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Titre : La Semaine vétérinaire : revue des travaux français & étrangers / publiée sous la direction de MM. Gaston Percheron,... rédacteur en chef, P. Dubreuil, administrateur

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1891-05-31

Contributeur : Percheron, Gaston. Fondateur de la publication. Éditeur scientifique

Contributeur : Dubreuil, Paul (1852-19..). Directeur de publication

Contributeur : Pion, Ernest (1847-1921). Éditeur scientifique

Contributeur : Alix, Eugène. Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328671487

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328671487/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Langue : Français

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Description : 31 mai 1891

Description : 1891/05/31 (A6,T6).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k55032833

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL T45 30

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/12/2010

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6e Année 31 MAI 1881 Tome VI

SOMMAIRE

Causerie : QASTON PERCHERON 33?

Sur l'anatomie pathologique, le siège et le mécanisme de la

nerf-férure : PROFESSEUU IURRIER 342

Sociétés savantes : Société centrale de Médecine vétérinaire , . . 348

Échos et Nouvelles : JACQUES DESCHAUMES , . . . 3.5.0

CAUSERIE

Entre confrères. — Une rectification attendue. — Les microbes à l'Académie des sciences. — Un nouvel accroc à la théorie pastorienne. — De la Congestion des mamelles et des mammites aiguës chez la vache, par M. A.. Lucet, de Gourtenay. — Un travail qui Yient à son heure. — Le lait d'ânesse. — Ua quatrain célèbre. — Encore la psychophysiologie vétérinaire. — Histoire de chiens.

J'ai raconté ici, il y a quelques jours, sous le couvert de la Revue hippique, l'incident regrettable survenu entre deux vétérinaires de Paris, MM. Garcin et Goyau, dont j'avais cru devoir taire les noms encore qu'ils fussent connus de tous. J'ai même insisté sur cet incident dans l'espoir que quelque éclaircissement surgirait qui nous permettrait de le voir sous son vrai jour, j'entends débarrassé des gloses plus ou moins envenimées des bons confrères.

Mon attente n'a pas été trompée. Je reçois de M. Garcin la lettre suivante, que je m'empresse d'insérer :

« Paris, le 20 mai 1891. » Monsieur et cher Confrère,

» On me communique à l'instant l'article que vous avez fait paraître dans la Semaine Vétérinaire du 17 courant, et je m'empresse de rectifier les inexactitudes qui se sont glissées dans votre récit.


338 LA SEMAINE VÉTÉRINAIRE

» Voici le résumé succinct de l'incident' qui vous a servi de thème :

» Dans les premiers jours d'avril dernier, je fus demandé par un client pour examiner un cheval légèrement glandé et jetant un peu. Sans attacher trop d'importance à ces symptômes et tout en prescrivant le nécessaire, je promettais de revenir le surlendemain.

» A cette seconde visite, le propriétaire me raconta le fait suivant :

v) Un cheval appartenant à son beau-père s'était mis à jeter tout à coup et le vétérinaire appelé à lui donner les premiers soins avait déclaré qu'il se trouvait en présence d'un cas de gourme parfaitement caractérisé; puis, après plusieurs visites et l'intervention d'un confrère, on avait affirmé que le cheval présentait tous les symptômes de la gourme maligne et que son isolement s'imposait.

» Sur les instances de son beau-père, mon client consentit a loger le camarade d'écurie du malade, mais non sans faire des réserves sur les conséquences que pouvait avoir celte cohabitation. Tous ces renseignements demandaient réflexion.

» Je posai alors une série de questions au cocher et ses réponses très précises ne laissèrent subsister aucun doute dans mon esprit. La prétendue gourme maligne était tout bonnement un beau cas de morve classique.

» Comment fallait-il procéder pour être sûr du fait? C'est ici que surgit le point délicat, le noeud de toute cette histoire. Entre confrères en bons termes, rien de plus facile à éclaircir; une fois la cause entendue, nous faisions les déclarations prescrites, puis tout était dit.

» Dans le cas présent, les choses ne pouvaient se passer ainsi, et cela pour une raison qui vous sera donnée plus loin.

» La seule solution régulière, qui devait me permettre de sauvegarder les intérêts de mon client, consistait à faire une démarche officielle, en demandant au vétérinaire, chef du service sanitaire à la préfecture de police, si le cheval emmené dans une infirmerie particulière était gourmeux ou morveux.

» Deux jours après, j'étais informé que l'animal indiqué était bien morveux.

» Voilà le fait brutal.

» Maintenant, me direz-vous, comment se fait-il que vous n'ayez pas agi dans cotte circonstance avec plus de ménagement? J'avais d'excellentes raisons pour cela, mais voici la principale :

» Il y a quelques mois, un client (comme on en recontre peu heureusement) me faisait assigner en dommages-intérêts pour m'entendre condamner à payer une somme assez ronde et cela


CAUSERIE

339

sous le fallacieux prétexte qu'un cheval, auquel mon frère avait mis le feu, était taré d'une façon indélébile ; l'assignation ajoutait même que l'opération avait été intempestive et irrationnelle. J'apprenais en même temps qu'un rapport des plus circonstanciés, délivré par le vétérinaire en question, était la principale cause de l'acharnement que ce propriétaire mettait à me poursuivre.

