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Titre : Germinal / par Émile Zola ; dessins de J. Férat ; gravés par D. Dumont

Auteur : Zola, Émile (1840-1902). Auteur du texte

Éditeur : Librairie illustrée (Paris)

Date d'édition : 1885-1886

Contributeur : Férat, Jules (1829-1906). Illustrateur

Contributeur : Dumont, D.. Graveur

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12011567j

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31690687z

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (500 p.) : fig., pl., couv. ill. ; in-4

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Description : [Germinal (français)]

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5493777b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-1243

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/02/2009

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340 GERMINAL

— Ce qui me gêne, ce sont les lâches qui, les bras croisés, nous regardent risquer notre peau.

— Ton idée est donc de piller en face? demanda Rasseneur.

— Mon idée est de rester jusqu'au bout avec les amis, quilles à crever tous ensemble.

Désespéré, Etienne rentra clans la foule, prêt à mourir. Sur la route, trois enfants lançaient des pierres, et il leur allongea un grand coup de pied, en criant, pour arrêter les camarades, que ça n'avançait à rien de casser des vitres.

Bébert et Lydie, qui venaient de rejoindre Jeanlin, apprenaient de ce dernier à manier sa fronde. Ils lançaient chacun un caillou, jouant à qui ferait le plus gros dégât. Lydie, par un coup de maladresse, avait fêlé la fêle d'une femme, dans la cohue; et les deux garçons se tenaient les côtes. Derrière eux, Bonnemort el Mouque, assis sur un banc, les regardaient. Les jambes enflées de Bonnemort le portaient si mal, qu'il avait eu grand'peine à se traîner jusque-là, sans qu'on sût quelle curiosité le poussait, car il avait son visage terreux des jours où l'on ne pouvait Jui tirer une parole.

Personne, du reste, n'obéissait plus à Etienne. Les pierres, malgré ses ordres, continuaient à grêler, et il s'étonnait, il s'effarait devant ces brutes démuselées par lui,-si lentes à s'émouvoir, terribles ensuite, d'une ténacité féroce dans la colère. Tout le vieux sang flamand était là, lourd et placide, mettant des mois à s'échauffer, se jetant aux sauvageries abominables, sans rien entendre, jusqu'à ce que T,a bête fut soûle d'atrocités. Dans son midi, les foules flambaient plus vile, seulement elles faisaient moins de besogne. 11 dut se battre avec Levaque pour lui arracher sa hache, il en était à ne savoir comment contenir les Maheu, qui lançaient les cailloux des deux mains. Et les femmes surtout l'effrayaient, la Levaque, la Mouquette et les autres, agitées d'une fureur meurtrière, les dents et les ongles dehors, aboyantes comme des chiennes, sous les excitations de la Brûlé, qui les dominait de sa taille maigre.

Mais il y eut un brusque arrêt, la surprise d'une minute déterminait un pou du calme, que les supplications d'Etienne ne pouvaient obtenir. C'étaient simplement les Grégoire qui se décidaient à prendre congé du notaire, pour se rendre en face, chez le directeur ; et ils semblaient si paisibles, ils avaient si bien l'air de croire à une pure plaisanterie de la part de leurs braves mineurs, dont la résignation les nourrissait depuis un siècle, que ceux-ci, étonnés, avaient en effet cessé de jeter des pierres, de peur d'atteindre ce vieux monsieur et cette vieille dame, tombés du ciel. Ils les laissèrent entrer clans le jardin, monter le perron, sonner, à la porte barricadée, qu'on ne se pressait pas de leur ouvrir. Justement, la femme de chambre, Rose, rentrait de sa sortie, en riant, aux ouvriers furieux, qu'elle connaissait tous, car elle était de Monlsou. lit ce fut elle qui, à coups de poing dans la porte, finit par forcer Hippolyle à l'entrebâiller. Il