P. R E F A C E. ìx
ble, il faudroit être déterminé à he rien croire, pour ne se pas fier à leur témoignage.
D'ailleurs les fréquens entretiens que j'ai eu avec quelques Missionnaires revenus de la Chine pendant le séjour qu'ils ont fait en Europe ,& encore plus les correspondances nécef faires êí continuelles où je fuis depuis vingt-quatre ans avec les autres Missionnaires répandus dans les diverses Provinces de l'Empîre,m'ontmis en état d'en recevoir les secours & les éclaircissemens dont j'avois besoin. Quelques-uns d'eux ont eu même la complaisance de traduire avec un grand foin certains Livres d'habiles Chinois, qui dévoient entrer dans cet Ouvrage , & qui fournissent la preuve d'une grande partie des faits que je rapporte.
Enfin l'Ouvrage étant achevé, j'aurois pris le parti de l'en* Voyer à la Chine, pour le faire examiner par quelques-uns des plus anciens Missionnaires, si la chose eut été d'une exécution moins lente & plus aisée ; heureusement, lorsque je m'y attendois le moins, j'appris que celui fur qui principalement je jet* toìs les yeux, étoit arrivé en France, & seroit dans peu de jours à Paris : c'étoit le Père Contancin que ses Supérieurs avoient député en Europe pour des affaires particulières de la Mis sion.
Ce Père, habile & expérimenté, avoit demeuré trente-deux ans à la Chine, dix ans à Peking où il avoit été Supérieur de notre Maison, & le reste du tems dans les différentes Provinces. Pendant plus d'une année qu'il resta à Paris, il eut tout le loisir de lire plus d'une fois cet Ouvrage, & de l'examiner, comme je le souhaittois, avec Tattention la plus sérieuse, &. avec la
G