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Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1929-12-08

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 08 décembre 1929

Description : 1929/12/08 (A1,N14).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54983429

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

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L'AFFAIRE ALMAZIAN

Le tailleur Almazian a été interrogé par M. Matifas, juge d'instruction, au sujet de l'emploi d'une heure de son temps, point resté obscur dans les précédents interrogatoires.

Almazian avait déclaré, jusqu'ici, ne pas se souvenir de ce qu'il avait fait pendant cette heure-là ; mais, hier, au cours d'un nouvel interrogatoire, il a fourni un alibi tout à fait plausible :

H serait entré dans une cabine téléphonique, dite automatique, et aurait essayé d'obtenir une communication ; au bout d'une heure, n'étant même pas parvenu à convaincre la téléphoniste de lui donner le numéro qu'il demandait, le tailleur de la rue Saint-Gilles aurait renoncé à la communication et serait parti.

Le juge d'instruction a paru très frappé (c'est bien son tour) par cet alibi de l'inculpé.

"Voici réduite à néant une charge sur quoi le Parquet comptait échafauder — c'est bien le cas de le dire — l'accusation.

LE TELETACT

Une nouvelle application de T. S. F., qui permettra, demain, de communiquer par le moyen des ondes herziennes d'une façon tactile — de laquelle invention nous avons déjà entretenu nos lecteurs — va passer du domaine de l'expérience à celui de la réalisation.

Nous avons expliqué que deux personnes éloignées pourront, à travers les espaces, se toucher d'aussi près qu'elles s'entendront et se verront. Il suffira d'un poste émetteur et d'un poste récepteur, comme dans les autres applications de T. S. F..

La présence du mari sera, grâce à ce nouveau progrès, redevenue réelle, en dépit de l'éloignement de sa personne. Il ne pourra y avoir d'ennuis qu'au cas où le poste récepteur serait déjà en communication avec un autre poste et où la ligne ne serait pas libre.

Un ingénieur anglais a inventé un appareil qui supprime presque complètement les parasites.

Un autre inventeur, français celuici, étudie un perfectionnement qui permettrait de recevoir plusieurs contacts en même temps. Dès que son invention sera au point, le Bois de Boulogne perdra la majeure partie de ses clients nocturnes.

D'autre part, les dames inapaisées pourront se brancher sur le satyre du Bois et établir la communication téléfaunesque.

Les Mardis sans pain

Chiappe, préfet de Police vient de conclure avec le Syndicat de la boulangerie et décider que la fermeture des fournils 'aurait lieu du lundi 19 heures au mardi soir, môme moment.

C'est donc le mardi que nous mangerons du pain rassis ou du nibde-pain.

Les imprévoyants en seront quittes pour serrer d'un cran leur ceinturé et chanter en ronde enfantine devant le buffet vide : Dansons la Chiappucine,

Y a pas de pain chez nous.

Y en a chez la voisine, Mais, ce n'est pas pour nous

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IL NEIOEAIT...

On se souvient de la découverte de ballots de cocaïne dans la malle diplomatique du chargé d'affaires afghan.

L'instruction tenue secrète en raison de la personnalité des trafiquants n'a jusqu'ici rien révélé de nouveau. On chuchote, toutefois, dans ce qu'il est convenu d'appeler « les milieux bien informés » que certaine grande puissance européenne sera le véritable chef de ce commerce, prohibé. Il s'agit de celle dont l'hymne national commence par ces mots qui sont tout un aveu : God save cocaïne.

Montparnasse au Salon d'automne

Au Salon d'Automne, côté glaises et marbres, un sculpteur rêve devant son oeuvre.

Son chilon et son himation ont l'air de venir tout droit de chez Raymond Duncan ; il porte des upodémalcs à semelles de cuir retenues aux pieds par des courroies ; il a la tête coiffée d'un pétase ample qui lui donne l'air tout à fait Son-Parnasse.

Son oeuvre est, une sorte de bloc informe représentant vaguement une femme : un seul oeil dans le visage, l'autre oeil est entre les deux seins, lesquels deux seins sont trois, le troisième étant placé en dessous du

nombril, lequel' nombril, d'ailleurs, est au milieu du front entouré du chiffre A et de l'interrogation : « Ti kaïnon ? » Des hanches, nous ne parlerons'pas. Elle a une fesse carrée et l'autre en escargot. Ses pieds sont des merveilles d'imprécision.