» Je doutais encore de la véracité de mes renseignements, quand, après deux mois d'attente, l'arbitre nommé nous convoquait au domicile du client. Là, mes doutes se changeaient en certitudes, j'avais devant moi ce modèle des confrères qui venait en personne défendre les termes de son rapport.

s Après une explication des plus orageuses et une scène dans laquelle mon accusateur n'eut pas le beau rôle, les intérêts professionnels chaudement défendus par un de nos maîtres furent sauvegardés. A partir de ce jour, je me suis promis de démasquer ce vétérinaire qui, quoi qu'on en dise, m'inspire tout autre chose qu'un vif sentiment de jalousie, car, où il ne voyait qu'un client à convaincre, j'ai vu une leçon à donner et une revanche à prendre.

» Telle est. Monsieur et cher Confrère, la véritable origine de la question. Vous voyez que les responsabilités sont bien déplacées; je compte sur votre impartialité pour les remettre au point.

» Recevez, etc. » GARCIN ».

— La parole, maintenant, est à M. Goyau.

Les infiniment petits, les êtres unicellulaires auxquels incombe le soin de décomposer en éléments simples et prêts à servir de nouveau ce qui cesse d'être utile dans le grand cycle où se meut tout ce qui vit — les microbes, pour les appeler par leur nom — appartiennent-ils au monde végétal ou au monde animal?

Les avis là-dessus étaient jusqu'ici partagés. Les uns, les bota nistes, voulaient que les microbes fussent des plantes; les autres, les zoologistes, voulaient qu'ils fussent des animaux. Il paraît que ces derniers seuls seraient dans le vrai, si j'en crois les derniers comptes rendus de l'Académie des sciences.

Il résulte en effet, des études expérimentales faites par MM. Bouchard, Arnaud et le docteur Charrin que si, par leur forme et leur aspect, les microbes sont des organes végétaux, par leurs conditions d'existence, ce sont des organismes animaux. Comme organismes végétaux, les microbes rejettent des produits carboniques et ammoniacaux constitués par eux, alors qu'ils absorbent, comme organismes animaux, l'oxygène pris aux dépens


340 Là SEMAINE VÉTÉRINAIRE

des corps sur lesquels ils vivent et subissent leurs évolutions.

Mais que nous disait donc M. Pasteur* qui soutenait qu'il existait des microbes capables de vivre dans des milieux totalement privés d'air ?

Eh ! qu'importe, après tout. Ce n'est pas encore, croyez-^moi, cette découverte — si découverte il y a — qui fera faire un pas en avant à là pathologie.

•%

Bibliographie :

De la congestion des mamelles et des mammites aiguës (d'origine externe) chez la vache.

Tel est le titre d'un excellent travail que vient de publier, chez l'éditeur Georges Carréj notre distingué confrère, M. Lucet, de Courtenay.

C'est l'histoire complète de la pathologie mammaire chez la vache, histoire traitée de façon large et précise par un praticien qui sait observer et décrire.

Le travail de M. A Lucet est appelé, ce me paraîtra rendre grand service aux éleveurs.

On n'ignore pas quelle importance a pris, en ces années dernières, la production du lait, quels progrès remarquables a fait l'industrie laitière, grâce aux agronomes, aux chimistes et aux ingénieurs. Faut-il citer les noms de Woelcker, en Angleterre ; de Ségeleke, Storck, Pjord, en Danemarck ; de Klenze, Fleischmann, Benno Martiny, en Allemagne; Engstroïm, en Suède; Grippenberg, en Finlande; Gerber, Schutzmann, en Suisse; Cantoni, eii Italie ; Chevron, en Belgique, et, enfin, de Chévreul, Boussingault, Duclaux et tant d'autres, en France?

Les vétérinaires, en Unissant leurs efforts à ceux des agronomes, dés chimistes et des ingénieurs, ne peuvent que prêter un concours efficace au mouvement scientifique qui pousse, en ce moment, les cultivateurs et les fermiers, trahis par la culture dès céréales, vers les spéculations laitières.

C'est pourquoi il faut louer M. A. Lucet de son étude toute spéciale ; elle est de pleine actualité.

* *

Pendant que je traite cette question du lait, m'arrivent, au beau milieu d'une lettre que m'adresse un de mes anciens camarades, les réflexions suivantes qui ne pouvaient mieux tomber:

« ... Tu as eu raison, et grandement, de ptéiidre en main la défense de l'ànë, mais tu as oublié sa compagne* l'âiiesse; dont le


CAUSERIE 34l

lait si reconstituant, rend tant de services aux malades. Il te faut compléter ton plaidoyer... »

— J'ai oublié de parler de l'ânesse, c'est vrai. Mais, je veux faire remarquer que si son. lait est précieux, celui de la jument ns l'est pas moins. Demandez plutôt aux nomades de l'Asie. Ils en ont fait, sous le nom de « koumys », une liqueur excitante, pétillante et mousseuse,, capable de rendre des points à nos grands crus de Champagne. Il fut même de mode, un instant, de la prescrire, cette liqueur, aux estomacs allanguis. Mais, tout passe...

Cela ne doit pas m'empêcher de rendre justice à l'ânesse. Je ne puis mieux faire, pour cela, que de transcrire ici, ce quatrain si connu que d'aucuns, à tort ou à raison, ont attribué au roi François I01- :

Par sa bonté, par sa substance, Le lait de mon âuesse a refait ma santé ; Et je dois plus* en cette circonstance

Aux ânes qu'à la Faculté.

