Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 16

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1930-02-09

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1109

Description : 09 février 1930

Description : 1930/02/09 (A2,N23).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5504615z

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97%.


2» ANNÉE. — N» 23

JOURNAL HEBDOMADAIRE

Directeur : JEAN BASTIA

Dimanche 9 Février 19S0

L'OBJECTION DE CONSCIENCE

Le Conseil de Guerre de Paris vient d'infliger un an de prison à un réserviste pour refus d'accomplir sa période militaire de 21 jours.

Le dêlinquent avait invoqué l'objection de conscience. Les juges du Conseil de guerre objectant de la leur; n'ont pas tenu compte de la sienne.

De même, les conseils de révision ne demandent pas aux conscrits s'ils sont pour ou contre le militarisme. Ils ne font attention qu'au coeur physique et non au coeur moral de l'Individu. Ils s'inquiètent du bon état de ses viscères, non point de savoir ce qu'il a dans le ventre.

L'un de ces conscrits, à qui l'on demandait quel régiment il voulait être affecté, eut beau répondre qu'il était bien assez affecté comme ça, le bureau de recrutement ne l'en expédia pas moins dans un régiment de chars d'assaut.

Les sociétés de préparation militaire assurent aux conscrits "qui passent brillamment l'examen, des avantages sérieux. Us ont notamment le droit de choisir leur régiment.

Nous en connaissons un' qui, ayant obtenu le nombre de points nécessaire pour avoir .le droit de choisir son arme, répondit qu'il voulait aller dans les chasseurs alpins au Maroc. Devant l'impossibilité où elle était d'accéder à ce désir, l'autorité militaire envoya lé jeune homme dans l'artillerie lourde à Dunkerque.

o

L'Ostracisme tel qu'on le parle

Nous avons été témoin de la scène suivante.

Un mendiant demande l'aumône à la portière d'une Chrysler-Six et obtient d'une belle et charitable dame, assise à l'intérieure du « taxi », un billet de dix francs.

La scène se passait dans la rue S ùnt-Honoré, à l'angle de la rue Duphot.

Le mendiant entre aussitôt chez Prunier et se fait servir une douzaine d'huîtres. .

La dame charitable, ayant suivi des yeux le mendiant, envole son chauffeur constater ce que l'autre fait à l'intérieur de la célèbre mosquée d'homards de la rue Duphot : le chauffeur constate, revient et renseigne sa patronne sur la dégustation mollusquée du mendiant.

Quand le pauvre homme sort du célèbre restaurant ostréicole, la dame charitable, un peu indignée, lui dit :

— Est-ce là l'emploi de mon aumône 1

— Madame, répondit le mendiant, quand je n'ai pas d'argent, je ne puis pas manger d'huîtres. Quand j'ai de l'argent, je ne puis pas,suivant vous, manger d'huîtres. Quand donc en mangerai-jc 1

La dame charitable en resta toute « pantoise >.

Le désordre du calendrier

Les météorologistes se perdent en explications bafouillées mr l'anormalité de la température.

Devant la persistance du thermomètre à marquer des degrés inconnus jusqu'ici dans l'histoire des précédents janviers, l'Administration barométrique et Ihermométrique de France a décidé de modifier, tout de suite, le calendrier.

Le 21 mars, jour de la naissance du printemps, est fixé à aujourd'hui!) février. Le 1er mai est avancé au 15marsetlel4 Juilletau30 avril.

La grande saison de Deauville aura lieu pendant le mois de mai et la Noël se placera déflntivement au 15 août.

Cet hiver, si riche déjà en faillites commerciales de toutes sortes, est un véritable temps de catastrophe pour les marchands de charbon et les marchands de marrons.

Des magasins entiers de lainages sont devenus la proie de mites qui viennent d'éclore subitement pendant cette dernière semaine, particulièrement douce.

Un cas d'insolation a été constaté hier sur le boulevard de Cllrhy.

On pourrait chanter sur l'air de la célèbre chanson de Lucien Boycr : Tout V mond' sue Tout V mond' sue Tout V mond' sue Ci hiver à Montmartre,] On ne porte plus Le moindre pardessus C't hiver à Montmartre. o

0 Russe, quando te aspiclam

Un journaliste, qui revient de Russie, publie dans Le Journal des reportages d'une haute fantaisie, dépeignant le pays des Soviets sous des couleurs particulièrement sombres et annonçant la chute prochaine du régime bolcheviste.

