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Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1930-07-20

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 20 juillet 1930

Description : 1930/07/20 (A2,N45).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55046683

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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LICENCES ARTISTIQUES

L'Union des Artistes a doté la comédie d'une licence — comme les débitants en boissons.

Nul ne peut entrer en scène désormais sans porter attachée au revers de son habitla médaille délivrée par le Préfet de police.

Pour jouer Crainquebille, il en faudra deux : la médaillé du comédien et celle du marchand des quatre saisons.

Il y aura..une licence par emploi. Le comédien' ayant licence de jeune premier ne pourra pas faire rire et celui- ayant licence de comique ne pourra pas parler d'amour. Le comédien qui interprêtera son texte à rebours aura droit à une licence de traître»

Les auteurs aussi, sans doute, auront leur licence. Nul ne pourra faire jouer de pièce qui ne sera directeur de théâtre, millionnaire, chocolatier ou femme de banquier.

« L'Association des Ecrivains combattus » vient de se fonder pour défendre la vie menacée des gens qui ne sont que de lettres.

Les noirs jouent

et ne gagnent pas

La revue nègre du théâtre de la Porte Saint-Martin ne semble pas avoir^beaucoup ému le public.

H (jfst vrai qu'il a fait si chaud.

Quand il fait très chaud, on n'aime pas beaucoup voir des nègres, parce qu'il semblev qu'ils dégagent euxmêmes de la chaleur.

Ce n'étaient que derrières noirs évoluant sur le front multiple de notre civilisation pâle : Joséphine Baker multipliée plusieurs fois par elle-même.

Les négresses ont beaucoup de succès auprès des blancs. Ce n'est pas qu'ils les préfèrent aux blanches mais elles conviennent mieux à qui a des idées noires.

Cependant, l'insuccès de la revue nègre semble indiquer que le noir ' n'est plus tant « à billets n que veut bien le dire le proverbe vestimentaire bien connu.

Il est heureux, au fond, que le succès, n'ait pas été patent. Peutêtre avons nous évité, ainsi, d'avoir une reprise de Cyrano de Bergerac en nègre. t

Et, de la Porte Saint-Martin, la vague , de couleur eût bien vite gagné la Comédie-Française. Vous cnt'rapercevcz d'ici les changement aux vers d'Hernani :

Vous éles mon lion (noir), superbe

l . [et généreux...

.... Le nègre I... Le nègre I... Etre

[nègre... O rage I...

..;. Oui, le nègre est en bas gui hurle

[et veut sa proie...

.;. Voilà notre nuit de noce commencée.

■— Je suis bien noire, dis, pour une

[fiancée 1

DEVOIR DE VACANCES

Je passe le temps dés vacances dans la Touraine, en buvant les mêmes eaux qu'Henri IV. D n'en est pas moins mort de bien misérable façon. Ça n'est pas rassurant I

Les eaux s'accompagnent d'un régime auprès de quoi le temps des restrictions de guerre apparaît comme une époque de bombances Mais si dur que personne ne lé suit.

Chez le fruitier, les' bananes même abandonnent le régime et se vendent à la pièce.

Dya bien un casino, niais il est au bout, tout au bout de la petite ville. Et l'établissement, thermal est à l'autre bout. Ce qui fait que ceux qui viennent pour se soigner n'ont jamais la force d'aller jusqu'au casino, et que ceux qui viennent pour jouer ou danser n'ont aucune envie de faire six kilomètres pour aller boire de l'eau. Ds préfèrent prendre des menthes vertes au café du casino.

Il n'y a aucune entente, aucune complicité entre les deux puissances de toute station thermale conscient : le Bac et la Source. Le Bac est par ici, la Source est par là. C'est pourquoi c'est une toute petite station thermale et une toute petitite cagnotte.

Une de nos grandes distractions, Jcl, c'est de tuer des éphémères. Cruauté inutile, dlrez-vous, puisque les éphémères •— comme leur nom l'indique — vivent à peine un jour ; mais, aussi, meurtre moins grave que de tuer un perroquet, par exemple, les perroquets devenant aisément centenaires.

Une autre distraction du pays : le pont suspendu. Il est assez haut sur la rivière assez profonde pour que, lé jour où il en aura assez de sa suspension, un très grave accident se produise. Mais des pouvoirs publics ne songent pas, semble-t-il, à le consolider. Peut-être sont-ils de ces pouvoirs qui ne peuvent pas.

