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Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1930-09-14

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 14 septembre 1930

Description : 1930/09/14 (A2,N52).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55047159

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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->. A * M<:« JOURNAL HEBDOMADAIRE _. . \ ... ^ ■ ... „MA

2« ANNÉE. — N° 52. . ... s _*_.„ ^. '.,. Dimanche 14 Septembre 1930

Directeur : JEAN BASTIA .

Jeux de patience

Passant, un jour, dans une rué parisienne, Vous l'avez trouvée éyentréé par les terrassiers ; y repassant, quelques jours après, vous .'■-'■ avez constaté que la besogne n'avançait pas ; y revenant, Un mois plus tard, vous n'avez pis vu de changement dans son desordre.

J'ai eu la curiosité, récemment, de regarder de près travailler un terrassier qui paraissait peu pressé d'en finir.

Il avait un pavé dans la main.

C'était dans le Faubourg Montmartre.

Notre homme posa son pavé à terre, dans le sol de la rue éventrée, se recula un peu pour juger de l'effet, le reprit, le replaça autre part, s'éloigna encore, revint, reprit son ' pavé, finalement le remporta.

Je le' suivis.

Nous allâmes ainsi des dix endroits

divers en la capitale où le sol était

aussi défoncé. Aux dix endroits, il

. plaça son pavé, le reprit et s'en alla.

Et je compris que c'était là jeux d'été de ces braves gens qui n'ont pas la distraction de la mer ou de la montagne ; que tous les pavés des rues défoncées de Paris avalent été mélangée et qu'il s'agissait pour nos terrassiers de retrouver la place exacte de chacun de ces quadrilatères.

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Les Spéculateurs

La hausse du prix du blé a déchaîné la réaction. M. Léon Mèyer, député de la Seine-Inférieure et maire du Havre, est à la tête du mouvement et se propose, dès la rentrée, de mener la vie dure au mercantilisme renaissant — ou plutôt, recrudescent.

Le Palais-Bourbon, dont l'entablement pourrait porter en soustitre : Au* cent mille vhemtses et dossiers, ne dit plus comme ce tyran de Thèbës : A demain les affaires sérieuses — à moins que « sérieuses » ne soit l'adjectif dérivé du substantif « série ».

— Nous avons fort à faire, nous a déclaré l'honorable député. La spéculation est vieille comme le monde ; le mercanti a toujours existé.

« Dieu (le Père) était un paysan qui ne donnait pas ses pommes, vous savez comment, à une époque où la crise du logement sévissait atrocement, il expulsa ses locataires Monsieur Adam, et Madame (née Eve) pour un méprisable larcin.

« Caïn, pour accaparer l'héritage de ses parents, ouvrit le ventre de son frère. La spéculation sur les tripes à la mode de Caïn date de cette époque.

« Jacob spécula sur les lentilles — et plus tard sur les échelles.

« Joseph accapara les blés d'Egypte.

• Jésus faisait dn vin avec de l'eau, c'est l'inventeur du broc (les marchands de vin.

« Mais ce n'est pas une raison pour qu'aujourd'hui des. gens qui ne sont ni Jésus, ni Joseph, ni Jacob* mais bien plus juif qu'eux —- j'en passe, et des mèyers ! — affament le peuple. Nous avons décidé de « veiller aux grains».

Quant au secrétaire générale du Syndicat dés mercantis, que nous avons vu aussi, il nous a répondu par ce simple proverbe : « Qui veut la faim doit vouloir les moyens. »

. ; i—o————

Pour le chapeau

La ligue des sans-chapeau se meurt, faute de chefs.

Elle compte beaucoup de têtes, mais pas un chef.

Le chapeau, c'est le style cet le style c'est l'homme.

Le chapeau fait partie dés grandes légendes dé l'humanité : Louis XI et son chapeau garni de . médailles ; François I" et" son chapeau à plumes ; Napoléon et son petit chapeau; Guillaume Tell et le feutre mou de Gessler ; Emile Lpùbet et le chapeau démi-haut-de-forme ; M. Deibler et son sinistre bloum.

En outre, la ligne avait contre elle tous les chauves et ils sont puissants parce qu'ils sont crânes.

