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Titre : Réponse de M. Delaporte aux réflexions théoriques et pratiques de monsieur le docteur Miriel sur l'anévrisme inguinal

Auteur : Delaporte, Pierre Louis. Auteur du texte

Éditeur : (Brest)

Date d'édition : 18..

Sujet : Maladies vasculaires

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30314056p

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : XVI-68 p. ; in-8

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5502408h

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-TD102-19

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/03/2009

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.RÉPONSE

DEM? DEL A'PORTE

AUX

,RÉFLEXIONS

THÉORIQUES ET PRATIQUES

De Monsieur le Docteur. MIRIEL

SU R

■ ,'X'ANÉVRISME IMUINAL.



A Y EPt TISSE MENT. "

J_jE 3 juin 18 ii , M/ DEZ^LPORTE me fit remettre un exemplaire du mémoire , où il rend compte de l'opération faite , par lui, sur la personne de Pien-e CLECK.

JE m'empressai de le parcourir : surpris d'y trouver quelques assertiojis opposées aux opinions admises en anatomie et en physiologie ;

plus surpris encore de rencontrer, dans les détails de la maladie, de très-grandes inexactitudes ; convaincu que les observations infidèles sont des sources fréquentes d'erreurs plus ou moins graves ; que la médecine n'est parvenue à quelque degré de certitude , que par des faits exposés avec sincérité et recueillis avec soin ,' que rien ne peut d'ailleurs intéresser aussi essentiellement l'humanité que ce qui a rapport à la grande chirurgie , je crus qu'il était de mon devoir de faire quelques efforts pour éveiller l'attention des savans sur les suites d'une opération pratiquée en ma présence sur un individu près duquel j'ai , pour ainsi dire , fait une garde, continuelle depuis le moment où il à été opéré, jusqu'au moment de la mort, et qu'il m'a par conséquent été possible d'observer avec autant de soin , au moins que qui ce soit,

'LE 2g septembre suivant ,j'ad?-essai mes réflexions, à l'un des Professeurs de la Facùlté de médecine de Paris- il les reçut le 18 octobre. -M'ayant fait dire que le

Surprise de commande et dont l'effet est manqué, M.r MIRIEL ! La Société médicale d'émulation , composée des Médecins les plus distingués de la capitale, et que vous qualifiez vous - même dé Société savante , n'eût pas accordé «ne médaille a l'Auteur d'un travail contenant « des assertions op» posées aux opinions admises en anatomie » et en chirurgie » , et surtout n'eût pas publié ce travail dans le recueil de ses Mémoires.

Les Chirurgiens éclairés , qui n'avoient pas perdu P. CLECK de vue , depuis l'opération jusqu'à la mort, et que j'avois convoqués au Conseil de santé pour entendre la lecture de mon mémoire avant de l'envoyer à Paris , n'eussent pas manqué d'apercevoir et de relever de très-grandes inexactitudes , et mon travail n'eût pa# été approuvé sans restriction , nommément par M.r DUR-ET , dont j e provoquai particulièrement l'opinion, si je n'a vois pas exposé les détails de l'observation avec exactitude 'et sincérité.

Il faut autre chose que du soin pour bien observer en médecine : c'est pour cela qu'il y a tant d'appelés et si peu d'élus; et dans cette circonstance , au moins, vous n'êtes pas du nombre des élus , M.r M.

Le Professeur de la Faculté de médecine r auquel vous aviez adressé vos réflexions , étoit membre de la Commission chargée,


lT '■,.;. Z

mémoire de ' M< DÈZAPQRTE lui était nécessaire pour mieux juger > je lui en fis passer un exemplaire le■ a4 du même mois. J'appris, quelque temps après ,'que mon travail avait été remis à la' société de médecine.

J'ATTENDAIS avec patience qu'elle eût

le loisir de s'en occuper : ma sécurité était

fondée , comme elle l'est encore , sur là

justice de ma cause et la légitimité de mes

droits.

MAIS je suis homme: je suis suscepceptible

suscepceptible me tromper ! Pour ces raisons ,

je voulais m'éclairer des lumières de la

Faculté, et prendre son avis pour guide de

toute détermination ultérieure.

DANS les premiers jours de février , quelqu'un s'empressa d'aller dire , malignement , dans un lieu où plusieurs personnes qui s'intéressent à moi'étaient réunies , que M.' DEZAPORTE venait de recevoir une lettre qui lui annonçait que la société de médecine avait passé à l'ordre du jour sur mon mémoire.

M.' DELAPORTE regardant dès-lors son triomphe comme certain , s'exalte et fait, en plein amphithéâtre , la sortie la plus indécente. Que de choses ne s'est-il pas permis de dire , par suite , pour s'emparer de l'opinion publique ! Y. était-il autorisé par

la décision de la société de médecine ?. . . . Je vais la transcrire ici littéralement, pour que chacun soit à même d'en juger.

BULLETIN de la Faculté de médecine de Paris et de la société établie dans son sein.

Tome 3, 8.' année.- '8/2, N.° 1."

Séance du 16 janvier.

« MM. DESCBAMPS , LARRET et

» PEZZETAN font un rapport verbal sur un

i) mémoire de M: MIRIEZ , contenant des

» objections et une sorte de censure maligne

» de l'opération de l'artère iliaque externe

» pratiquée par M' DEZAPORTE , chirur)>

chirur)> en chef en second de la marine à

» Brest. Les commissaires sont d'avis d& ne

par la société ,- d'examiner votre mémoire ; lecture faite du mien, il a partagé l'opinion de ses collègues sur l'inutilité dû.vôtre: concluez. / :

Pas avec tant de patience et de sécurité, M/"M. J'ai entendu parler de certaine lettre de félicitations que vous n'auriez pas manqué de mettre en lumière , si elle n'avoit été un jeu de votre imagination, pour calmer les inquiétudes et charmer l'ennui de l'attente.

J'entends : grande clameur, en cas de succès ; silence honteux, en cas de défaite.

Ce malin-là ne m'avoit pas consulté, M.r M.

Un triomphe prévu n'exalte point, M.rM. A la première nouvelle de votre agression , je m'expliquai en ces termes : Un mémoire dé M;r M. contre moi ! -il est dicté par la passion; il est mauvais de tout point. Vous avez pris soin de justifier ma prédiction.

Déjà quelques aflidés , parmi lesquels se trouvent des gens qui né conubissént de l'anévrisme que le nom, avoiént charitablement répandu le bruit dans l'Ecole , qu'un jugement aulhentique ne tarderoit pas a me porter un coup dont je ne nie relèverais jamais. Il fallôil imposer silence aux clabàu'«leurs. Je me rendis a l'amphithéâtre ; et là > EN FAMILLE, après un exposé succinct dé l'affaire, je donnai connoissance de ma coi"- respondance et de la décision ci-contre : je terminai par discuter quelques points du. mémoire de M.r M. Voilà ce qu'il appelle une sortie indécente.

Je le demande à M.r Mi lui-même : si la Société de médeeuie lui avoit donné gain de


ii. pasfaire de rapport écrit sur cette discus;».. sion qu'ils jugent peu convenable et inutile » aux progrès de l'art. Le mémoire sera » remis à l'auteur, s'il le réclame. »

M.' DEZAPORTE a-t-il eu raison , après avoir communiqué cette note, de proférer des injures qui ont consterné tous"ses auditeurs ? . . . Etait-il convenable de faire une scène des plus scandaleuses, dans un lieu spécialement consacré â l'instruction, et où l'on s'est porté, en foule, pendatzt tant d'années u, pour entendre celui vers qui les injures ont été particulièrement et injustement dirigées? ( Tout le monde sait de qui je parle nmintenant). Non ,. sans doute ." aussi n'est-il personne qui n'ait été étrangement surpris. N'insultons pas :■ tâchons de persuader v en ne nous occupant que de ce qui est relatif au fond de l'affaire.

-, CE quej'ai dit pottr renverser les* opinions de M.'DEZAPORTE , répose ou-sur des faits qui n'ont pas été contestés, ou sur dès points de doctrine qui ne sont'pas susceptibles de l'être , ou sur l'observation de la. maladie de Pierre CZMCS. Voilà QUELS sont LES: BASESde monmémoire. Il est on ne peut plus facile de savoir si mes raisonnemens sont justes.

: PowRxçeiqui est relatif aux. deux premiers points' ,jeneparle quede choses très-iconnues, qui, par cette raison ,. sont maintenant inwtiles'>auàs:pK0grè&.deï'mtymscmaMes

cause , se seroit-il contenté de rassembler les hommes de l'art et de leur dire : J'ai des idées différentes de celles de M.r DELAPORTE sur l'observation de P, CLECK , je les ai soumises au jugement d'une Sociétésavante qui les approuve ; voici sa décision ? La conduite de M-r M. prouve que non.

Si l'amour-propre de M.r M. a été blessé par quelques expressions dures , je répondrai par ce passage de son Avertissement (p.xj ) :

« Peut-on d'ailleurs toujours parvenir â » prouver qu'on a raison, sans dire des véri». tés quelquefois choquantes ? La faute en » est à celui qui met dans l'obligation d'em» ployer de pareils moyens. »

Son amour-propre a-t-il souffert de ce que la communication faite à l'Ecole, ait circulé dans le public ? Je lui répondrai que ce n'est pas ma faute si la famille est parfois causeuse. -■ •# .

Des vérités ne sont pas des injures, et la consternation de tous mes auditeurs est une fable.

Mais de vous, sans doute; car ce que vous feignez de prendre pour des injures n'a été particulièrement et justement dirigé que. contre vous, et d'honneur je ne sache pas qu'on se soit jamais porté en foule pour vous entendre dans le lieu spécialement consacré à l'instruction : et si un autre nom que le vôtre a été prononcé dans cette enceinte, ce jour-là,; ce n'a pu être que pour faire voir dans quelle position- critique votre défaut de pénétrationa mis la personne qui porte ce nom.

:. Rien'n'est plus facile, en effet fil n'ya qu'à lire le Bulletin de la Faculté demédecine dont vous avez si ad?vitement£owmi copie.


iv ■ . "" "

nécessaires pour donner plus' de force 4 mon opinion. Quant à l'histqire de Pierre CZECK , il n'en est pas tout à fait de même : une discussion , à l'aide de laquelle On, prouve qu'un fait de pratique que l'on présente comme vrai, est, dans ses détails comme dans ses conséquences, essentiellement et évidemment faux , n'est pas dépourvue de toute espèce d'utilité'; car lorsqu'on n'est guidé que par des observations douteuses , quelle incertitude ne règne-t-il pas dans la manière de se diriger? Une discussion peut être inutile aux progrès de l'art, et cependant ne pas être mauvaise en elle-même '; aussi la société' ne censure-t-elle pas mes opinions médicales : elle désapprouve l'esprit qui semble les avoir dictées. On ne trouvera pas mauvais que je cherche à me justifier■;

mais avant, essayons de prouver cjue la décision de la Faculté est une improbation formelle , quoique tacite , des opinions de M.' DEZAPORTE. Je citerai incessamment un passage du Journal de médecine , qui confirme mon assei-tion. -

M' DEZAPORTE avance, i.° que la mort, de Pierre CZECK est étrangère à l'opération qu'il a subie ; ,

2, 0 Que la ligature de l'artère iliaque exC'est

exC'est parce que vous n'avez pas fait cette preuve, que votre discussion sur l'observation deP. CLECK a été déclarée inutile.

Oui, en thèse générale ; 'mais votre raisonnement pèche dans l'application.

J'avance une proposition ; vous suez sang et eau pour prouver qu'elle est fausse : la Société savante que vous prenez pour juge du différent, déclare votre discussion peu convenable et inutile aux progtès de l'art ; décision qui embrasse la forme et-le fond. En effet, le ton d'une discussion ( M.r M. veut que ce soit l'esprit, quoique la Société n'ait pas dit qu'il y eût trace d'esprit} peut être mcon-? venant, sans que, la discussion soit inutile ; mais la discussion n'est inutile que quand elle est mauvaise, et elle n'est mauvaise que quand les opinions qui lui servent de bases sont erronées. Le j ugem ent de la Facul té p or te donc sur le ton , la forme de la discussion de M.r M., par ces expressions PEU CONVENABLE , et sur le fond , par celles-ci, ET INUTILE AUX. PROGRÈS DE L'ART ; et son intention est si manifeste qu'elle, ajoute : LE MÉMOIRE SERA REMIS AL'AUTEUR , S'IL LE RÉCLAME; disposition toute particulière dont M.r M. cherche en vain à se dissimuler la véritable intention.

La décision de la Faculté es^t une improbationformelle , QUOIQUE TACITE , des opinions deM.r DELAPORTE : notez bien ceci.

i.° Oui , je persiste à dire que la mort de P. CLECK n'est pas la suite immédiate de la ligature de l'artère iliaque externe.

a. 0 Oui, dans ce sens, que l'oblitération


terne peut être faite sans crainte , dans le cas d'anévrisme du tronc de la fémorale.

LA première de ces propositions est fausse. Je le prouve , en mettant l'auteur en opposition avec lui-même.

LA seconde est au moins hasardée , si l'on veut s'en rapporter à l'expérience ; mais en m'étayant des connaissances acquises jusqu'à ce jour en anatomie , en physiologie , et même en chirurgie , je crois avoir prouvé d'une manière évidente que l'opération qui, d'après le dire de M.r DEZAPORTE , peut être faite sans crainte , ne peut pas être pratiquée avec l'espérance du succès. Néanmoins, comme il est possible que je sois dans l'erreur, j'ai voulu m'en référer.à la décision de la Faculté. . REZATIP'EMENT à l'une et à l'autre de ces propositions , la Faculté garde le silence ! mais ce silence, loin de démontrer la fausseté de mes allégations , dépose au contraire fortement en leur faveur.

Le silence n'a jamais supposé Vimprohation.

JE démontre que M.' DEZAPORTE a tiré des conséquences fausses de dijférens faits qu'il cite à l'appui de son opinion ; qu'il a été inexact dans l'énumération des accidens , et que l'explication de ceux qu'il a observés , et dont il parle, est parfois inadmissible.

J'AVANCE qu'il a mal indique', et même passé sous silence quelques prescriptioTis qui n'ont pas été faites sans motifs : j'en ai le droit ^puisque c'est la vérité. J'ai dû le faire, attendu que cela m'était utile pour conduire plus sûrement à la conviction.

de l'iliaque externe n'empêche pas la cuisse de recevoir une quantilé de tang suilivaute pour y enrrelenir la vie.

On verra que je n'ai pas prétendu autre chose.

C'est bientôt dit.

Fausse croyance.

Vous en doutez encore ?

Qui ne dit mot consent, n'est-ce pas? Mais la Faculté a parlé , et n'a excepté de son arrêt aucune de vos propositions.

11 n'y a qu'un instant que vous vouliez essayer de prouver que la décision de la Faculté étoit une improbation formelle , QUOIQUE TACITE , de mes opinions. Tenez cependant pour certain , M.r M. , qu'il y a tel silence ■' (celui que, l'on garde déjà depuis long-i.cmps sur votre mémoire., par exemple), qui suppose beaucoup plus que de l'improbation.

J'avance qu'il y a mauvaise foi dans l'assertion de M.r M. : j'en ai le droit, puisque c'est la vérité , et je dois le faire pour conduire plus sûrement à la conviction.

Les prescriptions , dont parle M.r M. , ne sont pas de moi, et n'ont été portées qu'après coup sur les cahiers dont voici le relevé , pour ce qui n'est pas conforme à mon mémoire.

3 Janvier, jour de l'opération : i,° opiumdeux grains , ordonnancexdeM.r DURET , dans l'intention d'émousser la sensibilité du sujet : elle à été exécutée en partie par M.r D u VERGER , alors Pharmacien dé la Salle 3 , pendant la répétition à l'amphithéâtre de l'opération que j'allois pratiquer pour la première fois ; 2.° eau-


■V

. CES. omissions.,, ou.plutôt"ces suppressions préméditées >'annoncent une: irfidélite, in-r contestable. Ce n'est pas ainsi qu'on rend cçmpte d'un fait.:, elles démontrent l'intention d'égarer ; elles rendent les assertions de M.r DEZAPORTE suspectes; elles déposent contre lui.

LE silence delà. Faculté de'trruitrihmes assertions .?... JustifLe-t-ilM,' DÉZAJPORTE?:

. JE suis enfin en opposition manifeste avec sa, doctrine ,, et il est impossible que l'Un de nous n'ait pas évidemment, tort.

Si mes remarques ne sont pas vraiesf sij

de-vie six onces , sirop de sucre deux onces. Cette prescription est de M.r LE GrRis , qui passa la nuit auprès du malade : peu habitué à veiller, il éprouva des défaillances ; n'ayant à sa disposition que la pharmacie ,, il se fit faire un verre de punch. Ses bons existent, et ont été portés en consommation au numéro de CLECK. 5 Janvier : décoction de graine de lin, opium deux grains. 11 existe , sous cette date, un bon particulier, fait par mon ordre, pour une infusion de tilleul édulcorée. Le bon prouve que la prescription a eu lieu à la visite du soir (elle eût été.inscrite sur le cahier de visite, le matin). Or,sij'avois prescrit deux grains d'opium , médicament autrement important qu'une infusion de tilleul, nul doute que le bon en feroit mention. La prescription n'a donc été faite qu'après ma visite du soir. Par qui ? je n'en sais rien, le Pharmacien non plus 5 il se rappelle seulement qu'elle -n?a été portée sur le cahier que le lendemain. J'ajoute que tous les bons particuliers faits pour CLECK. sur mes ordonnances , se retrouvent, et que ces bons étant confiés à la garde du. Prévôt de pharmacie , je n'ai pas été à. même de soustraire celui-là. D'ailleurs , M.rM. qui.a pris, eonnoissance , le premier , des cahiers et des bons,, n'eût pas manqué de le produire, s'il avoit existé.

II Janvier : loek blanc , quatre onces.

Il a servi de véhicule agïéable-aulandanum et à l'éther prescrits ce jour-là , et le véhicule n'est pas l'article essentiel d'une formule;

Où sont maintenant les- suppressions préméditées',, M'.r M. ? où est l'infidélité ? qui de nous deux démontre l'intention d'égarer ? contré lequel de nous'deux les assertions déposent-elles ?

Ce n'est pas le silence de la Faculté qui détruit vos assertions et qui me justifie , c'est son arrêt. '

La Faculté de médecine a décidé que c'est vous.


VI j

pour ce qui est relatif à la science , i? m'est arrivé de commettre des erreurs , est-ce en gardant le silence que la Faculté disculpe M.r DEZAPORTE ?... .Je maintiens fortement le contraire.

Si M: DEZAPORTE est injustement attaqué, comment se fait-il qu'on ne l'ait pas

dit ? C'est que la chose est sans

réplique. On ne se refuse pas à l'évidence.

Si la Faculté croit à ce qu'il avance , pourquoi aurait-on inséré la note suivante dans le Journal général de médecine , ou Recueil périodique de la société de médecine, du mois d'octobre dernier.

« PEUT-ON , doit-on lier l'artère iliaque >> externe dans les anévrismes de la fémorale » au pli de l'aine ? Quoique l'heureux » exemple de COOPER ne laisse aucun doute » sur la possibilité du succès , il estregardé, » par beaucoup de chirurgiens, comme » fort douteux, et très-difficile à obtenir, y M.r DEZAPORTE soutient que cette liga» ture doit être pratiquée sans crainte; ce» pendant l'issue funeste de l'observation » qu'il rapporte n'est pas très-encourageante, » et je suis loin de considérer , avec lui, » la mort du sujet comme étrangère à l'opé» ration. »

.. CET article signé CHAUMETON , D. M. P. , est d'un style clair et concis. Je défie qui que ce. soit de Vinteipréter en faveur de M/'DEZAPORTE. Il prouve , au moins, que je ne suis pas seul en opposition avec lui. Beaucoup de chirurgiens , dit M.r CHAUMETON , regardent le succès comme fort douteux et très-difficile à obtenir, etc.

Ah ! Docteur , vous prouvez bien que l'hoinr e le plus sourd est celui qui ne veut" pas eiit. n Ire.

L'inutilité de votre attaque dispensoit parfaitement la Faculté d'en démontrer l'injustice.

La Faculté de médecine a arrêté , il y a déjà long-temps , que les opinions émises , même dans les actes publics de réception , « doivent être considérées comme propres àv leursauteurs, etqu'ellen'entena'leur donner » ni approbation ni improbation» : d'où il est permis d'inférer qu'a bien plus forte raison la Faculté ne se rend pas garante des opinions particulières consignées dans le recueil périodique de la Société de médecine.

J'opposerois à l'opinion non motivée de M.r CHAUMETON , i.° celle de la Société médicale d'émulation ; i.° un extrait imprimé dans la Bibliothèque médicale pour le mois d'avril dernier , s'il n'étoit pas trop détaillé pour trouver place ici. Je renvoie à la source ceux qui seraient curieux de le lire.

Cet extrait signé H. CLOQUET , prosecteur de la Faculté de médecine de Paris , est d'un style clair et concis. Je doute que qui que ce soit puisse l'interpréter en faveur de M.r M. Il prouve au moins que je ne suis pas le seul en opposition avec lui.

Je réponds maintenant au défi dé M/ M; , et sans interprétation je démontre que la note de M.r CHAUMETON , note que M.r M. regarde comme son palladium , est beaucoup plus favorable à mon opinion qu'à celle de M.r M.

i.° Après avoir mis en question si ou peut, si on doitlier l'artère iliaque externe, JVI.'CHAUMSTON dit : « Quoique l'/teureux exemple


Vlîj

LA conclusion est grave, pèremptoire, accablante.

■'. Quoi ! l'on a émis une opinion formellement opposée à la vôtre, et vous avez gardé le plus profond silence ! .

Quoi! M' CHAUMETON prenant votre récit pour guide, aperçoit la vérité, entre

•o, de COOPER ne laisse 'aucun doute sûr la » possibilité du succès. » Comme moi, il attribue donc la cure obtenue par COOPER ,. à la ligature de l'artère iliaque externe , tandis que M.r M. avance que « la guérison a été » le résultat de l'inflammation vive qui s'est » emparée de la tumeur avant que le malade » ait été opéré. » ( Page 5a. ) x

a. 0 M.r CHAUMETON dit que ce succès « est » regardé, par beaucoup de Chirurgiens, » comme fort douteux et très-difficile à » obtenir.» Je ne l'ai pas donné pour constant , et M.r M. croit « avoir prouvé, d'une » manière évidente , que l'opération qui , » d'après mon dire , peut être faite sans » crainte, ne peut pas être pratiquée avec » l'espérance du succès (pag. v ) , et affirme » ( pag. 4'7 ) que par ce procédé la guérison » est physiquement impossible. »

11 est vrai que , dans la note {page xj )-, il s'exprime ainsi : « Or , si des faits venaient » par suite à constater la possibilité de mettre » l'opération en pratique , on ne peut, etc. » ; ce qui prouve qu'il n'est pas tellement sûr de ce qu'il avance, qu'il ne ~lui faille encore des faits pour le décider irrévocablement,

3.° M.r CHAUMETON finit en disant : \<-etje » suis loin de considérer, avec lui, la mort » du sujet comme étrangère à l'opération. » Sur ce point, il est d'accord avec M.r M. : mais il ne s'explique pas sur la manière dont il conçoit que l'opération a déterminé la mort ',~et M.r M. soutient (page 55 ) « quelle »' a été le résultat de la gangrène du tissu » cellulaire sous-péritonéal. » Il n'est donc pas sûr que M.r CHAUMETON et M.r MIRIEL , d'accord sur le fait, soient également d'accord sur les conséquences.

La conclusion est grave , pèremptoire , accablante.

M.r CHAUMETON eût-il émis réellement une opinion formellement opposée à la mienne , du moment où il ne l'a pas motivée , j'ai dû garder le silence. Je n'ai pas encore vu répondre à,des objections qui n'ont pas été faites.

Quoi ! M.rM., des trois propositions deM.r CHAUMETON, deux sont évidemment pour

eu


ix

m opposition avec vous, 'M: DEZAPORTE , qui avez observé le• .malade, qui l'avez eu constamment sous les yeux, et vous n'avez pas essayé de prouver que son opinion est erronée ! Vous croyez donc votre cause bien

mauvaise !

ET si M." CHAUMETON avait VU CZECK 'dans le cours de sa maladie," s'il s'était trouvé à l'ouverture du cadavre , il aurait à ■vous objecter des choses bien plus fortes encore !. . .. J'aurais pu le faire y

mais dans la crainte de paraître guidé par le ressentiment, tout en ne disant que la vérité, j'ai cru devoir me borner aux preuves contenues dans votre mémoire : elles sont suffisantes , authentiques et irrécusables.

Si M: DEZAPORTE n'a rien fait pour appeler de celte sentence pour l'infirmer\r c'est qu'en son âme et conscience il la croit fort juste ; c'est qu'il est intimement et profondément persuadé que toutes tentatives à ce sujet eussent été entièrement infructueuses: il s'est conduit avec beaucoup de prudence.

LA. société de médecine, en laissant insérer cette note dans son Journal, n'a-t-elle pas émis son , opinion d'une manière implicite ? . . . N'est-ce pas un jugement contre M: DEZAPORTE ?

JE dois maintenant faire quelques efforts pour prouver que si, parfois , il m'est arrivé de paraître critique , il était impossible que cela ne fût pas.

LE système de M.r DEZAPORTE est imaginé, et présenté avec tant d'artifice, qu'il est presque impossible aux personnes qui n'ont pas été à même d'observer le fait sur lequel il repose, de savoir par où pèche, le raisonnement de V Auteur.

moi; la troisième n'est pas éylpfemment pour vous , et vous me les opposez ! votre logique est donc bienimauvaise ?

Vous avez eu tort de ne pas dire tout ce que vous croyez savoir. Quand on se charge « d'éveiller l'attention des savans » , il ne faut rien taire, surtout en médecine où « tout » est de la dernière importance » , où « tout » mérite l'attention la plus sérieuse. »

N Que parlez-vous de ressentiment ?_ Vous soulevez le coin du voile, M.r M.

M.r CHAUMETON a émis une opinion , il n'a point prononcé une sentence.

Si l'insertion d'une simple note dans le Journal est admise en preuve de l'adhésion de la Société de médecine aux opinions de l'Auteur de cette note , à fortiori la publication d'un ouvrage par un des Professeurs de la Faculté de médecine doit-elle être considérée comme une preuve~non équivoque de l'adhésion de la Faculté aux opinions contenues dans cet ouvrage. Or M.r RICHERAND , dans la dernière édition de sa Nosographie chirurgicale, approuve et conseille la ligature de l'artère iliaque externe dans le cas d'anévrisme , au pli de l'aine : donc la Faculté de médecine approuve et conseille l'opération que j'ai pratiquée sur P. CLECK. Ajoutez la décision de la Société de l'Ecole de médecine dont tous les Professeurs de la Faculté font essentiellement partie , et dites-moi si ce n'est pas un jugement contre M.r M.


%

Un système de ce, genre péiitHp être réfuté sans une analyse des plus sévères? Est^-il facile, sans les, secours de la-critique , de prouver qu'un succès qu'on donne , et qu'on, a d'abord regarde'comme certain, n'est réellement qu'imaginaire ? Cela est-il facile , lorsque des circonstances majeures sont réunies pour qu'on n'admette pas, d'une manière formelle et authentique , les idées de celui qui , le premier, prend le parti de l'opposition ?.....

J'AF'PÛE que quelques passages de mon mémoire annoncent un peu d'aigreur. Dans les discussions de ce genre , cela né devrait pas être; mon seul regret, c'est de ne pas y avoir plus mûreriient réfléchi.

Mais , je le demande : Celui qu'on prive

ouvertement du droit incontestable dé pro.

pro. té (\ ) peut-il bonserver tout le calme nécesTJne

nécesTJne sévère exige du jugement,, et jusqu'ici vous n'en avez pas lait preuve. i

De l'aigreur est bien modeste.

Ce n'est cependant pas le temps qui vous a manqué.

Pour agir méthodiquement, il faut d'abord, je crois , inventorier les titres de propriété de M.r M. et procéder ensuite à leur vérification.

( 1 ) DANS un petit travail lu et déposé: au

Conseil de santé , il y a plus de deux ans ,

je me suis expliqué as la manière suivante ,

pour rendre compte de la première tentative faite

le ï5 août par le chirurgien en chef.

ON ouvrit ensuite ( api-às l'opération } tabdomen au-dessous des côtes ; on renversa la paroi antérieure de cette cavité sur le pubis, et tous les chirurgiens présens se convainquirent que le péritoine était intact.

■ ISOLANT ensuite cette membrane du paquet des vaisseaux, on vit que la ligature était placée à un pouce de l'artère èpigastrique. JJ examen , attentif du rapport des diverses branches artérielles et veineuses qui se croisent à cet endroit, démontra aussi que la ligature avait été faite au lieu le plus convenable. En effet, tarière iliaque externe est, là, placée devant et au côté externe de la veine du même nom : aucune branche ne les rend difficiles : à isoler. Plus près de tanneau, l'artère èpigastrique, l'artère

M.r M- avance ( page 4 du mémoire ) que c'est dans ce petit chef-d'oeuvre que j'ai pui?é tout ce que j'ai dit relativement aux modifications du procédé de COOPER; et immédiatement après {page 5 ), il avoue dvec la plus grande ingénuité que je l'ai prié de me communiquer des notes : ce qui prouve, delà manière la plus, positive , que je ne soupçonnois même pas l'existence du petit TRAVAIL , et que les notes que M.r M. s'empressa de me remettre , ne contenoient réellement que les détails recueillis lors des essais faits à l'amphithéâtre par M.r DURET. La conduite de •M.* M. qui ne me remet que de simples notes, après avoir dépose son petit TRAVAIL au Conseil de santé , ne démontre-t-elle pas', en effet, l'intention formelle de me cacher l'ensemble de son petit TRAVAIL;

EXTRAIT du TfbhuoLzzj 3o 'ÏÏbS <£)efapoïto.

On ouvrit l'abdomen au dessous des côtes ; on en . renversa la paroi antérieure sur le pubis, et les assistants purent se convaincre que le péritoine étoit entier.

Isolant ensuite cette membrane du paquet des vaisseaux, on vit que la ligature étoit à un pouce environ au dessus de l'artère èpigastrique. L'examen attentif du rapport des diverses branches artérielles et veineuses qui se croisent à cet endroit, démontra qu'elle étoit placée au lieu le plus convenable. En effet, l'iliaque est là devant et au côté externe de la veine du même nom, dont on la sépare sans peine ; plus bas , l'épigastrique , l'iliaque antérieure et la direction oblique de la veine coronaire sur l'artère principale , ne laissant qu'un très-petit


saire pour ne pas témoigner un peu d'humeur? Son mécontentement n'est-il pas .excusable?,

La note n.°i étant la seule pièce qu'il produise, l'examen ne sera pas bien long.

Chérchan t à-couvr ir le défaut d'impor tan ce de l'ouvrage par la pompe du titre, M.r M. appelle TRAVAIL (petit, à la vérité) un simple procès-verbal dont le but particulier est de rendre compte de la séance du 15 Août, dans laquelle le. chirurgien en chef a fait la première tentative de ligature de l'artère iliaque externe , ainsi que le prouve le dire de l'Auteur lui-même.