*%

Et maintenant, moi aussi, je vais apporter ma pierre — pas grosse, c'est vrai — à l'édifice que quelques-uns d'entre nous sont en train d'élever à la psychophysiologie vétérinaire.

J'y vais donc de mon historiette, que j'ai, d'ailleurs, narrée en son temps.

Un de mes amis, chroniqueur bien connu, habite avec deux chiens dont il raffole, Pif et Paf, une gente villa du parc de Neuilly. Pif est un loulou tout noir, avec une tache blanche étoilée sur le front. Paf est un toy-terrier gros comme cela.

Tous les deux vivent sur le pied de la plus étroite amitié. Il est vrai que Pif fait toutes les fantaisies de son petit compagnon, qui est bien le quadrupède le plus volontaire que je connaisse.

Or, voici ce qui arriva un jour :

II y avait nombreuse compagnie à la villa de Neuilly ; on était à table et l'on venait de dévorer un énorme gigot dont il ne restait plus que l'os, quand mon ami s'avisa de jeter celui-ci à ses deux chiens, qui jouaient dans le jardin.

Le petit chien immédiatement s'en saisit, défendant au loulou d'y toucher. L'excellent Paf obéit et s'efface, dans l'espoir qu'il va avoir son tour. Pourtant, l'autre ne paraît pas disposé à abandonner la proie. Encore un instant, et il ne restera plus sur le sable qu'un os rongé, archi-rongé.

— « Comment faire pour faire lâcher prise au gourmand ? s> se dit Paf. Il se recueille, il a trouvé.


342 LA SEMAINE VÉTÉRINAIRE

Feignant d'entendre du bruit vers l'entrée du jardin, il s'y précipite, sûr d'être suivi, comme d'ordinaire, par son petit camarade. En effet, plantant là son os, celui-ci part à fond de train dans la direction de la porte. C'est tout ce que voulait notre loulou. Il fait prestement demi-tour et vient s'emparer de l'os.

— Voilà, certes, de l'entendement, ou je-ne m'y connais pas.

GASTON PERCHERON.

SUR L'ANATOMIE PATHOLOGIQUE

LE SIÈGE ET LE MÉCANISME DE LA NERF-FÉRTJRE (1)

Vous savez que l'on donne, en clinique, le nom de nerf-férure à un accident de la locomotion qui ne tarde pas à se caractériser, symptomatiquement,. par l'apparition d'une tumeur indurée sur le trajet de la région du tendon, tumeur que l'on dit résulter d'une déchirure partielle ou totale des fibres de l'appareil tendineux et ligamenteux du boulet. L'occasion m'a été fournie, ces jours-ci, de pratiquer l'examen nécropsique d'un sujet qui offrait précisément sur le trajet de ses tendons antérieurs une lésion de ce genre. Ce sont ces pièces que je viens vous présenter et que je désire accompagner de quelques réflexions relatives au mécanisme suivant lequel se produit l'accident dont il s'agit.

A un examen superficiel, elles ne vous apprendront rien d'absolument nouveau ; vous pourrez néanmoins y trouver réunis un certain nombre de faits intéressants. Vous verrez, par exemple, sur l'une d'elles, la coexistence de lésions anciennes et de lésions toutes récentes; sur les deux, vous constaterez des périostoses volumineuses, tant au niveau de l'articulation du genou qu'à celui de la première articulation interphalangienne ; enfin vous voudrez bien noter aussi que le sujet était assez fortement arqué et très droit sur ses boulets, pour ne pas dire bouleté.

En dehors de ces dernières constatations, faites sur le vivant, je ne puis vous donner que de très sommaires renseignements ; le cheval qui m'a fourni ces pièces était très vieux, usé, d'aspect misérable, se déplaçait avec raideur et devait probablement appartenir à quelque loueur avant de venir échouer dans mes salles de dissection, où il fut sacrifié, lundi dernier, en vue des travaux anatomicrues. Je ne veux ajouter qu'un détail, qui a son

(1) Communication faite à la Société centrale de Médecine vétérinaire.


SUR L'ANATOMIE PATHOLOGIQUE 343

importance : c'est que, sous ses tares et sa maigreur, la pauvre bête montrait encore la charpente — les lignes — d'un sujet d'une certaine valeur ; sa tête, ses extrémités* sa peau dénotaient du sang, de la distinction, de la finesse.

Avant l'abatage, chacun de ses membres antérieurs présentait, sur le trajet des tendons fléchisseurs des phalanges, une tumeur en fuseau dont la partie la plus renflée répondait à peU près au niveau de l'extrémité supérieure du canon. Suivie du côté du genou, cette tumeur allait en s'àtténuant, devenait plus profonde et se perdait bientôt vers la base du carpe. Ëtl bas, elle s'effilait également et ne tardait pas à se confondre avec les tendons. Sa masse était homogène, ferme, résistante à la pression sur le membre levé et un peu sensible; à rie s'en rapporter qu'à l'exploration clinique, on l'eût sans hésitation supposée placée sur . les tendons, tellement elle faisait corps avec eux. Voilà pour les symptômes. Ils étaient à peu près identiques sur les deux membres. Du côté.gauche pourtant, la sensibilité était plus vive, et il existait une synovite carpienne assez manifeste.

