du Pont.

1550-1554 Charles du Pont.

1622 De Montmorency.

1630 Claude de Thézan-Vénasque.

1631-1632 Georges de Castellane d'Aluys.

1650 D'Arissact.

1657 Jean de Mons-Lavasse.

1664 .... Claude de Villeneuve-Tourette.

1676 Joseph de Panisse d'Oiselet.

1679-1682 Jean. Louis de Caminade:

1684-1698 Frédéric de Berre-Colonge..


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1701 Jean Polastron de la Hilière.

1708-1716 Jacques Georges de Taraud.

1720 Thomas de Fougasse la Bastie.

1740-1745 Charles Marquein de Roquefort.

1750-1752 Joseph de Robin-Barbantane.

1760-1765 Louis Hippolyte de Varagne-Belesta-Gardouch.

1769-1771 Louis de Leydet Sigoyer.

1788 Marie Louis Antoine de Garriç d'Uzech.

1788-1789 François Henri de Catelan.

La plupart de ces noms nous sont étrangers, et, bien que l'un d'entre eux (de Ricard) soit connu dans notre contrée, il est peu probable que le Commandeur qui l'a porté eût une origine quercinoise.

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÈRE

ET LA VICOMTE DE TURENNE

Le Commandeur de la Tronquière était tenu de rendre hommage au vicomte de Turenne dans le domaine duquel il possédait un certain nombre de rentes.

Nous avons vu, en effet, notamment dans les améliorissements de 1750, qu'il prélevait l'entière dime de quelques villages de la paroisse de Lentillac et des droits partiels sur maints masages de Lacamdourcet (1), comme aussi dans les dépendances de SaintCéré (2).

(1) La carte féodale des Chatellenies du haut et bas Limousin, dressée par M. Champeval en 1889, fait figurer à tort la Tronquière dans les limites de la vicomte de Turenne. Cette paroisse et celle de Gorses dépendaient directement et exclusivement de la Commanderie. Le vicomte n'y exerçait aucun privilège ni droit seigneurial.

Nous ne connaissons pas, il est vrai, de cartes présentant avec une netteté suffisante la physionomie géographique de la vicomte. Celle qui figure en tête de la publication de M. l'abbé Marche, bien que tracée d'après un document de la Bibliothèque nationale, laisse beaucoup à désirer surtout en ce qui concerne les dépendances du membre de Saint-Céré.

(2) L'acte de transaction de 1301 portant foi et hommage, qui fut


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C'est pourquoi chaque fois qu'un nouveau vicomte prenait possession de son immense bénéfice, ou bien que l'Ordre nommait un grand maître ou désignait un Commandeur à la Tronquière, ce dernier était tenu de se rendre au château de Turenne où il était reçu avec un cérémonial de circonstance.

Dans une grande salle du château, le vicomte, entouré des dignitaires de sa maison, était assis sous un dé, dans un fauteuil de velours frangé d'or. Le Commandeur, introduit, se mettait à genoux, sans chapeau, ni manteau, ni ceinture, ni épée, ni éperons. Il plaçait ses mains jointes dans celles du suzerain et confessait tenir de lui, jouir et posséder les fiefs qu'il énumérait en détail. Puis, retirant ses mains, il les imposait sur les Evangiles que lui présentait le vicomte et promettait par serment d'être bon et fidèle vassal du seigneur et de ses héritiers, de protéger et défendre sa vie, son honneur, ses biens et ses privilèges, de le respecter, l'honorer, lui donner tous aides, conseils et secours dont il pourrait avoir besoin.

Le Commandeur se relevait alors sur l'invitation de son suzerain « qui l'embrassait au lieu du baiser de paix porté par les anciens usages (1). »

L'on dressait incontinent le procès-verbal détaillé de la cérémonie en y consignant la prise d'hypothèques sur l'ensemble des biens de la baronnie.

Toutefois le Commandeur avait la faculté d'envoyer un fondé de pouvoirs rendre l'hommage à sa place, et il est à peine besoin de dire qu'il y recourait le plus souvent afin de se soustraire à un acte

passé entre le vicomte de Turenne et le Commandeur de la Tronquière, désigne plusieurs villages de la paroisse de Lentillac, situés à l'extrême limite de la vicomte. Nous y voyons notamment que le masage de Lacamdourcet avait été acquis par l'Ordre à une dame Bertrande de Valon; que d'autres villages non désignés avaient été aliénés au profit des mêmes chevaliers de Malte par les frères Carmes et un Bertrand de Terrou, et qu'enfin la moitié du hameau de Salacroup provenait de la donation d'une Pierre de Bonafous.

(1) Nous avons puisé ces détails dans les hommages de 1600 et 1644. Au Moyen-Age, au lieu d'être embrassé, le vassal donnait le baiser de paix qui consistait à baiser la chaussure du suzerain.


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de soumission qu'environnait un apparat de nature à flatter médiocrement son amour propre.

En 1765, le chevalier de Gardouch s'efforça de réaliser l'abolition de cet usage cinq fois séculaire. Voici à quelle occasion. Le roi Louis XV, qui avait acquis, en 1738, du duc de Bouillon, la vicomte de Turenne, en avait, par acte du 29 février 1748, rétrocédé, au prix de cent mille livres, au duc de Noailles (1), la châtellenie de St-Céré à titre de propriété incommutable, avec les hommages qui y étaient attachés.

De son côté, le duc de Noàilles avait fait don de cette châtellenie à son fils, le duc d'Ayen.

Le 15 janvier 1765, ie duc d'Ayen avait obtenu du Conseil d'Etat royal un arrêt enjoignant de lui rendre hommage aux dames religieuses de l'abbaye de Leyme, au comte de Saignes, au marquis d'Aynac, aux religieuses de Carennac, aux possesseurs de terres ou fiefs de Maniagues, Loubressac, Gramat et la Tronquière (2), qui tous prélevaient des rentes sur le territoire de la châtellenie de Saint-Céré, de l'ancienne vicomte.

Pressé par le duc d'Ayen de se conformer à la décision du Conseil d'Etat, le Commandeur de la Tronquière voulut au préalable consulter le grand prieuré de St-Gilles, auquel il exposa les motifs qui lui paraissaient concluants pour opposer un refus à la sommation qui lui était faite.

« Il invoquait les privilèges accordés à l'Ordre, qui déchargeaient. les Commandeurs des hommages, serments de fidélité, aveux et dénombrements, tant envers le roi qu'envers les autres seigneurs.

Le roi n'avait réservé que l'hommage et le serment de fidélité que lui rendait l'Ordre en corps par le ministère de ses ambassadeurs, les grands prieurés et les Commanderies étant considérés comme de grands fiefs de la couronne. Quant aux seigneurs particuliers, l'Ordre de Malte ne leur devait que la déclaration des héritages et des biens sujets au cens ou aux redevances.

(1) Le duc de Noailles était chevalier des ordres du roi, lieutenant général de ses armées, capitaine de la première compagnie des gardes du corps et gouverneur de Saint-Germain en Laye.

(2) Cet arrêt frappait aussi les tenanciers des fiefs de Dalou, Carbonnières, Besse et Creysse, dépendants de l'ancienne châtellenie de Martel.


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» Ces privilèges remontaient au XIe siècle. Ils avaient été renouvelés et confirmés de règne en régne, et les cours souveraines s'y étaient conformées. Une série de lettres patentes montraient la continuité de leur existence.

» Il ne pouvait convenir, au reste, de laisser les Commandeurs assujettis à un hommage qui, en les exposant à un service personnel envers ces seigneurs, pouvaient ainsi les distraire du service militaire, auquel ils étaient soumis par leurs voeux pour la défense de la religion. »

Le Conseil de l'Ordre, après un examen de ces divers motifs longuement exposés, décida néanmoins qu'il y avait lieu de se soumettre à l'arrêt rendu en faveur du duc d'Ayen. Sa décision était basée sur les considérations suivantes : L'Ordre de Malte, il est vrai, jouissait de privilèges spéciaux qui le dispensaient de l'hommage quand les seigneurs qui les demandaient relevaient du roi. Mais le cas présent était tout autre, Il existait, en effet, un acte constitutif de droit remontant à 1301 en faveur du vicomte de Turenne, acte qui, renouvelé notamment en 1460, 1600 et 1644, avait maintenu sa force à travers, les siècles. Or la châtellenie de St-Céré, dont dépendaient quelques fiefs du Commandeur, ne faisait pas et n'avait jamais fait partie du domaine de la couronne, puisque le roi, en acquérant du duc de Bouillon la vicomte, propriété exclusive de ce seigneur, l'avait rétrocédée au duc de Noailles avant de la rattacher au domaine. C'est pourquoi elle ne pouvait être assimilée aux fiefs ordinaires. Le Commandeur devait, par suite, l'hommage demandé.

LES PROCES

De volumineux dossiers restés aux archives de Toulouse ou retrouvés dans les papiers d'un ancien fermier de la Commanderie (1), nous montrent combien étaient à la fois nombreux et

(1) Papiers du sieur Lacroix, fermier de 1760 à 1768. Lacroix habitait la Tronquière, à proximité du château. Nous devons à M. Taurand, instituteur, communicateur de ces documents.


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onéreux les procès entre le seigneur ou ses fermiers et les tenanciers de ses fiefs.

C'étaient parfois dix, quinze, vingt villages qui refusaient en même temps le paiement de la dîme, sous prétexte que les reconnaissances avaient été soit falsifiées soit majorées.

En 1474, le premier président de la Cour de Toulouse est obligé de se rendre à la Tronquière pour faire en personne une enquête où il interroge les habitants de vingt-trois masages. A la vérité, il ne donne pas sur tous les points raison aux réclamants, mais sa décision ne renvoie pas indemne le Commandeur, qui est contraint de réduire le chiffre des redevances exigées sur plusieurs fiefs, entre autres Combard et Lantuéjoul, paroisse de Gorses.

En 1739, un sieur Murat (1), avocat, résidant à Lantuéjoul, entame un procès avec le baron de la Tronquière. Six sous tournois de rente sont l'origine de ce différend dont la solution n'est obtenue que deux ans après la mort de Murat. Le procès dure cinq années et ne coûte pas moins de deux mille trois cents livres à ses héritiers.

En 1773, le fermier de la Commenderie est l'objet de voies de fait de la part du sieur Bouscarel, des Méjas, qui le qualifie publiquement de voleur après l'avoir frappé. Il s'en suit un long procès. Le dossier, incomplet renferme quarante huit pièces sur papier timbré.

Nous pourrions multiplier les exemples de cette espèce ; mais ils sont trop fastidieux pour nous y arrêter.

C'est tantôt — le moins souvent — le Commandeur, qui est traduit ou envoie autrui en justice, tantôt les fermiers — c'est le cas le plus fréquent, — tantôt les tenanciers, puis les desservants, au point qu'il n'est pas exagéré de dire que l'esprit de chicane, particulier d'ailleurs à la région du Haut-Quercy, était avant 1789, l'une des plaies du pays.

En ce qui concerne la Châtaigneraie, nous pouvons ajouter, après Delpon, qu'elle n'est pas encore guérie de cette tendance funeste.

(1) Cette famille émigra à St-Céré où ses descendants existent encore.


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LES FERMIERS

De 1741 à 1749 les fermiers ou sous fermiers de la Commanderie ont été successivement : Jean Pauliac, marchand à Cours, St-Cirgues, sous fermier. Brugous, notre royal à Goutteronde, fermier, ainsi que les suivants. Antoine Loudes, de Gorses ; Pierre Lafage, marchand à la Vitarelle ; Bonnet et Obscur, de Villefranche de Rouergue ; Géraud Lacroix, de la Tronquière ; Pascal, habitant le château de Ginouillac, Rouergue : Etienne Mage, de la Tronquière.

Nous avons déjà vu ce que l'on entendait par fermiers. Du reste, la signification de ce mot n'a pas changé, même de nos jours où maintes propriétés sont données en ferme.

Sans vouloir faire allusion à ceux que nous venons de désigner et dont, les descendants de quelques uns sont connus pour très honorables, disons que les fermiers étaient les tyranneaux les plus redoutables des tenanciers. En général, si dans le nombre certains se montraient bienveillants envers les débiteurs de la dîme, la plupart au contraire faisaient preuve d'une exigence parfois excessive. Forts de leurs traités, qui leur conféraient les droits des seigneurs, ils traînaient sans pitié devant les tribunaux les malheureux en retard pour le paiement des redevances. Peu leur importait que la grêle, la gelée, les orages, eussent dévasté les moissons. Ils restaient sans pitié devant le spectacle des misères accumulées, et souvent, sous prétexte de donner des exemples, ils obtenaient des juges l'incarcérai ion des paysans qu'ils avaient choisis, à raison d'un par village, comme victimes expiatoires.

Ces abus se produisaient aussi bien dans les Commanderies de Malte que dans les seigneuries ordinaires, les unes et les autres ayant des fermiers qui jouissaient de privilèges semblables. C'est pourquoi il n'est pas téméraire de croire que si l'ancienne noblesse a été chargée de la malédiction des paysans quand la Révolution a éclaté; si à partir de 1787, c'est-à-dire même avant cet événement historique, les travailleurs de la terre avaient, dans le Quercy et le Rouergue notamment, commencé le pillage des châteaux ; si enfin il


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existe des légendes où la vérité a subi un travestissement sensible, il faut en chercher la cause dans la rapacité inexorable desfermiers. Car — il faut le remarquer, — plus d'un siècle avant l'époque qui a si profondément modifié les bases de la société française, à partir surtout du milieu du règne de Louis XIV, tandis que les seigneurs de la province, attirés dans les grandes villes soit pour y jouir d'une existence plus agréable, soit afin de servir dans les armées du roi ou simplement vivre dans le milieu séduisant de sa cour, avaient fui les vieux donjons où ne les retenaient plus la crainte de convoitises des gentilshommes voisins, sauvegardés qu'ils étaient par la protection naturelle d'un monarque absolu, les Commandeurs, de leur côté, étaient possesseurs d'innombrables résidences qu'ils n'habitaient guère depuis le commencement du dix-septième siècle.

En attendant, les terres étaient livrées à la nuée néfaste des fermiers, qui, obligés de verser annuellement entre les mains du seigneur une somme déterminée et fixe, quelle que fût l'abondance pu la pénurie des récoltes, se refusaient, dans les années mauvaises, à adoucir le régime des redevances établi par les titres dont ils étaient armés.

De là les abus criants que nous signalons, et contre lesquels la justice du temps était impuissante à réagir. Le seul remède à appliquer eût été une modération du prix de fermage à laquelle le seigneur aurait librement consenti. Mais le seigneur vivait loin de ses fiefs. Les Commandeurs étaient à Toulouse, à Paris, à Malte» à Malte surtout, et les seigneurs laïques, qu'ils fussent à l'armée ou à la cour, étaient pressés du besoin d'argent. Entraînés dans le tourbillon ou dominait la noblesse des grandes maisons de France, il fallait bien y paraître dignement. Or beaucoup trouvaient là le gouffre qui absorbait plus que leurs revenus, leur fortune tout entière.

Dans un tel état de choses on devine sans peine ce que devenait le tenancier au cours des années frappées de disette.

En ce qui concerne la Commanderie de la Tronquière, tout porte à croire que les fermiers les plus rapprochés de nous n'ont pas dû soulever la réprobation qui s'était attachée à quelques uns de leurs prédécesseurs, car le château, bien que sans défense, ne paraît pas avoir subi l'assaut des révolutionnaires, et — répétons-le — la tour qui servait de prison a été la dernière à disparaître.

A suivre. F. DE LAROUSSILHE.


DOCUMENT

RELATIF A UN PROJET DE SUPPRESSION DU SÉNÉCHAL DE MARTEL

En parcourant les archives de M. du Grès de Combarieu, nous

avons découvert un document, qui, s'il n'est pas déjà connu,

donnera certains détails intéressants sur la ville de Martel. Il s'agit

d'un mémoire à présenter au roi pour le maintien du sénéchal.

Entr'autres motifs, les officiers du sénéchal, au nom «des habitants

de la même ville et de ceux des villes et bourgs ressortissant au dit

sénéchal », rappellent qu'en 1259 ils refusèrent glorieusement de

reconnaître la domination anglaise ; ce qui leur valut les privilèges

les plus flatteurs de la part des rois de France « depuis Philippe le

Bel jusqu'à Henri le Grand ». Puisse ce document ajouter une

donnée de plus à l'histoire du Quercy.

Cazillac, 18 novembre 1892.

B. TAILLEFER.

MÉMOIRE POUR LES OFFICIERS DU SÉNÉCHAL DE MARTEL, LES HABITANTS DE LA MÊME VILLE, ET CEUX DES VILLES ET BOURGS RESSORTISSANT AU DIT SÉNÉCHAL.

« La ville de Martel est située dans la partie du Quercy, qui dépend du ressort du parlement de Bordeaux : elle est la capitale de la vicomte de Turenne, qui appartient aujourd'huy au roi, en conséquence de la vente faite à sa majesté par M. le Duc de Bouillon, le 8 may 1738.

» Cette ville a le bonheur d'avoir un sénéchal, dont l'origine se perd dans l'obscurité des tems : elle fut le théâtre de la guerre qui unit le duché de Guyenne au pouvoir des Anglais. Ses habitants, soutenus de Raymond 3, vicomte de Turenne, et du sénéchal, refusèrent glorieusement, en 1259, de reconnoître la domination anglaise, malgré la cession faite par St-Louis à Henry 3 des provinces de Périgord, Limouzin et Quercy. Ce ne fut qu'en obéissant à un ordre, exprés du roi de France, que Raymond 6, rendit homage au roi d'Angleterre en 1263.


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» Les privilèges les plus flatteurs accordés par nos royx aux fidèles habitans de Martel furent le prix d'un attachement inviolable à la couronne de France. Les archives de cette ville sont remplies de lettres patentes confirmatives de ces privilèges ; on en trouve de tous les royx, depuis Philippe le Bel jusqu'à Henry le Grand. Elles contiennent toutes quelques dispositions ou sur la tenue des assizes du sénéchal dans la ville de Martel exclusivement, ou sur la fixation et le rétablissement de son territoire.

» Les troubles du quatorzième siècle avoient entièrement jette le désordre dans le duché de Guyenne. Le transport fait à Edouard des provinces, Quercy et Périgord, avoit confondu tous les droits. Les baillages empiétoient réciproquement les uns sur les autres, et celui de. Martel avoit perdu la majeure partie de son ressort, lorsque le duc d'Anjou en rétablit les limites au mois de juillet 1370, et leur rendit toute l'étendue, qu'elles avoient avant l'entrée des Anglais dans le duché de Guyenne.

» Depuis cette époque, le sénéchal tint constamment ses séances dans la ville de Martel. Ses justiciables jouissaient en paix des fruits de leur fidélité, lorsque les officiers des sénéchaussées de Caors et de Montauban cherchèrent à les leur ravir par l'entreprise la plus condamnable : ils subornèrent lâchement deux particuliers, à qui ils firent demander au nom des Etats du Quercy, la réunion à leur siège des sénéchaussées de Martel, Gourdon et Lauzerte.

» Charles 8 tenoit alors les Etats généraux à Tours. Sa religion fut d'abord surprise par les faux députés des Etats du Quercy : il ordonna la réunion sollicitée ; mais les pouvoirs des prête-noms des officiers des sénéchaussées de Caors et de Montauban furent bientôt désavoués sur les plaintes des habitants de Martel, Gourdon et Lauzerte, et il intervint un arrêt du Conseil le 29 avril 1487, en forme d'édit perpétuel, qui rétablit les sièges supprimés, et fait inhibitions et déffanses tant aux officiers de Caors qu'à ceux de Montauban de rechercher, ny de troubler ceux des sénéchaussées rétablies, sous peine de 500 marcs d'argent d'amende. M. Baudot, conseiller au grand conseil, fut nommé commissaire pour l'exécution de cet arrêt : il se transporta sur les lieux, où il réintégra chaque sénéchaussée dans son ressort, droits et prérogatives.

» Les officiers des sénéchaussées de Caors et de Montauban reproduisent aujourd'hui le projet d'ambition proscrit honteusement


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sur la tête de leurs prédécesseurs. Plus sensibles à l'intérêt personnel, qui porte à s'agrandir, qu'au bien public, qui consiste essentiellement dans la conservation des droits d'un chacun, ils ont formé de rechef un plan de réunion, qu'ils se flattent de faira accueillir. » Mais leurs nouveaux efforts iront encore se briser contre les puissantes raisons, qui prouvèrent l'arrêt du conseil du 29 avril 1487. Ces raisons, bien loin de perdre de leur force, par la différence des tems, ont, au contraire, acquis plus de poids, surtout pour ce qui concerne le sénéchal de Martel.

» On pourrait peut-être se prévaloir dès distinctions honnorables que la ville de Martel a mérité dans tous les tems de la bienfaisance de nos royx, mais on n'insistera que sur les raisons de convenance qui démontrent la nécessité d'un sénéchal dans cette partie du Quercy. Le bien de la justice et l'intérêt des justiciables le réclament.

» La ville de Martel est au centre du ressort de son sénéchal, et elle est distante de Caors de dix grandes lieues. Pour arriver à cette capitalle du Querci, il faut passer la rivière de Dordogne et plusieurs petits ruisseaux presque toujours débordés en hiver; les routes sont très difficiles ; elles sont coupées de montagnes et de valons, qui doublent presque la distance.

» S'il est des cas qui exigent que le magistrat s'arme promptement du glaive de la justice, soit pour arrêter le progrès du crime, soit pour effrayer par l'impression d'un exemple non différé, l'éloignement du magistrat ne peut qu'être contraire à l'administration de la justice criminelle. Inter lias moras (1), le scélérat a tout le tems d'ourdir et de consommer les plus affreux projets ; et le coupable échappe sans effort à la vindicte publique. La sécurité des malfaiteurs est toujours en raison de leur distance de ceux qui sont chargés de veiller à la sûreté du citoyen.

» Le même point de vue, c'est-à-dire l'éloignement du magistrat, présente le même écuëil dans les voyes de la justice pour les affaires civiles. Le riche et le puissant ont bien plus d'avantage sur le foible et sur le pauvre, lorsque ceux-ci ne trouvent pas sur leurs foyers un tribunal protecteur. L'entreprise d'un voyage long et dis(1)

dis(1) ces délais.


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pendieux, pour faire entendre leurs justes plaintes, n'offre aux opprimés que la servitude ou le désespoir.

» Outre cet intérêt commun à tous les justiciables du sénéchal de Martel, il en est un particulier à la ville même : son terroir est pierreux, inégal, aride et par conséquent ingrat. Les routes qui y aboutissent ne sont du tout propres au roulage ; les difficultés du transport rendent toute sorte de commerce impraticable dans cette partie du Querci.

» Il ne reste aux habitants de Martel que le choix entre les armes et les belles-lettres. Cette double carrière a été fournie avec honneur par plusieurs d'entr'eux. Parmi ceux qui embrassent le parti des lettres, le sénéchal trouve une foule de sujets pour remplir le nombre de ses officiers, et pour composer un barreau digne d'éloges ; on y est comme forcé par le sol d'être homme de loy. De là la concurrence et l'émulation, mère des succès.

» C'est dans des dispositions aussi favorables à l'étude des loix que M. de Lasserre, lieutenant général au sénéchal de Martel, avait acquis le mérite éminent qui lui attira les regards du souverain pour la première présidence du parlement de Bordeaux. SiM.de Pontac lui fut préféré, ce ne fut que parce que la fortune de M. de Lasserre ne répondoit pas à cette place ; mais en dédomagement de cette préférence, Sa Majesté accorda à M. de Lasserre fils, aussi lieutenant général au sénéchal de Martel, un brevet de conseiller d'Etat, comme un gage assuré de son estime. Le parlement de Pau et le parquet du parlement de Bordeaux se glorifient encore d'avoir eu à leur tête des magistrats formés dans le sein du sénéchal de Martel.

» Les successeurs de ces hommes illustres n'ambitionnent que de se rendre dignes de leurs modèles. Livrés tous entiers aux fonctions sublimes de leur état, ils s'occupent sans relâche du bonheur de leurs justiciables.

» Mais si Sa Majesté frappe le coup dont nous sommes menacés, notre contrée va devenir l'asile de tous ceux à qui l'impunité sera nécessaire ; ils concevront et exécuteront à loisir les plus noirs forfaits. Le puissant et le riche y exerceront toute sorte de tyrannie; l'étude des loyx n'y aura plus aucun attrait ; le germe de mille talens va être étouffé, et cela, comme disait Charles VIII : uniquement pour attirer à Caors toute la pratique du païs.

» Sur les premiers bruits de suppression ou de réunion, le décou-


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ragement s'est emparé de tous les coeurs. Personne ne se présente dans cette crise pour acquérir deux offices vacants sur treize, dont le sénéchal est composé. Dans l'ordre des avocats, plusieurs sujets parvenus à la saison des fruits, regrettent déjà leur jeunesse inutilement consacrée au travail pour le service d'une patrie qu'il faut ou quitter, ou se borner à y végéter dans les langueurs d'une vie désoccupée.

» Sa Majesté verra-t-elle ce tableau de désolation sans être émue? Non. Elle dissipera les allarmes des pauvres habitans de Martel. Le sénéchal sera conservé, et la subsistance et la paix seront à jamais assurées à cette partie du Querci. Quels droits sur des coeurs déjà inviolablement voués à Louis le bien-aimé ! »

DÉLIBÉRATION DE LA COMMUNAUTÉ DE MARTEL, AU SUJET DU

PROJET DE SUPPRESSION DU SÉNÉCHAL DE CETTE VILLE 24 juillet 1768

Le 21 novembre dernier, nous avons communiqué à la Société des Etudes un mémoire relatif à un projet de suppression du sénéchal de Martel. Ce document était extrait des archives de M. Roger de Combarieu du Grés. Mais voici que dans ces mêmes archives, encore non classées, nous avons trouvé une délibération de la communauté de Martel sur le même sujet. Ces documents se complètent l'un l'autre, celui-ci précédant celui-là. A ce titre nous croyons utile d'en donner lecture afin de bien préciser les raisons, sur lesquelles se basaient les habitants pour demander le maintien du sénéchal de Martel. Il y est fait allusion à une première tentative de suppression remontant au XVe siècle. Nous ignorons si la Société a dans ses collections le fameux rapport de M. de Baudot sur ce point, en date du 2 mai 1496. S'il n'existait pas encore, nous proposerions, afin de mettre dans tout son jour cette page d'histoire locale, de communiquer plus tard le mémoire qui fut dressé à Lauzerte dans le même sens et le résumé analytique du rapport de M. de Baudot. En attendant, disons que Cahors et Montauban invoquaient, pour obtenir la suppression des autres sénéchaussées, les charges imposées au pauvre peuple, qui ne devait que souffrir de la multiplicité des emplois, et la petite étendue de la province. L'ambition, dit-on, aveugle les hommes; nous en avons une preuve


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dans cette démarche intéressée, et nous préférons de beaucoup en l'admirant, le patriotisme des Quercynois, disant au roi, au lendemain de la guerre des anglais : « Sire, vous voudrez bien garder à la couronne notre province qui en est le plus beau joyau. »

« Cejourd'huy vingt-quatre juillet mil sept cens soixante huit, Me Lajugie, conseiller au sénéchal de la présent ville, président à la présente assemblée, la charge de lieutenant-général vacante, en l'absence de Messieurs les autres officiers du siège qui précèdent ledit sieur Lajugie et en présence de M. Judicis, procureur du roy au dit sénéchal, Mrs les échevins, le syndic de la communauté, conseillers de ville et notables soussignés, s'étant assemblés à l'hôtel de ville, tous invités et convoqués par billets en la forme prescrite par l'édit du mois de décembre dernier, et après avoir attendu plus d'une heure après celle fixée par les billets d'invitation, M. de Montmaur, notable, pour le corps de la noblesse et des officiers militaires, M. Trayssac, notable, pour le corps du sénéchal, le sieur Rouziès pour les marchands et autres exerçant les arts libéraux, Jarrige, notable des artisans, et M. Lalande de Labrunie, notable pour la compagnie des avocats absens, quoique invités par billets.