Suit la confrontation entre un passage de ce procès-verbal et les pages 10 et 11-de mon mémoire , de laquelle il résulte que j'ai répété presque mot à mot (je n'ai retranché, en effet, de la rédaction de M.r M. que des mots parasites qui alongent la phrase sans la rendre plus claire ) des détails qui ne m'appartiennent pas plus qu'à M.T M. , sans indiquer par des guillemets ou par une citation les sources où j'ai puisé : ce qui est faux pour la citation • car je m'explique ainsi, dans mon mémoire (page 10 , lig. i ) : « Il m'apprit, » en effet (M.r DURET), que ses réflexions

iliaque antérieure ou coronaire, la siluatio7i oblique de ta veine coronaire sur l'artère iliaque externe ne laisseraient qu'un petit espace pour les ligatures. IM dissection , l'isolement de ces rameaux, le placement des ligatures seraient donc infiniment plus difficiles. Peut-être cela ne pourrait-il se faire sans léser l'un et eux ; accident qui entraînerait une mort inévitable.

ON doit en outre observe?- qu'il faiulrait enlever plusieurs ganglions lymphatiques pour découvrir l'iliaque externe près de t anneau ; difficultés qui, quoique faciles à vaincre, doivent néanmoins être évitées autant que possible.

CES deux opérations avaient été faites si facilement , que tous lès assistans crurent à la possibilité de son exécution sur l'homme vivant. Néanmoins comme l'entreprise était délicate, il fut arrêté que de nouvelles opérations seraient pratiquées, afin de savoir si le résultat serait constamment le mêjnè.

espace, le placement des ligatures deviendroit infiniment plus difficile, peut-être même impraticable f sans l'isoienif'nt de ces vaisseaux, dont l'ouverture, pendant la disseclion, metlroit la vie dans le plus grand danger.

On ne pourroit pas non plus se dispenser d'enlever plusieurs ganglions lymphatiques pour découvrir l'iliaque aussi près de l'anneau ; ce qui ajouteroit à la difficulté et à la longueur de l'opération.

Ces premiers essais avoient été si satisfaisants, que tous les assistants croyoient à la possibilité de son exécution sur l'homme vivant. L'entreprise étoit. délicate : nous pensâmes qu'il étoit prudent de faire de nouvelles tentatives; elles donnèrent les mêmes résultats.

II. est évident, que dans ce passage j'ai voulu prouver que M.r DURET a placé ses ligatures au lieu le plus avantageux. Or., si des faits venaient par suite à constater la possibilité de mettre t opération en pratique, on ne peut lui refuser d'avoir , le premier, désigné le lieu qui mérite la prefêretwe / etM.T DùLArOATE n'a pas le droit de répéter, presque mot à mot., des détails qui ne lui appartiennent pas , sa/is indiquer -, par des guillemets , ou par une citation, les sources où il a puisé.

ON ne le peut sans violer les lois de la justice et de la bienséance ; c'est ce qui est arrivé à M.' DEZAPORTE,, et je puis dire que ce ji'est pas la première fois cjuil a eu des torts envers moi.


xîj .. . .. :' . . . ' '. '-'.■' '

v sûr la gravité de la maladie de P. CLECK , sur lés inconvénients des moyens a lui opposer,

» enfin, sur les rapports de l'iliaque externe au dessus de l'arcade crurale , lui ayant fait

» pressentir la possibilité de découvrir et de lier celte artère , il y avoit procédé de la ma»

ma» suivante , le i5 Août , six jours par conséquent avant l'arrivée du journal de

» 'MM. CQRVISART et LE ROUX : Une incision commencée, etc. , etc..»

C'est bien la , j'espère , citer son auteur ',. et s'il n'y a pas de guillemets à l'alinéa suivant, le pronom personnel indéfini ON indique aussi positivement, au moins, que des guillemets, que cet alinéa est la continuation du précédent. Les détails qu'il renferme, sont d'ailleurstellement liés à l'opération de M.r DURET , qu'il est de toute impossibilité de les en séparer. Mais M.r MIRIEL , qui veut à toute force se donner pour un faiseur en ..titre, avance « quVZ est évident que dans ce passage il a voulu prouver que M.' DURET a placé ses » ligatures au lieu le plus avantageux » , sansfah'e attention que , quelques lignes plus bas, obligé de cédera la vérité qui le presse , il avoue « qu'ora ne peut refuser à M.' DURET » d'avoir, le premier, désigné le lieu qui mérite la préférence. » Or il n'a pu accorder la préférence à ce lieu , qu'après avoir démontré qu'il étoit le plus avantageux : donc ce n'est pas M.r MIRIEL , c'est M.r DURET qui a prouvé lui-même qu'il avoit placé ses ligatures au lieu le plus avantageux : donc M.r M. n'a fait autre chose que de consigner dans son procès-verbal les résultats delà démonstration de M.r DURET. ,

La suite du procès-verbal roule sur des répétitions qui, de son aveu , n'ont rien appris ( Voyez Version de 1810 , p. 27 ). Cependant, dans la seeonde édition de son petit TRAVAIL (page 26), M.r M. , toujours disposé à se donner un certain relief, dit : « Pour ne pas » m'écarter de ce précepte (du pi'écepte établi par M.r DURET) , et rendre le procédé » opératoire toujours certain , je traçai quelques lignes sur un cadavre que j'opérai le 20 , » et j'obtins le résultat suivant. » La meilleure preuve que M.r M. n'a pas obtenu , le 20 , un résultat différent de celui de M.r DURET dont IL AVOIT RÉPÉTÉ le procédé , le i5 , SANS S'ÉCARTER DE LA ROUTE QU'IL VENOIT DE SUIVRE ( voyez page 25) , c'est que , dans sa première version (pages •2&etir] ) , il dit tout bonnement : « Le 17 , 20 et 21 , nouvelles » expériences, mêmes résultats » ,• et M.r M. prouve qu'il n'est pas homme à laisser échapper la plus petite occasion de caresser son aniôur-propre.

Le droit incontestable de propriété de M.r M, ne s'étend donc pas au delà d'une rédaction, qui ne vaut pas plus qu'elle n'a dû lui coûter, et dont je ne me suis servi qu'après la lui avoir demandée (ce qu'il dit bien positivement , page 5) , en lui indiquant l'usage que j'en devois faire pour son beau-père ( même page ) ; ce qu'il passe sous silence , on voit bien pourquoi.

On l'entendra cependant bientôt affirmer que «je n'ai point participé aux changemens » que j'annonce néanmoins avoir faits au^procédé de COOPER » , et réclamer à grands cris ' l'antériorité. ( Voyez la première note de la page 32 et la noie marquée d'un astérisque , au bas de la page 3i.) Ce n'est donc pas moi qui viole les lois de la bienséance , encore moins celles de la justice ; mais n'anticipons pas sur les événements et bornons-nous , pour le moment, à faire remarquer que lé véritable motif de l'injuste agression de M.r M. est renfermé tout entier dans la dernière phrase de sa note : « ET JE PUIS DIRE QUE CE » N'EST PAS LA PREMIÈRE FOIS QU'IL A EU DES TORTS ENVERS MOI. »

Enfin , le grand mot est lâché. J'ai eu des torts envers Mr M. ; indè iroe. Mais pourquoi M.r M.'n'a-t-il pas profité de l'occasion pour les faire connoître ? C'étoit le moment de mè faire porter publiquement la peine de ces torts, s'ils sont réels. M.r M. ne dira pas que c'est par ménagement qu'il a gardé le silence. Quel motif a donc pu l'arrêter ? La


Xllj

crainte de mettre au grand jour la fausseté de son accusation , en prouvant lui-même que je. n'ai d'autres .torts envers lui que de ne lui avoir pas sacrifié les intérêts-de ses confrères. Au reste", les voici, ces torts:

Je me suis opposé à une promotion dont M.r MIRIEL devoit faire partie , parce que, pour donner de l'avancement à la seconde classe, il eût fallu mettre en retraite plusieurs Chirurgiens de première , qui ont servi utilenient depuis.

Je me suis opposé à l'admission de M.r MIRIEL au concours, parce qu'il ne remplissoit pas les conditions exigées par les réglemens.

M.r MIRIEL , jugeant de l'avenir par le passé, s'étoit persuadé, sans doute, que le temps de la faveur durerait toujours. Le temps de la justice étoit arrivé. Mécontent de se voir ramené à la règle , au lieu de s'y conformer , il demanda itérativement et obtint sa démission. Cette démission a'été le prétexte des imputations les plus odieuses : quelques bonnes âmes n'ont même pas rougi de se faire l'écho de la calomnie , et de colporter de maison en maison que j'avois fait perdre à M.r MIRIEL sa place et son état.

Je n'avois point attendu que M.rM. se présentât, pour maintenir l'exécution des réglemens. Ma conduite dans cette circonstance étoit la suite naturelle de celle que j'avois toujours tenue dans les concours , et plus particulièrement encore dans le précédent, envers un Pharmacien de seconde classe qui , plus sage ou mieux conseillé, que M.r M., n'a pas perdu s'a place , parce qu'il n'a pas donné sa démission. Si mon invariable opposition aux infractions que l'on â tenté de faire aux lois qui régissent cette partie du service médical, est un tort aux yeux des proiégés et des prolecteurs , elle aura la sanction de tous ceux qui savent combien il importe à des subordonnés de ne pas être soumis à l'arbitraire ; et c'est heureusement le plus grand nombre.

''Et pour peu que ses mouvemens soient modérés ,

pourvu que la passion ne l'aveugle pas au point de l'empêcher de voir juste , quel reproche peut-on lui faire,

lorsque sur-tout la science est essentiellement intéressée à la discussion ?

Peut-on d'ailleurs toujours parvenir à prouver qu'on a raison, sans dire des vérités quelquefois choquantes ? La faute en est à celui qui met dans l'obligation d'employer de pareils moyens.

slu RESTE , la forme ne nuit point à l'évidence , et l'évidence règne dans toutes mes propositions, puisqu'elles ne m'ont pas été contestées.

Admirez-donc la modération de Monsieur

MIRIEL.

Elle est poussée au point, LA PASSION , qu'elle vous a rendu sourd aux conseils les plus sages, et aveugle sur les résultats d'une démarche aussi inconsidérée. Vous regretterez , mais trop tard , qu'elle ne vous ait pas aussi rendu muet.

L'intérêt de là science n'est entré pour rien dans votre calcul, du moment où la Société savante que vous aviez choisie pour juge , a déclaré que votre discussion étoit inutile.

Si je vous dis des vérités quelquefois choquantes , vous direz donc meâ culpâ.

Puissamment raisonné, docteur ! puissamment raisonné ! ... Il fait nuit en plein midi, Sersonne ne soutient le contraire : donc 1 evience règne dans cette proposition. Mais c'est


•xiVJ'OBSERJ^ERAI

•xiVJ'OBSERJ^ERAI a dans mon mémoire beaucoup de choses étrangères à M.' DEZAPORTE. L'opposition qui règne entre nous, relativement à la ligature de l'artère iliaque externe , n'est pas précisément la conséquence de l'issue funeste de son opération ,• elle est le résultat delà lecture appro,

appro, de ce que nous possédons sur cette matière. Je. n'imagine rien , j'observe ,• je compare des faits , j'en tire des inductions ; et si mes conséquences sont justes, la critique elle-même peut-elle manquer de l'être, quels

quels sévère d'ailleurs qu'elle paraisse ?,

\AJTANT soumis mes idées au jugement de la Faculté avant de songera les mettre au jour (cela suffit, je pense , pour me mettre à l'abri de toute espèce de reproche J , je déclare que sa décision eût été pour moi un a/rêt irrévocable, si M,' DEZAPORTE ne s'était pas permis , le 8 février , les sorties les plus injurieuses et les plus indécentes dans un lieu public , et en présence d'un nombreux auditoire; mais étant excité à la publication de mon mémoire par les provocations les plus vives, je croirais manquer à l'honneur et à mon devoir ; je me rendrais coupable aux yeux du public entier, si je ne répondais pas à de pareilles instigations. ,

JE m'y décide d'autant plus volontiers , que je suis sans crainte , attendu que.je n'avance rien de faux ,

et parce. que ma conscience ne me reproche rien relativement à ma conduite envers M." DEZAPORTE.

En signalant son inexactitude et ses erreurs, je crois n'avoir fait qu'un noble usage de mes facultés. En médecine, tout est de la dernière importance ,• tout mérite l'attention la plus sérieuse ; il n'est rien qui intéresse plus essentiellement l'humanité que ce qui est relatif à l'art ■de guérir , et c'est sur-tout dans cet art qu'on doit se garder de laisser propager les erreurs.

Iz plaît à M.r DEZAPORTE de s'attribuer des choses qui ne sont pas de lui ,• j'ai le

parce que vos propositions sont évidentes comme celle que je viens d'établir, que la Société de médecine n'a pas pris la peine de vous les contester, et qu'elle les a frappées en masse d'un arrêt de nullité.

Vaille que vaille. ~

La déclaration de M.r M. est précieuse. Si je n'avois rien dit, la décision de la Faculté « eût été pour M: M. un arrêt et un arrêt » irrévocable. »" J'ai parlé , la décision de la Société n'est plus un arrêt. Tant d'efforts pour infirmer cette décision, M/M., prouvent que vousla Tegardez cependant comme un arrêt, "et comme un arrêt qui vous condamne.

La Pièce N.° 2 prouve à elle seule la fausseté de quatre faits principaux.

Pas même l'intention dans laquelle vous avez fabriqué ce mémoire ? Votre conscience n'est pas très-timorée '

Je crains bien que votre mémoire ne fasse pas mieux penser de vos facultés que du NOBLE usage que vous en faites.

C'est ce que nous verrons au procès.


XV

droit de faire.des réclamations , si je prouve qu'elles sont fondées.

Iz lui plaît d'émettre son opinion sur les résultats de son opération et sur les avantages que l'art peut en retirer ; il m'est permis, je pense , d'indiquer les raisons qui me portent à avoir une opinion contraire à la sienne. Je ne force, je n'engage personne à penser comme moi; je soumets mon opinion au jugement du public pour savoir si elle est erronée , ou si, par le rapprochement de quelques observations analogues antérieurement recueillies et communiquées par des médecins dignes de foi, j'ai bien saisi la marche de la nature et la similitude de ses mouvemens, dans des circonstances qui me semblent absolument les mêmes.

NOTRE unique objet doit être de consulter l'expérience ; nous ne devons raisonner que d'après des faits que personne ne puisse révoquer en doute, ^dvec des propositions détachées, et par des raisons spécieuses, il est facile d'éblouir; mais pour raisonner conséquemment, il faut d'abord établir le principe.

CE qu'il est donc important d'examiner ici, c'est' le fait : une fois constaté, il n'y. aura plus d'équivoque.

Si, par défaut de savoir, par défaut de pénétration et de jugement, il m'est arrivé de ne pas raisonner juste ; si mes assertions sont mensongères , que M: DEZAPORTE me le prouve : s'il réfute victorieusement mes objections , je saurai reconnaître mes erreurs. Mais qu'il n'oublie pas que cette discussion est relative à la science , et qu'elle ne doit avoir lieu qu'entre nous deux ,

SiM.FM. s'étoit contenté d'apprendre au public qu'il a une opinion différente de la mienne sur les résultats de mon opération et sur les avantages que l'art peut en retirer, je ne lui aurais sûrement pas répondu,-, je n'ai pas non plus la prétention de forcer personne à penser comme moi. Je crois d'ailleurs , que le public éclairé ne doit pas être très-flatté de se voir pris pour juge d'une discussion à laquelle on peut affirmer , sans crainte de le blesser , qu'il est absolument ; étranger surtout après la décision d'un tribunal compétent. Mais le mémoire de M.r M. renferme une accusation de plagiat et une réclamation , à son bénéfice , des modifications faites , à Brest , au procédé opératoire de COOPER. Ces deux questions sont à la portée de tous ceux qui ont reçu~une bonne éducation; et c'est la discussion suscitée par M.r M. sur ces deux points, que je soumets à leur jugement.

Il ne suffit pas d'établir le principe , il faut encore que les conséquences soient justes ; et vous avez assez joliment prouvé que votre logique s'étend rarement aussi loin.

C'est déjà fait pour le défaut de pénétration et de jugement : ce que j'ajouterai désormais sera pure libéralité de ma part. En temps et lieu, je ferai droit à votre réclamation pour le défaut desavoir et les assertions mensongères.

s

Si vous m'avez opposé inconsidérément quelque personnage que ce soit, il faudra cependant trouver bon que je le récuse, lorsque l'intérêt de ma cause l'exigera.


XV]

attendu que je n'ai pris conseil de personne pour la rédaction de mon mémoire. Je ri ai voulu exposer personne à perdre ses bonnes grâces.

Qu'il n'oublie pas sur-tout que la discussion n'est affligeante que pour celui qui connaît la faiblesse de ses preuves, ou pour celui qui a là conscience de la futilité de ses prétentions.

ON ne la craint pas quand on a pris la vérité pour guide, et lorsqu'on est convaincu de la bonté de sa cause.

J.n-J.h-r.-L. MIRIEL.

Vous n'avez pris conseil de personne pour la rédaction de votre mémoire ? Cela prouve que le style de votre mémoire vous appartient. Mais les idées, M.r M., à qui sont-elles ?

La discussion ne sera donc affligeante que pour vous.

Vous êtes si peu convaincu de la bonté de votre cause que, loin de prendre la vérité pour guide , vous avez eu constamment recoursi au mensonge. Vos deux Versions sur l'observation de P. CLECK, les réponses de M.r DURET aux questions que je lui ai posées devant plusieurs personnes dignes de foi, en fourniront des preuves irrécusables.

P.-L. DELAPORTE.


".,':î.; R ÉP OI.S E- -..'- ; •

'■ //AUX RÉFLEXIONS THÉORIQUES ET PRATIQUES -

DE M.R MIRIEL,

Sur mon Mémoire relatif à la Ligature de l'^drtere iliaque externe, da?ts les anévrismes de la Fémorale, au pli de l'aine.

Quid dignum tahto feret hic promissor hiatu? Parturient montes, nascetur ridiculus mus.

malè si mandata loqueris, Âut dormitabo , aut ridebo.

( Q. HORATII de Arts poëticâ. ) Choisissez.

llEFLEXIONS THÉORIQUES et PRATIQUES sur le Mémoire de M.T DEZAPORTE , second Chirurgien en chef de la Marine au port de Brest, et Professeur de Pathologie chirurgicale,, relativement à la Ligature de l'^drtère iliaque externe, dans les anévrismes de la Fémorale , au pli de Vaine ;

'Par J.n-J.h-F.+L. MIRIEZ , DocteurMédecin de la Faculté de Paris , exChii-urgien entretenu de la Marine , alors Secrétaire du Conseil dç santé, et Prévôt de Chirurgie. - ' , --

iYLoNSiEUR MIRIEL, qui dans l'énumération de ses titres, a omis (sûrement par modestie) de désigner la classe à laquelle il appartenoit dans la Marine (LA SECONDE) , s'exprime ainsi :

« Docteur-Médecin de la Faculté de Paris, » ex-Chirurgien entretenu" de la Marine, » ALORS Secrétaire du Conseil de santé et » Prévôt de Chirurgie. »

Ou M.r MIRIEL rapporte l'adverbe de temps ALORS à l'époque de son Doctorat en médecine , et je lui observe qu'il n'étoit plus Secrétaire du Conseil de santé lorsqu'il a été reçu Docteur ; ■ -

Ou il désigne l'époque à laquelle il est devenu ex-Chirurgien entretenu de la Marine , et je lui objecte qu'il n'a pu être ni Secrétaire ni Prévôt, du moment où il a quitté le service ;


(O

Qui stadium currit, eniti et conleiidere débet quant maxime possit, ut veniat s supplanlare eum , quîcum certet, aut manu depellere, nullo modo débet : sic in vitâ sibi quemque petere qicod pertineal ad usian , non iniqùum est s alteri deripere 7 jus non est.

ClCJSRO.

Ou enfin , il prétend qu'il étoit Secrétaire et Prévôt ALORS que j'ai pratiqué la ligature de l'artère iliaque externe , et je lui prouve ( Voyez l'extrait de la matricule des Officiers de santé, pièce N.° i.) qu'il étoit remplacé au secrétariat du Conseil de santé , depuis le i." Avril 1808 ; plus de quinze mois , par conséquent, non-seulement avant cette opération , mais même avant l'entrée du malade à l'hôpital.

Si les deux premières acceptions ne présentent qu'une infidélité trop gratuite pour être de quelqu'unportance , là dernière est bien propre à élever des doutes sur la véracité de l'Auteur : ne tend-elle pas, en effet, à insinuer que les deux places qu'il occupoit ALORS , l'ayant mis à même d'observer scrupuleusement , ses assertions commandent AUJOURD'HUI la confiance la plus exclusive ?

Il seroitpossible, cependant, queM/MiRiEL ait eu une. autre idée, et ALORS ne serait qu'une faute de langue. Cela paraîtra, peutêtre même , encore plus probable , si l'on considère qu'un extrait de son Mémoire , fait à Paris, finit, sous le rapport grammatical , par des reproches graves sur les fautes nombreuses de rédaction et même d'orthographe qui le déparaient ; si l'on considère qu'un des chefs du service de santé de ce port, consulté depuis par l'Auteur , est convenu que son manuscrit étoit plein de négligences ( et c'est le mot honnête, pour le mot qui ne l'est pas ) ; si l'on considère , enfin , qu'un Grammairien distingué a trouvé , dès les premières pages du Mémoire imprimé, des équivoques, des transpositions vicieuses , des endroits inintelligibles ou mal rédigés et à refondre.

Le choix , l'application. de plusieurs des citations latines de M.r M., et surtout la manière dont il estropie les passages latins, prouvent assez que cette langue ne lui est" pas non plus très-familière. Malgré les corrections , le paragraphe ci-contre en fournit encore la preuve matérielle : le mot veniat y remplace le mot vincat, et le verbe venire


(5)

!Iz est un devoir qui doit être également sacré pour tous les hommes : c'est celui de respecter le droit qu'a tout individu de jouir du fruit de ses travaux et de ses peines ; mais que de 7-aiso77S s'opposent à ce que ce devoir soit aussi justement observé qu'il devrait l'être ! . . .

ZTNE transgression formelle de ce genre m'impose l'obligation de faire quelques réflexions sur differèns points du mémoire que M.r DEZAPORTE a présenté à la Société médicale d'émulation de Paris , et qui est inséré dans le septième volume des mémoires que cette Société savante vient de mettre au jour.

IL est évidemment rédigé, ce- mémoire , de manière à n'attribuer qu'à l'jduteur les détails du procédé opératoire qu'il a suivi,

venir, na sûrement pas la signification du verbe vincere vaincre. Aussi je suis porté à croire qu'en décorant son mémoire d'une épigraphe latine , en le lardant de quelques passages latins , il a cédé à l'empire de la mode qui veut qu'un Docteur ait l'air de savoir cette langue, plutôt qu'à la folle prétention de persuader qu'il la possède réellement.

Veut-on des.preuves authentiques? j'en donne. Informé par la voix publique que M.r BOUR SON s'amusoit à corriger le mémoire de M.r M. , j'ai écrit à M.r BOURSON ^ voici sa réponse :

MONSIEUR ,

Je vous dirai franchement que la voix publique ne vous a point trompé. Je vous envoie le mémoire de M.' M. ; voyez les notes que j'ai mises seulement à la première feuille, et jugez par vous-même 1rs équivoques, les transpositions vicieuses , les endroits inintelligibles ou mal rédigés et à refondre : voyez les; passages latins estropiés, veniat pour vincat, et plus loin , dilebuntur pour dilabuntur. C'en est assez , je pense -, pour prouver que, sous le rapport grammatical , cet ouvrage est mal composé.

BOURSON. Le principe est juste :

L'application est fausse. Ce n'est pas mon mémoire qui contient une transgression dont M.r M. soit en droit de se plaindre ,• c'est le sien qui en renferme plusieurs , contre lesquelles il est d'autant plus équitable de réclamer , que , sans le moindre scrupule, il se fait les honneurs de la propriété mér^ dicale d'autrui.

Il n'y a d'évident, dans ce paragraphe 1, que la fausseté des assertions. Le texte de mon mémoire porte (pag. 8 , lig. 8) :

« Je n'avois pas revu P. CLECK , lorsque , le ai du même mois, le journal de MM.


(40

tandis que,, dirigé par mes recherches sur le cadavre,

et ayant préalablement pris pour guides les données de M.' DURET, Chirurgien en chef de la Marine au port de Brest,

j'avais décrit ce procédé, même avant l'époque à laquelle V^fLuteur du mémoire avoue s'en être occupé pour la première fois.

CEST donc à tort qu'il dit avoir modifié le procédé opératoire de COOPER. Le perfectionnement dont il serait susceptible:, si cette opération pouvait être mise en pratique, , ne lui appartient pas. Tout ce qu'il dit à cet égard, a été puisé dans un petit mémoire que j'ai lu publiquement au Conseil 4e santé il y a plus de deux ansf j et qui est

CoRViSART et LEROTJX , qui contient l'observation de M/ COOPER , dans 5 un cas semblable ', parvint à Brest. J'en eus à peine connoissance, que je me Tendis à l'amphithéâtre , on je fis cette opération des deux côtés d'un sujet que j'y avois fait transporter. »

Pag. 10, lig. 2. «Il m'apprit, -en-effet-, ( M.r DURET ) que ses réflexions sur la gravité de la maladie de P. CLECK , sur les inconvénients des moyens à lui opposer , enfin sur les rapports de l'iliaque externe au dessus de l'arcade crurale , lui ayant fait pressentir la possibilité de découvrir et de lier cette artère , il y avoit~procéde de la manière suivante , le 15'Août ; six jours , par conséquent , avant l'arriyée du journal de MM. CORVISART et LEROUX. »

Dans lé premier extrait, je déclare bien positivement que je dois l'idée de lier l'artère iliaque externe, à la lectui-e du journal j dans le second, je relate l'énoncé de M.r DÛRET, qui m'a dit avoir pratiqué cette ligature , six jours avant l'arrivée du journal. Est-ce là le langage d'un homme qui veut n'attribuer qu'à lui seul les détails d'un procédé opératoire? est-ce là le langage d'un homme qui veut se faire un mérite de la priorité de ces détails?

Ces prétendues recherches seront bientôt appréciées à leur juste valeur.

Concevoir un projet d'opération pour mettre l'artère iliaque externe à découvert, l'exécuter le premier de manière à servir de modèle aux répétitions qui en ont été faites par M/.M., voilà ce qu'il appelle dés données.

Décrire n'est pas inventer.

Cela vous plaît à dire , M.r M.,' mais, vous me permettrez de rappeler de cette décision.

Pour que la lecture et le dépôt du petit manuscrit aux-archives du Conseil de santé déposassent contre moi , il faudrait me convaincre d'avoir entendu cette lecture ou d'avoir consulté le mémoire avant, d'écrire le mien ; mais yous? vous avouez tellement


x*$

en dépôt dans ses archives il y a plus de vingt mois.

CE fut à cette époque que ViAuteur me ■ pria de lui communiquer mes notes. Elles lui étaient indispensablement nécessaires pour la rédaction de SOJ? mémoire. Je m'empressai de les lui remettre.

On verra , par suite , qu'il n'a pas dédaigné d'en faire usage d'une manière exclusive.

'JE vais faire quelques efforts pour prouver.

l'impossibilité de faire cette preuve , que vous ne l'essayez même pas.

Votre mémoire est en défaut. Ce n'est pas à cette époque que.... Vous avouez donc que je vous ai communiqué des notes , observe M.r MIRIEL. — Je ne l'ai jamais nié, Monsieur. — Habemus confitentem réuni , s'écrie-t-il aussitôt avec vivacité. — Modérez-vous, M.r M. et vous verrez que cet aveu ne vous servira pas mieux que mes dénégations.

Oui, encore une fois, M.r M., vous m'avez communiqué des notes , non pas à l'époque de la remise de votre petit mémoire aux archives du Conseil de santé, le 9 Janvier 181 o ; mais après la mort de P. CLECK , époque à laquelle je m'occupai de la rédaction du mien. Cette communication eûtété sans objet,avant. En effet, le 21 Août, j'avois arrêté invariable-, ment la direction de mon incision • le 25 , vous m'aviez fait connoître celle de M.r DURET,- en la répétant en notre présence; le 5 Janvier, j'avois modifié, en. opérant P. CLECK , les trois autres temps du procédé de M.r COOPER: que m'aurait appris de plus votre petit mémoire , le 9 ? rien , bien évidemment rien. Et il est tout aussi évident que , si, à l'époque que je vous cite , je vous ai prié de me communiquer des notes ,.. ce n'étoit pas qu'elles /me fussent absolument nécessaires pour rédiger mon mémoire ; c'était parce que , n'ayant connoissancc des.essais, de M.r DURET que par la courte conversation que nous avions eue ensemble pendant sa visite du 22 (jour où je lui fis part des résultats que j'avois obtenus la veille ) , il m'étoit difficile de rédiger la "partie de ce mémoire qui le concerne , sans courir les risques de commettre des erreurs ou de faire des omissions que, vous le premier , n'eussiez pas manqué d'attribuer à des motifs peu honorables pour moi. Et bien m'en a pris de faire un usage exclusif de ces notes ; car si vous criez si fort parce que je n'ai rien changé à vos expressions, quel vacarme ne fériez-vous pas si elles étaient dénaturées 5

Tous ces efforts seront vains,


i s )

ce que j'avance, de manière à dissiper tous les doutes que pourrait faire naître l'adresse avec laquelle l'auteur a disposé, arrangé chaque partie de son mémoire:

JE sais qu'une proposition douteuse, et même fausse , présentée avec art, est quelquefois si vraisemblable , qu'elle nous paraît aussi vraie que la vérité même ;

que , sous ce rapport, il me sera peut-être difficile de la mettre en évidence.

. Néanmoins, fondé sur cette maxime incontestable , que les édifices les plus élevés et les plus spacieux sont ceux qui s'écroulent. avec le plus de précipitation, quand les piliers qui les soutiennent, sont mal affermis , je vais soumettre à des discussions pures et simples les propres expressions de l'Auteur. En les présentant sous leur véritable point de vue , il ne sera point difficile de voir qu'elles ne sont réellement décorées que du vernis'de la vérité; on verra que , parfois , il est en contradiction avec lui-même. J'aurai soin d'ailleurs de mettre dans mes remarques et dans mes observations la circonspection qu'on est en droit d'attendre : mon unique intention est de rendre palpables des vérités que l'on s'est efforcé de cacher. Toujours véridique et sincère ,je n'aurai recours à aucun détour, à aucun subterfuge. Je n'établirai point mes propositions sur des preuves trompeuses :' je suis incapable défaire à la vérité l'injure de la couvrir des vêtemens du mensonge ; et comme il m'importe beaucoup d'écarter tout ce qui pourrait faire naître des doutes sur la fidélité de mes sens , j'aurai soin , je le répète , de prendre pour bases uniques et fondamentales de mes raisonnemens , les propres expressions de l'Auteur. De cette manière j'espère parvenir à réfuter un système beaucoup plus séduisant par les couleurs sous lesquelles- il est présenté , que par le fond des idées et la solidité des principes.

« LA CRAINTE, de la mortification par le

L'adresse avec laquelle j'ai disposé , arrangé...... on ne fera pas le.même reproche

à l'Auteur.

C'est sans doute cette conviction qui vous a déterminé à écrire vos réflexions, M.r MIRIEL.

Quoi ! déjà vous montrez le bout de l'oreille ? Vous ne vous apercevez donc pas que vous paralysez d'avance les efforts que vous devez faire pour dissiper tous les doutes ?

Il n'y aura de renversé que le foible échafaudage sûr lequel l'Auteur élève ses prétentions chimériques.

