Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 12

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Quotidien de Montmartre : journal hebdomadaire / directeur : Jules Bastia

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1929-11-10

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421267926/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1109

Description : 10 novembre 1929

Description : 1929/11/10 (A1,N10).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54983370

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2011

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97%.


Un Duel au Palais

Un duel a eu lieu, ces jours-ci, entre deux avocats corses, maîtres du barreau parisien : César Campinchi et Vincent de Moro-Giafféri.

Le champ-clos était limité par l'innocence et la culpabilité de Mme Weiller, qui tua son mari.

La première manche a été gagnée par Me Campinchi ; la seconde manche par M» de Moro-Giafféri. On sait qu'avec les avocats, tout est affaire de manches.

L'expression « c'est une autre paire de manches » signifie qu'on change d'avocat. O manches, vous sans qui les belles plaidoiries

Ne seraient que ce qu'elles sont, rimait Rostand.

Mais la belle a été pour le jury.

LE NOUVEAU MINISTÈRE

Dans le même temps que M. Daladie.r, président du Parti radical, s'épuisait en vains efforts pour constituer son cabinet, les afficheurs de vespasiennes renouvelaient la face des affiches qui se lisent aux parois d'ardoises de ces lieux ondoyants.

Et sur tous ces placards, on lisait : « Guérison radicale en trois jours».

Cependant, au bout de huit jours de soins des D™ Daladier et Clémentel, nous n'étions pas encore guéris et, même, en raison de notre état, le Dr Tardieu crut devoir mettre notre constitution (qui date do 75) à un régime plus modéré I

Almazian chauffeur

On a vu que le dénommé Almazian, présumé coupable d'avoir assassiné Rigaudin, a été extrait de sa prison pour passer, entre deux inspecteurs, son permis de conduire.

On ne saurait assez louer l'impartialité de M. Matifas, juge d'instruction, qui a su interrompre un moment celle-ci pour permettre à son prisonnier de satisfaire un. de ses plus pressants désirs.

M. le Procureur de la République vient de notifier à tous les prévenus présumés innocents qu'il leur serait de même loisible d'aller au cinéma ou aux courses, d'essayer un com-. plot à la Belle Jardinière, de se rendre chez les masseuses, d'assister aux cours de M. Georges Le Roy au Conservatoire, etc., pourvu que ce soit entre deux inspecteurs.

On se demande pourquoi M. le Procureur de la République ne les met pas tout simplement en liberté^

LA ROSE ET L'EPINE

Le Concert Mayol, dans sa nouvelle revue « Toute aux amours » met en scène un piqué, un piqué disciple des piqûres, un de ces invertis qui vont dans les maisons spéciales pour connaître ce qu'en langage idoine les fabricants de livres

pornographiques appellent : « Les délices du fouet ».

C'est la première fois que l'on va aussi loin dans l'obscène :—• l'obscène à faire. Cette scène de revue attire, en matinée, les vieillards que leurs bonnes ne laissent pas sortir le soir. Ils suivent avec émotion les évolutions de Mlle Parysis et de M. Ko-. gnoni.

La gouvernante de l'un d'eux disait à une autre dame du même ordre : * Monsieur est un vieux tapis qu'il faut battre de temps en temps ».

Ils ne mourraient pas tous, Mais tous étaient frappés, disait La Fontaine.

La Condamnation de Mme Weiller

« La partouze, a dit le président des Assises Warrain,... ce mot est passé dans la langue...»

De la langue, le mot et la chose sont passés partout ■— on partouze.

En raison de quoi, le jury de la Seine, très avisé, a condamné Mme Weiller.

Il fallait, en effet, garantir des coups de revolver tous les maris partouzards dont le nombre commence à bien faire dans notre société.

L'acquittement de Mme Weiller eut pu avoir pour conséquence le meurtre d'autres maris. Il faut que les femmes sachent bien que ce n'est pas une excuse d'invoquer la partouzarderie d'un mari pour essayer de légitimer un coup de revolver.

Messieurs les jurés, les partouzards de la Seine vous remercient.

