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Titre : Germinal / par Émile Zola ; dessins de J. Férat ; gravés par D. Dumont

Auteur : Zola, Émile (1840-1902). Auteur du texte

Éditeur : Librairie illustrée (Paris)

Date d'édition : 1885-1886

Contributeur : Férat, Jules (1829-1906). Illustrateur

Contributeur : Dumont, D.. Graveur

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12011567j

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31690687z

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (500 p.) : fig., pl., couv. ill. ; in-4

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Description : [Germinal (français)]

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5493777b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-1243

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/02/2009

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320 GERMINAL

C'était la fin, la bande se retrouva dehors folle, s'écrasant derrière Etienne, oui ne lâchait point Chaval.

— A mort, le traître ! au puits ! au puits !

Le misérable, livide, bégayait, en revenait, avec l'obstination imbécile de l'idée fixe, à son besoin de se débarbouiller.

— Attends, si ça te gbiie, dit la Levaque. Tiens! voilà le baquet!

Il y avait là une mare, une infiltration des eaux de Ja pompe. Elle était blanche d'une épaisse couche de glace ; el on l'y poussa, on cassa cette glace, on le força à tremper sa lêle dans celte eau si froide.

— Plonge donc! répétait la Brûlé. Nom de Dieu ! si tu ne plonges pas, on te fout dedans... El, maintenant, lu vas boire un coup, oui, oui ! comme les bêles, la gueule dans l'auge !

Il dut boire, à quatre pattes. Tous riaient, d'un rire de cruauté. Une femme lui tira les oreilles, une autre lui jeta au visage une poignée de crottin, trouvée fraîche sur la roule. Son vieux tricot ne tenait plus, en lambeaux. Et, hagard, il butait, il donnait des coups d'échiné pour fuir.

Maheu l'avait poussé, la Maheude était parmi celles qui s'acharnaient, satisfaisant tous les deux leur rancune ancienne; et la Mouquelte elle-même, qui restait d'ordinaire la bonne camarade de ses galants, s'enrageait après pelui-Jà. le traitait de bon à rien, parlait de le déculoler, pour voir s'il était encore un homme. Etienne la fit taire.

— En voilà assez ! Il n'y a pas besoin de s'y moitié tous... Si tu veux, toi, nous allons vider ça ensemble.

Ses poings se fermaient, ses yeux s'allumaient d'une fureur homicide, l'ivresse se tournait chez lui en un besoin de tuer.

— Es-tu prêt? 11 faut que l'un de nous deux y reste... Donnez lui un couteau. J'ai le mien.

Catherine, épuisée, épouvantée, le regardait. Elle se souvenait de ses confidences, de son envie de manger un homme, lorsqu'il buvait, empoisonné dès le troisième verre, tellement ses soulards de parents lui avaient mis de celte saleté dans le corps. Brusquement, elle s'élança, le souffleta de ses deux mains de femme, lui cria sous le nez, étranglée d'indignation :

— Lâche! lâche ! lâche!... Ce n'est donc pas de trop, toutes ces abominations? Tu veux l'assassiner, maintenant qu'il ne tient plus debout !

Elle se tourna vers son père et sa mère, elle se tourna vers les autres

— Vous êtes des lâches! des lâches!... Tuez-moi donc avec lui. Je vous saute à la figure, moi! si vous le touchez encore. Oh ! les lâches!

Et elle s'était plantée devant son homme, elle le défendait, oubliant les coups, oubliant la vie de misère, soulevée dans l'idée qu'elle lui appartenait, puisqu'il Fava.it -prise, et que c'était une honte pour elle, quand on l'abîmait ainsi. '