Un jour, de ma fenêtre qui a vue sur le pont suspendu, j'ai assisté a une belle lutte : à l'un des bouts du ; poiit s'engagea une petite charrette, tirée par un âne lent et <■ ostiné » ;;au milieu du pont, toute yombrissanté d'orgueil, peut-être à causé de là peinture neuve de sa carrosserie, une superbe 20 CV — peut être 19, peut-être 21 — dut stopper, et à grand coup de trompe et klaxon s'efforçait d'effrayer lé petit âne pour qu'il reculât et débouchât ; l'unique voie du pont.

C'était mal connaître les ânes campagnards. Celui-ci ne voulut rien savoir pour lâcher d'un sabot, le terrain conquis!

Et je vis, l'orgueilleuse torpédo baisser pavillon devant la charrette ânière, la 20 chevaux reculer pour laisser passer la 1 Asinus. '

Et c'était très excitant et un peu vengeur. $

La plus grande distraction est. le passage de l'autobus sur le pont suspendu. C'est un autobus villageois. H a l'air d'une ancienne diligence qu'on aurait repeinte en autobus.

Le poids énorme de cette voiture, infléchit le plancher du pont jusqu'à toucher presque, semble-t-il, la rivière et lui cause des différences de niveau, comme on n'en voit qu'aux montagnes russes. J'attends chaque jour que le pont craque. Ce sera une belle émotion.

Ce pont, d'ailleurs, n'est pas du tout rassuré: Chaque fois que l'autobus est passé, il halète, comme après une grosse peur, il retrouve péniblement son souffle. Enfin, son tablier se stabilise, ses fils de suspension, qui ont l'air d'être en nerfs, cessent de s'étirer, de tressaillir.. Mais il est loin d'être rassuré. Il volt ses poutres s'user peu à peu, ses attaches se relâcher, et il sait qu'en dépit de l'inscription portée sur ses piles : « Attelages à deux roues : 4.500 kilogs ». « Attelages à quatre roues : 6.000 kilpgs », on lui impose, parfois, de bien plus lourdes épreuves,

cela en conformité avec l'adage : ChezdwPont Tout esïbon, .'■ Hélas ! tout à une fin et j'écris cet ■ 'article au milieu des malles de retour. Je vais retrouver Paris,; le plomb de son asphalté, ses encombrements ridicules, ses cent mille voitures qui, un jour, finiront : par se rentrer toutes les unes dans les autres.

Le souvenir d'un dessin de Capy passé devant mes yeux : la cour d'une gare dans un embarras de mille taxis surchargés de bagages ; au milieu^ un pauvre petit vieux lamentable sapin chevalin qu'écrase une grosse malle et où a pris place un personnage à l'oeil miteux, regardent apeurés l'enfer où son véhicule va s'engager.

Légende : Revenir c'est mourir un peu.

:—o .

La nouvelle guerre

La guerre tant annoncée entré Français et Italiens est enfin venue. Elle se déroule, en ce moment, sous les fougues d'une lutte âpre tout le long des routes de France. Charles Pélissier et Fontan représentent la France, les Italiens Binda et Guerra représentent la péninsule mussolinesque.

Les. Belges, comme toujours, sont à nos côtes.

Félicitons l'Auto d'avoir résolu

de la plus pacifique façon, la sotte

querelle alpestre qui ne valait pas

autçe chose qu'un duel à la bicy-

bicy-

Steeplc-Chaie parisien

La Société protectrice des jockeys, filiale de la S. P. A., a voté une résolution destinée aux membres du Parlement, partisans de la suppression des courses en haies, obstacles et autres de même danger.

Cela ne rime à rien, en effet, que des chevaux sautent des haies.

Dans la rue parisienne, les chevaux ont-ils besoin de savoir sauter ? La cavalerie de guerre n'existe plus." : Saumur n'est plus'qu'une caserne de parade.

I) n'y a plus guère d'équestre, de nos jours, que les agents montés des carrefours pariseins.

Encore, place de l'Opéra, l'a-t-on remplacé par l'agent. muezzin qui domine la situation et dont tes prières sont des ordres.

On a dit des courses qu'elles servent à améliorer le cheval. Or, le cheval de courses n'est pas celui qui

firoduit les meilleurs biftecks. Et 'on sait que le: cheval n'est plus bon, de nos jours, qu'à être mangé; Il vaudrait mieux qu'on améliorât l'automobile de façon à les rendre plus sauteuses, plus steeple-cha» seuses : une auto qui, d'un bond, < pourrait franchir deux, trois, quatre de ses semblables servirait la cause de la circulation.

Tandis qu'on se demande à quoi servent les chevaux. sauteurs.

JEAN BASTIA

— Celui-là, tu parles d'un encaisseur