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Titre : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences. Série D, Sciences naturelles

Éditeur : Gauthier-Villars (Paris)

Date d'édition : 1979-10-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34383065d

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34383065d/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 octobre 1979

Description : 1979/10/01 (SERD,T289,PART2)-1979/12/31.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5496019d

Source : Archives de l'Académie des sciences

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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C. R. Acad. Se. Paris, t. 289 (19 novembre 1979) Série D - 891

VOLCANOLOGIE. — Nuées ardentes de l'éruption d'avril-mai 1979 de la Soufrière de Saint-Vincent (Antilles). Note (*) de Jacques-Marie BardintzefT et Georges Boudon, présentée par Jean Wyart.

Les matériaux des nuées ardentes d'avril-mai 1979 de la Soufrière de Saint-Vincent ont un chimisme voisin de celui des laves émises lors d'éruptions précédentes. L'étude par spectrométrie infrarouge des bois englobés dans les nuées permet d'estimer la température de leur carbonisation à 300-350°C.

The "Nuées ardentes" deposits of April-May 1979 on the Soufrière Volcano of Saint-Vincent (West Indies) hâve chemical composition comparable to the lava flows of previous éruptions. The température of emplacement estimated by infra-red speclrometry study of carbonized wood is about 300-350°C.

La Soufrière de Saint-Vincent entre périodiquement en activité [1]. Ses dernières éruptions à caractères explosifs ont eu lieu en 1718, 1812 et surtout en 1902 ([2], [3], [4]) où, le 7 mai, une nuée ardente causa la mort de 1 565 personnes. En alternance, il y a, de plus, des extrusions de laves, en 1780, 1880 et en 1971-1972 où un dôme s'est mis en place dans le lac occupant alors le cratère ([5], [6], [7]).

L'ÉRUPTION D'AVRIL-MAI 1979 ([8], [9]). — Une crise sismique est enregistrée [10] dans la nuit du 11 au 12 avril. L'éruption débute immédiatement le 13 à 5 h du matin et cela très violemment : quatre explosions majeures ont en effet lieu le 13 avril, la dernière s'accompagnant d'une nuée ardente, deux explosions suivent le 14, dont une, paroxysmale, à midi, avec une grande nuée ardente qui, atteignant la mer, s'y disperse jusqu'à 6 km au large de Larikai Bay (côte Ouest). Puis, les éruptions s'espacent : celle du 17 est encore à nuée ardente, à la différence de celles des 22 et 25 avril. Dans la caldeira, l'eau du lac a été vaporisée dès le début de l'éruption — lui donnant un caractère phréato-magmatique — et l'île que constituait le dernier dôme extrusif de 1971-1972, a été en partie pulvérisée.

Dès le début du mois de mai, par contre, un nouveau dôme surgit au milieu de la caldéra large alors de 1,5 km environ pour 200 m de profondeur. Ce dôme s'éboule fréquemment, alors que certaines de ses aiguilles latérales se cassent en révélant la lave incandescente sous-jacente. Une activité fumerollienne le long des fissures rayonnantes autour du dôme règne dans le cratère. Durant le courant du mois, le dôme est le siège d'éboulements continuels dus à sa mise en place. La lave n'est plus visible. La croissance du dôme de type «croissance interne» [11] se fait par adjonction de lave en profondeur, sans que celle-ci n'arrive en surface. Le 22 juin, la hauteur du dôme est de 90 m [12].

NATURE ET ÉTENDUE DES DÉPÔTS, LEURS EFFETS SUR LA VÉGÉTATION. - Les matériaux ont été émis selon deux dynamismes différents lors des éruptions. Des explosions de cendres et de blocs ( ^ 80 cm) ont recouvert toute la partie nord de l'île, causant de grands dommages à la végétation ; les cendres atteignent même l'île de Barbade, à 150 km.

Lors des trois nuées ardentes, les matériaux sont retombés tout d'abord au pourtour immédiat du cratère puis les nuées ont été canalisées et sont descendues jusqu'à mi-pente du flanc Sud-Est du volcan ou jusqu'à la mer, au flanc Ouest beaucoup plus pente (fig. 1). Les dépôts constitués en volume d'environ un tiers de blocs d'un diamètre variant de 10 à 80 cm et deux tiers de cendres atteignent par endroits une épaisseur de 5 à 6 m.

Les nuées ont une haute température (bois entièrement carbonisés, dépôts encore chauds : 80°C environ à 1 m de profondeur 1 mois après l'éruption) et elles ont détruit toute la végétation ; dans le fond des vallées les arbres ont été cassés à 1 m du sol, d'autres ont été déra-