6me ANNEE — N1,e Série N° SO.
OI3STQ OBllSTTIl^HîS
DIMANCHE 27 SEPTEMBRE 1903.
Le Courrier de la Nièvre informe ses abonnés et lecteurs qu'à dater du 1er octobre prochain, les bureaux de la rédaction et de Vadministration du journal seront transférés 5, place SaintSébastien, au deuxième étage.
Toutes les correspondances et communications devront donc être envoyées à cette nouvelle adresse.
LE MINISTRE DE LA GUERRE CURE L'INTERNATIONALE
L'emploi de commis-voyageur du gouvernement est tenu, comme chacun le sait, par le général André qui, à l'instar d'Yves Guyot de dreyfusarde mémoire, assiste chaque semaine à l'érection d'une statue, à l'inauguration d'une école athée ou même simplement à un banquet de « blocards. »
Dimanche donc, le représentant de la maison Combes, Pelletan et Cie était à Saint-Emilion.
A vrai dire ce jour-là, l'on inaugurait, bien loin des vignobles bordelais, à Maromme, en Normandie, le buste du maréchal Pélissier.
L'on aurait pu croire que le chef de l'armée française se serait dérangé pour une cérémonie éminemment militaire.
Soit que le ministre fut gêné par le souvenir du vainqueur de Malakoff, soit que le gouvernement ait eu peur de compromettre l'alliance et de voir Nicolas II nous refuser ses continuels emprunts, soit enfin et plutôt que le commis-voyageur de Combes préférât les vins de Bordeaux au cidre de Normandie, André ne vint point à Maromme et se rendit à Saint-Emilion.
Le soir, au banquet, — clans la journée l'on avait inauguré le nouvel hôtel de ville — un incident très significatif se produisit.
L'officieuse Agence ïïavas en rend compte en ces termes :
M. Lablégnie présente le groupe socialiste de Libourne, adresse au ministre les voeux des revendications sociales et souhaite un adoucissement du code militaire.
Le ministre répond que tous les efforts seront faits par le gouvernement pour y arriver. ,
Déjà a été adopté le service de deux ans. Un projet de réforme du code militaire sera ensuite présenté.
« Mais, ajoute le ministre, connaissezvous le chant appelé Internationale, et notamment le couplet disant que les balles sont pour nos généraux ? Eh bien je déclare que je n'accepte pas pareille chose. Et, lorsqu'on jouera Ylnternationale, je m'en irai. »
M. Lablégnie veut répondre, mais le ministre ajoute :
« P8S de discussion sur ce point. Je partage assez de vos opinions pour pouvoir me permettre de combattre cellelà »
Naturellement, cela n'a pas été du goût des socialistes et leurs organes blâment sévèrement ce général qui ne veut pas comprendre les beautés de Y Internationale :
Le plus drôle est qu'une grande partie de nos confrères conservateurs a cru devoir souligner ce fait et s'en servir pour féliciter le désorganisateur de l'Armée.
On parle de ce menu fait comme d'une preuve de bon sens et d'une leçon de patriotisme.
On va même plus loin et certains, parmi nos meilleurs confrères, parlent déjà d'une scission dans le ministère. Chaumié et André seraient excommuniés.
André donnant des leçons de patriotisme à Combes, ce serait drôle si ce n'était triste.
La vérité est beaucoup moins belle. André veut bien 1' « Internationale », mais il y a un couplet qui le gêne, celui où il est recommandé aux soldats de réserver leurs balles pour les généraux.
On a beau être « mauvais berger », on finit par craindre les moutons que l'on rend enragés !
MAURICE DE BOISGISSON.
IrçFôrfriaiiforçs
, Conseil des Ministres
Le Conseil s'est réuni samedi dernier sous la présidence de M. Loubet.
M. Delcassé, ministre des affaires étrangères, a entrenu le Conseil des affaires en cours, notamment des événements de Macédoine. 11 a fait connaître que la Russie et l'Autriche avaient manifesté la ferme résolution de n'intervenir que pour hâter la réalisation des réformes qu'elles réclament. Les autres nations sont d'accord pour appuyer ces réformes
Le Conseil s'est ensuite entretenu de la situation dans le Sud-Oranais. M. Combes a déclaré qu'il n'avait pas eucore reçu le rapport officiel de l'attaque d'El Moungar. Il n'a connaissance que du rapport adressé par le gouverneur général.
