Êf DE LA tÀkTÀÍUË CHINOISE. 310
Palais, Il vit en songe un homme j que le Ciel lui préfen- Jj
toit pour être son premier Ministre ; il le considéra at- -i
téntivement -, ôc les traits de son visage lui demeurèrent si ì,
fortement gravez dans la mémoire, qu'à son réveil il en *
sit un portrait très-fidéle. "
Il assembla ses Ministres, ôc leur ayant raconté ce qui <
s'étoit passé pendant son sommeil, il leur montra le por- '.
\ trait de la personne en question, ôc il dépêcha de tous les ',
; cotez des gens de confiance, pour chercher celui dont ils
> voyoient le porttait.
i On le découvrit dans un Village au milieu d'une troul pé d'artisans. Il s'appelloit Fou yue, ôc gagnoit íà vie au " métier de Maçon. On le conduisit aussitôt a la Cour', où
> on lui fit un grand nombre de questions fur la politique >
* fur les vertus propres d'un Souverain > fur les devoirs des £ Princes envers leurs so jets > ôc des sujets envers leurs PrinJ ces i fur les différentes Charges de l'Empire -, ôcc. Tout le v monde fut charmé des réponses nettes, précises, ôc vérify tablement éloquentes qu'il fit à toutes ces questions.
* Alors l'Empereur prit la parole, ôc Vadressant au pau4 vre artisan* « C'est toi -, cher Fou yue, lui dit-il, que le Ciel
* » a choisi pour m'aider de tes sages leçons*. Je te regarde
* »» comme mon maître, regarde moi comme une glace de J » miroir peu polie que tu dois façonner i ou comme un
* » homme foible & chancelant fur les bords d'un préci4 » pice , que tu dois guider ; ou comme une terre sèche *. « & aride que tu dois cultiver. Ne me flattes point , ne í£ » m'épargne point fur mes défauts, afin que par tes inf*
inf* tractions, ôc par celles de mes autres Ministres, je puisse
* » acquérir les vertus de mon ayeul Tching tang , ôc rapfy » pester dans ces jours infortunez la modération, l'équitc J » ôc la douceur de son gouvernement. »
J Fou yue se prosterna, selon la coutume, devant VEmpe4 reur, qu'il trouva toujours docile à ses instructions : on % les voit dans le Chu kjng, dont je donnerai le précis, ôi J ce fut en les suivant que Vou ting devint le modèle de:
* bons Empereurs, ôc que íà réputation s'étendant jusqu'au:? fy Nations les plus éloignées, les engagea à venir se range] \ fous son obéissance*
J Ce Princemourut Vannée cinquante-deuxième du Cy
* cle, ôc eut pour successeur son fils nommé Tfiw keng.
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4 Seconde 4 | Dynastie | ^ nommée fy
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