L'ARTISTE. ■—• Je suis Dieu, car je suis impénétrable en mes dessins. Je voudrais pouvoir animer cette nymphe et la lancer en pleine mythologie pour faire une bonne blague à l'Anadyamène.

« -Voici la néréide Galatée.

o Car je suis Pygmalion, le directeur des grands magasins de sculptures, monuments aux morts, statuettes, etc.. au coin de l'aguia de Rivoli et de l'Odos Sébastopol ; le pygmalion de la légende, de l'Opéracomiqùe et de la pièce de M. Alfred Mortier.

« C'est, moi qui ai taillé ce chefd'oeuvre dans du pentélique pour le temple de Cyris à Amathonte.

« Quand la Procuratrix verra cette beauté, elle en pâlira de dépit.

<t Mais je me suis énamouré de mon oeuvre. J'aime cette nymphe d'un amour insensé, d'une passion impuissante. Elle est froide comme du marbre.

« Non, je ne suis point Dieu, puisque je ne puis le faire vivre.

APHRODITE, apparaissant. — Je suis déesse 1

PYGMALION. — Aphrodite I

APHRODITE. — En chair et en os. Tu veux voir vivre Galatée ? Je lui souffle au visage. Là... Elle s'éveille de l'immobilité statutaire. Encore un coup d'haleine et la voici animée.

GALATÉE. •— Bonjour, Pygmalionl

PYGMALION. —■ Cette voix 1... D'où sort elle 1

GALATÉE. — Du dos. C'est dans mon dos que tu as mis ma bouche.

PYGMALION. — Le drôle de son 1... Bon ! voilà maintenant qu'elle me fait de l'oeil avec son oeil d'entre ses deux seins I

APHRODITE. —• Veux-tu toujour être son amant ?

PYGMALION. — Je n'y tiens pas autrement. Comme sculpture, ça pouvait passer, mais, comme maîtresse, elle est bien trop momoche I

GALATÉE. — D'ailleurs, comment serait-il mon amant ?... Il m'a laissée dans l'imprécision la plus absolue.

APHRODITE. — C'est un malin I

PYGMALION. ■— Tiens ! je me méfiais.

Conseils à un qui cherche de l'ouvrage

Tu prends un' bêche et une pioche Puisque t's pas de situation... Tu vas dans un' rue toute proche... N'importe quell'... sans hésitation. A faire un trou lu t'évertues.... Puis chez l'Préfet lu t'rends, du coup, Et l'y dis : « J'ai troué tell' rue...» ...C'est bien rar' s'il t'fout pas vingt

[sous. Tu r'tourn's au trou, lu Vconséquences El, quand il est bien conséquent, ~~ Tu dis au Préfet : « C'est immense 1 » C'est bien rar' s'il t'fout pas cinq

[francs. Tu r'viens au trou, tu l'conlinues, Tu Vtransformes en un vasl' chantier.. ...Et si jamais t'obstrues la rue. Te tourment' plus 1... te v'ia rentier...

Le Prochain Noël

Mgr Vcrdier, archevêque de Paris, veut, pour son avènement, essayer de faire rentrer la fête de Noël dans son cadre mystique et la débarxasser dé toutes les orgies civiles et inciviles qui accompagnent sa solennisation.

Il estime que les amateurs de truffes la nuit, heure où elles sont encore plus lourdes, et les amateurs de bruit la nuit, mesure de temps marquée par la nature pour le sommeil, que les joyeux, les rigolos, les spirituels, les bien modernes, les bons vivants, les gais à heure fixe, les heureux en série, les disciplinés de l'orgie, les méthodiques de l'ivresse, pourraient choisir d'autres circonstances pour se taper la cloche.

Ils ont en effet :

L'anniversaire de la naissance du Grand Lanceur de Plages.

La fête patronymique du Grand Couturier.

La Saint-Oscar, fête de M. Duf renne.

La Saint Henri, fête de M. Varna.

La Saint Pierre, fête de M. Foucret.

La Saint Tallicn, fête du Directeur du Moulin Bleu.

La Sainte Mistinguctt.

La Saint Maurice.

Et d'autres dates encore, de quoi l'on pourrait faire de nombreuses éphômérides relatant toutes les dates joyeuses de la vie bien parisienne.

. Et, ainsi, les rigolos pourraient laisser Noël aux familles, aux cantiques, aux âlres, à la joie des bûches, des arbres et des enfants. JEAN BASTIA.

— Tu montes, mon gros rai, j'ai un piano et la T. S. F,

— Je m'en fous l 11 y a du jeu ? .