1230 - Série D
C. R. Acad. Se. Paris, t. 289 (17 décembre 1979)
Après 1 mois d'incubation, les sols radioactifs sont homogénéisés et disposés dans des colonnes de verre (33 cm de hauteur, 5 cm de diamètre), avec une quantité environ 3 fois plus élevée du même sol, mais non incubé et non enrichi en carbone (fig. 1).
Nous provoquons alors des mouvements ascendants par capillarité ou des mouvements descendants par percolation ; néanmoins, ces migrations sont stoppées avant sursaturation en surface et percolation à la partie inférieure.
L'eau utilisée pour humecter les sols contenant 2 g/1 de NaCl dans le cas du sol alluvial, et 4 g de NaCl/1 pour les sols suivants : salin à alcali, solontchak et salé lorrain; par contre, pour le sol brun lessivé, l'eau avait été déminéralisée.
Ces mouvements ont nécessité une durée variant, de quelques minutes pour le sol brun, à plusieurs semaines pour les autres sols.
IL RÉSULTATS ET DISCUSSION. - Pour le sol brun lessivé, le sol alluvial et le solontchak, l'amplitude des mouvements ascendants des humâtes radioactifs est très faible et toujours inférieure à 2 % de la radioactivité introduite (fig. 2). Dans le cas du sol salé lorrain, on note un accroissement de l'intensité des migrations de ces composés pseudo-solubles, lesquels oscillent aux environs de 4 à 5 % [3]. Les migrations sont encore amplifiées pour le sol alcalin, lequel présente une conductivité électrique maximale de l'ordre de 13 Mmoh. et ce transfert concerne presque 12% du carbone introduit; dans ce cas on assiste à une remontée capillaire massive des composés humifiés solubles ou pseudo-solubles, malgré une durée de migration inférieure à celle du sol salé lorrain. Cette différenciation de cinétique pourrait expliquer la concentration superficielle des composés organiques présents dans les sols salés à alcali, notamment lorsque ces derniers sont soumis à des périodes d'évapotranspiration intenses (climats semi-arides).
Les résultats obtenus sous l'influence des migrations descendantes (fig. 2), suivent une même hiérarchie avec, toutefois, des transferts de moindre amplitude; ceci confirme une tendance à l'accumulation superficielle de colloïdes humiques dont la garniture ionique serait à prédominance sodique.
Fig. 1. — Dispositif permettant les transferts