» A été proposé-par Mrs les échevins qu'il s'est répandu depuis quelque temps dans tout le Quercy un bruit qui annonce que Mrs les officiers des présidiaux de Caors et Montauban, sollicitent auprès de Sa Majesté un édit de suppression et de réunion à leur siège des sénéchaussées de cette ville, Gourdon et Lauzerte, qu'ils ont tenté plusieurs fois cette réunion, mais inutilement, que la première de ces tentatives remonte au quinzième siècle, que dans ce temps les syndics de cette communauté, de même que ceux des villes de Lauzerte, Gourdon et Figeac poursuivirent une déclaration du roy rendue le vingt trois avril 1487, qui révoqua un édit de suppression rendu en 1483 ; qu'il y a lieu d'espérer que cette tentative ne réussisse pas mieux à présent, si Sa Majesté est informée des justes raisons qui s'opposent à une ambition déplacée de ceux qui poursuivent cette suppression et réunion ; que l'intérêt de Sa Majesté, le bien de la justice et l'avantage particulier des communautés qui souffriraient la suppression de leurs sièges royaux, s'opposent mutuellement au succès de cette entreprise. C'est pourquoy les autres communautés des villes intéressées, ayant déjà pris leurs délibérations,


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qui autorisent les échevins et syndics à présenter une requête au conseil pour faire confirmer l'établissement dès sièges royaux qui sont dans leurs villes, sur quoy ils prient la prendre une semblable délibération à celles qui ont été prises dans les autres villes intéressées.

» Sur laquelle proposition il a été unanimement délibéré que le corps de ville composé, que Mrs les échevins et syndics demeurent autorisés pour se réunir avec messieurs les officiers des sièges royaux de cette ville, de Gourdon et de Lauzerte, et avec les communautés de ces deux villes et autres qui pourront être intéressées pour obtenir de la bonté du roy la conservation desdits sièges royaux, ils demeurent autorisés à présenter toutes requêtes néces<- saires pour obtenir cette grâce du roy et de nos seigneurs de son conseil, et de se concerter tant avec messieurs les officiers des dits sièges qu'avec messieurs les officiers municipaux des dites communautés pour prendre une règle de conduite pour l'heureux succès de cette cause commune ; qu'ils supplieront Monseigneur le duc de Noàilles, seigneur immédiat de cette ville et Monseigneur le comte d'Agen, gouverneur d'icelle d'accorder leur puissante protection à cette communauté pour conserver la seule ressource qu'elle a pour l'animer et pour occuper ses habitants, que les fraix qu'ils feront pour les dites requêtes et autrement, leur seront passés à compte sur les états qu'ils en rapporteront, et que s'il faut employer quelqu'un à Paris pour la défense de cette cause, il sera pourvu dans une assemblée générale de la communauté aux moyens les plus convenables qu'on pourra prendre de concert avec les autres communautés de Gourdon et de Lauzerte pour fournir aux fraix de ce voyage pour la cotte que la communauté doit fournir sur le rapport que Messieurs les échevins feront dès qu'ils auront convenu avec Messieurs les officiers royaux des dits sièges et Messieurs les officiers municipaux des dites villes.

» Lajugie, président à l'assemblée ; Judicis, procureur du roy ; Hébrard, premier échevin; Delot, échevin; Lachèze, Lafaurie, Morlet, Lafaurie, Laribe, l'abbé de Termes, sélébran, Cayx, Dupuy, Lapleigne, Judicis, Blavinhac, Maturié, Fornief, Maturier, Viallette, Maguès, Laymarie, Vayssier, Combelle, Darnal, Chaboy et Maguès secrétaire greffier, signés au registre. — Maguès, secrétaire greffier, signé en bas. »

(Extrait des registres de l'Hôtel ie Ville de Martel).

13


CANTIQUES POPULAIRES

EN DIALECTE DU QUERCY Recueillis par M. l'abbé J. GARY

VIII

Que moun sor es ofrous ! fotalo destinado ! Crido en ifer l'amo donnado Din lo pus cruèlo doulour, Que moun malhur es efrouyable ! Res que li siasque coumporable. Soui dounc donnado per toujour !

Tout es perdut per iou, yo pas plus d'esperenço : Biourai toujour din lo soufrenço, Jomai cat de soulajomen. Ocoblat d'ourriblos codenos, Souffri touto sorto de penos E n'ai jomai un boun moumen.

Se me fousquessi fat un pàu de bioulenço E s'ojessi fat penitenço, Del bounhur deis sents jouirio. Dous cél, richessos immourtèlos, Plozes e joyos eternèlos, Aro iou bous poussedorio !

Bèlo glorio del cél, per toujour t'ai perdudo E per de plozes t'ai bendudo ! N'ai oimat qu'o me deberti. Diberticenso, qu'es funesto I Doquelses plozes que m'en resto ? Que Iou pus ofrous repenti.


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Ai pouscut me solba, lo gracio m'ojudabo, O tout moumén Diou me pressabo, E cependen me soui perdut! Dins oqueste éternel obime Que me serbis d'hoï Iou crime ? N'ai cat plus d'espouér de solut.

Ai mespresat moun Diou, li preferen Iou bice ; Mes enduri per moun suplice Los penos de Feternitat. O cél ! qualo es doun mo misèro? Lou boun Diou n'es dounc plus moun pèro? N'es per iou qu'un juge irritât.

01 liot d'un Diou, d'un segnour tout oimable E d'un rédomptour coritable, N'ai qu'un juge pie de furour. Touto ressourço m'es robido; Un Diou perdut, peno enfinido, Perdo lo pu digno de plour !

Oici n'ai que doulours, que tenèbros ourriblos, Que tourturos los pustorriblos, Que plours, que grinçomens de dens, Toujes les mais omoginables, De mai en mai espoubentables, Me fou soufri milo turmens.

D'oquel flot debouren lo flamo enpitouyablo, Per soun ordour ensupourtablo Cesso pas de meturmenta. Dins oquesto ofrouso demoro, Toujour me brullo e me deboro, Couci poude ton résista ?

0 mor, o moun secour! béni doun me destruire; Béni feni moun loun mortire, Ben'ol pu lèu me fa péri.


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Mes olas ! es inexourablo ! Lo sentenço es irreboucablo ; Toujour soufri, jomài mouri.

Oprés obe soufer milo milhiouns d'onnados, Mos penos serôu pas possados, . Jomai nou serai delibrat. Soufri cado jour dobontage Sero moun funeste portage Penden touto Feternitat.

Ofrouso eternitat, onnados eternèlos, Turmens, penos toujour noubèlos, Olas durores dounc toujour? Eternitat espoubentablo, Toun pes es oco que m'ocablo E fo mo pu grondo doulour.

D. — O amos desespérados Que ses ol foun de l'ifér, Reproubats, amos donnados, Porlas-nous o descoubér,

Digas-nous, digas-nous Quais turmens enduras-bous ?

R. — Ah ! perque nous fa respoundre. E boule nous fa porla ? Ocos boule nous counfoundre E nous mai désespéra.

Olas ! olas I Tromblas, pecodous, tromblas.

D. — Bous, que pies d'endiferenço Per Diou e bostre solut,


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Son fe, ni lei, ni councienço, Su lo terro obés biscut, Digas-nous, etc.

R. — Su nàutres opesontido,

De Diou lo torriblo mo

Nous fo senti que lo bido

Per el soul el lo boulio.

Olas ! etc.

D. — Del noun de Diou renegaires,

Juraires de proufessiou,

Malirouses blosfemaires,

Moustres de lo rèligiou,

Digas-nous, etc.

R. — Din nostros boucos infamos, Olas ! quai cruel turmen ! De rious de flot e de flamos Dintrou ocado moumen. Olas ! etc.

D. — Bàutres qu'obès proufonados, Per de bezouns pretenduts, Los festos, qu'obés possados Din de trobals defenduts, Digas-nous, etc.

R. — Môudito sio l'oboriço

Que nous o fat troboilha ; Oh ! que Diou din so justiço Oici sat plo se benja ! Olas !etc.

D. — Digas, efons coprissouses Efons desôubeissens, Que ses estats, malirouses, Lo crous de bostres porens, Digas-nous, etc.


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R. — Ah ! trop funestes coprices, Que coûtas aro de plours ! O que de cruels suplices, Que d'efrouyablos doulours ! Olas ! etc.

D. — Bàutres que Iou fil, lo filho, Paires, obés trop flotat, Qu'obés perdut lo fomilho Per un excès de bountat, Digas-nous, etc.

R. — Olas ! nostro counplosenço O côusat lour perdiciou ; Oquelo mémo endulgenço Nous càuso lo donnociou. Olas I etc.

D. — Ornes fiers, doun l'amo duro Nou boulio res perdouna, E que pel lo mendro injuro Boulias tout estermina. Digas-nous etc.

R. — Misérables que sén nàutres De n'obe pas perdounat ! Coumo obén trotat les autres Aital Diou nous o trotat. Olas t etc.

D. — Pecodous escondolouses, Esturmens de Lucifer, Que ton d'ornes malirouses Obés plounjats dins l'ifer, Digas-nous, etc.

R. — Olas ! murtriés de los amos, Soufrén per nostre pecat


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Autan de cruèlos flàmos Que d'amos oben donnât. Olas I etc.

D. — E bàutres, bouluptuouses, Sonsuels, bils onimals, , Qu'obés cercat en furouses Les plozes,les pu brutals, Digas-nous, etc.

R. — Ah ! brutolitats infamos, Execrablos bouluptats, Din quai obîme de flamos Nous obés précipitais ! Olas! etc.

D. — Digas, boucos infernalos, Doun les cduntes insoulens, Consous e poràulos salos Où fat donna ton de gens, Digas-nous, etc.

R. — Nostro bouco, proufonado Per mai d'un orre discour, Din Iou flot, touto embrozado, Brullo e brulloro toujour. Olas : etc.

D. — Digas-nous, filhos jolousos D'uno frogilo beùtat, Que ton ères ourgulhiousos D'uno bèno proupretat, Digas-nous, etc.

R. — Ah 1 beùtat que to pàu duro, Quon jomai t'obén oimat ! Uno eternèlo tourtùro Punis nostro bonitat. Olas ! etc.


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D. — Filhos que, les jours de féstos, Bous plozias ton o donsa E que toujour ères préstos O jouga, rire e conta, Digas-nous, etc.

R. — Ah ! plozes de permenado,

Ah 1 dansos que nous coustas ! Jots, rires d'uno possado Que bous oben plo croumpats ! Olas 1 etc.

D. — Bàutres, qu'ol libertinage Plo pu léu qu'o bostre Diou Obés dounat Iou bel âge, Jouinos gens son religiou. Digas-nous, etc.

R. — Pel los possious criminèlos Qu'obén boulgut .sotisfa, Autan de penos cruèlos Aro nous cal endura. Olas 1 etc.

D. — Digas, lengos medisentos, Qu'obés en touto ocosiou De los persounos obsentos Perdut lo reputociou, Digas-nous, etc.

R. — De fiot toutos embrosados, Coumo de corbous ordens, Sén enquèro rousicados De gropals e de serpens ! Olas /'etc.

D. — Bils esclabes de lo gulo, Qu'onabes ol coboret


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Bous plounja din lo cropulo E beùre sons obe set, Digas-nous, etc.

R. — Lo fomino nous deboro,

Lo set nous brullo o jomai, Lou flot dedin e deforo Nous embrazo enquèro mai. Olas ! etc.

D. — Bàutres, doun l'amo endurcido E pleno de presoumpciou, Jusqu'o lo fi de lo bido Remetio so coumberciou, Digas-nous, etc.

R. — Ten socrat de penitenço, Jomai nou tournoras plus ! Ocos fat, plus d'esperenço, Per un jomai sén perduts ! Olas ! etc.

Oh ! que l'ifer es torrible ! Que l'yo deque médita ! Quai pot trouba trop pénible Ço que cal pel l'ebita ?

Olas! Olas! Moun Diou nou me donnes pas!

Din l'esprit ojen grobado Oquelo ofrouso bertat, Ojen toujour en pensado l'ifer e l'éternitat.

Olas! Olas! Tromblas pecodous, tromblas !


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Demoro robissento, Oimable Porodis, Oh ! qu'uno amo es countento Quond elo Iou jouis ! Jérusalem celésto,

Liot de tout be, Prêt de bous tout Iou résto

Nou poret re.

Moun Diou qualo ollegresso Dins oquel bel sejour! On n'y bei ni tristesso, Ni peno, ni doulour. Oqui cat de brut d'armos,

Cat de débat, Plus de pou, ni d'olarmos,

Tout es en pat.

Uno pat eternèlo Regno din tout Iou cél, Sourço countinuèlo D'un ploze tout noubél. L'amo o Diou es unido

Per un jomai, So joyo es ocoumplido,

Nou bol re mai.

Oqui l'amo es coumblado De grondours e de bes, Son cesso es inoundado D'un tourren de plozes. Ah ! quai urous portage !

Olas ! moun Diou, Couro oital son nuage

Bous beirai iou !


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Oqui Diou facio o facio Se fo beire pi gron Jour, Tal qu'el es_ pie de gracio, Tout charmes, tout omour. Estre toujour oimable,

Toujour noubél, Toujour pus ogreable,

Toujour pu bel.

O beùtat eternèlo, Urous qu bous ôuro ! Beùtat toujour noubèlo, Pus urdus qu bous o !

O sor digne d'embejo, Bienurous sor,

Ah ! moun Diou, que bous bejo Oprès mo mor !

Nou, res de coumporable

01 sor d'un bienurous, Res de to désirable, Res de tp delicious. Moun amo, din l'otento

D'oquel gron be,

Longuis e se lomento

Quon nou Iou te.

Urous que se rond digne, O forço de soufri, D'oquel bounur ensigne Qu'oital deù s'oqueri I Per un mal qu'on enduro

Qu'àuque moumen, L'pn gagno uu be que dnro

Infinimen.


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE 1A SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

PENDANT LE 3e TRIMESTRE DE 1893

Séance du 3 Juin Présidence de M. CANGARDEL, président

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

Il dépose également un numéro du Bulletin de la Conférence scientifique d'Abbeville et du Ponthieu, et donne lecture d'un article de cette publication relatif à un membre de la Société des études du Lot, M. Pépin, trésorier-payeur général.

M. Pépin était président de la Conférence d'Abbeville lorsque ses fonctions l'appelèrent à Cahors. Ses collègues lui offrirent à cette occasion un banquet où le vice-président de la société lui porta un toast des plus flatteurs :

« Esprit distingué et largement ouvert aux aspirations démocratiques et généreuses, disait M. Sorez, l'oeuvre entreprise par notre société devait naturellement fixer son attention et solliciter ses généreux efforts. Appelé deux fois à la présidence, il accepta vaillamment la mission que lui confiaient nos suffrages, stimulant l'ardeur de ses collaborateurs et poursuivant avec un remarquable entrain l'oeuvre de ses prédécesseurs. »

Le vice-président ajoutait à ces paroles le témoignage des vifs regrets que son départ causait autour de lui.

Ce toast est suivi d'un discours où M. Pépin remercie en termes aussi émus que pleins d'humour ses savants collaborateurs.

M. Girma fait part de la nomination de notre confrère M. de Rouméjoux à la présidence de la société historique et archéologique du Périgord.

La société adresse à M. de Rouméjoux ses plus vives félicitations.


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M. Greil donne lecture, au nom de M. l'abbé Taillefer, curé de Cazillac, d'un compromis passé le 4 février 1590, entre Jsabe^u de la Boissière de Narcès, damoiselle de Gayrac, veuve de Jacques de.Luzech,; seigneur et baron dudit lieu, et Jean Lornié, maître peintre, relatif à une litre que ce dernier devait exécuter à l'église de Luzech à l'occasion de la mort de Jacques de Luzech.

La séance est levée à 10 heures.

Séance du 12 Juin Présidence de M. CANGARDEL, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

M. le Président signale à la société l'inconvénient qui pourrait résulter pour le pont Valentré du voisinage de la filature dans laquelle s'est déclaré ces jours derniers un violent incendie.

M. Caminade donne lecture d'une originale nouvelle : La SaintJean à Gourdon.

M. le Président, avant de lever la séance, remercie et félicite M. Càunézil du dévouement et du zèle avec lequel il a remplacé M. Joseph Blanc, secrétaire des séances, pendant les trois mois que ce dernier a passés à Cazals comme percepteur-intérimaire.

Séance du 17 Juin Présidence de M. GREIL, doyen d'âge

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues et signalé dans le Bulletin Héraldique de France, un article sur le maréchal Pons de Lauzun Thémines, marquis de Cardaillac, sénéchal du Quercy, mort le ler novembre 1627.Il communique ensuite les propositions suivantes de la Commission du Bulletin pour le 2° fascicule (1893), qui sont approuvées par la société :

M. l'abbé Taillefer : Compromis entre Isabeau de Bavière et Jean Lornié. .. .


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M. de Rouméjoux : Analyse de l'étude sur les sépultures barbares dans le Midi de la Finance.

M. Leboeuf : Statistique des décès de l'année 1892. ■a/-

M. de Laroussilhe : Histoire de la Commanderie de La Tronquière (suite).

M. P. de Fontenilles : Budget de la Cathédrale de Cahors (suite).

M. Rouquet : Lou Collel (nouvellepatoise).

M. Combes : Nécrologie de M. l'abbé Bonabry.

M. l'abbé Gary : Cantiques patois.

Procès-verbaux des séances du trimestre.

M. l'abbé Taillefer donne lecture d'un important document du 15 novembre 1735 déterminant les attributions du lieutenant général de police à Lauzerte, et extrait des archives de cette ville (livre A. A.) — Il communique également une délibération du Conseil de la ville de Martel où sont développées les raisons invoquées par les habitants pour le maintien du sénéchal. — Cette communication est le complément de celle faite par le même membre le 21 novembre relativement à un projet de suppression du sénéchal de Martel.

Séance du 26 Juin Présidence de M. GREIL, doyen d'âge

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. — Il donne connaissance d'une circulaire de M. l'abbé Bruyère demandant à la société de souscrire au Livre d'or des diocèses de Périgueux et de Sarlat, qu'il va publier incessamment. — Renvoyé au conseil d'administration.

M. Combes donne communication d'une notice nécrologique très complète et très soignée, devant figurer au prochain fascicule du Bulletin, sur M. l'abbé Bonabry.

M. Caminade donne lecture d'une fantaisie humouristique : Les plaintes d'un vieux réverbère.

M. Greil donne connaissance d'une aimable lettre et de deux pièces de vers, Sonnet et Invitation, adressées par M. Salamon, à ses collègues de la Société des Etudes. La Société envoie à M. Salamon tous ses remerciements.


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Séance du 10 Juillet

Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose, les publications reçues.

M. l'abbé Bessiéres, curé de Terrou, par Latronquière, est présenté comme membre correspondant par MM. l'abbé Gary et de Laroussilhe. Conformément aux statuts son élection est renvoyée à la prochaine séance..

A la suite de nouvelles questions de plusieurs membres au sujet de l'état dans lequel se trouve le monument Clément Marot, la Société décide qu'elle adressera à M. le Maire une lettre officielle le priant de hâter la pose de la grille qui doit l'entourer ; cette lettre sera indépendante des démarches que MM. les Présidents de la Société voudront bien faire en outre personnellement auprès de l'administration municipale.

Séance du 17 Juillet

Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance ese lu, et adopté. M. l'abbé Bessiéres, curé de Terrou, présenté à la dernière séance par M. l'abbé Gary et de Laroussilhe, est élu membre correspondant.

Séance du 25 Juillet Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues.

Il signale : 1° dans le Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord (3e fascicule 1893), le Compte des dépenses de l'évêque d'Amiens, envoyé par le roi en Périgord et en Quercy en 1715, publié par M. de Borredon; 2" dans le Bulletin de la Société des lettres sciences et arts de laCorrèze (2e livraison 1893), les Etats de la vicomte de Turenne (allocation aux Consuls et aux syndics de trois


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villes du Quercy.) ; 3° dans le Bulletin de la Société historique et scientifique de la Corrèze un travail sur la famille de Boucheron, du Limousin, l'une des branches de la famille des de Valon.

M. le lieutenant-colonel Blin donne des renseignements aussi intéressants que complets sur la famille de l'adjudant général Ramel, ainsi que sur les mémoires non imprimés laissés par lui et faisant suite à son Journal. Lamartine aurait tiré de ces mémoires Toussaint Louverture.

M. de Laroussilhe continué la lecture de son travail sur la Commanderie de Latrônquière.

M. Greil donne connaissance d'un travail de M. l'abbé Taillefer, sur un Obit fondé en 1665 par Guillaume Dumas, marchand, de Cahors, datis l'église de Mazères, canton dé Lauzerte (Tarn-et-Garohne).

M. Caminade donne lecture de deux fantaisies littéraires ! Ma profession de foi, et Le grand Christ de l'église Notre-Dame des Neiges, de Gourdon.


ORDRE DE MALTE

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÈRE

(Suite et fin)

LA COMMANDERIE DE LA TRONQUIÈRE ET LES COMPAGNIES ANGLAISES

Une question que nous nous sommes posée sans pouvoir la résoudre au moyen de documents historiques est la suivante :

Le château de la Tronquière est-il tombé au pouvoir des bandes anglaises durant la longue période où elles ont ravagé le Quercy ?

De prime abord, on pourrait supposer que cette forteresse n'a pas subi leur domination, car il ne reste ni chroniques, ni mémoires connus de nature à nous guider dans ce retour vers une époque où nous rencontrons maintes lacunes. G. Lacoste nous intéresse aux péripéties générales de la grande lutte triséculaire où les Consuls et les habitants de Cahors jouèrent un rôle admirable, tandis que la ville de Figeac nous laisse parfois péniblement surpris du spectacle de ses défaillances. Il désigne aussi par leurs noms les places voisines de la Tronquière et note çà et là leur reddition. Mais cet historien, qui nous entretient de quelques châteaux moins importants peut-être, ne parle jamais de ce dernier.

Est-ce à dire que les pillards organisés qui infestaient le sol quercynois n'ont pas occupé la Commanderie ? Nous ne le pensons pas.

Examinons un instant la situation faite au Haut-Quercy. Nous voyons aux mains des Anglais Figeac, la ville la plus importante de la contrée, puis Martel, et enfin, entre autres places secondaires, Fons, Cardaillac, Sabadel, Sousceyrac, Verdal et Comiac. Or Sabadel et Sousceyrac forment avec la Tronquière une ligne très sensiblement droite, et la Tronquière n'est qu'à sept kilomètres, vol d'oiseau, de Sabadel, et à neuf de Sousceyrac. Il est donc placé au

14


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milieu, presque sur le chemin des deux autres châteaux, dont le dernier est très rapproché de celui de Verdal et peu éloigné de Comiac (huit kilomètres à vol d'oiseau). De plus, l'on sait que Sousceyrac fut complètement terrorisé et mis à sac par les compagnies anglaises. C'est au point qu'en 1409, lorsque le seigneur de l'endroit, revenu, sans doute grâce à une rançon, en possession de ses ferres (1), prend de nouveaux emphytéotes, le pays est désert. « Tout Iou mas de Fournol o voquat per l'espaci de XXXV ans é may, que nou y o agut tenenciers (2) », dit une reconnaissance notariée consentie par les paysans appelés des parages voisins à cultiver les dépendances du domaine de Sousceyrac.

Ajoutons à ces diverses considérations que le château de la Tronquière, protégé seulement par quelques paysans requis à cet effet, était loin de présenter les éléments de défense dont ceux de Verdal et de Sousceyrac, Sousceyrac surtout, étaient munis. Enfin, s'il est vrai que les galeries souterraines (3) que l'on observe dans

(1) Le Quercy ne fut entièrement délivré qu'en 1443. (G. Lacoste).

(2) « Tout le mas de Fournol (aujourd'hui encore dans la commune de Sousceyrac) est resté inhabité pendant trente-cinq ans et plus (et non vingt-cinq ans, comme dit M. de Crazannes, annuaire du Lot de 1838) et n'a pas eu de tenanciers, ou emphytéotes.

(3) L'on a constaté l'existence de souterrains à Sénaillac, à Pratoucy et dans un champ appartenant à M. Valentin Larribe, propriétaire de ce village. Ce champ, qui s'étend près du Puy-du-Moulin, sur la rive gauche du ruisseau la Louyre, figure au plan cadastral sous les numéros 321, 232, section B. Il est à près d'un kilomètre de toute habitation, mais porte un nom caractéristique : Le Cros ou Cammas. En patois, cros veut dire trou, et cammas champ habité. — Vers 1859, nous nous rappelons avoir vu, à la Tronquière, des écoliers pénétrer dans un autre souterrain ouvert à quelques vingt ou trente mètres de distance de l'ancienne chapelle de la Commanderie, au bord gauche du sentier qui, partant des abords de ce monument, va passer devant le cimetière. Ces enfants prétendaient qu'il existait, non loin de l'orifice, une grande voûte sous laquelle était un réservoir artificiel rempli d'eau. — D'autres voies semblables ont été observées en plusieurs endroits sur le territoire de la Commanderie, à Lauresses, Gorses et Bouxal. Les monnaies de Philippe de Valois (voir Delpon, statistique du Lot, tome I, page 434) qu'on y a trouvées semblent enlever tous les doutes sur l'origine de ces cachettes.


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plusieurs villages du Haut-Quercy avaient été pratiquées par les habitants afin de s'y réfugier lorsque l'approche des ennemis était signalée, il est naturel de croire que la Commanderie n'a pas échappé au sort des seigneuries voisines, car ce genre d'abri est fréquemment observé dans la baronnie de la Tronquière.

Quoi qu'il en soit, il est certain que si le château a traversé des périodes d'indépendance et de calme relatifs durant l'occupation anglaise, comme le prouve une série d'actes authentiques portant des dates échelonnées sur des intervalles normaux, il est une époque où règne comme un silence de mauvais augure. C'est ainsi que de 1357 à 1415, c'est-à-dire durant cinquante-huit années au cours desquelles eurent lieu le funeste traité de Brétigny (1360), l'organisation des grandes compagnies, la prise de Cardaillac, de Figeac, Verdale, Comiac, Fons et Sabadel, et où le Haut-Quercy fut désolé par des incursions fréquentes, nous ne trouvons aucune trace de vie dans le bénéfice du Commandeur.