LE GALA SERES

Le célèbre champion des vélodromes, Georges Sérôs, dieu des moissons cyclistes, mettant terme, en raison de son âge, à sa carrière de coureur — que de vieux marcheurs n'en peuvent dire autant ! —• a été l'objet d'une sorte d'apothéose, un de ces soirs récents, au Vélodrome d'Hiver.

Tout le gratin de-la selle et de la pédale s'était donné rendez-vous au temple de la rue Nélaton.

Le célèbre stayer devient pacemaker, suivant la formule du fabuliste :

Il se faut entraîner, C'est la loi de nature.

Le Conseil municipal songerait à remplacer le nom qui se lit aux plaques d'émail bleu d'une rue de Paris, « Cambacérès », par celui de « Crampe-à-Sérès », plus d'actualité.

APRES ALMAZIAN

On prête à notre police judiciaire l'intention de convoquer, à titre de témoins, tous les Parisiens encore en liberté.

Les témoins seraient introduits par ordre alphabétique dans le cabinet du commissaire Benoist.

Là, selon les procédés ordinaires des inspecteurs de îa police judiciaire, ils seraient mis à nus, battus, tourmentés, auraint les povices écrasés ou le nez fouillé a l'aide de crayons pointus, et aulres trouvailles policières.

Ce, jusqu'à ce que l'un d'eux avoue avoir tué Rigaudin.

• Le premier témoin qui avouera sera arrêté. Les autres seront renvoyés indemnes des fins do la poursuite.

FAÇON DE PARLER

— Alors docteur, ça marche les affaires ?

— Je pense bien, c'est la pleine morte-saison.

LE THÉflTÎÎE DE DEJMHi

On sait que M. Chiappe a interdit au Théâtre de la Renaissance une pièce qui s'est appelée Les Désaxés et présentait un cas de déséquilibre erotique. i

On sait moins que notre Préfet de Police n'a agi ainsi qu'en raison de ce qui se préparait dans la coulisse.... dans les coulissés. sj

Le mal des mâles, l'homosexualisme, a gagné toutes les couches — c'est le cas de le dire.

A la Comédie-Française, un de ces adaptateurs qui retouchent Shakespeare aisément et adapLent Molnar, vient de faire recevoir une ressucée du Misanthrope :, ' \

Son Alceste (une femme) n'aime pas les hommes, aussi la surnomme-t-on la misanthrope ; elle aime une adorable blonde appelée Célimène. x

Mais Célimène est coquette et se fait faire la cour par de petitshomosexuels, Acaste, Clilandre, etc., dont les façons exaspèrent dame Alceste.

Une vieille lesbienne, Arsinoé, essaye rie détourner à son profit les fureurs alcestiques ; elle n'y parvient pas.

Un ami de Mme Alceste, Philinte, tente d'arracher son amie a sa funeste passion. Sans doute, Philinte aime Alceste en secret. Mais la misanthrope s'enfuit à cette idée.

Ce, tandis, qu'à l'Opéra-Comique, on prépare une Carmen un peu spéciale aussi :

Carmen est un petit jeune homme, brun qui fume du tabac blond à Séville.

Un marin de la flotte espagnole, s'en éprend.

En vain, la fiancée du marin, une Paimpolaise andalouse nommée Micaeln, essaye-t-elle de le ramener nu droit chemin — si je puis m'exprimer ainsi — ; le matelot déserte pour fuir dans la montagne avec le petit ieune homme et d'autres contrebandiers. (On appelle contrebande, en amour, les pratiques d'homosexualité).

Ici, la fameuse habanera :

L'amour est enfant de Tchécoslovaquie,

Il n'a jamais, jamais connu de loi.

Si in ne m'aimes pas, je t'aime à la folie,

El si je l'aime, prends aarde à loi.

Dans la monta«rnc, un toréador inverti ■— c'est à dire : qui ne prend pas le taureau par les cornes — amoureux aussi du jeune Carmen, vient le rejoindre. Duel.

Puis, meurtre passionnel au quatrième acte, un jour qu'à Séville tous les invertis d'Espagne sont vomis voir les taureaux.

Et je ne vous dis pas ce qu'on préparait à l'Odéon comme adaptation à l'Arlésicmio.

On voit que M. Chiappe a eu raison d'nter venir.

' JEAN BASTIA.