726 - Série D C. R. Acad. Se. Paris, t. 289 (29 octobre 1979)
Dans cinq cas, des anticorps possédant une activité cytotoxique dépendante du complément vis-à-vis de schistosomules cultivés in vitro ont été identifiés. L'activité léthale a varié de 25 à 90 %, ces taux étant superposables à ceux couramment observés dans les sérums de Rats infectés par S. mansoni (Tableau I) [9].
TABLEAU I
Activité cytotoxique dépendante du complément vis-à-vis de schistosomules in vitro
Cytotoxicité (")
(%) .—■"^^~—^~-
Présence
de Sans
complément complément
Surnageants de cellules hybrides (b) :
non chauffés 67,8 ± 12,3 C) 13,8 ± 1,7
chauffés (30 mn, 56°C) 40,6 ± 5,0 22,6 ±6,6
Surnageants contrôles 0 19,9+ 5,3 14,9 + 5,8
Sérum de Rat infecté 0 47,6 ±11,6 8,2 ±3,0
Sérum de Rat sain (c) 6,0+ 6,0 9,2 + 6,4
C) Le pourcentage de cytotoxicité est mesuré après 4 jours d'incubation à 37" de schistosomules, de surnageant de culture de cellules et de sérum de Cobaye frais ou inactivé par chauffage (moyenne ± écart-type de la moyenne).
(*) Les surnageants de culture de cellules (hybrides ou contrôles) sont concentrés deux fois par lyophilisation et incubés à raison de 100 ni de surnageant pour 60 ni de suspension contenant 50 schistosomules et 40 ul de sérum de Cobaye par alvéole.
(c) Le sérum de Rai est utilisé à raison de 100 ul de sérum de Rat non dilué (sou du sérum de Rat infecté depuis 5 à 6 semaines, soit du sérum de Rat normal).
(d) Significativement supérieur aux contrôles (P < 0,05) et non différent du sérum de Rat infecté (n : sept expériences concernant cinq surnageants de culture).
Dans quatre cas, des anticorps spécifiques de classe IgG2a ont été caractérisés. Leur utilisation dans un système de cytotoxicité in vitro dépendant d'éosinophiles a permis d'observer des pourcentages de léthalité variant de 30 à 80 %. Un clone cellulaire, obtenu à partir de l'un d'entre eux présente en présence d'éosinophiles une cytotoxicité de l'ordre de 90 %, similaire à l'activité observée dans les sérums de Rats infestés depuis 35 jours (tableau II) [8].
DISCUSSION. — Le présent travail, bien que préliminaire, démontre que l'utilisation de lymphocytes prélevés chez des animaux en cours d'une infection parasitaire permet l'obtention d'anticorps monoclonaux dotés d'une activité biologique vis-à-vis de cibles parasitaires, comparable à celle observée dans les sérums d'animaux infectés.
La nature des lymphocytes immuns utilisés n'est peut être pas étrangère au pourcentage relativement élevé d'hybrides producteurs et à la qualité fonctionnelle des anticorps produits
Dans l'état actuel de nos expériences, aucune corrélation n'a pu être encore établie entre l'activité biologique des surnageants de culture des populations hybrides et leur concentration en anticorps spécifiques. Il est néanmoins permis de penser, à la lumière des présents résultats que l'obtention de ces anticorps monoclonaux ouvre des perspectives entièrement nouvelles pour l'étude de la fonction des anticorps dans la réponse immune vis-à-vis des parasites ainsi que pour la caractérisation et l'isolement des antigènes cibles.