Discussions simples, d'accord; maàspures, d'intention surtout, c'est autre chose.

C'est-à-dire , sous le point de vue qui vous convient.

Par fois n'est pas le mot pour vous , M-r M. ; c'est toujours qu'il faut dire.

Quelle véracité ! quelle sincérité !

Vous avez fait, le g Janvier 181 o , un rapport bien différent dp celui que vous publiez aujourd'hui : il n'y en a évidemment qu'un de vrai. Dans l'autre-, malgré vos belles protestations de sincérité , vous avez donc fait à la vérité l'injure de la couvrir des vêtements du mensonge ? C'est dans le dernier. On croira sans peine qu'il vous importoit beaucoup d'écarter ce qui pourrait faire naître des doutes sur la fidélité de vos sens.j mais on ne pense pas à tout, et vous avez oublié d'écarter une pièce de conviction dont je ferai plus heureusement que vous, j'espère, l'usage que vous m'indiquez. Car , pour réfuter M.r MIRIEL en 1812 , je n'aurai qu à en appeler à M,r M. en 1810.


( 7 )

» défaut d'anastomosesuffisantepournourrir » le membre; l'impossibilité de porter une n ligature au-dessus de la tumeur » sont, dit l'Auteur, page i .rc, les raisons puissantes qui ont déterminé le plus grand nombre des praticiens à considérer Tanévrisme de l'artère crurale , immédiatement après son passagesous le ligament de fail ope , comme une maladie hors de la portée des secours de l'art : elle but de son mémoire est i.° «de » prouver que Vanatomie et la pathologie sont » d'accord pour dissiper jusqu'à la moindre » crainte sur le premier point; 2. 0 de confîr» mer par une nouvelle observation celle de 2 COOPER sur la possibilité de lier l'iliaque » externe dans les anévrismes au pli de » l'aine ».

« Dissiper jusqu'à la moindre crainte sur » le premier point, la mortification , etc. »

Si cette assertion , au moins très-confiante , était réellement fondée , on pourrait, avec la plus grande sécurité, avec la certitude d'un succès jamais douteux , opérer les anévrismes dont il, s'agit, par la ligature de l'artère iliaque externe ; et l'Auteur du mémoire aurait, en dessillant les yeux de la plupart des praticiens , rendu à l'humanité un service réellement éminent. Mais quels sont les résultats sur lesquels repose une prédiction aussi consolante ?...

L'heureuse opération de COOPER sans doute ! . . ■ car sur trois opérations , qu'il, n'est pas même encore prouvé que M: ALBERNETHY ait faites , deux n'ont point réussi.

Celle, pratiquée par M: DEZAPORTE dépose-t-elle en faveur de son assertion ?,

_ Oui , sans doute, si le succès de cette opération ne dépendoit que du nombre et ' du volume des vaisseaux qui remplacent l'artère principale. Mais comme plusieurs causes peuvent gêner ou même empêcher la libre communication de ces vaisseaux , il est évident que la ligature de l'artère iliaque externe ne peut pas être d'un effet plus immanquable que la ligature de la poplitée , par exemple , que l'on pratique cependant , quoiqu'elle ne réussisse pas constamment. Quelle est d'ailleurs l'opération de chirurgie qui réussisse toujours ?

Plusieurs faits antérieurs à celui de M,r COOPER , réunis aux jilanches de SCARPA , laissent si peu de doute sur le passage d'une quantité de sang suffisante pour entretenir la vie dans le membre , après l'oblitération du tronc de la crurale , qu'il est permis aujourd'hui de ne plus craindre la mortification qui est la suite du défaut de circulation du sang , la seule dont j'aie parlé.

Oui, sans doute , puisque la gangrène survenue à la partie supérieure de la cuisse et dans un seul point de sa circonférence -, n'a paru que le i2.èm<! jour de l'opération ; tandis que la mortification qui est l'effet du défaut


(8)

C'est ce qu'il n'a pas mis en évidence : il ne s'est pus même prononcé d'une manière affirmative. Seulement il a fait quelques efforts pour regarder la mort comme étrangère à l'opération. A

ON ne peut douter un instant que plitrsieurs faits, n'aient démontré, d'une manière palpable , la possibilité de conserverie membre inférieur , lorsque le passage du sang était suspendu dans le tronc de l'artère crurale ; niais voudrait-on partir dé cette vérité pour nier la possibilité d'une terminaison entièrement opposée. Des issues fâcheuses , multipliées et incontestables n'ont-elles pas servi de guide aux décisions des grands Maîtres qui ont considéré le cas dont il s'agit comme étant essentiellement mortel ? St l'expérience n'est.pas , en matière de faits ,une garantie suffisante, â quelle autorite'faut-il donc s'en rapporter ?

J'OBSERVE d'abord qu'il n'y a pas analogie dans les rapprochèmens quel'^Auteur cherche à faire. Les faits qu'il cite ne démontrent ni la probabilité du succès , ni la nécessité de l'opération de COOPER , qui, ellemême , n'est pas un argument irrésistible , ainsi que je le prouverai plus amplement par la suite.

Dans tous les cas , ce n'est qu'un fait, Seul, il ne peut faire loi; il ne prouve pas l'indication précise de lier l'iliaque externe dans les anévrismes au pli de Faine : il prouve encore moins qu'on puisse faire cette opératien , sans avoir la moindre crainte.

de passage du sang, s'annonce dès les premiers jours, et commence à la partie du membre la plus éloignée du coeur.

J'ai conclu de ce fait et de celui de M/COOPER, que la ligature de l'artère iliaque externe devoit être pratiquée de préférence à l'ouverture du sac , dans les cas d'anévrisme au pli de l'aine; et je ne me suis pas prononcé d'une manière affirmative ! En vérité, ce n'est pas raisonner.

Mon assertion ne reposoit que sur le fait de M.r COOPER , puisqu'on révoque en doute ceux d'ABERKETHY : maintenant « on ne peut » douter un instant que plusieurs, faits ont » démontré, d'une manière palpable, la pos» sibilité de conserver le membre inférieur, » lorsque le passage du sang étoit suspendu » dans le tronc de l'artère crurale. » Comme cela est conséquent !

Il étoit indispensable de préciser ces faits, de manière à faire voir dans quelle proportion ils se trouvent avec les faits contraires ; s'ils ne sont pas plus nombreux , l'expérience n'a point encore prononcé.

La place qu'occupent dans mon mémoire les faits que j'ai cités , la manière dont ils sont présentés , ne laissent aucun doute sur l'intention dans laquelle je les ai rapportés. Ils ont pour but de confirmer les notions anatomiques sur le passage d'une quantité de sang suffisante pour nourrir le membre après ^oblitération de la crurale. Si ce but est atteint , ce qui n'est plus un sujet raisonnable de contestation, il est évident qu'ils ne pèchent pas contre l'analogie, puisqu'ils rendent encore plus assuré le succès de l'opération de M.r COOPER, qui dépend entièrement ■de ce passage du sang.

' J'ai dit que l'anatomie et la pathologie étoient d'accord pour dissiper jusqu'à la moindre crainte sur la mortification , par le défaut d'anastomose suffisante pour nourrir le membre inférieur', en cas d'oblitération de l'artère iliaque externe.. Mais j'ai si peu dit que cette ligature, comme opération,

CE


(9)

'CE n'est pas qu'il soit difficile de pénétrer dans le bassin , sans ouvrir le péritoine ; de découvrir l'artère iliaque externe , et d'en faire la ligature, sans léser les branches qu'elle fournit près de l'arcade crurale ; de ménager la veine iliaque et les ganglions lymphatiques qui couvrent ces vaisseaux. On peut éviter tous ces écueils et arriver au but d'une manière satisfaisante, lorsqu'on a pour guides des. connaissances anatomiques précises , de l'habitude, de la dextérité et du sang froid: qualités d'ailleurs indispensablement ■nécessaires et que l'on trouve rarement réunies.

Quoi QU'IZ en soit, cette opération ne peut être faite , même par les hommes les plus expérimentés, sans exposer le patient à quelques dangers , sans inspirer par conséquent quelques craintes^

Voilà d'abord une vérité de fait qu'on ne pourrait , sans le plus grand inconvénient, taire aux praticiens peu versés dans leur art, et quelquefois trop confions en eux-mêmes.

Non cuivis homini contingit adiré Gorinthum.

LORSQU'ON est peu habitué au manuel des grandes opérations, des opérations insolites et dont l'utilité n'est pas encore clairement démontrée, on ne doit point oublier qu'on s'expose , en voulant les pratiquer, à des tentatives souvent infructueuses , quelquefois meurtrières.

J'ESPÈRE d'ailleurs bientôt parvenir à prouver que l'humanité aurait beaucoup plus à se plaindre de la prétendue découverte que de l'oubli dans lequel on la laisserait $

pouvoit être faite sans avoir la moindre crainte , que (p. 12 ,1. 16 de mon mémoire), après avoir passé en revue les obstacles que l'on aurait à surmonter en la pratiquant sur le vivant, j'ajoute :

« En écartant même ces premiers dangers, » une opération aussi grave , indépendam» ment des suites si fréquentes de la ligature » des artères principales, suffirait pour com» promettre la vie du malade. » Quelle sincérité !

Voici maintenant de l'inconséquence. M.r MIRIEL vient de me reprocher (à tort) d'avoir dit que la ligature de l'iliaque externe pouvoit être faite sans la moindre crainte, et il dit lui-même à présent : « Ce n'est pas qu'il soit » difficile de pénétrer dans le bassin , sans » ouvrir le péritoine, etc. etc. » Puis , plus bas, il revient sur les dangers du patient, sur les craintes de l'opérateur. M.r MIRIEL confond les dangers du manuel opératoire avec ceux qui peuvent suivre la ligature d'une artère principale, comme il a confondu la mortification qui est l'effet inévitable du défaut de la circulation du sang , avec celle qui peut être produite par toute autre cause.

Au ton magistral de M.r MIMEL , ne diroiton pas qu'il se -croit un. des doyens de la Faculté?

On ne les pratique pas , ou si on les pratique , l'art ne peut être responsable des fautes de l'artiste.

A quelle découverte se rapporte l'adjectif prétendue £ A la ligature de l'artère iliaque


(to)

que , pour remédier à un anévrisme de Vartère fémorale , la ligature de l'artère iliaque externe est une opération au moins inutile , et qu'il n'est peut-être pas de circonstance ou l'on puisse faire une plus juste application de cette belle sentence du père de la médecine ;

Optima medicina interdùm est medicinam non facere. ^

« IMPOSSIBIZITÉ de porter une ligature » au-dessus de la tumeur. » ( Page i. )

JE ne puis me dispenser de faire (encore en passant) une petite réflexion sur ce point : elle ne sera pas déplacée , attendu que la confusion dans les mots , où leur interprétation vicieuse , mène la multitude ignorante à des conséquences dangereuses , et quelquefois entièrement opposées aux principes de la saine raison. Elle a d'ailleurs rapport à un point de doctrine qui intéresse essentiellement l'humanité. . ,

Ou nos praticiens les plus recommandables (si leur langage a été celui qu'on leur prête) ont commis une erreur de fait, qui pourrait éloigner beaucoup de Chirurgiens d'une opération qui, par elle-même , n'est . réellement pas impraticable dans une circonstance que j'indiquerai par suite; ou l'^duteur a rendu d'une manière inexacte leur opinion: dans l'une et l'autre occurrence , il est utile d'éclaircir la question,, puisqu'elle tend à détruire une méprise qui doit nécessairement avoir un plus ou moins grand nombre de partisans.

externe? mais eUe n'est pas supposée. Aux modifications qui y ont été faites ? mais l'Auteur ne les révoque pas en doute , puisqu'il en réclame l'antériorité. Il y a faute, M.'- M. -, il y a faute.

Je ne puis résister plus long-temps au désir de donner au lecteur un échantillon du talent de M.r M. pour soutenir le pour et le contre. Je vais , en conséquence, transcrire un passage au petit mémoire qu'il a déposé aux archives du Conseil de santé, le 9 Janvier 1810.

« Mais on n'est point téméraire quand on » peut réussir à enlever quelqu'un à une mort » certaine : il y aurait même, dans ce cas, de ». l'inhumanité à ne pas faire quelques tenta» tives. On ne doit point oublier le fameux » précepte de CELSE , quoique l'application » en soit ici délicate et difficile :

» Satiùs est anceps experiri remedium » qiiâm nullum. »

, Pensez-vous que ce rapprochement soit d'un effet sûr , M.r MIRIEL ?

Mène la multitude ignorante. A quel titre M.r MIRIEL affecte-t-il donc des airs de supériorité , excusables , tout au plus , dans un maître de l'art ?

Aucun praticien -, avant M.r COOPER , n'avoit eu l'idée de lier l'artère iliaque externe (et si l'Auteur étoit de, bonne foi, il avoueroit qu'il a été tout aussi étonné qu'un autre, lorsqu'il a appris que cette opération avoit été pratiquée). Plusieurs cependant connoissoient les observations qui constatent que l'oblitération du tronc de la crurale n'empêche pas le membre abdominal de recevoir une quantité de sang suffisante pour le nourrir. Je ne citerai que DESAULT, et ScARpA. ; $


(Il)

-.,,'EST-CE bien l'impossibilité de porter une ligature au-dessus de la tumeur , qui a donné lieu au pronostic fâcheux qu'on a porté sur cette maladie?. . . . Non: il me semble que cette désertion est clairement démentie par l'expérience, et détruite par le raisonnement.

EN effet , l'insufflation de l'air, d'un fluide , ou d'un gaz quelconque dans la carotide , dans l'une des divisions de la veineporte ; la ligature de la veine-cave, des nerfs cardiaques , de l'aorte au-dessus de la naissance des iliaques ; la ligature des uretères , du nerf récurrent, du canal thorachique , etc. , etc. : expériences souvent répétées sur les animaux vivans , dans l'intention d'éclaircir quelques points physiologiques encore obscurs , sont des opérations qui présentent au moins autant de difficultés , et qui exigent autant d'adresse que la ligature de ïartère iliaque externe. Ce n'est donc pas , à proprement parler , l'impossibilité de porter une ligature au-dessus de la tumeur , qui a fait considérer l'anévrisme , dont il est question , comme une maladie essentiellement mortelle ; mais bien plutôt l'impossibilité de le faire avec succès : chose bien différente et pour les conséquences et pour les résultats. Il me semble, du moins, qu'on ne peut interpréter leur opinion d'une manière différente. -

Convaincus tous les deux de cette vérité, le premier propose de lier l'artère au dessous de la tumeur, sans ouvrir le sac ; le second donne le conseil d'ouvrir le sac pour lier la crurale au dessus et au dessous de sa crevasse , dans les cas d'anévrisme au pli de l'aine. M l'un ni l'autre ne pense à la ligature de l'iliaque externe : on ne les accusera cependant pas , j'imagine , de manquer des connoissances et de la hardiesse nécessaires pour entreprendre cette opération , s'ils l'avoient jugée praticable. D'où il est raisonnable de conclure que c'est l'impossibilité (présumée jusqu'ici) de lier cette artère, et non la crainte de ne pas le faire avec succès , qui a déterminé les praticiens à ranger l'anévrisme inguinal au rang des maladies essentiellement mortelles. L'Auteur, en disant qu'il lui semble qu'on ne peut interpréter leur opinion d'une manière différente , ne prouve-t-il pas d'ailleurs qu'il a soufflé ses idées à ces praticiens, pour faire prendre faveur à ses visions ?

L'injection d'un fluide , docteur, et non pas Vinsufflation.

Aussi la plupart de ces opérations ontelles été jugées impraticables , jusqu'à ce qu'un Chirurgien plus éclairé et plus entreprenant eut démontré quelles n'étaient pas au dessus des ressources de la médecine opératoire.


(M)

uéu reste, c'est au lecteur impartial'etjudicieux à décider si mes méditations reposent, à cet égard, sur dés idées justes.

(Ici; l'Auteur a,donné la copie de la première j

: TEZZES sont les considérations anatomicopathologiques dans le détail desquelles Vauteur est entré pour démontrer la possibilité d'alimenter le membre inférieur, en cas d'oblitération au-dessus de la naissance de l'artère profonde.

CE chapitre exige un commentaire un peu "étendu.

Iz est certain, r.° qu'à l'aide des communications nombreuses qui existent entre la mammaire interne, les thorachiques > les intercostales et Vèpigastrique ; entre les lombaires , les intercostales inférieures et l'iliaque antérieure ou coronaire, une quantité prodigieuse de sang peut être facilement déposée, par Vèpigastrique et l'iliaque antérieure ou coronaire , dans le tronc de l'artère fémorale, lorsque le cours du sang est intercepté, même entièrement, dans l'artère iliaque externe ; -.

2. 0 QUE les anastomoses plus multipliées encore qui existent entre 4'hypogastrique et lafémorale profonde ou petite crurale -, établissentune communication, pour ainsi dire, directe entre les artères du bassin et celles de la cuisse ;

f5.° QUE , par. la disposition de ces deux ordres de vaisseaux , l'artère iliaque externe pourrait être complètement oblitérée , sans que le membre cessât de recevoir le sang qui lui est nécessaire pour conserver la chaleur et la vie : circonstances d'après lesquelles on peut affirmer, en thèse générale , . que l'artère iliaque externe n'est pas rigoureusement nécessaire à la- circulation du membre. Ainsi, un anévrisme qui se trouverait placé à une distance assez grande de T èpigastrique et de l'iliaque antérieure ou coronaire , pour permettre d'interposer, une ligature, entre ces vaisseaux, et Iq tu*

Je laisse aussi au lecteur judicieux et impartial à décider si ce raisonnement ne reposé pas sur des idées plus justes que les profondes méditations de M.' MIRIJKL.

partie de mon mémoire; j'y renvoie le lecteur.} - ■

Le long commentaire de M.rM. se réduit à deux objections.

PREMIÈRE OBJECTION. .

. Les artères èpigastrique et iliaque coronaire sont perdues pour la nourriture du membre..


C*5)

mmtanèvnsmale, se trouverait dans la classé de ceux qui, par rapport aux distributions. artérielles,- offrent le plus grand espoir de guérison. SÇARPA , par des détails qui ne laissent rien à désirer , a mis cette vérité en évidence; mais Unie semble que M.' DEZAPORTE ,. en voulant faire servir les mêmes considérations anatomiques â prouver la possibilité d'entretenir la vie de l'extrémité in~ férieure, au cas d'oblitération au-dessus de la naissance de l'artère profonde, n'a pas fait une jus te application de ses connaissances en anatomie physiologique.

EN EFFET , si l'artère fémorale est oblitérée , les relations de la profonde ou petite, crurale, avec les branches de l'hypogastrique, seules, peuvent empêcher la vie de s'éteindre dans le membre inférieur. L'èpigastrique et l'iliaque antérieure ou coronaire , naissant de l'iliaque externe , au-dessus enfin de là fémorale , si cette dernière est oblitérée , il est physiquement impossible qu'elle puisse recevoir et transmettre dans ses divisions le ~ sang de l'èpigastrique et de l'iliaque antérieure ou coronaire.

LES ressources de ces deux dernières artères ne peuvent donc servir utilement au membre, que quand l'artère fémorale est libre, et point du tout quand elle est oblitérée.

CEPENDANT Von pourrait m'objecter ici que mes conclusions , relativement à l'inutilité de Vèpigastrique , dans le cas d'oblitération de la fémorale , sont un peu rigoureuses , attendu que Vèpigastrique donne quelquefois naissance à l'obturatrice, et que, quand cela n'arrive pas , ce qui est le plus ordinaire , elle a avec cette artère quelques relations par un petit rameau qui plonge dans le bassin, en passant au-dessus du pubis ; que Vèpigastrique, lors même que lafemorale est oblitérée , peut par conséquent contribuer à fournir une certaine quantité de sang à l'artère circonflexe interne , branche de la petite crurale qui a des communications intimes avec l'obturatrice.

MAIS M.' DEZAPORTE n'étant point

Eh ! qu'importe , si ces relations suffisent? L'essentiel n'est pas que le sang arrive par telle ou telle artère , mais qu'il arrive en quantité convenable ; et M.r MIRIEL est si convaincu que l'oblitération du tronc de la fémorale n'empêche pas la cuisse de recevoir tout le sang nécessaire à sa nourriture , qu'il a dit ( page 8 ) :

« On ne peut douter un instant que plu» sieurs faite n'aient démontré , d'une ma» nière palpable j la possibilité de conserver » le membre inférieur , lorsque le passage » du sang était suspendu dans le tronc de » l'artère crurale. »

Au reste , il le nierait maintenant, que la chose n'en seroit pas moins exacte ;. c'est une des vérités mises hors de doute par SCARPA.

Je pourrois , par conséquent, poser en principe que les artères èpigastrique et iliaque coronaire ne sont même pas utiles à l'entretien de la circulation dans l'extrémité, inférieure ; mais , pour ne pas m'exposer au reproche de trancher le noeud faute de pouvoir le dénouer , et un peu aussi pour convaincre M.r le docteur MIRIEL que , dans l'occasion , je sais faire une juste application de mes connoissances en anatomie physiologique , je vais lui apprendre que , si les ressources de ces deux artères peuvent servir utilement au membre lorsque la fémorale est libre -, elles ne sont pas perdues quand cette artère est oblitérée.

Examinons d'abord ce qui se passe dans la


tA')

entré dans ces petits détails, a témoigné par son silence , qu'il m compte pas sur des ressources aussi faibles et aussi incertaines, et je crois qu'il a eu raison.

Il ne faut pas, en effet, pousser les conjectures au point d'affirmer que d'aussi petits rameaux puissent être considérés comme .preuve suffisante des précautions prises par la nature: prévoyante et sage 1, pour parer aux inconvéniens qui peuvent résulter de la suspension du cours du sang, lorsque l'ordre primitivement établi par elle vient à être tout-à-coup interverti. Malgré'le consensus qui existe entre toutes les parties du "corps , • malgré l'espèce d'unité que forment toutes les parties du système artériel, il ne faut pas croire que quelques ramifications déliées puissent, quel que soit leur nombre, remplacer constamment un très-gros tronc. Quoiqu'on ait dit que le corps est un véritable cercle vasculaîre, on ne doit point, oublier que chaque vaisseau a, en dernière analyse, une destination pour ainsi dire particulière ; que la nativre a proportionné le nombre et le calibre des artères à l'étendue des surfaces çù elles se distribuent, et à. l'importance des fonctions qu'exécutent les différens organes ; que cette force, qui préside au maintien de l'harmonie des fonctions , est sans cesse employée à puiser dans le sang,- 'des molécules dont la destination est de vivifier, de nourrir et d'accroître ; que toutes les parties du corps ayant également besoin de réparer les pertes continuelles qu'entraîne le mouvement vital, chaque organe , chaque système d'organe s'empare d'abord de ce qui lui est indispen- , sablement nécessaire pour exécuter et remplir ses fonctions ; il épuise ^ il absorbe presque tout le fluide qui l'arroseCES

l'arroseCES anastomoses,. qui ne sont que des voies incertaines, indirectes, âarts lesr. quelles la circulation suit, un ordre renversé, n'ont donc à céder aux parties accidentellement privées de l'influence du fluide vivifiant, que ce qui est en quelque sprte surabondant.

circulation au dessous; et audessusde V&névrisime inguinal , immédiatement après. la ligature de. l'iliaque externe.

Au dessous, comme dans tous les ané* vrismes circonscrits, le sang fluide contenu dans la tumeur s?échappe dans la partie infé-' rieure de l'arbre artériel; la poche anévris. maie distendue revient sur elle-même" et applique, les caillots qu'elle renfermé sur la crevasse de l'artère, de manière à exercer une compression assez exacte et assez forte pour s'opposer au passage du sang rapporté par les collatérales : d'où dureté et diminution dé la tumenr. .

Au dessus , le- sang n'arrivant plus par le tronc principal à l'épigastrique et à l'iliaque coronaire , ces artères le reçoivent de là mammaire interne , de l'iléo lombaire, etc. Ces dernières , plus grosses et plus voisinesdu coeur , dirigent constamment le sang vers l'origine des premières qui le versent entre la ligature et la tumeur. Mais arrivé là , il trouve un obstacle insurmontable dans la résistance que lui opposent les caillots. Toujours pressé, par la colonne plus forte fournie par la mammaire interne et l'iléo lombaire , et constamment arrêté à la tumeur par la massé des caillots, le sang doit enfin dilater et bientôt rupturer ces vaisseaux , ou s'échapper par quelques communications. Si M/M. ne démontre pas que la distension et la rupture aient lieu , et cela lui est défendu , il faudra bien qu'il convienne que le sang trouve un passage. Il n'ose pas irier-entiè--- rement les rapports de l'épigastrique avec les artères du bassin ; mais il avance (de sa seule autorité , il est vrai) que ces rapports sont trop insuffisants, M.r M. trouve plus simple det circonscrire, dans les bornes de son intelligence , les ressources de la nature , que d'avouer qu'il ne les connôit pas ; je lé renvoie , pour le complément de son insr truc lion sur ce point, à tin homme dont il ne contestera pas la capacité en anatomie , a M.r DURET. ( Voyez, la déclaration., pièce


( ■& )

D'APRÈS ces considérations ', je me crois autorisé à penser que mes conclusions ne sont point outrées, en disant que l'iliaque antérieure ou coronaire , et ' Vèpigastrique sont nulles pour le membre , lorsque la fémorale est oblitérée , et qu'une assertion contraire a au moins l'inconvénient d'induire en erreur ceux qui ne raisonnent que d'après l'opinion d'autrui.

MAIS ce n'est pas assez de démontrer la nullité de ces deux artères, pour entretenir la vie du membre, lorsque l'artère fémorale est oblitérée ; il faut faire plus : il faut prouver que leur disposition doit non seulement être nuisible au succès de la cure qu'on se propose d'obtenir, lorsque, pour un anévrisme de la fémorale , on veut employer la ligature de l'artère iliaque externe ; mais même que cette disposition doit être mise au rang des circonstances éminemment contre-indicatives de l'opération susdite.

ET, en effet, il n'y a entre l'artère èpigastrique , l'iliaque antérieure et ta petite cru-- raie qu'un trajet dé dix à vingt-quatre lignes : très-rarement on trouve cette dernière dimension. La distance qui sépare ces vaisseaux est représentée par ce qu'on nomme le tronc de l'artère fémorale. Un anévrisme, pourpeU qu'il soit ancien, est toujours accompagné d'une déchirure plus ou moins considérable , plus ou moins étendue du tube artériel.

JE suppose cette déchirure au milieu de l'espace , compris entre la fémorale profonde et Vèpigastrique : c'est la position la plus avantageuse au système que je combats. Qu'en résulte-t-il ? c'est que l'embouchure des, différèns vaisseaux sur lesquels on doit Compter pour alimenter la cuisse , ne se trouve qu'à quelques lignes du désordre auquel il est de nécessité absolue de remédier, si l'on veut guérir. La petite crurale , l'épigastrique et l'iliaque coronaire sont sur les bords de l'ouverture anévrismale. Par leur réunion au sac, elles forment une espèce - de confluent.

JE demandé maintenant. Quel est le but

Conclusions dignes de l'exorde.

SECONDE" OBJECTION .

Le sang apporté dans le tronc de l'artère crurale par les anastomoses de la mammaire interne et de l'iléo lombaire avec l'épigastrique et l'iliaque coronaire , ne cesse pas d'alimenter la tumeur.

SCARPA, dans ses Réflexions et Observations anatomico-chirurgicales sur l'anévrisme , pag. 241 > Hg- *4 ae la traduction de DELPECH , dit :

K Si le tronc d'une artère vient à être lié a » une grande distance au dessus de l'ané» vrisme , la colonne de sang qui fait effort » pour passer de quelqu'une des branches » anastomotiques dans ce même tronc , au » dessous de la ligature , et de là dans le » sac anévrismal, n'a jamais assez de force » pour distendre ce sac et vaincre la résis» tance qu'il éprouve de la part de la masse » du sang coagulé que cette poche renferme. » De là la stagnation momentanée de cette » colonne de sang fluide dans le vaisseau » qui lé contient, et puis sa dérivation dans » les anastomoses inférieures , par où il » abandonne entièrement le tronc principal » qui continue à se resserrer , et, s'oblitère » entièrement jusqu'à la base de l'anévrisme » inclusivement. Par-tout où le sang ren» contre un obstacle à son passage , il l'évite » pourvu qu'il trouve un chemin plus facile, » et il suit en cela la loi de ce qu'on ap» pelle dérivation. »

M.r MIRIEL doute si peu de la vérité de l'assertion du célèbre professeur de Pavie, qu'il l'a consignée , en ces termes , dans le petit mémoire déposé aux archives du Conseil de santé , six jours après l'opération :


( «« )

auquel doivent tendre , et où tendent en effet les, différens moyens que l'art dirige contre les anévrismes?

Iz est évident que le but de l'art est de s'opposer au passage du sangjdans la tumeur anévrismale , parce que c'est le seul moyen d'obtenir l'oblitération complète de l'artère au-dessus et au-dessous du lieu où elle est déchirée; condition sans laquelle point de guérison. - '

OR , la ligature de l'artère iliaque externe peut-elle empêcher le sang de passer dans l'artère fémorale? ...

Non , puisqu'il eét anatomiquement démontré que Vèpigastrique et l'iliaque antérieure ou coronaire , qui se trouvent audessous de la ligature , ont des communications intimes avec les artères mammaires • internes, thorachiques, intercostales et lombaires ; et que le sang qu'elles reçoivent par cette voie indirecte , est de toute nécessité transmis dans la fémorale où est leur embouchure , et où il serait nécessaire pour le succès de l'entreprise qu'il n'en passât pas du tout. Dans cet état de choses , peuton compter sur l'oblitération de l'artère?..,.

« Il n'est point survenu d'accidents, et tout » annonce une guérison certaine. » ■

Si. le sang avoit passé dans la tumeur, c'était un événement trop remarquable pour échapper à l'attention de tous ceux qui environnoient journellement le malade, et un accident d'autant plus grave qu'il ne laissoit aucun espoir de guérison par le nouveau procédé. Cependant M.r MIRIEL lui-même regardoit encore la cure comme certaine à une époque à laquelle il eût été impossible de "méconnoître cette disposition. J'observe de plus, que, si jamais circonstance dût être favorable à l'opinion actuelle de l'Auteur , c'était celle dans laquelle se trouvoit P. CLECK. La rupture de l'artère avoit mis son bout supérieur de niveau avec l'arcade crurale, et de là à l'origine de l'iliaque coronaire et de l'épigastrique il n'y a pas loin. Cependant à peine le vaisseau fut-il comprimé que toute pulsation cessa dans la tumeur , qu'elle diminua de volume et offrit une dureté très-remarquable. Si M.c MIRIEL , qui voudrait faire croire qu'il n'a pas eu connoissancede toutes ces circonstances , refuse de s'en rapporter à mon témoignage , je lui offre encore une fois ( et ce ne sera pas la dernière) celui de M.r DURET : il peut voir la déclaration (pièce N.° 2 ). Quel démon peut donc avoir poussé M.r M. à. se mettre en contradiction avec les connoissances les plus authentiques , avec ce qu'il a vu , dit et écrit?

