100 LA GRIPPE-INFLUENZA
fortement sédimenteuse, je pensai qu'il s'agissait peut-être d'un cas de grippe et je me crus autorisé à calmer les appréhensions de la femme du malade. Le lendemain matin je trouvai celui-ci avec une température plus élevée encore et avec une éruption confluente de taches rosées sur tout l'abdomen. Cette hyperthermie menaçante me fit modifier mon diagnostic primitif et, vu l'intensité des phénomènes généraux, je crus de mon devoir de conseiller le traitement hydrothérapique. Notre collègue et ami, M. Roque, voulut bien se charger d'assister aux premiers bains dont il avait jugé lui-même l'opportunité très justifiée, car il avait constaté, lui aussi, l'hyperthermie et l'éruption de taches rosées lenticulaires. Le malade refusa absolument le bain, déclarant qu'il n'avait pas de fièvre typhoïde et s'engageant à aller avant huit jours voir son médecin chez lui, absolument rétabli. L'événement justifia ces prévisions. Au bout de 48 heures la température faisait une chute très sensible, la rate diminuait de volume, la défervescence s'accentuait et au bout d'une semaine le malade était en pleine convalescense.
Sans doute, il est très vraisemblable que la fièvre typhoïde de ce malade n'était autre chose que la grippe à type infectieux ; mais comme en pareil cas l'intestin n'a pu être directement