ÉGLISE SAINT-MERRY DE PARIS. 289
pour donner lieu à ses dévotes d'amasser les sommes d'argent qui furent considérables, pour servir a ses besoins et à sa doctrine. A Langres, il fit des prosélytes par ses aumônes et ses discours.
Rapin trace, en passant, le portrait de Cordon et de Feydeau, les vicaires de du Hamel, et stigmatise les marguilliers qui ne faisaient prêcher que des jansénistes. Le concours des jansénistes à Saint-Merry, pour $tre instruits et dirigés, était si grand que, dès qu'une maison était à louer, elle était louée aussitôt par des jansénistes. Dans lo seul hôtel de Caumartin, rue Michel-Lc-Comte, six familles de jansénistes venaient de s'y établir, depuis peu.
Marcan et Ariste, deux jeunes prêtres, secondaient Feydeau. On acceptait dans le parti toutes sortes de gens, même des femmes coquettes. On y refusait l'absolution, même à l'article de la mort, exhortant les malades à s'en remettre aux miséricordes de Dieu, sans les sacrements, après qu'on les avait dépouillés de leurs biens pour les donner aux pauvres; on différait du moins l'absolution pour mieux s'attacher les pénitents, qui se trouvaient ainsi dans une dépendance absolue des confesseurs.
Des pénitentes de du Hamel l'avaient suivi partout et jusqu'à Langres. Celles du parti travaillaient dans une autre propagande à Saint-Merry : ne se confesser qu'à des prêtres jansénistes, ne communierqueparcux,nejamaisassisternià la messe, ni au prône d'Amyot, le décrier comme l'ennemi; aussi des calomnies étaient-elles répandues contre lui; dans les assemblées de charité, les dames so levaient pour partir, dès qu'il ouvrait la bouche pour parler.
Rapin suit du Hamel dans les dilTérenles villes où il fut exilé, à Langres, à Quimper-Corenlin, à Bcllômc.
Après un exil de dix années, du Hamel rentra à SaintMerry, grâce à la protection de Colbert et du P. Annat.
Le jésuite Rapin termine :
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