A l'autopsie, je constatai toutes les lésions d'une herf-féruré ancienne, sur le membre droit. Mais, à première vue, il était difficile de les localiser exactement. Au niveau de la région indurée, en effet; tendons et bride carpienne étaient confondus en une seule masse, un peu adhérente, en avant, au ligament suspéhseur du boulet et longée, sur ses côtés, par le faisceau vasculonerveux, oedématié, destiné au pied. Vers" le carpe, le fuseau induré se détachait des tendons et se jetait dans le ligament commun postérieur dé cette articulation. Là lésion portait, par conséquent, sur la bride carpienne, laquelle s'était creusée en gouttière pour loger le perforant et s'était soudée, par ses bords, aux bords correspondants du perforé, englobant étroitement les deux cordes tendineuses.

Sur le vivant, on comprend donc qu'il n'était pas possible d'indiquer avec précision le siège de la nerf-férure. Mais en détruisant avec précaution les adhérences contractées avec le perforé, il devenait facile de voir que le perforant était intact, encore mobile au milieu du canal fibreux qui l'enveloppait, et que le perforé lui-même n'offrait aucune altération de tissu. Par contre, la bride était devenue très épaisse, ferme, lardacée, dense, dure à la coupe ; son tissu était grisâtre, plus vasculaire que celui des tendonsv à faisceaux lumineux et très adhérents les uns aux autres. J'insiste sur ces caractères de l'induration, parce qu'ils assignent à l'accident une ancienneté de plusieurs mois, si l'on s'en rapporte aux descriptions très détaillées faites par Gourdon, à propos de la ténotomie plantaire, dans son traité de Chirurgie. Sur le membre antérieur gauche — celui que je me suis borné à


344 LA SEMAINE VÉTÉRINAIRE

disséquer sans y pratiquer de section — les lésions étaient de deux sortes :

a. — Les unes anciennes, absolument identiques commme volume, siège et aspect, à celles que je viens de signaler;

b. — Les autres, récentes de quelques jours seulement, consistant en une rupture transversale complète de la bride carpienne au niveau de son insertion supérieure, à un centimètre environ du ligament carpien postérieur. Cette déchirure irrégulière siégeait juste au-dessus du point où se terminait la partie supérieure du fuseau induré, par conséquent en une région où le tissu de la bride était encore sain quoique peu épais. Et comme le cul de sac synovial inférieur de la gaine carpienne s'insinue entre le perforant et la bride, adhérant intimement à la face postérieure de celle-ci, la rupture se compliquait d'une synovite aiguë, consécutive à_ la déchirure de la paroi synoviale. Au niveau de la section, un commencement de cicatrisation se faisait observer; un tissu conjonctif rouge, vasculaire, ecchymose, infiltré de plasma et parsemé de petits caillots fibrineux, unissait les deux lambeaux de la bride et limitait l'écartement qu'on pouvait encore leur faire subir.

Voilà pour les lésions relatives à la nerf férure. Tout en les constatant, vous voudrez bien vous assurer, Messieurs, que le ligament suspenseur du boulet se montre absolument indemne, de même que les tendons fléchisseurs des phalanges. Vous vous convaincrez aussi que les osselets du genou, consécutifs à des chutes anciennes, et les formes coronaires, peut-être survenues après l'arcure, semblent avoir précédé l'apparition des lésions de l'appareil fibreux. En tout cas, il n'est pas niable qu'une nerf férure nouvelle se soit produite tout récemment, nerf-férure grave, puisqu'elle s'est accompagnée d'une déchirure complète de la bride carpienne.

Ces constatations m'autorisent, je crois, à tirer les principales conclusions suivantes :

1° La nerf-férure que l'on donne, classiquement, comme l'une des causes les plus communes de la bouleture et des tumeurs osseuses de la région digitée paraît au contraire, ici, de date beaucoup plus récente ;

2° Elle semble s'être produite dans des conditions d'ouverture angulaire du boulet diamétralement opposées à celles qui sont admises;

3° Il est certain que la rupture de la bride carpienne, peut encore se produire, malgré le redressement du boulet et le renforcement que communique à cette bride l'induration dont elle est le siège après une première déchirure.

Tout cela, Messieurs, je vous le donne évidemment pour ébran-


SUR L'ANATOMIE PATHOLOGIQUE 345

1er vos idées, vos idées classiques, sur l'étiologie de la nerf-férure. Voilà, en somme, une lésion aiguë de l'appareil tendineux du boulet et du pied, survenant dans des conditions d'ouverture articulaire telles que cet appareil aurait dû être épargné sous l'effet de la Surcharge produite sur les rayons osseux par le fait de leur redressement. On comprend bien, en effet, des distensions tendineuses avec un boulet qui se ferme, lors de l'appui, plus complètement qu'à l'état normal ; mais il faut avouer que l'embarras est grand lorsqu'il s'agit d'expliquer ces sortes d'altérations avec un boulet dont le jeu en avant est au contraire limité. Que devient alors la séduisante théorie émise par prudhomme et appuyée par H. Bouley, en 1845, sur le rôle mécanique de la bride carpienne, théorie acceptée depuis comme article de foi par tous ceux qui ont écrit sur le sujet? Evidemment, elle n'est pas suffisante puisqu'elle ne donne pas la clef de tous les cas possibles; même, en l'examinant par le menu, vous allez voir qu'elle ne saurait être conservée.

