302 ÉGLISE SAINT-MERRY DE PARIS.
merveilles d'abnégation et do charité chez les riches et chez les plus grandes dames. Certains allaient jusqu'à mettre leur carrosse à la disposition do ses malades et do ses pauvres. H se rendait dans les hôpitaux les visiter et s'enquérir de leur état.
A Saint-Merry, on s'occupait des besoins do la province, des misères de la guerre. M. du Hamel envoya des sommes importantes en Picardie et en Lorraine; Saint-Merry donnait plus que toute autre paroisse. M. de Morangis, conseiller d'État, M. do Dernières, M. do Ragnolles, —ou Bagnols, — maître des requêtes, fournissaient des sommes considérables au curé*. Il n'en prêchait pas moins sur la dureté des riches : « Vous tuez ceux que vous n'empêchez pas do mourir de faim!.. » Il louait des maisonspour abriter femmes et filles, chassées dans Paris par la guerre. Des pauvres venaient habiter sa paroisse, afin d'être mieux secourus.
Los quêtes, on le pense, étaient nombreuses. Il est toujours délicat de contrarier les quêteuses. L'usage à SaintMerry, comme dans beaucoup d'autres églises, élait devenu abus : les quêteuses quêtaient largement décolletées, les bras nus, précédées de deux volets, avec une femme de chambre qui portait la traîne.
M. du Hamel obtint des quêteuses que tout cela ne se ferait plus à Saint-Merry. Une victoire difficile à gagner. Il ordonna aussi à ses prêtres de refuser la sainte communion aux dames qui s'y présenteraient dans ce costume. Les Mémoires rapportent même une scène pénible à ce sujet : tout s'arrangea avec le mari pour l'honneur de la modestie chrétienne et de M. du Hamel.
Il refusa à la duchesse d'Aiguillon, la nièce de Richelieu, le carreau de velours dans le sanctuaire.
Le curé de Saint-Merry fut très grièvement malade : tout Paris vint
1. Armes de Bagnolles : d'azur au chevron d'or accompagné de trois étoiles d'or, deux en chef, une en pointe.