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Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1929-12-22

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 22 décembre 1929

Description : 1929/12/22 (A1,N16).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54983444

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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Le Pape et le Progrès

Le Pape Pie XI est un pontife très « up.to date ».

On sait comment il a résolu la question de sa. captivité vaticâne en se libérant de la tradition qui •voulait que le pape, une lois élu, ne sortît plus de son sanctuaire.

Le Souverain Pontife n'a pas dit son dernier mot et à reçu, ces jours-ci, le représentant romain de la Maison Cook's qui est venu lui proposer plusieurs excursions en auto-cars pour lui et les membres' du Sacré Collège.

La célèbre maison italienne d'automobiles Fiat étudie la fabrication de l'auto pontificale avec carrosserie transformable du saint-siège.

Enfin, Pie XI vient de se prêter, dans un studio de Rome, à des essais de photogénie qui, s'ils sont réussis, auront pour conséquence prochaine le départ du pape pour Hollywood où il se rencontrera avec M. Maurice Chevalier.

L'Anglais tel qu'on le parle

On sait que M. Chéron fit assez piètre figure, à la dernière conférence de La Haye, par suite de son ignorance totale de la langue ■ anglaise. .' Tandis que M. Snowden parlait et lui envoyait en pleine figure des épithètes mal sonnantes, telles que « grotesque » et i ridiculous » qui, écrites, disent bien, même en anglais, ce qu'elles veulent dire, mais prononcées avec l'accent du Yorkshire, semblaient à l'oreille de M. Chéron être des flatteries très parlementaires, lui, l'homme de Caen, souriait et remerciait.

M. Briand qui assistait à cette scène pénible, avait bien juré que cela ne se reproduirait plus, et n'accepta de faire partie du ministère Tardleu qu'à la condition que M. Chéron, en vue de la prochaine conférence de La Haye, irait, tous les soirs, suivre les cours chez Berlitz.

Le Ministre des Finances ne manque pas une seule leçon où • un professeur de conversation anglaise l'initie à reconnaître au passage les mauvais termes et les bons.

M. Chéron a appris ainsi que si M. Snowden lui envoie jamais un « shut up », il devra comprendre que ça signifie « ferme-la ». , Il sait aujourd'hui que a patatoes s veut dire a patate », et « old tobacco pot » : vieux pot à tabac.

Toutefois, il y a des expressions anglaises qui, quoique ambiguës, ne sont point péjoratives. Ainsi celle de « pig of Yorkbire » : cochon du. Yorkshire, pour ce que le jambon d'York étant le premier des jambons, le cochon du Yorkshire est un animal sacré. - Au contraire, l'expression anglaise familière et affectueuse « poor Httle thing ». : chère petite' chose, si elle était jamais appliquée a M. Chéron devrait être prise pour

un charriage — M. Chéron pouvant difficilement être appelé « petite chose .».

Les autres formules sur lesquelles iLconviendr-a que l'on tique, sont les suivantes :

John-the-bottôm...

of the schnok...

c, o, n. slipper...

bill of clown...

face of moon...

like the moon...

beetroot...

tripes to date of Caen...

Mais, au contraire, si M. Snowden l'appelle « Duc Connaught », M. Chéron ne pourra que se trouver très flatté, parce que le Duc de Connaught est l'oncle du roi d'Angleterre.

Il importe, en effet, que le malentendu qui régna, jadis, entre les deux financiers d'Etats, ne s'aggrave pas, cette fois-ci, et que nos accords avec l'Angleterre ne dégénèrent pas en mésentente cordiale.

Elles y Viennent toutes . à la Car on

Toutes les confiseries d'Aix-lesBains reçoivent, depuis quelques temps, un nombre considérable de lettres émanant de jeunes filles en quête, moins d'une situation, que d'un riche mariage.

Aucune d'elles ne répugnerait à épouser, demain, un homme sensiblement plus âgé, pourvu qu'il fût encore plus riche, et toutes envient le sort de Mlle Caron qui, le matin, épousait la galette mais, le soir, épousait l'Aga Khan.

Celle-ci.de Cannes, où les époux sont en train de consommer le miel de leur lune, vient d'écrire un peu vertement à M. Henri Clerc, maire d'Aix-les-Bains, qui a enregistré leur union.