Le ministre de la guerre a confirmé le départ, pour le Sud-Orauais, du général Gaze, commaudant le 19° corps, pour faire une enquête.
M. Vallé. ministre de la justice, a annoncé qu'il avait examiné le dossier de l'affaire Loizemant.
M. Combes, président du Conseil, devant s'absenter pendant une quinzaine de jours, a fait signer un décret confiant à Al. Vallé l'intérim du ministère de l'Intérieur.
Le prochain Conseil aura lieu le samedi 9 octobre.
Déplacements ministériels
Dimanche dernier, quatre ministres et un sous-secrétaire d'Etat sont allés sur différents points du territoire colporter la bonne parole officielle.
A Cnaville, (Seine-etOise), M. Doumergue, ministre des Colonies a présidé l'inauguration d'un monument élevé à la mémoire du colonel Gillon et des officiers et soldats morts pendant la campagne de Madagascar.
A Lamalou-les Bains, inauguration du buste du célèbre docteur Charcot par le ministre du Commerce
A Cahors, encore une inauguration de buste. Celui d'un obscur sénateur, M. de Verninac. Le ministre de la. marine présidait cette cérémonie.
Pendant ce temps, notre ineffable mi nistre de la guerre, le général André conduit par son amour des crûs fameux, inaugurait à Saint Emilion,un nouvel hôtel de ville.
Enfin, le sous-Secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes inaugurait un hospice à Blacé.
Naturellement, toutes ces cérémonies comportaient banquets, beuveries, toasts et discours dans lesquels ces Messieurs ont glorifié leur politique.
Le g-énéral André et 1' « Internationale »
En quittant Saint-Emilion, le F.-. André s'est rendu à Bordeaux.
Un incident s'est produit pendant les réceptions qui ont eu lieu dans cette ville.
M. Lablégnie, président du groupe socialiste de Libourne, présentant au ministre ses camarades, félicite le gouvernement et expose les desiderata du parti.
Le minis're lui répond en lui disant qu'il partage bien quelques-unes de ces idées, mais qu'il n'admettra jamais Y In ternationale et surtout le couplet relatif aux généraux et aux balles qui leur sont destinées.
— Chaque fois, dit-il, qu'on chantera cela devant moi, je m'en irai.
M. Lablégnie ayant voulu protester, le général André coupa court en disant qu'aucune discussion ne devait avoir lieu pendant cette fête.
Le ministre reçoit ensuite une délégation des anciens combattants de 1870, qui expriment le voeu de voir créer une médaille commémorant cette guerre.
Le général André répond qu'ancien combattant lui même, il refuserait de porter cet'e médaille, attendu qu'elle commérerait, non pas la victoire, mais la défaite, celle-ci fût-elle glorieuse.
Irons-nous au Maroc ?
A la suite des derniers événements du Sud Oranais.il est question dans la presse de l'organisation d'une expédition française au Maroc, à la suite de laquelle cette contrée serait placée sous notre protectorat.
Jusqu'à présent, rien d'officiel n'est venu confirmer ces bruits.
Une victime de Pelletan On annonee que le ministre de la marine vient de soumettre à la signature du Président de la République un décret mettant en non-activité par retrait d'emploi, M. le vice-amiral Maréchal, ancien commandant de l'escadre d'ExtrêmeOrient. Cette mesure est prise à la suite des incidents que l'on sait.
L'amiral Maréchal est donc condamné sans avoir pu présenter sa défense au ministre qui a refusé de le recevoir ; aussi proteste-t-il de toutes ses forces contre la décision qui le frappe. Mais à quoi servent les protestations les plus justes avec un ministre de la trempe de Pelletan.
Le lieutenant-colonel Boulangier
M. le lieutenant-colonel Boulangier, ancien chef de bataillon au 13e d'infanterie, à Nevers, dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs au sujet de son injuste mise à la retraite, vient d'adresser au général André l'énergique lettre suivante :
Monsieur le ministre,
J'ai l'honneur de vous rappeler qu'un officier ' est à votre porte, vous demandant des juges. Réellement, il ne convient pas que cette situation se prolonge: Par lettre publique, en date du 7 septembre, je vous ai demandé de me faire passer en conseil de guerre si, sans le savoir, j'ai comihis quelque crime ou si, actuellement encore, en réclamant publiquement, j'en commets un.
Pour moi, Français et homme libre, j'estime au contraire que c'est en ne réclamant pas que j'en commettrais un et le plus énorme, le plus honteux qu'un militaire puisse commettre : le crime de lâcheté.
