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Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1930-08-10

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 10 août 1930

Description : 1930/08/10 (A2,N48).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55046898

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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2» ANNÉE. — N° 48.

JOURNAL HEBDOMADAIRE

Directeur : JEAN BASTIA .

Dimanche 10: (Août 1930

L'Ascenseur

Je suis allé, hier, dans une maison où il y a un ascenseur qui semble mû par un bras de Titan, sortant des entrailles de la terre, grande tige d'acier qui soulève la cage chaque fois qu'on presse sur un bouton.

Il ne faisait cependant pas très chaud, mais des gouttes de sueur dégoulinaient le long de ce grand bras.

Dans la maison que j'habite, l'ascenseur est du genre dit « à réflexion». Vous savez qu'il y a des ascenseurs qui attendent toujours un peu avant de redescendre, ils ont l'air de compter jusqu'à trois et on ne sait jamais s'ils ont compris. Mon ascenseur est de ceux-là. Peut-être est-ce parce qu'il est nouveau.

Ma concierge, depuis qu'on a installé l'ascenseur, ne regarde presque ' plu* l'écureuil qu'elle à en cage.

Elle avait acheté cette bête pour remplacer un perroquet pslttacosien qui la remplissait de doutes.

Elle avait également acheté un phono, l'écureuil parce qu'il vit, le phono, parce qu'il répète inlassablement — pour peu qu'on l'en prie — la même chose.,

L'usage des ascenseurs est très ancien. Jésus-Christ y a fait allusion quand il a dit : «Celui qui s'élève sera abaissé >.

One vaste escroquerie

Dix mille, d'entre les quelque 10.000 amateurs de boxe qui se sont rendus à Wlmbledon pour voir Stribllng et Phil Scott échanger des coups de poings, ont déjà porté plainte contre les organisateurs du match.

Les places coûtaient fort cher, une livre, même une livre et demie, malgré que le.combat dura à peine cinq minutes.

La boxe est décidément une chose très immorale à tous points de vue.

La Catastrophe de Coblence

Les experts composant la commission d'enquête sur les causes de la catastrophe de Coblence viennent de déposer leur rapport.

H ressort de leur expertise que le pont était solide et eût dû résister a un poids de beaucoup supérieur à celui sous lequel il s'est effondré.

Ds ont conclu qu'il s'agissait, en l'occurrence, d'un « accident tragique • (stc) — évidemment, ce fut tragique — «imputable à l'enchaînement de circonstances malheureuses » (reste 1) — évidemment, une catastrophe est toujours un malheur — « échappant à toutes prévisions humaines • — (re-re-sic !) •— on se demande, en effet, quelles autres prévisions que les humaines, 11 fallait solliciter. C'est vrai nue les termites construisent très solide et peut-être eût-on pu leur demander feur avis,

« Quand l'Allemand devient vieux, il se fait termite », dit le proverbe.

Enfin, quoi I c'est la fatalité.

Mais, est-ce que tout n'est pas fatalité?

On peut demander à ces experts d'enquêter sur les causes de la guerre de 1914. Fatalité 1

Et leur propre, désignation au titre d'expert, n'est-ce pas une fatalité ?

Et votre naissance, Monsieur l'expert ?... Le résultat de l'alitement de votre father... Fath alité I Fatalité I

LA SAISON D'AIX-LES-BAINS

La saison d'Aix-les-Bains bat son plein.

La célèbre ville d'eaux regorge de monde, mais il y a moins de baigneurs que dé commerçants.

Et, parmi ces commerçants, ce sont surtout des marchands de chocolats que l'on volt. Toute jeune fille de Savoie, cette année, veut être chocolatière, pensantïîpeut-être qu'un ' autre Aga, plus ou moins Khan, la trouvera jolie, l'épousera et la fera begum.

Ceci rappelle cette histoire que conte Doumel sous • lé titre : Le rapide de Lisieux.

Un jour, dit-il, à peine la station de Lisieux était-elle dépassée que le train stoppa brusquement.

Un homme avait tiré la sonnette d'alarme.

Tl descendit du train et courût à travers champs vers une jeune paysanne qui cueillait de l'herbe.

En cueillant de l'herbe, elle mettait en proéminence une croupe particulièrement opulente.