En somme, bien que les preuves manquent, il paraît logique d'admettre que la place de la Tronquière a fléchi commentant d'autres sous la poussée des compagnies anglaises. )

LES REFORMÉS A LA TRONQUIÈRE

1558-1641

Cent vingt ans environ après le départ du dernier Anglais, dans la seconde moitié du xvi° siècle, en même temps qu'une grande partie de la France, le Quercy devint le théâtre d'un spectacle moins humiliant mais aussi douloureux que celui de l'invasion. On vit, en effet, la discorde surgir et là guerre civile s'allumer à la suite de divisions confessionnelles. A Figeac et dans les environs, les Luthériens, enhardis au loin par Condé, soutenus de près par des seigneurs tels que le vicomte de Turenne, Gourdon, Cénevières, le baron de Gramat, Hector de Cardaillac et Jeanne de Ginouillac, l'ardente religionnaire d'Assier, firent sentir à nos compatriotes le poids de leur joug et la cruauté de leur fanatisme. ■.■*

Tristement privilégié, le Haut-Quercy- avait donné'' le jour à un


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apôtre armé de la Réforme dont le nom a survécu au temps, le capitaine Bessonias ou Bessonies. Issu d'une famille noble, disent les uns, fils d'un meunier de Sousceyrac, prétend Guillaume Lacoste, Bessonies, esprit intelligent, audacieux, exempt de scrupules, seconda étrangement dans son pays natal la diffusion de la foi nouvelle.

Il est Vrai qu'un moine voisin, Loumagne de Cardaillac, prieur d'Escalmels (1), l'avait devancé en s'en gageant dans la Réforme sans abdiquer son riche bénéfice, et comme ce religieux jouissait d'une véritable influence dans la contrée, son apostasie avait préparé l'entraînement des habitants de Fons, Lauresses, la Tronquière, St-Hilaire et Bessonies, St-Cirgues, Sousceyrac et St-Céré.

Bessonies, lui, devint la terreur de la Basse-Auvergne et du HautQuercy.

En septembre 1562, Condé avait manifesté à Duras et Dubordet (2) le désir de les prendre avec lui dans l'Orléanais. Mais il advint que Duras manquait d'argent et de moyens de transport pour l'artillerie et les bagages de son armée. Bessonies, chargé avec Marchastel (3)

(1) Escalmels est situé à 6 kilomètres et demi environ, vol d'oiseau, de Sousceyrac, près du ruisseau qui porte le nom de l'ancien monastère, et sur le territoire d'Auvergne. Il existe une légende suivant laquelle la fille du châtelain de Sousceyrac, devenue mère grâce à un moine du couvent des religieux de l'ordre de Saint-Augustin, aurait vainement demandé à son père le pardon de sa faute. En la chassant du château, il lui aurait dit, sur un ton*amèrement railleur, qu'elle n'y rentrerait que lorsqu'une femme serait prieur d'Escalmels, et que la forêt voisine, qu'il convoitait depuis longtemps, entrerait dans le domaine de la seigneurie de Sousceyrac. La jeune fille, qui s'appelait Louise, prit un déguisement d'homme, se fit admettre à Escalmels en qualité de moine, en devint prieur et obtint de l'ordre de Saint-Augustin l'autorisation d'aliéner à son, père la forêt qu'il avait inutilement essayé de lui acquérir. C'étaient les bois qui ont pris depuis lors le nom de Luzette. Louise rentra ainsi dans les bonnes grâces de son père.

Nous avons fait de cette légende le sujet d'un roman.

(2) Duras était un gentilhomme de la famille des Durfort, près de Moissac. — Dubordet, capitaine protestant.

' (3) Marchastel, fils du vicomte de St-Cirq-Lapopie, et gendre de Jeanne de Genouillac.


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de le pourvoir du nécessaire, accomplit sa mission en pillant le riche sanctuaire de Roc-Amadour, Gramat, et toutes les localités de la sénéchaussée de Figeac, les églises, les maisons particulières. Il recueillit ainsi tout ce qu'il trouva sur son passage, troupeaux de moutons, animaux de labour, bètes de somme, chevaux, chariots, provisions de vivres, argenterie et bijoux.

Quelques temps après avoir remis ce riche butin à Duras, il organisa, à la manière des Anglais, une petite troupe composée de ses compatriotes, Réformés comme lui, et qu'attirait l'appât de la rapine. Aussi ne tarda-t-il pas à devenir une sorte de seigneur bandit, maître qu'il était non seulement de la place de la Tronquière, où les Religionnaires étaient en majorité, mais de plusieurs bénéfices dont il s'était emparé par la violence.

Bessonies était surtout un pillard d'églises. C'est du moins la réputation que lui ont faite les historiens et les chroniqueurs, d'accord sur ce point. Ajoutons que, non content de saccager les édifices religieux, il lui arrivait même parfois de les détruire, comme à la Tronquière, où, suivant les améliorissements de 1632, l'église paroissiale fut abattue, « sans qu'on en eût laissé les fondations. »

Après treize ans d'une existence remplie d'actes de brigandage, Bessonies, assassiné par son domestique, fut trouvé le corps flottant à la surface d'un étang de Sousceyrac, où le meurtrier l'avait déposé à la faveur des ténèbres.

Ainsi finit, en 1571, celui qui avait terrorisé ses propres compatriotes et joui jusqu'à sa mort du fruit de ses dilapidations et des rentes dont il avait dépouillé les bénéficiaires environnants (1).

Malgré cet événement considérable, le Commandeur de la Tronquière ne put rentrer encore en possession des revenus de la baronnie, car son château restait aux mains des Huguenots. D'ailleurs, plus de la moitié des habitants de la Tronquière n'abandonnèrent que bien longtemps après, comme nous allons en juger, la cause de Luther.

(1) Bessonies était né en 1530. Il mourut, donc à 41 ans. Nous avons emprunté à l'Histoire du Quercy, de Guillaume Lacoste, la plupart des détails qui le concernent.


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En 1574, nous voyons ces derniers se diriger, au mois de mars, avec les Religionnaires de Cardaillac et Capdenac sur la ville de St-Céré, où les uns et les autres pénètrent la nuit et massacrent de nombreux citoyens, entre autres un Labarrière. Refoulés, ils se portent sur Cornac. Là ils sont mis en déroute par le capitaine Fraysse, commandant de ce fort.

Leurs incursions combinées avec celles des Réformés de Cardaillac, Capdenac et St-Cirgues, obligent, entre autres, le seigneur de Puylaunes à demander (1577) aux Etats du Quercy des hommes pour défendre son château contre leurs agressions réitérées.

Ayant appelé un ministre de leur culte (1), ils l'envoient dans les environs créer des prosélytes, si bien que, le 23 septembre 1641, le Procureur général au parlement de Toulouse s'empresse de profiter de la conversion au catholicisme de Maurice de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, pour obtenir de la cour « qu'il soit fait défense aux habitants de St-Céré de continuer l'exercice des pratiques protestantes, et au ministre de la Tronquière d'y venir faire le prêche., sous peine de 4,000 livres d'amende. (2) »

Combien de temps dura cette situation ? A quelle époqUe la Commanderie revint-elle à son ancien seigneur ? Nous ne pouvons préciser aucune date. Il y avait près de quatre-vingts ans que l'envoyé de Malte, au concile de Trente (1563), s'était plaint que les protestants s'étaient emparés d'une partie des Commanderies de l'Ordre. Mais le dénombrement qu'on avait pu en faire ne nous est pas parvenu. A défaut d'autres données, un renouvellement de reconnaissances, daté de 1600, pour Boysset le Félichou, un hommage rendu la même année au vicomte de Turenne par le Commandeur, une autre reconnaissance du hameau de Lantuéjoul de 1601, et une série d'actes de même nature sensiblement rapprochés nous permettent de supposer que les premiers jours du xvne siècle marquèrent un retour vers l'état de choses précédent.

Toutefois il s'écoula peut-être un siècle et demi avant la disparition des derniers Huguenots de la Tronquière, puisque, d'après le procès-verbal de visite de 1632, « la plus grande partie des habitants

(1) Nous croyons qu'il s'appelait de Bonnefond.

(2) Histoire de la vicomte de Turenne, par l'abbé Marche.


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ou du moins, les principaux appartiennent à la religion dite réformée » ; qu'en 1686, « le vicaire perpétuel prend un soin particulier des réformés » et qu'en 1820, le même recteur s'occupe des nouveaux convertis. En 1750, il n'en est plus question.

LA COMMANDERIE PENDANT ET DEPUIS LES CROISADES

Ainsi que nous l'avons déjà dit, les premiers religieux de St-Jean de Jérusalem qui habitèrent la Tronquière portaient la robe noire et le manteau de même couleur orné de la croix à huit pointes, l'armure et les vêtements de guerre n'étant de mise que devant l'ennemi ou dans le cas de siège du château.

C'était alors l'époque chevaleresque, celle où la forteresse était hospitalière au voyageur égaré, au pèlerin fatigué de sa longue route, au malheureux pressé de la faim ou poursuivi par la clameur publique.

Alors une certaine poésie, digne d'un temps où la foi ;était si vive, régnait dans ces murs aujourd'hui disparus et transformait en résidence aimable l'enceinte fermée de remparts menaçants et de tours massives.

Le château de la Tronquière, perdu au milieu d'un pays de châtaigniers et de bruyères, à sept lieues de la ville la plus rapprochée, avait une vie intense qui rayonnait alentour. Là, le troubadour vagabond, en cours de visiter les seigneurs de Sousceyrac, Comiacj Parlan, St-Céré, Castelnau, Turenne, Lacapelle, Assier, Cardaillac, voyait s'abaisser le pont-levis et s'ouvrir devant lui comme une. hôtellerie confortable et jamais coûteuse. Il recevait l'accueil le plus engageant de la part des jeunes novices, friands d'apprendre de sa bouche les nouvelles du pays, les querelles des gentilshommes, les aventures d'amour. Puis, quand il avait terminé Ses récits émaillés de-vives saillies, de réflexions piquantes, le poète errant, délassé, restauré, était conduit dans la grande salle à cheminée monumentale; et pendant que d'énormes bûches flambaient dans l'âtre, il chantait aux futurs soldats du Christ ses vibrantes chansons de guerre.


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D'autres fois, si l'approche de Routiers était signalée, si l'ennemi se présentait sous les murs de la demeure féodale, les chevaliers se précipitaient aux créneaux, les plus âgés dirigeant la défense, les jeunes courant au péril. Les novices faisaient ainsi le dur apprentissage des armes avant d'aller se battre et mourir sur cette terre de Palestine, qui a bu tant de sang français et tant plongé de mères dans le deuil. Le jeu.de la guerre exerçait sur eux une fascination singulière. Ils étaient naturellement braves jusqu'à la témérité. La plupart aimaient le danger d'un amour étrange, le recherchaient et se disputaient l'honneur d'y être les premiers.

Quand fut venue la fin des Croisades, le château de la Tronquière perdit cette physionomie originale des anciens jours de la Chevalerie. La présence des novices n'ayant pas sa raison d'être, il n'y résida plus qu'un Commandeur, à qui devait plaire médiocrement une existence de solitaire dans ces grands murs vides. C'est pourquoi il n'y a pas lieu d'être surpris de le voir, dès le xvne siècle, abandonner son donjon, s'enfuir à Malte et installer à sa place un intendant chargé de la surveillance de ses intérêts matériels.

A partir de cette époque, la Commanderie n'est plus comparable qu'à une vaste ferme que le maître visite rarement, en toute hâte, et que. parfois il ne connaît même pas, aimant mieux s'en rapporter aux commissaires que l'Ordre y envoia à de longs intervalles.

Cependant, tandis que le repaire baronnial est depuis longtemps abandonné à un fondé de pouvoirs dépourvu de prestige, l'aspect général de la Commanderie a gagné en attrait. Lorsque sont passés les mauvais jours des guerres anglaises et du Calvinisme, une petite noblesse sans château ni donjons et une bourgeoisie active sont insensiblement venues se fixer sur divers points du territoire de la Tronquière.

Notaires, avocats, chirurgiens, répandus dans les hameaux, ajoutent des éléments nouveaux de mouvement et de vie à ceux qu'on y observait déjà. Leur qualité de vassales du Commandeur empê. chant les familles titrées d'exercer une tyrannie sur les paysans, au cas où les y entraînerait un penchant naturel, elles n'ont d'autre ambition que celle d'entretenir entre elles des relations qui ne portent ombrage à personne, et où elles admettent sans peine ceux de leurs voisins dont l'éducation est susceptible d'en augmenter les agréments. Il n'en est pas qui possède de grosses fortunes, mais,


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toutes jouissent d'un léger superflu qui se dépense en réceptions et en fêtes, car on se fréquente souvent. Un anniversaire heureux, une naissance, un mariage, une partie de chasse, le carnaval, sont le prétexte de repas copieux suivis de soirées passées à la danse.

Il n'est pas de routes dans la contrée, mais on y supplée par de larges chemins sablonneux, pailletés de mica, et coupés de passerelles pittoresques jetées sur les ruisseaux. D'énormes chênes aux branches moussues, des hêtres aux frais feuillages, des bouleaux, qui laissent pendre leurs milliers de tiges flexibles pareilles à des chevelures, ombragent ces voies rurales, où passent les chars des paysans, et à côté de leurs maris les dames à cheval, aussi agiles que des amazones.

Le sort du colon n'est pas malheureux. Si les récoltes ont atteint leur maturité, si aucun fléau naturel ne lui a ravi les fruits de la terre, — or les orages violents sont rares dans la contrée, — il a, à son tour, sa part de plaisirs et de fêtes. La dime payée, il lui reste encore, à part une abondante provision de vivres, du cidre dans la cave et assez de sols caorsens pour aller, de temps à autre, au cabaret, puiser, dans le- vin des vignobies voisins, la force et la gaîté auxquelles lui donnent bien droit ses fatigues quotidiennes.

D'ailleurs, contrairement aux terres calcaires, grasses et dures, pierreuses, hérissées de ronces, celles de la Commanderie sont légères et douces à travailler. Les animaux de labour ouvrent en courant, pour ainsi dire, les sillons où sera répandue la semence ; et les troupeaux, ce capital qni produit sans peine, ont plus de pâturages qu'ils n'en sauraient brouter.

Tel est le tableau que présente la Commanderie jusqu'aux premiers jours de la Révolution.

Il y a mieux. Même après cet événement, le bien être se maintient, l'aménité des relations persiste. La plupart des anciennes familles ont disparu, il est vrai, mais la bourgeoisie est restée, qui s'attache à continuer la tradition.

Depuis une trentaine d'années seulement, d'un côté l'appauvrissement de la natalité ou l'extinction des souches, de l'autre l'émigration des frères trop nombreux, l'attraction des villes, ont en vidant les maisons, brisé des relations séculaires.

Le paysan, à son tour, abandonne la terre dès sa jeunesse. Intel-


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ligent, ardent au travail, il va au loin, le plus souvent à Paris, amasser un petit pécule, au risque d'y compromettre sa santé.

Mais lui au moins, revient un jour, quand les économies amassées lui permettent d'arrondir son enclos; et une prospérité relative réjouit son foyer, alors que d'autres, moins heureux que lui et qu'il jalouse peut-être, ont quitté le leur pour ne plus s'y asseoir.

EVENEMENTS DIVERS SURVENUS DANS LA COMMANDERIE

Nous classons ci-après, par ordre chronologique, les faits présentant quelque intérêt historique et qui n'ont pas trouvé place au courant des pages précédentes.

Nous avons volontairement omis de surcharger cette sorte de mémento. C'est ainsi qu'il nous a paru sans utilité, par exemple, d'y consigner les dates de renouvellement des reconnaissances et les particularités par trop secondaires.

En d'autres termes, nous avons voulu éviter d'être prolixe tout en recueillant jusqu'aux bribes que nous avons jugées mériter leur petite place dans cet opuscule.

XIII* SIECLE

1255. — Donation, par noble Géraud de Vaze au précepteur de la Tronquière, du mas de Contensonzas (1), paroisse de Gorses.

1259. — Sentence arbitrale entrer le précepteur et Hugues de Fage, damoiseau, à raison de leurs contestations relatives aux bornes et limites des masages de Méjanacalm, Lalue et Donats (2), paroisse de Lauresses.

(1) Contensonzas. Village de Combard, commune de Gorses.

(2) Méjanacalm n'est autre que Calméjane, commune de Lauresses. Lalue et Donats nous sont inconnus.


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1285. — Reconnaissance par Jean Teissère au profit du Commandeur de la Tronquière, du mas de Piganiol (1), paroisse de Sénaillac.

1298. — Guillaume de Villaret, dit l'abbé Vertot, était dans son prieuré de St-Gilles quand il fut nommé grand maître de l'Ordre de de Malte. Il avait un frère aussi chevalier et des premiers de l'Ordre; en outre, le monastère des Hospitaliers de St-Jean de Fieux (2) était administré par Jourdaine de Villaret, sa soeur.

Le nouveau grand maître voulut visiter par lui-même tous les prieurés des langues de Provence, d'Auvergne et de France. Au cours de ses voyages, il rétablit la discipline régulière qu'il affermit encore par un Chapitre qu'il convoqua dans la Commanderie de la Tronquière.

Parmi plusieurs règlements très utiles qu'il fit, ce fut dans ce Chapitre qu'il soumit les maisons hospitalières de Beaulieu (3), de Martel et de Fieux, occupées par des dames religieuses de l'Ordre, à la visite du grand prieur de St-Gilles et de ses successeurs. La supérieure de Beaulieu est élective et perpétuelle, prend le titre de grande prieure et porte la grande croix.

En même temps, Guillaume de Villaret donna l'habit et la croix de l'Ordre à plusieurs filles de qualité qui s'étaient dévouées dans cet hôpital au service des pauvres, et il. établit prieure Aigline de Thémines, fille des fondateurs. Le grand maître fit plusieurs autres règlements, auxquels se soumirent Aigline et quatre autres dames, députées de la Communauté, et qui s'étaient, rendues à la Tronquière.

XIVe SIECLE

1301. — Acte constitutif souscrit à Raymond, vicomte de Turenne, par le chevalier Pierre de Raymond, établissant les rapports entre la vicomte et la Commanderie.

(1) Piganiol est actuellement sur le territoire de la commune de Sousceyrac.

(2) Fieux, près de Miers (Gramat).

(3) Beaulieu, aujourd'hui Issendolus (Gramat).


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1309. — Première reconnaissance connue des habitants de la paroisse de Bouxal en faveur du Commandeur de la Tronquière.

1313. — Les tenanciers du village de la Rabelanie (1) reconnaissent en faveur du Commandeur tout le campmas de la Rabelanie, sis dans la paroisse de Prademie de Basse, sénéchaussée de Cahors, viguerie de Figeac.

1315. — Le Parlement de Paris condamne le bailli ou lieutenant de la maison de St-Jean de Jérusalem de la Tronquière à une amende de 300 livres tournois. Guillaume Bastide, sergent du roi, avait arrêté à Gorses, baillage de Fons, Bernard Astorg, banni pour plusieurs méfaits et se disposait à le conduire à la prisou royale de Fons. Soudain accourut Foulques de Falto, homme d'armes du château de la Tronquière, qui arracha au sergent un grand couteau que l'agent du roi avait enlevé au banni et en frappa le sergent à la tête. Le bailli, qui était présent, non seulement ne s'opposa pas à ces violences, mais encore adressa des propos injurieux au sergent. Tels avaient été les motifs de la condamnation prononcée par le parlement de Paris (Recueil des Olini).

1350. — Jacques Deltheil, de Lauresses, reconnaît en faveur du Commandeur Sicard de Latour une maison appelée la salle Deltheil, ainsi que tout le terroir et bois appelé Iou Batut (juridiction de la Tronquière).

1357. — Bernard et Raymond, de Calméjane, reconnaissent en faveur du même Commandeur le mas de Calméjane, paroisse de Lauresses.

XVe SIÈCLE

1401. — Géraud Salvestre, Jean Sobeyra et Pétronille Lacombe, femme de Pierre Corbos, reconnaissent en faveur du commandeur Bérenger d'Alon le mas de Soubeiras de Boisseto ou Félécho (2) (paroisse de Maurs).

(1) Rabelanie, aujourd'hui Rabanel, commune de Prendeignes.

(2) Il s'agit de Boisset-le-Fêlichou, dit le Coquin.


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1415. — Le Commandeur approuve l'acquisition faite par Jean de Bordes de certaines terres sises aux masage et appartenances du mas del Vespié (1).

1425, — Première reconnaissance connue du mas de Vespié.

1432. — Première reconnaissance connue du mas de Lantuégol (2).

1433. — Pierre Delcayro reconnaît en faveur du commandeur Folquet de Caritat la moitié par indivis du mas del Puech Sobira (3) (paroisse de Lauresses).

La même année, reconnaissance au même Commandeur de l'autre moitié du mas.

1447. — Me Pierre Filsac, prêtre, agissant tant pour lui que pour André Filsac, son frère, reconnaît en faveur du commandeur Pierre de Montlezun le fief de Bonnes, paroisse de St-Julien, près Capdenac.

1449. — Le commandeur Pierre de Montlezun baille à cens à Jean Motigas le mas de la Placette, situé sur la paroisse de Banhiars (4), diocèse de Cahors.

1474. — Le premier président du parlement de Toulouse se rend à la Tronquière pour régler un différend entre le Commandeur et les tenanciers de plusieurs fiefs.

1480. — Sentence rendue, du consentement mutuel des parties, par le juge ordinaire de la Tronquière, concernant les droits seigneuriaux dus au Commandeur par les tenanciers du village de Peyre (5), alors sous la dépendance de Pierre Salles.

1494. — Transaction entre le Commandeur et Guillaume Goteilh, à raison d'un différend relatif à l'acquisition faite par le dit Goteilh d'une châtaigneraie sise à Lascombes (6).

(1) Vespié, aujourd'hui dans la commune de Gorses.

(2) Hameau de Lantuéjoul (Gorses).

(3) Le mas del Puech (Lauresses).

(4) Béars, près Bretenoux.

(5) Lapeyre (Lauresses).

(6) Lascombes (Sabadel).


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XVIe SIÈCLE

1520. — Déclaration et consistance de la Commanderie. Ce document est tiré du Catalogue des Maladreries et Commanderies de France déposé à la Bibliothèque nationale (Manuscrits, volume 883). En Ï520, la baronnie de la Tronquière possède, pour le membre chef, tous les fiefs qu'elle a conservés dans la suite, et de plus :

A Drulhe : les droits détaillés aux améliorissements de 1750.

A Narine : une chapelle, une terre, le dîmage sur ce lieu, des rentes foncières ;

A Lugan : l'église, dont le Commandeur est prieur primitif, avec nomination du recteur, la maison claustrale de la dite église, le château et maison forte dudit lieu, un moulin en forme de tour carrée à deux moulines, la dîme générale sur le dit lieu, les directes, censives et rentes foncières, la justice moyenne et basse sur Lugan et autres lieux circonvoisins ;

A Ruine : l'église paroissiale, dont le Commandeur est curé primitif et nomme le vicaire, — dîme générale sur le lieu, quelques directes et cens, etc. Rulhe était une annexe de Lugan.

Lagan, Rulhe et Narine étaient, en 1676, détachés de la Commanderie. Du moins, ils ne figurent plus sur les procès-verbaux de visite à dater de cette année.

1540. — Le Commandeur prend part aux délibérations des Etats du Quercy assemblés à Cahors, le 11 décembre, en compagnie des abbés de Figeac, Roc-Âmadour, Marcillac, Aurillac et Souillac. Le Commandeur occupait toujours le troisième rang aux Etats du Quercy.

XVIIe SIÈCLE

1609. — Une saisie est opérée contre le recteur de Bouxal, qui ne payait pas les décimes au roi. Le Commandeur adresse aux commissaires députés du roi une supplique en faveur de ce curé et demande la mainlevée de la saisie.

La même année, sentence rendue par le Sénéchal du Quercy


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contre le seigneur de Lacapelle-Marival, qui détenait un prisonnier justiciable de la Commanderie de la Tronquière et refusait de le livrer aux juges du Commandeur.

1611. — Le Commandeur Jean de Liniers rend hommage au roi entre les mains de Pons de Lozières-Thémines-Cardaillac, seigneur et baron des dits lieux et premier capitaine de 50 hommes d'armes, lequel est chargé de recevoir l'hommage des gentilshommes tenant fiefs nobles et seigneuries.

1650-1651. — Une compagnie de chevau-légers du régiment de St-André-Monbrun, deux compagnies du régiment de Candale et, deux compagnies du régiment d'infanterie du régiment de Périgord passent leur quartier d'hiver au membre chef de la Commanderie.

(Les Communautés de la Tronquière, Gorses, Bouxal, Labathude et Cardaillac furent extraordinairement pressurées par ces garnisons. Bouxal emprunta 200 livres à dame Elisabeth de Pluvines marquise de Lacapelle, Gorses 500 livres à M. Lestournel, juge de Fons).

1654. — Trois compagnies d'infanterie du régiment de Vendôme passent leur quartier d'hiver à la Tronquière, du 13 janvier au 12 juillet. Quelques communautés voisines aident celle de la Tronquière à supporter cette dépense. St-Simon fournit 300 livres, Terrou et St-Médard 240 livres, Fourmanhac 280 livres, Calviac et Pontverny 204 livres.

Au mois de septembre de la même année, les Consuls sont mis en demeure de loger, pendant 11 jours, deux compagnies d'infanterie du régiment de Gramont.

1661. — Le receveur du grand prieuré de Toulouse fonde de pouvoirs Jean de Cancès, juge à la Tronquière, pour recevoir les documents, titres et obligations contenues dans la dépouille du commandeur de Mons-Lavasse, et qui sont aux mains de M° Garric, notaire à Ste-Colombe.

\ 1664. — Le Commandeur fait refaire, pour 17 livres, par les sieurs Robert et Fau, menuisiers, la toiture de l'église de Bouxal. Les paroissiens devront fournir le bois nécessaire et descendre les vieilles tuiles du toit.

1680. — Le commandeur Jean-Louis de Caminade baille à cens à


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Antoine Labro un petit pré appelé d'Aubesàigues, sur le ruisseau de Tolerme, et le moulin de la Tronquière, composé de deux bâtiments, l'un pour l'habitation, l'autre pour le moulin. Ce dernier à deux meules à froment et deux meules à seigle. Il était délaissé depuis quarante ans. Le preneur devait payer une rente annuelle de 3 setiers de seigle, mesure de Figeac, portable au château à la St-Julien, et de plus moudre gratuitement pour le service du seigneur.

1697. — Le Commandeur envoie le sieur Antoine Francoual, sergent à Broussoles, faire sommation aux curés de la Tronquière, Bouxal et Gorses de prendre la croix de l'Ordre et de faire les voeux d'obédience.

XVIII" SIÈCLE

1701. — Le Commandeur achète au roi les droits d'échange, honorifiques, de prééminence, etc., dans les paroisses et taillables de la Tronquière, Gorses, Bouxal et Drulhe.

