Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 160 à 160 sur 520

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Germinal / par Émile Zola ; dessins de J. Férat ; gravés par D. Dumont

Auteur : Zola, Émile (1840-1902). Auteur du texte

Éditeur : Librairie illustrée (Paris)

Date d'édition : 1885-1886

Contributeur : Férat, Jules (1829-1906). Illustrateur

Contributeur : Dumont, D.. Graveur

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12011567j

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31690687z

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (500 p.) : fig., pl., couv. ill. ; in-4

Format : Nombre total de vues : 520

Description : [Germinal (français)]

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5493777b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-1243

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/02/2009

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 97%.


W2 GERMINAL

aimail mieux le voir rire que pleurer. Comme il n'y avait plus de chaise, Bouteloup s'était reculé pour céder la moitié de la .sienne à Levaque. El celui-ci, soudainement très attendri de voir qu'on était tous là, en famille, fit une fois do plus servir de la bière.

— Nom de Dieu! on ne s'amuse pas si souvent! gueulait-il. Jusqu'à dix heures, on resta. Des femmes arrivaient toujours, pour rejoindre et emmener leurs hommes ; des bandes d'enfants suivaient à la queue; elles mères ne se gênaient plus, sortaient des mamelles longues et blondes comme •des sacs d'avoine, barbouillaient de lait les poupons joufflus; tandis que les petits qui marchaient déjà, gorgés de bière et à quatre pattes sous les tables, se soulageaient sans honte. C'était une mer montante de bière, les tonnes de la veuve Désir éventrées, la bière arrondissant les panses, coulant de partout, du nez, des yeux el d'ailleurs. On gonflait si fort, dans Je tas, que chacun avait une épaule ou un genou qui entrait chez le voisin, tous égayés, épanouis de se sentir ainsi les coudes. Un rire continu tenait les bouches ouvertes, fendues jusqu'aux oreilles. Il faisait une chaleur de four, on cuisait, on se mettait à l'aise, la chahdehors, dorée dans l'épaisse fumée des pipes; et le seul inconvénient était de se déranger, une fille se levait de temps à autre, allait au fond, près dé la pompe, se troussait, puis revenait. Sous les guirlandes de papier peint, les danseurs ne se voyaient pli; s, tellement, ils suaient; ce qui encourageait les galibots à culbuter les herschéuses, au hasard des coups de reins. Mais, lorsqu'une gaillarde tombait avec un homme par-dessus elle, le piston couvrait leur chute de sa sonnerie enragée, le branle des pieds les roulait, comme si le bal se fût éboulé sur eux. Quelqu'un, en passant, avertit Pierron que sa fille Lydie dormait à la porte, en travers du trottoir. Elle avait bu sa part de la bouteille volée, elle était soûle, et il dut remporter à son cou, pendant que Jeanlin et Béberf, plus solides, le suivaient de loin, trouvant ça très farce. Ce fut le signal du départ, des familles sortirent du Bon-Joyeux, les Maheu el les Levaque se décidèrent à retourner au coron. A ce moment, le père Bonnemort et le vieux Mouque quittaient aussi Montsou, du même pas de somnambules, entêtés dans le silence de leurs souvenirs;. Et l'on renliva tous ensemble, on traversa une dernière fois la ducasse, les poêles de friture qui se figeaient, les estaminets d'où les dernières chopes - coulaient en ruisseaux, jusqu'au milieu de la route. L'orage menaçait toujours, des rires montèrent, dès qu'on eut quitté les maisons éclairées, pour se perdre dans la campagne noire. Un souffle ardent sortait des blés mûrs, il dut se faire beaucoup d'enfants, celle nuit-là. On arriva débandé au coron. Ni les Levaque ni les Maheu ne soupèrent avec appétit, et ceux-ci dormaient en achevant, leur bouilli, du matin. . Etienne, avait emmené Chaval boire encore chez Rassseneur.

— J'en suis ! dit Chaval, quand le camarade lui eut expliqué l'affaire de la caisse de prévoyance. Tape là dedans, tu es un bon !