Vous m'avez mis à la porte de l'armée sans daigner me dire le motif et je ne réclamerais pas "? Mais alors je serais un lâche. Oui, je serais alors digne précisément du procédé dont vous avez usé à mon égard. Ou bien, affectant de vous mépriser et de mépriser une mesure qui paît de vous, affectant même de m'en dire honoré, de m'en faire gloire, alors je me poserais en rebelle et alors encore je justifierais la mesure prise contre moi. Mais il n'en est pas ainsi. Je réclame, et je m'établis à votre porte et je n'en bougerai pas que vous ne m'ayez fait droit.
Rappelez-vous, qu'il y a six mois, le 29 mars, je suis allé vous voir en votre hôtel, et qu'il a bien fallu que vous me receviez. Mais vous n'avez pas voulu m'enlendre. Eh bien ! aujourd'hui, c'est publiquement que je stationne devant votre porte, et c'est publiquement que vous devrez m'entendre et me répondre. Pourquoi m'avez-vous mis à la retraite d'office ? .-... -. -..■ ^y^'--■
Je vous prie d'agréer, monsieur lé ministre, l'hommage de mon profond respect.
BOULANGIER, Lieulenant-coloael en retraite.
# * Une allocution du colonel Marchand
Dernièrement les réservistes de l'infanterie coloniale s'apprêtaient à quitter Toulon, ayant terminé leur période d'instruction.
Or, au 4* régiment que commande le colonel Marchand, un groupe s'était formé, lequel d'ailleurs chantait chaque soir la Carmagnole et l'Internationale, qui avait décidé de quitter la caserne du Mourillon en clamant le chant d'Eugène Pottier et en arborant le drapeau rouge. Un pavillon rouge avait, en effet, été arboré à une hampe et le groupe avait réussi à s'attirer quelques adhérents.
Le colonel Marchand, mis au courant des préparatifs de la manifestation, s'est rendu au-devant de ceux qui l'avaient conçue.
— « Mes chers amis, leur a-t-il dit, vous êtes libres de chanter, de crier et de faire ce que vous voudrez lorsque le régiment vous aura reconduits et que vous serez retournés chez vous ; mais, au moment de nous séparer, j'ai un service à vous demander: c'est de ne pas reconnaître dans la caserne et auprès de vos camarades de l'active, un autre drapeau que le drapeau, tricolore, un autre chant que la Marseillaise. Promettez-moi de me rendre ce service ».
Et le vaillant chef de la mission CongoNil alla serrer la main à chacun d'eux. L'effet de la petite allocution prononcée avec une communicative émotion se produisit aussitôt, et le départ du gros des réservistes du i" régiment s'est effectué aux cris de : « Vive Marchand ! »
Les évêques privés de leur traitement Le nombre des évêques privés de leur indemnité concordataire par le gouvernement de la République s'élève actuellement à onze. Ce sont :
S. E. le cardinal Perraud, évêque d'Aulun ; NN. SS. Petit, archevêque de Besançon ; Bardel, évêque de Séez ; Touchet, évêque d'Orléans ; de Cabrières, évêque de Montpellier ; Turinaz, 'évêque de. Nancy ; Chapon, évêque de Nice ; Bonnet, évêque de Viviers ; Delamairè, évêque de Périgueux ; Andrieu, ' évêque de Marseille ; Colton, évêque .de Valence.
DISTINCTIONSJIÉCESSAIRES
Ce qui est écrit et débité de sottises et de calomnies sur la Monarchie est inimaginable. L'ignorance tout ensemble et la mauvaise foi l'ont en quelque sorte dépouillée de son contenu pour la charger de principes qui la nient et qui constituent un blasphème contre ses doctrines fondamentales. Le penple s'est, à la longue, familiarisé avec ces sortes de travestissements
travestissements à ses yeux les traits de la Monarchie sont ceux précisément des vilains oripeaux qui masquent sa physionomie véritable.