1744. — Sentence du premier président du parlement de Toulouse qui déboute de leur demande les habitants de Gorses, le Theil, le Bousquet, Lavergne, Clicagne, Vespié, Canet, Vielcanet, Lauresses, Boudet, Cayrols, Maynials, Sirayol, Tarenques, le Bruel, Lantuéjoul, le Puech, Mazarguil et mas del Prat, ■ qui, par l'organe de Me Murât, avocat à Lantuéjoul, leur fondé de pouvoirs prétendaient que les reconnaissances avaient été surchargées en faveur du commandeur Guillaume de Ricard.

1745. — DUe Louise Mialet et les autres tenanciers de BouySset le Félichou prient le bailli d'Auvergne d'obliger le Commandeur à leur communiquer les reconnaissances de 1433 et 1600.

1747. — Me Géraud Brugidou, curé de Prendemies, porte plainte devant la justice des ordinaires de la Tronquière, contre la femme Mazet, cabaretière à Rabane!, dont la conduite constitue un scandale public. Il requiert le juge du Commandeur de lui appliquer la peine que comporte son immoralité et de la faire emprisonner pour le reste de ses jours, conformément aux édits royaux.

1752 (30 mai). — La chambre des requêtes de Toulouse con-


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damne Antoine Descargues, Pierre Rouquette et Jean Vendes, de Poutiac, paroisse de Gorses, à payer au Commandeur la somme de 281 livres 18 sols 4 deniers, pour les divers frais d'un procès engagé contre ce seigneur, et de plus la dîme annuelle du blé noir.

1762. — M6 Cérède, curé de Lauresses, intente un procès àMessire Claude-Mathieu-Joseph de Barrai, abbé d'Aurillac, pour le contraindre, conjointement avec l'abbé de Figeac et Messire Marc-Antoine de Redon de Fontanille, abbé de Maurs, et le Commandeur de la Tronquière (1), tous codécimateurs de la paroisse de Lauresses, à entretenir le sanctuaire de l'église, à fournir les vases sacrés, les livres, un clerc, le pain, le vin, le luminaire, le blanchissage et généralement tout ce qui est nécessaire pour le service divin et les sacrements. Il exige 80 livres du Commandeur pour administrer les paroissiens domiciliés dans les fiefs qu'il possède sur Lauresses.

Par jugement du 15 mai de la même année, le Sénéchal de Figeac condamne les codécimateurs à participer aux dites dépenses, conjointement avec Me Cérède, suivant estimation d'experts el en tenant compte de la dîme de carnelage que ce dernier perçoit. (Me Dufau, lieutenant général ; d'Arnaldy, lieutenant général de police).

DÉFINITION DE CERTAINS TERMES ET DROITS SEIGNEURIAUX

Acaptes, arrière acaptes. — Le droit d'acapte était dû par le

(1) Le Commandeur opposait aux prétentions du curé de Lauresses que celui-ci était suffisamment doté puisque ses revenus s'élevaient à 1,600 livres et qu'il aurait dû, avant d'engager le procès, se réduire à la portion congrue dé 300 livres. Il ajoutait que, lors d'un ancien partage intervenu entre les décimateurs de la paroisse, le curé primitif ou collateur de la cure avait vraisemblablement pris à sa charge le service de l'église et que tous ensemble avaient donné une pension de 100 setiers, adjugé une par je des fruits décimaux, tels que le carnelage, et accordé un fond de terre et autres droits.

15


— 226 —

tenancier à la mort du jseigneur, et l'arrière acapte- à la mort du tenancier. Ces droits doublaient la rente à payer au seigneur.

Albengue ou auberg. — Droit qu'avait le seigneur de loger chez son vassal, avec ses amis, domestiques et équipages.

Amendes. — Le seigneur avait droit d'employer et de percevoir une amende pour crimes et délits.

Carnelage. — Dîme prélevée sur les bestiaux.

Cens, censives. — Rente due au seigneur- qui, propriétaire du fonds, abandonne la domanialité au vassal. Le censitaire était le débiteur du cens.

Clameurs. — Par le droit de clameurs on entendait le droit qu'avait le seigneur de retirer un fief au tenancier.

Foncier. — Le seigneur foncier était propriétaire du sol occupé par le tenancier.

Justice haute, moyenne et basse. — Le seigneur haut justicier nommait les officiers qui rendaient en son nom la justice dans son bénéfice. Ce droit lui était commun avec le justicier moyen et bas, et chacun pour ce qui le concernait.

Lods. — Le droit de lods était le prix de l'approbation ou du consentement que donnait le seigneur au changement de mains, quand le tenancier vendait son fonds.

Manoeuvre. — Droit de corvée manuelle.

Prélation. — Faculté qu'avait le seigneur de retirer ou retenir par préférence le fief vendu au vassal. •

Prémice. — Droits sur les premiers fruits de la terre.

Pulvêrage. — Droit perçu sur les troupeaux de passage, à cause de la poussière qu'ils soulevaient.

Sang. — Droit de rechercher et punir les meurtriers et assassins.

Ventes. — Droit payé au seigneur pour l'aliénation d'une terre dépendant de son bénéfice II correspondait au droit de mutation de nos jours.

Vigile. — Droit de garde auquel était assujetti le serf.

Vade. — Droit d'infliger une peine.


— 227 — TABLE DES MATIÈRES

Pages

Généralités tome 16 112

Observations préliminaires tome 17 86

Etymologie de la Tronquière 87

Origine de la Commanderie 89

Améliorissements (Définition) 93

— de 1632 95

— 1676.. 181

— 1686...... 184

— 1708 187

— 1720 190

— 1744 191

— 1750 193

Bornage aux croix de Malte. 244

Limites de la Commanderie tome 18 40

Fief de Pratoucy 40

Territoire aggloméré et fiefs limitrophes 43

Dénombrement des rentes 44

Revenus généraux et charges de la Commanderie 88

Le château de la Tronquière 93

Eglise de la Tronquière 97

Chapelle des Commandeurs 97

Le bois du château 98

Le Carcan 99

Eglise de Gorses 177

Chapelle de Verdal 178

Les Commandeurs de la Tronquière 179

La Commanderie de la Tronquière et la vicomte de Turenne. 180

Les procès ... 183

Les fermiers . 185

Le Commandeur de la Tronquière et les Compagnies

anglaises 209

Les Réformés à la Tronquière 211

La Commanderie pendant et depuis les Croisades 215

Evénements divers survenus dans la Commanderie......... 218

Droits seigneuriaux en usage dans la Commanderie. 225

F. DE LAROUSSILHE.


COMPTE

DE RECEPTES ET DE DESPANCES

DU

VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESGLISE CATHEDRALLE SAINCT-ESTIENNE DE CAORS

POUR

L'année 1652 finissant 1653 (suite)

(29) Commune du canton et de l'arrondissement de Gourdon. Paroisse sous l'invocation de St Agapit.

« Un nommé Odolric donna, dans le mois de juin, la dix-neu»

dix-neu» [année du règne de Louis d'Outremer (954), au monastère de » Saint Sauveur de Sarlat, en présence d'Adale qui en était abbé, et des » religieux, l'Eglise de Saint Agapit de Payrinhac, en Quercy. Odolric •» parle, dans la charte de donation, de sa mère Ermengarde et de son > père Frotbarde, qui devaient être déjà morts, puisqu'il donna cette y église afin qu'ils puissent trouver grâce devant le tribunal de Dieu. Il » entend jouir de l'église durant sa vie, et, après sa mort, elle appar» tiendra aux moines de Sarlat sans qu'ils aient le droit de la vendre ni » de l'aliéner (*) » (G. Lacoste ; t. I).

« Le nouvel évêque de Cahors (Géraud III) fit séparation de mense » avec son chapitre et lui accorda bientôt, avec beaucoup de dîmes du » diocèse, le cimetière et l'église de Sainte-Marie de Superioribus c'est» â-dire Notre-Dame-de-Soubiroux, située dans la partie haute de la » grande rue de Cahors et une des neuf paroisses de cette ville ; il lui » accorda aussi l'église de Saint Agapit de Payrinhac, autrefois possédée

(*) « C'est cependant ce qui arriva car elle fut de la mense du chapitra de > Cahors, comme on le verra ailleurs. » (G. Lacoste; t. I, en note).


— 229 —

» par l'abbaye de Sarlat. » Cet historien ajoute en note : « L'église de » Saint Agapit était depuis . longtemps au pouvoir des seigneurs des en» virons qni en percevaient les offrandes et les autres revenus; l'abbé » de Sarlat voyant qu'il lui était impossible de la recouvrer, la céda, du » consentement de ses religieux, à l'évêque de Cahors, qui trouva le » moyen de l'arracher des mains des usurpateurs. » (G. Lacoste, t. I.)

« Guillaume avoit remplacé dans la prévoté de l'église de Caors, » Gausbert dans les mains duquel G. abbé de Sarlat et Pierre de Pons, » procureur général du monastère remirent l'église de St Agapet de » Pairiniac à la sainte église mère de cette ville du vivant du même » évêque (Géraud). » (L'abbé A. Salvat, prébendier ; Histoire de la province de Quercy du xme au xvme siècle ; bibliothèque communale de Cahors ; manuscrit).

L'église St Agapit de Payrinhac est mentionnée, dans la bulle du pape Calixte II, donnée en 1120, comme appartenant au chapitre de Cahors. Cette possession lui fut confirmée par l'évêque Barthélémy de Roux, en 1272. (G. de La Croix ; t. I).

« L'église de Payrinhac de la présentation du chapitre de Caors taxée » 20 livres. » (G. de Maleville).

« Ex archipresbiteratu de Gordonio.

» Payrinhac. S. Agapeti de Peyriniaco eum anneca de Leobard ad » nominationem canonici hebdomadarii Cadurcensis.

» De l'esglise de Payrinhac XXIIII livres.

« Payrinhac. En juin 954, Odolric donna à l'abbaye de Sarlat, pour » le repos de l'âme de Frotbard, son père, et d'Ermengarde, sa femme, » l'église construite en l'honneur dé Saint Agapet, martyr, au village » de Payrinhac en Quercy, mais il s'en réserva l'usufruit (*). La maniè» re dont la charte d'Odolric est datée : Facta carta ista in mense junio » anno XIX, régnante Ludovico imperatore, fait supposer tout d'abord » que cette donation remonte au règne de Louis le Pieux, mais il paraît » certain qu'il est question de Louis d'Outre-Mer, puisque l'abbé de » Sarlat devant lequel se fit la donation était Adazacius (**). Vers les » premières années du xne siècle, et sous l'épiscopat de Géraud, G. » abbé de Sarlat et Pierre Pons, procureur de ce monastère, donnèrent

(*) Baluze ; Historia Tutelensis.

(**) Gallia Christiana nova ; tome IL


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» de l'assentiment de tout leur couvent, l'église de Saint Agapet de » Payrinhac à l'église de Cahors (*). Cette donation est rapportée par le » cartulaire de l'église de Cahors sans indication d'année, mais il est » facile de fixer approximativement sa date, car le prévôt Gaubert et ■» les archidiacres Séguin et Guillaume nommés dans la charte, étaient » en possession de leurs offices en 1112.(**). On sait aussi qu'en 1120, » c'est-à-dire sept ans environ après la mort de Géraud II, le pape » Calixte II confirma le chapitre de Cahors dans la possession de l'église » de Payrinhac, laquelle resta en leur pouvoir jusqu'à la Révolu» tion » (*"). (À. Longnon).

« Peyrinhac. — St-Agapit; ,M. Augustin Valéri prêtre du diocèse de » Tulle, titulaire depuis le 13 may 1777. Communiants, 700 ; revenu, » 1,700 livres; décimateurs, le chapitre de Caors et le curé par moitié » chacun; patron, le chapitre de Caors; seigneur, M. deThémines; » généralité de Montauban ; élection de Caors; sénéchaussée de Mont» faucon; présidial de Caors; parlement de Toulouse; annexe Léobard. » (Pouillé de la fin du xvnr 3 siècle).

(30). Commune du canton de Livernon, arrondissement de Figeac. « Archiprétré de Figeac.

» L'église de Cor et St-Laurens de la présentation du chapitre de » Cahors taxée 3 livres. » (G. de Maleville).

(31) On a voulu désigner ainsi la dime prélevée sur la récolte en vin de cette localité.

(32) Frau, Fraou « terrain marécageux, fourré, impropre à la culture, garni de mousses, de joncs, de bruyères, de fougères. » (MM. H. Valette, et Pouzergues, noms géographiques employés dans le patois du Quercy. Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome VII)

« Fro, Frau, Fros, etc., terre inculte et abandonnée. » ^Frédéric Godefroy; Dictionnaire de l'ancienne langue française, tome IV).

(33) Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Moissac, Tarn-etGaronne.

(*) (**) Galba Christiana nova; tome I. (***) G. de La Croix.


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« Ex Archipresbiteratu Moyssiaci.

» Lauzerte. Archipr. Moyssiaci alias B. Maria? Vallium Lauzertse ad » collationem episcopi.

» Guillaume d'Arpajon, évêque de Cahors, unit l'église de Lauzerte » ainsi que deux autres églises à la mense capitulaire ; ce fait est cons» taté dans une bulle du pape Martin V, en date de décembre 1419. » L'union de l'église de Lauzerte à l'archiprètré de Moissac est anté•» rieure à l'an 1482 ; en effet le chapitre métropolitain de Bourges déli» vra, le 2 août de cette année, des lettres de provision pour « l'archi» prêtre de Moissac et la vicairie perpétuelle de Sainte-Marie-de-Lau» zerte. » Le chapitre de Bourges rappela, en cette circonstance, que le » chapitre de Cahors jouissait du droit de présentation à ce bénéfice5 » mais que la collation appartenait à l'évêque de Cahors, dont le nou» veau bénéficiaire n'avait pu obtenir de lettres. » (A. Longnon).

« L'église St-Barthélemy fut édifiée au xme siècle sur la place de la » Halle, pour servir aux besoins religieux de la nouvelle cité et devint » paroissiale après la destruction de l'église Notre-Dame ; elle fut re» construite au xvne siècle, et était souvent désignée à cette époque, » comme plus tard, sous le nom de Notre-Dame-des-Vaux ; elle avait » pour annexes les églises de Saint-Paul-del-Lesc et de Saint-Michel» de-la-Régaudie. Les revenus de la paroisse s'élevaient en 1789 à la » somme de 2,400 livres ; sa population comptait 1,380 habitants. Les » dimes (*) y compris celles qui dépendaient primitivement de la pa» roisse Notre-Dame appartenaient au chapitre de Cahors, depuis le » traité fait en 1418 avec Guillaume d'Arpajon. > (M. François Moulenq. Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne; tome III).

» Saint-Barthélémy de Lauzerte ; M. Pierre de Fabas titulaire depuis » le 10 janvier 1787. Communiants, 1,380; revenus, 2,400 livres ; déci•» mateur. le chapitre de Caors; patron, le chapitre de Caors; seigneur, »fle Roy; généralité de Montauban; élection de Caors; sénéchaussée de ■» Lauzerte; présidial de Caors. » (Pouillé de la fin du xvnr 3 siècle).

(34) « Antoine Cortois, bourgeois et marchand tient maizon et bouti(*)

bouti(*) Ces dîmes furent cédées le 4 août 1463, moyennant 41 écus de bon » or, par Bernard Sorbier, archiprêtre des églises de Lauzerte, et Jean de » Rodes, ohanoine de Cahors. — Minutes de Vinhalibus, notaire à Lauzerte, » fol. 18.» (F. Moulenq).


— 232 —

» que sur la place devant la grande esglise (la Cathédrale). Confronte » du devant avec icelle et grand rue et botique de Jean Cortois, d'un » costé maizon d'Emmanuel Daganeau apothicaire, d'autre rue des » Arques (des Elus), fond maizon des Elus. » (Cadastre de Cahors de 1651 ; quartier de La Barre).

(35) Commune du canton de Montcuq, arrondissement de Cahors. Paroisse sous l'invocation de St Denis.

« L'évêque de Cahors augmenta, dans ce temps (vers 1341), les reve» nus du vicaire perpétuel de l'église de Sâint-Daunès, près de Montcuq, » aux dépens de la dîme de ce bénéfice dont le cardinal de Pouget était » titulaire. » (G. de Lacoste, tome III). « L'église de St Daonys près » près Moncuq était taxée 10 livres 3 sols. » (G. de Maleville).

« Ex Archipresbiteratu Vallium.

» Saint-Denis. S. Dionisii prope Monte Acutum. Ad nominationem » canonici Cadurcensis hebdomadarii.

» De l'esglise Sainct-Denis près de Montecuq VI livres XVII sols. » Saint-Daunès. La paroisse Sancti Dionisii, dans la châtellenie de » Montcuq, existait dès 1259, car elle est mentionnée dans le livre des » fiefs d'Alphonse, comte de Poitiers. » (A. Longnon). <c St-Daunès, St» Denis ; M. Jean Tulle, titulaire depuis le 27 septembre 1785. Commu» niants, 300; revenu, 1,200 livres; décimateur, le chapitre de Cahors; » patron, le chapitre de Caors; seigneur les consuls ; généralité de , » Montauban ; élection de Caors ; sénéchaussée de Lauzerte ; présidial de Caors. » (Pouillé de la fin du xvnie siècle).

(3b) Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Cahors.

Cette localité déjà importante en 1176, appartenait aux comtes de Toulouse, qui, profitant de son heureuse situation, en firent une place très forte. C'était une de leurs chatellenies du Quercy et elle devint bientôt le chef-lieu d'un des seize baillages qu'Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse posséda dans cette province. On croit qu'elle reçut des coutumes vers 1224, de Raymond VII, dit le Jeune, comte de Toulouse.

L'histoire de cette petite ville est pleine de vicissitudes. Sous le dernier comte de Toulouse, Simon de Montfort s'en empara et la donna à Baudouin. A la mort de celui-ci, Raymond VII, comte de Toulouse, rentra en possession de Montcuq et accorda de nombreux privilèges à


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ses habitants pour les récompenser de leur fidélité. Mais peu de temps après, Simon de Montfort vint de nouveau assiéger cette place qui fut emportée d'assaut et ruinée de fond en comble. Plus tard, lors de la conclusion de la paix qui termina la guerre des Albigeois, on la trouve parmi les places fortes que le malheureux comte de Toulouse remit au roi de France. Louis IX fit démolir aussitôt les fortifications et ne laissa debout que le donjon du château, grande tour carrée de 35 mètres de hauteur environ et qui subsiste encore (*). A cette époque son importance devait être considérable car les revenus de la baillie dont elle était le siège, s'élevèrent, pour l'année 1257, à la somme de 800 livres 100 sols caorcens. Dans le même temps elle possédait une léproserie qui figure pour 40 sols sur les registres d'Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse. En 1270, au moment de s'embarquer à Aiguës-Mortes, pour la Terre-Sainte, Jeanne, dernier rejeton des comtes de Toulouse, de la Maison de Saint Gilles, donna par testament à Béraud d'Anduze, son parent, le château de Montcuq et ses dépendances, en toute souveraineté. Mais le testament de la comtesse Jeanne ayant été cassé par le Parlement en 1274, la terre de Montcuq fut unie pour toujours à la couronne de France. Pendant la guerre de cent ans, cette ville qui avait déjà tant souffert, fut prise plusieurs fois par les Anglais qui ne laissèrent que des ruines. Malgré ces calamités, l'histoire nous la représente refusant, sous Charles V, de s'associer aux autres villes du Quercy, qui, dans un admirable élan d'attachement à leur souverain, chassèrent les envahisseurs. Enfin les troupes du comte d'Armagnac l'occupèrent à leur tour, et plus tard les Calvinistes s'en étant emparés, la livrèrent au pillage. Ils la possédaient encore quand le roi Louis XIII, assiégeant Montauban s'en empara.

Montcuq bâti sur une éminence, au milieu d'un pays fertile, a conservé, outre l'ancien donjon du château bâti au sommet du coteau, une partie de ses fortifications et plusieurs édifices des xnr, xive et xv siècles.

(*) « Cette tour figure, dès le xm° siècle, dans le sceau des consuls qui » la représente debout sur une montagne ; au-dessus est un chef parti, avec > une fleur de lys à sa droite et la croix de Toulouse à gauche. La légende » est : Sigillum Consulum Montis cuci. » (E. Dufour.' les anciennes coutumes de Montcuq).


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(37) Cabanac, paroisse de la commune de Mauronx, canton de Puyl'Evêque, arrondissement de Cahors.

« Barthélémy de Roux attribua à perpétuité au chapitre de Cahors » l'église de Cabanac (ecclesià de Cabanaco) en 1254 » et confirma, en » 1272 cette cession approuvée par le Pape Alexandre IV. (G. de La Croix ; tome I).

Vers 1253 « il y eut permutation d'églises entre l'Evêque de Cahors et > son chapitre. L'Evêque lui céda celle de Cabanac et Mauroux réu» nies. » (G. Lacoste, tome II).

« Archiprêtré de Bélaie :

» L'église de Cabanac et Maurous de la présentation du chapitre taxée » 4 livres. » (G. de Maleville).

.« Ex arehipresbiteratu de Belayco :

» Cabanac. B. Marise de Cabanaco cum annexa de Mauroux ad nomi» nationem canonici hebdomadarii cadurcensis.

» De l'esglise de Cabanac avecq l'annexe de Sainct-Martin de Moron » IIII livres. » (A. Longnon).

•» Mauroux. St-Martin; M. Bertrand Fréjabue titulaire depuis le 9 » avril 1766. Communiants, 600; revenu, 1,000 livres; décimateur, le » curé; patron, le chapitre de Caors; seigneur, M. du Roc; généralité » de Montauban ; élection de Caors; sénéchaussée de Lauzerte; prési« dial de Caors. Annexe : Cabanac; communiants, 500. » (Pouillé de la fin du xvine siècle).

(38) Commune du canton de Montauban (Tarn-et-Garonne).

« L'évêque Barthélémy de Roux revint dans sa ville épiscopale en » 1256 et donna au chapitre une rente en blé sur la dîme de Villemade, •» laquelle devait être portée à Montpezat. » Raymond de Corail son » successeur. « donna à son chapitre une partie de la dîme de Villemade » dont il avait fait récemment l'acquisition. » (G. Lacoste ; tome n).

« L'église de Villemade fut le chef-lieu d'un prieuré, depuis la fin du » XIII* siècle jusqu'au commencement du xvi 6, et les revenus en appar:.'. » tenaient au chapitre cathédral de Montauban, sauf quelques fractions » qui étaient la propriété du chapitre de Cahors.

» Saint-Hippolyte. — Sanctus Hyppolitus prope lusulam, — Madidam » annexe de Villemade.

» L'église de ce lieu fut comprise dans la donation qui fut faite, vers » 1020, par Arnaud à l'abbaye de Saint-Théodard. Elle advint ensuite


— 235 —

> aux Evêques de Cahors ; mais Guillaume IV de Cardaillac (1209-1234), » l'un d'eux, la restitua à ce monastère par une donation en date du 18 » août 1215. Cette donation ne comprenait pas cependant tous les reve» nus de l'église, car le 27 juin 1357 Pons d'Antéjac, damoiseau, fils de » Bernard et de Huguette de Noal, donna au chapitre cathédral de » Cahors tous les droits qu'il avait, tant de son chef que du chef de sa * mère, sur les dîmes des églises de Saint-Hyppolite et de Villemade, » par un acte passé devant Jean de Bornazel, notaire. » (F. Mouleuq; tome II).

(39) Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Cahors.

L'origine de la commune de Castelnau se perd dans le passé le plus lointain. La ville était le chef-lieu de l'importante baronnie de ce nom, franc alleu possédé à l'origine par une branche de la puissante famille de Gourdon, sans doute, dont le plus ancien membre, peut-être le fondateur, est Odolric de Gordon de Castelnau, qui vivait vers l'an 800.

Pendant la guerre des Albigeois, Ratier I, seigneur de Castelnau, prit parti pour le comte de Toulouse son suzerain. En 1214 Simon de Montfort, sous prétexte de venger la mort du comte Baudouin, détruisit de fond en comble la ville de Castelnau-des-Vaux (Castrum novum de Vallibus), mais ne put s'emparer du château défendu par Ratier. Néanmoins il confisqua la baronnie, et pendant que Ratier, reconnaissant qu'il lui était impossible de continuer la lutte dans sa baronnie dévastée, se retirait à Toulouse pour combattre aux côtés du comte Raymond, son château était rasé par ordre du Roi. La seigneurie fut rendue C3pendant à son fils Aymeric II, vers 1226.

Lorsque des temps plus calmes furent revenus, on s'occupa partout à relever les ruines que Simon de Montfort avait accumulées.

Ratier II rebâtit, vers 1250, le chef-lieu de sa baronnie sur l'emplacement de l'ancien château. Il l'entoura de solides fortifications et y appela de nouveaux habitants auxquels il concéda des coutumes en 1291. Cette nouvelle ville abandonnant son ancien nom, prit celui de Châteauneuf de Ratier, Castelnau de Montratier, du nom de son fondateur Ratier de Gordon de Castelnau.

Pendant la guerre de ' cent ans et plus tard lors des guerres de la Réforme, le sort de cette baronnie tour à tour prise et reprise par les armées de chaque parti et sourent pillée par les deux, fut celui de tout le pays de Quercy. (Etude sur le Moyen-Age Histoire d'une commune


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et d'une baronnie du Quercy (Castelnau-de-Montratier), par M. Léopold Limayrac, ancien député à l'Assemblée Nationale de 1871, membre du Conseil Général du Lot, etc.)

Le jolie petite ville de Castelnau de Montratier a encore heureusement conservé sa place centrale entourée de ce passage couvert que l'on désigne sous le nom de cornières ou couverts dans certaines villes, et qui donne un aspect si pittoresque aux anciennes bastides. On y remarque aussi quelques anciennes et belles constructions.

(40) Hameau de la commune de Castelnau-de-Montratier.

Les Templiers avaient établi une commanderie à Génèbrede qui était autrefois un fief de la baronnie de Castelnau.

(41) « Maistre Antoine Betenac notaire tient maizon près le Portai » Garrel, confronte du devant rue de service, coté et fond maison de » maistre Durand Loubaudy, d'autre coté aussi. » (Cadastre de Cahors de 1651; quartier de Valendre).

Le Portai Garrel était le nom de la porte placée à l'entrée de la rue de l'Hôtel de Ville actuel, du côté des fossés.

(42) « Terceau : droit de vin qui se prend par le seigneur ». (A. Furetière ; Dictionnaire universel).

. « Tercel : certaine mesure de terre, la troisième partie d'un arpent ». (Oarpentier : Supplément au Glossaire de du Cange).

« Tertia : quae servitus seu redditus pro dominio debere dicitur.

» Dominus consuevit percipere quendam redditum qui vul»

vul» appellatur les tierces, videlicet de undecim gerbis unam, qui » redditus tertiarum valet. » (Du Cange ; Glossarium).

« Ce droit se confondait avec celui qui était connu en français sous » le nom de Terrage ou Champart. Droit seigneurial qui se percevait » en nature sur le champ même. » (A. Chéruel).

