A Monsieur Georges DERRIEN,
Candidat à la Députation dans la 2e circonscription de Quimper.
MONSIEUR,
Vous êtes de ceux qui, exploitant à outrance les tristes incidents de l'affaire de Panama, veulent pêcher dans cette eau trouble un mandat de député.
Cette ambition vous est commune avec M. Andrieux et avec bien d'autres; mais, chez vous, elle ne date pas d'hier, et les affaires de Panama ne lui sont qu'une occasion nouvelle de se manifester.
Voici plus de quinze ans, Monsieur, que vous avez jeté votre dévolu sur la 2° circonscription de Quimper, et vous vous êtes juré sans doute qu'elle vous appartiendrait tôt ou tard.
S'il suffisait, pour réussir, de beaucoup de faconde et de peu de scrupules, il y a longtemps déjà que vous seriez député. Mais les électeurs bretons demandent davantage : pour choisir un représentant, ils exigent de lui qu'il mette dans ses actes un certain esprit de suite et une dose suffisante de sincérité.
Là est sans doute la cause du malentendu qui se prolonge entre les électeurs et vous. Descendez dans votre conscience et interrogez-la. Avez-vous assez souvent changé d'opinions, au gré des événements ! Avez-vous assez cherché de tous côtés le vent favorable pour pousser votre candidature ! Avez-vous assez laissé voir, dans la turbulence de votre vie publique, l'envie folle d'arriver au but envers et contre tout !
Après notre regretté M. Arnoult, c'est moi qui suis