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Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1930-04-13

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 13 avril 1930

Description : 1930/04/13 (A2,N32).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55046349

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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ANNÉE. — N» 32

JOURNAL HEBDOMADAIRE

Directeur : JEAIf B ASTI A

Dimanche 13 Avril 1930

Les Six Jours Cyclistes

J'ai assisté au départ des SixJours cyclistes.

Ce qu'il y a de décevant là-dedans, c'est que le cycle a été inventé pour aider l'homme à se déplacer plus, vite que par ses seuls pieds et que, « eux», dans six jours, seront au même point.

Ils roulent silencieusement sur une piste de deux cent cinquante mètres ; ils vont comme ça la couvrir dix, mille, dix mille lois -— pour rien.

L'homme naît piéton, il devient cycliste.

Naacuntur pietonoe, fiunt cgclistares.

En principe, l'homme descend du singe ; mais l'homme monté sur une automobile est plutôt fils de l'auroch ou du bison ; paré de gants de quatre onces, il vient du kangouroo ; muni d'un mandat électoral, du cacatoès ; et, avec une bicyclette entre les jambes, de l'écureuil.

Combien avez-vous vu d'écureuils dont les tournoiements en cage servaient à quelque chose? De même, aux Indes, servent à bien peu les évolutions des derviches. Et, au Vélodrome d'Hiver, à rien toutes les circonférences décrites par les cyclistes des Six-Jours.

On dit que le sport améliore la race. Je voudrais bien qu'on me dise ce que peut faire à la race, des équipes de coureurs se poursuivant pendant une petite semaine.

Le cercle est la forme géométrique la plus plaisante à l'oeil humain, peut-être parce que d'abord, la terre est ronde ; qu'en bateau, au milieu de l'Océan, la mer est ronde ; parce que les hommes tout ronds sont les plus agréables à vivre ■— ce sont, d'ailleurs, les mêmes que les hommes tout carrés de quoi il semble ressortir que la quadrature de l'homme rond est trouvée.

L'état d'ivresse, qui est une des façons de la béatitude terrestre, vous fait « rond ». Les esprits des morts ne sont jamais revenus dans des tables quadrilatérales. Les angles ne plaisent "qu'arrondis. C'est pourquoi, voulant aller vite, l'homme fit les roues à l'image du cercle.

Le baron Drais, qui passe pour l'inventeur de la première bicyclette, n'avait fait que reprendre une vieille idée d'un nomme Arthur, AngloSaxon du \i* siècle, qui vivait bien avant Arthur Linton et qui fut l'inventeur d'un cycle portant son nom, sorte de machine fabriquée du plateau d'un guéridon. Les cyclistes de ce temps-là prirent le nom de chevar liers de la Table-Ronde.

Le tandem semble plus vieux encore. Il faut le faire remonter jusqu'à l'époque où furent inventés les vers latins. C'est un nommé Dcnique qui «n eut l'idée. Le Denique tandem a ceci de remarquable qu'il est com' posé d'une cheville.

Le pneu, lui, e'st de toute antiquité»

Le Serpent du Paradis terrestre,

n'était qu'un vieux Michelin hors

d'usage, grâce à qui Eve but l'obsacle

l'obsacle pommier et. de la « Défense

de comprendre» que cet arbre affichait.

Nous voilà bien loin des SixJours, mais, comme tout est rond, comme le serpent qui se mord la queue est l'illustration de l'adage des extrêmes se touchant, que le pommier des édens et le plancher du Vel' d'Hiv' sont également de bois, nous voici revenus rue Nélaton, où nous rejoignons l'infatigable peloton. Ils tournent toujours.

C'est une solennité bien parisienne que les Six-Jours cyclistes.

Les recettes du Casino de Paris (qui sont rondelettes) sont dépassées par celle du Vélodrome d'Hiver où Mistinguett elle-même vient « les » voir. Et aussi, Jane Renouardt— mais n'a-t-elle pas créé Petite Reinel Et tout ce que Paris compte de mieux s'y donne rendez-vous.

Et ils tournent, tournent et tourneront à jamais, jusqu'à ce que leurs bicyclettes soient usées et jusqu'à la consommation des cycles, et des cycles, ainsi soit-il I

Et ce, dans la poussière et l'odeur des hommes entassés.

Tous les matins, à sept heures, on ouvre les vasistas et les sous-vasistas {vasistas, vasistatum, omnia vasistas) pour renouveler l'atmosphère. C'est ce qu'on appelle nettoyer les écureuils d'Augias.

