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Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1930-03-02

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 02 mars 1930

Description : 1930/03/02 (A2,N26).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55046208

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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2« ANNÉE. — N° 26

JOURNAL HEBDOMADAIRE

Directeur : JEAN BASTIA

Dimanche 2^Mars 1930

Qui peut le moins...

Tout le malheur de l'homme vient de ne pas savoir rester dans une chambre.

C'est Pascal qui a dit cela. ■ Et cette pensée semble plus profonde aux époques de consultations électorales qu'à toutes autres.

Tout le malheur de notre système politique vient de ce que nous ne savons pas garder une Chambre plus de quatre ans.

On dit de l'homme qui déménage souvent (ou, plutôt, qui « déménageait» car le verbe « déménager» est aujourd'hui défectif ■—■ ainsi en a décidé l'Académie — et ne se conjugue plus qu'au passé), donc, on disait de cet homme-là qu'il usait son mobilier en deux déménagements aussi complètement que dans un seul incendie.

Eh bien, c'est à peu près pareil en politique, et à déménager trop souvent ses députés, on les brûle.

Une proposition de loi tendant à porter à six années le temps du mandat législatif vient d'être déposée sur le bureau de la Chambre, en même temps qu'une autre tendant à porter l'indemnité parlementaire à cent mille francs.

Je ne sais pas ce que fera la Chambre, mais à sa place, je n'hésiterais pas, je me voterai quarante mille francs de plus et deux ans de plus de mandat.

Je sais bien que je vais me faire agonir par les marchands de papier, les imprimeurs, les fabricants de colle, les marchands de pinceaux, les marchands de vins, les marchands d'épithètes, les constructeurs d'isoloirs, les distributeurs de tracts, le-- camelots, bref par tous les parasites de ce pauvre animal qu'on appelle un candidat, mais je suis tout à fait de cet avis que moins on aura d'élections, plus la République sera ferme sur ses bases.

Au bout de quatre ans, les députés de la promotion commencent à peine à ôtre assagis et c'est alors qu'on s'occupe de leur remplacement. Comme c'est malin 1

Dans le tas, il en reste fatalement quelques-uns sur le carreau des sections de vote, r.t les nouveaux venus s'amènent en piaffant, s'ébrouent, font du bruit, cherchent à s'imposer par des dépôts d'amendements ou de résolutions, en un mot, encombrent la voie parlementaire et gênent la circulation.

La parole est d'argent au PalaisBourbon, et le silence est dehors. Tandis qu'en gardant les mêmes, en restant dans sa Chambre, comme dit Pascal...

Un Centenaire :

LE CHÈQUE SANS PROVISION

Il va bientôt falloir réserver une chambre correctionnelle, ou la créer, pour connaître de cette sorte de délit à la mode qui s'appelle le chèque sans provision.

C'est pourquoi aussi répandu que le billet de banque, qui est bien une sorte de tromperie du même ordre, puisqu'il en est tiré bien plus qu'il n'y a dans les caisses de réserve métallique.

Le chèque sans provision remonte à la plus haute antiquité, peut-être a Achille .qui était vulnérable au talon.

Le baron Guiraud, qui rimait vers 1830, en parle dans la poésie du « Petit Savoyard à Paris ».

Ce petit Savoyard nous est venu de son village, vers le mois d'avril probablement, puisqu'il est question de l'avance de l'heure : J'ai froid, le vent se lève et l'heure (est avancée. et, tout de suite après : El je n'ai rien pour me couvrir.

C'est ce je n'ai rien pour me couvrir qui indique que le chèque sans provision était déjà d'usage en 1830. Mais nul ne songe à célébrer le centenaire du chèque sans provision.

On appelle « provision » en matière de chèque, une somme déposée en banque équivalant, au moins, à la totalité du montant des chèques émis. Le verbe «tirer un «-.hèque» se conjugue avec l'auxiliaire « avoir ».

La provision s'appelle aussi couverture.

Il y a un exemple fameux de chèque sans provision.

Un jour, le marquis de La Châtre en reçut un de la belle Ninon, par quoi la célèbre hétaïre lui garantissait sa fidélité.

Le marquis partit pour la guerre.

Hélas ! La vertu de Ninon n'avait pas de couverture, mais un simple drap de lit, et le chèque de M. de La Châtre ne fut bientôt plus qu'un chiffon de papier.