Oui, puisque la pathologie démontre aujourd'hui que le sang rapporté dans le vaisseau principal par les collatérales , trouve , dans la résistance que lui" oppose la masse "des caillots contenus dans la poche anévrismale , un obstacle insurmontable à son entrée dans la tumeur ; et que c'est dans la tumeur, et non dans la portion de l'artère comprise entre la ligature et la tumeur , « qu'il est de » toute nécessité , pour le succès de l'entre» prise, que le sang , transmis par cette voie » indirecte, ne passe pas du tout. »

. ' Non,


.C;«7-ï

'Non , puisque l'anévrisme de la fémorale, loin de recevoir du sang, est transformé en une cavité intermédiaire formant une espèce d'entrepôt nécessaire à la. circulation du membre.

LES dispositions respectives de l'anévrisme et des vaisseaux susceptibles d'alimenter la cuisse, sont donc des circonstances éminemment contre-indicatives de l'opération , qui consiste à lier l'artère iliaque externe dans le cas d'anévrisme de l'artère fémorale.

MAIS l'^Auteur du mémoire , voulant donner à son système une force qu'il croit inébranlable , va puiser dans ïanatomie pathologique de nouveaux points d'appui. -

VOYONS si, comme il le dit pag. 5 , l'observation est d'accord ici avec les notions anatomiqties.

« GAVINA , GUATTANI , ClARCK , » MAYER , citent des anévrismes au pli » de l'aine , guéris sans que la circulation » ait cessé dans le membre. Le docteur » BAIZZIE , médecin de l'hôpital Saint» Georges à Londres , a trouvé, sur le » cadavre d'un adulte , la fémorale obliy> térée avant, sa division , sans que la » cuisse eût souffert, etc. »

Iz est certain que GUATTANI est parvenu , à l'aide du point d'appui qu'offre la branche horisontale du pubis, à oblitérer , par la compression -, l'artère fémorale commune , après l'avoir mise à nu , par une longue incision , sur la personne d'un nommé Félix MOREZ , atteint d'un anévrisme inguinal. L'hémorragie fut foudroyante^ : on estime à douze livres , le poids du sang

Oui, puisque l'expérience démontre aussi, et M/M. ne devrait pas l'ignorer davantage , que tout anévrisme , « loin de recevoir du sang , » ou, ce qui est la même chose, qui ne reçoit plus dé sang, au lieu d'être « transformé en une cavité intermédiaire » formant une espèce d'entrepôt nécessaire » à la circulation du membre, » diminue progressivement de volume par l'absorption de ces mêmes caillots , et s'oblitère si complètement qu'il n'offre , après un certain laps de temps , qu'un noyau dur et compact.

« La transformation de l'anévrisme de la » fémorale , loin de recevoir du sang, en » une cavité intermédiaire formant une » espèce d'entrepôt nécessaire à la circula» tion du membre » , étant en contradiction avec la saine théorie et avec les faits , M.r M.

a donc encore une fois avancé une Le mot

propre alloit m'échapper.

Le docteur M. après avoir interprété, suivant ses vues , l'opinion des praticiens sur l'impossibilité de faire la ligature de -l'artère iliaque .externe , trouve tout naturel d'interpréter aussi l'intention dans laquelle j'ai cité les observations de GUATTANI , GAVINA , CLARCK , etc. , et comme il lui importe de me trouver en défaut, il avance (page ig)'que je ne fais aucune différence entre la manière d'agir de la nature et celle de l'art , dans l'oblitération de la crurale , quoiqu'il n'y ait pas l'ombre de similitude dans leur marché respective pour arriver à cette oblitération.

Il n'y a qu'une petite difficulté , c'est qu'il n'y a pas un mot de cela dans mon mémoire, dont la première partie est entièrement consacrée aux détails anatomiqùes. Les notions fournies par l'anatomie descriptive garantissoient déjà, le passage d'une quantité de sang suffisante pour dissiper toute crainte sur la mortification qui pourrait résulter du défaut de la circulation au dessous de l'oblité.ration de l'artère ; mais ces notions acquéraient un degré de conviction irrésistible , si * la pathologie vénoit les confirmer. J'ai cité

' ' 3 ' "


, (*8>

qu'il perdit rddns l'ôpêratiôlii il "n'en est cependant résulté qu'une légère claudication.

ON ne peut s'empêcher d'admirer une entreprise aussi hardie que celle de GtfÀT. TA NI , quoiqu'elle ait exposé le malade aux plus grands dangers.

GAV^INÂ raconte qu'un cuisinier âgé de 4o ans portait, dans l'aine gauche , un anévrisme plus gïos que le poing. La gangrène s'en empare , oblitère l'artère fémo- , raie , détruit le sac : les escarres se détachent ,.. et la cicatrice était commencée lorsque le malade mourut. La circulation s'était conservée dans le membre , et cet homme n'est mort que d'épuisement.

CzARCk parle aussi d'un anévrisme dont la gangrène s'est emparée. La tumeur s'ouvre , il n'en sort point de sang; la gangrène se borne , les escarres tombent, la circulation se conserve ; et la cicatrice était avancée , lorsque le malade e^t atteint d'une fluxion de poitrine à laquelle il succombe.

MATER rapporte qu'il fut appelé par un paysan qui'portait dans l'aine depuis trois ans, une tumeur survenue à la suite d'un effort pour soulever un poids considérable. Cette tumeur étant placée dans le lieu ordinaire de la hernie crurale $ MAYER la crut telle. Ne pouvant en faire la réduction, il engagea le malade à se soumettre à l'opération , comme le seul moyen de le sauver. AL peine eut-il ouvert l'aponévrose fascialata , que le sang sortit avec force ; reconnaissant à ce seul signe et à dé vraies pulsations , une tumeur anévrismale, il mit des bornes à ses tentatives, couvrit la tumeur avec une compresse qu'il soutint par un bandage serré, fdu bout de quelques semaines, le malade put se livrer à ses travaux.

Tous ces faits sont extraits de SCARPA , où ils sont plus amplernent détaillés. Mais, en résultat, que prouvent ces observations

. intéressantes et rares ? Elles prouvent

que l'oblitération du tronc de la fémorale peut avoir lieu sans entraîner la perte du membre : elles ne prouvent nuUo-uutre chose.,

des faits dont M.' M. a avoué lui-même l'authenticité. Or la place que ces faits occupent dans mon mémoire , les conclusions que j'en ai tirées., tendent à démontrer que je n'ai pu avoir d'autre but, en les y insérant, que de pi'oûver jusqu'à la dernière évidence . la possibilité de conserver la vie dans lex membre inférieur , après la ligature faite au dessus de la division de la crurale. D'ailleurs la supposition de M.r M, est d'autant plus gratuite , que le titre de la seconde partie de -mon mémoire porte : « de confirmer , par une nouvelle observation , celle de M.r COOPER , » et que nulle part, dans cette^ seconde partie je n'établis d'analogie entre le fait de ce praticien et ceux déjà cités. Que de peines M.r M. se donne pour avoir toujours tort ! " ,/


Mais entre l'artère fémorale oblitérée par des moyens directs , et l'artère fémorale ouverte, déchirée , et que l'art cherche à oblitérer en faisant la ligature de l'artère iliaque externe , il n'y a nulle parité à établir ; ou plutôt, quelle dissemblance n'existe-t-ilpas entre les résultats obtenus par les seules forces de la nature , et le résultat à obtenir par le moyen proposé? .... Les moyens de guérison présentent-ils dans leur manière d'agir quelque similitude ? Alucune. L'oblitération produite par la nature se conçoit aisément, en ce que le travail nécessaire pour y parvenir se fait avec lenteur , avec ménagement , quelquefois d'une manière imperceptible. L'art, au contraire , ne peut parvenir à l'oblitération que par des moyens plus ou moins violens , par des divisions, des pressions , des dilacérations plus ou moins étendues , et exercées dans des lieux où toutes les parties sont disposées , au premier signal, à réagir avec force contre tout ce qui les irrite Mais ce qui est bien plus admirable, et ce qu'on ne doit pas perdre de vue (car c'est le point capital), c'est que la nature , dans les cures qu'elle accomplit spontanément, et par ses seuls soins, dirige spécialement ses moyens de guérison, d'abord sur l'origine du mal. Elle transforme en un cordon ligamenteux un tube originairement destiné à donner passage au sang; mais qui, à cause du désordre dont il est atteint, ne peut, sans le plus grand danger , continuer à remplir les mêmes fonctions. L'art peut-il, je le demande , parvenir au même but, dans le cas dont il s'agit ? Est-il possible que, malgré la quantité considérable de sang que peuvent fournir Vèpigastrique et l'iliaque antérieure ou coronaire , l'art parvienne , en faisant la ligature de l'artère iliaque externe, à oblitérer le tronc de la fémorale : oblitération qui est de nécessité absolue , et sans laquelle on aura exposé le malade à l'incertitude d'une opération très-douloureuse et ■ très-grave ?

LES observations de GUATTANI , de CZARCK , de MATER , de BAI LUE, celles


■(**)

de COOPER même ,. ne déposent nullement en faveur de la ligature dé l'artère iliaque externe; elles ne tendent pas à insinuer qu'on puisse parvenir à "Oblitérer la fémorale en plaçant des ligatures à un pouce au-dessus de l'èpigastrique.

CHERCHONS , au reste, quelque chose qui puisse conduire à une solution satisfaisante de ce problême dans SCARPA , auteur que M.' DEZAPORTE se plaît avec raison à citer , et où il a puisé une partie de ses détails.

.« L'oBZiTÉRATlON de la cavité d'une » artère liée ne se borne pas seulement au » point compris dans la ligature , et où l'in» flammation adhésive a été excitée ; mais .» , cette dernière étant déjà dissipée , et la » . cohésion des parois opposées de l'artère , » tenues rapprochées, étant accomplie , l'o-.'»' blitération s'étend encore successivement » au-dessous- de la ligature , et jusqu'au » siège d'une "grande anastomose. Ce n'est » pas , à proprement parler , une faculté » exclusive des artères : elles la partagent » avec tous les autres conduits du corps » animé qui ont, comme elles , une ten» dance naturelle auresserrement : tendance » à laquelle ils se livrent, ^aussitôt que les » fluides qu'ils avaient coutume d'admettre » cessent de les parcourir. » - ( Pages a4o et 241.)

MAIS l'èpigastrique et l'iliaque coronaire ne forment-elles pas une grande anastomose ? Lorsque l'artère iliaque externe est , liée, le sang peut-il cesser'de les parcourir? l'Auteur a lui-même prouvé le contraire. La quantité considérable de sang que ces deux artères peuvent verser dans l'artère fémorale n'est-elle pas plus que suffisante pour en empêcher'l'oblitération? Si, dans, le cas d'anévrisme poplité, opéré par le procédé de HUNTER , le sang qui parcourt les articulaires inférieures suffit pour entretenir la liberté de leur cavité,, ainsi que -l'expérience l'a constamment démontré ; si, ce qui est bien plus fort, les articulaires suSi

suSi M. avoit voulu continuer la lecture de la page 241 de SCARPA , il auroit vu que , dans tous les anévrismes circonscrits, le sang appoité par lés collatérales est constamment arrêté à la tumeur par la résistance que lui oppose la masse des caillots qui y sont renfermés , et il se seroit dispensé de tout le verbiage qu'il nous débite à ce sujet. Je le renvoie donc à l'Auteur même , s'il n'aime mieux lire plus haut l'extrait que j'ai donné de ce passage. •

Lès observations qui constatent que la poplitéé s'oblitère^ lors même que les arti-


oo

pèrieures elles-ïhênies ne s'oblitèrent pas toujours; si elles conservent souvent leur calibre , pourquoi le même phénomène n'aurait- . il pas lieu pour l'iliaque antérieure ou coronaire et l'épigastrique,, dont le volume est plus considérable , et qui ont des rapports avec des vaisseaux plus rapprochés du centre circulatoire, où la circulation est par conséquent plus active, où le cours du sang est plus rapide , où l'influence énergique du coeur se fait enfin sentir avec plus de force ?

OR , comme l'oblitération au-dessus et audessous de la dilacération de l'artère est l'indication unique à remplir; comme on ne peut sans cela compter sur une- cure radicale , je pense et je crois pouvoir affirmer, jusqu'à ce que des faits positifs aient clairement démontré le contraire , que l'espèce de confluent que forment Vèpigastrique , l'iliaque coronaire et la petite crurale , s'opposera victorieusement à ce que l'art remplisse son but parla ligature de l'artère iliaque externe , et que les moyens thérapeutiques doivent être dirigés sur le mal même.

CEPENDANT je suppose que cette oblitération ait lieu malgré l'obstacle, je dirais presque invincible, apporté parle sang que fourniront Vèpigastrique et l'iliaque coronaire : les inductions que M.' DEZAPORTE tire de la disposition des vaisseaux et des résultats de la ligature n'en seraient pas moins contradictoires et fausses , même en envisageant les choses sous le point de vue le plus avantageux.

EN EFFET , ou la ligature n'oblitérera l'artère iliaque externe que jusqu'à l'endroit où l'artère èpigastrique et l'iliaque antérieure prennent naissance , ou l'oblitération

culaires supérieures conservent leur calibre $ sont si nombreuses aujourd'hui ( Voyez les ouvrages de DESCHAMPS , PELLETAN , HUNTER, SCARPA ), qu'elles ne peuvent plus être considérées comme des événements rares ou comme de simples accidents ; et le jet de sang fourni

Sar l'épigastrique et l'iliaque coronaire, ne iffère pas assez , en volume et en force, de celui rapporté par les articulaires supérieures, pour que le même phénomène n'ait pas lieu à l'artère fémorale commune.

Mais, M.'M. , le confluent qui résulterait de la rencontre du sang fourni par l'épiSastrique

l'épiSastrique l'iliaque coronaire , sau dessus e la tumeur , avec celui qui est rapporté au dessous par la fémorale profonde , ne peut avoir lieu., à raison de l'obstacle invincible que les caillots renfermés dans la poche anévrismale mettent à l'entrée de ce fluide, dont la colonne supérieure dérive par les communications de l'épigastrique avec les artères du bassin , et la colonne inférieure par les anastomoses de la fémorale profonde avec la fémorale superficielle et la poplitéè. Je reviendrai sur ce point, et je le. traiterai avec plus d'extension en temps et lieu.

Vous diriez encore mal.,

Il n'y a de faux dans tout cela que le jugement de M,r M.

La ligature n'oblitérera , en effet, l'artère iliaque externe, que jusques à l'endroit où l'épigastrique et l'iliaque coronaire prennent naissance, puisque l'oblitération s'étend tou-


( 22 s)

'dépassera ces vaisseaux, et ira s'étendre jusque près de la profonde ou petite crurale.

i DANS le premier cas, l'opération devient du moins nulle , puisque, pour une guérison complète , il est indispensablement nécessaire que la cavité artérielle se réduise au-dessus et au-dessous du lieu où est la déchirure , en un corps solide , ligamenteux et imperméable.

DANS le second cas, c'est-à-dire dans la supposition où l'artère subira la transformation ci-dessus indiquée , l'auteur avouera sans doute qu'une partie des détails-anatomiques qu'il donne pour étayer son système, n'ont nulle espèce de valeur, et qu'il était au moins inutile d'en faire mention.

POUR ce qui est relatif à ce point de doctrine , l'sîuteur n'a donc pas fait de justes applications. On pourrait même dire qu'on trouve dans ses propres expressions les preuves d'une contradiction non équivoque ; qu'en „ réunissant sous un seul et même point de vue des opinions disparates , pour les asservir à son système, , il a émis et rejeté tout à la fois la même proposition.

EXAMINONS maintenant en faveur de quelle opinion l'histoire de Pierre CZECK peut faire pencher la balancé.

J'AVAIS d'abord songé à décrire avec détail , exactitude et sévère impartialité, les phénomènes de fa maladie de Pierre CZECK, tels qu'ils se sont offerts à mon esprit; â les mettre en parallèle avec ceux observés par M.'. DEZAPORTE , afin de laisser du lecteur la faculté d'asseoir son jugement sur ces deux bases. Mais il y a des choses qui ont tarit d'affinité avec notre imagination !.... L'homme est si disposé, à embellir ce qui flatte ses sens ou ce qui l'intéresse l... On ■regarderait peut-être comme exagération ou mensonge la plus exacte vérité ! . . . Ainsi donc , pour éviter un soupçon aussi injurieux ,je vais suivre le plan adopté pour la

jours au dessus et au dessous delà ligaturé jusqu'au siège d'une, grande anastomose , et que ces deux artères forment une assez grande anastomose pour empêcher l'oblitération d'aller plus loin. Mais encore une fois , les caillots contenus dans l'anévrisme de la fémorale commune faisant l'office des ligatures, placées au dessus et au dessous de la crevasse, il en résultera que le tronc de cette artère s'oblitérera aussi jusqu'à l'iliaque coronaire en haut, et eh bas jusques à sa division en fémorales superficielle etprofonde. D'où il résulte que les détails anatoiniques dans lesquels je suis entré , ne manquent de valeur et d'utilité que pour ceux qui ne sont pas en état d'en faire l'application ; et lorsque M.r M. y aura porté assez d'attention pour les comprendre , il verra que, « pour ce qui est relatif à ce point de doctrine , j'ai fait de justes applications ; qu'on ne trouve pas dans mes expressions les preuves d'une contradiction non équivoque ; que je n'ai pas réuni sous un même poin t de vue des opinions disparates ; enfin , que je n'ai émis qu'une seule et même proposition », aussi conséquente que les siennes le sont peu.

J'ose assurer que cet examen sera encore plus défavorable à M.r M. Car , s'il n'est pas donné à tout le monde de raisonner, conséquemmènt, il n'est permis à personne de dénaturer les faits , surtout quand on en a été témoin.

L'exactitude, la sévère impartialité de M.r M. sont à faire mourir de lire.


. "(aS)

première- partie. Je discuterai ce que le mémoire me semble avoir d'obscur, d'inexact et de douteux relativement du fait.

D'ABORD l'Auteur a-t-il réellement corrigé ou modifié lé procédé de COOPER ? Pour résoudre cette question , je suis obligé de consulter un petit travail que M.' DEZAPORTE connaissait avant de commencer le sien , et où, il a puisé presque mot à mot une grande partie des pages 10 et li de son mémoire.

J'ai déjà prouvé que je ne connoissois du travail de M/ M. que les notes relatives anx pages .ao et n de mon mémoire : voyez (pages 4 et 5 ) les motifs qui m'ont déterminé à en faire usage.

VOICI LE FAIT.

( Je ne puis me dispenser de mettre sous les yeux du lecteur les deux versions de M.r M, sur ce fait. Celle du 9 Janvier 1810 est extraite d'un Rapport fait au Conseil de santé, et certifiée par MM. DUEET, DUBRUEUIL et GESNOUIN. )

VERSION de 1812.

LE 9 août 1809 , M. MAGADO , alors l'un des chirurgiens employés à l'hôpital du Bagne, présenta aux membres du conseil de salubrité navale un nommé Pierre CZECK , garde-chiourme , âgé de 60 ans. Cet homme portait au pli de l'aine du côté gauche , une tumeur qui avait commencé à paraître spontanément et sans cause connue, il y avait environ trois mois. Dans le principe elle était, dit-il, grosse comme une fève ; bientôt, et par gradations, elle acquit un volume assez considérable. Réduit à l'impossibilité de continuer son pénible service , il demanda à entrerà l'hôpital ;ily fut admis le 11 août 1809.

LA maladie ne fut point difficile à reconnaître : tumeur molle, circonscrite , déforme ovalaire , située dans le trajet de la crurale , présentant, dans toute son étendue, des battemens isochrones à ceux du pouls, sensibles à la vue , et imprimant un, mouvement remarquable de locomotion ; point de douleurs , couleur naturelle de la peau, lenteur dans le développement, liberté presque entière des mouvemensdu membre : elle réunissait enfin „ tous les signes qui caractérisentun anévrisme.

CETTE tumeur volumineuse formait audessus de l'arcade crurale une saillie d'un pouce au moins ; son grand diamètre était

VERSION de 1810.

« Les anévrismes de l'artère crurale avaient été regardés , par les praticiens les plus célèbres , comme des maladies essentiellement mortelles. M.r COOPER , chirurgien de Londres , voit un infortuné sur le point de périr de cette maladie. Il lui ouvre la paroi antérieure de l'abdomen, au-dessus du ligament de Fallope, découvre l'artère iliaque externe, en fait la ligature , et le malade guérit. Cette cure est annoncée en France par M.r DUBOIS , médecin , qui arrivait de Londres et avait vu le malade bien portant. Malgré ce témoignage en faveur de l'opération , M.r DUBOIS , médecin distingué de la capitale , dit, dans un exposé sur l'état de la science en Angleterre , publié dans les journaux des mois derniers , qu'on est moins étonné du succès de l'opération que de la hardiesse de l'entreprise. Mais on n'est point téméraire quand on peut réussir à enlever quelqu'un à une mort certaine ; il y aurait même, dans ce cas, de l'inhumanité à ne pas faire quelques tentatives. On ne doit point oublier le fameux précepte de CELSE , quoique l'application en soit, ici, délicate et difticde :

» Satiùs est anceps experiri remedium quàm nullum.

• » Ce fut dans cette intention qu'on com-


■C:4).

detsix pouces ; il suivait la direction de l'artère. Son autre diamètre n'en avait que cinq, et suivait la direction du ligament de fallope. Les- vaisseaux et les ganglions lymphatiques étaient si fortement comprimés -, qu'un engorgement oedémateux considérable s'était emparé du membre , et établissait une différence de trois'pouces et demi dans la circonférence de chaque cuisse. ....-'

LA nature , la situation , le volume de la tumeur, l'impossibilité d'exercer sur le pubis la compression nécessaire pour airêter le sang , furent les motifs qui déterminèrent M.'- DURET , chirurgien en chef, à regarder cette maladie comme étant horsde la portée des secours de l'art. Tous les chirurgiens les plus distingués de l'école, qu'il appela en consultation , furent du même avis. Cependant, pour ne pas abandonner le malade à une mort inévitable , et ayant lu dans la Bibliothèque médicale que là ligature de l'artère iliaque externe avait été faite avec succès à Londres, dans une circonstance pareille , il voulut, par des essais sur le cadavre , s'assurer si une opération qu'il concevait était praticable sans compromettre la vie de l'individu, et pouvait offrir quelques probabilités' de succès. (On n'avait point encore donné connaissance des détails de l'opération de COOPER. ) En conséquence , il se rendit à l'amphithéâtre et opéra., ainsi qu'il suit, en présence des membres du conseil de santé et de beaucoup de chirurgiens de tous les grades.

Iz fît aux tégumens' et aux- muscles du bas-ventre une incision longue de trois à quatre travers de doigts , dirigée obliquement de bas enhaut , et de dedans en dehors sur le trajet de l'artère. Cette incision s'étendait depuis le ligament de fallope , resté intact, jusque vers l'épine antérieure et supérieure de l'os des îles. En soulevant le bord supérieur de cette plaie , il détruisit avec les doigts les faibles '^adhérences qui unissent le péritoine au tissu--cellulaire lâche et extensible de la fosse iliaque. Il aperçut l'artère iliaque, externe, il la saisit -et en

mença , il y a plus de cinq mois , quelques expériences sur les cadavres , pour un. cas absolument pareil à celui deCooPER.

» En voici l'analyse :

» Un nommé CLECK , garde-chiournie , âgé de soixante ans , né à Lannion , département des Côtes-du-Nord , fut envoyé à l'hôpital de ce port , le 11 Août dernier, pour .une tumeur anévrismale , considérable , qui soulevait l'arcade, de manière qu'il était physiquement impossible de comprimer l'artère sur la branche horizontale du pubis -, et de penser , par conséquent, à faire l'opération au-dessous- du ligament de Fallope. L'opération de COOPER n'étant,point connue alors, il y eut, les deux ou trois premiers jours , des débats et de l'incertitude sur le parti qu'il fallait prendre. Cependant M. 1' DURET , qui voyait le malade livré à une mort certaine, voulut , par des essais sur le cadavre , s'assurer si une opération qu'il concevait , était praticable et pouvait offrir quelques probabilités de succès. Il savait, depuis long-tems , que les anastomoses des branches de Thypogastrique ou iliaque interne ,' avec celles delà petite crurale , étaient assez nombreuses et assez intimes pour .laisser passer dans le membre , le sang nécessaire pour y. entretenir là chaleur et la vie. Tous les ans il répétait , dans ses cours danatomie, des expériences décisives , et sa pratique lui avait fourni des cas qui ne permettaient pas d'avoir , à ce sujet , le moindre doute. Il ne restait qu'à savoir si l'on pouvait découvrir l'iliaque externe sans compromettre la vie de l'individu. En conséquence, le i5 Août, il se rendit à l'amphithéâtre, accompagné de beaucoup de chirurgiens, et fit, de la manière suivante, l'opération qu'il avait conçue.

» Une incision de trois à quatre travers de doigts , dirigée obliquement de bas en haut et de dedans en dehors , sur le trajet de l'artère , et s'étendant depuis le ligament de Fallope, resté intact , jusque vers l'épine antérieure et supérieure de l'os des îles, fut faite aux tégumens et aux muscles-.du> 'bas


( >5 )

fît la, ligature , sans éprouver la moindre difficulté. JE RÉPÉTAI la même opération du côté opposé, sans m'écarter de la route, qu'il venait de suivre.'Je découvris l'artère, et j'en fis la ligature "aisément.

J'OUVRIS T abdomen au-dessous des côtes ; et en renversant la-paroi antérieure de cette cavité sur le pubis , tous les chirurgiens présens se convainquirent que le péritoine était intact. Isolant ensuite rapidement cette membrane du paquet des vaisseaux , on vit que la ligature était placée à un pouce de l'épigastrique ; mais afin de préciser s'il y avait des avantages ou des inconvéniens à placer la ligature à cet endroit, je procédai ensuite , d'après les désirs du chirurgien en chef, à la préparation anatomique du cadavre ; je ménageai avec soin toutes les parties : et voici de quelle manière je m'exprimai, par écrit, pour démontrer les avantages de ce procédé opératoire.

L'EXAMEN attentif du rapport des diverses branches artérielles et veineuses qui se croisent à cet endroit, démontre que la ligature a été faite au lieu le plus convenable. -

EN EFFET , Vartère iliaque externe est, là , placée devant et au côté externe- de la veine du même nom. Aucune branche ne les rend difficiles à isoler. Plus près de l'anneau l'artère èpigastrique , l'artère iliaque antérieure ou coronaire , la situation oblique de la veine coronaire sur l'artère iliaque externe ne laisseraient qu'un petit espace pour les ligatures. La dissection , Visolement de Ces rameaux , le placement de ces ligatures seraient donc, infiniment plus difficiles. Peut-être cela ne pourrait-il se faire sans léser l'un d'eux ; accident qui pourrait entraîner une mort inévitable. On doit, en outre, observer qu'il faudrait enlever plusieurs ganglions lymphatiques pour découvrir l'iliaque externe près de. l'anneau; difficultés qui., quoique faciles à vaincre , doivent néanmoins être évitées autant que possible. La seule objection que l'on puisse

ventre, de manière à ne pas intéresser le péritoine. Après avoir soulevé cette membrane il aperçut l'artère iliaque, il la saisit et en fit la ligature , sans éprouver la moindre difficulté.

» JE RÉPÉTAI la même opération du côté

Opposé , SANS M'ÉCARTER DE LA ROUTE Qu'lL

VENAIT DE SUIVRE ; je découvris l'artère et j'en fis aisément la ligature. On ouvrit ensuite l'abdomen au-dessous des côtes ; on renversa la paroi antérieure de cette cavité, sur le pubis , et tous les chirurgiens présens se convainquirent que le péritoine était intact.

» Isolant ensuite cette membrane , du paquet des vaisseaux , on vit que la ligature était placée à un pouce de l'artère épigastrique. L'examen attentif du rapport des diverses'branches artérielles et veineuses qui se croisent à cet endroit, démontra aussi que la ligature avait élé faite au lieu le plus convenable. Eu effet, l'artère iliaque externe est , la , placée devant et au côté externe de la veine du même nom. Aucune branche ne les rend difficiles à isoler. Plus près de l'anneau , l'artère èpigastrique , l'artère iliaque antérieure ou coronaire , la situation oblique de la veine coronaire sur l'artère iliaque externe , ne laisseraient qu'un petit espace pour les ligatures. La dissection , l'isolement de ces rameaux , le placement de ces ligatures, seraient donc infiniment plus difficiles. 1 Peut-être cela ne pourrait-il se faire sans léser l'un d'eux , accident qui entraînerait une mort inévitable. On doit , en outre , observer qu'il faudrait enlever plusieurs ganglions lymphatiques pour découvrir l'iliaque externe près de l'anneau ; difficultés qui , quoique faciles à vaincre , doivent néanmoins être évitées autant que possible. La seule objection que l'on puisse faire , c'est que les ligatures étant au-dessus de l'épigastrique et de l'iliaque coronaire , les anastomoses de ces rameaux avec la mammaire interne et les lombaires , pourront peut-être encore fournir à l'anévrisme une- certaine quantité.de sang. .'


.(,6)

faire contre ce procédé opératoire , c'est que les ligatures étant au-dessus de l'épigastrique et de l'iliaque coronaire , les anastomoses de ces vaisseaux avec la mammaire interne et les lombaires pourront peut-être

fournir à l'anévrisme assez de sang pour s'opposer à .la cure.

CES deux opérations avaient été faites sifacilement , que tous les assistons crurent à la possibilité de son exécution sur l'homme vivant. Les résultats de ce premier essai ne laissaient, à la vérité, presque rien à désirer pour ce qui est relatif au procédé opératoire ; car pour le succès de la cure , cela

' ne signifiait rien. Le point difficile n'était pas de faire la ligature , mais de guérir par la ligature. Comme l'entreprise était délicate , il fut arrêté par le chimrgien en

, chef que de nouvelles opérations seraient pratiquées, afin de savoir si le produit serait constamment le même. -

DANS la seconde expérience , ' ayant cherché à découvrir l'artère près de l'anneau, le volume des glandes inguinales me donna beaucoup de difficulté à. l'isoler et à placer les ligatures. Sur le même cadavre , l'artère iliaque externe fut découverte plus haut, du coté opposé ; on la saisit sans le moindre obstacle : raisons pour ne pas s'écarter des principes ci-devant posés de lier l'artère à un pouce de l'épigastrique.

POUR ne pas m'écarter de ce précepte , et rendre le procédé opératoire toujours certain , je traçai quelques lignes sur un cadavre que j'opérai le vingt, et j'obtins le résultat suivant :

LA partie moyenne d'une incision longue de deux pouces et sdemi à trois pouces , oblique de bas en haut et de dedans en dehors , dont l'angle supérieur serait au niveau de l'épine antérieure et supérieure de Vos des îles , et à huit ou dix lignes en dedans , et dont l'angle inférieur serait au-dessus du ligament de fallope et au milieu de l'espace compris entre l'épine du'pubis et l'épine antérieure et supérieure de l'os

» ,. Ces deux opérations avaient été faites si facilement que tous les assis tans crurent, à la possibilité de son exécution sur l'homme vivant. Néanmoins , comme l'entreprise était délicate , il fut arrêté que de nouvelles opérations seraient pratiquées afin de savoir si le résultat serait constamment le même.

