vagabonde ; mais cette faiblesse fut passagère , et je ne serais pas étonné que les excès de l' école Goncourt eussent contribué à lui donner , après Les Rois en exil , ce besoin de condensation et de raccourci qui aboutit à l' Evangéliste et à l' inimitable Sapho . « Goncourt , nous dit -il , se plaint de l' école décadente . Il ne voit pas que c' est lui qui a engendré ces bistourneurs de phrases , ces paradeurs de foire , ces avaleurs d' étoupe enflammée . » Cela n' empêchait pas l' auteur du Nabab de rendre justice au talent de son « vieux Goncourt ». J' entends encore de quel ton grave il me dit à propos d' idées et Sensations : « Quel beau livre ! »
A table , on écoutait avec attention les mots prophétiques que laissait tomber la voix négligente d' Edmond de Goncourt . Il avait une conversation curieuse et , en art et en peinture , pleine de fines remarques . Sa façon de ramener toute la littérature au réalisme finissait par être amusante . C' est au nom de ces principes qu' il déclarait ne pas aimer Puvis de Chavannes , « On ne fait pas exprès de la peinture primitive , disait -il . Les peintres primitifs n' avaient rien d' archaïque . C' étaient des modernes , des gens de leur temps , des réalistes . Ils n' ont pas voulu faire de la naïveté Il