Cette, opulence avait décidé l'homme : —■' Mademoiselle, vous êtes celle que je cherche 1 Vous êtes la femme de mai vie I Jejsuis très riche : votre père, je 'luij*fais des rentes; votre fiancé, je l'indemnise. Tenez, la Compagnie des Chemins de fer de'^KEtat veut me frapper d'une amende de mille francs pour

avoir arrêté le rapide ; ce n'est pas assez : je lui en donne dix mille.

H l'épousa et ils furent très heureux.

Et depuis, ajoute Doumel, chaque fois que le rapide passe à Lisieux, toutes les jeunes filles du pays sont en train de couper de l'herbe en mettant en valeur la postériorité de leur personne.

De même; donc, H n'y a plus que des chocolatières à Aix-lesBains.

D'ailleurs, le prince Aga-Khan et la princesse, née «Ma-Caron», sont à Aix où ils of'rent des dîners somptueux.

Les Ménier, les Vinay, les Poulain, les Marquis, les Potin et autres broyeurs de cacao sont parmi leurs convives habituels.

T. S. F. (suite)

Nous allons avoir la télévision. Ce sera très agréable. Nous pourrons voir la personne avec qui nous serons en communication téléphonique.

Le téléphone ne sera plus un appareil quelquefois commode, il deviendra toujours dangereux. On ne pourra plus téléphoner dans le simple appareil d'une beauté qu'on vient d arracher au sommeil, ni même encore plus nu.

Oui, mais, le jour où il y aura de la friture sur la ligne, la télévision nous fera-t-elle la mauvaise blague de transmettre les images avec aussi peu de netteté que souvent le téléphone apporte la voix T Yerra-t-on l'autre plus fou ou, même, peut-être, le verra-t-on incomplet, un nez en moins ou la bouche de travers ?...

Comment le verra-t-on ?

Et, quand un importun sera branché, par erreur, sur votre communication, vous empêchera-t-il de voir la femme aimée ? ou la verra-t-il comme vous ?... Ce sera très agaçant 1...

Après, viendra le télétact ou le télécontact, je ne sais plus comment l'on dira.

Oh pourra, se toucher îa main à travers les ondes.

On pourra organiser des combats de boxe sans que soit besoin que les adversaires passent l'eau. ' '"

Et des matçhes de tennis aussi.

M. Deibler, sans sortir dé chez lui, pourra trancher le col du condamné. Et celui-ci aura beau crier à la demoiselle des P. T. T. « Ne coupez pas, mademoiselle I », il sera opéré à domicile.

Puis viendra le téléeoût. On pourra manger de la cuisine étrangère sans bouger de chez soi — ou prenne son huile de foie di. morue, le matin, eh appelant le pharmacien.

Enfin, c'est bien simule, on sera répandu dans tout l'univers à volonté.

Il est vrai qu'on pourra s'isoler en tournant une manette.

Taxe de Luxe

Le perroquet est taxé luxe, le singe aussi, les chats, chiens, poissons d'une valeur supérieure à t.300 francs sont de luxe ; les enfants, à partir du quatrième, sont du luxe ; les jarretelles de plus de 30 francs et les cravates de plus de 25 francs sont du luxe.

Hier, dans une perception où je m'étais égaré, on voulait faire payer la taxe de luxe à un contribuable qui avait 6.842 francs d'impôts.

— Au-dessus de 6*000 francs, lui disait M. Fisc, les impôts c'est du luxe.

ALLAH, ALLO !

Le minaret de la nouvelle mosquée de Paris va être muni d'appareil émetteur d'ondes S. F. qui renouvellera, toutes les semaines, le répertoire du muezzin et, grâce au concours de Radi-Allah, enverra les prières urbi et gourbi, et fera entendre au monde entier .la grande voix de l'Islamisme coran populo.

Le programme n'est pas circoncis aux prières seules et, pour le rendre plus attrayant, un petit concert suivra :

1° Ouverture du Prophète par l'harmonie de Radi-Allah ;

2° Le Mec des Mecques, chanson arabe par Ali Bert ; : 3° Le Caïd, la Diane chantée par la célèbre basse maure Ben-Monsaio ;

4° Deux monologues militaires par M. Ouvrard fils :

a) L'Atlas, bon dieu 1 L'Atlas 1 •

b) Mon hadjipète ;

5° Une scène de Y Autre Tanger ;

6° De la façon d'utiliser les cheiks dans les relations particulières, causerie de M. Mektoub.

Ce concert sera auditlble aux postes de la rue du Croissant (les Standards verts) et de la mosquée d'Homards, rue Duphot.

JEAN PASTIA,

fcA SAISIS