Elle reproche à cet officier municipal

municipal l'avoir induite en erreur lorsqu'il a terminé son discours de la façon qu'on sait : « Maintenant, allez, Madame, vous reposer en toute confiance sur son sein syrien ».

L'Agathe se serait-elle trompée?... A-t-elle cru vraiment qu'un petit jeune homme, en casoar blanc-etrouge et drap horizon, faisait partie du programme ?

LES JOUETS DE L'ANNÉE

Dans les bazars et les magasins, les jouets qui connaissent, cette année, la faveur du public, sont deux sortes de panoplies.

D'abord la panoplie d'inspecteur de la Sûreté, consistant en une paire de fortes moustaches, un chapeau melon et tout un attirail de poussettes, vilebrequins, coups de poings américains, etc.

L'autre panoplie comporte un déguisement de banquier avec coffre-fort vide, carnets de chèques sans provision et indicateur de chemin de fer.

Quant aux soldats, ils sont toujours très demandés, mais leur prix est devenu inabordable.

On voit, par ce que coûtent les soldats de plomb, combien le budget de la Guerre a augmenté, cette année.

LA TOSCA ET LES CONNAISSEURS

La représentation de La Tosca, l'autre soir, a été troublée par des applaudissements qui ont éclaté d'une façon insolite à un endroit de la pièce le public ne manifeste pas d'ordinaire.

Ces bravos venaient de la

deuxième galerie où une douzaine de mains, plus épaisses les unes que les autres, s'entre-heurtaient avec enthousiasme.

C'était la fameuse scène de la torture quand, sur les ordres de Scarpia, pendant l'interrogatoire de Floria Tosca, le chevalier Cavaradossi est soumis à la question ordinaire et extraordinaire dans la chambre des aveux spontanés du Chef de la police judiciaire de Rome.

Les n romains » qui faisaient tout ce bruit n'étaient autres que des inspecteurs de police au service de M. Benoist, venus sous la conduite d'un brigadier, assister au spectacle, en récompense de leur zèle habituel.

LA JOIE DE VIVRE

Je pense que vous n'avez pas lu sans effroi cette information publiée par tous les journaux, qu'un savant américain (et il ne pouvait être d'une autre nationalité, étant donné l'importance de latdécouverte) venait de trouver le moyen de prolonger la vie humaine, en pleine jeunesse, jusqu'à au moins mille ans.

Et, comme pour toute découverte, ce n'est bien entendu, qu'un commencement ; ce qu'un savant trouve est toujours perfectionné par un autre.

. Si la chose était exacte, il faudrait y voir le signe le plus probant de la fin du monde prochaine. La terre n'est pas un ballon qui se gonfle à volonté et il n'y aurait bientôt plus assez de place pour/ tous les humains.

Songez aux embarras de Paris, au nombre fantastique de nouveaux autos lancés, tous les jours, dans la rue et à celui très restreint des voitures qui tombent au rebut. Vous apercevrez les résultats. On ne peut plus circuler.

Et supposez qu'un charron génial ou divin, un de ces hommes dont parle le poète, sorte de « dieu tombé qui se souvient d'essieux », trouve demain, le moyen de fabriquer des voitures inusables. Où irions-nous?

Plutôt : Où n'irioris-nous plus?

Il en est de la circulation dans la vie, comme de la circulation dans la ville.

Ce savant américain ne rendrait pas à l'humanité un service notoire.

Au bout de quelque temps, nous aurions tous très faim, faute d'aliments ; très froid, faute de combustibles. Nous serions tous nus, ou presque, parce que trop nombreux relativement aux animaux dont nous tirons nos vêtements.

A moins qu'on trouve aussi le moyen de prolonger la vie des animaux.

Alors, ça, ce serait le bouquet I

Il est vrai que, pour éclaircir les rangs de l'humanité, il y aura toujours les grandes catastrophes, telles 311e grippes espagnoles, volcans japonais et guerres internationales.

JEAN B ASTI A. ■

■— C'est Chose... le banquier!... on dit "que sa femme a de l'esprit pour deux.

— C'est sans doute pour cela qu'il l'a épousée.