C'est Prudhomme qui, au dire de H. Bouley (1), aurait le premier fait connaître les usages des brides carpienne et tarsienne chez les équidés, et ce, par dès arguments tellements démonstratifs que notre vénéré maître les fit siens dans le remarquable rapport dont la Société le chargea. Il se les appropria même à ce point que, onze ans plus tard, à l'article Bouleture, de son Dictionnaire, il crut devoir les reproduire presque textuellement, en oubliant seulement le nom de celui qui lui avait fourni l'occasion de les mettre si savamment en relief.

« Mais, dit-il (2), quand la déchirure est causée par les efforts de bas en haut, comme cela se remarque plus particulièrement dans la locomotion rapide, celle des chevaux de chasse et de course surtout, ou encore sur les limonniers lorsqu'ils s'arcboutent sur leur membres tendus en avant peur résister dans les descentes à l'impulsion de la masse qu'ils charrient, alors la lésion se produit d'ordinaire sur ce ligament funiculaire qui procède de la face postérieure des articulations carpienne et tarsienne et vient se réunir au tendon fléchisseur profond. »

Prudhomme avait avancé, avec raison, que cet organe se montrait au moins les deux tiersdes cas, le siège exclusif de la nerfférure.

« L'usage de ce ligament, continue H. Bouley — appelé bride carpienne ou tarsieime, suivant les membres — explique bien pourquoi il est comme le lieu d'él&ction des déchirures qui se

(1) H. Bouley. Mémoire de J. Prudhomme sur la Tènotumie. (Rapport lu à la Société véter. de la Seine, in Recueil de 1845, p. .139).

(2) IL Bouley. Nouveau Diction, de méd., de chir. et d'hyg, vétér., tome II, p. 587 ; Paris 1856.


346 LÀ SEMAINE VÉTÉRINAIRE

manifestent dans ces circonstances. Comme nous l'avons dit à l'article Allures (p. 374) : à l'aide des brides carpienne ou tarsienne, toute la masse de l'effort qui devait être transmis à la fibre charnue des fléchisseurs par la continuité de la corde tendineuse, est ainsi détournée de son cours naturel et reportée par lé canal de la bride, au sommet de l'os du canon sur lequel elle prend implantation par une grande étendue de surface ; c'est ainsi que les tendons fléchisseurs se trouvent transformés en ligament de suspension et peuvent en remplir l'usage à l'insu, si l'on peut dire, de la fibre charnue, soUs la dépendance de laquelle ils demeurent toutefois comme agents de transmission du mouvement, s

Tout cela n'est qu'à moitié vrai. Sans doute la bride reporte sur les os Une partie des efforts qui contribuent a l'abaissement du boulet, mais non leur totalité. Elle semble céder dans une certaine mesure à ces efforts, et se prête fort bien à l'allongement que subit le ligament suspenseur. Et la preuve, c'est que pendant les allures rapides, flying-trot, galop de course, par exemple, les chevaux reviennent souvent avec les ergots ensanglantés, indiquant par là que leurs boulets ont porté sur le sol — absolument comme chez les sujets claqués — fait dont témoignent aussi les photographies instantanées.

D'autre part, il s'en faut que toute la masse,de l'effort soit reportée sur le métacarpien principal, comme le dit H. Bouley ; le radius en reçoit une fraction importante, par l'intermédiaire de la très forte bride qui se détache du perforé, au-dessus du carpe, pour se fixer sur la face postérieure de cet os (bride radiale).

« Si maintenant les brides faiblissent plutôt que la partie du tendon située au-dessous de leur point d'insertion, qui subit la même somme d'efforts, c'est qu'effectivement elles présentent moins de résistance en raison de leur moindre volume, et ainsi s'explique la fréquence des lésions dont elles sont le siège. »

Rien de plus exact ; mais cela ne nous explique point pourquoi ces lésions sont moins communes dans les membres postérieurs, où cependant la bride se montre sensiblement plus grêle que dans les antérieurs. En tout cas, la raison qu'en donne II. Bouley, n'est pas d'accord avec les faits. Si, dit-il, les nerf-férures et les bouletures qu'elles entraînent sont plus fréquentes dans les membres de devant, c'est que ceux-ci sont plus surchargés et subissent « conséquemment » dans les allures des réactions plus énergiques.

Oui, dans le pas et le trot, la surcharge de l'avant-main par rapport à l'amère-main est réelle. Mais, dans le galop, le poids


SUR L'ANATOMIE PATHOLOGIQUE 347

du corps est tout entier supporté, au commencement du pas, par un membre de derrière, de même qu'il l'est, à la fin de la période d'appui, par un membre de devant. L'effort du membre postérieur est donc égal, au moins, à celui du membre antérieur. Il est même plus considérable, puisque c'est sur le membre de derrière que se fait la « retombée » après la phase de projection. Ce n'est donc pas à cause de leur surcharge habituelle que les extrémités antérieures sont plus fréquemment lésées; cela tient à ce qu'il n'y a pas un angle d'amortissement sur leur trajet, au niveau du genou, tandis que cet angle existe, merveilleusement agencé, au niveau du jarret.

