Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 16

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1930-08-03

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1109

Description : 03 août 1930

Description : 1930/08/03 (A2,N47).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5504680j

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92%.


Le Christ au tennis

Û parait que M. Khrisnamurtl refuse comme un beau diable d'être le Messie promis au monde par Mme Annie Besant.

Cette brave dame, abreuvée de théosophle, à l'heure où tant d'autres le sont dé thé-aux-toasterles — la théosophle n'est point la façon la plus simple de prendre le thée —: a fini par se persuader que M. Khrisnamurtl était la réincarnation du Christ, de Khrisna (sans murtl) et d'Orphée. Elle l'a même traité, ni plus ni moins, de « véhicule ».

« Khrisna », c'était aisé d'y penser, • Christ » se trouve écrit dons le nom civique du Jeune sauveur : les roueries de l'anagramme nous le démontrent. « Orphée » est moins indiqué.

Je ne sais pas si M. Khrisnamurtl est aussi bon chanteur que le célèbre aède thrace qui jouait de la lyre à quatre cordes.

En fait de lyre, M. Khrisnamurtl joàe de la raquette aux cordés multiples et 11. paraît que ça l'ennuie fort qu'on veuille le déranger de ses sets pour sauver l'humanité.

Quand Mme Annie Besant essaie de le prendre de court et que, dans la langue universelle du tennis-Lengleh tel qu'on le parle, elle lui crie:

--- Are uoù readg ?

... et.qu'elle veut lui servir comme balle toute la mappemonde terrestre, on dit que le jeune Messie fait le maladroit, rate la réception et quitte la partie.

D préfère ses gentilles petites camarades de court, si courtes en jupe de flanelle blanche. Mais est-ce

2ue Jésus ne se plaisait pas au milieu es demoiselles de Jérusalem, à la grande stupéfaction des Pharisiens ? Il a, un été, fréquenté Houlgate. Mais est-ce que le Nazaréen n'aimait pas aussi le rivage de Génésareth ? Il répond qu'il n'est qu'un homme comme les autres. Mais le prophète hébreu n'a jamais dit autre chose. Donc, mon ami, vous êtes bien celui que nous n'attendions plus.

Sf vous transpirez quelque peu en jouant au tennis, Mme Annie Besant vous épongera la face avec un foulard et vous en serez quitte pour lui donner votre photographie. . , Allons 1 que notre gouvernement, " ministère des Affaires étrangères, remette la croix à M; Khrisnamurtl —Briand-Pllate en sera quitte pour se laver les mains ensuite — et qu'on nous fiche là paix, la pax homtnibus (et autobus) bona votuntatls avec cette histoire d'avatar et de véhicule.

8uel véhicule ?... Un char ?... u un bateau 1

Us Caïd» de not soucis

Les Caïds algériens ne veulent plus s'en '■ aller. Il faut dire aussi qu'ils n'en avaient Jamais tant vu. Tout les intéresse, de tout ils s'amusent.

D'abord, Ils sont arrivés a Paris au moment des chaleurs que nous avons suées aux alentours du quatorze

quatorze jamais fis n'avaient eu aussi chaud,. R»:

Maintenant, c'est la pluie qui les retient. Ils ne connaissaient pas ça. Ils trouvent très drôle de recevoir d'en haut des gouttes plus ou moins drues ; ils lèvent la têteau ciel pour y chercher la gigantesque pomme d'arrosoir qui verse l'ondée. . Et puis, c'est le Hammam. On avait cru devoir le leur indiquer, comme on fait connaître à son hôte où se trouve .le petit endroit. Ils y sont entrés, un jour, en rougissant un peu. Ils pensaient aller chez des masseuses. Il y a, à Paris, de ces choses, des trucs qu'on n'Imaginerait jamais en Orient. Ça s'appelle : les bains turcs. Des nommes qui se mettent nus viennent s'y faire suer. Nos hôtes n'en croyaient pas leurs yeux.

Par exemple, ils ont pris de Paris une très haute idée quand ils sont connu le nombre de nos maghzens : les Grands Maghzens du Printemps, les Grands Maghzens de la Belle Jardinière, les Grands Maghzens du Bon Marché... et que d'autres 1

Et quand ils ont approché M. Doumergue, ù l'Elysée, cette pensée que ce petit homme était le chef incontesté de tous ces maghzens allait les précipiter à ses genoux. M. de Fouquières a eu toutes les peines du monde à les en empêcher. Aga Gastoun caïd d'Algues, leur est apparu comme une sorte de supersultan.

A l'Elysée, on avait cru devoir leur offrir une collation de loukoums et de confitures à la rose. Ils ont trouvé ça succulent. Ils n'en avalent jamais mangé. lia en ont commandé des quintaux pour les five o'clock de leurs harems. Ça va être une révolution là-bas!...

,*.