A ce propos, voici dans le mouvement socialiste une étude de M. Emile Landrin sur 1' c Assurance sociale et l'Assistance » qui nous paraît surtout propre à jeter la confusion dans l'esprit du lecteur. Le conseiller municipal de Paris expose les raisons qui font adopter à son parti le principe de l'assurance obligatoire et rejeter la pratique de l'assistance, qui humilie et démoralise celui qui en est l'objet. II formule à l'égard de la classe bourgeoise (lisez : tous les non-socialistes) les plus vifs reproches, parce qu'elle n'a jusqu'ici opposé aux souffrances du monde ouvrier que les palliatifs d'une charité impuissante. « Enfermée dans son égoïsme de classe, écrit-il, la bourgeoisie recule autant qu'eHë peut le jour où il faudra qu'elle reconnaisse autrement que par des promesses le droit à l'existence réclamé par les travailleurs ».
Il nous semble qu'ici une distinction s'impose et que M. Landrin ne peut équitablement envelopper les royalistes dans son reproche. Tenter d'assimiler les principes sociaux dont la Royauté a été la protectrice, à ceux du libéralisme économique, c'est une entreprise tout aussi téméraire que celle qui tendrait à marier le blanc avec le noir, le jour avec la nuit et le désordre avec l'ordre. On n'associe pas les inconciliables.
Le libéralisme se réclame des faux dogmes de 1789 et se garde bien de rejeter comme immorales les perturbations sociales qu'il a engendrées : » les lois qui président au capital, au salaire, à la répartition des richesses, a dit M. Leroy-Beaulieu, sont aussi bonnes qu'inéluctables ; elles amenèrent l'élévation graduelle du monument humain ». Comment s'étonner dès lors que ses adeptes n'apportent aux vaincus de la vie que l'insuffisance de la charité ou le maigre réconfort des exhortations morales.
La caractéristique des principes sociaux de la Royauté, c'est leur antagonisme avec le libéralisme économique.
L'assistance, écrit M. Landrin, est condamnée parles socialisles ». Si les Royalistes n'en désapprouvent pas la pratique parce qu'elle peut soulager momentanément certaines infortunes, ils se refusent à la réduire en axiome politique et économique. M. de la Tour du Pin, dont l'autorité en matière sociale est incontestée, écrivait il y a peu de temps dans la Revue catholique et royaliste : « Ce n'est pas à la charité qu'il incombe de fournir le pain quotidien au travailleur, c'est à l'organisation du travail qui doit être suffisamment rémunératrice pour cela. »
Il est difficile de s'exprimer plus clairement. Eh bien, la Monarchie n'a jamais admis une doctrine différente. Si les amis de M. Landrin nous connaissaient un peu mieux, s'ils avaient étudié le Royalisme et les principes qui le constituent, ils se garderaient de ces assimilations paradoxales qui dénotent chez eux l'ignorance totale de nos doctrines.
Se bornait-il à prôner la charité, le comte de Chambord, qui n'a cessé de revendiquer pour les classes laborieuses les garanties de l'organisation corporative du travail"?Et le comte de Paris, qui avait fait duDroit d'Association le fondement même de l'édifice monarchique ? Et le duc d Orléans n'a-t-il pas maintes fois solennellement affirmé sa parfaite conformité de vues au point de vue social avec celles de ses deux illustres prédécesseurs ?
Que certains de nos amis aient quelquefois prêté le flanc à la critique: que la droite parlementaire, par exemple, ait observé dans plus d'une circonstance une attitude fâcheuse, cela ne prouve qu'une chose : c'est que les conservateurs ne marchaient pas dans la voie tracée par nos princes ; c'est qu'ils ignoraient que la réforme sociale s'imposait après plus d'un siècle de désorganisation et qu'elle ne pouvait sortir que de la Tradition monarchique.
Qu'on le veuille ou non, qu'on l'admette ou qu'on le déplore, le principe de la Monarchie contredit formellement le libéralisme révolutionnaire, source de notre malaise et de notre abaissement. * Laisser faire, laisser passer ! » clament les hommes de 1789. Cela veut dire : laissez toutes les forces sociales se heurter et se combattre ! tant pis pour ceux qui se laisseront écraser; tant pis pour les vaincus, pour les faibles, pour les humbles, pour les timides, incapables, s'ils restent isolés, de prendre rang dans la sociéié! tant pis pour eux! leur disparition ne saurait nous troubler, ni empêcher « l'élévation du niveau humain >.
A ces vaincus, le libéralisme daigne offrir l'aumône de l'assistance. M. Landrin trouve cela insuffisant. Comme lui, nous pensons que les travailleurs ont droit à des garanties plus sérieuses. Il est heureux, sans doute, que la charité intervienne, qu'un tel ou un tel se montre plein de bienveillance à l'égard des ouvriers qu'il emploie. Mais ces louables sentiments n'ont rien d'inévitable ; ils
peuvent ne pas se produire. Or, veut-on que le sort des faibles dépende de l'humeur des privilégiera? Rien ne serait moins équitable. L'idéal des sociétés humaines, c'est la justice. * C'est sur la justice, dit M. de La Tour du Pin, que reposent la prospérité et la paix des Etats ».