(43) « Pierre Ségala chapelier tient maizon à la grande rue, (actuel» lement rue du Château-du-Roi et ses prolongements), confronte du » devant avec icelle, d'un coté maizon de Maître Jean Galabert procu» reur, d'autre maizon de Maitre Géraud Formen garde sac, fond le » sénéchal. » (C'est-à-dire le palais du sénéchal, appelé aussi le Château » du Roi et qui sert aujourd'hui de prison). (Cadastre de Cahors de » 1651 ; quartier du Pont-Neuf).


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(44) Commune du canton sud de Cahors.

« En 950 l'an XIVe du règne de Louis IV, Ragambaud (que l'on croit » être le même qu'Arcambal), étant doyen de la cathédrale de Cahors, » l'Evêque Frotaire lui concède l'église fondée au Montat en l'honneur » de Saint Simplice de Borna avec ses dîmes. » (G. de La Croix; Tome I).

« La quatorzième année du règne de Louis d'Outremer (950), Argam» baud ou Ragambaud doyen du chapitre de Cahors, donne à l'église de » Cahors, ce qu'il possède dans la terre de Vayrols, qui appartient à , » son père, et l'église de Saint-Pierre du Montat, à laquelle l'évêque/ » Frotaire avait, à sa prière, uni les revenus de celle de Saint-Simpli»

Saint-Simpli» de Borna. C'est aujourd'hui l'église d'Arcambal Argambaud

» se dit fondateur de l'église du Montât qu'il a dédiée à Saint Pierre et

» à d'autres sain!s, dont il a placé les reliques Il fait le détail des

» droits attachés à une église et qui étaient connus sous le nom vulgaire » de gleyatse » (G. Lacoste; tome I).

» Le jeudi de la quatrième semaine de Carême de l'an 1090, l'évêque » Géraud (de Gourdon) fit son testament en présence d'une grande » assemblée d'évèques, d'abbés et de seigneurs laïques. Dans ce testa» ment l'évêque, après avoir prié ses successeurs de maintenir la réfor» me établie dans son chapitre, donna à ses chanoines la moitié des » offrandes qui lui revenaient, un vignoble situé au terrain des Carmes, » les églises de Saint-Julien de la Beyne et de Saint-Pierre du Mon» tat » (id.)

Le Pape Urbain II confirma cette donation par une bulle donnée le

10 des calendes de septembre l'an 1096. » Urbain Evêque

« à Gaubert prieur et à ses frères les chanoines ^réguliers de l'Eglise

» Cathédrale de Saint-Etienne A vous et vos successeurs

» nous confirmons a perpétuité la possession de tout ce que notre » vénérable frère Géraud Evêque de Cahors a notoirement accordé » pour votre établissement; savoir : l'Eglisse de Saint-Julien de la » Guenia, l'église de Saint-Pierre du Montât. Ecclesià Sancti Pétri de » Montato. » (G. de La Croix; tome I.)

« Archiprêtré de Saint*-Cire.

» L'église del Montât de la présentation du chapitre taxée 5 livres. (G. de Maleville).

» Ex archipresbiteratu Sancti Cirici (de Popia). Le Montât; S. Pétri » de Montato. Ad nominationem canonici cadurcensis hebdomadarii.


■'■■'. — 238 —

» De l'esglise de Monta 6 sols.

» Le Montât. Géraud II, évêque de Cahors, donna l'église de Saint » Pierre du Montât aux chanoines de son église ; cette donation fut con» firmée, en 1096, par le pape Urbain II. Depuis cette époque, l'église » du Montât est toujours comptée parmi les possessions du chapitre.» (A. Longnon).

« Le Montât ; St-Barthélemy. M. Jean-Louis Savary titulaire depuis » le 30 du mois de décembre 1751. Communiants, 300 ; revenu, 1,400 » livres; décimateur, le chapitre de Caors; patron, le chapitre de Caors; » seigneur, le chapitre de Caors; généralité de Montauban; élection, » sénéchaussée et présidial de Caors. » (Pouillé de la fin duxvin* siècle;.

(45) « Maistre Pierre Girard procureur, tient maizon à la rue droite, » confronte du devant avec icelle, coté et fond maizon de M. Guillaume » Delpon, procureur et M. Guillaume Salinié greffier, d'autre maizon de » Jean Couderc, bourgeois. » (Cadastre de Cahors de 1651 ; quartier de La Barre).

(46) Commune du canton de Montpezat, arrondissement de Montauban (Tarn-et-Garonne).

« En 1254, l'évêque Barthélémy de Roux attribua à perpétuité à son

» chapitre les églises de Mazerac avec la chapelle de Puy-La»

Puy-La» (ecclesià de Mazeraco cnm capella de Podio de Rupe).

» Le même évêque confirma en 1272, la donation qu'il avait précédem» ment faite de l'église de Mazerac avec la chapelle du château de Puy» la-Roque son annexe. ,Q. de La Croix, tome I).

« L'évêque Barthélémy de Roux fit avec son chapitre des permuta»

permuta» d'églises. Il laissa à son chapitre les églises de Puy-Laroque

» avec l'annexe de Mazerac les permutations furent autorisées par

» Alexandre IV. » (G. Lacoste, tome II,.

« Le style de certaines parties de l'église de Puylaroque, et notam» ment du sanctuaire remontant au xne siècle, dénote son ancienneté. » C'était alors une simple chapelle, annexe de l'église de Mazerac, ap» partenant aux évêquss de Cahors, qui la transmirent, en 1254, à leur » chapitre.

» Suivant une tradition, il aurait existé une autre église ou chapelle » dans l'ancien château de la ville.....

» Si l'on en croit la tradition, l'église de Mazerac appartenait primi-


— 239 —

» tiv.ement à une maison des chevaliers de l'ordre du Temple. Elle était » advenue cependant aux évêques de Cahors bien avant la suppression » de cet ordre, et Barthélémy, l'un d'eux, la céda en 1254, avec la cha» pelle de Puylaroque, à son chapitre à qui il concéda, le 12 avril 1272, » le droit de présentation pour ces deux églises. Les chapitre Cathédral » de Cahors jouit depuis lofs jusqu'à la Révolution, non seulement des » dîmes, mais encore de la plus grande partie des revenus de la » paroisses.

» Cette église devint annexe de Puylaroque au xvir siècle. Elle est » aujourd'hui paroissiale. » (F. Moulenq, tome II). » Archipretré de Montpezat :

» L'église de Puylaroque et annexe de présentation du chapitre de » Caors taxée 8 livres. » (G. de Maleville).

» Ex Archipresbiteratu Montispensati :

» Puylaroque : S. Joannis de Mazeracorum cum annexa S. Jocobi Podii » Rupis ; ad presentationem capituli cadurcensis. De l'église de Podii » Rupis avec l'annexe de Saint-Jean-de-Mazera VIII livres.

» Saint-Jean-de-Majera, hameau de la commune de Puy-la-Roque. En » 1255, l'église de Mezérac et la chapelle de Puy-la-Roque qui en dépen» dait furent cédées par le chapitre de l'église Cathédrale à Barthélémy » par voie d'échange. (Doat. 120, folios 10, 20.

» Puy-la-Roque. Cette annexe de Saint-Jean-de-Mazerac est appelée » Capella de Podio de Rupe dans l'acte d'échange de 1255 que nous » venons de citer, mais dans les statuts du chapitre de Cahors de 1263 » nous la trouvons qualifiée ecclesià bien qu'elle fut toujours unie à » Mazerac. Doat, tome 120, fol. 55. » (A. Longnon). Puylaroque; Saint» Jacques. M. Pierre Pradal titulaire depuis le 13 octobre 1772. Commu» niants 1,200 ; revenu, 1,000 livres ; patron, le chapitre de Caors ; » généralité, élection et sénéchaussée de Montauban ; présidial de Caors.

» Il y a six chapellenies a la nomination du Curé et des Consuls. An» nexe : St-Jean-de-Mazerac. '» (Pouillé de la fin du xvme siècle).

(47) « C'est le nom qu'on donne aux Consuls et Eschevins de Bordeaux » et d'autres villes de Gascogne, comme à ceux de Toulouse celuy de Capitouls; » (Furetière).

» Le mot Jurats est souvent employé dans les actes du moyen-âge » pour désigner les magistrats Municipaux, Consuls, Capitouls, Eche» vins, etc. » (A Cheruel).


,■ — 240 —

(48) Cette rente provenait de fiefs'cédés à l'Abbaye de la Garde-Dieu lors de l'accord intervenu le 11 février 1327 entre le chapitre dé Cahors et Arnaud de Raymond, abbé de la Garde-Dieu ; accord relatif à la délimitation du prieuré de Paulhiac dépendant de cette abbaye et contigu à celui de St-Pierre-du-Montât qui était un fief du chapitre.

(49) « Propriétaires ou détenteurs d'un héritage tenu à cens, à rente » foncière ou à bail emphythéotyque. On appelait encore tenanciers les » fermiers d'une petite métairie dépendante d'une grosse ferme ». (A. Chéruel).

(50) Commune du canton de Lalbenque, arrondissement de Cahors. Au xvne siècle l'église St-Pierre de Vaylats 'annexée à Ste-Marie de Bach dépendait de l'Archipretré de St-Cirq-la-Popie et était à la collation de l'évêque de Cahors.

(51) Cette rente existait encore en 1790 mais le nombre des poules était réduit à quatre.

(52) Le Seigneur de Saint-Cirq dont il s'agit ici était : « Geoffroy de » Cardaillac, baron de St-Cirq et de Cardaillac, après son frère aîné » (Jean-Jacques Cardaillac, baron de St-Cirq, né le 6 août 1583 et mort » sans enfants de son mariage avec Marie de la Tour de Regniès, près > Montauban), seigneur de Cieurac, Aujols.Concots, et la Burgade, né » le septième septembre mil cinq cens quatre-vingt-sept, a épousé l'an » mil six cens vingt, le dix-neufvième janvier, Madelaine |de Corsant, » fille de Manassés de Corsant, seigneur de Bereins et de Jeanne de » Gaspard ; après son décès, il contracta un autre mariage avec Mar» guérite de Cardaillac, qui avoit pour père Gilibert, seigneur de la Ca» pelle-Marival. Il sont vivans sans enfans en cette année mil six cens » cinquante-quatre (1654).

PAUL DE FONTENILLES. (A suivre).


NOTICE BIOGBAPHIQtTB SUR M. LOUIS AYMA

A Messieurs les membres de la Société des Etudes du Lot.

MESSIEURS,

Le 24 avril dernier, je vous ai annoncé la mort de notre ancien confrère Louis Ayma, qui avait été président de notre Société. Aujourd'hui je viens vous parler de lui plus longuement.

Comme ce regretté savant a presque toujours vécu éloigné de Cahors, que par conséquent beaucoup de vous ne l'ont pas connu ; j'ai pensé que vous seriez intéressé par les détails que j'ai recueillis sur sa carrière dans l'enseignement, sur les travaux poétiques, historiques et archéologiques dont il est l'auteur, et je viens vous faire connaître ces détails.

M. Louis Ayma naquit à Cahors, le 7 mars 1807. Il fit de si brillantes études au lycée de notre ville qu'il, fut choisi, le 1er novembre 1822, comme élève de l'Ecole normale partielle (1) annexée au dit Collège. Il en suivit les cours pendant trois ans.

Le 25 juillet 1825, il fut nommé professeur de quatrième au Collège de Marmande, ensuite professeur de troisième à celui de Mézin, Il s'y maria en 1830 à l'âge de 23 ans.

Après avoir professé 14 ans dans divers Collèges communaux et passé 4 ans dans l'Inspection primaire pour refaire sa santé compromise par l'enseignement oral, il devint successivement Principal des Collèges d'Aubusson, de Brive, d'Aix ; professeur au Lycée de Périgueux, et puis Censeur aux Lycées de Bourges et d'Angoulème. Il aurait pu il y a 44 ans, rentrer comme Proviseur dans son vieux Lycée de Cahors, puisque son nom a figuré pour ce poste dans une

(1) Cette école avait été fondée pour remplacer l'Ecole normale supépérieure supprimée la même année pour cause politique.

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liste de Proviseurs parue en 1849 ; mais il n'accepta pas cette nomination et voici comment il y a quelques années il m'expliquait ce refus : « Je ne sentais pas de force de faire mentir le proverbe. Nul » n'est prophète dans son pays, et je n'ai jamais eu un seul jour » cette tentation ».

De 1861 à 1867, il fut Proviseur des lycées de Napoléon-Vendée, (1) et de Pau, puis Inspecteur d'Académie. En 1870, il l'était de lre classe à Foix. Pendant le désarroi de cette année néfaste, suspendu de ces fonctions par arrêté préfectoral, il fut réintégré 15 jours après, et ensuite envoyé successivement, par délégation ministérielle, à Montauban et à Auch. C'est à Auch qu'il fut admis à faire valoir ses droits à la retraite pour ancienneté de service (48 ans 11 mois et 19 jours), et en même temps nommé Inspecteur honoraire.

Après avoir pris sa retraite, M. Ayma vint habiter Cahors où tous ceux qui le connaissaient et qui appréciaient ses mérites l'accueillirent avec sympathie. Il fut nommé Président de nôtre Société des Etudes ; Vice-président de la Société des Sauveteurs du Lot ; Président de la délégation cantonale de la commission d'examen pour l'instruction primaire.

Il avait une grande estime pour les Sociétés de province qui s'occupent de l'étude du passé, particulièrement pour la nôtre, et lorsqu'il en fut nommé président il prononça l'allocution suivante :

« Messieurs,

» Les hommes sérieux, amis des études solitaires, ont toujours » attaché un grand prix à l'honneur d'être associés par une élection » libre et réfléchie aux travaux de ces assemblées modestes, qui, » sous des titres divers, ont élaboré en province tant de précieux » documents, mis en lumière tant de richesses, tiré de la poussière » des archives tant de trésors, arraché du sein de la terre ou dis» puté au temps, ce lent dévastateur, tant de monuments, titres à » moitié effacés de notre histoire.

» Je ne dis rien de ceux qui parlent de vous avec un dédain su» perbe, et vous décochent de prétentieuses épigrammes : il y a long» temps qu'Esope a mis cette sorte de gens à leur place dans une » fable bien connue.

(1) Aujourd'hui la Roche-sur-Yon.


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» Pour moi, Messieurs, travailleur obscur du vaste champ de » l'intelligence, je ne puis comparer à l'orgueil que m'a donné votre » bienveillant suffrage que le bonheur, plus vif peut-être, mais non » plus senti, qui me fit tressaillir, lorsque, encore enfant, je reçus » dans notre Lycée de Cahors ma première couronne : frais et tou^ » chant souvenir, que je vous remercie d'avoir fait refleurir en l'em» bellissant de tout ce qu'y a ajouté de supérieur la différence des » des juges, des temps et de la récompense.

» Je ne me dissimule pas Messieurs et chers compatriotes, que si » en appelant parmi vous un écrivain qui se vante de n'avoir pas » écrit, dans une vie bien occupée, une seule lignequ'il ait à effacer » aujourd'hui, vous avez voulu surtout donner un témoignage de » sympathie au compatriote, qui parti à 17 ans pour suivre une > carrière où le travail est la règle et la moralité la caution ; revient » après un demi siècle dans sa ville natale, parvenu au sommet de » la hiérarchie universitaire et suivi dans sa retraite de- l'estime et » de la considération qui s'attachent toujours à une existence con»- sacrée tout entière au devoir. Je vous remercie et je vous prou» verai, Messieurs et chers compatriotes, le prix que j'attache à » mon élection en m'âssociant à vos travaux, en partageant vos » recherches et vos études, en mettant au service de tous une expé» rience chèrement acquise. »

Durant son séjour à Cahors, M. Ayma s'occupa plus que de littérature, il s'occupa aussi de politique et pendant 5 ans il fut rédacteur en chef au Courrier du Lot. Mais heureusement pour notre histoire locale, le journalisme n'obsorba pas tout son temps, car, c'est pendant ces cinq années qu'il a traduit en français le précieux ouvrage latin: Séries etacta Episcoporum Cadurcensium, que Guillaume de Lacroix avait publié en 1619. Cette traduction enrichie de savantes notes et d'intéressants appendices, fut imprimée par M. Plantade, imprimeur à Cahors, en deux beaux volumes in-8°, qui parurent le premier en 1878, le deuxième en 1879, avec le titre : Histoire des Evêques de Cahors.

Ce remarquable travail qui a lui seul eut suffi pour illustrer la vie de M. Ayma, lui valut d'être nommé Commandeur de l'ordre pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand dont il était déjà Chevalier. Il avait obtenu avant d'autres récompenses honorifiques : Officier


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d'Académie en 1841, et Officier de l'Instruction publique en 1846.

Il était membre de la Société française d'archéologie pour la conservation et la description des monuments historiques, et d'un grand nombre d'autres Sociétés savantes.

M. Ayma quitta de nouveau Cahors en 1880, pour aller demeurer dans une propriété qu'il possédait à Foix, et c'est là qu'il est mort le 13 avril 1893, dans la 87e année de son âge, après une courte maladie, et avec l'espoir du croyant dans l'autre vie.

Pendant la plus grande partie de son existence et jusqu'à ses derniers jours, il a travaillé à une traduction de Pindare qu'il aurait fait imprimer si le coût de cette impression n'avait pas été si considérable : l'imprimeur auquel il s'était adressé lui avait demandé de huit à dix mille francs. Je dois dire que cette traduction contenait la matière de cinq volumes in-8° : un volume de texte, quatre volumes de notes et de commentaires. Il avait communiqué des extraits de cet immense travail aux savants les plus compétents: Egger, Saint-Marc-Girardin, Patin, etc., tous lui ont envoyé de très flatteuses félicitations. C'est parait-il une oeuvre des plus remarquables au sujet dé la quelle, Victor Hugo lui adressa ces éloges :

Hauteville-House, 15 juin 1866. Monsieur,

Un hasard regrettable et trop long à expliquer, met aujourd'hui seulement sous mes yeux votre spécimen d'une traduction de Pindare. • Je vais partir pour mon petit voyage annuel ; mais j'interromps mes préparatifs de départ pour répondre à votre envoi et vous remercier. Votre essai de traduction offre tous les mérites réunis : évidente fidélité, élégance, couleur, vive physionomie de l'original. Je vous félicite de tant de difficultés vaincues avec tant de talent, et je vous envoie mon tardiftmais bien cordial applaudissement.

VICTOR HUGO.

Les qualités de M. Ayma ont été appréciées par d'éminents personnages, entre autres par le comte de Salvandy, lequel, étant Ministre de l'Instruction publique, lui offrit de le prendre pour secrétaire particulier. M. Ayma craintif et modeste, étant déjà marié et père de famille, ne crut pas devoir abandonner la situation qu'il avait alors pour s'attacher à la fortune changeante d'un


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ministre. Il conserva néanmoins les meilleures relations avec cet homme d'Etat, ce littérateur distingué qui lui écrivait :

Essone, 18 janvier.

Je n'ai point reçu, Monsieur, vos Préludes non plus que la lettre dont vous vouliez bien me rappeler les expressions. Je n'ai pas reçu non plus le rapport que vous me faites l'honneur de m'annoncer, à moins qu'il ne fut arrivé chez moi à Paris dans ces deux derniers jours. Je ne vous en remercie pas moins de ce double souvenir. Vous étiez des hommes que j'avais distingué, Monsieur, dans mon administration et à qui j'aurai voulu le prouver mieux (1).

Maintenant je ne puis que vous demander de vous attacher à montrer de plus en plus dans la double carrière de l'Instruction et des Lettres tout ce que vous valez. Rien ne m'intéresse plus que vos succès. Les sentiments que vous m'avez témoignés, ceux que vous voulez bien me conserver vous répondent de tous les miens.

J'aime, Monsieur, à vous en renouveler les biens sincères assurances.

SALVANDY.

Il est fâcheux que M. Ayma n'ait pas été plus entreprenant. S'il eut cédé aux instances réitérées des Inspecteurs généraux, et qu'au lieu de passer modestement sa vie en province, il fut allé à Paris il aurait certainement acquis une grande célébrité.

Il était aussi en correspondance avec des écrivains étrangers très distingués. Nous avons sous les yeux plusieurs lettres de ces écrivains qui lui expriment leur admiration pour ses ouvrages. L'un de ces Messieurs, l'abbé Clasen, professeur de religion et d'histoire du progymnase R. G. ducal de Diekirch, était si enthousiasmé par son Histoire de la Sainte Vierge (2), qu'il tui écrivit le 16 juin 1867 pour lui demander l'autorisation de traduire cette histoire en allemand. Il est probable que cela a été fait.

A propos d'une autre publication de notre auteur : VHistoire de St-Joseph (3), il s'est passé le fait original que voici : M. Ayma reçut en 1883, une magnifique édition illustrée d'une histoire de St-Joseph,

(1) Ces derniers mots font allusion à la proposition que l'écrivain avait faite à M. Ayma de le prendre pour son secrétaire.

(2) Voir la liste des ouvrages publiés par M. Ayma.

(3) id. id.


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i

éditée par Victor Palmé. L'envoi était fait au nom de M. Mathieu et de Mmo Yan Dargent, l'auteur du texte de cette histoire était le R. P. Champeau. Avant d'envoyer ses remercimentsaux donateurs, M. Ayma voulut lire le volume pour se rendre compte de sa valeur; jugez de son ébahissement lorsqu'il y trouva des pages entières de l'histoire de St-Joseph qu'il avait publié 13 ans avant, copiées textuellement. Une amie de Mmc Yan Dargent avoua plus tard à notre historien que ses recherches historiques avaient été une trop bonne fortune pour qu'on n'en profitât pas, et qu'on pensait qu'il pardonnerait le plagiat en faveur de l'intention.

Monsieur Ayma a eu pour élève des personnes qui se sont fait un nom dans le monde des lettres, parmi elles j'indiquerai M. Emile Zola qui lui a écrit la charmante lettre qui suit :

21 février 1866, Paris. Mon cher Maître.

Je ne puis retrouver les deux ouvrages que vous me dites avoir envoyé à M. de Villemessant. Ils ont sans doute été pris dès leur arrivée, personne n'étant alors chargé exclusivement de la bibliographie.

Veuillez donc les envoyer de nouveau et me les adresser personnellement. Us me seront fidèlement remis et j'aurai le plus vif plaisir de vous être agréable.

Je regrette seulement que les ouvrages dont vous me parlez, aient sans doute quelques mois, peut-être quelques années d'existence. Mon programme est de ne m'occuper que des livres du jour ou du lendemain. Mais je suis disposé à faire mentir mon programme en votre faveur.

J'ai été très touché de la page émue que vous avez écrite sur l'oeuvre de mon père. Cette lecture m'a rappelé les jours écoulés, et je vous ai revu dans le lointain de mon souvenir. Non, je ne vous ai point oublié, Mon cher Maitre, et l'homme vous est aujourd'hui reconnaissant des bontés que vous avez eues pour l'enfant.

Votre tout dévoué.

EMILE.ZOLA.

Les ouvrages poétiques, historiques et archéologiques que M. Ayma a publiés sont en assez grand nombre, je donnerai la liste de tous ceux que je possède, elle vous permettra de vous rendre compte du savoir étendu et varié de notre savant polygraphe.


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Cette liste serait bien plus longue si j'avais pu recueillir tout ce qu'il a écrit dans les Revues et dans les Journaux, car, dès 1834 la Revue de Paris, le plus autorisé des recueils de cette époque où la Revue des Deux Mondes n'existait pas encore, ne dédaignait pas de publier ses envois à côté de Victor Hugo et de Lamartine; la Revue du Nord publiait avec empressement ses poésies et ses nouvelles ; la Revue de l'Agenais a publié de lui en 1875 une étude sur Olivier Goldsmith qui a été très remarquée , dans la Revue du Midi, on trouverait de notre auteur la matière d'un gros volume.

J'aurai bien désiré donner une analyse de tous ses travaux; mais cela eut trop allongé cette notice et je me bornerai à vous détailler seulement deux ouvrages, l'un poétique, l'autre archéologique. Le premier qui porte la date de 1839 et a pour titre : Les Préludes, contient une préface et trois parties (1).

Dans la préface l'auteur reconnaît l'influence civilisatrice de la poésie dans les siècles primitifs, mais il lui dénie cette haute influence pour l'époque contemporaine, et voici son appréciation : « Nous avons cru voir que désormais le domaine de la poésie est restreint au développement des choses et des sentiments intimes ; — Que désormais, humble dans son but, humble dans son allure, elle doit dire en langage simple les joies modestes, les malheurs incompris de la famille, les douces sympathies de l'amitié, les heureuses peines de l'amour, les troubles inquiets de l'âme, les aspirations religieuses du coeur, le retour de la pensée vers un passé plus triste ou meilleur, les prévisions d'un avenir moins sombre que le présent ; — que désormais la poésie doit être l'ange consolateur d'un coeur d'élite, froissé par des déceptions ; l'étoile solitaire d'un ciel nébuleux ; la brise qui fait vibrer harmonieusement les cordes, autrement muettes, de la harpe de l'àme ; en un mot, la muse de l'individualisme intellectuel, le lien de deux âmes soeurs.» Il ajoute que c'est ce qu'il a voulu mettre dans ce livre. Dans cette préface il exprime aussi son opinion sur les diverses formes du Sonnet; et manifeste ses préférences pour le sonnet qu'on appelle Sonnet libre. Il n'entend pas cependant faire une poétique à son usage, mais il donne les raisons qui l'ont décidé à pré(1)

pré(1) la liste des ouvrages de M. Ayma.


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férer la forme libre à la forme tant recommandée par Boileau. Il cite les auteurs célèbres dont il s'est autorisé pour l'affranchissement du sonnet et parmi eux notre compatriote Maynard. Il croit que les auteurs qu'il a choisi autorisent suffisamment sa tentative de réhabilitation, et dit au lecteur que s'il se trouve par-ci par-là dans son livre quelques sonnets réguliers, il le prie de croire qu'il n'a pas songé à les faire ainsi.

A la suite de la préface viennent les trois parties :

La première : Essais, contient les premières choses que l'auteur a écrites en vers.

La deuxième : Préludes, est composé de pièces plus ou moins étendues, plus ou moins intimes, plus ou moins de convention.

La troisième : Des bords de l'Adour, se compose entièrements de sonnets.

Il m'eut été agréable de citer une pièce de chacune de ces trois parties, la place que vous m'avez accordée dans le Bulletin ne me le permet pas, et je le regrette, je vais seulement citer un sonnet. Je prends le XVIIe.

Qualis est hoec vita, ubi plena

Spinis sunt omnia ?

Imit. Christi.

C'était hier au soir : en un chemin plein d'ombre Je me promenais seul et je comptais mes pas ; Mon front était penché, ma pensée était sombre, Mon oeil était ouvert, mais je ne voyais pas.

Ainsi j'allais rêveur, lorsque vers moi s'avancent Des moutons secouant leurs clochettes d'airain ; Ils me voient, et, poussés par la peur, ils s'élancent Au travers des buissons qui bordent le chemin.

Quand tous eurent passé, de longs flocons de laine Pendaient à chaque épine, et cela me fit peine, Et je me dis, posant ma tête sur ma main :

« N'en est-il pas ainsi de notre vie amère ?

