XII •■' PRÉFACE
n'y a aucune opposition entre saint Thomas et Le Play, que, si les points de vue sont différents, l'un faisant de la morale et l'autre de la science, il existe entre eux une étroite parenté intellectuelle, les procédés d'investigation étant les mêmes chez l'un et l'autre, le second complétant admirablement le premier en fournissant des analyses poussées et des classifications minutieuses là où le philosophe n'a donné que des principes très généraux et des lignes directrices très larges.
Mais ces articles ne contenaient qu'une esquisse et une sorte de programme. Il tardait au P. Schwalm de montrer, par le menu, la fécondité de ces vues. En 1891 il était chargé -d'un cours de philosophie sociale. Il se mettait aussitôt à l'oeuvre et préparait avec ardeur ces leçons si fortes et si neuves qui sont publiées aujourd'hui. Elles furent données de 1891 à 1899 àCorbara d'abord, puis à Flavigny. Avec le soin consciencieux qu'il apportait à tout travail, le Père les avait complètement rédigées, ne voulant rien abandonner, en de si graves matières, au hasard de l'improvisation : c'est ce qui a permis de les publier sans y presque rien ■changer ni ajouter (1). Sans doute si l'auteur
(1) Ce n'était, malgré tout, que des notes de cours. Les phrases étaient quelquefois inachevées, il a fallu les ierml-