Mais comment la réaliser?
Par la force, répond M. Landrin. En attendant l'avènement du collectivisme niveleur, imposons à la bourgeoisie, aux patrons, aux employeurs la reconnaissance du droit ouvrier en les obligeant à garantir les travailleurs contre les risques de toutes sortes. En résumé : la charité obligatoire.
Ce mot d' « obligation * sonne bien mal à nos oreilles. La Royauté est aussi éloignée du despotisme socialiste que de l'anarchie du libéralisme moderne A ces deux systèmes également condamnables, elle oppose celui qu'indiquent à ia fois le bon sens et la pratique des sociétés prospères : ia solidarité économique.
«Ce qui est démontré, écrivait le 20 avril 1865, Monsieur le comte de Chain - •bord, c'est la nécessité d'associations volontaires et libres des ouvriers pour la défense de leurs intérêts communs. Dés lors il est naturel que dans ces associations, il se forme, sous un nom quelconque, des syndicats, des délégations, des représentations qui puissent entrer en relation avec les patrons ou syndicats de patrons pour régler à l'amiable les différends re- " latifs aux conditions du travail, et notamment au salaire. Ici la communauté d'intérêts entre les patrons et les ouvriers sera une cause de concorde, et non d'antagonisme. La paix et l'ordre sortiront deces délibérations, où, selon la raison et l'expérience, figureront les mandataires les plus capables et les plus conciliants d"s deux côtés. Une équitable satisfaction sera ainsi assurée aux ouvriers ; les abus de la concurrence seront évités autant que possible, et la domination du privilège industriel resserrée en d'étroites limites. »
Nous nous garderons d'ajouter le moindre commentaire à ce document officiel. Nous le livrsns aux méditations des socialistes.-Il détruira chez eux bien des préventions contre nous en leur montrant sou3 leur vrai jour la Royauté et les Royalistes. Mais pour que ceux-ci le fassent connaître à ceux-là il faut qu'ils eu soient pénétrés, et c'est pourquoi nous ne nous lassons pas de rappeler ce document qui semble dater d'hier et contient tout un programme de réforme économique.
Firmin BACCONNIER.
CAISSES D'EPARGNE
Voici, d'après le Journal Officiel, le résultat des opérations des Caisses d'épargne ordinaires, du 4i au SO septembre 1903 :
Dépôts de fonds 2.427.612 22
Retraits de fonds 7.129.524 84
Excédents de retraits. 4.701.912 62
Excédent de retraits du 1™ janvier au 20 septembre 4903 :
145.818.628 fr. 79
VÉRITÉ^CRTJELLES
Les royalistes n'ont pas l'habitude de chercher' dans les appréciations de la presse étrangère des arguments contre leurs adversaires.
Mais le jugement que porte le Standard sur la désorganisation systématique de notre marine est si topique, la vérité qu'il énonce si aveuglante, que nous ne pouvons faire autrement que de reproduire sans commentaires ■ l'appréciation aussi cruelle qu'exacte de la feuille anglaise sur l'oeuvre de nos ministres politiciens.
Voici ce qu'écrit le Standard :
« Le ministre démagogue, aux applaudissements de la populace de Cherbourg, a insulté publiquement les officiers de la marine française. Il n'est pas d'hommes qui aient servi leur pays fidèlement et avec plus de zèle et d'abnégation que ces braves marins que l'on calomnie grossièrement en les accusant de déloyauté envers leur drapeau.
» C'est renouveler l'erreur qui, lors de la grande révolution, a paralysé la France dans sa lutte navale contre l'Angleterre.
» En proscrivant en masse comme aristocrates les officiers de marine, la révolution a singulièrement facilité les victoires ie Nelson.
» Napoléon a pu faire des généraux mais non des capitaines de vaisseau.
» Cette erreur de sectaire aveuglé peut encore une fois coûter cher à la France. »
L'abondance des matières nous oblige à remettre à notre prochain numéro la publication' d'une importante élude de M. Jean de Mittyt sur le duc d'Orléans, parue simultanément dans le Matin et le Gaulois.