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Titre : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences. Série D, Sciences naturelles

Éditeur : Gauthier-Villars (Paris)

Date d'édition : 1979-10-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34383065d

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34383065d/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 97252

Description : 01 octobre 1979

Description : 1979/10/01 (SERD,T289,PART2)-1979/12/31.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5496019d

Source : Archives de l'Académie des sciences

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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928 - Série D C. R. Acad. Se. Paris, t. 289 (19 novembre 1979)

EXPLICATION DE LA PLANCHE

Fig. A. — Une partie du filtre branchial chez Sidnyum argus, avec les particules qui y adhèrent. Échelle : 2 nm.

Fig. B. — Feutrage de filaments internes entre deux sinus longitudinaux chez Cnemidocarpa digonas. Échelle : 4 nm.

Fig. C. — Portion du cordon alimentaire à l'entrée de l'oesophage, montrant le filtre enrobant les particules chez C. digonas. Échelle : 10 uni.

Fig. D. — Portion du filtre branchial dans la gouttière oesophagienne chez Pyura microsmus. Échelle : 2 um.

sont amassés par le raphé en un cordon alimentaire qui entre dans l'oesophage. La structure du filtre est encore reconnaissable par places dans le cordon alimentaire dans la branchie (fig. C) mais disparaît dans l'estomac.

Chez les Phlébobranches et surtout les Stolidobranches, nous avons observé d'autres filaments, de plus gros diamètre emmêlés en un feutrage formant une couche plus ou moins continue doublant intérieurement le filet fin (fig. B); ce feutrage est déjà présent à la sortie de l'endostyle, on le retrouve aisément dans le cordon alimentaire. Ces filaments enchevêtrés semblent un peu moins adhésifs que ceux décrits précédemment; ils constituent pourtant une première barrière pour les particules en suspension.

La structure chimique des filaments constituant le filtre branchial n'a pas encore pu être analysée; divers auteurs [3] ont précisé que les sécrétions endostylaires sont principalement des mucopolysaccharides associés à des protéines. Il est possible que des enzymes y soient associées puisque certaines ont été décelées dans des broyats de branchies [4]. Il y aurait dans ce cas un début de digestion des suspensions avant leur ingestion dans le tube digestif.

CONCLUSION. — Les Ascidies ont réalisé pour se nourrir un filtre beaucoup plus fin qu'on ne le supposait jusqu'à présent; elles sont capables de retenir toutes les particules en suspension dans l'eau et même de grosses molécules. Ce filtre, le plus fin connu chez les filtreurs, semble être une caractéristique des Tuniciers en général. Grâce au MEB, une structure semblable mais plus régulière et externe aux animaux a été décrite dans la logette des appendiculaires [5]. L'emploi de suspensions colorées in situ a montré l'existence d'un filtre fin chez les Salpes [6] sans permettre d'étudier sa structure. L'endostyle étant responsable de la sécrétion du filtre, il est permis de se demander si un filtre semblable n'existe pas chez certains Mollusques et en particulier les Prosobrancb.es Calyptraeidae qui possèdent un endostyle ressemblant beaucoup à celui des Tuniciers ([7], [8]).

La mise en évidence d'un filtre très fin chez des animaux sédentaires vivants en populations denses dans toutes les mers a une grande importance écologique. Les Ascidies peuvent jouer un rôle efficace dans l'épuration des eaux côtières, en zone rocheuse surtout et dans les ports. Leur croissance rapide et leurs faibles exigences à l'état adulte, associées à leur grand pouvoir de filtration, devraient les faire prendre sérieusement en considération dans l'économie des écosystèmes marins.

(*) Remise le 22 octobre 1979.

[1] E. WERNER et B. WERNER, Helgol. wiss. Meeresuntersuch., 5, 1954, p. 57-92.

[2] C. B. J0RGENSEN et E. D. GOLDBERO, Biol. Bull., 105, 1953, p. 477-489.