» L'ossification des artères est une maladie assez ordinaire dans l'âge avancé. L'individu sur lequel l'opération devait être pratiquée , ayant plus de soixante ans , on craignait que les arlères se présentassent avec cette disposition. On crut , en conséquence , indispensable de faire la quatrième expérience sur un sujet du même âge , afin de savoir si celte complication, fâcheuse et contre-indicative pouvait se présenter.. Ainsi on fit transférer de l'hôpital Brûlé â l'hôpital principal , le cadavre d'un vieillard qui venait d'y mourir. L'opération fut pratiquée avec facilité et succès ; mais en mettant les vaisseaux à découvert , on s'aperçut que l'artère présentait une dureté considérable. On en fit néanmoins la ligature. On passa ensuite à la dissection des branches fournies par l'aorte , par l'hypogastrique et la crurale-. Partout on rencontra des ossifications , même sur les plus petits vaisseaux. L'artère iliaque n'en offrait cependant que dans la moitié antérieure de sa circonférence , et l'on put obtenir l'affaissement de ses parois. Mais, dans cet état, le tube artériel esl-il susceptible d'une inflammation adhésive? L'action des ligatures ne peut-elle pas rompre une artère ossifiée dans un endroit plus élevé, et faire naître une hémorragie mortelle ? Quoiqu'il soit peutêtre rare de trouver cet état de dégénérescence , l'âge très-avancé ne contre-indique-til pas une opération qui, envisagée sous tous les rapports , présente d'ailleurs si peu de probabilités de succès ? Telles étaient les réflexions que cette expérience fit naître. Néanmoins on ne les croyait pas encore suffisantes pour i-enoncer au projet d'opération qu'on avait conçu. On attendait que CLECK se décidât à être opéré; on continua les essais.

» Le 17 , 20 et 21 j nouvelles expériences j


■■( »7 )

des îles , est Vendroit qui répond à celui où il convient défaire la ligatiire du vaisseau.

mêmes résultats. On en était à la cinquième , quand le journal qui annonce l'observation de COOPER , est arrivé.

» Depuis on en a fait beaucoup d'autres qu'il serait inutile d'indiquer, puisqu'elles n'ont rien appris qui puisse faire changer la direction de l'incision : ainsi la partie moyenne d'une incision de deux pouces et demi à trois pouces , oblique de bas en haut et de dedans en dehors , dont l'angle supérieur serait au niveau de l'épine antérieure et supérieure de l'os des îles , et à huit ou dix lignes en dedans , et dont l'angle inférieur serait audessus du ligament de Fallope et au milieu de l'espace compris entre l'épine du pubis et l'épine antérieure et supérieure de l'os des îles , est l'endroit qui répond à celui où il convient de faire la ligature du vaisseau.

» Mais ce qui est bien plus satisfaisant encore que tous ces détails , c'est que l'individu s'est enfin décidé à l'opération : elle a été pratiquée, il y a six jours , par M.r DELAPORTE , second chirurgien en chef; il n'est point survenu d'accidens , et tout annonce une guérison certaine. »

Pour extrait conforme du Rapport déposé au Conseil de santé :

Les Membres du Conseil de santé, DURET, DUBRTJEUIL, GESNOUIN.

Si l'on en excepte la lecture faite par M.r DURET , de la note de M.r DUBOIS fils, insérée dans la Bibliothèque médicale ( circonstance sur laquelle on a gardé le silence, lorsque je lus mon mémoire en plein Conseil, avant de l'envoyer à la Société médicale d'émulation ) , j'ai dit tout cela : je me suis même exprimé de manière à fournir à M.r DURET titre d'antériorité au besoin , et il doit m'en savoir gré ; car, sans cette précaution , il se verrait dépouiller aujourd'hui , par son gendre , de cette portion de sa succession médicale.

En effet, pour avoir répété une opération à laquelle il avoue n'avoir rien changé ; ( Version de 1810 , page 26. )

«Le 17 , 20 et 21 , nouvelles expériences ;


( a8. )

AUCUNE correction, aucune modification n'ayant paru nécessaires , il fut dèslors convenu qu'on ne s'écarterait pas à l'avenir des règles de ce procédé opératoire. (M.' DEZAPORTE a bien voulu lui accorder la préférence.) v

L'OSSIFICATION des artères est une maladie assez ordinaire dans l'âge avancé. L'individu sur lequel l'opération devait être pratiquée ayant plus de 60 ans , le chinirgien en chef craignait que les artères se pré, sentassent avec cette disposition. Il crut en conséquence indispensabletde faire une quatrième expérience sur un sujet du même âge, afin de savoir si cette complication fâcheuse et contre-indicative se fut offerte. Ainsi,

» mêmes résultats. Depuis , ■ on en a fait » beaucoup d'autres qu'il serait inutile din» diquer , puisqu'elles n'ont rien appris qui » puisse faire changer là direction de l'in» cision. »

. (Il n'est pas mutile" de noter qu'il n'est question que de la direction de l'incision pour découvrir l'artère , ce qui n'est qu'un temps de l'opération. )

Pour avoir , par ordre et sous les yeux de M.r DURET , fait la dissection des parties , ce qui n'est pas un tour de force pour un Chirurgien de seconde classe ;

Enfin , pour avoir recueilli des notes , M.r M. a la prétention de se donner pour auteur de l'opération conçue et exécutée devant lui par son beau-père. ( Voyez la dernière note de la page 51. •)

« Mais non» Les - pages i o et 11 de son » mémoire , comparées à quelques passages » du mien , seront pour moi une garantie » suffisante, attendu qu'on ne peut me » refuser l'antériorité. »

Or, les pages 10 et n de mon,mémoire ne contenant que les détails des résultats obtenus par M.r DURET dans ses premiers essais, il est évident que M.r M. frustre M.r DURET de ses droits à la priorité d'un procédé particulier (SEULEMENT) pour découvrir l'artère iliaque externe. ~

M.r M. n'a-t-il pas l'air d'insinuer que j'ai pris part à cette convention-, et que c'est d'après elle que j'ai suivi le procédé de M/ DURET ? Je défie M.r M. de prouver , non pas que je fusse présent aux expériences de M.rD. (toute l'Ecole sait que je n'y a vois pas été invité, et je ne suis pas le seul); mais que j'eusse été informé par qui que ce soit de ce qui s'était passé à l'amphithéâtre , du i5 Août au 21, cinq heures du soir environ.


"( *9 )

le 21 coz^ ; il fit transférer de l hôpital dit Ancien , à l'hôpital principal, le cadavre d'un vieillard. L'opération fut pratiquée avec facilité ; mais en mettant les vaisseaux à découvert, on s'aperçut que l'artère présentait une dureté considérable ; on enfit la ligature. Je procédai ensuite à la dissection, des branches fournies par l'aorte , par l'hypogastrique et la crurale. Partout je rencontrai des ossifications, même sur les plus petits vaisseaux. L'artère iliaque externe n'en offrait cependant que dans la moitié antérieure de sa, circonférence ; mais, dans cet état , le tube artériel est-il susceptible d'une inflammation adhésive ? L'action des ligatures ne peut-elle pas rompre une artère ossifiée , et faire naître une hémorragie mortelle ? Quoiqu'il soit peut-être rare de rencontrer cet état de dégénérescence , l'âge très-avancé ne contre-indique-t-il pas une opération qui , envisagée sous tous les rapports , présente d'ailleurs si peu de probabilités de succès.? Telles furent les' réflexions que cette expérience fit naître. On voit qu'on était loin de se flatter de réussir (a). Pierre CZECK était

M.r M. a jugé à propos de supprimer les deux phrases suivantes , qui se trouvent dans la Version de 181 o ( page 26 ) :

« Néanmoins on ne les croyait pas encore » suffisantes ( ces réflexions ) pour renoncer

(a) CE fut le même jour, 2/ août,'que le Journal de Messieurs ConnsART, BoYBRet LEROUX, où les détails de Vopération de COOPER sont consignés , arriva à lïrest. Messieurs les Membres du Conseil de santé qui furent les premiers à le parcourir, surpris d'y trouver la description d'une opération, à. peu de chose près semblable à celle que, nous avions faite sur le cadavre, me firent appeler à leur séance pour m en donner communication. Afin de bien établir les différences qui existaient entre lés deux procédés,, je donnai hautement lecture de tous les détails qu'on vient de voir ; ils sont de la plus exacte vérité : on les trouvera , si on le désire, consignés et sommairement indiqués dans un petit mémoire qui, depuis plus de vingt mois, est déposé dans les archives du Conseil de santé de la marine ; il fut alors revêtu de l'apostille suivante.:

« Lu Conseil de santé, convaincu "que d'après )>. les relevés journaliers qui lui ont été faits par » M.' MuiJF.-L, prévôt de chirurgie, les détails et » observations contenus dans ce travail sont de la » plus grande exactitude : témoin d'ailleurs de la » sévère attention avec laquelle Vun de nous , chef » de la chirurgie , a, dirigé et fait exécuter tout ce » qui pouvait concourir a établir des notions cer->.

Je ne conteste rien à M.r M. de ce qu'il annonce s'être passé ce jour-là au Conseil de- santé ; mais je lui demande pourquoi il se tait aussi obstinément sur ce que j'ai fait le même jour à l'amphithéâtre. Ne dois-je pas inférer de son silence que, n ayant rien à opposer â un fait aussi notoire , il a jugé convenable ( toujours avec exactitude et sévère impartialité) de passer discrètement au 25 d'Août, jour où il est bien vrai que j'ai été pour la première fois à l'amphithéâtre de l'hôpital Saint-Louis ; ce qui ne prouve nullement que je n'avois pas été, le 21, à 1 amphithéâtre des 1 hôpital Ancien ? M.r M. lui-même n'a pas révoqué en (Toute cette circonstance , lorsque le 22, à la visite de M.» DURET, je fis part des résultats que j'avois obtenus la veille , et dont je fournis la preuve par la déclaration écrite des deux Prosecteurs qui m'accompagnoient. ( Voyez les pièces N."- 3 et 4.) ■


(56)

peu disposé à l'opération.- Voyant la tumeur et le membre quelquefois diminuer de voit

voit projet d'opération qu'on avait conçu. » On attendait (et avec impatience même,

» taines sur le nombre des blessés, le caractère des » maladies et leur traitement, reconnaît l'authen:» licite du-compte rendu, et l'approuve dans tout son » contenu ». On y verra de plus ces mots : On était à la cinquième expérience, quand le Journal qui annonce-1 observation de COOPER est arrivé. Depuis on en a fait beaucoup d'autres qu'il serait inutile d'indiquer, puisqu'elles n'ont rien appris qui puisse faire clianger la direction de l'incision : ainsi, la partie moyenne dune incision , etc., etc.

IL est^erla'm que ce fut le 25 août que MS JJEJLA PORTE vint pour la première fois à C amphithéâtre de l'hôpital Saint-Louis -, où les opérations s'étaient constamment faites publiquement. Il opéra un cadavre dun côté ; je l'opérai du côté opposé. Les Membres du Conseil de santé y étaient, ainsi que plusieurs P?'ofesseurs.

LE lendemain 26, le chirurgien en chef opéra , pour• démontre?-, de nouveau, l'exécution facile du procédé opératoire : niille particularité ne fut remarquée sur ces deux sujets , comme sur beaucoup d'autres que nous continuâmes à opérer, M.' JQETLAPORTE et moi , seulement dans l'intention, d'acquérir la dextérité et la certitude qu'exige une opéralio'n de ce genre ; car, pour la perfection du ■procédé, tout avait été prévu, décrit etju publiquement plusieurs fois avant le 21 -, époque à laquelle Tsluteur avoue, page 8, avoir songé pourla première fois à s'en occuper.

Si la différence- des deux procédés opératoires . était le fruit des corrections ou modifications faites par M.' DELAPORTE , aurais-je osé le lui ravir ■publiquement ?..... moi , subordonné alors / .. .

On ne m'a jamais jugé capable d'une pareille impudence.

Si M.' DELAPORTE avait pu se dispenser dg, mes notes pour la rédaction de son mémoire, ine les

On trouvera sans doute extraordinaire que le compte ann7tel de la partie du service de santé, CHIRURGIE, soit rendues? un ChirurgienTle seconde classe, tandis que le compte MÉDECINE et PHARMACIE est rendu par le chef respectif de ces parties.

M. 1' M. s'énonce toujours en homme qui croit mJavoir convaincu d'être instruit depuis le i5 Août de ce qui s'est passé relativement à P. CLECK, jusqu'au 21 , quoiqu'il n'ait encore nulle part fourni cette preuve. Il me permettra, en conséquence, de lui observer derechef que sa véracité, son exactitude, sa sévère impartialité , ne lui ont pas donné jusqu'à présent le droit de prétendre à être cru sur parole. .

Si jusqu'ici on n'avoit pas jugé M. 1 M. assez impudent (ce sont ses expressions) pour ravir publiquement à quelqu'un le fruit de ses travaux , il est bien avéré aujourd'hui qu'il s'est rendu coupable de ce délit, non-seulement envers moi, niais ( ce qui est bien plus condamnable ) envers M.r DURET. Ce n'est" pas qu'on ne sache très-bien que, de tous temps , les gendres ont été friands d'héritages; niais envahir la succession médicale, du vivant du beau-père,, c'est se montrer d'autant plus avide , qu'un peu plus bas M.r M. avoue FRANCHEMENT que la chose rzen valait pas ~la peine :

« Et si, dans le temps, je n'en donnai pas con)> naissance à la Société de médecine ou à la Société » médicale d'émulation, c'est (JE L'AVOUE FRAN» CHEMENT ) que je crus que cela n'en valait pas 5) la peine. » ( Dernière note de la page 3/. )

Preuve que M.r MIRIEL ne connois-ioit alors que le procédé particulier de M. 1 DURET pour découvrir l'artère iliaque externe ; car il . n'eut pas manqué, d'ajouter un peu plus d'importance à la modification des quatre temps de l'opération de. Mr COOPER.

J'ai, déjà dit {page 5 ) à quoi m'avoient servi ces notes ; j'y renvoie le lecteur, ainsi qu'aux pages ao


( 5i )-

laine, il conservait Vespoir de se guérir sans les secours de l'art.

» car on ne cessoil de le presser ) que CLECK » se décidât à être opéré. » Ce qui fait voir qu'on n'étoit pas loin de se flatter de réussir, ainsi que M.r MIRIEL voudrait aujourd'hui le faire croire.

eût-il demandées ? (*) Sur-tout eût-il copié, presque mot à mot, des passages entiers de ces notes ?

et 11 de mon mémoire, indiquées par M.r M

On verrajque ces pages sont ce qu'elles dévoient être, la copie littérale de ce que M.r DURET avoit pensé et exécuté le i5 Août, le tableau fidèle de ce que lui avoit offert la préparation anatomique du sujet. Je deyois à la justice , à la vérité , de publier la part que M.r DURET avoit à revendiquer dans le manuel opératoire exécuté sur P. CLECK ( c'est-à-dire, la priorité de la direction de l'incision, qui constitue le premier temps de l'opération ). Je ne pouvois mieux faire, pour ne pas omettre la plus petite particularité, que de m'en rapporter à son gendre , .confident de ses pensées, témoin de ses actions ; et je l'ai fait de-manière à satisfaire M.r DURET lui-même, puisqu'il ap. prouva, sans la moindre restriction, la rédaction de mon mémoire, lorsque j'en fis lecture au Conseil de santé , avant de l'envoyer à Paris.

M.r M. raisonne si inconséquemment, qu'il cite pour lui la loi qui le condamne. En effet, ces pages -10 et 11 de mon mémoire , bien loin d'être pour lui une garantie suffisante de l'antériorité à laquelle il élève si ridiculement des prétentions, fournissent, au contraire, la preuve irréfragable qu'il n'a été, dans cette affaire, qu'un-imitateur servile et un secrétaire garde-note-, puisqu'elles prouvent que M.r DURET est le premier, à Brest, qui a eu l'idée de découvrir l'artère iliaque externe, par une incision convenablement dirigée; que M.r DURET est le premier qui a mis cette idée à exécution , en pratiquant cette incision , sur le cadavre , de manière à ce que les répétitions qui en ont été faites, même depuis la publication du-procédé de M.r COOPER , n'ont rien appris qui puisse en faire changer la direction; que c'est M.r DURET, enfin, qui a dirigé la dissection pour faire voir les rapports de l'artère avec les parties environnantes.

Que reste-t-il donc à M.r MIRIEL? ..... Des répétitions , qui , de son aveu, n'ont rieii appris ; des notes recueillies pendant que M.r DURET opéroit r et dans lesquelles il n'a, par conséquent, que le mérite assez mince de la rédaction ; enfin , l'insertion de ces notes dans un rapport annuel qui ne peut être fait par le Prévôt, que lorsque le Chirurgien en chef a de bonnes raisons pour ne pas faire lui-même ses rapports.

Voilà cependant ce que M.r M. appelle des titres suffisants pour lui garantir , sans contestation , une antériorité qu'il n'a pas, dit-il, réclamée, dans le temps , parce que la chose n'en valait pas la peine, et il a eu raison. Mais il la revendique aujourd'hui, sans que la chose ait augmenté de valeur, et il a tort.

1 ' (*) CECI n'a été, il est vrai, constaté par aucune preuve légale. On pourrait donc me contester, avec avantage, ce que j'avance ! ... mais non. Les pages to et u de son.mémoire, comparées à quelques passages du mien, seront pour moi une garantie suffisante, attendu qu'on ne peut me refuser l'antériorité ; et si, dans le temps, je n'en donnai pas connaissance a la Société de médecine ou à la Société médicale- d'émulation, c'est (je l'avoue franchement) que je crus que cela n'en valait pas la peine.


(52).

'Le chirurgien en chef ne fit aucune instance pour le déterminer à prendre un parti. Malgré le- succès apparent' dé celle de

Cela n'est pas exact, M.r M.-; voyez là déclaration de M. 1' DURET (pièce IV. 0 ja, d\..i"" question). •

Il est donc bien évidemment démontré, et par ce que je viens de dire et par ce qu'il a consigné luimême clans son mémoire, qu'il n'a point participé ' aux changemens qu'il annoncé néanmoins avoir faits au procédé de COOPER.

Voyons maintenant si, comme l'avance M.r M., il est évidemment démontré que je n'ai point participé aux changements que j'annonce avoir faits au procédé de M.r COOPER, et s'il n'y a pas moyen de forcer M.r M. lui-même à fournir la preuve matérielle que ces changements m'appartiennent en toute propriété.

D après ce que j ai dit dans lavant-dernier paragraphe, il ne peut désormais rester de doute, même dans l'esprit des personnes les plus prévenues, sur la nullité du rôle qu'a joué M.r.M. dans cette affaire. Le gendre est donc hors de cour et de procès, et la discussion que je vais établir, ne regarde que le beau-père.

L'entrée de P. CLECK à l'hôpital, le 11 Août 1809, rappelle à M.r DURET, qu'une note de M.r DUBOIS fils, insérée dans la Bibliothèque médicale, annonçojt que la ligature de l'artère iliaque externe avoit été faite avec succès, à Londres, dans un cas semblable. Guidé par ses connoissances en anatomie, le i5 du même mois, il dirige une incision sur le trajet de l'artère, la découvre et la lie avec.facilité. On répète son procédé avec succès. ( JE RÉPÉTAI -LA MÊME OPÉRATION du côté oppose, sans m écarter de la route qu'il venait de suivre. ) Le journal qui contient l'observation de M.r COOPER , "arrive le 21 , et ne change rien à la direction assignée d'abord par M.rDURET à l'incision. (Toutceci est extrait des deux versions de M.r MIEIEL. )

Si M.r DURET a conçu, et exécuté son opération, avant d'avoir connoissance du procédé de M.r COOPER, et personne ne peut le lui contester, M.r DURET a l'initiative d'une nouvelle direction à donner à l'incision ; mais..il n'a pas modifié celle de M.f COOPER, puisqu'il ne-la connoissoit pas, et que , lorsqu'il l'a connue, - il n'a pas changé celle dont il avoit eu primitivement l'idée. Des changements ont cependant eu lieu. Ces changements ne viennent pas de M.r DURET ; il faut que, bon. gré mal-gré, M.r M. convienne qu'ils sont de moi. Je l'entends déjà s'écrier : Oui; mais vous avez dû avoir connoissance des essais de M.r DURET, et vous avez pris de lui la direction de 1 incision. >

_ . M.r M. a avoué que je n'avoîs paru à l'amphithéâtre de l'hôpital Saint-Louis , que le 25 Août : de mon côté, j'ai défié de. prouver que quelqu'un m'eût entretenu de ce qui s'étpit passé relativement à P. CLECK. J'ignorois donc entièrement les résultats obtenus par M.r DURET, lorsque, le 21, la lecture de l'observation de Mr COOPER me suggéra l'idée de rapprocher l'angle supérieur de l'incision, de l'épine antérieure et supérieure de l'os des îles. M/ DURET n'a donc que la priorité d'une idée qui nous appartient à tous deux, et l'on a vu que je rn'étois fait un devoir de la lui assurer. ...,",

■Mais je veux bien accorder, pour un instant, que j'étois. instruit de la direction donnée par M.r DURET à l'incision pour mettre l'artère à découvert : cela ne prouverait pas encore que je n'ai point participé aux changements apportés au procédé de M." COOPER, ainsi que le prétend M.r M. Car cette incision n'est que le premier temps de l'opération-, et il est facile de se convaincre que les modifications dont je parle dans mon mémoire , ne se bornent pas à avoir fait une incision différente de celle de M.r COOPER et semblable à celle de M.r DURET. Lé texte de mon mémoire porte, en effet {pag. 23, lig. 3): ,

. « Je me suis tellement écarté du procédé de M.r COORER, dans les points les plus essentiels de l'opération, J) que je ne puis me dispenser de motiver les raisons qui m'ont déterminé à ne pas le suivre scrupuleusement. » '

i.° L'incision pour découvrir l'artère ;

2.? La ligature supérieure serrée la première, tandis que l'opérateur anglais a commencé par l'inférieure;

3.° La non-section de l'artère entre les deux ligatures;

4.p Enfin, le rejet des points de suture:

Sans entrer ici dans de nouveaux détails pour justifier ces modifications, il me suffira de les indiquer pour contraindre les plus incrédules, M.r MIRIEL lui-même, à avouer qu'en accordant que j'ai été guidé'-par les données de M/ DURET , dans le premier temps de l'opération , il me reste en toute propriété la modification" des trois autres temps de cette opération", puisque M,r DUKET n'a rien dit, et que son Secrétaire n'a rien écrit qui pût faire soupçonner qu'ils s'en soient occupés ni l'un ni l'autre. •

Si je persiste maintenant à contester, comme je l'ai fait plus haut, avec, avantage, l'assertion en récidive de M.r M., que j'ai pris dans son petit mémoire, ou à toute autre source, s'il veut', des indices sur la direction de l'incision pratiquée par son beau-père et seulement répétée par lui ( JE RÉPÉTAI la même opération • du côté opposé, sans m écarter de la roule qu il venait de suivre. Version de 1810, pag. 25. ), il n échappera pas à la double conviction que les preuves légales ne sont point nécessaires pour renverser de fond en comble son petit système de dénigrement, et que je suis, en dépit des envieux, véritablement auteur des modifications faites en France au procédé de M.r COOPER. • .

Les envieux mourront, mais non jamais, l'envie, dit Madame Pernelle dans le Tartufe. Elle a raison, Madame Pernelle, -

: ■ - . . , COOPER ,


( 33 )

COUPER , il doutait que le procédé de HUNTER , dont on a tour à tour préconisé les avantages et les défauts , fût applicable au tronc de l'artère fémorale comme au tronc de la poplitée. Il a suffisamment prouvé, en n'opérant pas lui-même le malade (il a été plus de quatre mois dans sa salle depuis Tannonce de l'opération, de COOPER) , que telle était son opinion;

mais attendu que le malade était voué à une mort certaine, la ligature de. l'artère iliaque externe ne pouvait compromettre ni l'art, ni l'individu.

M.T DEZAPORTE ayant manifesté le désir de la faire , le chirurgien en chef laissa le malade à sa disposition. La tumeur prit vers la fin du mois de décembre une augmentation considérable ; les espérances du malade s'évanouirent ; il désira être opéré. M.' DEZAPORTE procéda à la ligature de l'artère iliaque externe le 5 janvier.

Cela n'est pas encore exact, M.r M. ; voyez la déclaration de M.r DURET (pièce IV. 0 2 , 3.imc question). Vous faites d'ailleurs des efforts inutiles pour couvrir le motif qui a empêché le chirurgien en chef d'opérer P. CLECK ; vous ne donnerez le change à personne : on sait trop bien qu'il étoit le même (ce motif) que celui qui depuis... Mais non , dussé-je être victime de ma générosité , je garderai encore le silence sur ce point délicat , à moins que M.r DURET , assez fort de sa conscience pour ne pas redouter une explication devant une autorité compétente , ne m'interpelle lui-même dédire la vérité toute entière.

Pourquoi donc le malade étoit-il voué à une mort certaine ? Vous avez rapporté plusieurs faits qui prouvent que tous ceux qui ont un anévrisme inguinal ne périssent pas. — Cela est rare, me direz-vous. — Mais CLECK. étoit peut-être destiné à faire une heureuse exception , en pratiquant sur lui la méthode de SCARPA. Si M.r DURET avoit suivi le plan de conduite que vous lui prêtez si étourdiment, il eût, quoi que vous en disiez, étrangement compromis l'art, et plus encore l'individu : l'art, en laissant pratiquer une opération inutile ; l'individu , en lui laissant subir une opération dont la mort eût été la suite inévitable; tandis que, soumis aux anciens préceptes, ou même abandonné aux seules, ressources de la nature , le malade eût nécessairement prolongé son existence.

Ceci n'est pas plus exact que le reste , M.r M. Le malade n'a été mis à ma disposition que le jour de l'opération , et vous venez de le prouver , en disant qu'il avoit passé plus de quatre mois dans la salle de M.r D... depuis l'annonce de l'opération de M.r COOPER : et depuis le 21 Août jusqu'au 3 Janvier , il y a en effet un peu plus de quatre mois. Il est même si vrai qu'il ne l'a pas été plutôt, que je vous défie de

'5


(U)

'MON intention if étant pas , pour raisons susmentionnées , de décrire l'opération et la maladie de Pierre CZECK , je vais puiser dans les détails du mémoire de M.T DEZAPORTE quelques argumens que je mettrai en opposition avec ses maximes. Je ne connais point de preuves moins suspectes ou plus authentiques.

L'A.TJTETJR dit (page i5) que l'opération fut longue : celui qui aura pris une profonde connaissance de tous les détails de l'opération , concevra aisément qu'elle a dû être laborieuse et pénible; chose qu'il n'est point indifférent de signaler, à cause des résultats. ~

EN EFFET,lorsque les forces vitales d'un ■' organe ont été lésées par l'action d'un irritant quelconque , les humeurs y affluent.; la

-montrer une seule prescription, même d'aliments , faite par moi , à une date antérieure au 3 Janvier I8IO.

Pour couronner l'oeuvre , M.T M. ajoute que c'est d'après le désir que j'ai manifesté d'opérer P. CLECK. , que le chirurgien en chef l'a remis à ma disposition. Ainsi , voilà M.rDURET accusé (par son gendre) d'avoir sacrifié la vie d'un homme au désir manifesté'par un de ses subordonnés , de faire une opération hasardeuse à laquelle sa conscience lui prescrivoit d'autant plus impérieusement de s'opposer, s'il la jugeoit meurtrière, que sa place lui donnoit toute l'autorité nécessaire pour en empêcher l'exécution.

Mais la présence de M.r DURET à cette opération , et plus heureusement encore sa profession de foi ( Voyez la pièce N.° 2 , questions 3 et 1±.) , ne laissent aucun doute sur sa croyance à cet égard. Tout en me fournissant un argument sans réplique contre M.r M., cette profession de foi ne laisse pas que d'être fort utile à M.' DURET ; car , sans elle , grâces à la pénétration de son gendre , il jouerait , dans cette occasion , un rôle trop indigne d'un homme de notre état pour ne pas.le compromettre au dernier point, et le faire trembler des conséquences qu'on serait en droit d'en déduire.

Toutes ces oppositions ne vous mèneront pas loin.


,(35)

partie devient rouge, gonflée, plus sensible : Ubi stimulus , ibi fluxus. Il s'établit autour du point irrité un centre de fluxion accompagnée de phénomènes qui varient suivant que l'irritation est plus ou moins intense, et la susceptibilité de l'organe plus ou moins vive. Si l'irritation est forte et détermine une congestion active , l'inflammation qui en résulte s'établit dans les mêmes proportions, à moins que des circonstances particulières ne viennent s'y opposer. Les différentes parties du corps de l'homme sont douées d'une sensibilité telle, qu'il est rare qu'on puisse ? avec impunité, exposer à l'air les systèmes qui , par leur position , sont naturellement à l'abri de l'influence , presque toujours pernicieuse , du fluide atmosphérique. Le danger est bien plus grand encore, lorsqu'on les expose pendant quelque temps au contact d'un irritant mécanique. Lorsqu'on est- obligé d'entamer avec le fer le tissu de nos organes , on doit donc s'attendre à avoir par suite à combattre des accidens plus ou moins redoutables ; il est hors de doute que l'opération la plus légère est souvent suivie des accidens les plus fâcheux. C'est pour cette raison qu'on a, dans tous les temps , dit qu'il faut opérer citô , tutô'et jucundè ; mais malheureusement il n'est pas toujours possible d'observer cette règle générale et invariable avec une exactitude rigoureuse. Il se présente quelquefois des incidens qui ne peuvent pas être prévus , auxquels on ne remédie par conséquent jamais d'une manière aussi prompte et aussi satisfaisante qu'on le désirerait.

L'AIGVIZZE de DESAUZT ayant toujours été employée sur le cadavre avec la plus grande facilité, il n'y avait pas de raisons pour supposer qu'elle dût être sur l'homme vivant d'un emploi plus difficile ; c'est cependant ce qui est arrivé. M.' DEZAPORTE chercha inutilement à s'en servir, et je fus obligé d'aller prendre , dans l'arsenal , une aiguille qui , à cause de sa conformation vicieuse , rendit nécessaire une petite mesure dont le résultat dut aussi conJ'ai

conJ'ai dans mon mémoire , le comment et le pourquoi.


ï<56).

'tribuér à prolonger l'opération. (Voyez ce que dit l'Auteur, page i4-) C'est assez d'indiquer tous ces petits contre-temps pour savoir, quels ont dû en être les résultats.

MAINTENANT qu'on observe attentivement l'ordre dans lequel les phénomènes généraux et locaux se sont développés , depuis le moment de l'opération jusqu'à l'instant dé la mort, et l'on verra , i.° qu'une inflammation phlegmoneuse , on ne peut plus intense , s'est emparée du lieu même où l'opération a été faite ; 2. 0 que cette inflammation, éminemment aiguë, éminemment active , n'a été précédée ni accompagnée d'adynamie ; 3.° qu'après avoir pris un accroissement rapide , mais régulier , elle s'est terminée par la gangrène , plusieurs jours avant que la tumeur anévrismale ait offert la plus légère trace d'altération , même d'après le dire de l'Auteur.

POUR mettre ceci en évidence , récapitulons les vérités les plus palpables, celles qui tombent immédiatement sous le sens : éparses , disséminées , elles ne fixent pas l'attention : leur réunion leur donnera plus de consistance ,t et me mettra sans doute à même de tirer , de leur dépendance réciproque , des conséquences qui ne seront pas susceptibles d'être contestées avec succès.

Concordiâ parvae res crescunt, discordiâ maximae dilebuntur.