Enfin, H. Bouley, reconnaît que « quelquefois l'altération déterminante de la bouleture a son siège dans le tissu du ligament suspenseur du boulet. » Mais, ajoute-t-il, <i ce fait est exceptionnel, parce que l'élasticité très développée de ce ligament lui permet de se prêter dans une assez grande limite aux efforts de traction qu'il peut éprouver et le met à l'abri des déchirures. »

Le passage que je viens de citer autorise à supposer que le ligament doit se trouver secondairement lésé, c'est-à-dire après la bride, puisqu'il peut céder davantage. Alors comment expliquer que, en tant qu'organe le plus élastique de la région, il puisse être, d'emblée, le seul atteint ? H. Bouley ne le dit pas — peut-être parce qu'il ignore cette particularité, peut-être plutôt parce que sa théorie le domine et que celle-ci, exclusivement basée sur les propriétés physiques différentes de la bride et du ligament, l'empêche de chercher ailleurs l'explication attendue.

Voilà, Messieurs, l'embarras dans lequel je me suis trouvé lorsque j'ai voulu me rendre compte du mode de production des nerf-férures que je mets sous vos yeux. Je me suis demandé : 1° Si elles préexistaient aux lésions osseuses, qu'on donne au contraire comme étant leur conséquence ; 2° Si les lésions osseuses et les déviations articulaires observées sur les membres de mon sujet pouvaient constituer une prédisposition à la déchirure des brides, au lieu d'être, ainsi qu'on le croit, une raison de leur préservation. Et j'ai conclu, en me basant sur les indications / du livre de Gourdon (1), à la préexistence .des lésions osseuses ainsi qu'à la prédisposition créée par ces lésions et par les déviations articulaires. Ces conclusions sont sans doute hasardées, inattendues sûrement. Mais à qui la faute, si ce n'est à l'insuffisance des notions — pourtant déclarées si lumineuses par Bouley

(1) J. Gourdou. Eléments de chirurgie vétérinaire. Paris et Toulouse,. 1857, tome II, p. 512. "


348 LA SEMAINE VÉTÊRINA1RR

et, après lui, par tous les praticiens — que l'on possède actuellement sur les fonctions de la jointure métacarpo-phalangienne ? J'epérais que les continuateurs du grand Dictionnaire de Médecine, de Chirurgie et d'Hygiène vétérinaires, auraient été frappés, comme moi, de cette lacune et qu'ils se seraient souciés de la combler, après trente-et-un ans, à l'article nerf-férure. Mais à cet article, j'ai lu : & Voy. Bouléture. » Et puisqu'en 1887 on renvoyait à 1856, je me suis cru autorisé à venir provoquer, parmi VOUSJ une nouvelle discussion dans l'espoir d'en voir surgir quelque chose de mieux*

Professeur BARRIER.

SOCIÉTÉS SAVANTES

SOCIÉTÉ CENTRALE DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE

Séance du ii mai 189i.— PRÉSIDENCE DE M. CAGNY.

Ceux qui voudront voir le spiroptère réticulé n'ont qu'à jeter les yeux sur le microscope installé, par les soins de M. Barrier, sur la table des séances : ils verront un animal qui s'fist fait, à l'aise, une loge dans le tissu tendineux, et qui l'a fort dissocié et fort affaibli. Que ces spiroptères se multiplient et ils détruiront toute la résistance nécessaire au jeu normal du tendon.

Le tondage revient à l'ordre du jour avec une lettre d'un vétérinaire militaire anonyme adressée à M. Sanson. De cette lecture, il ressort que le tondage est actuellement trop combattu peutêtre, après avoir été trop vanté autrefois. L'effectuer à la saison propice, ni trop tôt ni trop tard, voilà le vrai joint. Trop tardif, il a des effets détestables. La plupart des idées exprimées dans cette communication ont été formulées déjà par M. Laquerrière. Si les chevaux tondus — le fait est exact — perdent plus de leur poids l'hiver que les non tondus, il faut savoir qu'une meilleure nourriture compensera cette perte. Les conclusions, après tant d'avis si différents, sont fort difficiles à tirer et la chose est encore sous le juge, selon le proverbe latin.

M. Barrier continue d'explorer les tares du cheval, et tâche de prendre les vieux auteurs et les jeunes en défaut. Il s'attaque à la jarde et prétend que les définitions classiques sont parfois erronées et que la jarde, souvent accusée, n'est pas autre chose que la tête un peu exagérée, mais normale, du métatarsien rudimen-


