FÊTES 309
La Naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; L'Ascension ;
L'Assomption de la très sainte Vierge La fête de tous les saints.
Donné à Paris, en la maison de notre résidence, cejourd'hui 9 avril 1802.
« J.-B. cardinal CAPRARA, légat. J.-A. SALA, secrétaire de la légation apostolique. » Certifié conforme : le secrétaire d'État, signé,
H.-B. MARET. Le conseiller d'État chargé de toutes les affaires concernant les cultes, « PORTALIS. »
Le gouvernement impérial poursuivit avec sévérité l'abolition des fêtes supprimées. Il publia, dans ce but, plusieurs circulaires, notamment celle du 19 octobre 1813. Toutefois, ce gouvernement si fort et devant lequel tout pliait, ne réussit point à atteindre ce résultat. Le gouvernement de 1830 s'engagea aussi dans la même voie à cet égard par deux circulaires que nous regardons, avec plusieurs évêques, comme contraires à l'indult du cardinal Caprara et à nos constitutions politiques. La circulaire suivante de Mgr l'évéque de Marseille à son clergé est la meilleure réfutation que nous puissions faire de ces illégales et incroyables circulaires ministérielles. Nous devons constater que la plupart de nos pontifes ont agi de la même manière que le vénérable évêque de Marseille.
CIRCULAIRE de Mgr l'évéque de Marseille à son clergé. Marseille, le 4 avril 1831. Monsieur,
Lorsque la nécessité des circonstances contraignit le souverain pontife Pie VII, à supprimer en France quelques-unes des fêtes qui, jusque-là, avaient été religieusement chômées comme partout ailleurs, il exprima sa pensée dans l'induit dont nous vous transcrivons ici un passage essentiel :
Sa Sainteté a voulu que, dans aucune église, rien ne fût innové dans l'ordre et le rit des offices et des cérémonies qu'on avait coutume d'observer aux fêtes maintenant supprimées et aux veilles qui les précédent ; mais que tout soit entièrement fait comme on a eu coutume de le faire jusqu'au moment présent...
Quoiqu'il fût convenable de laisser subsister l'obligation d'entendre la messe aux jours de fêtes qui viennent d'être supprimées, cependant Sa Sainteté se contente d'exhorter à ne pas négliger d'assister ce jour-là au saint sacrifice de la messe,
« Ce serait donc méconnaître tout à fait l'esprit de l'Eglise que de supprimer la moindre de nos cérémonies ou de changer quelque chose au rit accoutumé dans la célébration des fêtes supprimées.
Veuillez donc bien, monsieur, tout en faisant observer que la messe n'est pas d'obligation les jours de fêtes supprimées, exhorter les fidèles à marcher sur les traces de leurs pères, et à continuer de célébrer
II.
avec dévotion toutes ces fêtes établies pour rappeler à leur pieux souvenir la commémoration des mystères de notre sainte religion ou la mémoire des saints.
Ces jours-là vous ne vous contenterez pas de faire dire compiles dans votre église, mais on chantera la grand'messe le matin ; et le soir, après les vêpres solennelles, il y aura sermon, s'il est possible, et l'on donnera la bénédiction du Très-Saint Sacrement.
Nous vous donnons affectueusement notre bénédiction paternelle.
CHARLES-FORTUNÉ, évêque de Marseille.
La suppression des fêtes ne regarde que la liberté donnée aux peuples de vaquer à leurs occupations ordinaires. La décision du cardinal Caprara, dans son induit du 9 avril 1802, dit en termes formels que Sa Sainteté a voulu que, dans aucune église, rien ne fût innové dans l'ordre et le rit des offices et des cérémonies qu'on avait coutume d'observer aux fêtes maintenant supprimées. L'indult va même encore plus loin : il veut que les pasteurs exhortent leurs paroissiens à entendre la messe le jour de ces fêtes supprimées : « Eos praesertim qui victum parare sibi labore manuum minime coguntur, ut iis diebus sacrosanctss miss» sacrificio haud negligant intéresse. Conformément à ces principes, le concile d'Avignon, de l'an 1849, décide que, quant aux fêtes supprimées, il n'y a point à la vérité obligation de s'abstenir ces jours-là d'oeuvres serviles et d'en-j tendre la messe, mais que cependant les curés doivent se rappeler que l'intention de l'Église; est de célébrer néanmoins ces mêmes fêtes avec; une grande pitié et une grande dévotion. « Quodi ad festa suppressa spectat, desiit quidem obligatio sese his diebus abstinendi ab operibus servilibus et missam audiendi; meminerint tamen! parochi eam esse Ecclesiae mentem, ut haec eadem festa nihilominus cum magna pietate et devotione colantur. s (Titul. III, cop.l.)
Plusieurs évêques de France ayant consulté le Saint-Siège sur la question de savoir si tous les curés et autres prêtres, ayant titre à charge d'âmes, sont obligés d'appliquer la messe à leurs paroissiens, les jours de fêtes supprimées, en vertu de l'induit du 9 avril 1802, comme ils y sont obligés le saint jour du dimanche et les fêtes commandées, il leur fut répondu affirmativement, ce qui prouve que le Saint-Siège veut que ces fêtes soient toujours célébrées. Nous rapporterons deux de ces décisions; la première, adressée à l'archevêque de Toulouse, la seconde au cardinal évêque d'Arras. Nous le ferons suivre de l'encyclique Amantissimi qui lève définitivement tous les doutes à cet égard.
« Perillustrissime ac révérendissime domine uti frater : Relatis Sanctissimo nostro per subsecretarium saerae congregationis concilii adjunctis precibua
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