mariage sera peut-être très critiqué . J' épouse ... » ( Il nomma la personne .) « – Eh bien ! mais , dit Heredia , interloqué , c' est votre droit ... Vous êtes libre ». – « Oui , sans doute , mais je voudrais savoir ce qu' on dira d' un pareil mariage ... Parlez -moi franchement ... » – « Diable ! reprit le poète , après une minute d' hésitation . Est -ce que cette personne est riche ?... » – « Très riche ... » – « Eh bien ! mon cher , c' est bien simple ... On dira
que vous êtes un m ..... » ( Il lâcha le mot )
L' homme de lettres voulut protester . Heredia l' arrêta : « Vous m' avez dit de vous parler franchement . Je vous parle franchement ».
Il nous attendait le samedi dans son cabinet de travail , qu' il ne quittait que pour faire quelques courtes apparitions au salon , où M me Heredia recevait ses amies Le poète commençait par vous montrer le pot à tabac toujours posé sur la cheminée . Ce cabinet de travail était un temple tabagique , d' une opacité d' atmosphère à laquelle on ne prenait pas garde tout d' abord . On parlait et on circulait , jusqu' à ce que les capacités respiratoires eussent atteint leurs extrêmes limites . Un poète a beau vivre dans les nuages , Heredia lui-même , n' y tenant plus , allait ouvrir la fenêtre , et des bouffées d' air libératrices