Tandis que les sans-chapeau avalent, eux, la tête trop loin du bonnet. ^

o

Les gaz hilarants

C'est dans un de ces agoras couverts que les municipalités de province ont fait construire pour le besoin d'éloquence qu'ont les

foules badaudes. L'Union féminine pour la Société dés Nations et la Ligue internationale des mères éducatrtees pour la Paix (deux belles ligues, certes I mais qu'incomplètes 1) y donnait une conférence.

L'oratrice avait pris pour sujet : « La guerre des gaz. »

Un extrait de journal rendant compte de cette conférence dit :

« Des travaux de la conférence de .Francfort, il résulte que toutes les nations, plus ou moins, préparent la guerre chimique. Il eh est qui, en cette matière, font preuve de plus d'initiative que lès autres. La France n'est pas certainement parmi celles qui font preuve de la plus grande activité.»

Je sais bien qu'un vieil adage, vieux comme la guerre elle-même, dit : « SI tu veux la paix, prépare la guerre », mais enfin 11 s agirait de s'entendre et de savoir si une ligue contre la guerre peut vraiment reprocher à une nation de ne pas préparer la prochaine avec assez d'activité.

Et puis cette- offensive particulière contre les gaz m'étonne un peu. On ne s'explique pas en.quolles gaz sont plus odieux que les autres armes.

Lorsque la première fronde fut trouvée, les hommes primitifs, qui se battaient à coups, de cailloux lancés tout bonnement, avec la main, durent estimer que la fronde était déloyale ; puis, lorsque l'arme blanche fut fabriquée, eewe qui se battaient jusque là avec des épleux ou des flèches de bois, durent aussi protester ; puis, oh protesta parce que la baïonnette était dentelée au Heu d'être lisse ; puis, lorsque la balle de fusil fut explosive, et ainsi de suite.

Aujourd'hui, il semblé que seuls les gaz ont droit à la réprobation universelle, et que les balles dum- ■'" dura, les baïonnettes dentelées, les mitrailleuses, les canons, les grenades, soient définitivement admis. C'est à rire I...-Mais on sait qu'il y a des gaz qui y poussent. .

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LES CHEVEUX DE FEMMES

C'est bien décidé : les femmes vont reporter des cheveux.

Pas tout de suite, car les cheveux repoussent moins vite qu'ils pous- . sent.

Alors, en attendant, les coiffeurs vendront des perruques. "^

M. Schopenhauer — qui n'est pas plus ' l'inventeur de la Marche funèbre que du célèbre bec de gaz, qui semble porter sonj nom — a .dit des femmes : Elles ont les cheveux longs et les idées courtes.

Depuis le coiffeur-roi, elles avalent même les cheveux courts. Elles n'avaient pas prévu que la mode changerait et que les cheveux longs se reporteraient, en attendant qu'ils se reportent longs.

Un jour viendra où la mode les leur fera couper de nouveau.

Cela me remet en mémoire des versets de la Bible, extraits du Livre des Juges, qu'on nous lisait au Collège, pendant les repas.

Ils sont d'une flagrante actualité:

18. Il y avait à Tsorea un homme doué d'une force prodigieuse, qui' s'appelait Samson.

19. ,Un jour, aux vignes du Thimna, il rencontra un lion vigoureux et le mit en pièces, comme si c'eût été un chevreau.

'20. Samson fit connaissance d'une femme de la vallée de Sorek, qui se nommait Dalila.

21. Il l'aima pour ses cheveux qu'elle avait très longs et très noirs, et il était devant elle comme un petit garçon.

22. Et elle s'amusait à l'attacher avec des cordes fraîches et elle le battait.

23. Et Samson, quoique fort, ne se révoltait pas parce qu'il l'aimait pour ses cheveux qu'elle avait très longs et très noirs.

- 24. Un jour que Samson dormait, Dalila fit Venir un barbier et se fit couper les cheveux à elle-même, parce que telle était la mode dans la vallée de Sorek.

25. Et elle attendit le réveil de Samson pour juger de l'effet.

26. Et elle voulut encore l'attacher et le battre, mais il riposta par une gifle retentissante, qui envoya Dalila dinguér à six mètres dé là.

, 27. Car elle avait perdu tout son pouvoir sur Samson en se faisant couper les cheveux.

JEAN BASTIA,

— Vous n'êtee jamais montée 'si haut ?

— Oh ! si avec des aviateurs, '■';':'. j "_"/

— En avion ?

— Non, chez eux,