'L'AUTEUR dit donc (page 15 ) : « L'opé»

L'opé» fut longue. A midi , chaleur à la

» peau, et soif ; à trois heures , le pouls

» s'élève et s'accélère ; à neuf, pouls dur

» accéléré, peau chaude , soif, insomnie ;

» à trois heures , toutes les fonctions,

» excepté la circulation , sont en assez bon

» état. (Page 16. » )

.DÉJÀ je commence à apercevoir les signes d'une réaction vitale assez prononcée pour un sujet de soixante ans ; mais attendu qu'une opération majeure fait souvent naître des accidens insolites et insignifians, n'accordons à ces premiers symptômes qu'une valeur relative : n'y attachons même nulle

Le 9 Janvier., c'est-à-dire six jours après l'opération, vous déclarez officiellement qu'il n'étoit survenu aucun accident; que, par conséquent, vous n'aviez rien aperçu ( comme Prévôt, vous étiez cependant à même de tout apercevoir) ; et 20 mois au moins après l'événement , • vous commencez à apercevoir.....


(57)

importance , si leur enchaînement ne forme pas une série non interrompue de phénomènes morbides dépendons d'une irradiatioiyt: locale pure et simple. fJÊ*

<■<■ LE 4, le pouls est assez régulier. 4M

« LE 5 , pouls un peu accéléré, pal ' » selles , soif, clwleur augmentée , urp» somnie, limonade au citron. » V

Ici tout annonce encore une affection^,, évidemment active , une réaction générale , puissante et énergique, qu'on cherche à mitiger par des anti-phlogistiques. Si j'ajoute que le même jour le malade ressentit quelques ' douleurs dans le ventre; que deux grains d'opium et une décoction de graine de lin furent prescrits et administrés , mon assertion paraîtra sans doute moins douteuse.

« LE 6 , chaleur, acre de la peau , pouls » fréquent, sécheresse du ventre. »

ON purge le malade : cela le soulage , ainsi qu'il est dit dans le bulletin du 7.

« LE 8 , bon état du membre opéré, sous » tous les rapports'; apparition d'un engor» gement phlegmoneux à la région lombaire » du même côté ; application d'un cata» plasme de farine de lin » (a).

il faut que votre vue se soit furieusement éclaircie pendant cet intervalle.

(a) J'OBSERVERAI , en passant, que ce fut le j, et non pas le 8, qu'on aperçut a la région lombaii-e cette fluxion inflammatoire, vive et sensible , même sur le système cutané. Si le cahier de visites peut faire foi, qu'on se donne la peine de le consulter, et l'on verra que le cataplasme de farine de lin fut prescrit le y.

CETTE prescription aurait-elle été faite dans l'expectative des accidens ?. .. Je ferai remarquer aussi que le malade commença, dès ce four, à éprouver une toux-, d'abord légère , puis très-incommode , attendu cru il me sera facile de rendre raison de cet épiphenomène.

« DANS un art qui n'est perfectible que pari 'ob» servation, rien n'est à négliger, rien n'est in» diffèrent : ceux qui {exercent avec le soin qu'il 3) mérite, ne sauraient porter leur attention trop » loin : leurs regards ne sauraient einbrasser trop » d'objets. Jja découverte des causes occasionnelles » jette le plus beau jour sur l'histoire de la ?ioso"» Jogie, donne de la solidité au pronostic, et par » conséquent éclaire jusqu'à un certain point la » pratique ».

BOULONNE.

■ C'étoit bien le 7. J'ai tort. Mais pour une différence

d'un jour — Je ne vous ferai pas grâce d'une heure ,

s'écrie M.r M. trop heureux de me trouver une petite fois en défaut. - Quelle sévérité ! Tout le monde peut commettre une erreur de date ; et vous qui vous gendarmez si fort, M.r M., vous n'êtes peut-être pas à l'abri de mériter le reproche que vous me faites avec tant d'aigreur. - Impossible. - Je crois cependant me rappeler avoir démontré, au commencement de ma réponse , que la remise des notes que vous déclarez - s'être faite le 9 Janvier 1810 , n'a réellement eu lieu qu'après la mort de P. CLECK, arrivée le 16 -^ ce qui établit une différence de 8 jours. Si vous n'êtes pas convaincu , je vais vous citer.un autre fait. Vous dites (page 3g ) :

« Cependant, dès le 12 , -la plaie rendit un suin» tement ichoreux : le i3, la suppuration était fétide ; » la plaie était violette ; on la pansait avec une dé» coction antiseptique. »

Tout prouve, au contraire, et on le verra sous peu , que la plaie n'a été pansée pour la première fois, avec la décoction de kina camphrée , que le i4 au soir : du i3 au i4, il y a bien un jour, et pour le coup vous conviendrez que nous sommes au pair.

Et vous aussi, M.r M., vous compulsez le cahier des visites ! vous auriez cependant pu vous rappeler que la découverte de cette tactique machiavélique u'avoit fait à. son auteur ni honneur ni profit.


(38)

Si Von Veut accorder quelque confiance aux causes, aux phénomènes et au traitement , il est donc bien démontré, même par les propres expressions de l'Auteur , que-la maladie s'est présentée jusqu'ici avec les signes qui caractérisent la plus forte excitation; si l'indication de réveiller l'activité ..„.- vitale engourdie se fût présentée, qn n'aurait point eu recours au traitement débilitant qui a cependant été le traitement dominant.

MAIS la maladie est arrivée à l'époque, où la scène doit entièrement changer. L'inflammation locale étant parvenue au plus haut degré d'intensité qu'elle put atteindre, la terminaison pouvait-elle en être favorable ?, Non , puisque la gangrène est une suite inévitable et constante des gonflemens inflammatoires , qui, comme celui dont est cas, ont été portés au-delà de toute limite. On devait donc s'attendre â voir la maladie prendre subitement une physionomie nouvelle et entièrement opposée ; c'est aussi ce qui est arrivé. L'état général de l'individu l'annonce , et l'affection locale le prouve.

EN EFFET , le g, dit l'Auteur (page 17 ) : « L'engorgement des lombes diminue. »

« LE 10 , le malade se plaint d'éprouver » une grande faiblesse. ( Page 18. » )

« LE 11 , l'engorgement des lombes a » entièrement disparu. »

A-T-ON jamais vu , même un petit phlegmon cutané, se terminer d'une manière heureuse , dans aussi peu'de temps ?.....

OBSERVEZ que pendant que ce change- - ment se passe au lieu opéré, le pouls baisse, le malade est dans une faiblesse presque syncopale. Le café, la gélatine , le vin généreux, le kina , l'éther sont les moyens auxquels il faut recourir pour soutenir ses forces ( p. 18 ). N'aperçoit-on pas -, dans tous ces phénomènes , les présages du plus grand danger ? N'est-il pas évident que cette mutation subite annonçait le passage à la gangrène ?

OBSERVEZ en outre que près d'un-aussi grand désordre ,, le membre est dans le meilleur état possible ( p. 18 ) ; que (ce qui est bien plus fort) l'Auteur dit : Les 12 , 15


m) -

et i4 , même état, mêmes prescriptions. Ce n'est qu'à la visite faite le iù\ au soir, - qu'on s'aperçoit que la tumeur a augmenté de volume ; elle est pâteuse, d'un rougeviolet, sans douleur, etc.

JEST-IZ rien de plus positif que le sens de cette dernière phrase ? . . . .

ON sera sans doute surpris de la rapidité avec laquelle l'Auteur glisse sur une époque où l'on voit s'opérer d'aussi grands changemens. Il semblerait que la disparition subite du gonflement inflammatoire ait eu lieu comme par enchantement, et sans effets locaux remarquables. Cependant, dès le 12 , la plaie rendit un suintement ichoreux ; le 13, la suppuration était fétide ; la plaie était violette ; on la pansait avec une décoction antiseptique. Il était évident que la gangrène régnait dans les régions iliaque et lombaire. En voici une preuve matérielle, puisée dans l'Auteur: « En dehors du péritoine , dit-il, » et dans la région lombaire, ily avait beau» coup de putrilage , quoique l'engorgement » qui avait fait craindre un foyer de suppu» ration dans cette partie, fût dissipé depuis » plusieursjours. ( Page 19, art. Autopsie. » )

- Vous en étiez-vous aperçu plutôt , vous. M.r M. qui m'avez toujours accompagné dans mes visites à P. CLECK ? M.r DURET , qui le voyoit tous les jours ( le malade étoit dans sa salle ) , s'en étoit-il aperçu? Non , sans doute , puisqu'il n'a rien changé au pansement, Donc , la tumeur n'a changé d'état que dans l'intervalle de la visite du matin à celle du soir , et ce n'est qu'alors que vous et moi nous avons pu nous en apercevoir.

Où avez-vous pris , M.r M. , que , dès le 12 , la plaie rendit un suintement ichoreux ; que , le i3 , on la pansoit avec une décoction antiseptique ? Dans votre imagination , sans doute ; car le cahier des visites , ainsi que les bons particuliers , que vous avez cependant furetés , ne font mention nulle part qu'une décoction antiseptique ait été prescrite et appliquée localement, ni le 12 ni le i3 : à moins que vous ne preniez pour un topique , une décoction de kina édulcorée avec le sirop d'écorces d'oranges , et rendue plus stimulante par l'addition de la teinture de kina , de l'eau de mélisse et de l'eau de cannelle; ce qui seroit par trop fort. Je trouve même , dans mon mémoire , la preuve du contraire; on y lit, en effet, (p. 18) :

« Les 12 , i3 et i4 5 même état, mêmes » prescriptions. »

Les presçrip tions -, depuis le 12 au matin jusqu'au i4 »u matin inclusivement, ont donc été les mêmes que celles du 11 ; et, le 11 , il n'est pas question de pansement feit avec une décoction antiseptique.

« Le i4 » à la visite du soir, on s'aperçoit 9 que la tumeur a augmenté de volume : » elle est pâteuse, d'nn rouge violet, sans » douleur , mais toujours circonscrite. La » plaie , qui jusque là (jusqu'au i4 au soir , » par conséquent) n'avoit exigé que des soins » de propreté , présentoit le même aspect. »

Si la plaie n'a exigé que des soins de propreté , jusqu'au i4 au soir, elle n'a donc pas, dès le 12', rendu un suintement icho-r


(4o>

QU'EST-CE que c'est que beaucoup de putrilage dans un lieu où le tissu cellulaire abonde , lorsque ce putrilage est le résultat d'une inflammation des plus intenses qui a

disparu d'une manière subite ? Le

problême n'est assurément pas difficile à résoudre. Cependant, comme les personnes qui n'ont pas vu ne peuvent avoir que des idées très-imparfaitès de ce qui existait, il me semble que ,, pour ne pas s'exposer à de fausses interprétations, il eût été plus précis, plus clair, et beaucoup plus vrai de dire que la mortification s'était emparée du tissu cellulaire sous péritonéal, depuis le bassin jusque sous le diaphragme; qu'abreuvé par une quantité considérable de sucs , il était tombé en déliquium : on aurait pu ajouter que les muscles psoas et iliaque étaient grandement altérés dans leur couleur et dans leur consistance,, etc. , etc. En indiquant avec exactitude les systèmes lésés et le degré de leur altération , il n'eût point été difficile de se rendre raison de la vraie cause de mort, même de. quelques phénomènes sympathiques assez remarquables. Par exemple., on aurait très-bien conçu pourquoi les phénomènes mécaniques de la respiration ont été aussi gênés depuis le 7 jusqu'au i4- Cette toux continuelle et incommode qui mit dans la nécessité de recourir à un lok blanc, avec laudanum et eau de cannelle , n'eût point été hors de la portée de la physiologie positive....: Mais je ne songeais plus que l'Auteur a oublié de parler de cet épiphénomène ! . . ....

SANS avoir égard à tout ce qui s'est passé de plus frappant et de plus remarquable, l'Auteur pense que la mortification est le résultat de la non-absorption des caillots qui, agissant alors comme corps étrangers , ont produit un désordre local que l'adynamie a aggravé au point de causer la gangrène et la mort. (Page 21.)

EssAroNS de prouver qu'il n'existait que peu ou pùint de caillots dans la tumeur , et l'explication tombe d'elle-même.

reux; elle n'a pas été pansée, le i3, avet une décoction antiseptique.

« Qu'est-ce que c'est que beaucoup de » putrilage, etc.?» C'est l'effet de la mortification qui, de la tumeur, a gagné le tissu cellulaire environnant, Cette terminaison n'a rien de surprenant chez un vieillard déjà affoibli par une fièvre adynamique.

M.r M. n'ignore pas que le premier effet de la sortie du sang hors de ses vaisseaux , est la coagulation de ce fluide , et il veut essayer

, TOUTES


(40

TOUTES LES FOIS que le sang est hors des Voies de la circulation , il se coagule , il se décompose et forme , en se dépouillant de ses parties les plus fluides , des concrétions d'une fermeté, d'une consistance quelquefois considérables ; lesquelles concrétions , appliquées couche par couche , forment une poche qui oppose au cours du sang une barrière souvent insurmontable. Lorsque ces concrétions fibrineuses se sont amoncelées en grand nombre , les battemens de la tumeur anévrismale s'obscurcissent d'abord , puis disparaissent complètement ; c'est alors que la maladie est difficile à reconnaître et à caractériser. Les erreurs commises par tant de Praticiens à qui il est arrivé d'ouvrir des anévrismes , croyant ouvrir des abcès ou d'autres tumeurs , ne sont dues qu'à l'espèce de métamorphose qui , par l'absence des pulsations , s'est opérée dans la tumeur, même.

L'ABSENCE des pulsations , une dureté plus ou moins considérable de la tumeur, sont donc des signes pathognomoniques de l'existence de caillots durs et consistons , comme aussi une mollesse considérable, des pulsations vastes et distinctes dans tous les points de la tumeur, sont des signes certains de leur non-existence. Or, si l'on réfléchit que chez CZECK l'anévrisme a toujours conservé ces deux derniers caractères, mollesse et fluctuation , qu'une heure après l'opération la tumeur s'était affaissée (p. i5) , on concevra aisément que les caillots renfermés dans le sac n'étaient ni nombreux, ni denses.

de prouver qu'un anévrisme qui avoit six

fiouces dans son grand diamètre et cinq dans 'autre ( Voyez son mémoire , page 24 ) , ne contenoit que peu ou point de caillots. S'il trouve dans l'Ecole un élève assez ignoi-ant pour donner dans une pareille absurdité , j'adopte sans examen ses conséquences : mais étant démontré , comme deux et deux font quatre , que la chose est impossible , il est évident qu'elles sont tirées par les cheveux.

Si , comme le prétend M.' M., la tumeur avoit toujours, conservé pour caractères, mollesse et fluctuation, signes de la nonexistence des caillots , rien ne s'opposant à la rentrée du sang dans le tube artériel , elle eût cédé complètement à la compression; ce qui n'a jamais eu lieu. D'où il faut con^ dure que M.r M. est encore une fois à côté de la vérité, malgré les inductions qu il tire des expressions suivantes extraites de mon mémoire (page i5 ) :

« Une heure après l'opération la tuT>

tuT> s'étoit affaissée. »

En effet, M/ M. prenant le mot affaissement pour l'équivalent du mot disparition, imagine que j'ai voulu dire qu'une heure après l'opération , la tumeur n'existoit plus ; tandis que j'ai dit seulement que la tumeur avoit diminué de volume , s'étoit affaissée

6


<■&)

Ceci, n'est, il est vrai, qu'une probabilité qui n'a de force et de poids que ce que chacun veut bien lui donner ; mais l'Auteur a. lui-même changé-, par ses expressions , cette probabilité en certitude.

EN EFFET , s'il eût existé un grand nombre de caillots, au lieu de dire (art. autopsie , page 20 ) , lorsque la tumeur fut ouverte , on en retira un caillot d'une odeur fétide, ne se fût-il pas expliqué d'une manière différente ? Ce n'est donc pas par leur nombre que les caillots ont pu faire naître quelques accidens.

SERAIT-CE par une influence délétère ? Il suffit de réfléchir à ce qui se passe dans les anévrismes opérés par le procédé de HUNTER , ou dans ceux qui se guérissent spontanément, pour rejeter toute idée de ce mouvement de fermentation putride que l'Auteur suppose avoir eu lieu dans les caillots sanguins ; car pour ne pas s'abandonner entièrement aux écarts où l'imagination soiirvènt nous entraîne, voici, je crois , ce qu'on peut dire de plus, clair à ce sujet.

LORSQU'UN anévrisme est parvenu à la seconde période, si les concrétions sont dis"

enfla, a raison de 1 écoulement de la portion de sang fluide qu'elle contenoit dans la partie . du membre située au dessous ; et la preuve la plus convaincante que le mot affaissée ne peut raisonnablement être pris dans une autre acception , c'est que dans le même paragraphe (p. 16 , l. 17), je dis: «Le 4» à » huit heures, le pouls est assez régulier; » la tumeur dure n'a pas diminué » ( bien entendu que c'est du volume auquel elle étoit réduite une heure après l'opération). D'ailleurs , si j'avois besoin d'autorités pour confirmer la justesse de cette expression , je citerais SCARPA et PELLETAN , qui l'emploient dans le même sens.

; Je dois faire observer que la dureté de la tumeur , à cette époque , est une nouvelle preuve de l'existence des caillots et de leur densité.

Ce n'étoit pas la peine d'annoncer la chute de l'explication que j'ai donnée des phénomènes observés dans la tumeur de P. CLECK , pour convenir si-tôt que toutes les objections n'aboutissent « qu'à une probabilité qui n'a » de poids que ce que chacun voudra lui » donner. »

Vous devriez vous rappeler mieux que personne , M.r MIRIEL , puisque c'est vous qui, comme Prévôt de chirurgie , avez' fait l'autopsie de P. CLECK , que les caillots tombés en déliquescence ne formoient plus qu'une masse de peu de consistance , et que, par conséquent, ces expressions : « lorsque » la tumeur fut ouverte , on en retira un » caillot d'une odeur fétide, » sont de la plus grande exactitude.


(43)

posées de manière à pouvoir, par leur poids, affaisser Vartère et en rapprocher les parois, irritée par cette compression mécanique, elle s'enflamme ; le sang cesse d'y passer, le tube artériel s'oblitère.

LES concrétions fébrineuses qui, dès ce moment, ne peuvent plus être alimentées, ou plutôt accrues par le sang, ''éprouvent un léger mouvement de décomposition, qui en favorise peu à peu l'absorption complète : alors l'individu est radicalement guéri. Si l'absorption ne se fait pas entièrement, elles peuvent, à la vérité, agir comme corps irritant mécanique ou chimique , et faire naître un désordre plus ou moins étendu.

MAIS l'Auteur ne doit point oublier, i.° que le travail de l'absorption ne peut commencer qu'après l'oblitération de l'artère ; que , sans cette condition essentielle , le sang dépose sur les couchesfibrineuses une quantité de matière , supérieure de beaucoup â celle quf peut être enlevée par le système absorbant. La marche ordinaire et constante des anévrismes , soit qu'ils se développent avec lenteur ou avec rapidité, met cette vérité hors de toute espèce^ de doute.

s.. 0 QUE le mouvement de fermentation putride dont il parle , n'a point lieu quand le sang épanché est à l'abri du contact de l'air; qu'il n'éprouve , dans celte circonstance , que la séparation spontanée de ses élémens ; que , lorsqu'il dégénère , ce n'est qu'après avoir fait naître une altération quelconque du foyer qui le renferme , ou lorsque l'art ■ en a fait l'ouverture. (PEZZETAN , Clinique chirurgicale.)

OR , comme l'Auteur démontre par son autopsie que l'oblitération de l'artère n'était pas même commencée , il est évident que l'époque à laquelle le travail de l'absorption devait paraître était encore très-éloignee ; que par conséquent l'absorption n'a point été en défaut.

Je sais tout aussi bien que vous , M.' M. , que , tandis que la tumeur est alimentée par le sang , les caillots n'éprouvent pas le mouvement de décomposition qui précède leur absorption ; mais vous , M.r M. , vous paraissez avoir oublié ce que vous avez dit dans votre Version de 1810 (page 27) :

« Six jours après l'opération , il n'est point » survenu d'accidens , et tout annonce une » guérison certaine. » C'est bien là cependant avouer implicitement que le sang n'arrivoit plus à la tumeur. Or il est certain que, dès le jour de la ligature, le sang fluide arrêté à l'entrée du sac par la résistance que lui opposoient les caillots qui y étoient renfermés, a cessé de déposer sur eux une quantité de matière , supérieure de beaucoup à celle qui peut être enlevée par le système absorbant.

M.r PELLETAN , dans son excellent Mémoire sur les épanchemens sanguins, n'a pas pu dire pie le sang épanché et à l'abri du contact de l'air ne dégénérait jamais, qu'après avoir fait naître une altération quelconque du foyer qui le renferme ; c& qui-supposerait que l'altération du sang ne peut pas avoir lieu spontanément : qu'elle est toujours l'effet de celle des parois de son foyer ; ce qui n'est pas assez généralement avoué pour faire loi.

Et les ligatures donc, M.r M., est-ce qu elles îtoient là pour rien? Ne s'opposoicnt-elles pas :oujours à l'arrivée du sang ? J'ai prouvé juspi'à satiété que le sang ne pouvoit pas arriver ît n'arrivoit [dus en effet à la tumeur , du mènent où l'iliaque externe a été liée. En consér pience, si la tumeur n'avoit rien perdu, le i4 tu matin , du volume auquel l'absence du sang luide l'avoit réduite une heure après l'opéraion, c'est que l'absorption étoit en défaut.


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COMME il est clairement démontré, ainsi que nous le verrons plus amplement par suite , que le sang parvenait aisément dans la tumeur ; comme elle n'a point été ouverte du vivant du malade , il est bien évident aussi qu'on ne peut admettre la possibilité du mouvement de fermentation putride dont parle l'Auteur. Il me semble du moins avoir donné quelques bonnes raisons en faveur de la négative.

L'EXPZICATION de M.'DEZAPORTE , et les conséquences qu'il tire de la nonabsorption , reposent donc sur des idées purement fictives. -

LES symptômes sur lesquels il se fonde n'ont commencé à paraître que douze jours après l'opération (pag. 20 et 21 ), deux jours avant la mort ; mais depuis long-temps la gangrène s''étaitmanifestée aux lombes. Ces symptômes étaient inséparables d'une terminaison de ce genre ; mais ils ne changent point au fond le caractère de l'affection, La gangrène du tissu cellulaire des lombes n'est survenue que par excès d'action. Les forces vitales ont été étouffées sous le poids de l'accumulation des liquides attirés au centre de l'irritation^ C'est une inflammation phlegmoneuse, essentielle et iàiopathique qui s'est terminée par la gangrène. La mortification devait nécessairement faire sentir aux parties voisines sa funeste influence : c'est ainsi que la gangrène est parvenu®[à la tumeur.

JE ne sais si les symptômes adynamiques qui se sont montrés alors, peuvent être considérés comme constituant une fièvre adynamique essentielle; maladie qui se caractérise particulièrement, par un défaut d'énergie et de réaction inaperçues jusqu'alors, ainsi que le prouvent les symptômes et le traitement observés et décrits par l'Auteur , pendant les quatre premiers jours ; il y .'a eu oppression, et non pas prostration des forces.

« QUEZQUEFOIS , dit Bien AT, le sys»

sys» cellulaire exerce une influence sym»

sym» sur les autres organes. Dans les

» phlegmons très-intenses,.on voit souvent

Cette démonstration là ne frappera que

■ V0US,;M.rM. '.-' ■ '-

à II me semble du moins..... » Après une assertion formelle, M.r M. se relâche toujours un peu , tant il se méfie de la validité de ses bonnes raisons.


(45)

» se manifester des dérangéffténS 'dans les » fonctions du cerveau , du coeur, du foie , - » de l'estomac , et survenir un état de dé» lire, un embarras gastrique, ou quelque » fièvre concomitante plus ou moins grave. »]

Ubi peracutus est morbus statim extremos labores habçt. HIPPOCRATE.

TROIS JOURS après la disparition subite et complète de l'engorgement des lombes ; disparition qui ,je le répète, a été accompagnée de tous les phénomènes généraux qui caractérisent la gangrène , l'Auteur dit que le membre était dans le meilleur état possible (page 18). Comment se fait-il donc qu'oubliant ce qu'il a formellement avancé, il explique la mort par le désordre qui est résulté de la non-absoiption des caillots !

LES symptômes adynamiques ont été, même de son aveu, très-antérieurs au désordre local. Ce désordre n'a précédé la mort que de quarante-huit heures : il s'est, dit-il, borné aux parties lés plus- voisines de la tumeur (page 21 ). 77 était donc très-peu étendu !.... Il ne s'était point établi sur. des parties assez essentielles pour entraîner, dès son apparition, la perte des fonctions dont l'ensemble constitue la vie !

L'INDIVIDU était donc sur le point de périr, quand la mortification a paru sur la tumeur. L'Auteur a donc confondu les effets avec les causes ; son opinion sur les causes

de mort n'a donc pour appui que des idées visiblement chimériques.

Iz ne me serait pas impossible de cumuler d'autres faits , d'entrer dans des considérations non moins concluantes , pour démontrer la vérité de mes propositions ; mais en observant avec soin l'ordre dans lequel les phénomènes se sont développés, il ne sera pas difficile d'en saisir les traits, de démêler les complications , de juger de la valeur des symptômes , et de les coordonner d'une manière régulière. J'ai d'ailleurs voulu m'attacher uniquement aux choses les plus palpables. J'ai fait tous mes efforts pour ne pas m'écarter , par. le raisonnement, de ce

P. CLECK n'est mort que 48 heures après l'apparition de la mortification , et personne n'ignore qu'il ne faut pas aussi long-temps pour que la gangrène fasse de très-grands progrès sur un homme de 6o ans , atteint déjà d'une fièvre de mauvais caractère.

Il n'y en a déjà que trop , puisqu'ils ne prouvent rien ; et tel qu'il est, le mémoire, au lieu de l'épigraphe dont l'Auteur l'a décoré, justifierait assez bien celle-ci :

Rudis indigestaque moles.


(4^)

qui me paraît, sinon entièrement aiféré, au moins fondé en raisons et en probMiîités, bien convaincu que cette logique raffinée , à l'aide de laquelle on peut répandre de la clarté sur l'ombre y n'est pas Une chose ici très-nécessaire.

LES désordres dont on \ parle dans l'autopsie cadavérique, pourront en outre contribuer puissamment à la découverte d'une vérité qui vient à l'appui de tout ce que j'ai avancé précédemment.

EN supposant même qu'il ne fût survenu aucun des accidens qui ont déterminé la gangrène du tissu cellulaire sous-péritonéal, la ligature de l'artère iliaque externe ne pouvait être suivie de succès. Voici les preuves irréfragables sur lesquelles je fonde mon raisonnement.

i.° LA ligature n'avait point produit sur le tube artériel, l'effet nécessaire pour parvenir au but désiré. L'adhésion de ses parois né s'était point faite ; la cavité artérielle ne s'était point effacée ; aucun corps susceptible de s'opposer au passage du", sang n'y était contenu- On put aisément y introduire une sonde à poitrine.

LA ligature avait donc essentiellement manqué sont but.. .

2. 0 CET inconvénient majeur n'était pas le seul obstacle à la guérison. L'artère était rupturée entièrement; l'extrémité supérieure, était près du ligament de fallope , tandis « que l'inférieure ,, dît M: DEZAPORTE,, » distante de quatre pouces, présentait un » doublé orifice formé par la fémorale et » la profonde, qui ne<tenaient ensemble que » par l'espèce d'éperon qu'elles forment en se » séparante (page 20).

Iz est donc évident que le sang fourni par l'hypogastrique à la fémorale profonde, était versé en totalité dans la poche àné-■

àné-■ , M.' M. , ce sont les accidents survenus qui ont empêché l'effet de la ligature sur l'artère , et sans eux , il n'y a pas de raisons pour que l'oblitération de son canal n'eût pas lieu. D'ailleurs , - quoi que vous en disiez , les ligatures ne s'étoient pas relâchées; et non-seulement on n'introduisit pas une sonde à poitrine dans l'artère , mais môme l'injection poussée avec force par l'iliaque, après la naissance de l'hypogastrique , ne put jamais franchir l'obstacle qu'elles mettoient à son passage : ce ne fut que par cette dernière qu'on parvint à injecter la cuisse. Si l'artère avoit permis l'introduction d'une sonde à poitrine , à plus forte raison elle eût livré passage à une colonne de sang assez forte pour prévenir la décomposition des caillots. Convenez , M.r M., que c'est encore un fait de votre invention , et que vous n'êtes pas heureux en inventions.

Dites : La ligature n'avoit pas encore atteint son but, et non pas : La ligature avoit essentiellement manqué son but.

Le sang de l'épigastrique et de l'iliaque co ronàire , celui fourni par l'hypogastrique à la fémorale profonde, n'étoit point versé


(47)

vrismàle, ainsi que celui de l'épigastrique et de l'iliaque antérieure ou coronaire ; que l'artère crurale n'en recevait qu'en puisant dans l'anévrisme même; cavité intermédiaire, formant une espèce d'entrepôt nécessaire à la circulation du membre.

LA guérison en était donc physiquement impossible. .

dans la tumeur, puisque les pulsations ont été anéanties sans retour , dans l'anévrisme , du moment où l'iliaque externe a été liée. La vie ne s?est cependant pas éteinte dans le membre , preuve que la circulation y étoit assez régulière. Je conclurai donc de l'opinion de M.r M. sur l'impossibilité physique de la guérison , que le mécanisme de la circulation , dans ce cas, est au dessus de sa portée : essayons cependant de le lui fahe . comprendre par un résumé fidèle des connoissances angiologiques positives, dont nous sommes particulièrement redevables aux travaux du célèbre SCARPA.

Lorsque la circulation est interceptée dans la fémorale superficielle à cause d'une ligature placée au tiers supérieur de la cuisse , par exemple , ce tronc est suppléé par les communications qui ont lieu entre la fémorale profonde et la superficielle prête à devenir poplitée , particulièrement au moyen des anastomoses que la dxconflexe externe et les artères perforantes entretiennent avec lès rameaux inférieurs de la fémorale superficielle et avec les articulaires du genou. Il résulte des communications nombreuses de ces différents rameaux, de celles du périoste du fémur , de celles , quelque déliées qu'elles soient , qui ont lieu entre les artères du tissu cellulaire, enfin des anastomoses prodigieuses des artères des téguments qui recouvrent la cuisse depuis la fesse jusqu'au genou, artères qui tirent également leur origine de l'artère fémorale profonde et de la fémorale superficielle, que les voies par lesquelles le sang peut arriver à la poplitée , et par conséquent aux artères de la jambe et du pied, s'accroissent considérablement, malgré que l'artère fémorale superficielle soit oblitérée, gênée ou liée artificiellement dans les divers points de tout le trajet qu'elle parcourt depuis l'origine de la fémorale profonde jusqu'au genou.