« Quel mortel ici bas, dans sa course éphémère,

« N'a laissé quelque chose aux ronces du chemin ?

(


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L'autre ouvrage qui traite d'archéologie n'a pas de date, mais un envoi de l'auteur daté de 1842, permet de croire que c'est cette année là qu'il a été publié. Il a pour titre : Album historique du. Limousin. C'est un volume de 124 pages, entièrement lithographie, avec un grand nombre de gravures dans le texte et dix-sept planches hors texte. Il était destiné aux écoles primaires du Limousin.

M. Ayma désirait que les instituteurs de l'enfance sachent inspirer à leurs élèves l'amour, le respect et l'admiration pour les monuments qui sont l'histoire parlante de la patrie ; mais comprenant que pour que les enfants admirent et respectent ces monuments il faut qu'ils apprennent à les connaître, il fit ce livre dans lequel, après avoir donné quelques notions' générales d'archéologie, expliqué les termes techniques de cette science, énumérê les diverses époques de l'art, rattaché chaque époque à quelque monuments type, il décrit avec simplicité les principales antiquités de la Haute-Vienne, de la Corrèze et de la Creuse. Les gravures dans le texte représentent des dolmens, des tumulus, des camps romafhs, des inscriptions, des monnaies, des poteries, etc., les planches hors texte, représentent des basiliques, des châteaux, des tombeaux, etc.

M. Ayma avait fait lithographier ce livre dans le genre des cahiers où se trouvent toutes sortes d'écritures, que l'on met habituellement dans les mains des enfants des écoles, pour les familiariser avec la lecture des manuscrits, il voulait ainsi que l'écolier en apprenant à lire les anciennes écritures, put en même temps apprendre à connaître les monuments de son pays avant de sortir de. l'école, et être ainsi amené à les respecter lui-même et à communiquer ce respect à ses parents.

Cette innovation géniale de M. Ayma mérite toute approbation, je crois que si un livre analogue était publié dans chacune de nos provinces, leurs habitants instruits que les antiquités honorent leur pays, leur canton, leur commune, leur village, s'attacheraient à ces précieux restes du passé et en deviendraient les zélés conservateurs.

D'après les détails qui précèdent vous savez qu'elles étaient les idées poétiques et archéologiques de M. Ayma, probablement vous avez lu un de ses ouvrages historiques : UHistoire des Evêques de Cahors, vous pouvez donc apprécier la grande valeur de ses travaux dans ces trois genres.


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M. Ayma n'a jamais fréquenté les cafés, les cercles, les villes d'eau; il n'a jamaisaimé ni la chasse, ni la pêche, ni les voyages ; ses devoirs professionnels coïncidant avec ses aspirations littéraires, il a consacré tous ses loisirs à l'étude et au travail. Pénétré de ce qu'a dit je ne sais quel philosophe : « Chaque langue que vous apprenez fait de vous un homme de plus ». Il avait appris assez d'anglais, d'allemand, d'italien et d'espagnol pour apprécier dans leur texte même les grands écrivains de ces langues. Joignez à ce bagage ses connaissances approfondies du français, du grec et du latin, et vous verrez ■ notre savant dans sa physionomie réelle.

C'était un des derniers survivants de la forte génération de 1830. Il avait beaucoup produit et dans sa prose comme dans ses vers il avait conservé la flamme de sa jeunesse. Il était très âgé, puisqu'il est mort à 87îans ; mais pendant toute la durée de sa vie il a conservé une santé excellente et la plénitude de son intelligence. Sa longue vieillesse était encore active et féconde pour les lettres : jusqu'à sa dernière maladie il travaillait 4 à 5 heures chaque jour à recopier et à perfectionner son travail sur Pindare et en outre il composait de charmants articles littéraires que publiait chaque semaine le Moniteur de l'Ariège.

M. Ayma est mort très entouré et très honoré par sa famille et par ses amis. Deux jours avant qu'il ne meure sa famille reçut une dépêche télégraphique envoyée de Rome par le cardinal Rampolla, qui l'avisait que le Saint Père envoyait de coeur sa bénédiction, in articulo mortis à M. Ayma.

Deur jours après son décès sa fille cadette, M"* Elise Ayma recevait de Mgr l'Evêque de Pamier ces compliments de condoléances :

Mademoiselle, Je pleure avec vous l'homme distingué, l'excellent chrétien que nous avons perdu; et, en priant pour que Dieu l'admette dans sa gloire, je prie aussi pour que toutes les consolations d'en Haut viennent combler le vide que laisse autour de vous et dans votre coeur un père si justement aimé. Je vous bénis, et je vous prie, Mademoiselle, d'agréer l'expression de , mon respectueux dévouement en N. S.

PIERRE, év. de P.


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Je suis convaincu que dans notre pays on conservera le meilleur souvenir de M. Ayma notre distingué compatriote, dont la vie a été si honorable et si bien remplie.

LISTE DES OUVRAGES DE M. AYMA

Les Landes et le château de Montesquieu, poëme par Louis Ayma, extrait de la Revue du Midi. In-8°, 1835.

Constantine, ode'par Louis Ayma. Toulouse, in-8°, 1837.

Le Préludes, poésies, par Louis Ayma, Paris, in-12,1839.

Cours d'instruction morale et religieuse, par M. Th. Mitraud et L. Ayma. Théodicée catholique. Limoges, in-16, 1841.

Album historique du Limousin, dessins et illustrations par J.-B. Tripon, texte par Louis Ayma. Limoges, sans date (vers 1842), in-8° de 124 pages, avec gravures, dans le texte et 16 planches hors texte.

Bulletin de la Société d'agriculture de sciences et arts de Limoges, n° 1, tome 22, janvier 1844. Ou se trouve : Extraits de l'histoire ecclésiastique des Francs de Grégoire de Tours relatifs au Limousin, fragments de la traduction nouvelle de Grégoire de Tours, par L. Ayma.

Les Devoirs des Mères, traduit de l'anglais, par L. Ayma, principal du Collège de Brive. Brive, in-12,1845.

OEdipe-Roi, tragédie de Sophocle, traduit en vers français, par Louis Ayma, principal du collège d'Aubusson. Limoges, in-8°, 1845.

GalerHe du Clergé contemporain, par M. Louis Ayma. Paris, in-12, 1850. Ce volume contient la biographie de M. l'abbé Théobald Mitraud, du diocèse de Limoges.

Vie du vénérable J.-B. de la Salle, fondateur des écoles chrétiennes, par Louis Ayma, 2e édition. Aix, in-12, 1858.

La première édition a paru en 1855.

Il y a eu aussi un tirage en 1 volume de format in-8°.

OEuvre des Ecoles chrétiennes dans leurs rapports avec l'Eglise et avec la Société, par L. Ayma. Aix, in-16,1859.

De la Photographie à Angoulème, par L. Ayma. Extrait du Charentais n° 3,485, du 24 novembre 1860.

De VInfluence et l'éducation domestique sur l'éducation publique. Discours prononcé à la distribution des prix du Lycée impérial


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d'Angoulème, le 9 août 1860, par M. Louis Ayma, censeur des Etudes. Angoulème, 20 p. in-16,1860.

A Monsieur J.-J. Weiss, professeur de facultés, en congé, et rédacteur du Journal des Débats Napoléon. 16 p. in-12, 1864.

Etude sur l'Inscription de l'arc d'Orange, novembre 1864. Extrait d'un journal.

Rapport sur l'état de l'Instruction primaire dans le ressort de l'Académie de Toulouse pendant l'année 1868, lu en Conseil académique le 25 juin 1769, par M. Louis Ayma. Foix, 16 p. in-12,1864.

Pindare. Spécimen d'une traduction nouvelle. Extrait de la Revue de Marseille n° de mai 1865, par M. L. Ayma, proviseur du Lycée de Napoléon. Napoléon, in-8°, 1865.

Les deux Horoscopes, poëme par M. L. Ayma, proviseur du Lycée impérial de Napoléon. Poitiers, 34 p. in-8°, 1865.

Des Conférences dans leurs rapports avec l'éducation des femmes. Conférence faite à Pau le 6 décembre 1866, par M. Louis Ayma, proviseur du Lycée Impérial. Pau, in-8°, 1866.

Histoire de la Sainte Vierge, d'après l'Evangile et les Saint-Pères, par L. Ayma. 2* édition. Foix, in-16,1869.

Là première édition a paru 10 ans avant.

Histoire de Saint Joseph, d'après l'Evangile et ,les Saint-Pères, par Louis Ayma. Foix, in-12 1870.

Le Catholicisme et la Civilisation, par Alexandre Manzoni. Traduit de l'Italien, par L. Ayma. Foix et Paris, in-16, 1870.

Discours prononcé à la disiribution de prix de l'Ecole chrétienne de Puy-l'Evêque, le 22 août 1872. 14 p. in-16.

Bulletins de là Société agricole et industrielle du département du Lot, n°' 10, 11 et 12 octobre à décembre 1873, contenant les cours d'arboriculture et de viticulture de M. Dubreuil, rédigés par M. L. Ayma, avec l'approbation de M. Dubreuil.

Préface du volume de Poésie de M. Emile Dufour, publiées par le fils de l'auteur. Cahors, in-8°, 1876.

Nécrologie de M. Mercié (Jean-Baptiste-André), par L. Ayma. Extrait du Courrier du Lot du 23 septembre 1876, in-16.

Discours prononcé à la distribution de prix du pensionnat de l'Immaculée Conception, dirigé à Figeac, par les Frères des Ecoles chrétiennes. Cahors, in-16 de 32 p., 1878.


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Histoire des Evêques de Cahors, traduit de G. de Lacroix, par L. Ayma. Cahors, 2 vol. grand in-8°, 1878-1879.

Vie de soeur Marie de Villeneuve, fondatrice et première Supérieure générale de l'institut de l'Immaculée conception de Castres, par L. Ayma. Paris, in-16, 1881.

Discours prononcé à la distribution de prix de l'Ecole chrétienne libre de Foix, le 11 août 1881, par L. Ayma. Foix, in-12 de 16 pages.

Voilà tous les travaux publiés par M. Ayma dont j'ai pu me procurer un exemplaire. Ii est probable qu'il en a publié d'autres ; je ne les connais pas.

J'ai signalé page 247 qu'il a collaboré à plusieurs Revues, je dois dire aussi qu'il a fait insérer des articles littéraires dans un grand nombre de journaux, dans plusieurs villes où il a habité. Je me souviens qu'en 1847, alors qu'il était principal du collège de Brive, il rendit compte dans les journaux de cette localité, des bril- • lantes conférences données par Jasmin, le 13 et 15 mai et il écrivit à cette occasion une étude intéressante et remarquée.

Je dois ajouter que dans notre Bulletin, tome 1er, il y a de lui les choses suivantes : Un Avant-propos où il expose le but de la Société; page 41. Du Patois quercitains et de ses rapports avec la langue celtique; page 73. La Source et le ruisseau, poésie; page 75. Une introduction qui précède les proverbes quercinois recueillis par M. le chanoine Albessard; page 130. Une allocution sur la mort de M. l'abbé Bédrines. Les Procès-verbaux des séances, mentionnant des lectures intéressantes faite par M Ayma. C'est lui qui fit le rapport sur le Concours scientifique et littéraires lu à la séance publique du 24 mai 1873.

Cahors, le 4 décembre 1893.

L. GREIL.


NOTICE NECROLOGIQUE

SUR M. ANTONY LANDES

Vers la fin du mois de février 1893, une dépêche envoyée par le gouverneur de l'Indo-Chine annonçait à la famille Landes, à SaintCéré, la nouvelle de l'affreux malheur qui la frappait dans la personne de M. et M" 16 Antony Landes, morts victimes d'un accident terrible dont le récit parut dans tous les grands journaux français et étrangers.

M. et Mm* Landes étaient partis de Saigon le 23 février en compagnie de la famille Larue pour visiter les rapides de Trian, sur le Haut-Donai, et rentraient de leur excursion, quand vers minuit, leur chaloupe fut coulée, aux portes de Saigon, par un bateau des Messageries fluviales. M. Larue put se sauver ; Monsieur, Mm« Landes et Mme Larue disparurent. Leurs corps, sauf celui de Moee Landes, furent retrouvés le surlendemain à 300 mètres du lieu de l'accident.

Les obsèques des deux malheureuses victimes eurent lieu à la cathédrale de Saigon en présence du gouverneur et des autorités civiles et militaires, des européens et des asiatiques, qui remplissaient la vaste nef. Les deux cercueils disparaissaient sous un amoncellement de fleurs et de couronnes. Mgr le Mée, évêque de Saigon célébra le service funèbre.

Devant les fosses creusées au centre du champ des morts, à la place d'honneur, M. Fourès, lieutenant-gouverneur, prit le premier la parole :

« C'est à titre, dit-il, de vieil ami de M. Landes et au nom de ses camarades du collège des administrateurs stagiaires que je viens lui dire un adieu suprême.

» Vous avez pu apprécier en maintes circonstances les qualités exceptionnelles qui faisaient de M. Landes un fonctionnaire éminemment distingué, un homme d'une droiture et d'un bon sens achevés.


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» Nous perdons un ami bienveillant, dévoué, auprès de qui nous étions toujours certains de trouver un bon conseil, un avis prudent et sage, un soutien dans les circonstances difficiles qui se présentent parfois sur notre route. Nous pouvions faire appel en toute occasion, aux ressources de son expérience sûre et de son esprit clairvoyant. s>

M. Nicolaï, administrateur principal prit la parole après M. Fourés. Nous voudrions pouvoir reproduire tout son discours ; citons en quelques passages pour entendre de cette bouche autorisée l'éloge de notre regretté confrère.

« Parti du collège des administrateurs stagiaires (fin 1875), dès les premières années, Landes devait rapidement conquérir la place que lui assurait parmi nous son intelligence et son travail.

» L'aménité de son caractère, la sûreté de son jugement toujours si droit et surtout si bienveillant, une bonhommie, dont il avait le charme et le secret, toutes ces qualités diverses l'avaient aussitôt désigné aux sympathies de tous ceux qui avaient eu la bonne fortune de l'approcher.

» Merveilleusement doué pour s'assimiler tout ce qui avait trait aux études les plus ardues de sa nouvelle carrière, d'emblée Landes étonnait les lettrés les plus distingués de ces pays.

» Ethnologie, rites, religion, philologie comparée, Landes abordait tout avec une égale aptitude, arrachant aux textes leurs énigmes les plus indéchifrables, volant avec succès de conquête en conquête, glanant à pleines mains dans ce vaste domaine de la philosophie, de la littérature chinoise qui, sous sa puissante intuition, avaient fini par lui révéler leurs secrets et leurs mystères...

» Aussi toutes ces aptitudes diverses l'avaient-elles désigné à la confiance de ceux qui président ici aux destinées de notre IndoChine.

» En présence des sympathies attristées qui se pressent autour de cette tombe, je crois traduire les sentiments de nos collègues, de la colonie tout entière, en vous remerciant, Monsieur le Gouverneur général, d'avoir compris cette vaste intelligence et ce grand coeur, d'avoir pressenti tout ce que vous pourriez tirer d'un collaborateur comme Landes, de l'avoir placé auprès de vous, d'en avoir fait le dépositaire de votre pensée, le confident autorisé, le conseiller éclairé de vos grandes et généreuses visées... »


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A son tour M. de Lannessan dit ces paroles élogieuses :

« Une collaboration intime et quotidienne m'avait fait apprécier en Landes un sens droit et clair, une raison ferme, une érudition puissante autant que modeste, un dévouement et une loyauté bien dignes de la confiance entière que j'avais en lui...

» Le deuil qui nous a frappé a frappé la colonie tout entière. Quant à moi, j'ai perdu dans la personne d'Antony Landes un de mes plus utiles et chers collaborateurs...

» Je souhaite qu'au jour où l'heure lugubre sonnera, nous méritions tous les estimes et les affections que ces morts emportent aujourd'hui. »

Cet homme si distingué et si apprécié était notre compatriote et l'un des membres correspondants de notre Société depuis 1880.

Né le 29 septembre 1850 à Sagnes commune de St-Laurent-lesTours, près St-Céré, Landes commença ses études au Petit Séminaire de Montfaucon, les continua au Petit Séminaire du Bondeau, à Grenoble, et les termina au lycée de Romans (Drôme).

Reçu bachelier es-lettres et bachelier es-sciences en 1867, il commença à Grenoble ses études de médecine et, un an après, les continua à Paris jusqu'en 1870.

A cette époque il paya sa dette à la patrie d'abord comme médecin de l'ambulance de rempart établie rue St-Blaise, n° 67, et, après la suppression de ce poste en novembre de la même année, comme engagé volontaire dans le 15» bataillon des chasseurs à pied jusqu'en 1872.

Il était maître répétiteur au lycée d'Orléans lorsque, le 6 novembre 1874, il fut nommé stagiaire dans le service des affaires indigènes de Cochinchinë. Dès lors sa voie était trouvée.

Le lBr janvier 1876, il est nommé administrateur de 38 classe des affaires indigènes de Cochinchinë ; trois ans après administrateur de 2« classe et peu après chargé de la présidence du Conseil municipal de Cholon.

Le 1er mai 1882 il est mis hors cadre comme administrateur de Isolasse et chargé du secrétariat général de la direction de l'intérieur, de l'organisation et de la direction du collège des interprêtes à Saïgon et de la publication du recueil : « Excursions et reconnaissances, »

En janvier 1886 il est administrateur de lr« classe et, en mai 1888,


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directeur de l'école coloniale à Paris. Mais vers la fin de l'année il repart pour la Cochinchinë et va diriger à Saigon la bibliothèque et le musée, et en outre le bureau politique et des protectorats au gouvernement général de lTndo-Chine, sous M. Richaud. Après le départ de ce dernier, à la fin de 1889, M. Landes reçoit le titre de résident auquel il ajoute celui de maire d'Hanoï, puis celui d'administrateur de l'arrondissement de Soctrang. Enfin, le 12 janvier 1892 M. de Lanessan le choisit pour son chef de cabinet avec le titre de résident de 1" classe en Annam et au Tonton.

Pendant son dernier voyage en France il s'était marié avec une de ses cousines.

Notre confrère avait été nommé en 1887 commandeur de l'Ordre royal du Cambodge, l'année suivante officier d'académie, en 1889 commandeur de l'ordre du Dragon de l'Annam et le 1er janvier 1892 chevalier de la Légion d'honneur.

Le jury de l'exposition d'Hanoï lui avait décerné un diplôme d'honneur, hors concours pour l'exposition scolaire du collège des interprêtes, et le Ministre de l'Instruction publique l'avait nommé, en 1889, correspondant de son ministère.

Voici maintenant la liste des ouvrages publiés par notre savant confrère :

1° La commune annamite en basse Cochinchinë, Saigon, 1880.

2° Notes sur les Moeurs et les superstitions populaires des Annamites, Saïgon, 1880-82.

3° Traduction des pruniers refleuris, poëme tonkinois, Saïgon, 1884.

4° Notes sur le Quoc Nqu, publiées dans le Bulletin de la Société des Etudes Indo-chinoises de Saïgon, 1886.

5° Contes et légendes annamites, Saïgon, 1886.

6° Tran bô, comédie annamite, 1886.

7° Contes Tjames, 1887.

8° Bibliographie de l'Indo-Chine orientale depuis 1880, par MM. Landes et Folliot, Saïgon, 1889.

9° Histoire des grands fiefs ou temps des Châu orientaux (1), traduit du chinois, Saïgon, 1890.

(1) Le l" volume a seul paru.

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De plus M. A. Landes a collaboré au journal « Excursions et reconnaissances, » de Saïgon, à la revue Mélusine, de Paris, et au journal Of Folklore, de Londres.

Que d'ouvrages nous aurions eu sans doute à ajouter à cette liste déjà longue si la mort ne nous avait prématurément ravi cet éminent confrère, au moment ou il pouvait le mieux donner la mesure de son talent et nous faire profiter de ses connaissances acquises au prix de tant d'efforts 1 Ce qu'il a produit suffira, nous en sommes surs, pour ne pas laisser tomber dans l'oubli le nom de notre confrère et compatriote Antony Landes.

J. GARY.


BIBLIOGRAPHIE DU LOT

ANNÉE 1893

Annuaire statistique et administratif du département du Lot pour l'année 1894; publié par MM. les Chefs de division de la Préfecture. — 1 vol. in-8 de 392 pages. — La troisième partie contient la Loi de l'assistance médicale gratuite dans les campagnes. — Cahors, imp. Laytou. — Chez tous les libraires, 2 fr. par la poste 2 fr. 55.

Annuaire-Almanach pour le département du Lot (1894, 16e année), contenant les prévisions du temps par J. Bivès du Gers, illustré de 400 gravures. In-8 XXXII-196 pages. — Cahors, imp. Delpérier. — Lib. Girma, Delsaud, tous les libraires du département, 0 fr. 60, par la poste 0 fr. 90.

Annuaire de l'Association amicale des anciens élèves du Lycée Qambetta à Cahors, année 1893. — Broch. in-8 40 pagçs. — Cahors, imp. Brassac.

ARNAULT (L.), ancien député, professeur à la Faculté de droit de Toulouse. — Résuméld'un cours d'économie politique, 2e édition in-12 480 pages. — Cahors, imp. Plantade. — Paris, lib. A. Rousseau. — Prix 6 fr.

ASTROGOFF. — Le vol au jeu. — Broch. in-8. — Cahors, imp. de Lafaurie. — Prix 1 fr.

BLANC (Joseph). — Conférence sur les Prévoyants français, faite à l'Hôtel de ville de Cazals le 21 mars 1893, sous la présidence de M. Cangardel, conseiller général. In-8, 8 colonnes. — Cahors, imp. Laytou.

CALCAS (Joseph). — Ormona quèrcynol per l'annado 1894. Coumpousat a Paris per l'amour del lengage natal è de soun rire galejaire. — Costo 40 centimos (dou-


, . ' ■ ;,- — 260—

sièmo onnado). .— ïn-8, 16 pages. Cahors, imp. Delpérier. — Lib. Girma, Paris chez l'auteur, 16, rue Pradier.

CAVAIGNAC (E.-L.-G.). — Une tuerie de cosaques. In-16, 96 pages avec gravures. — Lagny, imp. Colin. — Paris, lib. illlustre. — Prix 50 centimes. •— Nouvelle édition (chefs d'oeuvres du siècle illustrés, n° 42).

DELBOS (V.). — Ancien élèveide l'école normale supérieure, professeur-agrégé de philosophie.au lycée Michelet. — ,• ' Le problème moral dans la philosophie de Spinoza et dans l'histoire du spinosisme. — In-8 XII-575 . pages. Toulouse, imp. Douladoure-Privat ; Lib. E. Privât, Paris, lib. F. Alcan, Prix 10 fr.

DELBREL. — Notes historiques du conventionnel Delbrel, député du Lot à la Convention et au conseil des CinqCents. — Avec avertissement et notes par F.-A. Aulard. In-8, 95 pages. Angers, imp. Burdin et Cie. Paris, lib. Leroux. 1 vol. in-8. Prix 2 fr. (Extrait du Bulletin de la section des sciences économiques et sociales du comité'des travaux historiques).

GAMBETTÀ (Léon). — Testament posthume, dicté à un spirite. — Broch. in-^.6. Poitiers, imp. au Patriote Poitevin, Ofr.15.

GRIMARDIAS (Mgr). — Lettre circulaire au clergé de son diocèse sur le rosaire de . Marie. In-4°. Cahors, imp. Plantade.

GRIMARDIAS (Mgr). — Rapport sur les conférences ecclésiastiques, tenues en 1892. — In-8, 92 pages. — Cahors, . imp. Plantade.

GRIMARDIAS (Mgr). — Sujet des conférences ecclésiastiques. — In-4° 30 pages. Cahors, imp. Plantade.

LACASSAGNE (A.). - Professeur de médecine légale à l'Université de. Lyon Le Vade mecum du médecin expert. — Guide médical ou aide-mémoire de l'expert, du juge d'instruction, des officiers de police judiciaire,


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de l'avocat. In-16, VIII-275 pages. Lyon, imp. et lib. Storck. Paris, lib. Masson.

LARROUMET (G.), membre de l'Institut. — Etudes de littérature et d'art. — Somaize et la société précieuse. — Le public et les écrivains au XVIIe siècle, le xvnie siècle et la critique contemporaine, Adrienne Lecouvreur, Les origines françaises du romantisme, L'Académie des Beaux-arts et les anciennes Académies, La peinture française et les chefs d'école, Le centenaire de Scribe, Le prince Napoléon, M. F. Brunetière. 1 vol. in-16 381 pages. Coulommiers, imp. Brodard. — Paris, lib. Hachette et Cie. Prix 3 fr. 50. (Bibliothèque variée).

LARROUMET (G.), membre de l'Institut. - Marivaux sa vie et ses oeuvres, d'après de nouveaux documents, ouvrage couronné par l'Académie française (nouvelle édition) ; 1 vol. in-16 broché. — Prix 3 fr. 50. — Coulmiers, imp. Brodard. Paris, lib. Hachette. Prix

3 fr. 50. (Bibliothèque variée).

LARROUMET (G.), de l'Institut. — J.-L.-E. Meissonnier sa vie et son oeuvre. Etude suivie d'un biographie inédite de Philippe Burty. 6 livraisons, 16 pages de texte, in-4° raisin, ornées de photogravures, planches en couleurs et de 30 reproductions de tableaux et esquisses. Prix de la livraison 1 fr. 50. Les 6 livraisons, dans un emboîtage ou reliées 12 fr.

Manuscrits de la ville de Cahors. — Le Te Igitur. — Publication de la Société des Etudes du Lot, faite par MM. P. Lacombe, inspecteur général des archives, L. Combarieu, archiviste départemental. 1 vol. in-8 de 428' pages. Cahors, imp. Laytou. En vente à la librairie Girma. — Prix 5 fr., par la poste 5 fr. 75. • (Tirage à part à 100 exemplaires du Bulletin de la Société des Etudes du Lot).

MANY (Jules), secrétaire du conseil supérieur du travail. — Rapport • sur l'organisation du crédit populaire présenté au


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nom de la commission permanente au ministère du Commerce, de l'Industrie et des Colonies. - Paris, imp. Nationale. — Vol- in-4° de 88 pages.

MARTIN. <— Conférence sur la société de St- Vincent de Paul.' — Broch. in-8. Cahors, imp. de Lafaurie.

MOSBOURG (Comte de). — Catalogue.des livres rares et précieux, manuscrits et imprimés, provenant de la bibliothèque de feu M. le comte de Mosbourg, ancien ministre plénipotentiaire (première partie). Grand in-8, " VIII-116 pages. — Paris, imp. Chamerot et Renouard. — Lib. Porquet (Titre rouge et noir. — 367 numéros)!

(La vente de cette Bibliothèque a eu lieu du 6 au 9 février 1893).

OEuvre de la Sainte-Enfance (compte-rendu,) année 1892. — In-8. Cahors, imp. Plantade.

Ordo divini officii anno domini 1894. — In-12 de 593 pages. Cahors, imp.! Plantade.

RAYET (G.). — Note sur l'élimination de l'erreur d'exentricité des cercles gradués. In-8, 7 pages. Bordeaux, imp. Gounouilhou.