SOCIÉTÉS SAVANTES 349

taire externe. Une pièce montrée à la Société prouve que cet os peut être très fort et causer une altération dé là ligne droite, si chère à Bourgelat, sans que pour cela il y ait eu un bourgeonnement. Par contré, il y a urie nerf-férure réelle du tendon avoisinant, et c'est la jarde qui subit les feux de toutes sortes et non pas le tendon qui est lé Seul coupable; M. Weber félicite. M. Barrier de fixer ces divers points qui ne manqueront pas d'être utiles aux praticiens ; il lé fait d'autant mieux que les pièces ci-dessus désignées viennent d'un cheval qui lui avait appartenu, et auquel oh avait infligé, avec conviction, une cautérisation au fér fougë. Pour M. Sarison, toutes ces jardes ont été avec raison, autrefois, appelées courèes paf les hippiâtfes. Ce mot lui plaît, et il n'aime pas le qualificatif de jardé ou jàrdon, qui pourtant semble être extrêmement vénérable; mais faut-il le rejeter parce que l'on n'en connaît pas l'origine? Palat avait légèrement nargué jadis ces substantifs de la vieille hippiâtfique ; son succès fut minCe, parce que févangéliste Bourgelat n'avait encore reçu aucune atteinte à ses doctrines. Les temps sont changés, et quelques morceaux sont tombés de la statue du dieu vétérinaire. M. Cagny dit que ces faux jardoris sont héréditaires ; Saxifrage en passé à tous les poulains qu'il engendre, ce qui né les empêche pas de fort bien Ébùrir. Les Anglais appellent cette tare d'un mot qui veut dire petit mollet, et ils n'ont pas l'air de s'en préoccuper outre mesure. Pour M. Weber, il se fait fort d'établir des différences entre la jardé, le jardon et la coUrbê. Ces trois choses n'en font pas Une même, et il le démontrera à là reprise de la discussion. La ligne droite est évidemment une fort belle chose, quand elle va du sommet du calcanéum jusqu'au boulet; mais M. Piètrement assure avoir vu des chevaux arabes, bons coursiers d'ailleurs, présenter un calcanéum qui, déjeté en arrière, faisait avec la ligne des tendons fléchisseurs un angle obtus ouvert en arrière. Voilà qui me semble pire que la jarde innocente.

M. Benjamin présente des pièces curieuses provenant d'un chien de montagne qui s'était offert le luxe mortel du carcinome généralisé. Tous les organes splanchniques étaient envahis par cette sorte de cancer, le poumon seul.étant épargné. Le foie pesait 3 kil. 200. A voir ces tumeurs blanc grisâtre, de!(grosseurs variablss, dont- l'une, énorme, flottait dans le mésentère, on dirait de la tubgrculose.

M. Weber fait, devant la Société, l'éloge d'un crochet à parturition fort amélioré par M. Paul Godbille, vétérinaire sanitaire au marché de la Villette. Le bout pointu du crochet, toujours si dangereux quand les tissus du veau s'arrachent, est articulé de façon à se fermer aussitôt, eh cas d'accident. C'est plus commode et plus Sur que les anciens appareils de ce genre. M. Graillot a


350 LA SEMAINE VÉTÉRINAIRE

confectionné l'instrument, dont la nouveauté absolue est contestée par M. Laquerrière, mais qui, certes, constitue un perfectionnement digne d'être encouragé.

Le même sociétaire a la bonté de lire une note intéressante envoyée par le service sanitaire de la Villette : il s'agit d'une tuberculose généralisée, apparente sous la peau de l'animal vivant, et faisant penser aux tumeurs du farcin chez le boeuf. Parmi les trois bêtes tuberculeuses diagnostiquées justement le lnndi 11 mai, celle-là était de beaucoup la plus curieuse. Comme elle était en fort bel état, et que l'auscultation décelait peu de chose, il y eut quelque hésitation à s'en saisir pour l'envoyer d'autorité à l'échaudoir. L'autopsie a confirmé les lésions auxquelles on a donné le nom de lymphatémie, sans soupçonner la tuberculose. Le diagnostic ne fut pas douteux, devant des îlots disséminés dans le foie et une véritable grappe dans le poumon. Dans les muscles de la cuisse, il y avait des tumeurs toutes pareilles à celles de la peau. Des pièces ont été conservées au. laboratoire du marché et d'autres échantillons ont été portés à M. Nocard.

M. Moussu montre à la Société une étrange déformation de mâchoires qui sont asymétriques ; il y a d'un côté une déformation de la fosse temporale avec diminution du volume des condyles. C'est un odontome qui empêchait la mastication d'un côté ; de plus, mesurées au plomb, les deux moitiés du cerveau ne sont pas égales. On sait que l'odontome est un germe de dent erratique qui vient se développer malencontreusement dans un endroit où il n'a rien à faire. L'obstacle mécanique était insurmontable; le massôter et le crotaphite. et la parotide étaient fibreux, annihilés par conséquent dans leurs fonctions. Les fonctions trophiques ont-elles été altérées? demande M. Sanson. Le répétiteur d'Alfort répond que les nerfs étaient intacts, si bien que l'altération était simplement mécanique.

Pour finir, M, Morot nous fait part de la septième migration des échinocoques dans les os du boeuf; c'est par l'intermédiaire de M. Railliet que cette communication est faite; et le parasite habitait une des vertèbres d'un boeuf tué aux abattoirs de Troyes.

J E. P.

ÉCHOS ET NOUVELLES

Abattoir de la Villette. — Un crédit de 50,000 francs a été ouvert pour commencer la réfection du pavage à l'abattoir de la Villette.


ÉCHOS ET NOUVELLES 351

Le poids et la densité de l'avoine. — M. H. Boiret a dernièrement publié une note renfermant d'instructives données expérimentales sur le poids et la densité de quelques graines. Nous y voyons, en ce qui concerne spécialement l'avoine, que le poids et la densité varient énormément suivant les variétés. Le poids est toujours inférieur à la densité.

Les variétés ayant le plus de densité devraient avoir le plus de poids. Or, il n'en est pas toujours ainsi, comme le montre l'exemple suivant :

Avoine Avoine noire de Houdan de Belgique

Poids (absolu) du litre 468 gr. 442 gr.