Une observation consignée par le professeur PELLETAN dans son Mémoire sur les anévrismes externes soumis à l'opération, confirme ces détails anatomiques. ( Voyez sa Clinique chirurgicale, tome If , page 160. )


i 48 )

» Â l'ouverture du corps, dit ce savant » professeur, je trouvai 1 artère fémorale, » saine seulement dans deux pouces de lon» gueur , au dessous de l'arcade crurale ; » elle sembloit se terminer dans l'artère pro» fonde supérieure et interne : c'étoit cette » branche unique qui avoit fourni la nour» riture au membre. »

(Et page 161!) «Cette observation in té» ressante , même dans son funeste événe» ment , fait voir d'abord qu'il suffit d'une » grosse branche fournie par un tronc ar» tériel , pour porter la nourriture dans » toutes les ramifications que le tronc lui*- » même devoit entretenir par tous les points » de sa longueur ; mais que ces branches » subalternes ne sont pas capables de fournir » du sang au tronc don t elles en recevraient » s'il n'étoit oblitéré. En effet , nous avons ?> vu l'artère fémorale rendue nulle dans » presque toute la longueur de la cuisse et * du jarret ; d'où il résulte que toute la » longueur du membre n'avoit été nourrie » que par les communications de l'artère » profonde supérieure et interne avec les » branches subalternes , qui ont elles-mêmes » porté le sang dans les tibiales et les pé» romeres , sans lavoir jamais verse dans le » tronc artériel principal. » Désormais il ne sera plus difficile à M.r MIRIEL de se rendre raison de ce qui s'est passé chez P. CLECK. Il concevra , j'imagine , qu'il n'étoit pas nécessaire que le sang fût déposé directement par le tronc de la crurale , dans la fémorale profonde , pour que celle-ci le transmît à tout le membre ; qu'il suffisoit qu'il y arrivât en proportion convenable, et ses fortes et nombreuses anastomoses avec l'artère hypogastrique ne laissent aucune inquiétude à cet égard : il concevra qu'ayant éprouvé de la part des caillots exactement appliqués sur l'embouchure de la fémorale profonde dans le sac , un obstacle qu'il avoit d'autant moins la force de surmonter que sa marche étoit rétrograde , le sang , au lieu d'entrer dans la tumeur pour être repris par l'embouchure de la fémorale superficielle , a enfilé les rameaux


( 49 )

CETTE seule considération anatomique aurait dû suffire , ce me semble , pour con. duire l'Auteur à des conclusions entièrement opposées à celles qu'on trouve dans son mémoire.

J'AI dit précédemment : L'opération de COOPER n'est pas un argument irrésistible. Les détails de ce fait ne me paraissent point, à la vérité, exposés avec l'étendue et la clarté nécessaires pour qu'on puisse en tirer des conséquences en faveur du procédé opératoire.

EXAMINONS cette question soigneusement et avec impartialité.

LE malade , qui est le sujet de l'observation, a fait 120 milles sur l'impériale d'une voiture pour se rendre à Londres ; il a été par conséquent exposé à des secousses plus que suffisantes pour établir au lieu malade une irritation inflammatoire vive. Ceci n'est point une conjecture ; c'est une vérité mise en évidence par COOPER lui-même.

« EN EFFET', ti-ois jours après l'arrivée » du malade à Londres , la tumeur changea » de couleur ; elle paraissait enflammée et

» livide , avec des taches La peau était

» tendue , mince, inégale et saillante sur

meaux de communication dont je viens de parler , avec une facilité et une promptitude dont on peut se faire idée d'après l'intégrité de la fémorale superficielle depuis la tumeur exclusivement jusqu'à, son passage à travers le troisième adducteur. Si cette explication ne paroît pas assez claire à M.r MIRIEL , il trouvera dans la traduction de SCARPA par M/DELPECH (page 4o, chap. 2, parag. VII, VIII, IX et X ) , des détails .trop circonstanciés pour lui laisser rien à désirer ; et si, après cette lecture , il est encore évident pour lui que le sang ait alimenté la tumeur de P. CLECK , s'il croit encore à l'impossibilité physique de guérir un anévrisme inguinal par la ligature de l'artère iliaque externe , à raison des dispositions respectives de la tumeur et des vaisseaux susceptibles d'alimenter la cuisse, je le déclare incurable.

« Ces considérations anatomiques suffiront, j'espère , pour conduire l'Auteur à des conclusions entièrement opposées à celles qu'on trouve dans son mémoire. »

Laissons M.r M. aux prises avec COOPER : ce sera la lutte du pot de terre contre le pot de fer ; et vous n'êtes pas le pot de fer, M.r M., je vous en avertis.


-'■('5o-A.

» quelques points colorés de rouge ou de » pourpre , avec des nuances différentes. ' », CES expressions, qui sont celles de COOPER , n'ont pas besoin , je pense , d'être commentées, pour démontrer dans quel état se trouvait dès-lors la tumeur anévrismale. On ne peut se dissimuler que la gangrène s'était déjà emparée de la tumeur gavant que l'illustre praticien anglais eût exécuté l'opération dont il s'agit. Comme aucun signe ne pouvait annoncer d'une manière très-positive si l'artère était ou n'était pas oblitérée ; que , dans cette dernière hypothèse, l'ouverture spontanée de la tumeur aurait été suivie d'Une hémorragie promptement mortelle , la ligature de l'artère iliaque externe que -COOPER fit le même jour 22 juin , était la seule opération qui pût mettre Ta vie du malade à l'abri d'une crevasse imminente ; et, sous ce seul rapport, la conduite de COOPER mérite les plus grands éloges. Mais- ce qui est ultérieurement arrivér semble démontrer jusqu'à l'évidence que les craintes de COOPER se sont par hasard trouvées sans fondement.

EN EFFET , « le huitième jour de -l'opé» ration , dit-il , la peau s'étant graduel». lement altérée sur la tumeur, s'ulcéra ,9 » et laissa écouler du sang noir grumeleux. » On réduisit cette tumeur par la pression , » à un sac noirâtre , vide et flasque , sur » lequel on mit une éponge mouillée de y> vinaigre et d'eau. La peau tomba bientôt'^ » et il en résulta une profonde cavité, qui » fût.pansée avec de la charpie et un cata» plasme , etc. , etc. »

D'APRÈS ces détails, il est bien évident que le sac et les caillots qu'il contenait ont été frappés de putréfaction ; que l'artère fémorale a dû, par conséquent, rester comme isolée au milieu de cette vaste cavité.

OR , je le demande : Si elle n'avait pas' été oblitérée , le malade n'aurait-il pas eu une hémorragie considérable ? car on ne doit point oublier que , malgré la ligature de l'artère iliaque externe , ■ l'épigastrique et l'iliaque antérieure, ou coronaire peuvent en.-.


(5i)

core recevoir beaucoup de sang ; que l'artère fémorale profonde ou petite crurale étant elle-même três-rapprochée du lieu de la déchirure , une partie du sang qu'elle reçoit de l'hypogastrique peut refluer aisément dans l'anévrisme : cependant il n'y a point eu d'hémorragie, malgré que, par des pressions, le sac anévrismal ait été vidé entièrement. Il n'existait donc plus de communication entre l'artère malade et le sac anévrismal. L'artère fémorale était donc oblitérée.

CETTE conséquence est juste ; mais on m'objectera peut-être que l'oblitération dont je parle , et qui est incontestable , peut avoir été le résultat de l'opération de COOPER. Voilà ce qu'il faudrait prouver ; mais je doute qu'il soit possible d'y parvenir. Cette oblitération eût été bien rapide ! On ne peut d'ailleurs compter sur ce phénomène que par la suspension absolue du cours du sang. Or, les détails anatomico-physiologiques dans lesquels je suis précédemment entré, prouvent que la ligature de l'iliaque externe ne peut empêcher le sang de parvenir dans le tronc de la fémorale. L'oblitération de ce dernier tronc n'a donc pas été le résultat de ' l'opération.

« LES rapprochemens n'ajoutent point un » nouveau fait aux faits aperçus : mais » ils nous aident à mieux saisir leurs rein lations , à les résumer , à les disposer » dans un système plus favorable pour les » opérations de l'entendement, et, par-là » même, à leur donner des signes métho» diques qui en facilitent l'étude. »

DEGERANDO.

AINSI , en comparant ce fait aux faits cités par GAVINA et CZARCK , on ne peut s'empêcher de reconnaître une parfaite analogie.

( Ici se trouvent deux observations dont l'Auteur qu'aux Médecins ; ils les trouveront pag. 170, 171 <

PERSONNE n'osera , je pense , affirmer, qu'il n'existe pas entre les faits de COOPER , de CZARCK et de GAVINA , la plus frappante conformité.

C'est à vous à prouver le contraire.

On l'a obtenue en moins de temps que cela : d'ailleurs , si elle doit être rapide , c'est sur un homme jeune ,.et le sujet de l'observation de M.r COOPER n'avoit que trente ans.

Liberté de croyance , M.r MIRIEL.

• étaye son raisonnement : elles ne peuvent être utiles et 338 de l'ouvrage de SCAKPA sur l'Anévrisme. )


(52)

JE puis donc avancer, avec les plus grandes apparences déraison, que l'observation de COOPER prouve , d'une manière presque intuitive , que la guérison n'a point été le résultat de la ligature de l'artère iliaque externe, mais bien de l'inflammation vive qui s'est emparée de la tumeur avant que le malade ait été opéré. ■>

; Les plus grandes apparences sont souvent trompeuses. „

( Ici se trouve un extrait de SCARPA , pag. 228 et 229. )

Si tout ce qui vient d'être dit par SCARPA r« dont l'autorité est d'un si grand poids en » chirurgie. » n'était pas arrivé au malade opéré, par COOPER , il n'y a point de doute qu'à l'instant où l'ouverture de la tumeur s'est faite , une hémorragie plus ou moins considérable aurait eu lieu. -

L'OBSERVATION de COOPER vient donc confirmer la doctrine de SCARPA , relativement aux effets de la gangrène sur le tube artériel ; elle ne prouve nulle autre chose.

MON assertion paraîtra mpins douteuse "f" si l'on veut bien considérer que le malade dit, le jour de l'opération, que sa cuisse droite n'était ni plus froide, ni plus engourdie que la gauche; que pendant la cure , - COOPER ne sentit pas de différence dans la chaleur des extrémités.

Si l'opération seule eût présidé aux çhangemens de l'ordre circulatoire , aurait-on observéd'aussi satisfaisons phénomènes? Tout annonce donc que l'oblitération du tronc de la fémorale existait avant l'opération ; que déjà le sang avait trouvé le moyen de parvenir à l'extrémité inférieure., et d'y entretenir la chaleur et la vie; que l'incertitude du diagnostic,. pour ce qui est relatif à l'état du tube artériel, seule , a pu déterminer COOPER à faire la ligature de l'iliaque externe.

, DANS tout ce qu'il a fait, dans tout ce-, qu'il dit, je ne vois rien qui'indique autre chose qu'une opération insolite faite dans un cas d'urgence. COOPER a communique le fait sans se.permettre là moindre réflexion, sans en tirer aucune conséquence pour la pratique. Cela prouve assez clairement qu'à n'a

Pourquoi non ? La sensibilité et la chaleur étoient naturelles chez le sujet de mon observation, vingt-quatre heures après l'opération ; la dernière" seulement étoit un peu moins forte dans les orteils qui suivent le pouce , et cependant P. CLECK avoit la moitié plus d'âge que le sujet opéré par COOPER.


( 55 )

point eu l'idée de proposer son opération , comme devant servir de règle ordinaire de conduite. '

' '-■ ■'' -' "' '■■'-'. - ' '

EN RÉSUMÉ.

'LA mort de Pierre CZECK ne me semble due ni au défaut d'absorption des caillots sanguins , ni à lu mortification qui s'est manifestée à la tumeur , attendu qu'elle s'est bornée aux parties les plus voisines (pag. 21), et qu'elle n'a commencé-à paraître qu'à l'instant où le malade était sur le point d'expirer.

EZZE a été le résultat de la gangrène du tissy, cellulaire sous-péritonéal ; terminaison fâcheuse qui n'a rien de surprenant, lorsqu'on songe à lafacuité avec laquelle le système cellulaire qui tapisse les régions lombaires et pelviennes se laisse pénétrer par les fluides ; à la rapidité avec laquelle les inflammations aiguës qui ont leur siégea cet endroit parcourent leurs périodes , et même à la tendance naturelle qu'elles ont > à se terminer par la mortification.

Si , comme l'Auteur lé dit ( page 2.2 ) , t« l'anatomie et la pathologie sont d'accord » pour démontrer, de la manière la plus » incontestable, que l'oblitération de l'iliaque » externe n'empêche pas la cuisse de rece» voir une quantité de sang suffisante pour » y entretenir la vie » (ce que je suis loin de contester, sur-tout pour ce qui est relatif à Vanatomie ) , le raisonnement démontre aussi que dans le cas d'anévrisme de la fémorale , la ligature de l'iliaque externe ne peut nullement atteindre le but que se propose l'art de guérir.

'Je crois avoir démontré la vérité de ces diverses propositions par les preuves les plus authentiques.

L'OPÉRATION que propose M.'DEZAPORTE , comme moyen par excellence , ne peut donc être préférée aux procédés de DESAULT., d'ABERNETHX etdeScARPA,

Ah ! je respire ; nous voilà , enfin , au résumé. • **

Ne me semble..... Cette locution qui équivaut bien à celle-ci : Je ne suis pas sûr , revient si souvent dans le mémoire de M..r M. qu'il n'est pas inutile de la faire remarquer au lecteur.

M.r M. conclut de tout ce qu'il vient de délayer dans un commentaire bien long et bien fastidieux , que P. CLECK est mort de la gangrène du tissu cellulaire sous-péritonéal. — Oui, Monsieur , et je dois vous observer que vous n'avez pas répondu à ce point de la question. — Pas plus qu'au roman que vous avez broché sur la marche des accidents qui ont précédé la mortification de ce tissu cellulaire. Ce n'est pas qu'il ne me fût tout aussi facile de vous forcer dans ces deux retranchements ; mais, au lieu de perdre mon temps à prêcher un homme disposé à mourir dans l'impénitence finale plutôt que de venir à résipiscence, j'ai préféré me réserver l'avantage de tourner contre vous vos propres armes.

P. CLECK est mort de la gangrène du tissu cellulaire sous-péritonéal. — Soit ; mais cet accident n'étant qu'éventuel, puisque le malade de M. COOPER ne l'a point éprouvé , la mort de P. CLECK n'est pas l'effet immédiat de la ligature de l'artère iliaque externe. Ija mort de P. CLECK n'est donc pas un argument valide contre la pratique de cette opération.

Vos démonstrations n'ont pas fait fortune jusqu'à présent; vous serez peut-être plus heureux une autre fois.

Ce n'est pas l'opinion de deux Sociétés savantes , dont l'une a rejeté votre mémoire bien publiquement, comme on a pu le voir dans le Bulletin de la Faculté de médecine de


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quoiqu'il prétende formellement le.contraire (page 22'). Ce serait admettre une opinion sans preuves , faire dépendre-le salut des malades , de la probabilité d'une conjecture, et fouler aux pieds les avantages qu'on peut retirer d'une pratique raisonnée de l'art de guérir pour se livrer à l'aveugle empirisme.

-, QUEZZE est, en effet, la causé prochaine d'un anévrisme ? L'ouverture d'une artère et l'effusion, du sang dans le voisinage.

QUEZZE est l'indication curative de cette maladie ? Il est évident que l'indication essentielle et curative est d'oblitérer le vaisseau au-dessus et au-dessous du lieu dilacéré ou corrodé.

GOMMENT peut-on obtenir, cette oblitéra_ tion ? On ne peut l'obtenir qu'en, s'opposant. à ce que le sang parvienne au lieu où l'artère est divisée.

OR , la ligature de l'artère iliaque externe ne remplit point cette indispensable indication, ainsi que je l'ai précédemment démontré.' Cette opération serait donc faite enpureperte.

Ces raisons puissantes imposent donc l'obligation formelle de diriger les, moyens de - guérison sur-te mal même.

Si l'on est assez heureux pour pouvoir placer une ligature au-deàsus et au-dessous de l'ouverture , on peut conserver quelque espoir ; mais il ne faut pas pour .cela se flatter d'une guérison assurée. Le tronc sur lequel les ligatures doivent être misés a peu d'étendue ; l'artère fémorale profonde suM\ la m$me direction que l'artère fémorale superficielle ,, et lui ,est intimement collée ddns .

Paris, et dont l'autre a accueilli le mien de manière à exciter les regrets de certain personnage qui s'étoit bercé de l'idée de faire cette opération. Ce persohnage-là ne seroit-il pas un peu de votre connoissance , M.r M. ?

~ Ce sont toutes vos démonstrations qui restent en.pure perte, et c'est dommage ; car elles sont vraiment belles, vos démonstrations. Mais démonstrations pour démonstrations , j'aime encore mieux les miennes : elles reposent sur des faits , tandis que les vôtres n?ont pour base que votre raisonnement ; et vous savez que , dans l'art de guérir , les faits démentent surtout les mauvais raisonnements. Vous-en avez la preuve dans l'observation de P. CLECK , qui donne le démenti le plus formel à vos raisonnements présents et futurs.

Les raisons qui ne sont pas raisonnables , n'ont jamais eu la puissance d'imposer une obligation formelle.


(55)

le trajet de plusieurs lignes. Il est difficile de ne .pas les comprendre l'une et l'autre dans là ligature. Si cela arrivait, le salut du malade serait bien plus douteux encore !

G EST , n'en doutons pas, à ces dispositions bien et dûment observées, qu'on doit attribuer la presque impossibilité de réussir , quand, l'anévrisme est situé au-dessus de la naissance de la fémorale profonde Ou petite crurale; et si les illustres praticiens français qui ont devancé le célèbre professeur de Pavie ne se sont pas , dans leurs écrits, appesanti autant que lui sur les considérations anatomiques qui semblent rendre la cure possible, c'est que leur opinion sur la difficulté de réussir était fondée depuis long-temps sur des résultats positifs. En considérant les choses, l'esprit exempt de prévention , on verra que leur pronostic ne s'écarte pas de la vérité autant qu'on veut bien le croire. SCARPA lui-même , qui a fait les plus grands efforts pour démontrer anatomiquement la possibilité d'opérer avec succès un anévrisme inguinal , SCARPA , dont les travaux ont répandu le plus grand jour sur ce qui est relatif à ce point important de doctrine, est loin de se dissimuler le danger, que court un individu atteint d'anévrisme vers le haut de la cuisse ( page 332 ).

LE cas lui paraît bien plus grave et bien plus difficile encore , quand l'anévrisme est inguinal proprement dit ; il avoue que son expérience ne lui fournit aucune lumière sur ce point, et qu'il n'a pour guides que les observations de GUATTANI , GAVTNA , CZARCK , MATER ( page 536 ) ; mais il est loin de regarder ces observations, comme devant suffire pour autoriser la ligature de l'artère fémorale au-dessus de l'origine de la profonde (page 54o ).

IL est bien moins disposé encore à conseiller la ligature de l'artère iliaque externe,, puisqu'il dit (pag. 336) que quand l'anévrisme s'étend non-seulement jusqu'à l'arcade crurale , niais encore vers la crête de l'os

des îles jamais , en pareil cas , la ligature

ne peut être placée que sur .l'artère fémoSCARPA

fémoSCARPA bien (page 34o) : « Si ces faits » paraissent trop peu nombreux pour auto» riser la ligature de l'artère fémorale com» mune , au dessus de l'origine de la fémo» raie profonde , » mais il ajoute : « ils suf» fisent au moins , à mon avis , pour que » le chirurgien qui, dans ces cas extrêmes , » se verra forcé de lier ou de comprimer » l'artère fémorale contre le pubis, ne perde » pas l'espérance du succès, surtout si le » sujet est jeune et vigoureux. ».


(56)

raie commune , au-dessus de l'origine de la profonde.

CEPENDANT la possibilité de conserver le membre , malgré l'oblitération de la fémorale , au-dessus de l'origine de la profonde , étant démontrée par des faits, si l'on présume qu'il y ait, au-dessous de l'arcade crurale , une assez grande quantité de l'artère. , dans l'état sain , pour permettre d'y placer une ligature , il conseille d'entreprendre courageusement l'opération , en considérant néanmoins que ne pouvant compter sur le secours d'un aide , pour suspendre le cours du sang dans l'artère fémorale lésée , tout dépend de l'intrépidité, de l'intelligence et de la dextérité de l'opérateur ( page 345 ).

TOUT étant disposé, « le chirurgien péri nétrera, dit-il, avec un bistouri droit ». dans le bas de la tumeur ; d'une main » ferme et prompte il ouvrira, d'un seul » trait , le sac anévrismal dans toute son » étendue , découvrant même l'arcade cru» râlé. Les caillots contenus dans la tumeur » s'écliappe'ront, et le sang s'élancera avec i> une impétuosité effrayante ; mais le chi» rurgien , sans perdre un instant, péné» trera avec le pouce et l'index de la main y gauche à travers les caillots et le sang » liquide , et ira saisir directement le tronc » de l'artère fémorale immédiatement au» dessus du lieu de sa rupture , et sus» pendra par-là la violence de l'hémor» ragie » (page 346). ;

ISOLANT ensuite l'artère de la veine , oh place les ligatures au-dessus et au-dessous de la déchirure, etc., etc. •>

TEL est l'avis que SCARPA donne dans un cas extrême. Mais quelqu'un se décidera-t-il à -tenter une opération du succès le plus in, certain , et pendant laquelle le malade peut périr entre les mains de. l'opérateur le plus adroit et le plus expérimenté? Né suffit-il pas de savoir ce qui est arrivé â GUATTANI pour frémir à l'aspect de celui qui est sur le point de plonger un bistouri/dans un anévrisme inguinal, lorsque la précaution la

■ SCARPA , en s'exprimànt âe.,.cètte manière : « Si ces faits paraissent trop peu nombreux » pour autoriser la ligature de l'artère ïémo»" ralè commune, » ne dit pas que ce soit â lui qu'ils paraissent trop peu nombreux, mais seulement à ceux qui ne sont pas aussi convaincus que lui de la possibilité de conserver la circulation et là vie dans le membre inférieur, après cette ligature, puisqu'il ajoute aussitôt : « ils suffisent, à mon avis, pour ne » pas faire perdre l'espérance à celui qui, » dans ces cas extrêmes , se verra forcé de » lier ou de comprimer cette artère. »

Mais3 pour lui; cette conviction est si intime, qu'il s'explique catégoriquement (page 345) : _• .

« "L'a possibilité de conserver la circulation » et la vie dans tout le membre inférieur, » malgré l'oblitération de l'artère fémorale » au dessus de l'origine de la profonde , » étant démontrée par les faits , il me semble » hors de doute que 4 dans le cas d'ané». vrisme situé assez haut dans le pli de l'aine, » et assez près de l'arcade crurale pour rendre » indispensable la ligature de l'artère fémo» raie commune., il vaut mieux pratiquer » la ligature de l'artère immédiatement au » dessus de l'origine de la fémorale pro» fonde , ou tout près de l'arcade crurale , » que de s'en rapporter à la compression » même pratiquée à nu, à moins que le » désordre de l'artère ne soit tel, et si près » de l'arcade crurale , qu'il ne? reste pas au » dehors de cette arcade une portion sufti» santé d'artère pour y pratiquer convena». blement la ligature : dans ce cas, il ne » resteroit certainement, autre chose à faire «que ce qui a été fait avec succès par » GUATTANI sur la personne-de MOREL. » C'est-à-dire , de découvrir et de comprimer l'artère à nu contre le pubis , etc.

Il est facile de se convaincre que SCARPA n'est pas si loin que le prétend M.r MIRIEL , de regarder ces observations comme devant suffire à autoriser la ligature de l'artère fémorale commune. Non-seulement il la préfère à la compression ; mais^il n'omet aucun des

.-''." . ■ plus


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plus nécessaire dans toutes les opérations est interdite? , s .

'FÉLIX MOREL, Mseul sur qui on ait osé faire une pareille entreprise , perdît douze livres de sang pendant l'opération; ce ne fut qu'après une hémorragie aussi, corisidé*- rable que GUATTANI 'parvint à établir la compression ; chose plus facile cependant, et plus prompte à faire qu'une ligature. Est-il beaucoup d'individus qui puissent survivre, et qu'on puisse exposer à une pareille perte ? A part, les circonstances périlleuses de l'opération , est-il possible de reconnaître à travers la tumeur anévrismale non encore ouverte, ce désordre de l'artère qui doit rendre toute tentative entièrement infructueuse ? Ses tuniques peuvent cependant se présenter dans cet état, d'altération , qui rendra, l'inflammation adhésive absolument impossible. Ne sait-on pas d'ailleurs que l'ensemble des circonstances favorables au succès , est, dans ce genre d'affection , la chose la plus difficile à rencontrer?

CE n'est donc pas sans raison qu'on pourrait regarder encore cette maladie , comme étant presque essentiellement audessus des ressources les plus puissantes de l'art, lorsqu'elle a acquis un certain degré de développement.

IL n'en serait peut-être pas tout-à-fait de même si l'on pouvait décider un malade à se faire opérer , lorsque la maladie commence, parce qu'alors la compression sur la branche horisontale du pubis pourrait être faite'avec assez d'avantage pour arrêter le cours du sang, ou au moins modérer son impulsion dangereuse.

détails de l'opération hardie qu'elle exige, afhide donner un modèle à suivre dans une circonstance qui n'admet pas d'autres secours. ( Voyez le mémoire de M'M. , p.56, l. 18.J

Je ne me dissimule pas non plus combien cette opération offre de difficultés , demande de dextérité, d'intelligence , et même de hardiesse; mais la réunion de ces qualités n'étant pas impossible , l'art ne serait plus condamné à la nullité dans ces cas extrêmes , et les mar lades ne seraient désormais voués à une mort certaine , malgré l'opinion émise par M.r M. (page 33 ) , que par i'impuissance de l'artiste, lors même que l'on parviendrait à démontrer l'insuffisance de la ligature de l'artère iliaque externe., ce que je persiste à croire impossible. Plus, en effet, je me pénètre des idées du célèbre professeur de Pavie , moins je puis me persuader que l'opération de M.r COOPER ne réunisse pas toutes les conditions nécessaires pour en faire un moyen curatif, aussi sûr que méthodique.

i.° SCARPA n'a-t-il pas démontré irrévocablement par l'anatomie et les faits, que l'oblitération du tronc de la fémorale peut avoir lieu par la ligature ou la compression, sans que la circulation cesse dans le membre abdominal ?

2.° N'a-t-il pas établi en principe que, cette oblitération étant le résultat d'une inflammation adhésive, il falloit, pour l'obtenir plus sûrement et plus promptement, appliquer les moyens de guérison sur une portion saine du tube artériel ; avantage de la méthode de HUNTER , qui d'ailleurs est d'une exécution plus facile ?

3.° N'a-t-il pas mis hors de doute que ,' dans un anévrisme chconscrit, du moment où le cours du sang est intercepté par une ligature. placée au dessus de la tumeur , les caillots qui.ne sont plus baignés par le sang fluide , s'appliquent sur la crevasse de l'artère, et opposent un obstacle insurmontable à l'entrée du sang rapporté par les collatérales au dessus et au dessous de la tumeur ? . Faisons maintenant l'application de ces principes à la cure de l'anévrisme inguinal par la ligature de l'artère iliaque externe. ■■■' " -. ' " ■■ -; ' g


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'DANS tous les cas, la ligature de la

fémorale au-dessus et au-dessous du lieu

déchiré est le seul secours sur l'efficacité

duquel on puisse fonder quelques faibles

espérances.

Ainsi , dans le cas où un anévrisme serait sur le point de s'ouvrir, ne pourrait-on pas apporter au procédé opératoire indiqué par SCARPAJI les modifications ou additions

i.° Il est plus facile et moins dangereux de découvrir et de lier l'artère iliaque externe, que d'ouvrir le sàc. Là ligature de l'artère fémorale devient même impraticable, lorsque la rupture de l'artère a mis son bout supé^ rieur de niveau avec l'arcade crurale , comme cela s'est rencontré chez P. CLECK , à l'ouverture du cadavre. ■■ , -

2.° Après la ligature de l'iliaque externe , la rirculation dans le membre inférieur est aussi assurée qu'après la ligature du tronc de la fémorale , puisque le sang est transmis "par les mêmes anastomoses.

3.° La ligature se trouvant éloignée de l'altération organique de l'artère., l'oblitération', toutes choses égales d'ailleurs , doit avoir lieu plus sûrement et pluspromptement.

4-° Enfin , le sang rapporté dans le tronc principal,. au moyen des anastomoses-de la mammaire interne, de l'iléo lombaire et autres, avec l'épigastrique et l'iliaque coronaire , trouve , dans la masse des caillots appliqués sur l'artère , cette résistance invincible qui oblige ce fluide à s'échapper par les communications nombreuses que lui à ménagées la nature.

L'analogie est donc si exacte entre l'anévrisme inguinal et celui de tout autre point des extrémités, qu'il est plus que probable que le célèbre professeur de Pavie , fidèle aux principes qu'il a si solidement établis, donnera la préférence à la ligature de l'artère iliaque externe, sur le procédé qu'il a décrit; procédé qui, de son aveu , exige , de la part du chirurgien, des qualités dont la réunion sera toujours rare.

M.r M. ne fera pas autorité contre l'opinion de M.r RICHERAND , professeur de la Faculté de médecine de Paris. Ce savant décrit, d'après M.r COOPER et moi, l'opération par la ligature de l'iliaque externe , et en recommande la pratique dans la dernière édition de sa Nosographie chirurgicale.

Voyons un peu les modifications ou additions faites par M.r M. au procédé de SCARPA.

M.r MIRIEL ne pouvant se dissimuler que, malgré tous ses efforts pour faire passer ses


(5g)

suivantes , si Von jugeait convenable de faire une tentative pour éloigner le terme fatal? -, '-,-,,- .

û° DÉCOUVRIR l'iliaque externe , ainsi que nous l'avons indiqué, ou de.telle autre manière , si '„ on le croit plus convenable ; la saisir exactement entre. les doigts -, ou y faire Une ligature provisoire : ceci ne servirait qu'à se rendre maître du sang.

a.° CETTE précaution indispensable étant prise , ouvrir la tumeur, enlever les caillots sanguins , découvrir l'artère malade , et placer , avec le plus grand soin , des ligatures au-dessus et au-dessous du lieu où est l'ouverture.

3.° CE point capital ayant été rempli, abandonner l'iliaque externe ', et traiter comme plaie simple la première solution de continuité, ou si on a placé une ligature dans la crainte que la compression faite par les doigts fût insuffisante , laisser cette ligature et la considérer comme une ligature d'attente , susceptible d'être utilement employée, si la ligature, appliquée sur la fémorale au-dessus de l'ouverture anévrismatique , venait à manquer.

LA première opération n'est point à proprement dire , le moyen curatiff c'est une précaution préliminaire, indispensable, pour opérer avec sûreté et se mettre en garde contre un écueil que personne ne pourrait affronter sans les plus grands risques pour le patient.

CE sont, à la vérité, deux opérations majeures qui exigent les plus grandes qualités , pour ne pas ajouter â la somme des maux qu'éprouve déjà le patient; mais n'est-ce pas précisément le cas de l'application de cette sentence d'HiPPOCRATE :

Ad extremos morbos , exacte extremse curàtiones optimee sunt.

Au RESTE , ce n'est qu'un projet que je présente ; je n'y tiens que faiblement, fondé sur ce que j'ai dit antérieurement.

assertions mensongères comme des vérités, il ne me serait pas impossible de prouver qu'elles n'ont même pas le mérite de la vraisemblance , a voulu sans doute se ménager un moyen de se réhabiliter dans l'esprit de ses juges , en terminant son mémoire par une de ces conceptions qui portent l'empreinte du génie ; et rien n'étoit, en effet, plus propre à lui faire pardonner ses folles prétentions et les moyens plus qu'insidieux qu'il a mis en usage pour les justifier, que d'ajouter au procédé d'un des premiers Chirurgiens du siècle , une perfection dont l'auteur lui-même ne l'a pas jugé susceptible, et sans laquelle cependant la vie du malade est dans le danger le plus imminent au moment de l'opération.