(Extrait des mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, t. 4, 4e série).

RAYET (G.), correspondant de l'Institut. - Notice sur la vie et les travaux de J.-J.-B. Abria, correspondant de l'Institut, doyen honoraire de la faculté des sciences de Bordeaux. - In-8, 34 pages. Bordeaux, impGounouilhou.

RAYET (G.). — Observations pluviométriques et thermométriques, faites dans le département de la Gironde dé juin 1892 à mai 1893. Appendice au tome 4, 4e série des mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux. In-8, 63 pages et cartes. — Bordeaux, imp. Gounouilhou.

RENOIR (E.). — La truffe, texte orné de 7 dessins inédits. In-fol. de 28..'pages (n° de Noël 1893 de l'illustration) Prix 2 fr. 50. ' •


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(L'article de M. Renoir est spécialement consacré à la truffe du département du Lot).

Revue Religieuse de Cahors et de Roc-Amadour, paraissant le samedi, sous le patronage de Mgr l'Evêque de Cahors, sous la direction de M. l'abbé Gary, aumônier de N. D. du Calvaire, à Cahors. — In-8 carré de 16 pages. — Prix de l'abonnement 5 fr. par an. En vente la 3e année formant un vol. broché. — Cahors, imp. Laytou.

ROUSSEL (François). — Conférence sur les Prévoyants Français, faite au Théâtre de Cahors (en 1893) Broch. in-4° 4 colonnes. — Rodez, imp. L. Louys.

SCHNEIDER, professeur de rhétorique au Lycée Gambetta. Conférence faite au Théâtre de Cahors, le 9 juillet 1893, pour l'Union des femmes de France. — Broch. in-8 de 24 pages. — Cahors, imp. Brassac.

SIREYZOL. — Lettres relatives aux fédérations agricoles. Broch. in-8. — Cahors, imp. Plantade.

TAMIZEY DE LARROQUE (P.). - Un notaire d'autrefois ME Babou lène (de Beauville), peint par lui-même dans sa correspondance inédite avec le comte de Galard de Brassac-Béarn. '— In-8, VI-26 pages. — Agen, imp. Lamy.

(Extrait de la Revue de CAgenais, tiré à .100 exenj? plaires).

VIATOR. — Noël 93 (5 nivôse an II). — Evocation du Paris d'il y a cent ans. Flânerie en pleine Terreur. Cahors, imp. Delpérier. Lib. Girma, Paris, Lib. Gaulon. Plaquette in-8 carré. — Prix 1 fr.

J. GIRMA.


RAPPORT

SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES EU LOT PENDANT L'ANNÉE 1893

Par M. l'abbé JUSTIN GARY, secrétaire-général

MESSIEURS,

Il y a dix-neuf ans que fut inauguré l'usage de présenter à la réunion générale annuelle des membres de la Société des Etudes le résumé ou plutôt l'énumération des travaux insérés dans le Bulletin ou lus en séance au cours de l'année écoulée.

Avec le talent que vous lui connaissiez, notre regretté confrère M. Baudel, qui avait succédé à M. Ayma comme secrétaire général, fit son premier rapport le 28 décembre 1874. Après lui, MM. Combarieu, Malinowski, Combes, Carbonel, Pouzergues, de Laroussilhe et Daymard, s'acquitèrent avec honneur de cette même tâche que j'ai assumée à mon tour, il y a trois ans, en acceptant les honorables fonctions de secrétaire général de votre Société.

Il serait difficile de trouver un moule nouveau pour ces sortes de travaux. Aussi, m'estimant heureux de marcher sur les traces de mes prédécesseurs, je viens simplement vous énumérer, sans autre préambule, les divers travaux de l'année 1893 et distribuer en votre nom, avec modération, les éloges et les remerciements mérités par tous ceux qui ont collaboré à notre oeuvre.

Les pages de notre Bulletin, dont le 4° fascicule est en cours d'impression, contiennent la suite de deux importants travaux : Le Budget de la Cathédrale de Cahors pour l'année 1652 finissant en 1653, par M. Paul de Fontenilles et l'Ordre de Malte ou la Commanderie de Latronquière, par M. Ferdinand de Laroussilhe.

Peu d'études aussi complètes, aussi approfondies ont paru dans notre Bulletin. M. de Laroussilhe vient de terminer la sienne et


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vous serez unanimes à le féliciter d'avoir su si bien tirer parti des documents arrachés par lui à la poussière des bibliothèques ou des études notariales.

L'oeuvre de M. de Fontenilles est trop considérable pour toucher encore à sa fin. Quand il sera permis de la lire en entier, on sera surpris de la somme de renseignements qu'elle renferme.

Après ces deux oeuvres capitales, mentionnons les études plus modestes, mais non dénuées d'importance ni d'intérêt, de notre excellent confrère, M. l'abbé Taillefer, curé de Cazillac (Tarn-etGaronne). Parmi les nombreux travaux envoyés par cet infatigable chercheur, nous en avons, publié trois : VLes Evèques deCahorsetle droit d'Annates; 2° Le Droit de litre; 3" Documents relatifs à la suppression du sénéchal de Martel.

M. Combarieu nous a fait connaître : Les précautions prises par une ville du Quercy (St-Céré) pour se préserver de la peste au xviie et au xvnr' siècle. Vous avez lu dans le 1er fascicule ce travail de notre savant confrère et vous n'avez pas manqué de le trouver intéressant.

M. de Roméjoux a analysé l'étude de M. Barrière Flavy, sur les sépultures barbares des v, vi» et vne siècle. Son travail a été inséré dans le 2e fascicule.

M. Joseph Blanc nous a donné pour le Bulletin une charmante poésie, les Chats et M. Rouquet une délicieuse nouvelle en prose félibréenne, Lou Calel.

Comme les années, précédentes, M. le docteur Leboeuf et M. Girma ont publié, l'un, la statistique des décès, l'autre la liste des ouvrages qui intéressent le Qnercy au point de vue du sujet qu'ils traitent ou des auteurs qui les ont écrits.

Le Bulletin contient encore des cantiques populaires en idiome quercynois qui sont un monument de la foi de nos pères et aussi, je ne crains pas de le dire, de la beauté de notre vieux langage.

Il contient enfin ou. contiendra prochainement un article nécrologique sur les deux membres que nous avons perdus cette année : MM. Antoine Bonabry et Antony Landes', et une notice biographique sur M. Ayma, l'un des fondateurs de notre Société. Nous devons la première à M. Combes et la dernière à M. Greil. L'autre a été écrite par votre secrétaire général.

Ces vides regrettables, quatre nouveaux membres sont venus les


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combler : MM. Pépin, trésorier-payeur général du Lot et Roubaud, professeur de dessin au Lycée Gambetta, résidants ; MM. Meulet, instituteur de Carlucet et Bessières, curé de Terrou, correspondants.

Si la liste des travaux publiés est relativement courte il n'en sera pas de même de la liste des travaux lus en séance.

A lui seul, notre excellent confrère M. H. Caminade nous fournirait la matière d'une longue page si nous donnions simplement le titre de toutes les nouvelles pleines d'humour qu'il nous a lues presque à chaque séance et dont je me contenterai de citer les principales : Une Confirmation à Gourdon en 1809; Le Sapin; Les Plaintes d'un vieux réverbère; La Saint-Jean à Gourdon; Le Grand Christ de N. D, des Neiges ; Ficelle ; Le Vieillard de Valroufié, etc.

Le même membre nous a lu deux documents historiques : Transfert à Gourdon des cours royales de Cahors, Montcuq, Lauzerte et autres lieux et Opinion de J.-B. Cavaignac, député du Lot touchant le jugement de Louis XVI. Il nous a lu encore quelques poésies, entre autres, une épitre en vers fort bien tournés à son ami Calcas, un poète aussi, Quercynois d'origine, qui a dédié à la Société en général et à son secrétaire-archiviste en particulier une jolie lettre en vers français.

M. L. Greil, que nous avons le plaisir de voir assister à presque toutes nos réunions et qui nous quitte rarement sans nous avoir comtnuniqué une de ses trouvailles, nous a lu le Livre de comptes : d'un chanoine de Cahors, portant la date de 1748; Une Satire contre Montmaur, helléniste quercynois du XVIIe siècle; Quatre ballades du Quercy, par Siméon de Pécontal (1846) ; des Poésies de M. de Verninac St-Maur et de M. l'abbé de Verninac (1785) ; Une Relation anecdotique sur le roi Murat ; une brochure de M. Parchal Estienne ayant pour titre : Christophe Colomb et les Colomb en France, notamment en Quercy ; enfin une Pétition de la municipalité de Lauzerte demandant le transfert d'une brigade de gendarmerie à Montcuq pendant la période révolutionnaire. Le même membre nous a fait connaître, d'abord au nom de


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M. Miran, membre correspondant : Le Budget de la commune d'Albas en 1739 et le Testament de M. Antoine Testas de Folmont, curé de Cambayrac, et ensuite, au nom de M. Taillefer, les documents suivants ; 1° Compromis passé en 1467 en l'étude de Me Natalis notaire à Montcuq entre le recteur du Boulvé et de Creyssens et ses paroissiens ; 2° Mémoire dressé en 1674 des frais nécessités par la maladie et le décès d'un sieur Mathieu Borréjols de St-Geroasy ; 3° Obit fondé en 1665 par Guillaume Dumas, marchand de Cahors dans l'église de Mazêres, canton de Lauzerte.

M. l'abbé Taillefer est venu nous lire lui-même un important Document du 15 novembre 1735 déterminant les attributions du -lieutenant général de police à Lauzerte et une Délibération de la ville de Martel ou sont développées les raisons invoquées par les habitants pour le maintien du sénéchal.

Notre honorable président, M. Valette, nous a transmis un poème patois qu'il tenait de M. Valat, percepteur de Castelnau, membre correspondant, sur la Guerre des Lauzertins contre les Montcuquois.

M. Daymard nous a parlé de l'église et des reliques de St-Namphaise à Caniac, des sculptures trouvées à Catus dans l'ancienne salle capitulaire de l'Abbaye attenant à l'église et nous a lu une vieille légende recueillie dans les récits populaires du pays et ressemblant aux contes de Perrault. Nous ne pouvons que féliciter ' notre sympathique confrère de continuer ses intelligentes recherches sur les vieux chants populaires et les anciennes légendes de notre province.

A M. le lieutenant-colonel Blin, nous devons des détails intéressants sur la famille de l'adjudant général Ramel et à M. de Maynard, la lecture de plusieurs poésies patoises pleines de sel et de verve de M. Cayla, de Fages.

Je mentionnerai, pour mémoire, la lecture que votre secrétaire général vous a faite des registres de la municipalité de St-Palavy de 1788 à 1794. « Ces extraits contiennent, d'après le procès-verbal des séances, de curieux renseignements sur la période révolutionnaire dont ils rendent très exactement la physionomie historique. »

Il ne me reste plus Messieurs, qu'à vous signaler une communication qui nous est arrivée du fond de la Sibérie, envoyée par M. Judicki sur les propriétés du Myrthe. D'après ce savant, là où


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pousse cet arbuste il n'y aurait pas de moustiques : heureux pays !

Je n'aurai garde d'oublier notre vénérable doyen, M. Malinowski. Il ne nous oublie pas, lui. Vous savez qu'à l'exemple de notre éminent confrère, M. Larroumet, il nous a remerciés par lettre de l'honneur que nous lui avions fait en le nommant président honoraire de notre Société. Il a de plus appelé notre attention sur un dépôt de schiste bitumineux, dans la montagne de Capdenac et nous a donné ce produit comme le vrai remède contre le phylloxéra.

Je n'ai encore rien dit de nos poètes, mais ils ne sauraient s'irriter d'avoir pour une fois cédé la place à nos historiens. Pourquoi aussi se sont-ils, pour ainsi dire, mis en grève en 1893 ? Je soupçonne que c'est dans l'intention de réserver tous les efforts de leur Muse pour le concours de 1894 dont nous avons élaboré le programme au cours de la présente année.

Mentionnons toutefois une poésie de M. Blanc, Les deux voix ; un sonnet de notre inépuisable félibre, M. Rouquet, Après les vacances et deux bluettes en langue romane du même auteur, Le rebel des grils et Soun oustalet; enfin un sonnet et une petite poésie de notre ancien secrétaire-archiviste, M. Salamon. J'ai déjà parlé des vers de M. Caminade.

Il me reste, Messieurs, à féliciter en votre nom deux de nos confrères MM, Rouge et Roubaud de leurs remarquables productions artistiques. Le premier a eu l'honneur de voir une de ses sculptures admises au Salon ; le second nous a présenté le portrait de Gambetta entouré de dessins représentant le vieux Lycée de Cahors et d'un cadre sculpté en forme de couronne, oeuvre actuellement exposée aux Jardies où elle restera et sera remarquée.

Je dois enfin remercier MM. Blanc, le,baron de Bouglon, Calcas, Combarieu, Girma, Larroumet, Rouquet et Tamisey de Larroque des ouvrages qu'ils nous ont offerts pour notre bibliothèque.

Vous trouverez à propos que j'adresse également des remerciements à M. le secrétaire des séances et à M. Caunézil, qui l'a remplacé pendant quelques mois, pour l'excellente rédaction de leurs procès-verbaux.

On réclamait depuis longtemps la mise en vente des quelques


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exemplaires tirés à part du Te Igitur, ce grand ouvrage que nous devons au zèle intelligent de nos trois confrères, MM. Lacombe, Combarieu et Cangardel. Notre secrétaire-archiviste M. Girma, libraire, les tient à la disposition de ceux qui lui en feront la demande.

C'est, croyons-nous, le premier livre offert au public par la Société ; espérons que nous pourrons bientôt lui en présenter un autre : Les Esbats sur le pays de Quercy, de Guyon de Malleville, transcrits et annotés par MM. Cangardel et Malinowski.

Vous le voyez, Messieurs, l'annéequi finit, sans avoir été marquée par aucun fait extraordinaire, n'aura pas été stérile. Celle qui va s'ouvrir sera meilleure sans doute, car plusieurs, nous dit-on, se mettent à l'oeuvre pour entrer en lice en vue du prochain concours.

En se faisant de plus en plus connaître, notre compagnie sera de plus en plus estimée. Les hommes de talent et d'initiative se grou- . peront autour- d'elle, prendront part à ses travaux et ajouteront de nouvelles et brillantes pages à l'histoire de notre chère province.


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

PENDANT LE 4e TRIMESTRE DE 1893

Séance du 2 Octobre

Présidence de M. VALETTE, président

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale : 1° Dans le Bulletin du Périgord, un article de notre confrère, M. de Rouméjoux : Bijoux de Mme de Bvries ;

2° Dans le bulletin n° 11 de la Société archéologique du midi de la France , une note de M. Monméja sur les fragments d'an couvert de sarcophage chrétien, provenant de la Cathédrale de Cahors.

Il dépose, en outre, deux lettres de M. le Ministre de l'Instruction publique, l'une contenant une demande de renseignements, l'autre fixant la date de la 18e séance des Sociétés des Beaux-Arts des départements, au mardi 27 mars prochain.

M. Joseph Blanc offre en hommage à la Société un exemplaire de la conférence qu'il a faitïe à l'hôtel de ville de Cazals, le 21 mars-1893, sur les prévoyants de l'Avenir, sous la présidence de M. Cangardel, conseiller général. I

M. Caminade donné lecture d'une nouvelle patriotique : YErmite Jérémias et d'un conte humoristique : VEvêque Diodorus.

Sur la proposition de M. Gary, secrétaire général, il est décidé que la commission du bulletin se réunira le jeudi, 5 octobre, à 8 h. du soir.

La séance est levée à 10 heures.

Séance du 9 Octobre

Présidence de M. DAYMARD

Le procès-verbal de] la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans


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le Bulletin historique et archéologique du Périgord, la reproduction d'un document intéressant le Quercy, relatif aux dépenses faites par l'Evéque d'Amiens, Robert de Fouilloy, envoyé par le roi Louis le Hutin en Périgord et en Quercy pour la réformation du pays. Les dépenses ordinaires dans la ville de Cahors, où il séjourna du 6 mai au 15 juillet 1315, s'élevèrent à 936 livres 12 sous, 7 deniers tournois.

Le même membre rend compte des décisions prises par la Commission du Bulletin, dans sa séance du jeudi 5 octobre. Ces décisions étant approuvées par la Société, le prochain fascicule sera ainsi composé :

1° M. de Laroussilhe: Histoire de la Commanderie de Latronquière (Suite) ;

2° M. Paul de Fontenilles : Comptes du Chapitre de la Cathédrale de Cahors (Suite).

M. l'abbé Taillefer : Document relatif à la suppression de la Sénéchaussée de Martel;

4° M. l'abbé Gary: [Cantiques populaires recueillis par) ;

5° Procès-verbaux des séances du trimestre.

M. de Maynard donne lecture d'intéressantes poésies inédites de M. Cayla, de Fages, ancim juge de paix à Lauzès.

M. Greil communique une pétition adressée par la municipalité de Lauzerte au Ministre de la guerre, dans laquelle il est exposé que les brigades de gendarmerie sont trop nombreuses dans la localité, et qu'il y aurait lieu de transférer \une brigade à Montcuq où elle était demandée. Ce document remonte à l'époque révolutionnaire;

M. Caminade lit une nouvelle ayant pour titré Ficelle.

M. Gary donne ensuite lecture d'un poème patriotique de notre confrère M. Léon Valéry qui s'est inspiré de la visite de l'Escadre Russe à Toulon.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 heures.

Séance du 16 Octobre

Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale dans le n° du mois d'août du Bulletin Héraldique de France, une no-


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tice sur la famille de Valon, publiée à l'occasion de M. Bernard-Alphonse de Valon avec Mlle Clotilde-Marie de Beaucolis de Pruynes.

La famille de Valon, originaire du Quercy, paraît être un rameau de la maison de Valon, qui figure dans les documents de cette province, depuis une époque très éloignée. Dans les preuves de Malte et pour les honneurs de la cour en 1775, par les Valon du Quercy, on mentionne un emprunt fait avec plusieurs autres chevaliers, par Arnoult de Valon, chevalier en 1248, étant au camp devant Damiette. Les Valon vinrent s'établir en Limousin à la fin du XVe siècle et à Vialard (Quercy), en 1714.

M. le secrétaire général dépose, -en outre, au nom de M. Combarieu Parides, un exemplaire: des Chen-Paô (Nouvelles de Shangaï) ; cette gazette imprimée en caractères chinois, avait été remise à ce dernier par M. Ly-Chaô-Sé, mandarin de 5e classe, attaché à la maison chinoise d'instruction en Europe.

La Société remercie M. C. Combarieu de son gracieux envoi.

La séance est levée à 10 heures.

Séance du 23 Octobre Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Secrétaire général dépose les publications reçues. Il signale, dans le Compte-rendu de la Société de Géographie de Paris, un article relatif à un manuscrit ayant pour titre : Le Flatobôg, écrit sur velin en vieil islandais par deux religieux de 1380 à 1390.

Dans ce document il paraît démontré que vers l'an 1000, les Normands avaient découvert et fréquentaient le continent américain.

Il signale également, dans le Bulletin archéologique de la Corrèze :

1° Un article de M. Ph. Lalande, sur la Motte de Pigeon, ou enceinte fortifiée très-ancienne située aux abords de la route de Martel à Souillac ; 2° un compte-rendu de M. Martel des excursions souterraines entreprises en 1892, dans les causses de Gramat; 3° une lettré de M. Marc de Maynard sur les armoiries de Antoine de Maynard, évèque de Lodève.


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Enfin, il a observé dans Y Intermédiaire des chercheurs et des curieux une demandé de renseignements sur la famille d'Escayrac. Une branche de cette.souche habitant le Quercy, la Société charge un de ses membres de répondre aux questions posées par l'Intermédiaire.

M. le Président dépose un ouvrage offert par l'auteur M. le baron de Bouglon, de la Société archéologique du Midi de la France, intitulé : Les Reclus de Toulouse sous la Terreur. La Société remercie M. de Bouglon de cet hommage.

M. Gary donne lecture de quelques extraits du registre des délibérations de la municipalité de St-Palavy, années 1788 à 1794.

La séance est levée à 10 heures.

Séance du 30 Octobre Présidence de M. DA YMARD

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. de Laroussilhe continue la lecture de son étude sur la commanderie de Latrbnquière ; il s'étend notamment sur l'église de Gorses, la chapelle de Verdal, un différend des commandeurs avec le vicomte de Turenne et l'influence des fermiers seigneuriaux sur les causes de la Révolution.

M. l'abbé Gary continue la lecture de documents révolutionnaires sur la commune d'e Saint-Palavy, (canton de Vayrac), de 1792 à 1794.

M. de Maynard continue la lecture des poésies patoises et françaises de M. Cayla, de Fages.

M. Gary annonce que l'église du Vigan vient d'être classée parmi les monuments historiques.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 heures.

Séance du 6 Novembre

Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est et lu adopté. M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il continue la

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lecture de plusieurs documents et copies de délibérations extraits des archives de la commune de Saint-Palavy et remontant de 1788 à 1794. Ces extraits contiennent de curieux renseignements sur la période révolutionnaire dont ils rendent très exactement la physionomie historique. La dernière délibération reproduite date du 16 brumaire de l'an IV de la République.

M. de Laroussilhe signale dans Y Intermédiaire des Chercheurs (bulletin du mois d'octobre 1893 — n° 187) un article sur l'Homme au masque de Fer, dont les conclusions tendraient à démontrer que ce mystérieux personnage aurait été M. de Bulonde, gouverneur de Dinan et lieutenant général, qui avait mis sans succès le siège devant Côhi, et avait battu en retraite à l'annonce de l'approche des ennemis.

M. le secrétaire général signale dan? le Bulletin historique et philologique du comité des travaux historiques et scientifiques (1893, n0s 1 et 2) : 1° l'analyse d'une notice de M. l'abbé Pothier sur les sarcophages chrétiens du Quercy; — 2° l'analyse d'une communication de M. Forestié neveu sur une famille Corneille, de Rouen, dont il a suivi l'histoire pendant le seizième siècle, et qui, d'après lui, devait avoir des attaches avec la famille du grand poète. L'un de ses membres, Jean Corneille, était établi à Montauban en 1507, et professa la médecine à l'Université de Cahors.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 heures.

Séance du 13 Novembre Présidence de M. DAYMARD

M. le secrétaire général dépose les publications reçues, parmi lesquelles un exemplaire de la nouvelle patoise, Lou Calel, offert en hommage par l'auteur, M. Rouquet. La Société adresse à M. Rouquet tous ses remerciements.

Un membre donne lecture d'une lettre de M. le colonel Marquis d'Escayrac de Lauture répondant d'une façon très précise à une question posée par l'Intermédiaire des Chercheurs au sujet de l'élection du grand-père de M. d'Escayrac comme député suppléant par l'assemblée delà noblesse du Quercy, en mai 1789. Cette lettre indique que c'est le même d'Escayrac qui fut tué par des insurgés au château de Buzet, près Clarac.


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M. de Laroussilhe donne lecture d'un arrêt de règlement du 3 juillet 1748, concernant les droits honorifiques des seigneurs, rendu en faveur de Jacob-Gabriel Ohapt, seigneur de Rastignac, baron de Luzech et autres places. Le même membre donne connaissance d'une fable patoise de Montagnac, de Cahors, Peretto imitée de la fable bien connue de la Fontaine : La laitière et le pot au lait.

M. le secrétaire général donne lecture d'un sonnet de M. Rouquet: Après les vacances et d'une lettre par laquelle ce membre fait part à la Société de plusieurs succès qu'il vient d'obtenir dans divers concours littéraires.

Séance du 20 Novembre Présidence de M. VALETTE, président

Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et adoptés.

M. Greil dépose, au nom de M. Tamizey de Larroque, une brochure offerte par l'auteur à la Société et intéressant le Quercy : Un notaire d'autrefois (M. Baboulène de Beauville peint par lui-même dans sa correspondance inédite avec le comte Galand de Brissac-Béarn). La Société adresse à M. Tamizey de Larroque tous ses remerciements pour l'aimable hommage de cette intéressante et élégante brochure.

La Société renvoie, avec avis favorable, au conseil d'administration une proposition faite par M. Greil, sur la demande de M. Tamizey de Larroque, et tendant à voter une souscription pour la restauration du tombeau de Pérès à Aix.

M. Greil signale à la Société la fondation à Brive de l'école Limousine Félibrenne dont l'organe est le Lémozi. Il donne lecture dans ce journal du compte-rendu de la séance d'inauguration qui.'a eu lieu le 10 novembre et à laquelle ont pris part plusieurs artistes lyriques de Cahors.

M. Caminade donne lecture d'une fantaisie littéraire : Les Rosières de Lamothe St-Héray.

M. Rouquet signale dans le Mois Cigalier un article au sujet de la publication des Souvenirs anecdotiques sur Gambetta, par Albert Tournié. — Il signale également dans le même journal : Benjamin Constant biographie par lui-même ; dans cet article Benjamin Constant déclare qu'il est originaire d'une vieille famille du Quercy, les de Constant de Salinié.


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Le même membre donne lecture de deux pièces de vers patois publiées par lui dans le journal limousin ^è Gril : 1° Le Rebel des Grils; 2° Soun Oustalet. (Dans cette dernière.pièce il parle de la maison où naquit Goudouli et demande l'érection à Toulouse d'un monument à ce poète.) Il lit également un sonnet patois qu'il a publié dans l'Echo des Trouvères : Sur Martho. — Il signale enfin dans la Cigale d'or de Montpellier, le discours patois prononcé par M. Félix Gras, grand maître du Félibrige, aux fêtes de Carcassonne, pour l'inauguration du buste de Mistral, et dont un des principaux passages est relatif à Gambetta cigalier.

Séance du 27 Novembre Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il donne lecture d'une lettre ministérielle annonçant la concession à la Société par le ministère de l'instruction publique des années 1881 à 1888 du Journal des Savants.

M. Girma, archiviste bibliothécaire, dépose deux exemplaires du tirage à part du Te Igitur. — Le même membre offre en hommage à la Société un exemplaire de son Annuaire du Lot pour 1894.

Au nom de M. Miran, membre correspondant, M. Greil donne communication d'un testament de Messire Antoine Testas de Folmont, curé de Cambayrac. Ce testament date du 12 avril 1743.

M. Caminade donne lecture d'une nouvelle locale : Le Vieillard de la vallée de Valrouflé.

Séance du 4 Décembre Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues. Il est décidé qu'une nouvelle communication sera faite à la presse locale et régionale relativement au concours organisé par la Société pour l'année 1894.


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Il est également décidé que les élections pour le renouvellement du bureau, auront lieu, conformément aux dispositions des statuts, dans la séance du lundi 11 décembre 1893, celle du 25 ne pouvant avoir lieu à cause de la fête de Noël, et par conséquent la dernière séance de l'année devant avoir lieu le 18 décembre 1893.

M. de Larousilhe continue la lecture de son Histoire de la Commanderie de Latronquière. Il traite particulièrement des actes civils et judiciaires des Commanderies de Latronquière du 13e et 18e siècle.