La Chanson cTInfortunio

PERSONNAGES

INFORTUNIO.

SON AMI.

L'HORLOGER MUNICIPAL. La scène représente une place de Paris. Un réverbère éclaire le lieu. Au haut d'un très long et maigre mât de fonte, un cadran marque, minuit moins cinq, mais ses aiguilles vont marcher lentement au cours de la scène, jusqu'à marquer minuit moins une minute.

Infortunio entre d'abord en scène, s'approche de la rampe et chante au public, en confidence :• (I).

Si vous croyez que je vais dire

Qui j'ose aimer, Je ne saurais pour un empire

Vous la nommer...

Alais ce que je puis vous apprendre

Sans abuser C'est que, ce soir, je dois lui prendre

Un long baiser.

Voilà dix ans que je l'adore,

Que je l'attends, Et que mon pur amour la dore

D'ors éclatants ;

Dix ans qu'au jeu divin des rimes,

Pauvre rimeur, Je m'escrime et je me périme

Et je me meurs ;

Voilà dix ans que je décaisse

Conséquemment, Et que je lui dis : Quand donc est-ce

Qu'on est amants ?

Mais c'est fini, fini d'attendre,

Elle a dit : Oui ; Elle a précisé, la voix tendre :

— Viens à minuit.

Entre minuit et l'heure prime

Du jour qui suit, Nous ferons des choses sublimes,

Viens à minuit !

(C'est ici que le cadran marque moins une.)

Voici qu'il est minuit moins une...

Tais-toi, mon coeur I Allons vers l'amour de ma brune !

Vers le bonheur !

injortHnio se dirige vers une petite maison. Il va pour sonner. Un horloger municipal, portant une haute échelle, vient, appuie l'échelle contre le mât du cadran,

(i) Musique de la Chanson de Fortimio (Olfenbach).

monte, parvient au cadran, et, du doigt, jait accomplir un tour complet'à la grande aiguille, de façon à lui faire marquer une. heure moins une minute.

Infortunio n'a pas sonné. Il regarde faire l'horloger. Un passant survient ; c'est un ami d'Infortunio. Le passant tient un journal.

L'AMI. — As-tu lu, Infortunio ?

INFORTUNIO. — Quoi ?

L'AMI. — C'est ce soir l'avance de l'heure... A minuit n'oublie pas d'avancer ta montre d'une heure.

INFORTUNIO. — Oui... quand minuit sonnera ?

L'AMI. — Il sera une heure. Bonsoir, Infortunio.

(L'ami se retire).

L'horloger, remportant son échelle, est aussi parti. L'aiguille marquant les minutes continue sa marche lente vers une heure, une heure une minute, une heure deux minutes...

INFORTUNIO, seul

Dès lors, à quoi bon qu'à sa porte

J'aille heurter 1... Voilà tout ce que me rapporte

L'heure d'été.

Avant que la dernière plombe

De minuit soit. Ma petite heure déjà tombe...

Ça va de soi !

Plaisir d'amour passe, dit l'autre,

Vite ici-bas... Mais aussi court que fut le nôtre,

On n'en vit pas !

Sie transit glorla

Le Théâtre Pigalle est aujourd'hu' comme une barque allant à vaul'eau, elle n'a plus de gouvernail et ses rameurs l'ont abandonnée.

M. Henri de Rothschild, qui fut le bâilleur de fonds, semble luimême se désintéresser de l'avenir de cette merveilleuse salle où les bâilleurs (de fond), d'ailleurs, ne manquent pas. Nous en avons compté plus de deux cent cinquante qui bâillaient à l'une des dernières représentations de Feu du Ciel.

NOS VOISINS

Le dictateur espagnol, Primo de Rivera, qui vient de mourir, était, un ami de la France au même degré — dans le sens contraire •— que M. Mussolini en est l'ennemi.

Primo fut bien près de reprendre à son compte la célèbre parole du roi de France : « Il n'y a plus de Pyrénées. »

Tout au contraire. M. Mussolini estime qu'il y a des Alpes. Il a même eu l'ingénuité de vouloir dénommer «.Mont Mussolini» une montagne de 4.810 mètres, connue jusqu'alors sous le nom de MontBlanc.

Dans l'état présent de la politique européenne, on peut dire que les Pyrénées séparent la France de l'Espagne et que Mussolini sépare la France de l'Italie.

JEAN HAST!A.

CHEZ LE PROFESSEUR DE CULTURE PHYSIQUE

- - Vous êtes arthritique ? vas os craquent. ■■-■ Non! c'est ma bretelle.