Cette perfection consiste à se rendre maître du cours du sang pendant que le chhurgien ferait l'ouverture de la poche anévrismale et suivroit le procédé conseillé par SCARPA , en comprimant ou liant l'artère iliaque externe, préalablement mise à découvert. M.r M. préfère la ligature , en ce que l'anse de fil peut être employée utilement comme ligature d'attente , dans le cas où la ligature , placée au dessus de l'ouverture de l'artère, viendrait à manquer.

Cette perfection a donc deux avantages , suivant M.r M. ; avantages précieux , sans doute , s'ils n'étoient pas imaginaires : pour le prouver , je ne veux avoir recours qu'à M.r M. lui-même.

Il a dit et souvent répété , que la ligature de l'artère iliaque externe n'empêchoit pas le sang de revenir, en quantité considérable dans;le vaisseau principal, par les anastomoses des artères mammaire interne , iléo lombaire et autres , avec l'épigastrique et l'iliaque coronaire : cela est Yrai ; seulement il aurait dû ajouter que la masse des caillots contenus dans la tumeur , restée intacte , lui opposoit un obstacle assez grand pour le forcer à rétrograder. Dès que l'ouverture du sac aura lieu , rien ne pourra s'opposer à une hémorragie moins foudroyante que celle fournie par le vaisseau principal, mais trop


*>■■)

forte pour ne pas troubler l'opérateur eÊ faire courir les plus grands dangers au malade : par les mêmes raisons , la proposition , d'employer cette ligature comme ligature d'attente n'est pas plus judicieuse.

La précaution préliminaire, indispensable,- du docteur M.... étant la précaution nonseulement inutile , mais même dangereuse, je le vois encore une fois déchu de ses prétentions au brevet d'invention. D'ailleurs, dans la supposition que le: projet-qu'il vient de présenter , fût digne d'un tel honneur, je sais quelqu'un ( loin de s'en vanter au^ jourd'hui , la personne s'en accuse ) qui est en droit de revendiquer le mérite et même l'antériorité, de l'idée. — Qui donc ? — Oh ! ce n'est pas un mystère , M.r. MIRIEL , et vous allez trouver son nom au bas de la protestation qu'il me charge de rendre publique.

La facilité avec laquelle on parvenoit sur le cadavre à imiter le procédé de COOPER , c'est-à-dire à passer une ligature sous l'artère iliaque externe, me fit dire â l'amphithéâtre , et dans le temps où M r DURET essayoit et faisoit essayer devant lui cette opération, que, si elle n'offroit pas plus de difficulté sur le vivant, on pourroit y avoir recours dans le cas où on voudroit opérer l'anévrisme selon les procédés ordinaires, eu se servant toutefois du presse-artère de DESCHAMPS, qui a l'avautage d'aplatir le vaisseau à volonté sans le froncer ; que cette opération, par rapport à ses résultats , pourroit être considérée comme devant suppléer le tourniquet dont l'application est impossible dans cette circonstance, et comme une ligature d'attente dans l'occasion. J

Je revendique aujourd'hui cette idée pour moi, non parce qu'elle a-quelque valeur, la réflexion m'ayant convaincu, depuis , qu'elle est loin d'avoir aucun des avantages que je lui supposois alors-, mais bien parce qu'elle m'appartient réellement, et que je l'ai émise lé premier. ,

BREST, le 3 Mars 1812.

- Signé, POUPINEL.

La réclamation de M. 1 POUPINEL est d'autant plus fondée , que les détails qu'elle contient m'ont été confirmés d'une manière bien positive , par un des jeunes chirurgiens qui suivoient assidûment les expériences de M.r DURET. Je tairai son nom , pour ne pas l'exposer à des ressentiments dont l'expérience a trop souvent démontré que certains personnages ne sont jamais maîtres»


■■'Ç'6i.ï

(,i Je disois devant ce jeune homme, que

|c s';' quelqu'un revendiquoit l'idée émise par

M.r M. de fane la ligature de l'artère iliaque

,ff. externe pour se rendre maître du sang , pen\

pen\ t l'opération de l'anévrisme, par l'ouver:

l'ouver: du sac, et pour servir , au besoin, de

°'f ligature d'attente : U me nomma sur-le""fr

sur-le""fr M.r POUPINEL , et n'omit aucun des

détails que l'on vient de lire.

Cette preuve n'est pas légale, dira peut■"'■"•■"■

peut■"'■"•■"■ M.r M — Cela se peut; mais elle

n'en est pas moins pèremptoire.

„ M.r MIRIEL-, forcé d'avouer que M.r VouPINEL

VouPINEL eu, même avant luij l'idée de se ,. rendre maître du cours du sang dans l'iliaque externe, pendant l'opération de l'anévrisme parle procédé de SCARPA , voudra se prévaloir, sans doute , de la différence qui existe

• , dans les moyens d'exécution : c'est où je

l'attends pour donner le coup de grâce à sa prétendue perfection. En effet, le moyen .-.-. destiné à intercepter le passage du sang ne devant agir que très-momentanément, il faut qu'il réunisse le double avantage d'être

v. serré et relâché avec facilité. Or je demande

à M.r M. comment il s'y prendra , non pas pour serrer une ligature ordinaire , mais pour la relâcher sans blesser l'artère , la constriction forte qu'elle exerce sur le vaisseau ne permettant pas d'interposer la branche d'un ciseau ou une sonde cannelée pour guider un instrument tranchant entre elle et la ligature ; en supposant encore que la profondeur de la plaie ne s'opposât nullement à l'emploi de l'un ou l'autre de ces moyens ? Il n'en sait rien , et on peut affirmer sans crainte d'être démenti , qu'il n'avoit pas même prévu l'objection , toute naturelle qu'elle soit ; car il y aurait répondu d'avance, tant bien que mal, ou il se serait désisté d'un moyen aussi défectueux. Le presser

~ artère - de M.r DESCHAMPS , conseillé par

M.r POUPINEL , n'a pas cet inconvénient, et la facilité qu'il offre pour augmenter progressivement ou fane cesser à volonté la compression, en ferait un instrument précieux dans cette occasion , si son usage


£6Ï}

pouvoit atteindre le but que l'Auteur se "!p proposoit de son application.

.'"'.," Si M/ M. en étoit quitte pour céder a r M.r POUPINEL le mérite de l'antériorité , tout

,"'i ne serait pas perdu , et M." M. aurait encore

,':\ la gloire de dire : J'ai eu une idée, mauvaise, il est vrai ; toujours est-ce une idée. Mais, par malheur, l'examen impartial des circonstances dans lesquelles M.r POUPINEL a développé son opinion prouve que M.r M. ne peut pas faire cause d'ignorance. En effet, c'est en plein amphithéâtre , c'est dans le temps que M.r DURET essayoiLet faisoït essayer devant lui la ligature de l'artère iliaque externe , que M.r POUPINEL a fait part de ses idées. Or, si l'on considère que M.'.M. en sa qualité de prévôt, accompagnoit

' constamment le chirurgien en chef à l'amphithéâtre , et que les répétitions du procédé de M/ DURET ont été constamment Eûtes par M.r M. , il sera difficile de penser qu'il ait pu ignorer un fait qui s'étoit passé devant lui, et que , s'il n'en a pas fait usage dans le petit mémoire dépositaire de ses recherches , fruit de ses profondes méditations , c'est qu'il ne s'étoit pas encore écoulé assez de temps pour oser le produire comme un enfant légitime, ou qu'il le réservoit pour meilleure occasion.

Au reste, en accordant à M.r M. la faculté d'engendrer tout seul une mauvaise idée , toujours est-il constant qu'un autre , avant lui , a conçu tout seul aussi cette même idée, et que, par conséquent, M.r M. n'a même pas le mérite de l'antériorité.

Commencer un long mémoire par établir des prétentions à une antériorité dont vous êtes bientôt déchu; le finir par une idée à laquelle' vous souriez d'avance comme au gage. assuré de votre immortalité ( malgré que , par une suite de votre modestie accoutumée , vous ayez l'air de n'y tenir que foiblement ) , idée dont on vous conteste avec avantage la paternité, M.r M., je conviens que ce n'est pas jouer de bonheur , ou plutôt, que c'est manquer de pénétration.


(63)

C'EST aux Professeurs illustres de l'Ecole qui-donne à toutes les parties-dé.-l'art de . guérir une impulsion si heureuse, A QUI il est réservé de réduire, à leur juste vuleur , les ressources de l'art, ou de signaler les dangers d'une activité peut-être déplacée.

« LORSQUE les questions que hous avons » à résoudre présentent des difficultés qui » paraissent insurmontables , il est quelqtte» fois nécessaire pour les vaincre d'ébranler » lesfondemens même de nos connaissances, » d'en reculer les bornes , ou de les établir » sur de nouvelles bases; mais ces révolu» fions , dans les sciences , sont difficiles , » et ne sont réservées qu'aux hommes doués » d'une grande supériorité- » ' .

J:-J.h-F.-L. MIRIEL,

D. M. P. ....

Les Professeurs illustres au jugement des. quels vous avez soumis votre travail , ont réduit à leur juste valeur le mémoire et la doctrine qu'il-renferme , en- décidant.qh'j'Z n'y dura pointée rapportécritsurunediscussion qu'ils jugent peu convenable et inutile aux progrès de -l'art,•, que le-mémoire sera remis à l'Auteur ,•.s'il le réclame: exception dont-M. 1 MIRIEL a: cherché en vain à se dissimuler tout le désagrément.

Les questions que M.r M. s'est chargé bien volontairement &e 'résoudre ("// n'y étoit pas condamné sous peine de là _ vie) , .lui ayant présen té des difficultés qu'il n'a pas pu vaincre, on peut donc conclure ,- d'après la maxime qu'il a adoptée , que les bornes de ses connoissances ne sont pas encore assez reculées ou qu'elles doivent être établies sur de nouvelles bases , et que la nature ne l'a pas réservé à faire révolution en médecine.

■ : R É &À:P ITUL A TI'0"N^-V:r::'^ '- -^ : \i

Le mémoire de M.r MIRIEL se divise naturellement enjeux-.pàrtiea:; l'une , qui n'est que le prétexte, a pour objet de présenter, sous un point,de,: vue différent);,, l'observation que j'ai imprimée, sur la ligature de l'artère iliaque externe ;..l'autre ^renferme = une accusation de plagiat et une réclamation , à son bénéfice, de l'antériorité des modifications faites, à Brest, au procédé de M.r COOPER. -.. ' :; .

. La doctrine de M.r MIRIEL étant jugée au tribunal dé la science ( voyez la décision ,3e la Société de l'Ecole dé médecine), j'aurais pu me dispenser de répondre aux articles de son mémoire .'î qui n'ont trait' qu'a l'art ; mais j'ai ~ pensé qu'il ne serait'' pas inutile de mettre par fois dans tout, ïéùr!.!}ôùr -lesi faux ■raisonnements du n^ci^ur^et'iès inductions phts fausses'encçrequ'il en a '.tirées. Si'j'ai poussé la'preuve .d^'sô'n.défaut de jugement, si j'aipoùsséla preuve deKmp'erfection de ses cOHnoissances smv|a^question qu'il a voulu ' traiter , assèz''loin pour élever crjhtr'e lui des préveh tiôùi''bien fondées ', il rie pourra s'en prendre qu'à^l'entêtëment' qu'il a mis à donner de la publicité'a uije affaire dans laquelle je n'avois Usé de'représailles "que devant des hommes,'seuls jugés compétents d'une discussion de cette nature , et le'censeur le plus sévère n'aura pas droit de nie blâmer d'avoir repoussé , avec toute la force deVla raison, une agression 3 dont M.* M. n'a même pas dissimulé les véritables motifs:" '"" - ■-- -u;'.-^ . i.t: t. .


ma

Vx|I.r>»Mj?RiÈfc commencé par pçser- en principe J le; fespect dû à toute propriété 1 ; il în'accuse-ïensuïte d'avoir tviolé ce principe , -ëh' affirmant, qnè mon mémoirêlsur^lâ ligaturé- de\4Wtère.viliaque externei-V'est évidemment rédigé de manières à" n'attribuer qu'à moi séullesidétailsfdu procédé que j'ai suivi , tandis que, dirigé par ses,recherches sûv le cadavre , après, avoir, préalablement pris pour guides ,les données de M.r DURET , il avoit, lui,, M.' MIRIEL , décrit ce procédé avant l'époque à laquelle j'avoue m'en être occupé pour la première fois. D'où il conclut que c'està tort que j'ai dit avoir modifié le procédé opératoire.jdte M/rCOOPER ;; que; tout qe, que j'ai publié , à cet égard , a été puisé dans un petit mémoire que-'Itf.^MiRiEL lut .publiquement an\Ç°nseil de santé , le g Janvier 1810. ;rll ajoute que ce fut à cette époque que», 'sur. niademande , il s'empressa-de; me communiquer des notes dont je n'ai pas. dédaignéde faire un usage exclusif. ■...,. .

Voilà , j'imagine-,, ..une accusation deplagiat enbonne forme , et une réclamation.bien positive de l'antériorité des mddJLfications apportées au procédé de M.r COOPER , par et pour Monsieur le docteur MIRIEL. ■■■':■•■-. ■-■'■■: -, r::. ,; ".: ..- l.--^--,. .-...'*

Si' le lecteur veut se donner la peine de relire ïe\ pages 3 et 4 de ma réponse , tpii contiennent deux extraits dû texte de mon mémoire-,*if se convaincra devnbuveau que j'ai rendu justice àqui de droit et sans équivoque ; qu'il ne peut y avoir par conséquent qu'un homme étranger au mécanisme de la langue française , ou dépourvu du plus simple bon sens , qui puisse voir dans ma rédaction la Volonté de n'attribuer qu'à moi seul le mérite des détails du procédé opératoire que J'ai suivi sûr P. CLECK.

Yous avouez, m'objectera peut-être M/ MIRIEL , que M.r DURET a fait la ligature de Fartère iliaque externe, le i5 Août, six joiirsjpàr çônsjéquenï avant vous , et vous prétendez n'avoir pas profité de ses recherches pour découvrir cette artère , le 21 ? (Notez que MI MIRPÉL 'n'a parlé\ page^gqvte^deiîses^ propresrechercheb et des données fie M.'DURET-. ) -r-ïLe second faittesiàussOTraroque lè^remier -, M,r M. 11 ne s'est écoulé que sept jours'du^iS au 2 i.'inclûsivemeritii- iet vous.'ga?vez bien que. je n'ai' • pointrassisté aux expériencës-qui ont été faites dàris cet intervalle' jovoûs savez également que je ri'étois pas an Conseil dé santé, le<âi, lorsque vous Êtes l'analyse des deux procédés*; donc je n'avoîspas la plus légère' idée des essais faits à l'hôpital du Séminaire /lorsque, le 21 après-midi, dirigé par les rapports de l'incision de 'COOPER avec l'épine antérieure et supérieure de l'os des îles , je me déterminai à donner à cette incision plus d'obliquité de. dedans ehdehors (voyez les pièces 3 et [±f; donc je" n'ai pas pri^s modèle sur le procédé de M.r DURET. , .,-,. .',' '.

', Passe Vpour ladirection derfinçision ; niais vous ne vous défendrez pas au moins d'avoir copié:'liuëralemenl/7ze5 npfes :, pages io.et 11 f^é votre mémoir^. —. J'ai dû vous contester la propriété de Ges'notes, i,'M.r M!:, en'msàht que 'vous n'en, étiez" que l;écrivain, puisqu'elles ont é.te-réjçuêifhesrpoe

un-désir si vir d'avoir queiqué chose, en propriété /1 que je rhé. ferais scrupule de tous .enlever, ce hoplièt; je consens.donc;,a cequej youSïd{sjez Tnes^no^es^ Ma^avec, la meilleure, volonté pos?, smïaâe vous obnger , ie "iâè/puis 'convenir nue là. popie littéraïfiides.pages, LQ et.. i'-i , soit unr plagiat, jyue,(disent,j,... en effet ,JKces deuXjpages r,q.ue.,|yi; J^.URE^^na.-deçlaKe-av.qir fait,%le i5, A.QuiV^si^jpurs j^arcôhséquç^ lejprb^d£|,qu'jd^ cônime,je,.n'y àvois pas plus assisté:.

qiïa l'opération ", je trân^risJlittémemé!3t les' cléjtails^^ ^ecue^ilis.par'ordrç et sousr I^s ,yeux,

.. . _ ,.,,........, ..^.........,...,., ..... , ... . . ..... ^


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de M.r DURET. Sur quoi porte maintenant l'accusation de plagiat ? Sur les détails du procédé mis en usage par M.r DURET ? mais il est évident que c'est M/DURET lui-même qui décrit le manuel de son opération. Sur le paragraphe qui contient les rapports respectifs offerts par la dissection des parties? mais le soin que j'ai eu de me servir du pronom personnel indéfini ON , ne laisse aucun doute sur l'intention de ne m'attribuer que ce qui m'appartenoit réellement. M/ MIRIEL seroit-il piqué de ce que j'ai dit ON , au lieu de dire M.r M. ? mais c'est de sa faute , car je n'a vois pas plus de raisons pour taire son nom alors , qu'un ins- tant avant ; et il n'y a pas de doute que je l'eusse encore désigné nominativement, s'il n'avoit pas lui-même employé le mot ON. «.ON ouvrit ensuite... ONrenversa... » (Version de 1810 , page a5.)

Ainsi , si le véritable plagiat consiste à donner comme siennes les idées des autres , il reste démontré que , ne m'étant attribué ni le mérite des idées de M.r DURET, ni le mérite des détails de l'autopsie faite par M.r MIRIEL ( détails dont la première ouverture de cadavre . fournirait d'ailleurs le tableau) , son accusation est sans fondement ou ne reposé que sur l'imperfection de ses connoissances grammaticales sur la valeur des mots PLAGIAT et ON.

Examinons avec la même impartialité , la réclamation de M-r MIRIEL relative à l'antériorité des modifications faites au procédé de M.r COOPER , et prouvons qu'elle n'a pas plus de fondement que son accusation de plagiat. =. M.r DURET , informé du succès de la ligature de l'artère iliaque externe , conçoit et exécute , le i5 Août, un procédé opératoire pour la découvrir. M.r MIRIEL répète ce procédé du côté opposé, SANS S'ÉCARTER DE LA ROUTE QUE M.r DURET VENAIT DE SUIVRE ( Versions de 1810 et 1812 , page a5 ). Les répétitions faites avant et depuis l'arrivée de l'observation de M.r COOPER , n'ayant rien appris ( de l'aveu de M.r M. lui-même) qui puisse faire changer la direction de l'incision, %roilà M.r DURET bien dûment auteur d'un procédé particulier pour-arriver à l'artère iliaque externe , et non d'une modification ou correction du procédé opératoire de COOPER; car on ne modifie ni ne corrige ce que l'on ne connoît pas, A bien plus forte raison encore, M.rM. n'a ni modifié ni corrigé le procédé de M.r COOPER , puisqu'il n'a fait que répéter celui de M.r DURET ; il n'a joué , par conséquent , dans cette occasion , d'autre rôle que celui d'un imitateur d'autant plus servile qu'il dit : « JE RÉPÉTAI la même opération du côté opposé, »' SANS m'ECARTER DE LA ROUTE QU'IL VENAIT DE SUIVRE » ( Versions de 1810 et 1812 , p. 25) , et qu'il ajoute (page 26) : «Le 17 , 20 et 21 , nouvelles expériences ; mêmes' » - résultats. Depuis on en a fait beaucoup d'autres qu'il serait inutile d'indiquer, puisqu'elles » n'ont rien appris qui puisse faire changer la direction de l'incision. » ( Version de 1810 , page 27 ) ; et jamais il n'est question que de la direction de l'incision. Le rôle qu'il a joué dans l'autopsie n'est pas plus brillant. En effet, il ne suffisoit pas de découvrir l'artère , sans ouvrir le péritoine ; ilialloit encore la lier , sans comprendre la veine dans la ligature et sans la blesser , non plus que les autres vaisseaux qui suivent ou croisent la direction de cette artère : l'ouverture du cadavre avoit pour but principal de démontrer qu'il étoit possible d'éviter ces écueils. Le mérite est donc encore ici tout entier à M.r DURET, qui a joint l'exemple au précepte; à moins que M/-M. qui , en sa qualité de prévôt, a fait l'autopsie , ne prétende que c'est aussi un très-grand mérite d'avoir dégraissé plus ou moins proprement les parties. Enfin , les fameuses notes déposées aux archives duConseil de santé, le g Janvier 1810 , ne contenant que le tableau des résultats obtenus par M.r DURET , il est clair qu'elles appartiennent à M.r DURET pour le fond, et seulement par la forme , à M.r MIRIEL.

Les droits deM.r MIRIEL à l'antériorité des modifications faites aux trois autres temps . du procédé de M.r COOPER, sont encore plus légers que ceux qu'il a fait valoir pour s'ap9

s'ap9


(66)- : , ■■..-; ;. . ; .

proprier' Ici ehangementapporte à la direction de l'incisioii, qui constitua le premier temps de cette opération. Aussi a-t-il gardé un silence imperturbable SUT ces trois points. -Je.: crois pouvoir désormais suivre son exemple , sans craindre qu'il ne. vienne ua~ jour les revendiquer.

« Il est donc bien évidemment démontré , par ce que je viens de dire et par ce que M.r M. ■>■> lui-même a consigné dans son mémoire , qu'il n'a point participé aux changements » qu'il annonce néanmoins avoir faits au procédé de M.r COOPER » ( cette phrase m'est fournie parM.rM., page 3a : quelle prévoyance !) ; que ces changemens m'appartiennent en toute propriété , en reçonnoissant toujours que M/DURET a eu le premier, mais à mon insçu, l'idée de donner une direction oblique à l'incision', incision qui ■(// est important qu'on ne le perde pas de vue) ne constitue que le premier temps de l'opération.

Il résulte de plus que la réclamation de M.r M. est encore plus mal-adroite que mal ~ fondée , en ce qu'elle m'impose l'obligation de mettre dans le plus grand jour , tout l'odieux de l'accusation dirigée contre moi, et de prouver que , s'il y a plagiat (et il y en a plus d'un ) , c'est M.r M. qui est le plagiaire. i.° Réclamer l'antériorité absolue ( il n'excepte même pas M.r DURET : « Mais'non. Les pages 10 et 11 de son mémoire , comparées â » quelques passages du mien , seront pour moi une garantie suffisante , attendu qu'on » ne peut me refuser l'antériorité , etc. » Dernière note de la page 51. )'des détails relatifs à l'opération pratiquée sur P. CLECK, c'est piller M.r, DURET et moi pour le premier temps de l'opération , moi seul pour, les trois derniers. i.° Donner comme sienne l'idée de faire la ligature de l'artère iliaque externe , pour se rendre maître du sang pendant l'opération de l'anévrisme , par l'ouverture du' sac , et de s'en servir comme d'une ligature d'attente, quand tout prouve qu'il étoit présent lorsque M.r POUPINEL a émis publiquement cette idée , c'est bien être encore une' fois plagiairef

Qui donc a pu pousser M.r MIRIEL à une démarche aussi fausse"que ridicule? S'est-il imaginé, en publiant son mémoire, qu'on le croirait sur parole ? Mais non ; son secret lui est échappé malgré lui. Il a dit (page 6) : « Je sais qu'une proposition douteuse , » et même fausse , présentée avec art, est quelquefois si vraisemblable , qu'elle nous >■> paraît aussi vraie que la vérité même » , et il n'a pas balancé à avancer les propositions les plus fausses. Il est heureux. qu'avec de tels principes -M/ M. ait manqué d'art au point que, s'il avoit écouté les avis salutaires de plusieurs juges d'autant plus équitables qu'ils étoient désintéressés , il se serait contenté de la décision de la Société de l'Ecole de médecine ; mais tourmenté, sans doute , du besoin de faire parler de lui, oubliant que l'amour-propre est le plus perfide des conseillers, et qu'il en est de certains écrits comme d'un tonneau qui, percuté, ne fait jamais plus de bruit que quand il est vide , il a voulu appeler de. ce jugement à celui du public. Le public a sous les yeux les pièces du, procès; il est à même de prononcer.

. J'ai la conviction si intime que M.r MIRIEL ne pourroit désormais me faire que des objections spécieuses; cette.confiance m'est tellement garantie par l'opinion de l'Ecole, témoin de tous les faits, que je déclare être résolu à ne plus répondre s'il lui prenoit fantaisie de recommencer,

P.-L, DELAPORTE.


(67).

PI È CES- J U S T I F I CA T ï V E $■<

' '- ' ■"■ P i È c E TS.°j I.

Cxtidi-k. 3o feu TTÎsdtïtcufo deâ> ©ffici&ttù ôo dawto.

M.r MIRIEL, Secrétaire du Conseil de santé, depuis le i.er vendémiaire an i4 jusqu'au i." avril 1808. Prévôt de l'hôpital principal, du i.er avril 1808 jusqu'au 18 février 1811.

P 1 È c E' N.° I L

Nous professeur et officiers de santé entretenus de là Marine , soussignés , interpellés par M.r DELAFORTE , second chirurgien en chef de la Marine, de déclarer la vérité sur les réponses que lui lit Monsieur DURET, chirurgien en chef de la Marine, aux quatre questions suivantes qu'il lui posa, en notre présence, durant la séance du Conseil de santé, le samedi .8 février 1812;

Déclarons qu'à la première question.: « Dans l'opération de la ligature de' l'iliaque externe, l'iliaque «coronaire et l'épigastrique sont-elles perdues pour le membre?» Monsieur DURET répondit négative- , ment, en indiquant quelques-unes des voies de communication entre ces artères et celles de la cuisse.

Qu'à la seconde question : « Le sang a-t-il passé dans. la tumeur de Pierre CLECK après l'opération ? » Monsieur DUKET a fait la même réponse. \

Qu'à la troisième question : «Si vous aviez opéré Pierre CLECK, est-il vrai que vous eussiez suivi les' )) anciennes données, de préférence au procédé qui a été mis en usage? » Monsieur DURET répondit: « Comme vous, j'aurois découvert.et lié l'artère iliaque externe. »

Qu'enfin à la quatrième question : « N'est-ce pas vous qui, ayant conçu l'espoir de sauver'Pierre CLECK, » l'avez, pendant plusieurs semaines-, pressé de se soumettre à l'opération ?» Monsieur DURET répondit affirmativement. .„^

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En foi de quoi nous avons fait et signé le présent, à BREST, le 25 -février 1812.

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MOLLET.,, IC ÉRY, SPER, PÉAN, MERSEY, POUPINEL, BÉCANIÈRE.

( Un des signataires ne s'est rappelé "et) n'a signé que la première et la dernière des réponses de M: DUKET.) . -"■'"■■. -t/

• .; ; - t/Èc E N.° 111.

Je me rappelle, Monsieur, que vous fîtes transporter, dans le mois d'Août , à l'amphithéâtre de l'hospice Ancien, un cadavre, dans le dessein de pratiquer", sur' lui, la ligature de l'iliaque externe. Avant d'opérer, vous communiquâtes à quelques chirurgiens de Marine qui se trou^oient présents, et nommément à Monsieur BÉCANIÈRE et à moi, vos craintes de ne pas mettre à découvert l'artère, en faisant l'incision dans le lieu qu'indique COOPER, et déplus d'être exposé à diviser le péritoine. En conséquence de ces judicieuses réflexions, vous déterminâtes, sur l'un des côtés du cadavre, à l'aide d'un compas et d'un pied-de-roi, l'endroit où l'on devoit pratiquer l'opération, alin d éviter îes inconvéniens que vous supposiez attachés au procédé de COOPER. Vous opérâtes d'abord de ce côté, en suivant le plan que vous vous étiez tracé; tandis que, de l'autre, vous suivîtes exactement le procédé de COOFEH. Dans la première opération, F artère'fut découverte, saisie et liée facilement; le péritoine resta intact. Dans la seconJe, le péritoine fut ouvert ; l'artère fut difficile à découvrir et à lier. Il est vrai que ces derniers inconvéniens venoient, en partie," des glandes très-engorgées qui se trouvoient au voisinage de l'artère. Je vous <lis alors , à l'occasion de ces glandes , que Monsieur DURET qui , quelques jours avant, avoit fait la ligature de l'iliaque sur le cadavre, à l'hôpital principal, n'avoit pas rencontré ce fâ;lieux état pathologique. Enfin je vous ai vii faire, au nommé CLECK, cette opération avec le succès le plus complet, par le procédé de COOPER modifié par vous.

Voilà, Monsieur , en mon âme et conscience, l'exposé fidèle de ce que je vous ai entendu dire, de ce que je vous ai vu faire.

QUIMPER, le 3i décembre i8n. . OLLIVRY.


: ■■ .. ; £68 J ■ ._ .

.' 'PIÈCE N.° I Vi '' ";<": " -r --, " '"; \ '.""'-,

Je soussigné Chirurgien de seconde classé entretenu, requis par M.r DEEAPORTE,'"second Chirurgien en chef de la Marine, de dire la vérité sur. ce qui s'est passé à ma connoissance lors des essais.qu'il:fit, en 1809, du procédé de COOPER, pour la ligature de" l'artère iliaque, externe , . '.•'..

Déclare^que, le 21 Août 180g, ayant eu occasion d'aller chez M.r DÉLAPORTE pour affaires concernant l'amphithéâtre_,:dopt mon confrère OLLIVRY et moî étions alors ,prévôts , je, lui parlai de l'observation de COOPER > consignée dans le journal de MM. CORVISART , BOYER et LE ROUX , arrivé ce même jour à Brest ;

Que""., iur.Finvitatîon de ce Professeur, - je lui procurai ce journal sùr-le-ehâuip', et. fis transporter un cadavre à .l'amphithéâtre de l'hospice Ancien; .

_ Que M.r DÉLAPORTE s'y rendit le même jour , à trois heures après-midi, afin de vérifier si, en faisant l'incision à l'endroit '-voulu par COOPEB , il.ne risqueroit pas .d'ouvrir le péritoine, et de mettre difficilement l'iliaque externe à découvert, comme il l'avoit soupçonné à la simple lecture de l'observation dû Chirurgien anglais;

- Qu'à cet effet, en présence de M.r OLLIVRY et moi, ce Professeur détermina , au moyen d'un compas et d'un pied-de-roi , et d'après les çonnoissances anatoiniques les plus précises, la direction à donnera l'incision, sa. distance de l'épine antérieure et supérieure de l'os des îles et de l'arcade crurale, afin, de régulariser, s'il étoit possible, le procédé de COOPER, selon qu'il en avoit conçu l'idée à la lecture de; son mémoire;

- Que M.r DELÀ PORTE mit ensuite à exécution son procédé opératoire sur le côté gauche du cadavre, et que nous remarquâmes que l'artère avoit été saisie et liée facilement, et que le péritoine étoit resté intact;

Que ce Professeur ayant opéré sur l'autre côté du cadavre, ensuivant exactement le procédé de COOPER, il n avoit pu s'empêcher de léser le péritoine, et qu'il avoit. eu de la peine à mettre l'artère à découvert et à passer la ligature, non-seulement à cause de la présence de quelques ganglions lymphatiques qui envirqnnoient l'artère, mais sur-tout à raison de l'incision qui né se-trouvoit pas parfaitement en rapport avec sa position.

Je-déclare enfin que c'est d'après le procédé de COOPER, modifié comme il a été dit ci-dessus, que ce ^Professeur a opéré le nommé CLECK, d'unanévrisme n'ès-yolumineux de l'artère crurale, situé au pli de Faine. "'.'"■'

.BREST, le 25 février 1812. y'^W^^'X

" ''. /4Nx"'~^x^£\ BECANIËRE.

. A B R EST , ; de llmurimerie de R. M A L. A S SI S-,. fils. .