EGLISE SAINT-MERRY DE PARIS. 91
Les bénéficiers prêtaient serment de faire le service bien et fidèlement et de se comporter, avec honnêteté et toute la révérence et obéissance dues aux chanoines : « bene et fideliter desservire et honesle se habere;... de canonica reverentia et obedienlia ».
Il y avait quelquefois de regrettables violations de ces belles promesses. Tempérament et circonstances.
6 février 1393. — Robert Bolinger, chapelain de SaintMerry, battit AlmaricMenard, vicaire, « usqueadnonmodicam sanguinisellusionem ». 11 le frappa «jusqu'à une large effusion de sang ». L'église était « polluée », profanée, et dut être aussitôt réconciliée.
En 1415, môme scène de pugilat, celte fois entre chanoine et chapelain. Le chapelain Burette avait frappé, parce que le chanoine Lombart l'avait appelé plusieurs fois « traître, proditovem ». La scène se passait dansl'entréc delà sacristie. Burette obtint de n'aller en prison que le lendemain matin, à cause de sa mère infirme sur un grabat depuis trois ans, et qui en serait morte de chagrin. Burette fut excommunié. Réconciliation de l'église.
1393,14151...— Nous sommes en pleine lutte des Armagnacs et des Bourguignons. Les Bourguignons dominent d'abord dans Paris, où la riche et puissante corporation des bouchers leur fournit une armée de valets et d'écorcheurs, sous les ordres de l'assommeur Caboche etdu bourreau Capeluche. Labourgeoisieappelleàson secours les Armagnacs qui mettent un terme am excès de la populace. Les deux partis signent la paix, paix très éphémère. Après la défaite d'Azincourt, 1415, grâce aux intrigues déloyales du duc de Bourgogne, les Bourguignons redeviennent maîtres de Paris, et unis aux Cabochicns, au peuple des halles, se rendent aux prisons et tuent tous ceux qui s'y trouvent. Lamentable guerre civile, alors que l'Anglais était aux portes, et qui aboutit au traité de Troyes: le dauphin de France, déshérité au