Densité (poids spécifique) du litre .... 1 k. 002 1 k. 014

L'avoine noire de Belgique est donc en réalité la plus lourde et cependant dans le commerce elle pèse moins. Ces discordances sont dues aux dimensions du grain et à la nature de son enveloppe. L'avoine de Houdan, dépourvue d'arêtes, est à grains relativement courts et se tasse beaucoup mieux. 11 s'en suit que, malgré sa densité plus faible, elle donne, au litre, un poids supérieur à celui d'un litre d'avoine noire de Belgique, plus dense, mais à grain long, souvent pourvu de barbe et dont le tassement est moindre dans les appareils de meaurage. Les mêmes discordances s'observent entre plusieurs autres variétés,

La conséquence de ces faits est que des avoines assez denses n'atteignent pas le poids marchand exigé dans certaines fournitures . (40 kilos l'hectolitre par exemple), tandis que ce poids sera atteint par des avoines moins denses.

Poids absolu Poids spécifique du litre du litre (densité) Avoine noire de Hallett (grains — —

longs à barbe) 440 gr. 1 k. 008

Avoines d'Ecosse (grains courts et ronds) perdant ses arêtes. 528 gr. 0 k. 984

Deux moyens se présentent, d'après M. Boiret, pour éviter ces erreurs. Le premier consiste à compléter les pesées par des essais de densité ; le second consiste à fixer un poids maximum pour les avoines courtes (ayant 13 mm. de longueur au maximum) ou sans barbe, et un autre pour les avoines longues et les avoines à barbe.

OQ sait que par le huilage des grains de blé on peut augmenter le poids absolu de l'hectolitre et par suite d'un tassement plus facile, faire peser un froment de faible densité autant qu'un autre plus dense.

Le concours de la race bovine normande. — Le concours d'animaux reproducteurs de la race bovine normande, organisé par la Société d'agriculture de Gaen, sous la direction de M. le comte de Saint-Quentin, son président, s'est tenu à Caen le 10 mai.

Quoique la saison ait été jusqu'ici peu favorable au développement des herbages, et par suite à la préparation des animaux, le concours présentait un ensemble de bêtes dans lequel tous les prix à attribuer ont été décernés sans peine.


352 LA SEMAINE VÉTÉRINAIRE

Les prix d'ensemble décernés aux éleveurs ayant présenté au concours les plus beaux groupes d'animaux ont été répartis comme il suit : médaille d'or, M. Castel, à Maisons ; objet d'art, M. Sauvage fils, à Avenay ; médaille d'argent, M. Guesdon, à Saint-G-ermain-la-BlancheHerbe.

Les victimes de la morve. — A la dernière session, tenue au commencement d'avril, de la Société française de dermatologie et de syphiliographie, M. Besnier communiquait un cas de farcinose mutilante de la face (début par morve pulmonaire; morve rénale; mort par le rein) observée chez un jeune homme de 25 ans successivement palefrenier, conducteur de chevaux, etc. L'inoculation du pus ayant été faite sur un âne par M. Trashot, l'animal succomba avec tous les symptômes et les lésions de la morve aiguë.

MM. H. Hallopeau et E, Jeanselme ont fait connaître également à cette session un cas d'infection farcino-morveuse chronique observé sur un charretier et terminé, après uneguérison apparente de trois ans, par une poussée mortelle de morve aiguë. Les bacilles morveux ont été cultivés sur pommés de terre, et un âne, inoculé par M. Trasbot avec une de ces cultures, a succombé à la morve.

D'autre part, on signale de Vienne à l'agence Reuter que dans deux écuries de Parndorf, près Presbourg, tous les Chevaux ayant dû être abattus, dans deux fermes, pour cause de morve, le vétérinaire et les deux fermiers, en prenant les mesures exigées par cette opération, se sont blessés et inoculés tous trois. Le vétérinaire est mort, et on ne conserve aucun espoir de sauver les deux autres personnes.

Enfin, on annonce la mort, à Dorpat, du conseiller à la Cour, Kalning, à la suite d'une infection morveuse survenue au cours de recherches expérimentales.

(Recueil de Médecine vétérinaire.)

Un porc phénoménal. — A Saint-Laurent-du-Verdon (Bassea-Alpes), à la ferme du marquis de Boisgelin, on a tué un énorme verrat qui, débarrassé des abatis, pesait 310 kilos. La hure seule pesait 25 kilos. Agé de trente mois, ce monstrueux animal mesurait un peu plus de 1 mètre de hauteur au garrot, tandis que sa longueur, du groin à la naissance de l'appendice caudal était de 2 mètres 30.

Presque aussi sauvage et aussi féroce que ses congénères des forêts, il était depuis plus d'un an enfermé dans son élable, où personne ne se serait hasardé de pénétrer, à l'exception du valet chargé de lui donner la pâture.

JACQUES DESCHAUMES.

Feu résolutif Renault, adopté par les Ecoles Vétérinaires, chez Pelliol et 'Delon, droguistes-vétérinaires, 26, rue du Roi-de-Sieile, Paris.

VAdministrateur-Gérant : P. DUBREUIL.

SM*. — !«». P. DOTJUSUIL. 1S t.*B tu. n« Ul WutJTM.