Il est décidé que le tirage à part broché du Te Igitur, texte roman avec traduction française en regard, sera mis en vente au prix de 5 francs. Cette publication constitue un fort volume grand in-8-' de 430 pages et contient une table de noms de personnes et de noms de lieux.

Séance du 18 Décembre Présidence de M. VALETTE, président

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le secrétaire général dépose les publications reçues.

M. Calvet, trésorier, présente les comptes pour la gestion 1893. Ces comptes sont approuvés à l'unanimité et avec félicitations.

M. l'abbé Gary, secrétaire général, donne lecture de son rapport sur les travaux de la Société pendant l'année. Ce rapport, aussi bien écrit que conçu, est unanimement applaudi. — M. le Président ee fait l'interprète de la Société en remerciant et en félicitant M. le secrétaire général pour l'excellente rédaction de son rapport.

M. Laytou fait remarquer que M. le secrétaire général a omis, assurément par modestie, de nommer le collectionneur des cantiques patois insérés au Bulletin, et qui n'est autre que M. l'abbé Gary lui-même. — Sur la proposition du même membre, il est décidé qu'une délégation de la Société, composée du bureau et de MM. Rougé, de Laroussilhe et Lafon, ira visiter à 10 heures du matin la couronne déposée dans le parloir du Lycée et qui est l'oeuvre d'un membre de la Société, M. Roubaud, professeur de dessin au Lycée. — Cette couronne est destinée à être envoyée à Paris pour être déposée dans la chambre mortuaire de Gambetta, aux Jardies.

L'ordre du jour appelle l'élection des membres du bureau et des diverses commissions pour l'année 1894.


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Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants :

Présidents semestriels : MM. le lieutenant-colonel Blin; Combes, contrôleur de la caisse d'épargne.

Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier du pensionnat N.-D. du Calvaire.

Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnuméraire.

Archiviste-Bibliothécaire : M. Girma, libraire-éditeur.

Trésorier: M. Calvet, représentant de commerce.

Administrateurs : MM. Rouquet et Delpérier.

Membres de la commission du Bulletin : MM. Caminade, Daymard, Greil, F. de Laroussilhe et Laytou.

Selon un usage constant, et pour témoignera M. Calvet toute la satisfaction de la Société pour la bonne gestion de ses deniers, c'est par acclamation que ses collègues l'ont réélu trésorier.

À la suite d'un accord intervenu entre les deux nouveaux présidents, M. le lieutenant-colonel Blin a été désigné pour présider les séances pendant le 1er semestre, et M. Combes pendant le second. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 heures.


LISTE DES MEMBRES

COMPOSANT LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

MEMBRES-NES :

Mgr l'Evêque de Cahors; MM. le Préfet du Lot ;

le Président du Tribunal civil.

le Maire de Cahors ;

l'Inspecteur d'Académie.

MEMBRES RESIDANTS :

MM.

1875. Arnault, juge d'instruction au tribunal civil de Cahors.

1887. Bergougnoux ^, à Cahors.

1887. Blanc (Joseph), licencié en droit, percepteur surn. à Cahors.

1892. Blin 0 &, lieutenant-colonel en retraite, à Cahors.

1873. Bousquet (Caprais) $fc, anc. prés, du tr. de commerce à Cahors.

\ 1872. Calmels, juge de paix, à Catus (Lot;. 1872. Calmon (Cyprien) I f| >%>, sculpteur, à Cahors. 1881. Calvet, représentant de commerce, à Cahors.

1890. Caminade ff, sous-économe au lycée de Cahors,

1872. Cangardel !||f, avocat et bibliothécaire, à Cahors.

1873. Carbonel, avocat, à Caylus (Tarn-et-Garonne).

1891. Caunizil, caissier à la Trésorerie, à Cahors. 1872. Combarieu L. I fjs, archiviste départemental. 1872. Combes, receveur de la caisse d'épargne, à Cahors.

1874. Costes & f|(, notaire, à Cahors,


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1873: Daymard H, ingénieur des arts et manufactures, à Cahors. 1880. Delpérier, imprimeur, à Cahors.

1878. Depeyre (Etienne), avocat, à Cahors. 1873. Desprats, négociant, à Cahors.

1892. Fournief, ingénieur civil, à Cahors.

1873. Gary, directeur de la Revue religieuse, aumônier du pensionnat de Grarhat, à Cahors.

1884. Girma^, libraire-éditeur, à Cahors.

1887. Greil (Louis) ^, négoc, juge au trib. de commerce, à Cahors. 1872. Grimardias (Mgr) &, évêque de Cahors.

1891. Lafon, artiste peintre, à Cahors. 1872, Lagarrigue, avocat, à Cahors.

1879. Laroussilhe (de) ^Jf, percepteur, à Cahors.

1879. Larroumet 0 ^, maître de conférences à la Sorbonne, Paris.

1872. Laur $, vétérinaire, à Cahors.

1873. Laytou %$, imprimeur, à Cahors. 1879. Leboeuf^, docteur-médecin, à Cahors.

1872. Malinowski ^|f, ancien professeur, à Cahors.

1892. Maynard (de), agent d'assurances, à Cahors.

1872. Murât (comte J.) O ^, ancien députera Labastide-Murat.

1885. Payrissac, docteur-médecin, à Cahors.

1893. Pépin, trésorier-payeur général du Lot, à Cahors.

1873. Rossignol, chanoine, aumôn. des Dames de Nevers, à Cahors. 1893. Roubaud, professeur de dessin au lycée Gambetta.

1891. Rougé, sculpteur-statuaire, à Cahors. 1882, Rouquet <@, félibre, peintre, à Cahors.

1875. Talou $?, député du Lot, à Cahors.

1872. Valette Ii|JS, chef d'institution, à Cahors. 1885. Valdiguier, photographe, à Cahors.

1873. Valon (de), ancien député, à Cahors.


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MEMBRES CORRESPONDANTS : MM.

1872. Alazard, propriétaire, à Labéraudie (Lot). 1885. Ancé, curé de Greffeil (Aude).

1873. Armagnac (comte d'), propriétaire, à St-Côme (Aveyronï. 1876. Armand 1ff, ancien professeur, à Marseille.

1880. Balagayrie, propriétaire, à Mechmont (Lot).

1887. Balagayrie, instituteur, à Gramat (Lot). 1893. Bessiêres, curé à Terrou (Lot).

1892. Biélawski, percepteur à Issoire (Haute-Loire).

1873. Cabanes <||, pharmacien,-à Gourdon. 1875. Calmeilles, docteur-médecin, à Gourdon. 1873. Capmas, ancien recteur, à Toulouse.

1888. Castagne, avocat, à Concorès (Lot).

1889. Castes, instituteur, à Bagat (Lot).

1890. Caussanel, instituteur, à Soulomès (Lot).

1879. Cayla, procureur de la République, à Rochefort. 1873. Claret, avocat, à Salviac (Lot).

1885. Combarieu (Jules), professeur agrégé, à Orléans. 1873. Cuquel, curé, à Francoulès (Lot).

1881. Daymard fff, à Duravel (Lot).

1873. Delmas, curé, à St-Cirq-Lapopie (Lot).

1880. Delon, cond. f. f. d'ingénieur des ponts et chaussées, à Flgeac.

1875. Delpon, avoué, à Figeac.

1873. Dois, notaire, à Saint-Cirq-Lapopie (Lot).

1873. Dufour (Pierre) ^tl §, dir. de la Ferme-Ecole du Montât (Lot).

1876. Fontenilles (Jean-Baptiste de), propriétaire àSoucirac (Lot). .,'' 1872. Fontenilles (Paul de) ||, inspecteur de la Société française

d'archéologie, au château d'Auriol, par Villemur (HauteGaronne).

1891. Fourastié, curé, à Pern.

1891. Gaïda, artiste-peintre, à Paris.

1892. Gibert, maire d'Uzech-des-Oules (Lot).


— ■282-— ;

1875. Gouloumès, vétérinaire,'à Gourdon (Lot).

1891. Gransault-Lacoste (de), à Léobard (Lot). ,

1886. Graulières, commis des postés et télégraphes, à Bordeaux. 1886. Guilhou, à Lapistoule (Luzech).

1872. Guyot de Camy, propriétaire à Labastide-Murat (Lot).

1873. Hallberg, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse.

1888. Hébrard (Fernand d'), château de Torcyy par Fruges (Pas-de-C.)

1874. Izarn (Firmin), propriétaire, à Salviac (Lot).

1372. Lacombe *fe ||f, insp. génraI des archives, à Charenton (Seine.)

1889. Lafon de Verdie (de) substitut, à Gourdon.

1877. Lagane, curé, à La Pannonie (Lot).

1878. Lagarde, ancien président du tribunal civil, à Lectoure. 1880. Lalaurie., directeur de l'Ecole normale de Montauban. 1873. Lamberterie (de), ancien député, à Paris.

1886. Laroussilhe (abbé de), à Padirac (Lot). 1878. Lascombes, préfet, à Constantine.

1877. Massabie, chan. h™, curé de Notre-Dame-du-Puy, à Figeac.:

1878. Maynard (baron de), au château de Copeyre, par Martel (Lot).

1887. Mazelié, négociant, à Toulouse. 1893. Meulet $, instituteur à Carlucet (Lot).

1876. Miran (Sylvain), aspirant au notariat, à Albas (Lot).

1888. Périer de Ferais, à Paris.

1872. Rey, contrôleur des tabacs, à Souillac (Lot).

1872. Rey $£, député, président de la Société agricole du Lot.

1888. Roaldès (Arthur de), docteur-médecin, à la Nouvelle-Orléans.

1873. Rougié, percepteur, à Sauzet (Lot).

1873. Rouméjoux (de), propriétaire au château de Rossignol, par

Bordas (Dordogne). 1878. Rouquié, aumônier, a Leyme, (Lot;.

1890. Ruck, docteur médecin, à Paris.

1877. Saint-Rémy (vicomte de), au château de Gaudusson, par Fumel

(Lot-et Garonne).


— 283 — .

1887. Salamon, employé du chemin de fer, à Labastide-de-Sérou

(Ariège). 1875. Salinié, curé, à Beauregard (Lot).

1891. Sansépée Rubens, artiste peintre à Fumel (Lot-et-Garonne). 1878. Séval, juge de paix, à Fumel (Lot-et-Garonne). 1880. Soulié, instituteur, à Puycalvel (Lot).

1891. Taillefer, curé, à Cazillac (Tarn-et-Garonne). 1873. Tréneule, curé, à Escamps (Lot).

1877. Tressens, juge de paix, à Figeac

1892. Valat, percepteur, à Castelnau-Montratier (Lot).

1891. Valon (Ludovic de), sous-chef de section à Lubersac (Corrèze)

1873. Vialle, juge au tribunal de Gourdon.

1885. Vitrac (abbé), chanoine honoraire, curé de Gramat.


BUREAU DE LA SOCIETE DES ÉTUDES

POUR L'ANNÉE 1894

Président d'honneur Mgr GRIMARDIAS $?, êvêque de Cahors.

Présidents honoraires

MM. MALINOWSKI iyj, ancien professeur,

LARROUMET 0 $j, maître de conférences à la Sorbonne.

Présidents semestriels

MM. BLIN 0 ^, lieutenant-colonel en retraite (l8r semestre). COMBES, contrôleur de la caisse d'épargne (2° semestre).

Secrétaire général M. l'abbé Justin GARY, aumônier, directeur de la Revue religieuse

Secrétaire des séances M. Joseph BLANC, licencié en droit, percepteur surnuméraire.

' Archiviste-Bibliothécaire M. GIRMA H, libraire-éditeur.

Trésorier. M. CALVET, représentant de commerce.

Conseil d'administration Les membres du bureau, MM. DELPÉRIER et ROUQUET i$.

Commission du Bulletin

Les membres du bureau, MM. CAMINADE i£, DAYMARD i$, GREIL %jt, F: de LAROUSSILHE M et LAYTOU M.


SOCIÉTÉS COHUESPONDANTES

FRANCE

OT'Èlp'CI

DÉSIGNATION DES SOCIÉTÉS J „ .#i. DÉPARTEMENTS

des Sociétés

Société d'agriculture, sciences et arts Agen. Lot-et-G.

Académie des sciences, agriculture, arts et

belles-lettres Aix. Bouc- du-R.

Société des sciences, arts et belles-lettres du ,

Tarn Albi. Tarn.

Société des antiquaires de Picardie Amiens. Somme.

Société d'histoire naturelle Autun. Saône-et-L.

Société des lettres, sciences et arts Bar-le-Duc. Meuse.

Société des sciences et arts Bayonne. B. -Pyrénées

Académie des sciences, belles-lettres et arts.. Bezançon. Doubs.

Société Belfortaine Belfort. Belfort.

Société archéologique et scientifique Béziers. Hérault.

Société archéologique Bordeaux. . Gironde.

Société littéraire, historique et archéologique

de l'Ain Bourg. Ain.

Société académique Brest. Finistère.

Société scientifique, artistique et archéologique de la Corrèze , Brive. Corrèze.

Société agricole et industrielle du Lot... Cahors. Lot.

Société d'émulation Cambrai. Nord.

Société des arts et sciences Carcassonne Aude.

Académie des sciences, lettres et arts Clermont. Puy-de-D.

Société de Borda Dax. Landes.

Société ariégeoise des sciences, lettres et arts. Foix. Ariège.

Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse.. Guéret. Creuse.

Société archéologique et historique du Limousin Limoges. Haute- Vien.


— 286 —

DÉSIGNATION DES SOCIÉTÉS SIEGE DEPAHTIMEÎÏTS

des Sociétés

Académie des arts, sciences, belles-lettres et

agriculture Maçon. Saône-et-L.

Société historique et archéologique du Maine. Le Mans. Sarthe.

Société botanique et horticole de Provence... Marseille. B--du-Rhône

Société archéologique de Tarn-et-Garonne... Montauban. Tarn-et-Gar,

Société des sciences, belles-lettres et arts de

Tarn-et-Garonne Montauban. id.

Société pour l'étude des langues romanes Montpellier. Hérault.

Académie de Stanislas. Nancy. Meurt.-et-M

Société archéologique de Nantes et de la LoireInférieure Nantes. Loire-Infér.

Société des sciences naturelles de l'Ouest de la

France Nantes. id.

Société des lettres, sciences et arts des AlpesMaritimes " Nice. Alpes-Marit.

Société d'études des sciences naturelles Nîmes. Gard.

Société historique et archéologique de l'Orléanais Orléans; Loiret.

Société Franklin Paris. Seine.

Société de Géographie Paris. id.

Société académique indo-chinoise Paris. id.

Musée Guimet Paris. id.

Revue de la Société d'ethnographie Paris. id.

Société des sciences, lettres et arts...,.. Pau. Basses-Pyré.

Société historique et archéologique du Périgord Périgueux. Dordogne.

Société d'agriculture, sciences, arts et commerce.. LePuy. Hte-Loire.

Société archéologique de l'IUe-et-Vilaine, Rennes. Ule-et-Vil.

Société des amis des arts Rochecliouart. Hte-Vienne.,

Société d'émulation de la Vendée La Roche-s.-Yon Vendée.

Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron Rodez. Aveyron.

Société des archives historiques de la Saintonge

Saintonge de l'Aunis. Saintes. Char.-Infér.


— 287 —

DÉSIGNATION DES SOCIÉTÉS DEPARTEMENTS

des Sociétés

Société des antiquaires de la Morinie Saint-Omer. Pas-de-Cal.

Société des sciences naturelles Semur. Côte-d'Or.

Société académique du Var Toulon. Var.

Académie dés Jeux-Floraux Toulouse. Haute-Gar.

Société d'histoire naturelle Toulouse. id.

Académie des sciences, inscriptions et belleslettres...... Toulouse. id.

Société archéologique du Midi de la France... Toulouse. id.

Société académique franco-hispano-portugaise. Toulouse. id.

Société française de botanique Toulouse. id.

Société archéologique de France Tours. Indre-et-L.

Société des lettres, sciences et arts de la

Corrèze Tulle. Corrèze.

Société d'archéologie et de statistique de la

Drôme Valence. Drôme.

Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois Vendôme. Loir-et-Gher

ÉTRANGER

Smithsonian institution ; Washington Etats-Unis.

Société des naturalistes Kiew. Russie.

La Société des Etudes reçoit en outre, à titre d'échange :

La Feuille des Jeunes Naturalistes, dirigée par M. A. Dolfus (Paris). Le Journal d'hygiène, dirigé par M. le docteur de Pietra-Santa (Paris). Le Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse du

diocèse de Valence (Romans). Le Bulletin héraldique de France. Le Bulletin de la Société d'histoire de Paris. La Revue des Pyrénées, à Toulouse. La Revue Africaine, à Alger.


TABLE DES MATIÈRES

DU XVIIIe VOLUME

Pages.

PRÉCAUTIONS PRISES PAR UNE VILLE DO QUERCY, POUR SE PRÉSERVER DE LA PESTE, AU XVIIe ET AU XVIIIe SIÈCLES, par M. L.

Combarieu 5

COMPTE DE RECEPTES ET DE DESPANCES DU VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESOLISE CATHEDRALLE SAINCT-ESTIENNE DE CAORS, POUR L'ANNÉE 1652 FINISSANT EN 1653 (suite), par M. Paul de Fontenilles .............. 24, 101, 145,228

ORDRE DEMALTE (suite et fin), par M. F. de Laroussilhe. 40, 85, 177, 209 LES ÉVÊQUES DE CAHORS ET LE DROIT D'ANNATES, par M. B. Taillefer..... 56

CANTIQUES POPULAIRES EN DIALECTE DU QUERCY, recueillis par

M. l'abbé J. Gary 63, 194

CONCOURS LITTÉRAIRE, SCIENTIFIQUE ET ARTISTIQUE, PROGRAMMÉ

DU CONCOURS 70

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES, pendant l'année 1893 72, 140, 204, 270

DROIT DE LITRE, par M. B. Taillefer. 81

ANALYSE DU TRAVAIL DE M. BARRIÈRE-FLAVY, par M. de Rouméjoux

Rouméjoux

STATISTIQUE DES DÉCÈS DE LA COMMUNE DE CAHORS, pendant l'année 1892, par M. le Dr Leboeuf. 117

Lou CALEL, par M. J.-B. Rouquet. 131

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. L'ABBÉ BONABRY, par M. A. Combes. 138 DOCUMENT RELATIF À UN PROJET DE SUPPRESSION DU SÉNÉCHAL DE

MARTEL, par M. B. Taillefer ...... 187

NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR M. L. AYMA, par M. L. Greil 241

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. ANTONY LANDES, par M. J. Gary.. 254

BIBLIOGRAPHIE DU LOT, ANNÉE 1893, parM. J. Girma 259

RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA. SOCIÉTÉ DÉS ÉTUDES PENDANT

L'ANNÉE 1893, par M. l'abbé Gary, secrétaire-général 264

LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 279

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1894 284

LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 285



TABLE DES MATIÈRES

Pages.

Précautions prises par une ville du Quercy, pour se préserver de

la peste, au XVIIe et au XVIIIe siècles, par M. L. Combarieu.. 5

Compte de Receptes et de despances du vénérable chapitre de l'esglise cathedralle Sainct-Estienne de Caors, pour l'année 1652 finissant 1653 (suite), par M. P. de Fontenilles 24

Ordre de Malte (suite), par M. F. de Laroussilhe 40

Les évêqueè de Cahors et le droit d'annates, par M. B. Taillefer.. 56

Cantiques populaires en dialecte du Quercy, recueillis par M.

l'abbé J. Gary. 63

Concours littéraire, scientifique et artistique, programme du

concours 70

Procès-verbaux des séances de la Société des Etudes pendant le

1er trimestre de 1893 72

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1893

Présidait d'honneur : Mgr Grimardias, évoque de Cahors. Président* honoraires : M. Malinowski, ancien professeur.

' M. Larroumet, maître de conférences à la Sorbonne.

Présidents : MM. François Cangardel, bibliothécaire (1er semestre) ;

Henri Valette, chef d'institution (2° semestre). Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier, directeur de la Revile religieuse. Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnum. Archiviste-Bibliothécaire : M. Girma, libraire-éditeur. Trésorier : M. Calvet (Paulin), représentant de commerce. Conseil d'administration : Les membres du bureau, MM. Combes et Rouquet. Commission du Bulletin : Les membres du bureau, MM. Laytou, Caminade, Grei!, Dèlpérier et P. de Larroussilhe.

AVIS

Avis Important. — La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

En cas de changement d'adresse, les Membres correspondants sont priés d'en informer le Secrétaire général de la Société, afin d'éviter de faire prendre de fausses directions aux fascicules qui leur sont adressés.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.


BULLETIN

DE

LA SOCIETE DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES

DU LOT

T OME DIX-HUITIÈME

DEUXIÈME FASCICULE

•- CAHORS

IMPRIMERIE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34 1893 /

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions érftises . . par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.




TABLE DES MATIÈRES

Pages.

Droit de litre, par M. Taillefer ..... 81

Analyse du travail de M. Barrière-Flavy, par M. de Rouméjoux. 83

Ordre de Malte (suite), par M. F. de Laroussilhe 85

Compte de receptes et de despances du vénérable chapitre de

l'esglise cathedralle. Sainct-Estienne, de Caors, pour l'année

1652 finissant 1653 (suite), par M. P. de Fontenilles .... 101

Statistique des décès de la Commune de Cahors, pendant l'année

1892, par M. le D- Laboeuf .. 117

Lou Calel, par M. J.-B. Rouquet . . 131

Notice nécrologique sur M. l'abbé Bonabry, par M. A. Combes,.. 138 Procès-verbaux des séances de la Société des Etudes pendant le

2e trimestre de 1893 140

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1893

Président d'honneur : Mgr Grimardias, évoque de Cahors. .

Présidents honoraires : M. Malinowski, ancien professeur.

M. Larroumet, maître de conférences à la Sorbonne.

Présidents : MM. François Cangardel, bibliothécaire (1er semestre) ; Henri Valette, chef d'institution (2° semestre).

Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier, directeur de la Reoue religieuse.

Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnum.

Archiviste-Bibliothécaire : M. Girma, libraire-éditeur.

Trésorier : M. Calvet (Paulin), représentant de commerce. Conseil, d'administration : Les membres du bureau, MM; Combes et Rouquet.

Commission du Bulletin : Les membres du bureau, MM. Laytou, Caminade, Greil, Delpérier et F. de Larroussilhe

AVIS

Avis important. — La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, à fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article. 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

En cas de changement d'adresse, les Membres correspondants sont priés d'en informer le Secrétaire général de la Société, afin d'éviter de faire prendre de fausses directions aux fascicules qui leur sont adressés.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.


BULLETIN

DE

LA SOCIÉTÉ DES ETUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME DIX-HUITIÈME

TROISIEME FASCICULE

CAHORS

IMPRIMERIE L. LAYTOU, ; RUE DU LYCÉE, 34 1893

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.




TABLE DES MATIÈRES

Pages.

Compte de receptes et de despances du vénérable chapitre de l'esglise cathedralle Sainct-Estienne de Caors, pour l'année 1652 finissant 1653 (suite), par M. P. de Fontenilles. 145

Ordre de Malte (suite), par M. F. de Laroussilhe. 177

Document relatif à un projet de suppression du sénéchal de Martel, par M. B. Taillefer,.... :,... 187

Cantiques populaires en dialecte du Quercy, recueillis par M.

l'abbé J. Gary.... 194

Procès-verbaux des séances de la Société des Etudes pendant le

3e trimestre de 1893 204

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1893

Président d'honneur: Mgr Grimardias, évoque de Cahors.

Présidents,honoraires : M. Malinowski, ancien professeur.

M. Larroumet, maître de conférences à la Sorbonné.

Présidents : MM. François Cangardel, bibliothécaire (1ersemestre);

Henri. Valette, chef d'institution (2e semestre). Secrétaire général : M. l'abbé Gary, aumônier, directeur de la Revue religieuse. Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnum. Archiviste-Bibliothécaire : M. Girma, libraire-éditeur. Trésorier : M. Calvet (Paulin), représentant de commerce. Conseil d'administration : Les membres du bureau, MM. Combes et Rouquet. . Commission du Bulletin : Les membres du bureau, MM. Laytou, Caminade, Greil, Delpérier et F. de Larroussilhe.

AVIS

Avis important. — La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article. 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées parle Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

En cas de- changement d'adresse, les Membres correspondants sont priés d'en informer le Secrétaire général de la Société, afin d'éviter de faire prendre de fausses directions aux fascicules.qui leur sont adressés.

Les Séances delà Sociélé se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville. ' '


BULLETIN

DU

LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES

LITTÉRAIRES, SCIENTIFIQUES ET ARTISTIQUES DU LOT

TOME DIX-HUITIÈME

Q U A T RIE ME FA S CICUL E

CAHORS

IMPRIMERIE L. LAYTOU, RUE DU LYCÉE, 34

1893

La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son BULLETIN.




TABLE DES MATIÈRES

Pages

ORDRE DE MALTE (suite et fini, pur M. F. de Laroussilhe 209

COMPTE DE RECETTES ET DE DESPANCES DU VÉNÉRABLE CHAPITRE DE L'ESOLISE CATHEDRALLE SAINCT-ESTIENNE DE CAORS, POUR L'ANNÉE 1652 FINISSANT EN 1653 (suite, par M. Paul de Fontenilles 228

NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR M. L. AYMA, par M. L. Greil 241

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. ANTONY LANDES, par M. J. Gary.. 251

BIBLIOGRAPHIE DU LOT, ANNÉE 1893, par M. J. Girma 259

RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES PENDANT

L'ANNÉE 1893, par M. l'abbé Gary, secrétaire-général 204

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DES ETUDES, pendant le 4e trimestre de 1893 270

LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 279

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1894. 284

LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES 285

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES POUR L'ANNÉE 1894

Président d'honneur : Mgr Grimardias, évèipie du (laliors. Présidents honoraires : M. Malinowski, ancien professeur.

M. Larroumet, maître, de conférences à la Sorbonne. Présidents : MM. Blin, lieutenant-colonel en retraite (1er semestre) ;

Combes, contrôleur de la caisse d'épargne (2e semestre). Srrrélairr général : M. l'abbé Gary, aumônier., directeur de la Rame rclit/iciisc. Secrétaire des séances : M. Joseph Blanc, licencié en droit, percepteur surnum. Archiviste-Bibliothécaire : M. Girma, libraire-éditeur. Trésorier : M. Calvet, (Paulin), représentant, de commerce.

Conseil d'administration : Les membres du bureau, MM. Delpérier et Rouquet Commission du Bulletin : Les membres du bureau, MM.Caminade, Daymard, Greil, F. de Larroussilbe et Laytou.

AVIS

Avis important. — La Société des Etudes, dans sa séance du 22 décembre 1890, a fixé ainsi qu'il suit la teneur de l'article 10 de son Règlement intérieur :

Art. 10. — Les cotisations seront recouvrées par le Trésorier dans le courant du premier semestre, et sans avertissement préalable.

TE IGITUR, brochure grand in-8°, de plus de 400 pages. En vente à la librairie Girma. Prix : 5 fr.

Les Séances de la Société se tiennent tous les lundis, à 8 heures du soir, à l'Hôtel de Ville.