Mais peut-être Ninon l'avait-elle signé « Lcnclos » par un e ; or, Noziêre nous a appris que son nom ne

s'écrivait pas autrement que Lanclos, par un a.

Il n'y a pas""'que les chèques émis sans provision qui sont des chiffons de papier.

Nous connaissons quelques valeurs qui, bien que françaises, n'ont rien de la valeur cornélienne et n'ont pas attendu le nombre des années pour ne plus rien valoir du tout.

Ceux qui ont en leur possession (1) des fonds russes par exemple (« fonds doit être en dépôt de l's, qui ne saurait ici passer pour l's possessif anglais, un substantif dérivé du verbe « fondre »), savent qu'ils n'ont pas grand'chose et n'y trouvent d'autre bénéfice que l'économie qu'ils peuvent faire d'un coffre-fort.

La réputation d'avoir des valeurs russes équivaut à l'étiquette : « Chien méchant » et vous met à l'abri des cambrioleurs.

Ua pbîFe de uyoti

M. Edouard Herriot a encore des ennuis avec les conseillers municipaux socialistes de la bonne ville de Lyon. Guignol et Gnafron ne sont plus copains.

M. Edouard Herriot essaye de faire du sentiment avec ses collaborateurs édiles, mais on comprend qu'il craint de ne pouvoir continuer à s'asseoir longtemps au fauteuil du premier des Canuts.

Un bulletin de santé publié par ses soins, annonçait, hier, à la Presse que le maire de Lyon souffrait d'un dérangement intestinal et qu'il avait dû serrer plus fort sa ceinture tricolore pour le combattre.

Nous trouvons, quant à nous, qu'il est tout à fait inutile de faire autant de bruit autour de cette querelle d'entrailles et, notamment,

nous estimons déplacés ces mots de «Foire def Lyon» qu'on placarde tous ces temps-ci à chaque coin de rue parisienne.

LA PSITTACOSE

La psittacose c'est le mal Que ce ridicule animal"' Le perroquet, oiseau des Iles, Transmet aux hommes — plutôt aux Femmes car c'est elles, plutôt, Qui raffolent du volatile.

Alors, ce sont des mots, des mots

Que, comme ces sots animaux,

Incessamment elles répèlent.

Mais La Fontaine dit-il point :

« Reconnais même sur ce point

« Bon nombre d'hommes qui sont bêtes. »

La psittacose sévit, donc, A la Chambre où nous entendons Emettre tant d'inconséquences Par ces trop bavards perroquets Dont Verlaine a dit qu'il faudrait Tordre le cou à l'éloquence.

La psst-acose, c'est aussi

Le mal des chaujjeurs de taxis,

Une vrille dans leur oreille

Quand un impêralil piéton

Leur lance plusieurs « psstt ' » d'un ton

Dont l'insolence est sans pareille.

Mais les taxis, sont chers, si chers.... Et, malgré que le temps d'hiver Soit bon pour les voilures closes, Le public prend peu de taxis.... Et les chauffeurs, cet hiver-ci, Ne craignent pas la psstt.... à cause....

Miss Grèce, Miss Europe, Miss Rêve

C'est Alice Diplarakou,

Aussi pure qu'un marbre antique,

Dont un jury d'hommes de goût

Et du meilleur sens esthétique

Couronne la grâce authentique.

Le monde admire, palpitant,

Ses traits, son chic et sa plastiquée...

Mais où sont les grecques d'autan ?

Elle est de Sparte comme en fut

Hélènc-la-belte-infidèle

Qui rendit son mari confus

En le quittant à tire d'ailes.

Alice, malgré ce modèle,

Au sien n'en fera pas auront

Car elle est sage, dit-on d'elle....

Mais où sont les Grecques d'antan ?

Dès que le concours fut ouvert

Miss Grèce en Europe s'achève

Au titré de Miss Univers,

Au Brésil, demain, on l'élève ;

Trop de gloire, hélas ! nous l'enlève

Et lui donne un air si distant

Que Miss Grèce en devient Miss Rêve...

Mais où sont les Grecques d'antan !

Envoi tiré à bout portant

Sur de Waleffe, homme important :

Prince, qui douce te la coules Et qui te donnes du bon temps, Tu en connais des belles poules ! Mais où sont les Grecques d'antan ?

JEAN BASTIA

— Non ! Non ! Une autre fois, baronne ! Pensez-vous, je m'en vais, j'ai mon auto dans un parc payant!