Ce qui les a étonnés, alors, dans la rue, c est le nombre de blcots qui

vendent des"t apis aux terrasses des cafés. Ils ont trouvé d'abord très drôle que, lorsque le Français kr l'Intention d'acheter un tapis, il vtenne s'asseoir à la terrasse d'un café. Ce sont de ces idées qui ne viendraient pas à un Algérien.

Ensuite, ils se sont demandé si ces bicots vendaient beaucoup de tapis, car ils n'ont jamais, en quinze Jours, assisté à une seule vente."

La tour Eiffel leur est apparue comme le plus beau des pals. Ils , n'ont point douté que ce ne fût là l'Instrument destiné à remplacer la guillotine de 93, où viendront s'embrocheter, un jour, les prévaricateurs de notre fin de régime.

Car on leur a aussi montré le Par-, lement. En apercevant M. Calllaux tout scalpé, ils ont pensé qu'il devait y avoir quelque ralspn à cela, mais, par discrétion, ils ne se sont pas Informés.

: On leur a fait voir Citro6n qui a traversé le Sahara en longueur et la tour Eiffel en hauteur. Mais ils ont d'abord refusé l'invitation de ce constructeur à faire avec lui une promenade en automobile, culdant qu'il ne pouvait s'agir que de voitures de sa marque. Us ont accepté tout de suite quand ils ont su que M. CitroSn ne sortait jamais qu'en Chrysler.

An Jardin des Plantes, on leur a montré un lion de l'Atlas. Ils ont fortement admiré la bête, nouvelle pour eux, et, comme on parlait de fa leur donner en cadeau, ils ont refusé, craignant que le climat algérien, trop lourd, ne permette pas à cet animal de s'acclimater.

On les a, bien entendu, menés à la mosquée dans le cinquième arrondissement. Ils n'ont pas encore compris à quel mobile nous avons obéi> ce -faisant, car il y a belle lyrette qu'il ont fait, chez eux, la séparation des

mosquées et de l'Etat. La voix du muezzin les a distraits un moment ; mais Us ont déclaré lui préférer le Panatrope.

. On les a menés à Radiola écouter le • haut-parleur. Ils ont cherché, d'abord, d'flù pouvait bien venir la voix, puis ils ont indiqué le nombril du préposé.à la radiophonie disant qu'ils avaient comme cela entendu un ventriloque, dans une foire.

De même ils n'ont rien compris aux exercices du fakir, et. traité cela de i récréations européennes ».

Mais leur grand épatement, ce furent les petites femmes. Ils trouvèrent très drôle d'être de leur part l'objet de « Pssl I chéri I... » («Chéri » ou « shérif »... ilsxn'ont pas très bien entendu) ; d'en recevoir des oeillades significatives, car le langage de l'oeil est universellement le même... de s'entendre traiter de « beau brun » par les aimées permanentes qui péripat étlssent dans le faubourg Montmartre.

Eux, habitués à jeter le mouchoir (ou à faire claquer deux doigts, ceux qui n'ont pasde mouchoir) ;. eux qui font l'amour sur. une grande échelle complications bien orientales t... C'est ce qu'on appelle les Echelles du Couchant). Eux, les maîtres artistes de la volupté et de la mort, ils ont été raccrochés par de petites Parisiennes toutes minces, sans rien devant, sans rien derrière 1... Quelle choseinimaginable 1 Raccrochés, Eux !... Ces petites qui, en Orient, seraient esclaves des esclaves d'une de leurs favorites, ici, elles se permettaient de les appeler. Eux, et de leur faire, à Eux, assavoir qu'ils ne leur déplaisaient point. Ça, alors I... Et chacune ne voulait-elle pas ramener un Caïd chez elle, lui, habitué à parler aux femelles comme à'des chiennes, qui ne se dérange jamais pour une femme ; lui qiii ne bouge pas de ses nattes, tapis, coussins, ne prétendait-elle pas lui faire monter les six étages qui mènent à son aimoir, ou simplement l'escalier jusqu'à l'entresol de l'hôtel de Bougie et des Deux Hémisphères...

!» .Ce Paris, tout de même, qu'est-ce qu'on y volt I

Rétrospectif

Le Musée de Cluny vient de s'enrichir d'un objet fort curieux que son conservateur à tout de suite placé sous vitrine cadenassée afin de pouvoir, sans risque, en offrir la vue, à la curiosité des foules.

C'est une sorte de tige ronde de métal bruni, longue de quatorze à quinze centimètres, épaisse d'un demi-millimètre et qui, repliée surelle-même; forme deux branches parallèles dont l'écartemenl est d'un centimètre environ.

Il paraît qu'autrefois cet ustensile servait à retenir les cheveux des femmes. Elles usaient de dix à quinze exemplaires de ce modèle pour assurer l'échafaudage de leur coiffure.

JEAN B ASTI A.

DES TERRIBLES I

— Oh! dis donc, Julot, dôme plombes I Qu'est-ce qu'on va prendre en rentrant...