ÉGLISE SAINT-MERRY DE PARIS. 83
qu'une année et eut pour successeur André Ralluchc, du diocèse d'Angers*.
Pour la longueur des négociations et des procès, ce vicariat méritait d'être noté.
LE JUIF JONATHAN ET L 1IOSTIK
Le saint jour de Pâques, 2 avril 1290, une malheureuse femme commit un horrible sacrilège à Saint-Merry.
Le document, où sont relatés ce fait et le miracle qui suivit, se trouve à la Bibliothèque Nationale. — Cartulairc des Billeltcs, p. 37.—Le document csttrôs curieux; ilest, on peut dire, la constatation officielle du miracle. 11 a déjà été publié dans X'Kpitaphicr du vieux Paris, t. II, p. 217, il y a quelques années.
La fondation du couvent des Billctlcs, dans le quartier de la Brctonncric, fut provoquée, à la fin du xiii 0 siècle, par un tragique événement que Bonfons rapporte en ces termes :
» Un juif ayant prêté de l'argent sur gage à une pauvre mais meschante femme, demeurant à Paris, convint do marché avec cette malheureuse qu'elle lui porterait lo saint sacrement qu'elle recevrait lo jour do Pâques. Ello n'y faut; ains allant à l'église Sainct Merry, vient à la saincte et sacrée communion; et, comme un second Judas, ello porta l'hostie au retaillé infidellc, lequel soudain s'acharna à coups do canivet sur le corps précieux de Nostre Seigneur, ut, bien qu'il soit impossible, si est ce que la saincte Hostie jeela du sang, en grande abondance, ce qui n'empescha que le maudit Hcbricu ne la jctlast dedans le feu, d'où elle sortit sans nulle lésion et so print à volter à l'cntour de sa chambre. Le juif forcené la print et la lança dans une chaudière d'eau toute bouillante, et soudain cette eau fut toute
1. Arch. Nat., L581.