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Titre : L'homme des bois / par Élie Berthet

Auteur : Berthet, Élie (1815-1891). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1880

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb300954743

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (107 p.) ; gr. in-8

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54738240

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-2089

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/12/2008

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^•LA LECTURE ILLUSTREE

■■£. I

L'HOMME DES BOIS

PAR

ÊLIE BERTHET

digo, de poivre, de cannes à sucre, des plantations luxuriantes, où le giroflier, le canncllicr, le camphrier-, l'arbre à benjoin, paraissent lutter avec le cocotier, le goyavier, le bananier, l'oranger, le pamplemousse, à qui enrichira le mieux son propriétaire; à qui charmera le mieux le regard. Pendant six mois de l'année il ne tombe pas une goutte de pluie; le soleil resplendit toujours dans un ciel d'azur. Aussi, au premier abord, la vie paraît-elle douce et facile sur celte terre féconde, sous Ces épais ombragés, au milieu des atbres odoriférants et des fleurs.

Malheureusement, toute médaille a un revers; pour Sumatra, comme pour beaucoup d'autres choses* chaque avantage apparent cache un danger mortel. Celte mer* habituellement si tranquille, si caressante, est sujette à des typhons qui la bouleversent jusque dans ses profondeurs. Môme en temps calmé, le navigateur européen est exposé aux attaques des pirates malais-, qui viennent la nuit le surprendre dans ces barques pontées, longues, étroites, sournoises, appelées pros Volants, et qui massacrent l'équipage pour s'emparer de sa cargaison. D'ailleurs, à défaut tic pirates, il voit sans cesse errer autour de son hïivtfé dei bandus formidables de requins, qui ne se montrent nulle pari plus forts et plus audacieux. L'Ile elle-même fait payer bien cher tes beautés pittoresques et sa fertilité. Ses volcans causent fréquemment d'effroyables tremblements de terré, qui renversent' les habitations les plus solides. Ses rivières si fraîches sont liantes par de monstrueux crocodiles qui happent le voyageur imprudent. Ses forêts vierges regorgent de buffles sauvages, d'éléphants, de tigres et d'autres monstres plus terribles encore. Mille reptiles dangereux, parmi lesquels se trouvent, lé boa pi thon et le venimeux cobral, se glissent dans les cultures, tandis que les habitations elles-mêmes sont envahies par* ces nuées d'insectes qui, dans les climats tropicaux, Semblent créés lotit exprès pour martyriser l'espèce humaine; De plus, les immenses amas de végétaux en putréfaction dans lés marais et dans lés * boid exhalent des miasmes qui vicient l'atmosphère, malgré le parfum des fleurs et des arbres à épicés. Aussi \A vie hutiïairio â Sumatra dépassC't-elle rarement soixante arts, et là côté occidentale de l'île, particulièrement têdoutôe des navires en relâche, a reçu des marins le sût'nOm sinistre de côté de M pèstei surnom qu'elle mérite en décimant les équipages.

C'est pourtant sur celte côte occidentale que se trouvent Berikoulen et Padang, les deux établissements* principaux des 1 Ëtfr'ôfpéensà Sumatra; c'est là encore que se trouve là - loddïtd

1. — LA COLONIE.

Nous sommes à Sumatra, cette grande lie malaisienne que le détroit de Malacca sépare de la pointe la plus méridionale de l'Inde..

De nos jours encore Sumatra, dont les Anglais et les Hollandais se sont pendant si longtemps disputé le commerce, est peu connue des Européens. Sauf certains ports où viennent atterrir les navires qui cabotent dans l'Archipel, elle n'est guère fréquentée des voyageurs. L'intérieur du pays, que protègent déjà de hautes montagnes volcaniques et des forêts impénétrables, est habité par des nations farouches, guerrières, jalouses de leur indépendance, et qui, tant soit peu anthropophages, ne se gêneraient pas sans doute pour manger les. touristes chargés d'étudier leurs moeurs cl leurs coutumes. Aussi, sauf un petit nombre d'Anglais intrépides, qu'un pareil risque a été incapable d'arrêter, nul n'a pu pénétrer dans certaines régions centrales He l'île, et elles resteront imparfaitement connues jusqu'à ce que lés Hollandais, qui procèdent dans cette partie du monde, comme partout, avec la lenteur sage et sûre de leur caractère national, soient parvenus à rendre plus maniables ces peuples rebelles à la civilisation.

Cependant Sumatra semblerait, au premier. aspect, offrir l'attrait pittoresque et grandiose, présenter les richesses naturelles qui peuvent exciter l'admiration du voyageur ou l'avidité du commerçant. Elle a près de quatre cents lieues de long et toixaiite à quatre-vingts lieues de large ; sur cet immense territoire, on pourrait recueillir presque toutes les productions des contrées les plus favorisées du monde. La mer qui l'entoure est belle cl clémente pendant la majeure partie de l'année; de nombreuses rivières venues de l'intérieur forment sur une foule de points des havres excellents. Bien que la ligne équatoriale coupe à peu.près Sumatra en deux parties égales, le climat est tempéré dans les montagnes du centre. Ces montagnes, dont plusieurs sont des volcans en ignilion, renferment des métaux précieux, et notamment de l'or, qui est exploité d'une manière insuffisante par les Malais. De vastes lacs entretiennent des rivières aux eaux fraîches qui ne tarissent jamais.

Dans les forêts abondent les arbres les plus précieux pour la teinture et l'ébénisterie. Autour des habitations* de vastes rizières produisent le meilleur riz du monde; partout des champs d'in-