C'est ce"qu'on~appelIe vendre la peau de VU. R S. S. avant de l'avoir tué.

Il a failli crever de faim là-bas où il ne s'est nourri que de harengs saurs. Aussi, le saur de la Russie lui a-t-il paru tout à fait, rance.

Il a vu bien des choses, mais il ne s'est pas inquiété de savoir ce qu'était devenu le fameux argent prêté jadis par l'épargne française au régime tsariste et où sont passées lés garanties bancaires de ces « valeurs » qui, moins heureuses que celle de Don Rodrigue, attendent aujourd'hui le nombre des années. e

Secondo de Rivera

Le généra] Primo de Rivera, mécontent de l'attitude hostile de l'armée à son égard et de l'agitation croissante de la Péninsule a remis au roi sa démission et a abandonné le pouvoir. Le dictateur serait élevé à la dignité de premier corrégidor à droite.

Le roi a confié au général Bérenguer, dit Secondo de Rivera, le soin de former le cabinet.

Alphonse XIII profiterait de l'occasion pour essayer de secouer le joug dictatorial sous lequel il avait plié.

Ccmme dit le poète : Tel brille au premier rang qui s'éclipse [au second.

r i

LES DESSINS ANIMÉS

La mode et la vogue est au cinéma pour les films de dessins animés.

Les plus grands peintres français s'adaptent à celte nouvelle fsiçon d'exprimer la vie et le mouvement et travaillent des scénarios de « moving pietnres ».

On pouvait voir mardi dernier, trois des plus célèbres, à Joinville, devant le studio Pathé, prêts à

entrer pour proposer de devenir peintres officiels de la grande maison française, et tournant tout autour, en véritables péïi-PathéTitiens.

-O'

Antiparticipationnisle

Nous avons été témoin, l'autre soir, de la rencontre de trois membres très influents dû parti radical et de trois membres non moins influents du parti socialiste unifié, dans une rue de Montmartre.

Ces messieurs, après avoir constitué un.petit Parlement au coin de la rue et échangé quelques idées, allaient se séparer lorsque les radicaux proposèrent aux socialistes de venir avec eux dans mie maison hospitalière.

L'un des socialistes acceptait déjà quand les deux autres lui rappelèrent la décision du dernier congrès interdisant la participation.

Par discipline politique, le socialiste participailonniste n'insista pas et les radicaux entrèrent seuls au lieu maudit.

Ils en ressortirent quelque demiheure après, pour se réfugier aux trois compartiments de la même vespasienne sur les parois de laquelle ils purent lire la petite affiche rassurante d'un médecin spécialiste : t guérison radicale en trois jours ».

' c

Le désarmement naval

Le désarm'ment. nayal est à l'ordre du jour.

La France qui a apporté dans la question sa bonne foi habituelle, a ermmencé par couler une de ses m-ùlleures unités : le croiseur EdgarQuinet.

L'Angleterre ne paraît pas aussi disposée à se dessaisir de sa marine. C'est qu'en effet, elle est une île ; mais si elle ne peut se passer de marine ■— un vers célèbre tie dit-il pas en effet : « Quand on est John, on a des mirins trkmphants ?» — il semble qu'elle pourrait supprimer son armée. Au contraire, la Suisse, elle, peut très bien se passer de marine.

Il s'en est fallu de peu que la conférence navale ne tcmbàt dans l'eau.

Il paraît aujourd'hui certain que les désaim mbnts navals vont être très diminués. L'Amicale des Blanchisseurs de la Seine a profilé de la conférence de Londres pour demander la démobilisation des bateauxlavoirs qui font une concurrence acharnée aux lavoirs terriens.

Cette question des cuirassés frit verser beaucoup d'encre. Les croiseurs désaffectés deviendront sur les fleuves des grandes villes, de mignlflques pontons. Quant aux cargos qui, eux, n'allaient déjà pas vite, leur qualité future d'ex-cargos leur vaudra moins de vitesse encore.

JEAN BASTIA.

— Gaston qui était si collant, t'a quittée ?

— Oui, Je lui ai fait croire que j'étais enceinte.